19/03/2011
La graine et le mulet (Abdellatif Kechiche 2007)
D'abord comédien (notamment chez Abdelkrim Balhoul , ou chez André Téchiné ) Abdellatif Kechiche s'est imposé en seulement deux films comme lune des valeurs sures du cinéma français
Apres ' l'esquive' surprenant césar du meilleur film en 2003 il revient en 2007 avec 'la graine et le mulet ' film au titre énigmatique qui va récolter a la fois un grand succès critique et public ( 4 césars majeurs lors de la prestigieuse cérémonie mais aussi prix' Louis Delluc' et grand prix du jury a la 'Mostra ' de Venise 2007).
Inspiré du personnage de son propre père Kechiche livre ici un film certes un peu long (2h30 ) mais passionnant de bout en bout
A l'image des cinéastes imprégnés de la réalité sociale (Pialat , Ken Loach , Cassavetes) Kechiche s'attarde sur le versant humain des personnages plutôt qu'a l'action.
Tourné a Sète le film raconte le projet d'un père qui décide après avoir été licencié de racheter un vieux bateau pour le transformer en restaurant oriental spécialisé dans le couscous au poisson
le titre du film fait donc référence a la graine de couscous et au mulet ,poisson typique des côtes méditerranéennes.
La majorité des comédiens sont amateurs ce qui renforce le côté quasi documentaire du film . Les plus cinéphiles décèleront sans doute quelques hommages appuyés (" Le voleur de bicyclette " , ou encore 'Et Dieu créa la femme ") mais tous les spectateurs cinéphiles ou non passeront un agréable moment autour du personnage de Slimane , paternel silencieux fatigué et désabusé et entouré d'une tribu aussi bavarde que dynamique
Le film révélera Hafsia Herzi une jeune comédienne de 20 ans qui crève littéralement l'écran et qui sera récompensée ( a juste titre) du césar du meilleur espoir féminin.
'La graine et le mulet' ne fait pas uniquement l'éloge de l'intégration réussie ,il en aborde bien évidemment le thème mais avec une certaine distance , un recul mesuré toujours teintée d'une grande pudeur.
Sans jamais forcer le ton ni tomber dans le sentimentalisme le film est un formidable témoignage d'amour et de respect pour les immigrés de la première génération.
Kechiche , cinéaste assurémment objectif et intelligent n'oubliant jamais d'être critique avec sa communauté et réservant une fois n'est pas coutume la part belle aux personnages féminins .
11:20 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
19/02/2011
New Rose Hotel (Abel Ferrara 1998)
Depuis deja pas mal de temps Abel Ferrara électron libre incontrôlable (et incontrolé) du cinéma propose a son public ( en a t'il vraiment un ?) un cinéma personnalisé étiquetté 'underground ' ou 'film d'auteur ' des étagères ou on range bien souvent tout et n'importe quoi.
New Rose Hotel n'echappe pas a cette règle du film prétentieux et si personnel qu'il donne l'impression de n'être destiné et compris qu'a son auteur lui même.
S'inspirant d'une nouvelle de Frank Gibson (le pere de la littérature cyber-punk) Ferrara a pondu ce magma de film inachevé et décousu.
Le film pourtant bénéficie d'un casting de rêve Willew Dafoe (l'une des plus belles gueules cassée du cinéma U.S) , L'incontournable Christopher Walken (qui malheureusement ici en fait des tonnes et se caricature quelque peu ) et Asia Argento ,la fille du célèbre réalisateur italien qui illumine de sa beauté et de son regard noir de femme fatale les quelques scènes 'regardables 'de ce brouillon cinématographique
De quoi parle t' on ici ? d'un complot invraisemblable autour d'un savant japonais , de virus, de trahison , de sexe , d'attirance aussi et de rédemption (thème encore et toujours récurent chez Ferrara) bref , un imbroglio lourdingue truffé de dialogues faussement intelluctuels et pédants.
A trop lorgner du côté de Lynch ou Cronenberg véritables maîtres du genre Ferrara au final se couvre de ridicule et finit par irriter pourtant il reste un metteur en scène intéréssant lorqu'il daigne redescendre un peu sur terre et les films plus aboutis ou plus "terre a terre" qu'il a réalisés par le passé le prouvent ("Nos funérailles " - " Gang of New York" -" Bad Lieutenant' )
Et que dire des 20 dernières minutes ou ferrara nous repasse des séquences du film déjà vues ? .Ne sommes nous pas ici en pleine escroquerie ?
Peu être pas assez de matière a faire exister le film sur une durée minimale ? Allez donc comprendre le message ( y en a t'il au moins un?) que ferrara veut faire passer?
Pas grand chose donc a sauver ici mis a part le plaisir des yeux a contempler la vénéneuse Asia Argento , belle et magnétique , un conseil en passant Je vous recommande si vous décider de visionner ce film de guetter ses apparitions a l'écran pour ne pas sombrer.
13:01 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
15/02/2011
Demineurs (Kathryn Bigelow 2009)
C'est un film de guerre pas vraiment comme les autres , un peu a l'image de la vision du Viet-Nam par Stanley Kubrick dans Full métal jacket " (1987)
Kathryn Bigelow (qui devient avec 'Demineurs ' la première réalisatrice oscarisée a Hollywood ) nous propose sa vision froide et implacable du conflit irakien vu au travers une unité de soldats démineurs
Pas d'effet choc dans le film de Bigelow mais plutôt une violence distillée au compte gouttes ,un jeu de cache cache avec la mort dans un climat de chaos et d'incompréhension
Étude psychologique aboutie et palpitante qui va bien au-delà des schémas traditionnels du film de guerre ' Démineurs' est avant toute chose un film sur l'attente ,un film presque clinique sur la mort qui rôde et se dissimule partout, une description sans complaisance de l'horreur d'une guerre terroriste entre civils et militaires qui s'observent sans savoir si ils sont amis ou ennemis .
