10/08/2013
La poursuite du bonheur (Michel Houellebecq 1991)
'la poursuite du bonheur 'est un receuil de poèmes de Michel Houellebecq publié aux editions de 'la difference 'en 1991 , quatre ans avant la premiere meche mediatique que fut 'extension du domaine de la lutte ' et neuf ans avant la bombe 'Les particules elementaires
Ce receuil de poesie desenchantee reste l 'un des plus beaux temoignages de la sensibilite a fleur de peau de l ecrivain francais devenu depuis incontournable et recompense en 2011 par le Goncourt pour 'la carte et le territoire '
La Poursuite du bonheur fut egalement recompense par le prix Tristan Tzara en 1992
Dernier temps est un extrait de ce receuil magnifique (réedité en poche en 2000 chez Librio )
DERNIER TEMPS
Il y aura des journées et des temps difficiles
Et des nuits de souffrance qui semblent insurmontables
Où l’on pleure bêtement les deux bras sur la table
Où la vie suspendue ne tient plus qu’à un fil;
Mon amour je te sens qui marche dans la ville.
Il y aura des lettres écrites et déchirées
Des occasions perdues des amis fatigués
Des voyages inutiles des déplacements vides
Des heures sans bouger sous un soleil torride,
Il y aura la peur qui me suit sans parler
Qui s’approche de moi, qui me regarde en face
Et son sourire est beau, son pas lent et tenace
Elle a le souvenir dans ses yeux de cristal,
Elle a mon avenir dans ses mains de metal
Elle descend sur le monde comme un halo de glace.
Il y aura la mort tu le sais mon amour
Il y aura le malheur et les tout derniers jours
On n’oublie jamais rien, les mots et les visages
Flottent joyeusement jusqu’au dernier rivage
Il y aura le regret, puis un sommeil très lourd.
Michel Houellebecq
12:20 Publié dans arts, Culture, Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
06/07/2013
Falaises (Olivier Adam 2005)
Je sais le poids des morts. Et je sais le mauvais sort. Je sais la perte et le saccage, le goût du sang, les années perdues et celles qui coulent entre les doigts. Je connais la profondeur des sables, j'en ai éprouvé la résistance, la matière meuble, équivoque. Je sais que rien n'est fiable, que tout se défait, se fissure et se brise, que tout fane et que tout meurt. La vie abîme les vivants et personne, jamais, ne recolle les morceaux, ni ne les ramasse
Olivier Adam (2005)
je suis arrivé jusqu'a lui tout d'abord par les adaptations cinéma ' des vents contraires ' ' je vais bien ne t'en fais pas ' et par son travail de scénariste sur 'Welcome ' de Philippe Lioret en 2009
coté bouquins c'est par 'les lisieres' son dernier roman que je découvrais l 'auteur et que je tombais sous le charme de son écriture désenchantée et caustique qui me rapellait par moments le choc dans les années 90 de la découverte littéraire de Philippe Djian
Falaises est son cinquième livre , écrit en 2005 ce roman court mais d'une rare intensité m'a bouleversé par son épure par l 'approche analytique des personnages , une approche âpre , é corchée vive et sans concession , Olivier Adam y emploie une justesse de ton et une grande aisance ,il parvient sans forcer le ton a saisir et a cristalliser les angoisses et les peurs des personnages de son livre
Entre des vivants plus mort que vivant et des morts plus vivant que mort Olivier Adam déroule le film d'une vie ( sa vie ?) avec le souvenir hanté d'une mère suicidée et du rendez vous manqué avec un père insaisissable.
Bouleversant !
19:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
29/06/2013
La Chute (Albert Camus 1956)
"Sur le pont, je passai derrière une forme penchée sur le parapet, et qui semblait regarder le fleuve.De plus près, je distinguai une mince jeune femme, habillée de noir. Entre les cheveux sombres et le col du manteau, on voyait seulement une nuque, fraîche et mouillée, à laquelle je fus sensible. Mais je poursuivis ma route, après une hésitation. J'avais déjà parcouru une cinquantaine de mètres à peu près, lorsque j'entendis le bruit, qui malgré la distance, me parut formidable dans le silence nocturne, d'un corps qui d'abat sur l'eau.Je m'arrêtai net, mais sans me retourner. Presque aussitôt, j'entendis un cri, plusieurs fois répété, qui descendait lui aussi le fleuve, puis s'éteignit brusquement.
