28/12/2005
Plein soleil (rené Clement -1959)
Tourné en pleine révolution ‘nouvelle vague’ dont René Clément ne fera pas partie ,Plein soleil est un polar noir admirablement adapté d’un roman de Patricia Highsmith. Interprété avec efficacité par Alain Delon et Maurice Ronet alors débutants.
Il raconte le mécanisme diabolique d’un meurtrier qui assassine puis endosse l’identité de ses victimes.
Le scénario fait froid dans le dos et Delon en play-boy carnassier et arriviste est remarquable trouvant là l’un des rôles les plus marquants de sa prolifique et inégale carrière.
Réalisé avec rigueur mais sans véritable génie, Plein soleil s’impose comme l’un des meilleurs films noirs français de l’histoire du cinéma .Les deux remakes américains "calme blanc"" et "le talentueux Mr Ripley "vne seront jamais du niveau cette première adaptation.
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27/12/2005
Etat des lieux (jean -François Richet-1994)
Beaucoup plus underground mais surtout moins médiatisé que La haine de Mathieu Kassovitz, Etat des lieux première réalisation de Jean-françois Richet traite du même délicat sujet : la banlieue.,un sujet qui malheureusement fait toujours l'actualité comme le prouve les évènements de cet automne 2005
Le film de Richet échappe au côté branché qui caractérisait et pouvait agacer chez Kassovitz ; pourtant avec infiniment moins de moyens il parvient à un résultat plus authentique et d’un réalisme nettement plus évident.
Ce film est aussi un incroyable pari puisque le réalisateur et son complice (Patrick Dell ’isola étonnant premier rôle) ont monté et conclu leur projet de long-métrage grâce a une somme gagnée au casino.
Avec 100.000 francs (et quelques partenaires financiers courageux) ils ont bricolés ce petit film chaotique pas vraiment abouti mais d’une transparente sincérité
Etat des lieux constitue sans aucun doute l’une des meilleures surprises du jeune cinéma d’auteur de ces quinze dernières années.
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24/12/2005
The Truman -show (Peter weir -1998)
Un film moyen dans son ensemble malgré un scénario étonnant et très certainement inspiré par la série culte le Prisonnier.
Même si le rôle est délicat, jamais Jim Carrey ne parvient à être tout a fait convaincant.
The truman-showaurait pu être infiniment plus intéressant mais Peter Weir a volontairement entraîné son sujet vers un onirisme plutôt déplaisant.
On retiendra surtout l’originalité et la qualité du scénario de Andrew Nichols qui avait su dès 1998 anticiper sur l'importance d'une télé-réalité devenue aujourd'hui un véritable phénomène de société .
Malheureusement le réalisateur n’a pas su tirer le meilleur avantage de ce sujet pourtant propice a une critique et a une analyse intéréssante , au bout du compte the Truman -show est un film moyen dans la filmographie inégale de Peter Weir dont la meilleure réalisation reste le magnifique 'cercle des poètes disparus réalisé en 1989.
05:20 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
23/12/2005
Dark city (Alex Proyas - 1999)
Alex Proyas est l’auteur du premier volet de the crow inspiré de la célèbre bande dessinée américaine ,devenu depuis film culte des ‘nineties’(notamment a cause de la présence de Brandon Lee , fils de l’icône du kung-fu et décédé dans de mystérieuses circonstances durant le tournage).
Il nous livre avec Dark city un film honnête a mi-chemin entre polar futuriste et science-fiction et dont la beauté visuelle nous rappelle l’univers de Enki Bilal mais aussi celui de blade runner avec une petite touche de ‘Gotham city ‘.
Le scénario est original et passionnant et on passe un agréable moment avec ce film qui saura trouver ses amateurs a la fois tant chez les teenagers dingues de S.F que chez les adeptes de polars modernes.
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22/12/2005
Nos funérailles (Abel Ferrara -1997)
C’est sans doute le plus abouti et le plus réussi des films du turbulent et imprévisible Abel Ferrara.
