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07/10/2017

Congo Requiem ( Jean Christophe Grangé 2016 )

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Bizarrement c'est le même  constat  que je fais a la  lecture  des 700 pages  de Congo Requiem  suite  de 'Lontano ' le  précèdent  roman de  Grangé  publié   en 2016   ( et   chroniqué   ici ) a  savoir  une  débauche  de  personnages  excessifs  et  de  scènes  que  l 'auteur  presente  volontairement  comme outrancières et scabreuses

certes on  retrouve le  rythme et les chapitres  courts qui dynamisent le récit  et caractérisent Grangé mais j 'ai envie  de  dire  'trop  c'est  trop  '

Grangé  Jadis maitre  de la noirceur  ( un  sujet  parfaitement  maitrisé  dans  ses  précédentes œuvres  (la ligne noire ," le passager '  la  foret  des Manes  ") bascule  ici  dans un style  qui se  veut  choc et  qui flirte  parfois  avec le  grand  guignol 

il  ressuscite  ici le  terrible  tueur  ' homme-clou' et  fait  graviter  autour de lui des  personnages  fantomatiques  et   tous dérangés , pas de place ici a une quelconque  normalité  tous les   protagonistes  de  ce   roman  sont  des  personnages  a la limite de la  névrose ou plongé  dans  une  totale  folie ahurissante  et destructrice

Avec  cette  galerie de portraits  tous peu recommandables Grangé nous balade du Congo ,a  la Suisse  , en passant  par  Florence , Paris ou  la Bretagne 

Son roman au  final est victime de cette  surenchère de violence  et  de ses  personnages tous décalées et  extrêmes Qui finissent  par  décrébiliser l 'histoire et par  user le (pourtant  fidèle) lecteur que je  suis .

 

 

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17/06/2017

La possibilité d'une île (extrait )

 

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Chaque fois que nous ressassons notre passé , que nous revenons  sur un épisode douloureux et c'est a peu près a cela que se résume la psychanalyse ,nous augmentons les chances de le reproduire et au lieu d'avancer nous nous enterrons.

quand nous traversons  un chagrin  ,une déception  quelque chose qui nous empêche de vivre,nous devons commencer par déménager,    brûler les photos ,   éviter d'en parler a quiconque .

Les souvenirs refoulés s'effacent ,cela peut prendre du temps mais ils s'effacent bel et bien .

le circuit se désactive

 La possibilité d'une île  -Michel  Houellebecq (extrait)

12:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

La possibilité d'une île (michel Houellebecq)

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Ou le talent inouï et le génie littéraire de Michel Houellebecq vous saute au visage avec le poème final qui donne son titre au roman 'la possibilité d'une île

 

 

Ma vie ,ma vie  ma très ancienne

mon premier voeu mal refermé

mon premier amour infirmé

il a fallu que tu reviennes

il a fallu que je connaisses

ce que la vie a de meilleur

quand deux corps jouent de leur bonheur

et , sans fin s'unissent et renaissent

entré en dépendance entière

je sais le tremblement de l'être

l'hésitation a disparaître

le soleil qui frappe en lisière

et l'amour ou tout est facile

ou tout est donné dans l'instant

il existe au milieu du temps

la possibilité d'une île

 

La possibilité d'une île -Michel Houellebecq -(extrait)

 

 

 

 

12:47 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

L'Oeuvre (Emile Zola)

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Ah se replonger dans Zola et évidemment dans un volet de cette incroyable saga des Rougon Macquard avec  qui j avais tissé  dans mon adolescence  une  relation particulière.

Poussé par mon père  qui avouait humblement avoir  dévoré  la  saga  ( 20 romans) avant ses 18 ans  (et  dans l 'ordre  chronologique   a savoir  de 'la fortune des Rougon'  au 'Docteur pascal ' ) j 'avais a mon tour été happé par les personnages de cette  saga (sur  cinq générations)  incroyablement réaliste et  offrant  un regard social  culturel et politique de son époque (le  second  empire) et faisant  de Zola le maitre absolu  d'un mouvement  littéraire  qu'on appellera  'le naturalisme  '

J'avais  donc  a mon  tour  enchainé de  nombreux romans de  cette  saga épique (qui offre au lecteur la possibilité de  lire n'importe lequel  de ses vingt volet  sans être forcement contraint de  respecter la chronologie

Ayant  eu mon compte  de misères , de  noirceur   et de  souffrances  a la lecture  des  chefs d'œuvres  littéraires  que  sont 'Germinal  '  " L assommoir  '  'le ventre de Paris  '  ' Nana  '  ' la bete humaine 'j'abandonnais  lâchement  Zola le retrouvant  au travers  des  adaptations  cinématographiques  de  ses  livres  au cours  des  décennies  suivantes.

c 'est le sujet d'actualité  autour de l 'amitié  Emile Zola -Paul  Cézanne ( pour la  sortie du film "Cézanne et Moi " de Danièle Thompson )  qui me ramènera a lui et a  "  L'œuvre " le   14 eme  roman des Rougon -Macquart qui sert de support pour le film

Cette  relation amicale  nouée  des l adolescence a Aix en Provence   entre les  deux hommes  est le ciment du livre de Zola (  écrit  en 1886)

Zola  nous fait découvrir  dans 'L'œuvre '  le Paris  des Salons mondains , l'ambiance des cafés d'artistes , au delà  de  sa vision du monde  artistique  des lettres et de la peinture Zola par  sa plume  nous entraîne au bout de la folie créatrice et dévastatrice d'un homme (Claude Lantier)  obsédé par son art  et  basculant  dans  une folie autodestructrice autour  d'un unique tableau qu 'il se  veut etre  son chef d'œuvre définitif

Dans aucun  autre  de  ses  romans  Zola  n 'aura  autant payé de  sa personne  ni mis  autant  de lui même  car  évidemment le personnage de Pierre Sandoz l' ami et  confident   de Claude  Lantier  c 'est évidemment lui , c 'est forcement  lui

Temoin des bouleversements  artistiques de  son  epoque Zola  s'en  fait le porte parole et introduit  dans  son roman outre des artistes  que l on arrive a identifier sans difficulté  ( Cézanne   bien sur  mais aussi Manet , Courbet , Monet ) traitant au travers  d'eux  du bouleversement  de la peinture moderne et  de l 'arrivée majeure  des peintres  impressionnistes ( n'oublions pas  que  Zola a  ete  critique  d'art  avant  de  s'imposer  comme l 'un des  grands romanciers   de  son siècle)

l 'œuvre  est un livre  passionnant et  totalement Édifiant, parfois effrayant mais absolument magistral sur le monde des arts alors en plein bouleversement  et sur les  personnages habités qui le composent

C' est aussi un  terrible et  tragique roman  d'amour  sacrifié ( entre Claude  et Christine) et un livre  sans  concession  sur l  l'abnégation de l homme a son art

Un livre intense a la fois angoissé et  absolument edifiant une œuvre  aussi lumineuse que pessimiste .