Sans en rajouter la réalisatrice nous gratifie de quelques séquences presque insoutenables (la bombe humaine , le pere de famille bardé d'explosifs)
Comme chez Kubrick (' full metal jacket' toujours) on trouve ici un casting avec des comédiens peu ou pas connus Jeremy Renner ou encore Anthony Mackie sont en effet quasiment inconnus , seul Ralph Fiennes ( ici dans un rôle secondaire ) est connu du grand public
Curieusement alors que le film a raflé une quantité de prix et de distinctions considérables a travers le monde 'Démineurs ' fût chez nous un échec commercial ( c'est le film oscarisé ayant fait le moins d'entrées au box office)
Pourtant malgré une certaine lenteur 'Démineurs ' est incontestablement un film a voir ,Bigelow osant (c'est plutôt rare a Hollywood) un épilogue terrible , le sergent chef James renvoyé dans ses foyers et perdu dans un monde qui n'est plus le sien , hébété tel un zombie dans le rayon des céréles au supermaché et totalement incapable de retrouver sa place parmi dans le monde et parmi les humains , il constate alors sans émotion que malgré l'amour de sa femme et de son fils toute son existence semble avoir perdu un sens .
Un grand film sur la déshumanisation de la guerre.
13:00 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
07/02/2011
De l'autre côté du lit ( Pascale Pouzadoux 2009)
Même en acceptant d'être bon public , même en laissant son cerveau débranché ce n'est pas possible, non vraiment pas possible d'endurer un tel film !
Comment qualifier ce stupide navet affligeant ,lourd et bourré de clichés?
Comment admettre que des comédiens se perdent dans un tel naufrage collectif ?
Car sans cynisme ni méchanceté aucune il n' y a rien strictement rien a sauver dans le film de Pascale Pouzadoux , un scénario abracadabrant , une réalisation indigne , des dialogues de bas étage , une interprétation plus que moyenne , des clichés a la pelle sur les rapports hommes-femmes , une comédie navrante donc ,et de surcroit pas drôle du tout
On est triste de retrouver ces deux comédiens (que les français adorent!) perdus dans ce gouffre abyssal de bêtise .
Sophie Marceau si belle soit elle n'est pas une seule seconde crédible , on a beau chercher dans les seconds rôles pour trouver un point positif on ne trouve rien tout est bâclé , tout est raté y compris le personnage secondaire (et inutile) d'Antoine Duléry ,comédien pourtant souvent inspiré ( précisons qu' il est le compagnon dans la vie de Pascale Pouzadoux , la realisatrice de cette bouse et que c'est certainement l'unique raison de sa présence au générique)
Quant a Dany Boon ce film intervient dans sa filmographie juste après le raz de marée des ' Ch'tis ' sa popularité n'a donc pas souffert de la médiocrité de ce film tant le succès des Ch'tis a tout balayé sur son passage
Heureusement que je n'ai pas dépensé le moindre euro pour perdre mon temps devant 'de l'autre côté du lit " j'ai pu voir ce navet absolu un dimanche soir sur TF1 .Je me demande encore comment j'ai pu aller au bout de ce film ? Sans doute peut-être , pour voir jusqu"a quel point le cinéma pouvait descendre bas
Dans ce cas précis la descente est vertigineuse ;elle dure une heure trente et s'effectue sans parachute et au final on s'ecrase au sol avec fracas.
,
08:29 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
03/02/2011
R.I.P John Barry (1933-2011)
le triomphe que lui a réservé le public du Royal Albert Hall lors de son unique concert londonien, en avril dernier avait de quoi surprendre. on se serait presque cru à un concert des Black eyes peas ou d'Oasis. les places vendues en moins d'une journée ont atteint des sommes record au marché noir. Et, ce soir-là, la « standing ovation » était de rigueur : vingt minutes à la fin du concert pour les heureux élus, et près de deux heures pour la foule qui attendait sous la pluie juste pour entrevoir la légende
Né en 1933 à York, en Angleterre, John Barry Prendergast de son vrai nom avait écrit le thème de onze James Bond: James Bond contre Dr No (1962), Bons baisers de Russie (1963), Goldfinger (1964), Opération Tonnerre (1965), On ne vit que deux fois (1967), Au service secret de sa majesté (1969), L'homme au pistolet d'or (1974), Moonraker (1979), Octopussy (1983), Dangereusement votre (1985) et Tuer n'est pas jouer (1987).
Il avait aussi remanié une musique composée par Monty Norman, pour en faire le thème principal de James Bond la série mythique, devenu l'un des thèmes musicaux plus connus au monde.
Il avait également composé le thème de la série Amicalement vôtre. un générique devenu célébrissime
Pour le cinéma Outre sa large collaboration autour de 007 John Barry avait composé la musique de Out of Africa ou encore celle de Danse avec les Loups.
Le compositeur avait remporté cinq Oscars pour son travail: deux pour Vivre Libre (meilleure chanson et meilleure bande-originale, 1966), un pour Le Lion en hiver (meilleure bande-originale en 1968), un pour Out of Africa (meilleure bande originale en 1986), un pour Danse avec les loups (meilleure bande originale en 1991).
Marié depuis 35 ans il avait auparavant (en 1965) été l'epoux de jane Birkin et avait eu avec la future compagne de Serge Gainsbourg , une fille (Kate , née en 1967)
Pillée par le trip-hop, pastichée par le techno-rock des Propellerheads, son oeuvre a même, récemment, fait l'objet d'un album de reprises où s'illustre un échantillon éclectique de la scène rock anglo-saxonne (Pulp, Iggy Pop, Mac Almont, Leftfield, ou encore la chanteuse des Pretenders, Chrissie Hynde) .
