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04/09/2017

Merci la vie ( Bertrand Blier 1991)

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C 'est un film explosif a bien des égards

réalisé par Bertrand Blier et sorti en 1991 il synthétise a lui seul toute le cinéma si particulier et singulier de ce réalisateur atypique qui aime surprendre et ébranler le spectateur.

soyons clair Merci la vie est irracontable .

n'essayez même  car il est juste impossible de restituer le climat absolument chaotique voulu par Blier pour son scenario qui propose une vraie rupture et dépasse le cadre habituel des réalisations cinématographiques

Brouillant les époques , alternant brutalement couleur , sépia ou  noir et blanc , passant sans crier gare d'une époque a une autre , changeant les costumes des acteurs au cours d 'une même scène, enchainant du dramatique au burlesque, mêlant les mêmes personnages a différentes parties de son existence dans la même scène , bref vous l 'aurez compris un patchwork inattendu qui accentue le sentiment de désordre social et affectif souhaité par Blier.

 

Le film défendu par son réalisateur comme " une dénonciation des multiples obstacles à l’amour que sont la guerre, les maladies" se révèle au final aussi brillant qu'agaçant c 'est un film qu'on qualifiera  d'insolent dans lequel il est impératif ' pour ne pas décrocher 'de "se laisser porter "car, comme l’a dit Bertrand Blier lui-même, c’est « un film d’émotions "

Tourné en pleine explosion médiatique du Sida l 'ombre terrible de la maladie plane sur ce film aussi jovial que malade et glaçant.

Oser le parallèle entre l 'occupation par les nazis et le fléau du sida est certes risqué et déstabilisera plus d'un spectateur mais avouons le c'est  'gonflé ' de la part du réalisateur qui veut par "ce rapprochement "montrer la torpeur sourde de la société face a ces deux cataclysmes

Merci la vie' sorte de Double Féminin (volontaire) des 'Valseuses " (de nombreuses séquences en témoignent) restera de toute évidence un film totalement A PART

Comme souvent chez Blier , son film fait la part belle aux comédiens qui ici nous régalent avec en tète Anouk Grinberg totalement extraordinaire   et bouleversante alternant fraicheur et profondeur elle illumine le film a chaque apparition

A ses cotes dans le role de la copine mal dans sa peau   et fragile  on découvre une Charlotte Gainsbourg étonnante qui s'affirme la comme une  grande actrice incontournable

On  retrouvera avec émotion Annie Girardot  et  surtout jean Carmet  (césar du meilleur  second  rôle  pour  son personnage ' (agé)  de Raymond Pellevau )  , Michel Blanc  héritant  du rôle  du même Raymond Pellevau  ( jeune) et par la même de LA réplique la  plus 'formidable  du film "faudrait  savoir  dans quelle  époque  on est si il  y a    le sida il y  a pas les allemands  et si il y a les allemands  alors  il y a pas le  sida  et.... Alors  on baise "

Pour  etre complet  n'oublions pas Gerard Depardieu en medecin pas  tres net  ( pas  très net  du  tout  même) Catherine Jacob en irrésistible  frigide  et Jean Louis Trintignant  en officier  nazi

Film  déstructuré , déstabilisant et cru ,parfois  dérangeant  Merci la  vie  ( quel joli titre)   dynamite  les  codes ,les  genres  et les  règles  et nous  entraine  dans  un tourbillon ou il fait bon  s'égarer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

20:49 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Tu dis que ce film est irracontable et pourtant...tu parviens à le chroniquer et décrire très exactement tout ce que j'ai pu ressentir en voyant cette oeuvre ! Je défendrais également toujours bec et ongles Bertrand Blier que j'adore pour le vent de fraîcheur qu'il a apporté au Cinéma, le choix des artistes dont il s'est entouré et plus encore pour ce film car il faut bien le dire, il faut avoir une sacrée paire de couilles (et j'emploie volontiers le langage cru des personnages de Blier) pour oser présenter une telle oeuvre et l'assumer contre vents et marais.... Chapeau bas !

Écrit par : marie | 07/09/2017

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