 

 

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10/06/2017

Bonjour tristesse (françoise Sagan)

 

 

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Nous sommes en  1954 et la France vient de changer de président de la république René Coty succède a Vincent Auriol et c'est dans cette France un peu frileuse  qui va voir bientôt sonner a sa porte des nouveaux  mouvements culturels qui vont révolutionner la conception artistique : le rock'n roll -le pop-art - ou encore la nouvelle vague  que paraît un petit roman écrit par une jeune fille de 17 ans.

Elle s'appelle Françoise Quoirez mais elle issue de la grande bourgeoisie parisienne ou il est plutôt préférable  de devenir médecin ou avocat  et sa famile ne croit pas un instant a la passion qui habite la jeune fille alors on lui demande de ne pas utiliser le nom de famille par peur d'un scandale  et c'est ainsi que Françoise Quoirez devient et pour toujours Françoise Sagan en  s'inspirant du nom d'un personnage chez Marcel Proust

 Bonjour tristesse est le titre inoubliable qu'elle donne a cette premiere oeuvre remarquable de talent et de précocité qui va bouleverser la littérature  par son culot et son avant-gardisme ou souffle un  vent  frais de liberté.

Traiter de liberté des mœurs  et de sexualité en 1954 , en France de surcroit , n'est pas chose aisée et même si a relire en 2006 ce livre on se dit qu'il n'y a pas de quoi fouetter un chat cependant on se doute bien de l'impact et du scandale provoqué a l'époque de sa sortie chez Juillard .notamment  évidemment en raison de l 'age de son auteur

Pour La france de l'époque ; la même qui manquera de s'étrangler devant Bardot dansant lascivement dans le film de roger Vadim 'et Dieu créa la femme deux ans plus tard , les états d'âmes mélancoliques d'une gamine de 17 ans qui passe l'été sur la côte d'azur dans la plus parfaite des complicités avec son séducteur de père peuvent sembler surfaits et dénués d'un quelconque intêret pourtant le sujet du roman qui dans un premier temps ne récolte qu'indifférence et mépris  est bien plus profond qu'il n'y parait

Jamais vulgaire , toujours subtil ce roman que l'on lit en quelques heures fait partie de ces petits livres ( par leur  épaisseur) mais qui marquent les esprits pour toujours au même titre que 'le vieil homme et la mer  '  'la métamorphose" - "des souris et des hommes "ou encore "Le petit prince".

C'est un livre qui va dépasser le cadre de la littérature classique car il  est d'une telle modernité , d'une telle spontanéité qu'il va davantage oeuvrer pour  la condition féminine que les agitations  du  mouvement M.L.F  et va permettre une réelle prise de conscience sur ce sujet encore tabou.

Bien sûr on peut ne pas aimer l'arrogance tranchante de l'écriture de Sagan mais on ne peut en aucun cas nier l'impact de ce livre sur la libération des moeurs .

Dans les quelques pages ( a peine 150 pour l'edition de poche) qui composent le roman Sagan parvient a traîter des principaux sujets de la condition humaine l'amour - la jalousie -la réussite , la rancoeur - la vengeance mais aussi la liberté -le remords -l'egoisme -et  la mort

Tout y passe et au travers des états d'âmes de la jeune Cécile c'est bien évidemment a chacune des femmes que s'adresse l'écrivain .

Malgré tout on ne peut étiquetter 'bonjour tristesse ' dans le cercle des ouvrages féministes et ce livre peut etre lu par n'importe quel homme tant l'écriture acide de Sagan dépasse le cadre de la dualité hommes/ femmes -

Pourtant Sagan gardait une certaine réserve sur cette liberté qu'elle évoquait et revendiquait dans son ouvrage et elle déclarait 25 ans apres "On a aussi peu de liberté maintenant qu'il y a vingt ans : faire l'amour était alors interdit aux jeunes filles ; maintenant c'est presque devenu obligatoire. Les tabous sont les mêmes".

Llre  aujourd'hui ce petit livre épatant et formidable alors que Sagan nous quittée  permet donc de prendre conscience de sa vision aiguisée sur son époque et sur ses contemporains .

 Bonjour tristesse publié en 1954 pourrait tout aussi bien avoir été écrit en 1980 ou en 2000 c'est un livre qui ne reste pas figé dans son époque Bonjour tristesse n'a  pas 63 ans  il est  intemporel .

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27/05/2017

A l'ouest (Olivier Adam)

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oui a l économie de mots

oui a l épure et au  minimalisme  littéraire

mais pas au détriment de la construction d 'un roman car ici c'est plutôt confus et parfois même a la limite de l 'incohérence

Olivier Adam   dont j ai adoré certains ouvrages (" les lisières" , " Falaises" ,  "le cœur régulier ) n ' a  cette  fois pas réussi une seule minute a m intéresser aux  trois personnages  de son roman familial désenchanté dont le thème  pourtant  semblait clair (la  fuite ,  la recherche  de soi même ,la quête de l'amour)

Ni Marie, Ni Camille ni encore moins Antoine respectivement la mère , la fille et le  fils  n 'ont  su déclencher chez le lecteur que je suis une quelconque empathie et j 'ai survolé  ce (court) roman sans pénétrer  dans leur univers  respectifs et tourmentés.

une grosse déception cette fois mais j aime cet auteur donc je ne lui en tient aucunement rigueur.

 

chroniques  sur Jimboland  

 

  " 'Falaises  "  

    'le coeur regulier

 

 

20:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

14/05/2017

Lennon ( David Foenkinos )

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C 'est un petit  livre  incroyable et étonnant

David Foenkinos   formidable auteur de 'la  délicatesse '  tente  ( et  reussit) un pari fou et  insensé

écrire  sur Lennon comme si il était  Lennon lui même 

Ainsi au travers  des chapitres , chacun d'eux  étant présenté comme une  séance  de  psychanalyse On se balade dans la  vie  de John Lennon

Foenkinos  se glisse avec malice et  délicatesse dans la peau  de Lennon et imagine  cette séance  de psychanalyse  entre 1975 et son assassinat le 8 décembre 1980.