Le scénario et les acteurs sont excellents (Chris Penn, Benicio Del toro, Vincent Gallo, mais surtout Christopher Walken immense dans le rôle d’un chef de famille mafieuse.
Comme toujours chez Ferrara ; le thème de la rédemption et de l’équilibre délicat entre le bien et le mal est omniprésent.
Le crescendo apocalyptique de la destinée fatale du clan de la famille Tempio fait froid dans le dos, de plus le réalisateur se démarque de la plupart des films de gangsters contemporains en situant son action dans les années trente et il fait régner tout au long du déroulement de son film un climat de mort a la fois pesant et fascinant.
Nos funérailles n'est jamais morbide mais plutôt réaliste , Ferrara très inspiré réussit avec une économie de scènes -chocs (ce qui devient plutôt rare dans le cinéma contemporain) a faire de ce film l'un des plus remarquables sur le thème de la mafia et passe du statut de cinéaste provocateur et sulfureux a celui de grand metteur en scène urbain.
Depuis the King of New york sorti confidentiellement(et déjà avec Christopher Walken) on savait Abel Ferrara a l’aise dans ce genre cinématographique aussi ce film très réussi et très maîtrisé ne fait donc que confirmer l’éclat et l’évidence de son talent .
17:45 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
18/12/2005
Tombe les filles et tais-toi (Herbert Ross 1972)
Oubliez tout de suite la traduction française ridicule du titre digne de l'âge d'or des films de bidasses et autres Charlots ,le titre américain d'origine (play it again Sam) fait référence a la célèbre réplique d'Ingrid Bergman a Humphrey Bogart dans le mythique Casablanca LE chef d'oeuvre de Michael Curtiz.
Ecrit par Woody Allen d'après sa pièce 'une aspirine pour Deux 'et interprété par ce dernier c'est toutefois Herbert Ross qui dirige la mis en scène de cette comédie .
On y trouve néammoins la mouture de tout les personnages des films que Woody Allen réalisera au cours des années a venir avec le succès que l'on connaît.Le duo Woody Allen -Diane Keaton (qui se rencontrent ici pour la première fois) fonctionne a merveille et il atteindra son apogée quelques années plus tard avec Annie Hall.l'originalité réside dans les interventions de Bogart "him-self " (interprété par un sosie étonnant) dans les scènes de doutes du personnage principal torturé et angoissé joué bien évidemment par Woody Allen.la séquence ou le destin du héros finit par rejoindre celui de Bogart dans Casablanca est d'une grande tendresse et d'une originalité totalement nouvelle et même si le film s'essoufle un peu dans la dernière demie-heure il reste d'une grande eficacité comique. Notons que Woody Allen utilisera a nouveau l'idée de l'intervention réelle d'un personnage fictif de cinéma dans l'un de ses plus grands succès de sa prolifique carrière :" la rose pourpre du caire"
19:00 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
01/12/2005
Match point (Woody Allen 2005)
Des qu'il rentre dans la pièce ou Nola Rice (scarlett Johanson belle et sexy a couper le souffle ) joue au ping-pong on devine instantanément que la vie de Chris Wilton (Jonathan Rys- Meyer) va basculer .
Chris est marié a Chloé (Emily Mortimer) la fille (très) riche d'un magnat britannique des affaires qu'il a rencontré par Tom le frère de cette dernière (Matthew Goode) alors qu'il n'était qu'un simple professeur de tennis.
Depuis , bien sur la situation a bien changée et parachuté dans les sphères financières par son beau-père , Chris est devenu un homme d'affaire avisé qui mène la grande vie avec ce qu'elle comporte de loisirs et de mondanités.
Nola Rice fiancée de son beau -frère n'est qu'une aspirante comédienne américaine exilée a Londres et qui n'arrive pas a percer malgré un physique de rêve .
Foudroyé instantanément par l’amour Chris devra gérer une situation de plus en plus délicate les amants vont s'aimer , se perdre pour , plusieurs années après se retrouver Nola Rice désormais est célibataire et elle veut croire a cette histoire d'amour inaboutie et absolue et tandis que Chris s'enfonce davantage dans la spirale infernale des mensonges et des non-dits la situation tourne vite a la catastrophe prévisible.