Le silence qui suivit , dans la nuit soudain figée me parut interminable,je voulus courir , je ne bougeai pas je tremblai je crois de froid , de saisissement .Je me disais qu'il fallait faire vite et je sentais une faiblesse irrésistible envahir mon corps. J 'ai oublié ce que j 'ai pensé alors " trop tard , trop loin " ou quelque chose de ce genre. j 'écoutais toujours immobile,puis , petit a petit sous la pluie ,je m 'eloignai.Je ne prévins personne " (Albert Camus -La chute )
Ce livre d'Albert Camus aura bientôt 60 ans et il reste d 'une modernité glacante et terrifiante
Ecrit en 1956 ,un an avant le Nobel et quatre avant sa tragique disparition 'la chute ' restera le dernier roman de Camus ( "le premier homme" sera trouvé dans sa voiture accidenté et inachevé)
Livre inclassable divisé en 6 chapitres seulement ,la chute est a la fois monologue , livre de confessions et livre d 'accusation , c'est une oeuvre a la fois simple et complexe a tendance nettement nihiliste et sur laquelle des générations d 'etudiants et de passionnés ont dissertée avec passion
le livre pourtant assez court aborde pourtant de nombreux points et dans le monologue et les confessions de son narrateur l'avocat jean Baptiste Clemence (qui se définit lui même comme mi juge mi pénitent ) on distingue nettement les interrogations multiples de Camus sur lui même tant a la fois sur le monde , le doute, la gloire , le rapport au mal , la culpabilité , le courage , l'amour ,la fraternité ,la justice) des points dont Camus se sera nourri tant dans sa vie personnelle que dans son oeuvre
La confession de Jean Baptiste Clemence n 'est ici rien d'autre qu'un miroir tendu au monde pour que chacun de nous puisse y voir ses propres faiblesses , ses propres interrogations, ses propres doutes
le titre peut d'ailleurs évoquer a la fois la chute a proprement parler de la jeune fille depuis le pont mais également celle, psychologique et sociale du narrateur ou encore celle de l' hommes pêcheur chassé du paradis
C 'est un livre fondamental et indispensable
11:10 Publié dans arts, Culture, Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
19/10/2012
Femmes de dictateur (Diane Ducruet 2011)
Cela peut surprendre , cela peut révolter mais Adolph Hitler recut durant sa vie plus de lettres d'amour que les Beatles et les Rolling Stones réunis .
Cette constatation stupéfiante en dit long sur les mystères de l'etre humain et nous remet quelque peu les pieds sur terre
Car si il ne fait aucun doute que le pouvoir fascine on ne peut imaginer la ferveur amoureuse féminine dans l'entourage des célèbres dictateurs presentés dans le livre de Diane Ducruet.
Qu 'elles soient épouses ou concubines, qu' elles soient issues de la bourgeoisie ou du ruisseau toutes ces femmes , toutes ces ombres tantôt trahies, sacrifiées ou manipulées, tantôt aimées, abandonnées ou assassinées sont chacune a leur façon des personnages essentiels de l'histoire de l"humanité
De Angelica a inessa ou Jiang Qing, de Clara a Elena , de Eva a Madga ou Catherine tout ces portraits de femmes toutes différentes mais toutes habitées par une même flamme et une même ferveur sont étonnants et édifiants
Chaque chapitre nous apporte son lot de surprises et de révélations et derrière ces femmes de l'ombre se dessine a chaque fois le destin de leur maris ou de leur compagnon si tristement célébre.