Le choix de cette période s 'explique par la mise en parenthèses  artistique de Lennon ,  l'auteur d'Imagine" avait mis sa carrière entre parenthèses pour elever  son deuxieme  fils" Sean "

de L'enfance   et  ses  déchirures terribles  , du premier groupe de John a la rencontre avec Paul , george et Ringo , des premiers  concerts chaotiques a Hambourg au ' cavern club  ' mythique salle de Liverpool a jamais liée a l histoire des Beatles on se balade  dans le  cerveau  torturé d'un artiste en construction

Des  amours contrariés de jeunesse  au mariage avec Cynthia   , de l'arrivée de Yoko Ono  dans sa vie aux rencontres multiples avec les  grands  artistes  de  son  époque tout  est passionnant car on croyait connaître  Lennon et pourtant on le  découvre  ici sous  ses bons (et moins bons) aspects

Foenkinos s'invente ici  un double  qui n 'est autre  que Lennon lui même pour  aborder  les  multiples  facettes  de cet artiste devenu universel

tout les  sujets  sont  abordés  sans complaisance (l'infidélité, la drogue, la vie avec et  sans les Beatles,  , la politique , l'inde et le Maharishi , la célébrité, la paternité  le mal de vivre puis la renaissance a new York jusqu'à  l'épilogue  tragique  final

Le tour de  force  de  ce roman formidable  est de nous faire  oublier  progressivement  que ce n 'est pas de la plume  de  John Lennon que  sortent ces  mots qui nous bouleversent , nous etonnent , nous  enchantent mais de  celle de  David Foenkinos qui l 'espace  d'un roman  reussit a entrer  dans la peau et  dans le crane de Lennon raconté  ici  sans concession ni pudeur  et avec une authenticité formidable.

 

extrait

 Il y avait toujours un con pour me dire qu'il adorait plus que tout Yesterday.

Je ne disais rien, mais bon, j'en ai rien à foutre de cette chanson. Elle est de Paul. Elle est complètement Paul.

J'ai dîné tellement de fois ans des restaurants où les musiciens du coin se mettaient à jouer Yesterday pour me faire plaisir. Faut être vraiment con pour croire que ça pourrait me mettre en joie.

extrait

Combien de cadavres dans notre armée ?
Bian Jones, Janis Joplin, Jimy Hindrix, Jim Morrison et tant d'autres.
De toute façon, je sais bien que, sans Yoko, je serai sur cette liste.
Elle m'a accompagné dans ma dérive, et ça a tout changé.
On meurt rarement à deux

extrait

J'ai trouvé ma moitié, celle avec qui je ne formerai qu'une personne. Partout où j'irai, elle sera avec moi. Certains y ont vu une aliénation du couple, alors que c'était tout le contraire. Avec elle, je venais de trouver la liberté. La liberté suprême, celle qui est au sein de toute fusion

 

 

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11/03/2017

Hippie Hippie Shake (Richard Neville)

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C 'est un livre disons... quelque peu particulier

Il est l'œuvre d'un auteur témoin de son époque et de son temps , en effet son auteur  Richard Neville ( décédé en 2016) est le fondateur du journal underground OZ

Oz Magazine sulfureux et politiquement incorrect sera publié d 'abord en Australie , le pays d'origine de Neville des 1963 puis a Londres a partir de1967

Neville nous propose dans    'Hippie Hippie Shake  '  (sous  titré  ' rock , drogues  sexe  utopies voyage dans le monde merveilleux  des  sixties  ") parallèlement au récit de l'aventure mouvementé du magazine underground  depuis les balbutiements des débuts en passant par l 'épopée londonienne sans oublier les procès pour obscénité  des témoignages instantanés de cette époque révolue et qui suscite encore beaucoup de fantasmes aujourd'hui a savoir  , celle des swinging sixties

 

Roman témoignage donc un peu foutraque et désordonné a l'image de l 'époque qu'il retrace .Drogues , Musique , Engagements politiques ,Tout  ici se  télescope et le roman fourmille de références et de personnages qui ont construits cette  société culturelle et artistique. 

On y croise entre autres John Lennon , Lenny Bruce , Eric Clapton , robert Crumb , quantités d'artistes musiciens , écrivains , journalistes , des doux dingues et des vrais cinglés , des célébrités , des anonymes , des utopistes , des rêveurs ,

de Sydney a Katmandou , d'Ibiza a Londres ; de Tanger a New York le voyage psychédélique raconté par Richard Neville est tout aussi fascinant que déroutant

il reste au travers de ce 'hippie hippie shake ' le témoignage coloré et délirant   d'une génération de tout les culots , de toutes les utopies , de tout les excès et de tout les combats, le témoignage aussi d'une époque charnière dans l'histoire de la société moderne et culturelle.

 

 

 

15/01/2017

Sur le Rock (François Gorin )

 

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François Gorin a été journaliste à Rock and Folk, puis au Matin de Paris, mais également  à L'Événement et aux Inrockuptibles. Il est aujourd'hui critique de cinéma à Télérama.

 Il a publié en 1996 aux Éditions de l'Olivier Sur le rock , un livre dont la lecture m'a  non seulement passionné  mais qui fut absolument fondamental pour  moi.

Derrière  cette magnifique couverture ou on retrouvait Dylan illustré par Guy Pellaert se cachait un  drole de recueil présenté en neuf chapitres et qui contient près d'une centaine de réflexions de l'auteur sur la musique (pas seulement  rock) et de ce qu'il en reste a l 'aube de l 'an 2000.

cet ouvrage est tout  sauf une succession de  dates ou d'évènements , il ne  dresse pas non plus de listes ou ne propose  aucun classement  bien au contraire  il se présente  plutôt comme une balade et évoque avec pudeur et poesie des instantanés , des moments  suspendus dans l 'histoire et  dans le  temps

Avec justesse, et sens de l épure  , sans jamais chercher a convaincre ni a influencer le lecteur François Gorin nous emmène  en  balade  au travers des neufs chapitres comme  dans un  évangile  rock dont on ressort enrichi.

Avec lui pour  guide  nous traversons les époques , les  genres musicaux nous croisons évidemment  ceux que nous avons aimés , adorés, ceux que nous avions oubliés ,il y aussi  ceux que nous découvrons pour la première  fois 

Comme un  grand  frère qui nous ouvre sa  discothèque  personnelle  Francois Gorin nous régale , nous étonne , nous surprend et se fait le porte parole et le témoin de toutes les générations , de toutes les  tendances,

A l' heure  de "you tube" relire cet  ouvrage en 2017 (je l'avais lu lors de  sa  sortie ) est un regal  car on peut instantanément trouver l'illustration sonore  dont parle l'auteur et ceci permet de mieux renforcer dans l'instant  l 'impact du livre

Et puis il faut bien l'avouer c'est la  lecture  en 98 de cette" bible musicale"  qui m'a  donné l 'envie, le gout avec mes modestes connaissances et mes quelques phrases  de  vocabulaire  (d'essayer) de chroniquer a mon tour

Avec Le temps qui sait ? j'arrivais a écrire une chronique qui pourrait atteindre 'au jardin de l 'intouchable'  la merveilleuse reflexion  de Francois Gorin  sur 'five leaves left  ' de Nick Drake , un pur moment  de magie litteraire que je tiens évidemment a partager ici en conclusion.