Nola enceinte exige que Chris quitte Chloé pour vivre avec elle sa passion mais pour cela Chris doit renoncer a tout ce qu'il a réussit a construire et renoncer a un confort social et financier. Chris déboussolé hésite ,ment ,trahit et va alors déraper totalement
Le film remarquablement mis en scène par un Woody Allen plus jeune que jamais et pour une fois loin de ses terres new-yorkaises bascule alors de la comédie de mœurs classique au film noir car Chris Wilton n'a plus qu'une solution irrémédiable et terrible , le crime passionnel qu'il va accomplir froidement en le déguisant en crime crapuleux.
Basé sur le thème de la chance , de l'amour et de ses compromis Match point est un film vraiment remarquable au scénario parfait notamment par son dénouement surprenant.
Nettement supérieur a ses dernières réalisations Match point est un Woody Allen grand cru qui a su pour ce nouveau film prendre des risques avec des acteurs nouveaux ,s'écartant d'ailleurs lui même de la distribution (ça ne lui a pourtant pas souvent réussi car les meilleurs Woody Allen restent ceux dans lequel le réalisateur se met en scène lui même ).
On s'aperçoit aussi qu'il filme tout aussi magnifiquement Londres que son cher New York et il nous prouve encore par sa direction d’acteur et son savoir-faire son immense génie
17:40 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
05/11/2005
Cop (James.B.Harris 1987)
Les romans policiers de James Ellroy ont révolutionnés le genre et on aurait pu penser que tous ces admirables livres auraient pu servir de scénario en béton armé pour des adaptations cinématographiques or il n'en est rien puisque de tout les romans du génial (et un peu félé) écrivain américain seul a ce jour L.A Confidential a pu jouir d'une adaptation de tout premier ordre (réalisé par Curtis Hanson avec Russel Crowe , Kevin Spacey et Kim Basinger)
IL existe cependant un film réalisé en 1987 par James .B.Harris ancien co-producteur de Stanley Kubrick(dans la première partie de la carrière du célèbre réalisateur) qui malheureusement souhaita passer a la réalisation sans grande réussite.
Il choisit d'apapter en 1987 Lune sanglante le premier roman d'Ellroy consacré a la trilogie de Lloyd Hopkins flic peu conventionnel toujours a la limite de la légalité que l'on retrouvera dans deux autres romans moins inspirés -la colline aux suicidés et a cause de la nuit
le film sera baptisé Cop et Harris choisit le talentueux et torturé James Woods pour incarner le sergent Hopkins ;le film bien que correct ne fait malheureusement que survoler l'énigme du tueur en série admirablement écrite par Ellroy dans son roman,de plus le sergent Hopkins du grand écran hormis le faît de posséder un mauvais caractère n'est qu'un agneau en comparaison du flic inventé par Ellroy ,personnage déglingué qui carbure aux amphétamines et aux alcools forts , ne respectant rien ni personne et travaillant selon ses propres codes
la fin d'ailleurs pourrait porter a une polémique sur la justice puisque dans Cop le flic déchu de ses responsabilités par ses supérieurs suite a ses débordements et ses prises de position se pose en justicier abattant froidement le criminel au lieu de l'arrêter .
Ce dernier étant un sadique pervers doublé d'un tueur en série redoudable il ne viendrait a personne de regretter le choix du policier mais on notera que rares sont les fins de long-métrage proposant un issue de la sorte.