Tantôt folles, tantôt intéréssées, toujours redoutablement intelligentes elles sont manipulatrices, despotes, menteuses, déséspérées , calculatrices, jalouses, libertines ou encore suicidaires et a la lecture de ce livre remarquable il apparaît évident que le destin de notre monde moderne ne serait sans doute pas tout a fait le même sans la part que chacune d'entre elle a apportée a l'histoire.
15:04 Publié dans Culture, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
10/06/2012
Au dela du mal (Shane Stevens 2009 )
MONUMENTAL
C'est , en effet le mot parfait qui convient pour définir ce livre époustouflant écrit en 1979 par Shane Stevens (très certainement un pseudonyme) un auteur inconnu qui disparaîtra dans l'anonymat le plus total au début des années 80 apres avoir écrit 5 romans
Livre fondateur autour du thème ( surexploité depuis) du sérial-killer Au dela du mal s'impose comme l'un des fleurons du genre et rivalise avec les chefs d'oeuvres que sont 'le silence des agneaux' (Thomas Harris) 'de sang froid ' (Truman Capote)' le dalhia noir ' (James Ellroy ) 'Un tueur sur le route ' (Ellroy encore) 'Psycho' (Robert Bloch ) ou ''seul le silence ' (R.J.Ellory )
Très étonné de ne pas encore avoir vu ce livre adapté au cinéma je le recommande vivement surtout a tous ceux qui aiment les thrillers envoûtants (du genre de ceux qui vous empêche de dormir ),
le héros du roman Thomas Bishop s'imposant véritablement comme l'un des tueurs les plus fascinants ,les plus intelligents , les plus méthodiques de la littérature moderne
C 'est un livre monumental car il dépasse largement son cadre a savoir celui du 'Polar ' pour s'aventurer courageusement vers des sujets dont l' actualité quotidienne prouve qu'ils sont intemporels ( pouvoir des médias, corruption politique , relations croisées entre pouvoir et mafia ; manipulation de l'information) ,Au delà du mal ' pose implacablement des vraies questions de société , le thème de la peine de mort, reste omniprésent au travers du père spirituel du meurtrier a savoir Caryl Chessman dont le tueur est convaincu d'etre le fils
Mêlant donc avec maestria faits réels et fiction, Shane Stevens livre ici l'un des livres les plus passionnants et les plus aboutis qu'il m'ait été donné de lire ces dernières années
soyez en certain a l'image d' Hannibal Lecter (le silence des agneaux) ,de Norman Bates (psycho) ou de Mickael Plunkett (un tueur sur le route) vous n'oublierez pas de sitôt Thomas Bishop psychopate multi faces , assassin a 10 ans , serial killer fascinant et déjanté dont la folie, la cruauté et l'intelligence vous hanteront longtemps apres avoir fermé les dernières pages ce livre dense et fascinant
Pour Info , le titre anglais By the reason of insanity se rapporte au fait qu’un procès peut-être annulé car l’accusé est déclaré irresponsable de ses actes à cause de problèmes de santé mentaux. Peut-on juger quelqu’un qui ne comprend pas ce qu’il a fait de mal ?
a lire de toute urgence!
13:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
07/01/2012
A Propos d'Albert Camus (1913 -1960)
Pourquoi ce post sur Albert Camus ? la raison en est tout simple .
Disparu le 4 Janvier 1960 l'ecrivan est célébré par Michel Onfray au travers d'un livre 'l'homme libertaire '(Flammarion)
J'ai depuis toujours été bercé par Albert Camus , il demeure a ce jour ( avec Hemingway ) l'écrivain fétiche de mon père et dans ma famille il a toujours été la , présent au fil des ans comme une figure intellectuelle ,philosophique et culturelle.
Les raçines de l'ecrivain identiques a celles de ma famille ,l'algérie et surtout la ville d'Alger , ont forcément renforcées l'attachement portée a Camus par mon père , Camus anti - héros absolu et visionnaire d'une tragédie algérienne inévitable .