Le génie de John barry aura paisiblement traversé les décennies et influençé des générations de musiciens
Shirley Bassey - Diamonds Are Forever (Main Title) [Original Soundtrack Version]
John Barry Thème from 'The Persuaders '
John Barry - thème from James Bond
John Barry - Midnight Cowboy (theme from Film 'midnight cow boy')
16:20 Publié dans cinéma, Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
03/01/2011
Mariages ! ( Valerie Guignabodet 2003)
Encore un film dont j'aurais du me méfier , seule la présence de Miou Miou me semblait être une bonne raison de passer un bon moment et j'avais tort car Mariages ! est un film raté , et même complétement raté ,un navet intégral qui engloutit tous les comédiens présents au générique dans un vaste naufrage cinématographique collectif .
Rien a sauver donc dans Ce film de Valérie Guignabodet , personnages stéreotypés et peu crédibles , scénario prétentieux et mal écrit , dialogues confondants de bêtise et casting peu inspiré .
C'est un ratage intégral et total !
De Lio (définitivement la pire des chanteuses actrices) a Jean Dujardin (l'un de ses plus mauvais rôles assurément) sans oublier Mathilde Seigner (ici carrément insupportable ) c'est une catastrophe!
Du coté des mariés improbables de ce film ce n'est guère mieux Alexis Loret et Chloé Lambert sont insipides et hors sujet , Seule Miou Miou sauve un peu les meubles mais jamais ne parvient a faire exister son personnage égaré dans cette mièvrerie collective
Mariages ! qui se veut caustique et drôle ne réussit en fait qu'a n'être que pathétique et ridicule.
A éviter!
12:16 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
29/11/2010
Il y a longtemps que je t'aime (Philippe Claudel 2008)
C'est d'abord un visage puis un corps lourd et fatigué, celui de Juliette (éblouissante Kristin Scott -Thomas) qui seule dans un aeroport désert attend Léa (Elsa Zylberstein) sa jeune soeur venue la chercher .
Très vite les personnages du film de Philippe Claudel (qui adapte ici son propre roman) vont prendre place dans le film avec silence et pudeur ; les regards , les non dits tout ici est palpable , tout ici est émotion
Un thème domine nettement cette chronique familiale : l'enfermement.
Celui de Juliette bien sur , héroïne Dostoieskienne , qui, après quinze ans passés en prison, continue à vivre en recluse, refusant le réconfort que les autres pourraient lui apporter, celui du grand-père qu'une attaque cérébrale a rendu mutique, celui d'une mère atteinte d'Alzheimer, celui d'un flic divorcé rongé par la solitude et bercé d'un rêve presque inaccessible .
La révélation terrible du crime dont Juliette a été coupable nous met mal a l'aise ;condamnée pour avoir tué son fils de 6 ans, cet aveu brut et sans concession nourrit longtemps un récit mystérieux qui tourne autour du passé énigmatique de Juliette
Son retour a la vie , sa reconstruction sociale comme un chemin de croix nous bouleverse , aidée maladroitement par ceux qui l'entourent Juliette plombée de son éternelle culpabilité de mère assassine. nous livre peu a peu son lourd secret et quitte lentement le monde des fantômes pour retrouver celui des vivants .
Portée par deux comédiennes formidables le film est une réussite même si certains personnages restent un peu en retrait et manque de profondeur (les personnages masculins notamment) mais ne boudons pas notre plaisir car il y a longtemps que je t'aime ( en hommage a la comptine ' a la clairefontaine') est un film intelligent , plein d'émotion , de retenue et d'une grande pudeur qui donne a réfléchir sur les thèmes délicats et douloureux du pardon et de la rédemption.
16:00 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
16/10/2010
Partir (Catherine Corsini 2009)
Catherine Corsini avait livré voici quelques années un très joli film "La nouvelle Eve " dans lequel Karin Viard se révélait magnifique. Voici la réalisatrice de retour avec un film intimiste et intense sur les thèmes de l'amour, de la passion, de la fidélité et du désir .
Axée autour du trio classique le mari ,la femme ,l'amant 'Partir 'est un film douloureux de par la situation sociale des personnages
Suzanne (formidable Kristin Scott Thomas) est l"épouse de Samuel ( Yvan Attal) médecin brillant ,elle décide de reprendre son activité de kinésithérapeute et d'installer un cabinet annexe a sa magnifique villa du sud ouest de la france
C'est dans ces conditions qu'elle rencontre Yvan (Sergi Lopez) ouvrier espagnol récemment sorti de prison et le coup de foudre est immédiat.La particularité du film de Catherine Corsini réside dans le fait qu'il ne nous parle pas d'infidélité (Suzanne avoue très vite sa relation a son mari) mais plutôt de la remise en question de sa propre vie ,des attentes , des espoirs et des projets suite a une nouvelle rencontre et a un nouvel amour.
Le film nous tient en haleine malgré l'inéluctabilité de la fin car dès les premières images nous entendons un coup de feu sans savoir si il s'agit d'un suicide ou d'un meurtre et sans même savoir qui est la victime. Nous avançons donc avec les personnages dans cette 'chronique d'un drame annonçé' guidé par un scénario bien fiçelé et l'interprétation brillante des comédiens qui font de 'Partir' un excellent film a mi chemin entre le film d'auteur et le drame social
16:13 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
12/10/2010
Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (Woody Allen - 2010)
C'est toujours une joie de partir a la découverte d'un nouveau Woody Allen,
Son l'humour particulier, la finesse des dialogues ; la cocasserie de ses personnages et cet art unique pour nous dresser une galerie de portraits incroyables et inattendus.
C'est une nouvelle fois la ville de Londres que Woody Allen a choisit pour décor de son nouveau film "Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu"qui certes ne s'imposera pas dans ce que le réalisateur a proposé de mieux mais qui procurera néanmoins un grand bonheur a tout les spectateurs
Basculant d'une histoire de couple a une autre ,les destins , les peines , les joies et les angoisses de chacun des personnages du film se croisent et s'entrecroisent .