 

Au jardin de l'intouchable - chronique de Francois Gorin ( sur le rock)

Au dessus de la photo il y a ecrit Nick drake  en lettres  anglaises et le titre 'Five leaves left ' on est en 1976 et l inconnu est mort depuis  deux  ans  deja  , il est mort  méconnu a l 'âge de 26 ans

Serait-il vivant que rien n 'y changerait , sa voix est d'au delà , elle est comme une  brise , elle est comme en équilibre sur des cordes  qui auraient l 'épaisseur d'un fil, les cordes de guitare ou ses doigts se  raccrochent et glissent, les cordes de violons d'un quatuor de chambre.

On rapporte le  disque chez  soi et  soudain  c'est  un secret qui s'exhale comme le parfum d'une fleur .

On a découvert le plus beau disque du monde

Sa voix est un repli ; comme évaporée  elle chante pour quelqu'un qui n'est  même pas la  qu'elle parle d'une femme ou d'une mouche les chansons sont proches de l'abstrait

c'est un frémissement qui les matérialise  mais celui qui le  ressent  voir alors s 'ouvrir l'univers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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07/01/2017

Love Song (Philippe Djian )

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Je ne me l 'explique pas mais le fil semble être  rompu entre Djian et Moi 

cet écrivain que j'ai aimé , que j'ai adoré ne me procure plus les  sensations  et les émotions du lecteur assidu de  ses  bouquins que j 'ai longtemps été.

Les signes avant- coureurs de mon désintérêt progressif ont commencés au seuil des années 2000 avec 'vers les  blancs ' puis avec ' Incidences  'ces deux ouvrages n 'ayant rien en commun en terme d'impact que ceux qui m'avaient envoutés dans les  années 80-90.

J 'ai découvert Djian avec ' Echine ' ' Lent dehors  ' ' Crocodiles ' 'zone érogène   ' maudit manège' ' Sotos '  et bien sur ' 37°2 , le matin et  sa formidable adaption par  Jean -Jacques Beineix

Non seulement je pénétrais un univers littéraire qui m'ensorcelait  et me parlait mais Djian m'ouvrait vers des horizons  nouveaux , c'est par lui  (au travers des préfaces, des  entretiens , des interviews)  que je découvrais Richard Brautigan , John  Fante , C'est lui qui me ramenait aussi vers Charles Bukowski que j'avais  tres peu  (trop peu) lu bref Djian était a mes yeux un auteur contemporain  Français qui comptait dans ma vie culturelle  et dont l'œuvre  m 'enchantait véritablement .

Love Song  donc , un bien joli titre  de  bouquin avec  un sujet et des personnages qui me laissaient entrevoir qu'entre lui et moi ca pouvait  a nouveau fonctionner mais malheureusement entre nous a l'image de Daniel et Rachel le couple de 'love song ',  les choses se  sont  désintégrées et la magie n'opère plus

j 'ai donc  subit ( a défaut d'apprécier ) la lecture  de ce  roman , évidemment  j 'aurais  tellement aimé qu'il en soit autrement , mais rien au fil des pages n 'a rallumé la flamme.

Sans doute je m'attendais un peu trop  a retrouver la plume  acide et  très  rock 'n roll de mon Djian passé  ce n'est assurément  pas le  cas  ici ou du personnage  central de  Daniel  aux autres protagonistes  décalés  de ce livre triste et plat rien dans 'love song ' ne m'a ému ni même sensibilisé

Même le milieu de la musique que Philippe Djian pourtant connaît plutôt bien (ses  références musicales de Dylan a Leonard Cohen sont irréprochables et on connaît la valeur de  sa  collaboration depuis  des  années  avec Stephan Eicher ), est décrit ici avec une fadeur qui jamais ne nous passionne.

Ou sont passées les  fulgurances , qu'est devenu le ton acéré d'écriture du plus americain de  nos auteurs  Français ? J'ai clairement passé la lecture de ce roman a me le demander

trop exigeant.....sans  doute mais nous le sommes  toujours  davantage avec  ceux qu'on aime ou qu'on a aimé.

 

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10/11/2016

Dora Bruder ( Patrick Modiano)

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Certains petits  livres  ( Dora bruder  fait 140 pages a peine) peuvent etre révélateurs de messages  et permettent parfois  de procurer des émotions et des interrogations dignes de certaines grandes œuvres romanesques ou historiques.

Dora Bruder fait incontestablement partie de cette catégorie

Modiano tombe a la fin des années 80 sur une annonce parue dans Paris-Soir au  31 décembre 1941: «On recherche une jeune fille, Dora Bruder, 15 ans, 1,55 m, visage ovale, yeux gris-marron, manteau sport gris, pull-over bordeaux, jupe et chapeau bleu marine, chaussures sport marron. Adresser toutes indications à M. et Mme Bruder, 41, boulevard Ornano, Paris.» 

Patrick Modiano retrouvera  le nom de Dora Bruder dans le Mémorial de la déportation des juifs de France, publié par Serge Klarsfeld  quelques années  auparavant en 1978. 

Cette  destinée  tragique va le hanter et il va  tacher avec ce livre de  retracer le parcours de la jeune disparue

A  mi chemin entre  enquête et biographie ce roman qui se dévore en quelques heures a peine nous passionne et  nous émeut et fait de chaque lecteur le témoin des recherches d'un Modiano romancier  détective dans les bas fonds du Paris sous l'occupation 

Qui était Dora Bruder?

A quelle école allait-elle?  Qui étaient ses parents ? ses  amis ?

Pourquoi a-t-elle fui le domicile familial?

Comment a-t-elle survécu pendant sa longue escapade? 

 Comment  a-t-elle été arrêtée et emmenée à Drancy? 

C'est aussi la quête encore et toujours  pour Modiano de la vérité sur un passé de notre histoire qui habite beaucoup de  ses œuvres et autour de thèmes qui lui sont chers ( l'identité, l 'héritage du père, l 'obsession de comprendre l 'horreur du nazisme et de la déportation, le poids  des  secrets)

Pour Modiano c'est clair il y a du Dora Bruder  dans chaque victime de la barbarie nazie mais aussi dans chaque survivant de l ' holocauste et  évidemment il y a du Dora Bruder en lui

En filagramme de ce jeu de piste formidable et bouleversant Modiano fait des incursions dans son propre passé revenant sur son propre parcours , sa propre  histoire.