Cette fin est toute a l'image du personnage d'Ellroy lui-même ,écrivain génial et très controversé et critiqué pour ses prises de position nettement a droite
quant a Cop c'est un 'polar ' agréable a regarder et James Woods s'y révèle excellent comme souvent ,le film cependant passera inaperçu et il reste plutôt méconnu
on attend avec impatience (projets souvent avortés)une adaptation des formidables livres -cultes de l'écrivain :le grand nulle part - clandestin -american tabloïd - et surtout le dahlia noir chef 'd'oeuvre incontestable qui est certainement l'un des plus grands livres policiers de l'histoire de la littérature contemporaine
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30/10/2005
Se souvenir de Marie Trintignant a l'occasion de la sortie du nouveau Cd-Dvd de Noir Desir
On ne verra plus le visage magnifique de la belle marie ,on n’entendra plus sa voix unique au timbre envoûtant .et de savoir si Noir desir doit ou ne doit pas sortir un double cd assorti d’un double dvd m’importe finalement peu, tout ca est aussi ne l’oublions pas l’affaire des maisons de disques qui n’ont pas on le sait beaucoup de scrupules ainsi que des autres membres du groupe dont la carrière musicale est forcement remise en question. Je préfère parler ici Marie Trintignant comédienne inoubliable mais aussi femme fatale qui aura vécu sa vie amoureuse avec une intensité rare et une authenticité pour au bout du compte d’y laisser sa peau .
On a dit tout et n’importe quoi sur marie ,on a parlé de sa fragilité psychologique , de l’alcool et de la drogue qui certes faisait semble t’il partie du quotidien de la comédienne mais c’est surtout sa personnalité et son charisme qui faisait d’elle une sorte de mante religieuse capable de faire tourner la tête aux hommes sur qui elles jetaient son dévolu.
Le pauvre Bertrand Cantat a perdu les pédales pour cette déesse et les pires facettes de sa personnalité ont alors fait (refait) surface :colère - intolérance -jalousie -violence pour aboutir a la tragédie que l'on sait
J’avais rencontré trois fois la belle Marie et son charme hypnotique était je peux en témoigner une évidence qui sautait aux yeux , finalement ,au bout du compte le choc entre Marie et Bertrand deux etres tourmentés jetés en pâture dans les médias fut terrible ,une nuit qui tourne au cauchemar , une situation qui échappe a tout contrôle ,et Marie dans le coma luttant contre la mort a vilnius loin du monde du rock et de la jet-set pour finir par mourir a Neuilly sous les flashs des vautours de journalistes.
Marie Trintignant assassinée par un homme qui ne maîtrisait plus rien ou une histoire d'amour fou qui se solde par une fin glauque et sinistre.
Sinistres comme le seront touts les lamentables épisodes qui suivront cette triste affaire ou les comportements humains ont encore franchis les limites de l’indécence et de la honte.
De Marie je préfère me rappeler son vidage apeuré dans Série noire d’Alain Corneauou a quinze ans , déjà fascinante elle irradiait l’écran dans le rôle d’une adolescente pour qui Dewaere dérape et devient un assassin ou encore dans Betty son plus beau personnage dans un film sublime de Claude Chabrol qui parle chose rare , de l’alcoolisme des femmes ,Marie comme toujours y mettait beaucoup d’elle même et s’y révélait intense et entière comme elle l’aura eté toute sa vie partagée sur le fil du rasoir entre rêve et réalité
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29/10/2005
Les noces funèbres de tim burton (2005)
Personne ne contestera l'évidence de considérer Tim Burton comme l'un des metteurs en scène les plus doués et les plus novateurs de ces vingt dernières années .
3 chef-d'oeuvres au moins dans sa filmographie impeccable a savoir "Edward aux mains d'argent " ,merveilleux film a la lisière du fantastique et bercé d'une poésie profonde , l" 'étrange noël de monsieur Jack" qui est certainement l'un des films d'animation les plus réussis de l'histoire du cinéma et " Big fish conte moderne et féerique qui enchanta a juste titre public et critiques l'année dernière .
on pouvait penser tout d'abord que les noces funèbres de Tim Burton( pourquoi accoler son nom au titre du film ,Burton n'en a nul besoin tant sa griffe cinématographique est identifiable des les premières minutes du film?) serait une suite donnée au merveilleux "L'étrange Noël de Monsieur Jack "près de dix ans après la sortie de ce chef d'oeuvre incontesté or il n'en est rien ,utilisant la même toile de fond (le monde des vivants et celui des morts) Tim Burton réalise là un film d'animation qui bien que réussi nous laisse un peu sur notre faim.