Camus l'homme révolté mais mesuré , Camus autodidacte qui a toujours repété qu'il devait tout a son maître d'école , Camus enfant miséreux et souffreteux dont la mère illettrée n'aura jamais eu véritable conscience que son fils était un génie de la littérature contemporaine.
Banalement , ma découverte de Camus se fît avec" l étranger" un des premiers romans que je lisais peu après l'adolescence et qui faisait déjà figure de "livre culte "bien avant que ce terme n'empoisonne tout les domaines et ne devienne totalement galvaudé
En devenant Adulte , je lisais bien évidemment les autres livres incontournables de l'auteur ("la peste" , " les noces"," l'été ") et j'avoue que je n'avais pas le courage de m'attaquer a l'oeuvre théatrale de l'homme.
Les années passants Albert Camus restait présent dans mon univers en partie grâce au culte rendu par mon père qui m'incita a lire notamment 'le premier homme' formidable livre inachevé (le manuscrit fut trouvé dans la facel vega ou Camus trouva la mort ).
Ce livre fût pour moi un déclic , Non ! définitivement Non ! Camus n'etait pas un romancier poussiéreux son génie , son talent , son modernisme éblouissait chaque page de ce chef d'oeuvre posthume
Autour de moi depuis des années je voyais célébrer tour a tour des écrivains divers , de Sartre a Celine , De Maupassant a Proust mais il me semblait toujours que les grands 'penseurs ' de notre culture restaient timides sur l'idée que Camus fut un génie et un grand philosophe ( Camus , lui-même de son vivant parlait d'une forme de 'pègre parisienne')
Camus restait cependant l'écrivain préféré des français , le public devinant derrière l'ecrivain les qualités humaines de l'homme , son honneteté dans l'engagement , son refus des injustices , de l'exploitation , sa méfiance du pouvoir et des politiques ( ne disait -il pas ' ceux qui ont une grandeur ne font pas de politique ")
On connait évidemment le passif 'lourd' entre Sartre et Camus ,les discordances , les différences fondamentales, les prises de positions politiques opposées on sait aussi combien on lui aura fait payer cher la 'fameuse ' phrase prononcée a Stockholm après le prix Nobel de littérature en 1957 ce soir la l'écrivain répondant a un journaliste sur les évenements en Algérie affirmait 'je crois a la justice mais je défendrai ma mère avant la Justice " Tollé général on en parle encore plus de cinquante ans après En finira t'on un jour ?
Cependant méme si Jean Daniel , ami intime et compagnon de route de Camus aura au travers de son livre " Avec Camus , comment resiter a l'air du temps ?(2006) " reussit a rectifier quelque peu le tir et a remettre les choses a leur véritable place ,le livre de Michel Onfray permet désormais d'apporter une clarification définitive et n'en déplaise aux sartriens , aux nostalgiques d'un existentialisme plus que démodé Camus s'impose désormais Comme le plus grand écrivain français du Vingtième siècle et pour reprendre une formule signée jacques Julliard (qui présente le livre dans la revue Marianne de janvier 2012)" que Voila un heureux changement pour la littérature française ! "
19:13 Publié dans Culture, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
05/11/2011
Lady Sings the Blues (Billie Holiday 1956)
C 'est un drôle de roman qui ne peut laisser indifférent , écrit en 1956 par Billie Holiday (épaulée par William Dufty) il est publié trois années seulement avant la disparition de la chanteuse
Il nous raconte avec une totale franchise et sans détours ni artifices le parcours unique de Eleonara Fagan , née a Baltimore en avril 1915 , enfant puis jeune femme au destin tragique que le blues et le jazz vont sauver lui permettant de donner naissance a un double ' Billie Holiday '
Nous suivons pas a pas dans cette biographie sans concession celle que le monde de la musique va bientôt baptiser "Lady day " .