Ce livre pourtant peuplé d'ombres et de  fantômes  n 'est pourtant pas un livre austère mais plutôt un livre de mémoire et de  réflexions ( et sans doute  d'exorcisme pour son auteur) 

A  l'image du Journal d' Anne Frank il nous dresse le portrait terrible et définitive d'une vie volée

 

Ce sont des personnes qui laissent peu de traces derrière elles. Presque des anonymes. Elles ne se détachent pas de certaines rues de Paris, de certains paysages de banlieue, où j'ai découvert, par hasard, qu'elles avaient habité. Ce que l'on sait d'elles se résume souvent à une simple adresse. Et cette précision topographique contraste avec ce que l'on ignorera pour toujours de leur vie - ce blanc, ce bloc d'inconnu et de silence

( Patrick Modiano - Dora bruder    extrait)

 

inauguration  de  la promenade Dora Bruder a Paris  en 2015

 

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15/08/2016

Autour de Maupassant

 

 

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A l 'occasion  d'une promenade ensoleillée  au cimetière Montparnasse  et  au détour  de la  tome  de Guy De Maupassant me  reviennent  les  quelques réflexions  de  l 'auteur  de "Bel  -Ami"  ou  du" Horla "

Condamné  par  une  syphilis  contractée  en 1877   a l'âge de 27 ans l'écrivain posera  un  regard  lucide et  cynique   sur cette  maladie  qui  ruinera  les dernières  années  de  sa  vie  .

Apres  une  tentative de  suicide  désespérée en 1892 il finira  par  mourir  a l'été 1893 a l 'âge  de 42 ans

A propos du mal qui le  ronge  il confiera  a son ami , le romancier  Ivan Tourgueniev  cette  analyse  terrible

"J'ai la vérole ! enfin la vraie, pas la misérable chaude-pisse, pas l'ecclésiastique christalline, pas les bourgeoises crêtes de coq, les légumineux choux-fleurs, non, non, la grande vérole, celle dont est mort François Ier. Et j'en suis fier, malheur, et je méprise par-dessus tout les bourgeois. Alléluia, j'ai la vérole, par conséquent, je n'ai plus peur de l'attraper ."

 

18:50 Publié dans arts, Culture, Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

28/06/2016

RIP Maurice G Dantec (1959-2016)

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Je  me  souviens  au milieu des  années 90  du  choc et de la terrible  claque provoquee par la  découverte des 'racines du mal  '  le oman policier futuriste  de Maurice G  Dantec

J 'ai souvent dit autour  de moi  que  les 100 premières  pages apocalyptiques  et   effrayantes de  ce livre   sont a  jamais  marquées  dans ma  mémoire

Cet OVNI  littéraire  brulant  et   cinglé  faisait  avec  fracas  entrer  son auteur  dans  mon panthéon des  écrivains incontournables

remontant dans l'oeuvre de  Dantec  je dévorais  'la  sirene  rouge  ' son premier  roman polar (1993) furieux et  haletant  (et pourtant si mal  adapté  au  cinéma une  dizaine  d'années plus tard)

 Babylon babies  en 1999  (encore  une  adaptation calamiteuse  au  cinéma ) venait  a l 'aube  des  années 2000 , confirmer le Talent  de cet  écrivain halluciné  se  posant  en héritier  des  grands auteurs  de  SF  (on pense  notamment a Philip K  Dick ,  l 'une des  références avouée de Dantec

Ecrivain  rock,  écrivain punk,  cyber  écrivain , Dantec  enfant  de la   banlieue parisienne  est venu a l 'écriture après  un passage  par  la  musique  post punk    (il a formé   le  groupe   Artefact puis  collaborera  avec  Richard Pinhas  pionnier  de la musique industrielle  en  France ) 

L'écrivain et  sa plume  électro  - choc vont  trouver un large public  notamment  chez les lecteurs de 30 40 ans   , il va  en quelques  années devenir  un romancier  culte  pour  toute  une  génération et  multiplier  les  prix  pour  ses trois  premiers   romans

Admirateur  de  Burroughs,  de Céline et de James  Ellroy Dantec  semblait  avoir trouvé  une   voie  royale d ns  un  genre  littéraire  nouveau mais la  suite  fut  plus  délicate

De  plus en plus  orienté  vers la  science  fiction  et les  technologies nouvelles son  écriture   se  complique ,  et déroute le  lecteur qui  décroche  peu a peu  

Quittant la  France  pour  le  canada   des 1998  ses prises  de  positions politiques pro -bush   et  ses  embarrassantes déclarations  sur  l islam   vont le marginaliser et engendrer des conflits  successifs avec les  maisons  d'édition.

Se  proclamant écrivain nihiliste ,romancier de la fin des temps  l auteur semble en perte de vitesse ;ses romans aux accents apocalyptiques sont desormais clairement orientés vers  la SF  "(Villa  vortex  " " cosmos incorporated  ' )

 'les  résidents  "  son dernier  ouvrage paraitra  en 2014

Ecrivain  torturé et complexe voix singulière et atypique de la science-fiction francophone, Maurice G. Dantec,  est mort à l'âge de 57 ans d'une  crise  cardiaque , laissant derrière lui une œuvre  d'un pessimisme et  d'une  noirceur  aussi  fascinante  que  dérangeante .

 

 

 

 

 

 

04/06/2016

Lontano (Jean-Christophe Grangé 2015)

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Romancier a succes    depuis l 'explosion médiatique  des  'rivières  pourpres  '  en  1998  Grangé  livre  avec  ' Lontano  '   son onzième  roman , un pavé  de 800 pages   que  ses  lecteurs  (ils  sont  nombreux) attendaient  depuis  'Kaiken  '  paru  en 2012.

Si , mis a  part 'les  rivières pourpres  'brillamment  mis  en  scène par Mathieu Kassovitz   l'écrivain n 'a  pas  été  gâté  par  les  adaptations  de  ses  romans  au cinéma  (" l 'empire  des  loups"  , "miserere", "le vol des  cigognes" '"le concile  de  Pierre ") tous  calamiteux  et  ratés  il bénéficie  cependant d 'une place et d'une notoriété de  choix  parmi les   romanciers  Français

Lecteur  assidu de  ses  romans  que  j'ai souvent  beaucoup aimés ,  j'étais  resté  sur  une impression "mi figue-mi raisin "  après  'Kaiken  '  thriller  a la  japonaise  ' qui m'avait  déçu et  j'espérais avec 'Lontano ' retrouver l 'intensité et le rythme haletant si particulier  propre a  l 'auteur.

Malheureusement au bout  des 800 pages  et  du périple  autour  du clan  des Morvan je  suis malgré  tout  encore déçu  et même si 'Lontano ' reste plaisant (les chapitres  souvent  très  cours  en facilitent pourtant  la fluidité)  l'ensemble  s'avère  au final assez  indigeste ( personnages  stéréotypés et volontairement complexes et  torturés , situations  extrêmes souvent  invraisemblables , intrigues  parallèles  sans intérêt )

La traque du terrifiant  'homme  -clou' le tueur mystique qui ressurgit  de  la  nuit  des  temps africaine est a mon sens  polluée  par  de trop nombreuses  situations parallèles et par  des  personnages  secondaires  sans intérêt.   