certes Burton et son équipe nous projettent dans un univers totalement envoûtant et la galerie cocasse des personnages est savoureuse ;les morts sont sympathiques ;les vivants un peu moins ,la musique (toujours Danny Elfman) est en harmonie totale ,l'utilisation modérée des couleurs (les seules teintes utilisées étant hormis le noir et blanc ,le gris et le bleu) apporte un coté surréaliste presque expressionniste au film mais on a peu un peu l'impression que le metteur en scène nous a proposé un court-métrage tant le film est court (a peine plus d'une heure dix) et même si il vaut mieux un film réussi d'une heure qu'un ratage interminable du double on est quand même en droit de se demander si en proposant son film avec la stricte durée minimale pour l'exploitation en salles en qualité de long-métrage tim Burton n'a pas assuré le minimum , bref s'est t'il un peu économisé?
Ce film livré juste avant les fêtes d'Halloween et celles de Noël ne sert t'il pas a remplir les caisses pour permettre l'aboutissement d'un projet plus complexe et onéreux ?
Burton nous avait déjà fait le coup en acceptant un film de commande en 2001 en signant le remake (a demi réussi) de La planète des singes.
Ce gros succès public (les critiques par contre l'avait dans l'ensemble démoli) lui a permis de mettre en place le projet donnant corps au sublime Big fish.
Faut-il donc aller voir ces noces funèbres ? Evidemment oui car le cinéma et la magie poétique de ce grand metteur en scène, l’un des rares, (avec Miyasaki a faire des films pour enfants que les grands adorent, vont vous émerveiller et vous faire passer un délicieux moment mais il faut bien l’avouer ; un délicieux moment malheureusement trop court car c'est bien connu on est toujours trop exigeant avec ceux que l'on aime et c'est peut-être la raison qui nous conduit a trouver ces noces funèbres un peu, un tout petit peu bâclé.
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20/10/2005
Mr & Mrs Smith (doug Liman 2005)
09:40 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
06/09/2005
Le pornographe (Bertrand Bonello 2001)
C'est évidemment un film difficile , un univers délicat a pénétrer et qui demande un effort et que nous n'avons pas toujours a faire devant un écran
imprégné d'un climat et d'une ambiance qui rappelle les films de jean Eustache ou de léos Carax, (le ton des comédiens et la lenteur délibérée du traitement de l'histoire ) ce film peut irriter et je suppose que nombreux sont ceux qui n'ont pas étés au bout de ce "pornographe".
Et pourtant si on prend le temps d'envisager le cinéma différemment alors , le film peut faire chavirer et devenir captivant.
jean-pierre Leaud s'y révèle splendide encore une fois et peut faire a tout moment d'une banale scène anodine un moment de grâce absolue, son phrasé ,son aura , sa présence ,son économie de gestes et ses regards sont autant de pure magie visuelle .
Autour de lui les comediens (dont certains sont de veritables professionnels du cinéma X ) lui donnent la réplique avec soin et avec la platitude caractéristique du cinéma d'auteur (encensé par les uns , vomi par les autres) .
Dans ce film hermétique de Bertrand Bonnello il n'y a jamais une once de vulgarité ? bien au contraire il s'en dégage des émotions pudiques et une tendresse palpable et touchante.
Au dela de l'étude de la profession de pornographe ,mot qui semble venu d'un autre âge , le film nous raconte surtout l'histoire d'un homme qui cherche la paix avec lui-même ,qui cherche a s'aimer encore dans le regard des autres puisqu'il y a longtemps déjà qu'il a céssé de s'aimer dans le sien
Filmer la lente déprime et la désillusion de soi n'est pas chose aisée et n'attirera certes pas les foules ,ca peut pourtant etre une forme de thérapie chez tous ceux qui sauront derriere la facade de ce film profond entrevoir l'humanité et la tolérance dont le monde a tant besoin .
