24/09/2017
La Bonne humeur de Mister Mel
J' ai evidemment reconnu son visage bonhomme et jovial dans la seconde même , une espèce d'hilarité permanente illuminant sa face de grand-père en goguette
En apprenant qu'il est né en ......1926 la stupéfaction est encore de mise.
Mel Brooks réalisateur , acteur , producteur et figure importante de la scène artistique de son époque était donc de passage a paris en ce mois de Septembre 2017
Débutant dans le stand up (il écrit Alors avec un jeune débutant qui s'Apelle Woody Allen) il passe sur les conseils avertis de son épouse la comédienne Anne Bancroft ( inoubliable "Mrs Robinson" du 'Lauréat ' a la réalisation en 1968 avec 'les producteurs ' ( oscar du meilleur scénario original)
Il nouera a cette occasion une relation de travail et d'amitié avec Gene Wilder qui lui proposera en 1972 de réaliser une comédie autour du personnage du Docteur Frankenstein
Le film ' Frankenstein Junior ' sera une réussite complète et s'inscrit a ce jour encore comme l'un des joyaux de la comédie burlesque américaine.
Suivront d'autres films inégaux mais totalement ' dingues en 1974 ' Blazing Saddles ' (bêtement traduit chez nous ' le sherif est en prison ' ) puis une série tout aussi décalée de films divers ( "La folle histoire du monde ' ' le grand frisson ' 'la dernière folie de Mel Brooks ')
Souvent comédien dans ses propres réalisations il s'illustrera en 1983 tenant aupres de Anne Bancroft ' le rôle principal de 'to be or not to be 'remake hilarant et déjanté du chef d'œuvre de Lubistch
Mel Brooks a évidemment Produit ses propres films mais sera en 1980 le producteur du chef d'œuvre de David Lynch 'Elephant man ' puis celui de 'la mouche ' de David Cronenberg en 1983
enfin comment ne pas mentionner " it's good to be a king" qui nous aura fait danser au début des années 80 joyeux et hilare comme l'impression générale provoquée par la rencontre avec ce personnage au potentiel illimité de sympathie et de bonne humeur
09:39 Publié dans cinéma, Culture, divers | Lien permanent | Commentaires (1)
06/09/2017
Camping 3 ( fabien Onteniente 2016)
On ne se fait évidemment guère d 'illusion lorsqu'on décide de visionner Camping 3.
Dix ans après le premier volet réalisé par Fabien Onteniente et après une suite déjà passablement ratée en 2010 nous voici pour la troisième fois ( et espérons le , dernière ) face a Patrick Chirac et toute sa bande de potaches habituels réunis autour de l insupportable campeur interprété par frank Dubosc
Si le premier volet contenait quelques gags et décrochait quelques sourires et si on pressentait l inutilité de retourner au' camping des flots bleus ' des le second volet cette fois on peut sans hésiter affirmer que c'est le film de trop celui qu'il ne fallait ni réaliser (Onteniente toujours) ni interpréter ( pitoyable Claude Brasseur qui cabotine a mort dans ce film qui se veut comédie sans l'être ne serais ce qu'une demie seconde)
Que penser de Gérard Jugnot et Michèle Laroque tout deux désarmants de bêtise dans leurs personnages inutiles et grotesques ,l 'abyssale médiocrité de leurs rôles me laisse sans voix (il faut voir sans plus attendre LA SCENE RIDICULE du space -cake pour le croire)
enfin il y a celui par qui le malheur (pardon le navet!) arrive Frank Dubosc dont le personnage réchauffé ne fait plus rire grand monde (gags douteux, humour d'un autre âge, dialogues affligeant, vision de la jeunesse déplacée)
Car oui on peut rire de tout encore faut il avoir quelques grammes de talent et de tact pour se le permettre
Quand Mr Pic (C Brasseur ) simule la maladie d'Alzheimer pour pouvoir boire autant de pastis qu'il veut je suis désolé ce n'est pas drôle, pas drôle du tout
Quand Polo (A.Dulery) fait avec une lourdeur insistante du pied a une femme qui porte une prothèse de jambe en bois la non plus désolé .....ce n 'est pas drôle
Quand Patrick Chirac (F Dubosc fuit son ami campeur le soupçonnant d 'homosexualité refoulée et le voit comme un membre des village people ou est l humour ?
quand Patrick Chirac se fait passer pour le père du jeune black devant le couple Jugnot -Laroque on atteint des sommets de crétinerie
j 'arrête la les exemples ils sont trop nombreux et tous révélateurs
les personnages des trois jeunes perdus (par hasard) dans cet océan de vulgarité et de bêtise contagieuse regardent leurs ainés avec un air ahuri et on les comprend tant la vision de l âge adulte présentée ici est consternante.
Mathilde Seigner a du sentir venir le coup puisqu'elle n 'est plus dans cet infâme suite mais les autres eux sont bien la et avec eux , leurs blagues limites ou éculées (l 'ode au Benco , l ode au pastis ,la partie de volley avec les nudistes...... )
Rien a sauver dans ce Titanic cinématographique ,Camping 3 touche le fond et atteint des profondeurs abyssales de debilité rarement explorées a ce jour
22:34 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)
05/09/2017
Blow - Up ( Michelangelo Antonioni - 1966)
Assurément 'Blow Up (verbe qui signifie 'aggrandir ' en anglais) est l'un des plus célèbres films cultes de l'histoire du cinéma .
le film réalisé en pleine periode "swinging London ' . est l'œuvre du maitre Michelangelo Antonioni
L 'histoire est désormais connue de tous les cinéphiles (un photographe de renom prend par hasard les clichés d'un meurtre révélé par les agrandissements successifs de ses photos).