A trop vouloir jouer sur la  surenchère extrême de  situations  et  de personnages et a privilégierl l'horreur au suspense pur,  Grangé  nous  condamne chapitres après chapitres a   une  lente indigestion.

L'epilogue qui se  veut  surprenant  nous  apparaît au final  très  ' tiré par les  cheveux ' Grangé  nous  faisant  pour  la  première  fois  le  coup  du ..... a  suivre

Son dernier  roman  ' Congo  requiem "  (paru en mai 2016)  se  posant en  suite  africaine de  ce 'Lontano '  thriller moyen et a la limite du fantastique   , un roman qui se situe bien en  deca  de  ses  meilleurs livres ("l'empire des  loups "  en 2003   ' le passager' en 2011  ou encore 'la ligne  noire "en 2004)

 

 

10:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

12/04/2016

A quand la fin du mythe pour le Che

4047e8587b29b0858fe81c5721ff1c6d.jpg  A l'heure   nous  approchons  du cinquantieme   anniversaire  de  la mort du Che il sera vraisemblablement l'occasion d'hommages appuyés ou de commémorations diverses ,c 'est inévitable.

Pourtant  il faudra bien que  tôt  ou tard   on assiste a une perception nouvelle sur  la veritable personnalité de l'icône révolutionnaire.

Le plus virulent des ouvrages qui écornent (le mot est faible) le mythe d'Ernesto Che Guevara est sans aucun doute celui de Jacobo Machover " la face cachée du Che "

L'auteur  dénonce l'image tronquée d'un révolutionnaire humaniste que l'on nous vend depuis des décennies en rappelant les methodes sanguinaires et si ,évidemment on ne fait ni la guerre ni la révolution sans verser le sang on est en droit de s'interroger sur le statut de demi-dieu  que le 'che' a acquis en partie grâce a une intelligentsia aveuglée par un idéalisme parfois malsain.

Si l'image du "Che" reste le symbole absolu de la lutte et d'une certaine forme de révolte il ne faut pas oublier qu'elle prend ses raçines dans le terreau soviétique du goulag et du stalinisme .

Les mythes et les symboles ont la vie dure et a l'heure ou l'U.R.S.S et le Mur de Berlin ne sont plus qu'un souvenir  le monde continue d'entretenir une  aura quasi divine autour d'un homme qui au bout du compte ne fut que le pantin d'un sanguinaire dictateur . 

Une jeunesse inculte aborde tee shirts , bandanas et tatouages a l'effigie d'un homme qu'elle considère comme un martyr .

En fait  l'homme était un tortionnaire illuminé et cruel et en l 'assimilant  et  en le rangeant dans la catégorie des Jim Morrison  ,John Lennon  ou encore Bob Marley  on oublie que si  ces derniers peuvent représenter une certaine idée de la liberté contestataire ils ne sont  a ma connaissance responsable de la  mort de personne .

La terrible description d'un Guévara fumant son havane allongé sur sa paillasse comme un empereur romain et assistant hilare aux exécutions et privant ses prisonniers de procès me fait tout simplement frémir  et me remplit de dégoût .

Mais le 'Che ' au final  ne faisait que mettre en application sa terrifiante conception barbare de la justice ' "N'utilisez pas les méthodes bourgeoises légales. Les preuves sont secondaires, "car telle etait sa vision des choses , telle etait l'idéologie de celui qu'on surnommait 'le boucher de Cabana " et éxécuteur des basses oeuvres  pour un Castro manipulateur .

Abattu au lendemain de sa capture par l'armée bolivienne dans le canyon de Yuoro l'homme se serait écrié " 'ne tirez pas je suis Che Guevara je vaut bien davantage mort que vivant  " revers de la médaille pas de procès non plus pour lui , tué par un soldat ivre malgré les efforts des américains qui souhaitaient le garder en vie devinant  que sa mort transformerait le combattant en martyr universel  ce qu'il devint inévitablement .

Laissons  donc Jacobo Machover le soin de conclure par une toute petite phrase qui résume a elle seule le paradoxe Guevara  ' L'ange était un démon, et sa pulsion la destruction".

 

a voir  ICI l'interview de Jacobo Machover

http://www.dailymotion.com/video/x311zb_jacobo-machover_d...

 

 

 

 

 
 

30/03/2016

Fuck America ( Edgar Hilsenrath 1980)

0322754_1.jpgCe Livre n est pas politiquement correct

Ce livre ne ressemble a aucun autre

Ce livre est un chef d œuvre d' humour  décalé  qui passe  du  rire  aux larmes avec une  sincérité  et  un sens  du  caustique époustouflant

Ce livre est l 'autoportrait sans  concession de  l 'auteur  lui meme  baptisé  ici Jakob Brodsky juif allemand rescapé  du ghetto et  qui débarque dans les  rues  du  new  York des  années 50

Personnage  hors  du   commun  revenu  de  tout Brodsky  est semi clochard , fainéant , obsédé  , alcoolo , crasseux  mais   débrouillard  comme  personne

Malgré cette existence minable, il nourrit un grand projet qui lui permet de ne pas devenir fou : un roman sur le ghetto pendant la guerre, un roman qu’un Juif excentrique lui suggère d’intituler " Le Branleur "

Quelque  part  entre   le  Harry Black  de  Hubert Selby Jr ( Last exit to Brooklyn) l'Ignatius  de John kennedy Toole  (la  conjuration des imbéciles) et l'Arthuro Bandini  de John Fante le personnage  hallucinant  et  halluciné  de  Brodsky  règle a la  fois  ses  comptes  avec son douloureux  passé  et  aussi  avec  une   Amérique  bien  pensante et qui avait  refusé d 'accueillir ses parents en 1938

Un Livre   a  la fois féroce  et  outrancier mais qui  sait devenir  bouleversant , un auto portrait cynique qui ne  respecte  ni  règles  ni  codes de  conduite

un "Fucking  Book"  a  lire  de  toute  urgence

 

 

 extraits  choisis

"J'ai compris qu'il ne suffit pas de survivre. Survivre n'est pas assez. J'ai aussi compris que la naissance de chaque être est en même temps sa condamnation à mort, et je me demande quel sens cela peut avoir"

 

"je passe en traînant les pieds devant la file des hommes qui pissent. Je fais gaffe de ne pas glisser sur le sol crasseux. Manquerait plus que je me brise la nuque ici , moi, Jakob Bronsky, qui ai survécu à la guerre"

 

"Ce matin-là, je n’arrivais pas à calmer ma bite. A la maison, j’ai pris une douche froide illico. Ça n’a servi à rien. J’ai pensé à Auschwitz. En vain"

 

"Je ne sais pas pourquoi, les jobs, ça ne marchait pas. Soit on me virait au bout de quelques heures, soit je gagnais si peu que le lendemain je n'y retournais même plus."