C'est un film rempli d'une tendre et délicate mélancolie ,un film a la fois léger et profond La grande force de Woody Allen étant de passer en clin d'oeil du cynisme a la tendresse , du sourire a l'émotion
Pour tout les maniaques du grand Woody Allen on pourra rapprocher ce film de 'Comédie erotique d'une nuit d'été 'réalisé en 1982
Impossible aussi de boucler cette chronique sans parler des comédiens et accorder trois mentions spéciales ,la première a Gemma Jones qui joue le rôle d' Helena absolument irrésistible dans son rôle de sexagénaire abandonnée ,un brin givrée obsédée de sciences occultes et de réincarnation, la seconde a Anthony Hopkins, nouveau venu chez Allen et qui s'est vu offrir un rôle ou il fait merveille ,en vieux beau manucuré et bronzé qui carbure au viagra il est lui aussi totalement irrésistible
Enfin n'oublions pas Lucy Punch , qui interprète Charmaine , call girl ratée ariviste et sans cervelle mais néammoins attachante ,son personnage croustillant rappelle d'ailleurs Celui de Linda (interprétée par la pétulante Mira Sorvino dans 'maudite Aphrodite'l'un de mes Allen préférés sorti en 1995 et chroniqué dans ce blog)
chronique de maudite aphrodite
http://jimboland.hautetfort.com/archive/2005/11/18/maudit...
00:52 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
16/09/2010
Gloria - ( John Cassavetes - 1980)
Cela peut sembler incroyable mais John Cassavetes n'avait aucune envie de réaliser Gloria , en effet ce réalisateur que l'on sait soucieux d'une totale liberté et d'une autonomie absolue ne voulait pas mettre en scene ce film qui reste comme l'un de ses seuls films de commande
Pourtant le film est la est bien la et c'est tant mieux car Gloria est un véritable bijou , un road movie lent et noir filmé avec la griffe géniale de ce metteur en scène hors du commun
Le sujet est basique et peut se résumer en quelques mots :
" Compromis dans une sale affaire, les membres de la famille Dawn viennent d’être assassinés par des représentants de la Mafia. Ne reste que le petit homme de la famille, Phil, confié par les parents juste avant le massacre à cette étrange voisine Gloria interprétée par Gena Rowlands (Madame Cassavettes a la ville)
Malgré ses défauts (une certaine lenteur) , Gloria est un grand film car au -delà de la performance fantastique d'émotion et de sobriété de son actrice principale, Gloria se concentre sur un tout autre personnage une Amérique, qui voit naître, grandir, mourir ses enfants esseulés. Cassavetes dresse ainsi le portrait impitoyable et sans concession d’une Amérique de corrompus, de solitaires ; de marginaux , de ratés , des personnages tout a la fois pathétiques et terriblement humains
Ce n'est certes pas le plus grand film de Cassavetes mais celui ci reste néammoins très particulier , les personnages sont attachants , New York est encore remarquablement filmé et Gena Rowland est stupéfiante (nominée pour ce rôle a l'oscar il lui echappera pour être décerné a Sissy Spacek elle aussi bouleversante dans 'Nashville lady ' de Michael Apted
16:50 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
06/09/2010
R.I.P Jim Carroll (1950-2009)
Il aura choisi une drôle de date pour tirer sa révérence comme un pied de nez a cette Amérique dont il était devenu l'un des enfants terribles les plus emblématiques
Né a New york le 1er août 1950 ce personnage atypique et fascinant est donc mort le 11 septembre d'un arrêt cardiaque , Écrivain, poète et musicien punk américain il était notamment connu pour son livre autobiographique The Basketball Diaries qui a fait en 1995 l'objet d'un film dans lequel joue un Leonardo DiCaprio alors quasiment inconnu .Avec son look entre Tom Verlaine et David Bowie Jim Carroll s'etait imposé comme l'un des plus brillants représentants de la contre culture des années 70-80 ,proche de Patti Smith , de Warhol , Burroughs, ou encore de Lou Reed il évoluait comme un poisson dans l'eau dans cet univers new yorkais underground qui le fascinait et ou il se sera comme tant d'autres brulé les ailes
Publié en 1978" the basket ball diaries " décrit sans complaisance la décadence de Jim, un jeune homme blanc prometteur, joueur de basket brillant, dans le New York des années 1960. L'écriture d'un journal intime et la passion qu'il a pour le basket ne l'empêcheront pas de sombrer dans la dépendance à l'héroïne, de se faire renvoyer de son école ainsi que de son équipe puis de se brouiller avec sa mère et ses amis. Ce livre autobiographique est devenu dès sa parution l'une des oeuvres cultes de la littérature contemporaine américaine ;le film réalisé par Scott kalvert en 1995 et dans lequel Di Caprio se révèle absolument stupéfiant ne rencontrera malheureusement qu'un succès d'estime
Carroll formera ensuite a l'aube des années 80 un groupe punk 'The Jim Carroll band ' le groupe sera composé de Brian Linsley (guitar) ,Wayne Woods (drums) , Stephen Linsley (bass) et Terell Wynne (guitar) et leur premier album en 1980 'catholic boy ' rencontrera un succès mitigé .
Par la suite Jim Carroll se partagera entre musique (5 autres albums plutôt confidentiels) et l'écriture de nombreuses poésies .
Jim Carroll band - People who died
17:44 Publié dans cinéma, Culture, Livre, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
08/04/2009
La fille de Monaco ( Anne Fontaine 2008)
Cet ersatz de film est a l'image de la météo de Canal plus jadis proposée dans 'le grand journal ', un brin chic , un brin vulgaire et la plupart du temps totalement ridicule .