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05/09/2005
Atomik Circus ( Didier et Thierry Poiraud 2004)
Un ovni cinématographique qui nous vient tout droit de Belgique voila comment définir ce film très original et loufoque des frères Poiraud qui de plus réunit une distribution croustillante ,a commençer par la trop rare (et peu inspirée ces dernières années) Vanessa Paradis ,le truculent jean -pierre Marielle et le plus célèbre belge du cinéma actuel Benoit Poelvoorde déchainé dans ce film complètement barré.
pari gonflé mais cependant a demi réussi car le film pèche par une fin décevante et un manque de clarté dans son épilogue .
il est bon toutefois de savoir que Atomik circus est un mélange des genres inédit (comédie - film trash - mais aussi film musical - ou encore science fiction) et qu'il est habité d'une vraie folie a l'image de films comme "Delicatessen" ou des réalisations espagnoles d'alex de la iglesias .
On peut rajouter enfin que les effets spéciaux sont a la fois de tout premier ordre et totalement kitsch (costumes minables tout droits sortis des mauvais films SF des années 50),que la belle vanessa y chante des chansons nouvelles et qu'on retrouve toujours avec un infini bonheur un jean pierre Marielle en grande forme
En résumé il faut voir ce film unique et fou qui ne ressemble a rien de connu et dont le principal mérite reste son culot et son originalité.
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04/08/2005
36 quai des orfevres
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02/07/2005
Un long dimanche de fiancailles
la façon de faire du cinéma de jean pierre jeunet peut en irriter certains ,ce qui ne peut pas être remis en question c'est que cette vision du cinéma est toujours passionnante et surprenante.
rebondir apres le carton mondial (et mérité) d'amelie poulain voila bien le double-challenge de jeunet d'abord et d'audrey tautou pour qui amélie a ouvert grands les portes des studios du monde entier (elle a décroché le très convoitée rôle principal féminin du très attendu Da vinci code sebastien japrisot qui a imaginé l'intrigue et les personnages qui composent cette histoire passionnante
Nous suivons donc l'intrépide Audrey Tautou qui se lance a la recherche de son premier amour ,le beau manneck (gaspard Ulliel) jeune poilu malgré lui embarqué dans la sale guerre de 14-18 et condamné a mort par les autorités militaires avec cinq autrès compagnons d'infortune
persuadée de le savoir vivant elle se lance contre l'avis de tous dans une enquête aidé par germain pire , un détective rusé et roublard ( le regrétté ticky holgado)
A ses cotés les nombreux seconds rôles (jodie foster -jean pierre darroussin - denis lavant - andré dussolier-jean paul rouve - dominique pinon ....) sont tous excellents et font de ce long dimanche de fiançailles un spectacle magnifique
Jeunet par sa conception du cinéma (Utilisation du numérique - effets spéciaux discrets) parvient a mêler images de guerre intenses et poésie filmant des personnages attachants et authentiques
l'intrigue truffée de rebondissements font de cette quete de la vérité poursuivie par mathilde (audrey tautou) une aventure passionnante de bout en bout
la belle audrey ,plus lunaire que jamais ,par son sourire , sa grâce naturelle et son talent tire avec ce film lumineux un trait définitif sur Amelie et installe mathilde, jeune amoureuse tetue et courageuse dans nos mémoires et dans nos coeurs de cinéphiles.