 

"vous écrivez un livre?"
"J'écris un livre."
"Sur la vie dans le ghetto?"
"Sur la vie dans le ghetto."
"Sur l'hécatombe?"
"Sur l'hécatombe."
"Sur le désespoir?"
"Sur le désespoir."
"Ecrivez-vous aussi sur l'espoir?"
"J'écris aussi sur l'espoir."
"Rien d'autre?"
"Rien d'autre... sauf la solitude que chacun de nous porte en lui. Moi compris."

 

 

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18/12/2015

Jerome David Salinger (1919-2010) ou la retraite volontaire

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« Si vous avez réellement envie d’entendre cette histoire la première chose que vous voudrez savoir c’est ou je suis né, ce que fut mon enfance pourrie, ce que faisaient mes parents avant de m’avoir. Enfin toute cette salade à la David Copperfield mais à vous parler franchement je ne me sens guère disposé a entrer dans tout ça.
En premier lieu ce genre de truc m’ennuie et puis mes parents piqueraient une crise de nerfs si je racontais quelque chose de gentiment personnel à leur sujet. Ils sont très susceptibles la dessus surtout mon père. Ils sont gentils et tout, je ne dis pas, mais ils sont bougrement susceptibles, d’ailleurs je ne vais pas vous faire ma saleté d’autobiographie ni rien. Je vais juste vous parler de ce truc idiot qui m’est arrivé au dernier noël. Juste avant que je tombe malade et qu’on m’envoie ici pour me retaper ».

Ainsi commence l’un des plus grands livres de la littérature moderne , chef d’œuvre incontournable et inoubliable ; lu et relu par des générations d’adolescents qui vont faire de ce livre unique un livre culte, peut être le plus authentique des romans d’apprentissage de la vie et qui va dresser pour des milliers de lecteurs un pont entre le monde de l’enfance et l’âge adulte

The Catcher in the rye est le titre américain de ce livre mais il sera traduit en français l’attrape cœur par référence à l’accroche cœur de Boris Vian publié quelques années auparavant.

L’attrape cœur, avec humour tendresse et ironie nous raconte les trois journées de déambulation à travers New York, d’un adolescent américain Holden Caufield, qui renvoyé dès son école hésite à rentrer chez lui. Ses rencontres, ses joies , ses peines son errance à la recherche de soi même et des autres vont faire de Holden Caufield non seulement, l’un des plus marquants personnages de la littérature du XXè siècle mais également un symbole de liberté et de la fin des rêves qu’entraîne le passage de l’adolescence à l'âge adulte.

L’attrape cœur a donc été publié en 1951 et l’homme qui l’a écrit est devenu l’un des plus mystérieux écrivains de ce siècle, son nom devenant au fil des ans synonyme à la fois de paranoïa, de génie, de folie ou de sagesse il s’appelle Jérôme David Salinger.

Né en 1919 à new York, de père juif et de mère catholique Salinger a 32 ans lorsqu’il écrit l’attrape cœur qui va devenir le chef d’œuvre de sa vie en 1951 ; le romancier qui n’écrira que 4 livres durant toute sa vie va dès 1965 se retirer du monde pour vivre reclus dans un monastère du New Hampshire refusant toutes interviews et toutes photographies devenant année après année un véritable mythe vivant.

Dès 1948 Salinger devient la coqueluche du journal the New -Yorker à la suite de la publication pour le quotidien d’une nouvelle appelée « un jour rêvé pour le poisson banane »

Mais ces nouvelles où apparaissent déjà la verve unique de l’auteur ne seront publiées pour le grand public seulement en 1953, deux ans après le raz de marée médiatique et populaire de l’attrape cœur .

Outre ce recueil de nouvelles où l’on retrouvera ‘Un jour rêvé pour le poisson banane les autres livres publiés par Salinger seront franny & Zooey(1961) et dressez haut la poutre maîtresse , charpentiers (1963)

Depuis 40 ans passés et jusqu'à sa mort en 2010 Jérôme David Salinger n’aura quasiment  plus donné signe de vie ; sa fille Margaret Ann Salinger, qu’il a eue de son second mariage avec Claire Douglas, publie en 2000 L’Attrape-Rêves une autobiographie à propos de son père.

Dans ce livre controversé, Mlle Salinger prétend que son père buvait sa propre urine et avait des rapports sexuels avec sa mère qu’il gardait prisonnière en refusant qu’elle voit ses amis ou ses connaissances.

L’auteur curieusement ne fit rien pour arrêter la publication du livre, mais n’adressat plus la parole à sa fille depuis cette parution

Accusé tour à tour d’appartenir à l’église scientologie puis d’être sous l’emprise d’un gourou indien, Salinger n’a pourtant fait qu’appliquer une certaine philosophie de vie lui qui écrivait dès 1952 « ma conviction, assez subversive,c’est qu’un écrivain doit suivre son inclination afin de rester rester dans l’ombre et l’anonymat

En 2002, plus de 80 lettres d’écrivains, critiques et fans adressées à Salinger furent publiées dans le livre Letters to J. D. Salinger, édité par Chris Kubica.

Pour diverses raisons Salinger reste un personnage totalement à part dans l’histoire de la littérature américaine ,ami du grand Hemingway, témoin de l’invasion nazi en Pologne, il était sur le front du débarquement en Normandie et on le retrouve à Paris le jour de la liberation

S’enfonçant de plus en plus dans une retraite volontaire, il interdit la publication de 22 nouvelles et tandis qu’il disparaît de la vie sociale ‘the catcher in the rye’ -dont on peut dire raisonnablement qu’il s’agit là de son seul et véritable roman se vend a des milliers  d'exemplaires

Livre essentiel de la littérature contemporaine, livre culte ,le succès de l’attrape cœur dure depuis sa parution en 1951 et année après année ce roman qui se détache de par son ton unique d’un académisme littéraire propre à l’après -guerre va s ’imposer comme un livre de référence et comme une œuvre incontournable .

C’est aussi pour d’obscures raisons que la lecture de ce livre poussera ,dit-on, Mark Chapman à assassiner John Lennon un soir de Décembre 1980.

Chapman qui après avoir abattu l 'ex Beatles  attendra  sagement la police  en lisant l 'attrape cœur pour la énième fois

 

 

15/12/2015

Le Danemark a t 'il sauvé Céline

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Parmi les personnages officiels du gouvernement de Vichy ;les militants ;les journalistes de radio Paris et les membres de la Milice qui composaient la colonie française réfugiée à Sigmaringen au Danemark se trouvait l’un des plus grands écrivains de l’histoire : Louis -Ferdinand Céline.

Le dimanche 16 décembre 1945 le quotidien danois "Politiken" titrait "un nazi se cache à Copenhague".

Dès le lendemain l’écrivain était écroué sur ordre du chef de la légation de France au Danemark.