De Lucchini d'abord ,pour reprendre une célèbre tirade de Molière je serai tenté de dire ' Mais que diable allait il faire dans cette galere"? ou comment le génial comédien que tout le monde a adoré dans 'la discrète ' "le colonel chabert' ou 'Uranus ' peut il être mêlé a un tel projet? .
Louise Bourgoin qui incarne une présentatrice aguicheuse de météo locale ( un clin d'œil évident a sa prestation calamiteuse ou géniale c'est selon les gouts , de Miss Météo sur Canal plus dans l'émission citée plus haut ) n'a rien a perdre dans ce film il semblerait même que son personnage de Audrey, fille facile et intéressée lui ait permis de s'imposer comme la révélation de l'année 2008 (on n'a pas du voir les mêmes films ) .Roschy Zem , acteur intéressant mérite mieux que les habituels rôles de brun ténébreux et inquiétants (comme celui ci ) dans lesquels il s'enferme désormais .
La fille de Monaco est l'archétype même du film inutile et raté , le scénario,les personnages tout ici est est superficiel et invraisemblable (l"histoire du procès est a peine survolée et ne sert finalement qu'a masquer la pauvreté du scénario).
Grosse déception donc pour ce film réalisé pourtant par Anne Fontaine qui nous avait enchanté en 1997 avec 'nettoyage a sec' un véritable film d'auteur a des années lumière de cette fille de Monaco dont il n'y a rien (ou pas grand chose ) a sauver
11:20 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anne fontaine
03/02/2009
Paris ( cedric Klapisch - 2008)
Comment ne pas être décu avec 'Paris' le film de Cedric Klapisch sorti en début d'année 2008 ? Ou est passé le rythme , le dynamisme du réalisateur de l'auberge espagnole ou des 'poupées russes' ?
Même si on prend en considération le sujet plus grave traité par Klapisch avec ce film , on a la désagréable impression de se retrouver dans l'univers de Claude Lelouch (multitude de personnages , histoires a tiroir , séquences sans rapport les unes avec les autres, sentimentalisme exacerbé, ) bref, au bout du compte un grand sentiment de frustration , une impression de surfait ,comme un beau gâteau avec trop d'ingrédients qui n'a finalement aucun goût 'Paris ' finit par agacer ;les personnages (trop nombreux) sont superficiels et même si On retrouve avec plaisir Romain Duris l'acteur fétiche de Klapisch la majorité des comédiens ne sont pas a la fête.
Ce sont les filles qui s'en sortent le mieux Juliette Binoche est parfaite dans le rôle d'Alice mere célibataire désabusée qui essaie encore de croire a l'amour , Karin Viard est épatante malgré un rôle est réduit a quelques répliques et mélanie Laurent toujours aussi naturelle. Fabrice Lucchini alterne le bon (la scène chez le psy) et le moins bon voire le grotesque (il nous refait son numéro d'allumé de la musique 'soul' et si sa spontanéité nous amusait sur les plateaus télé ici on a l'impression qu'il est en représentation) Dupontel ,Lellouche , Cluzetsont enfermés dans des personnages sans grand intêret
Quant au film il avance mollement , sans jamais décoller avec pas mal de séquences inutiles (que fait l'Afrique dans cette histoire?) ;le défilé de mode , la visite des mannequins a Rungis tout ça n'a qui queue ni tête .Certes on saisit bien le sens du message de Klapisch' profitez de la vie -amusez vous ! -dansez ! , chantez ! , ! vous avez la chance d'être vivant , de respirer , de rire , d'aimer mais que tout cela est lourd , pompeux monotone que tout cela est plat et manque cruellement de grâce et de magie . Dans ce 'Paris ' joliment filmé par Klapisch (qui n'évite toutefois pas les clichés)on ne se passionne jamais ,on s'ennuie , on tourne en rond
22:28 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, klapisch
01/02/2009
Le juge et l'assassin (Bertrand Tavernier 1976)
16:26 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noiret, galabru, tavernier
28/10/2008
Sans arme, ni haine, ni violence (Jean Paul Rouve 2008)
Ne nous y trompons ,malgré toute la sympathie pour toute cette nouvelle génération d'artistes venus de la comédie ils sont peu nombreux a posséder réellement les capacités a s'imposer en tant que véritables réalisateurs de cinéma .
Alain Chabat excepté ce ne sont pas , a l'evidence de vrais réalisateurs loin s'en faut , et on préférera dire que tous se font plutôt plaisir en passant derrière la caméra Jean Paul Rouve (s'il s'affirme indiscutablement au fil des années en tant que comédien ) n'echappe pas a cette regle en réalisant son premier film' sans arme ,ni haine ni violence'
Deja en 1979 José Giovanni (qui savait de quoi il parlait) s'etait attaqué avec un succes mitigé a ce fait divers célébre (le casse du siècle a la société générale de Nice en 1977) un coup incroyable et culotté réalisé par la bande d'albert Spaggiari ,ancien photographe de quartier au passé douteux devenu truand atypique et qui s'est vu du jour au lendemain devenir l'ennemi public numero 1
En choisissant de traiter la personnalité de l'individu plutôt que ses actes (le casse est occulté du film mis a part quelques séquences de quelques minutes) jean Paul Rouve tombe dans le piège de la caricature .Transformé en guignolo façon "Bébel années 70-80" le personnage de Spagiarri a force de vouloir etre présenté comme bandit au grand coeur , généreux , désinvolte agace plus qu'il ne charme , le film qui mélange faits réels (la fuite en amerique du sud du gangster ) et fiction (le journaliste de Paris Match infiltré qui devient peu a peu son confident ) tombe alors dans la facilité et la miévrerie.
Dans la peau de Spaggiari , Rouve en fait des tonnes et a l'evidence il en fait trop , son film sympathique au départ devient tres vite ridicule et grotesque a l'image des perruques et déguisements de son (anti) héros. il fait de Spaggiari (meme si le vrai Spaggiari était a l'evidence un personnage haut en couleur) un péquenot et" gugusse" sans cervelle .