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28/06/2005
Lautrec (1998)
Bien sûr il plane sur le film de Roger Planchon une ombre terrible, une ombre inévitable
Celle du Van Gogh de Maurice Pialat réalisé en 1991 chef d’œuvre incontesté qui offrit a jacques Dutronc son plus grand rôle au cinéma
Bien sur la façon d’aborder le cinéma n’est pas la même chez Pialat maître absolu et grand réalisateur et Roger Planchon grand metteur en scène de théâtre, mais réalisateur de télévision et de cinéma plus ou moins inspiré (Louis enfant roi –Dandin)
Pour en terminer avec cette comparaison inévitable la différence principale entre les deux films réside dans le choix de présenter le peintre .la ou Pialat s’attardait sur les derniers mois de la vie de Vincent Van Gogh ; Planchon lui décide de nous raconter l’itinéraire d’Henri de Toulouse-Lautrec depuis sa naissance dans une riche famille bourgeoise d’Albi a sa mort dans la souffrance a Paris 37 ans plus tard
Alors bien sur on survole ce qui fut la vie agité et torturé du plus petit des grands génies de la peinture
Régis Boyer(la lectrice-1988-louis enfant roi1992) a qui la lourde tache incombe d’incarner Lautrec s’en sort très bien tandis qu’autour de lui les seconds rôles sont interprétés par : Claude Rich (le père de Lautrec) toujours excellent, Elsa Zylberstein magnifique dans le rôle intense de Suzanne Valadon ; Jean-Marie Bigeard assez étonnant dans la peau du célèbre Aristide Bruant et Anémone qui semble décalée et ne parvient jamais pas a faire exister son personnage (celui de la mère de l’artiste)
On croise dans le film de Planchon les artistes représentatifs de cette grande époque culturelle (Renoir, Degas, van Gogh) ainsi que tout les personnages hauts en couleur du Montmartre du début du siècle dernier Bruant , la Goulue , Nini pattes en l’air ; la môme crevette ,Valentin le désossé ) héros du pavé parisien tous immortalisés sur les affiches du génial Lautrec
Au bout du compte on regarde ce film comme on feuillette un livre d’histoire de l’art pour se rafraîchir la mémoire et y découvrir l’homme derrière l’artiste, petit bonhomme malade et torturé par son handicap congénital , brûlant sa vie par les deux bouts , naviguant sans cesse des beaux salons de l’aristocratie toulousaine aux bas fonds parisiens toujours avec la même élégance et irradiant de son talent les brèves années de sa vie chaotique
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17/06/2005
Memoire éffacée (joseph Reuben 2004 )
C’est un sujet digne de la série "X Files" jugez-en par vous-même
une américaine moyenne (Julianne Moore) n’arrive pas a oublier le souvenir de son garçon de 10 ans tué dans une catastrophe arienne avec 11 autres personnes
Suivie par un thérapeute (Gary Sinise) elle essaie avec difficulté d’exorciser sa douleur lorsque elle se rend compte que personne autour d’elle ne semble se rappeler l’existence de l’enfant, persuadée de sombrer dans la folie elle finit par accepter l’évidence avouée par son médecin et confortée par son mari a savoir que l’enfant n’a existé que dans son imagination et qu’elle est victime d’une névrose profonde.
L’histoire bascule lorsque elle rencontre un père qui vit un cauchemar identique et dont le fils d’après ses souvenirs aurait disparu dans la même tragédie aérienne
A partir de la les deux parents solidaires s’unissent pour essayer de comprendre cette incroyable énigme
Quelle est la force secrète capable d’effacer les mémoires collectives ?
Qui sont ces agents mystérieux aux pouvoirs paranormaux qui tentent de les arrêter ?
C’est aussi a partir de la que le film dérape complètement le paranormal est un sujet qui peut expliquer ou suggérer pas mal de choses encore faut –il une certaine cohérence dans son utilisation
Un peu tout et n’importe quoi donc pour tenter de faire exister le sujet et au bout du compte un film raté malgré un sujet intéressant et une excellente première demie heure
Julianne Moore, formidable comédienne (magnolia - the hours - boogie nights) s’égare (comme elle l’avait fait pour le ridicule Hannibal) et ne parvient pas a sauver ce film pourtant plein de promesses
Quant a la fin qu’on espere cohérente elle est a l’image du développement de l’histoire, embrouillée et confuse
Un film a ….Effacer de nos mémoires
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15/06/2005
Riens du tout (cédric Klapish 1992)
Le premier long-métrage de Cédric Klapish lorgne d'une maniere evidente du coté de l’humour du maître Jacques Tati mais le jeune réalisateur avec une sujet simple mais pourtant ambitieux ne fait en réalité que proposer une galerie de personnages improbables sans profondeur et d’une grande platitude et jamais il ne parvient pas a créer une cohésion entre eux
L’histoire a pour toile de fond les coulisses d’une grande société de magasins à l’image des galeries Lafayette ou la Samaritaine qui , menacée de fermeture définitive dispose d’un an pour redresser la barre et engage pour cela un nouveau directeur (Fabrice Luchini) qui va tenter de relancer un esprit d’équipe et d’entreprise auprès des nombreux employés
Nous sommes donc face a une suite de saynètes légères sans grand intérêt avec personnages stéréotypés et convenus et tout les clichés classiques de la vie en entreprise à l’aube des années 90
On regrettera que beaucoup d’excellents comédiens soient si mal employés (Daroussin – Karine Viard -) et on constatera que Luchini ne semble pas très à l’aise avec un rôle qui sur le papier semblait pourtant écrit pour lui.