Redecouvrant 'Blow Up ',la première chose qui me frappe c'est la beauté esthétique du film de Michelangelo Antonioni et si evidemment le scénario semble (volontairement) décousu il offre néammoins au spectacteur une vision glacée du monde interlope de l'Angleterre de l'époque , fêtes , défilés de mode, tops models , personnages décalés , drogue , musique ( les Yardbirds !! présents ici au détour d'une séquence inouie passée depuis a la posterité ).
Le film qui fut le seul succès du grand realisateur italien (palme d'or a cannes en 1966) explore le fossé en la réalité et l'image . .
volontairement lent et laissant les images prendre le pas sur les mots Blow up est un film totalement envoutant et fascinant.
Le personnage central est interprété par David Hemmings désinvolte a souhait qui incarne ici le photographe qui ne voit plus que le monde de l'autre coté du miroir (Antonioni fut sans doute inspiré sans doute par le célèbre David Bailey)
on y retrouve la superbe Vanessa redgrave et une jeune anglaise débutante jane Birkin . Le film d 'Antonioni sera revu et corrigé en 1981 par Brian de palma (Avec John Travolta dans le role principal ) qui en réalisera un remake ou le son prendra la place de l'image.et ou le titre devient ' blow out"
A noter que selon la legende le film fut inachevé lors de son tournage a londres , Antonioni devant le terminer dans les studios italiens puis ayant choisi finalement de le presenter tel quel laissant place a une certaine incoherence et a une confusion qui accentue le sentiment de voyage interieur .
Rappelons enfin la musique ensorcelante de herbie Hancock qui rythme ce film definitivement a part.
08:50 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blow up, antonioni
04/09/2017
Merci la vie ( Bertrand Blier 1991)
C 'est un film explosif a bien des égards
réalisé par Bertrand Blier et sorti en 1991 il synthétise a lui seul toute le cinéma si particulier et singulier de ce réalisateur atypique qui aime surprendre et ébranler le spectateur.
soyons clair Merci la vie est irracontable .
n'essayez même car il est juste impossible de restituer le climat absolument chaotique voulu par Blier pour son scenario qui propose une vraie rupture et dépasse le cadre habituel des réalisations cinématographiques
Brouillant les époques , alternant brutalement couleur , sépia ou noir et blanc , passant sans crier gare d'une époque a une autre , changeant les costumes des acteurs au cours d 'une même scène, enchainant du dramatique au burlesque, mêlant les mêmes personnages a différentes parties de son existence dans la même scène , bref vous l 'aurez compris un patchwork inattendu qui accentue le sentiment de désordre social et affectif souhaité par Blier.
Le film défendu par son réalisateur comme " une dénonciation des multiples obstacles à l’amour que sont la guerre, les maladies" se révèle au final aussi brillant qu'agaçant c 'est un film qu'on qualifiera d'insolent dans lequel il est impératif ' pour ne pas décrocher 'de "se laisser porter "car, comme l’a dit Bertrand Blier lui-même, c’est « un film d’émotions "
Tourné en pleine explosion médiatique du Sida l 'ombre terrible de la maladie plane sur ce film aussi jovial que malade et glaçant.
Oser le parallèle entre l 'occupation par les nazis et le fléau du sida est certes risqué et déstabilisera plus d'un spectateur mais avouons le c'est 'gonflé ' de la part du réalisateur qui veut par "ce rapprochement "montrer la torpeur sourde de la société face a ces deux cataclysmes
Merci la vie' sorte de Double Féminin (volontaire) des 'Valseuses " (de nombreuses séquences en témoignent) restera de toute évidence un film totalement A PART
Comme souvent chez Blier , son film fait la part belle aux comédiens qui ici nous régalent avec en tète Anouk Grinberg totalement extraordinaire et bouleversante alternant fraicheur et profondeur elle illumine le film a chaque apparition
A ses cotes dans le role de la copine mal dans sa peau et fragile on découvre une Charlotte Gainsbourg étonnante qui s'affirme la comme une grande actrice incontournable
On retrouvera avec émotion Annie Girardot et surtout jean Carmet (césar du meilleur second rôle pour son personnage ' (agé) de Raymond Pellevau ) , Michel Blanc héritant du rôle du même Raymond Pellevau ( jeune) et par la même de LA réplique la plus 'formidable du film "faudrait savoir dans quelle époque on est si il y a le sida il y a pas les allemands et si il y a les allemands alors il y a pas le sida et.... Alors on baise "
Pour etre complet n'oublions pas Gerard Depardieu en medecin pas tres net ( pas très net du tout même) Catherine Jacob en irrésistible frigide et Jean Louis Trintignant en officier nazi
Film déstructuré , déstabilisant et cru ,parfois dérangeant Merci la vie ( quel joli titre) dynamite les codes ,les genres et les règles et nous entraine dans un tourbillon ou il fait bon s'égarer
20:49 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)