Une scène pourtant (celle de la confrontation avec la vendeuse vietnamienne) est trés reussie , dans ce passage du film ou la véritable personnalité de Spaggiari apparait derriere le clown , Rouve tente de nous montrer l'espace d'un (trop) court instant la face cachée de l'homme.
C est toutefois assez peu pour dire que le film est moyen ; non au bout du compte il est juste inutile .
23:52 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sans arme, ni haine, ni violence, albert spaggiari, jean paul rouve
26/10/2008
Gainsbourg 2008
Serge Gainsbourg - mes petites odalisques
Pour l'inconditionnel de Gainsbourg que je suis c'était évidemment un rendez vous que je ne pouvais manquer .Cette exposition au musée de la musique pour rendre hommage a cet immense artiste qui aurait eu 80 ans cette année s'affirmait comme un évenement culturel totalement incontournable.
La première partie de cette exposition rassemble la quasi totalité des 45 tours de la carrière de Serge ,Chanteur et auteur , .Entre raretés , bizzareries, collectors ,musiques de film, pressages étrangers (notamment japonais) et grands classiques de l'oeuvre de Serge chacun trouvera de quoi satisfaire sa curiosité .Impossible de les nommer tous mais sachez qu'on croisera Jean claude Pascal ; Michèle Arnaud (ronsard 68- la chanson de Prevert- douze belles dans la peau) Juliette greco (les amours perdus - l'amour a la papa) Hugues Auffray (la javanaise -mes petites odalisques) Francoise hardy(l'anamour) Zizi Jeanmaire ,les frères jacques (le poiçonneur des lilas) ;catherine Sauvage (Baudelaire - les goémons -black trombone) isabelle Aubret(la chanson de prevert) , Birkin Evidemment mais aussi toutes les femmes qu'ils aura fait chanter , Deneuve, Adjani, Bambou, Regine , France Gall, Bardot , vanessa Paradis , sans oublier les hommes (Julien Clerc, Chamfort, Bashung ,Philippe Clay.......) je ne peux les citer tous mais tout ce que Gainsbourg a enregistré ou a composé (en format 45t) nous est ici présenté en un mur de 45 tours stupéfiant qui nous prouve l'incroyable diversité insensée et toute l'originalité de l"oeuvre artistique de Gainsbourg.
Serge Gainsbourg - douze belles dans la peau
la seconde partie de l'expo nous fait pénétrer dans l'univers du maître elle s’articule autour de quatre grandes périodes :
La période bleue (1958 - 1965)
Les idoles (1965 - 1969)
La décadanse (1969 - 1979)
Ecce homo (1979 - 1991)
Gainsbourg avait du gout on le savait et on le constate en découvrant sa collection personnelle, La Chasse aux papillons, de Salvador Dali, Mauvaises nouvelles des étoiles, de Paul Klee, et L'homme à tête de chou, sculpture de Claude Lalanne. Les deux derniers ayant inspiré titre et contenu à deux albums de Gainsbourg.
Gainsbourg avait du gout on le savait et on le constate en découvrant sa collection personnelle, La Chasse aux papillons, de Salvador Dali, Mauvaises nouvelles des étoiles, de Paul Klee, et L'homme à tête de chou, sculpture de Claude Lalanne. Les deux derniers ayant inspiré titre et contenu à deux albums de Gainsbourg.
Ces oeuvres sont présentées dans une vitrine-miroir latérale qui jouxte l'installation. On y trouvera également ses manuscrits et la bimbeloterie de la rue de Verneuil, moult fois détaillée par les visiteurs : l'écorché de Louis Auzouxqui tronait dans son salon , la collection de médailles acquise auprès de ses amis de la police,une photo inédite et rare de marylin Monroe a la morgue, l'exemplaire de la marseillaise de Rouget de Lisleacheté a Drouot peu de temps juste apres le scandale de 'aux armes ect....'
l'homme a tête de chou la merveilleuse et intriguante sculpture signé Claude Lalanne
Toujours dans cette même salle le plasticien sonore Frédéric Sanchez.propose un labyrinthe de colonnes associant des images (photos ou films) et des sons (les textes sont lus par les interprètes, Birkin, Deneuve, Dutronc...) le tout mettant en relation l'oeuvre de Gainsbourg avec les courants (le surréalisme et le jazz , la pop et le pop art...) et les personnalités qui l'ont marqué (Bela Bartok, Boris Vian, Francis Bacon...).
Ce dispositif dynamique, visant à "provoquer des images avec le son", explique Frédéric Sanchez, réussit le tour de force d'être pédagogique tout en intrigant les connaisseurs
bref une expo qui bien que peu être un peu trop concentrée est totalement captivante que l'on soit inconditionnel de gainsbourg ou pas .
Inconterstablement cette exposition s'affirme comme l'un des grands rendez vous culturel de cette fin d'année 2008 et comme un évenement artistique a ne rater sous aucun pretexte.
Serge gainsbourg - ford mustang
10:09 Publié dans arts, cinéma, Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : serge gainsbourg
Vicki ,Cristina, Barcelona (Woody Allen 2008)
Encensé par les critiques 'Vicki Cristina Barcelona 'le dernier Woody Allen( déjà plus de 40 films au compteur) avait tout pour plaire.
Le dépaysement d'abord , Woody Allen choisissant l'espagne et la superbe ville de Barcelone pour y installer son intrigue ,voila qui semblait croustillant de la part du metteur en scene qui après avoir quitté New -York pour la Grande Bretagne le temps de trois films inégaux décidait de mettre le cap au sud de l'europe
Le casting toujours surprenant chez Woody Allen est ici alléchant avec la présence de javier Bardem en peintre tourmenté et en séducteur implacable, Scarlett Johansson la nouvelle muse incontournable du cinéma de woody (elle est ici encore parfaite en étudiante américaine a la recherche de l'amour ), Rebecca Hall actrice quasi inconnue et nouvelle venue dans l'univers du maitre et enfin Pénélope Cruz échappée de chez Almodovar qui apporte ici toute la fougue et le tempérament de feu propre aux actrices du réalisateur madrilène.