Quelques scènes assez drôles ne parviennent toutefois pas a sauver ce film de l’ennui, heureusement Cédric Klapish qui démarrait sa carrière cinématographique ne répétera pas les mêmes erreurs dans ses longs métrages suivants (chacun cherche son chat – un air de famille – l’auberge espagnole) qui s’avéreront de bien meilleure facture
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07/06/2005
The hours (stephen daldry 2002)
A Londres au cours des années 20 Virginia Woolf romancière tourmentée et dépressive écrit un roman " Mrs Dalloway " puis se suicide en se noyant dans la rivière qui borde sa maison
30 ans plus tard c'est le même livre qui roman accompagne le quotidien de Laura mère de famille new yorkaise
De nos jours et toujours a new york c'est encore mrs Dalloway qui illumine la vie de clarissa femme moderne ,cultivée mais terriblement seule qui se consacre aux soins et a la carrière artistique de richard écrivain et poète homosexuel atteint su sida et condamnée par la médecine
on pourrait craindre que stephen Daldry qui adapte ici un roman de david Hare nous livre un film académique au vue du sujet traité or il n'en est rien
l'itinéraire de ces 3 femmes que tout oppose mais qui pourtant se ressemblent nous est racontée avec passion et pudeur sans voyeurisme aucun .
nicole Kidman dans l'interprétation difficile de virginia Woolf est époustouflante tandis que Meryl Streep retrouve ici un rôle a la hauteur de son immense talent
quant a julianne Moore dont on sait déjà depuis quelques films qu'elle est l'une des valeurs les plus sures du cinéma mondial elle obtient là son plus beau rôle depuis le 'Magnolia'de P.T Anderson
le film fait bien entendu la part belle aux personnages féminins mais il convient de mentionner le rôle étourdissant de Ed Harris qui interprète richard l'écrivain tourmenté il compose avec ce personnage l'un des plus beaux second rôle masculin qu'il m'est était donné de voir depuis longtemps
les oscars et golden globes ne se sont pas trompés en récompensant ce film magnifique qui malgré son contenu austère (le mal de vivre,la dépression , la difficulté a trouver sa place dans la société, la maladie,le dévouement ;le besoin de liberté) n'en demeure pas moins un hymne a la vie et au courage
De plus la chute finale Inattendue qui permet au destin des héroïnes de se rejoindre est bouleversante in et conclut le film de fort belle manière
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En avoir ou pas (laetitia masson 1995)
En avoir ou pas, de l’argent, du travail, de l’espoir, de l’amour, Laetitia Masson nous propose d’y réfléchir au travers de ce film attachant et sincère.
Cette première réalisation incarne bien le renouveau du jeune cinéma français, c’est également l’occasion d’assister a la naissance d’une belle et grande actrice Sandrine Kiberlain qui illumine ce film de sa grâce et de son talent.
Face a elle Rodschy Zem confirme encore qu’il est bien plus qu’un second rôle et Arnaud Giovannetti pour ses débuts à l’écran (ou presque) est remarquable. L’histoire est simple, les comédiens sont bons et la critique sociale que nous présente la réalisatrice se révèle juste et réaliste. Avec son film au si joli titre Laetitia Masson entre de plain pied dans le paysage cinématographique français nous l’accueillons avec bonheur
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