Depuis septembre 1944 le C.N.E (comité national des écrivains) dirigé par les principaux écrivains de la résistance (Camus,Sartre,Mauriac,Malraux ) avait publié une liste noire des écrivains discrédités.

En tête de cette liste figurait Céline en compagnie d’Henry de Montherland.

En janvier 45 les œuvres des auteurs discrédités furent retirées des rayons des libraires et renvoyées aux éditeurs.

Celui qui avait pris la fuite en mars 45 alors que la défaite allemande ne faisait plus aucun doute échappa donc à l’épuration officielle qui frappa notamment Brasillach et Suarez tous deux condamnés à mort et fusillés.

Les deux "chefs-d’œuvre" incontestables de la littérature que sont Mort à Crédit et Voyage au bout de la nuit ne peuvent hélas, pas faire oublier les pamphlets violents (bagatelle pour un massacre , les beaux draps ou encore l’école des cadavres) dans lesquels Celine dénonce tour à tour le communisme, le nationalisme , la démocratie et surtout les juifs et si Drieu de La Rochelle autre grand auteur discrédité avait préféré le suicide en Mars 45 Celine lui choisit l’exil.

L’extradition de l’écrivain fut retardée car le ministre danois des affaires étrangères du Danemark désirait obtenir des précisions sur les charges retenues contre Céline et l’affaire resta en suspens jusqu’au début de l’année 1947.

En février 47, l’écrivain affaibli, malade fut transporté à l’hôpital national de Copenhague où il resta quatre mois avant d’être libéré sur parole.

Le docteur Destouches (véritable nom de Céline ) convaincu d’être assassiné -s’il revenait sur sa terre natale- resta au Danemark jusqu’à l’été 1951. Par ailleurs les tribunaux français l’avait condamné par contumace à un an de prison ferme, 50.000 francs d’amende, à la confiscation de ses biens et la dégradation nationale.

Après la dissolution de la cour de justice en février 51 les tribunaux militaires jugèrent en appel les arrêts rendus en 49 en prenant en considération le statut d’ancien combattant de la grande guerre (au cours d’une périlleuse mission ou il s’était porté volontaire le docteur Destouches fut grièvement blessé et reçut la médaille militaire)

Céline rentra donc en France amnistié et finalement s’installa à Meudon où il reprit ses activités littéraires jusqu’à sa mort en 1961.

21/11/2015

Les anges n 'ont rien dans les poches (Dan Fante 1996)

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 Dans  sa  préface Dan Fante écrit : Voici donc mon premier roman. de tous les livres que j'ai écrit, il reste mon préféré. Pendant que je le tapais à la machine d'une main, j'avais l'impression de tenir un flingue dans l'autre.

car  oui  de toute  évidence  C'est vraiment le ressenti que l'on a tout le long de « rien dans les poches », ce sentiment d'urgence, de besoin d'écrire, de cette rage. On ressent l'auteur à la limite du pétage de plombs intégral

et quel incroyable  premier  roman  qui a l image  du premier  roman de son pere ("la route de  Los  Angeles " ) fait l 'effet d'un électrochoc

Dan né en 1944 est donc le fils  de John  écrivain qui bien  que découvert  tardivement  a la fin des  années 80  (après  sa mort en 1983)  est désormais considéré  comme un  écrivain culte e t majeur  de l 'Amérique  des sans grades , des  oublis , des exilés .Ce n 'est évidemment pas  un  héritage facile  et ce  fils déjanté ,perturbé parfois  incontrôlable va grandir dans le chaos et l'ombre  d'un géant  de la littérature en devenir

un fils  qui venu  tardivement a l 'écriture  (il nous offre cette merveille a 52 ans)  après  une  vie  dissolue pour  ne pas  dire totalement instable ou de petits boulots d'appoints ( chauffeur, vendeur, détective privé , laveur de  carreaux , veilleur de nuit)  en périodes  de graves dépressions suicidaires  sur fond  d'alcool et  de  drogues  traine son mal être  et  ses dérives avant de les coucher  sur papier pour exorciser sa souffrance  et  nous offrir  ce livre totalement autobiographique  et  profondément bouleversant d'intensité

il réussira a se faire publier  grâce a une maison d 'Edition française    notamment  grâce au soutien de la chanteuse  April March 

un premier  roman inoui    ou les  références  outre inévitables avec  John fante  sont a chercher  du cote   d'Hubert Selby Jr  ou  de William S Burroughs

un roman délicieusement  outré  et  rock 'n roll ou l 'auteur  se met  courageusement a nu  sans  concession   avec  une authenticité   bouleversante

 

a noter   que le livre  sera  réédité  en 1998 puis en 2011 sous un titre  plus court  'rien dans les poches  '

 

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06/10/2013

Le Coeur regulier (Olivier Adam 2010)


 

 Romain et Anaïs étaient devenus de longs adolescents dégingandés et mutiques, fuyant mes baisers et se soustrayant à mes étreintes comme à mes questions, s’enfermant dans leurs chambres dès que je rentrais du travail, je les regardais interdite, me demandant où avaient bien pu passer mes enfants et leurs yeux dévorants, suspendus au moindre de mes gestes à la moindre de mes paroles, me couvrant de leurs lèvres me répétant qu’ils m’aimaient à longueur de journée. J’avais beau les regarder et tenter d’établir une continuité entre mes tout-petits lovés contre moi sur la plage, dans le lit ou le canapé et ces étrangers qui vivaient dans ma maison et n’attendaient plus de moi que des repas chaud, du linge propre, de l’argent de poche et des autorisations de sortie les plus larges possibles je n’y parvenais pas, c’était une chose déchirante et secrète, un sentiment d’une perte impossible à partager, un deuil sans objet qui laissait en moi une nostalgie glacée, un froid polaire, un désert.

 

Au delà du mal être, de la douleur du deuil des difficultés  a  être pleinement  heureux  a se sentir  vivant Olivier Adam  et sa plume toujours juste entre  tendresse et cruauté  livre avec 'le cœur régulier'  un livre magnifique , épuré a l'image du Japon pays dont l'auteur a fait la toile de fond de son livre.

C 'est aussi et surtout un livre ou l' on aborde  un thème tabou 'le suicide' Olivier Adam en parle ici avec douceur et pudeur au travers d'un fascinant personnage Natsume Dombori  le vieillard sage qui sauve et soigne avec ses mots les désespérés venus se jeter des falaises

On sait la place du suicide dans la culture nipponne  et c'est au travers de cette perception , de cette fascination que l'auteur tisse  son roman et construit ses personnages profitant pour dresser un portrait sans concession et acide de notre époque et de notre vision occidentale du monde moderne

un grand  livre  tout en émotion et en retenue

 

 

 

 

 lire la chronique  Mihara- Yama le volcan aux suicides sur jimboland

http://jimboland.hautetfort.com/archive/2006/07/21/mihara...

 

 

 

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