Pourtant et inexplicablement la magie n'opére pas, le film tarde a démarrer , a s'emballer , une voix off inutile et pesante , des dialogues quelque peu convenus ,l'ensemble manque cruellement d'humour mis a part quelque répliques qui font mouche.
la ville de Barcelone qui apparemment a subjugué Woody au point qu'il en fait quasiment un personnage de son film nous est présentée a la manière simpliste d'un catalogue pour agence de tourisme (la sagrada familia, le palais Guell, les ramblas, les joueurs de guitares a la tombée de la nuit tout ça est evidemment superbe , tout ça est aussi trés trés cliché .
Heureusement le film est (en partie) sauvé par l'arrivée tonitruante toutes griffes dehors de Pénélope Cruz qui débarque dans la deuxième partie d'un film en perte de vitesse , alors oui soudainement ca décoiffe ! , ça explose ! mais c'est un peu tard 'Vicki Cristina , Barcelona' s'est dejà inscrit dans la liste des films moyens de Woody Allen.
Coté musique ,on sort du répertoire jazz habituel des films de Woody Allen et c'est plutot une bonne chose notamment pour Giula y los tellarini groupe inconnu dont Woody Allen a choisi la chanson "barcelona " en l'entendant a la radio par hasard ,ce groupe a surement éussit un coup totalement inespérée .
Woody Allen en profite aussi pour exhumer "entre dos aguas " un instrumental magnifique de Paco de Lucia ' qui va enchanter tout le monde .
Si les critiques sont sous le charme de ce Woody cru 2008 un film ou le metteur en scène a (encore) mis beaucoup de ses névroses avec cette histoire d'amour triangulaire et complexe , je ne partage pas quant a moi cet enthousiasme apparemment général ,certes le film est agréable ,les comédiens sont mêmes plutôt bons mais il y manque la touche de génie , la grâce , l'illumination , celle qui enflamme 'Annie Hall " " Broadway Danny Rose " "Manhattan ' " Harry dans tout états " match point "
En comparaison de ces nombreux chefs d'oeuvres 'Vicki Cristina ,Barcelona est au final un bon film mais pas un ' grand film.' On est évidemment toujours plus difficile et très exigeant avec les plus grands réalisateurs donc restons cependant objectifs et ne boudons tout de même pas pas notre plaisir .
08:57 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : woody allen
09/10/2008
Parlez moi de la pluie (Agnès Jaoui 2008)
C'est donc le troisième long métrage signé Agnès Jaoui après l'inoubliable 'le gout des autres ' et le dispensable 'comme une image'
Le tandem Jaoui-Bacri est evidemment reconduit (c'est encore un scénario écrit a quatre mains par le couple) accompagné ici par Djamel Debouzze dans un rôle qui aurait pu le positionner en qualité de véritable acteur , " " son vrai premier rôle d'adulte au cinéma selon ses propres termes (il oublie 'indigènes' apparemment ) pourtant malgré quelques belles scènes et quelques jolis moment de grâce le film nous laisse un curieux sentiment d'inabouti , d'inachevé voire d'indifference.
Même si j'aime beaucoup l'approche du cinéma d'agnès Jaoui et si je trouve que Bacri est un excellent comedien 'parlez moi de la pluie ne nous emballle a aucun moment et ne décolle pas, Bacri se contente une fois de plus de faire " du bacri "et a force de se répéter a l'infini dans le même personnage il ne nous surprend plus .
Comparativement Djamel Debouzze lui ,s'en sort plutôt pas mal sauf quand Jaoui lui retire sa légéreté naturelle (celle de son personnage ) pour le transformer en moralisateur (on aurait pu eviter la leçon de morale sur" l"humiliation ordinaire " ) c'etait pas vraiment nécéssaire et quelque peu hors sujet .
Le sujet du film est relativement simple ,on sait que le cinéma français sait faire passer l'emotion sur des sujets simples et les exemples ne manquent pas ; mais ce n'est pas le cas ici , Parlez moi de la pluie " tourne un peu en rond , s'enlise et ne raconte finalement pas grand chose , le film d'agnes Jaoui est a l'image du documentaire que doit réaliser Michel Ronsard (jean pierre Bacri) dans le film il n'aboutit pas a force de ne pas trop y croire .
Certaines séquences sont parfois un peu faciles et surtout peu crédibles - le trio égaré dans le Luberon au milieu des moutons pour une hypothétique interview ratée - la scène du pétard ou , le couple improbable Michel (Bacri) Agathe (Jaoui) passablement défonçés s'émerveille face a une fourmi (apres avoir partagé un malheureux petit pétard )
Quelques belles surprises toutefois , notamment Florence Loiret (Aurelie) tout en dynamisme et en pudeur retenue et surtout Mimouna Hadji (la mere de Djamel dans le film) une comedienne non professionelle qui nous donne sans forcer une belle leçon d'humilité et de courage.
Au final 'parlez moi de la pluie ' nous laisse sur notre faim il me semble nettement que le tandem Bacri -Jaoui est un peu dans une impasse, Le film est a peine moyen et si il se laisse regarder d'un air détaché et distrait ; on est en droit d'attendre bien davantage d'un couple capable d'ecrire et d'interpréter des choses (le gout des autres - smoking -no smoking - un air de famille) d'un niveau bien plus élévé.
00:48 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bacri, jamel, jaoui
02/10/2008
La colline a des yeux ( Wes Craven 1977)
Revoir ce film dont un remake a été réalisé récemment par Alexandre Aja m'a replongé quelques années en arrière a une époque ou une invention incroyable débarque dans les foyers a savoir le magnétoscope.
A la fin des années 70 quand celui ci fait son entrée dans les salons c'est une véritable révolution, jusque la pas de chaînes câblées et encore moins de Canal + ,juste trois chaînes avec des programmes cinéma on ne peut plus conventionnels , seul tard dans la nuit du dimanche le cinéma de minuit propose de sortir un peu des sentiers battus mais il ne programme que des "classiques" pas de place évidemment pour les films d' horreur ou les films 'gore'
alors nous voila dans les videos clubs a déambuler dans les rayons en découvrant médusés des jaquettes de films aux titres évocateurs .
Et le choix est immense , derrière les jaquettes et les titres chocs , des films venus d'un peu partout , des films de zombies, de fantômes ; de tueurs , de possession , de cannibales, de maisons hantées ,de malédictions , des films de sorcières, de démons , des films de loups-garous , de mutants, de mondes perdus, avec tout ce qu'il faut de monstres, de cinglés, de tueurs , de créatures .... bref un choix déléctable pour le spectateur qui rêve d'avoir vraiment peur et qui peut désormais repartir avec sous le bras la V.H.S de '"massacre a la tronçonneuse" , "cannibal holocaust," "vendredi 13" , "hurlements" "les raisins de la mort ' "Suspiria " "l'antéchrist" ou encore "la maison pres du cimetière" pour ne citer que quelques exemples au hasard.
Certains des metteurs en scène de ces films d"'un genre "nouveau" deviendront des réalisateurs cultes (Mario Bava , Wes Craven , Dario Argento, George Romero , Tobe Hooper .....) d'autres seront oubliés , beaucoup comme pour les westerns dans les années 60 se cacheront derrière des pseudonymes mais certains de ces films feront l'objet de remakes ou inspireront d'autres réalisateurs de nombreuses années plus tard .
Pour ce qui est de 'la colline a des yeux' il faut savoir qu'il a , lors de sa sortie cinéma en 1977 été classé 'interdit aux moins de 18 ans ' en raison du caractère profondémént malsain du sujet abordé (c'est la raison des coupes imposées et qui ont clairement saboté quelque peu le film) .
Le sujet est ici assez banal , une famille avec caravane , chiens et nourrisson s'aventure dans le désert ou vit une tribu de dégénérés de la pire espèce , violents , cannibales, et qui semble être plus proche de l'animal que de l'humain .
Inévitablement la voiture de la malheureuse famille tombe en panne et tout ce petit monde reste bloqué, coupé du monde et bien évidemment a la merci de ces fous dangereux et affamés qui cherchent a les capturer pour les tuer et éventuellement ..... les dévorer.
Basique , simpliste ; tourné avec peu de moyens et interprété par des comediens approximatifs , La colline a des yeux qui a forçément tres mal vieilli se regarde pourtant comme une curiosité et comme le témoignage d'une époque passée , celle ou l'on cherchait des sensations dans la découverte d'un cinéma parallèle et nouveau .
Aujourd'hui n'importe quel adolescent sera mort de rire et ne tiendra pas cinq minutes devant ce film ou les méchants sont plus ridicules qu'effrayant (inoubliables costumes en peau de bêtes ). Toutefois , ne soyons pas trop sévère car quoique l'on en dise c'est un film qui fait incontestablement partie de l'histoire du cinéma et qui reste une référence dans son genre .
13:21 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : wes craven
06/09/2008
Donnie Brasco (1997)
Voila un genre cinématographique (le film de mafia) bien souvent (mal) traîté et qui a trouvé dejà son maître absolu en la personne de Martin Scorsese ,ce dernier lui ayant donné plusieurs fois ses lettres de noblesse ( "les Affranchis " se posant évidemment en référence absolue ).
C’est bien là le risque a prendre dès lors qu’on oppose un tel film a ses opus incontournables réalisés par le grand S.
Pourtant même si Donnie Brasco ne révolutionne pas le genre , le film de Mike Newell s'impose sans aucun doute comme une réussite car il nous propose de nous intéresser à des personnages rarement choisis en tant que figures centrales d’une histoire. Le scénario tourne autour de Joe Pistonne alias Donnie Brasco agent spécial du F.B.I (Johnny Depp) a infiltré le milieu mafieux de New-York ou règne caïds et affranchis tous fonctionnant selon un code bien défini et immuable. Auprès de lui dans cette jungle sournoise et méfiante Lefty (Al Pacino) qui connaît le milieu comme sa poche va introniser Donnie au sein de la grande famille new-yorkaise en se laissant bien malgré lui berné par le jeune flic
Pris dans une spirale mais sensible a l’amitié sincère et a la confiance de Lefty, Joe va continuer sa périlleuse et courageuse enquête tout en tentant de préserver celui qui devient malgré lui son ami .
Portrait réussi du milieu de la mafia et de ses personnages troubles avec rituels et code d’honneur le film brille par une interprétation irréprochable , Al Pacino, grandiose comme toujours prouve encore qu’il est bien l’un des plus grands acteurs du cinéma américain, il campe ici un attachant personnage de loser et vole la vedette a Johnny Depp tout en sobriété et en émotion retenue.
Autour de ces deux personnages centraux Michael Madsen ajoute brillamment un nouveau rôle de méchant a sa filmographie déjà bien fournie. Seules les séquences de la vie familiale (secrète aux yeux de la mafia) de l’agent Pistonne semblent avoir été quelque peu sacrifiées mais l’histoire (inspirée de faits réels) nous passionne de bout en bout même si la zone d’ombre concernant la destinée finale de Lefty nous laisse un peu sur notre faim
01:55 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : al pacino, johnny deep, donnie brasco