Entre gloire et dechéance, entre misère et splendeur , des cellules de prison au champagne et manteaux de vison, des portes refermées pour une couleur de peau 'non conforme' aux tapis rouges déroulés dans les plus grandes salles de spectacles entre alcools forts ,médicaments et drogues dures nous suivons le lent et inexorable déclin d'un ange qui se brûle les ailes mais qui va pour entrer dans la légende et briller pour l' éternité
13:52 Publié dans Culture, Livre, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
29/08/2011
Les 50 livres du siecle
Les 50 livres du siècle choisis par les français
(Sondage FNAC et le journal Le monde réalisé en 1999)
Ce petit classement permet de se repérer dans les lectures que l'on a faites (ou pas) toutes ces années
1 L’ ETRANGER d’ albert Camus (1942)
2 A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU de marcel Proust (1927)
3 LE PROCES de franz Kafka (1925)
4 LE PETIT PRINCE d’antoine De saint – Exupéry (1943)
5 LA CONDITION HUMAINE D’andré Malraux (1933)
6 VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT de L.Ferdinand Céline (1932)
7 LES RAISINS DE LA COLERE de john Steinbeck (1938)
8 POUR QUI SONNE LE GLAS d’ernest Hemingway (1940)
9 LE GRAND MEAULNES d’ alain Fournier (1913)
10 L’ECUME DES JOURS de Boris Vian ( 1947)
11 LE 2ème SEXE de simone De Beauvoir (1949 )
12 EN ATTENDANT GODOT de Samuel Beckett ( 1953)
13 L’ETRE ET LE NEANT de jean-paul Sartre (1943)
14 LE NOM DE LA ROSE d’ Umberto Eco (1981)
15 L’ARCHIPEL DU GOULAG d’alexandre Soljenitsyne (1973)
16 PAROLES de jacques Prévert (1946)
17 ALCOOLS de guillaume Apollinaire (1913)
18 LE LOTUS BLEU d’Hergé (1936)
19 JOURNAL d’anne Frank (1947)
20 TRISTES TROPIQUES de claude Lévi-Strauss (1955)
21 LE MEILLEUR DES MONDES d’aldous Huxley (1932)
22 1984 de george Orwell (1948)
23 ASTERIX LE GAULOIS de Goscinny et Uderzo ( 1959)
24 LA CANTATRICE CHAUVE d’eugène Ionesco (1950)
25 TROIS ESSAIS SUR LA THEORIE SEXUELLE de sigmund Freud(1905)
26 L’ŒUVRE AU NOIR de marguerite Yourcenar (1968)
27 LOLITA de vladimir Nabokov (1955)
28 ULYSSE de james Joyce (1922)
29 LE DESERT DES TARTARES de dino Buzzati (1940)
30 LES FAUX-MONNAYEURS d’andré Gide (1925)
31 LE HUSSARD SUR LE TOIT de jean Giono (1951)
32 BELLE DU SEIGNEUR d’albert Cohen (1968)
33 CENT ANS DE SOLITUDE de gabriel garcia Marquez(1967)
34 LE BRUIT ET LA FUREUR de william Faulkner (1929)
35 THERESE DESQUEYROUX de françois Mauriac (1927)
36 ZAZIE DANS LE METRO de raymond Queneau (1959)
37 LA CONFUSION DES SENTIMENTS de stephan Zweig (1926)
38 AUTANT EN EMPORTE LE VENT de margaret Mitchell (1936)
39 L’AMANT DE LADY CHATTERLEY de D.H Lawrence (1928)
40 LA MONTAGNE MAGIQUE de thomas Mann (1924)
41 BONJOUR TRISTESSE de françoise Sagan (1954)
42 LE SILENCE DE LA MER de Vercors (1942)
43 LA VIE MODE D’EMPLOI de georges Perec (1978)
44 LE CHIEN DES BASKERVILLE d’arthur Conan Doyle (1902)
45 SOUS LE SOLEIL DE SATAN de georges Bernanos (1926)
46 GATSBY LE MAGNIFIQUE de françis Scott Fitzgerald (1925)
47 LA PLAISANTERIE de milan Kundera (1967)
48 LE MEPRIS d’alberto Moravia (1954)
49 LE MEURTRE DE ROGER ACKROYD d’agatha Christie (1926)
50 NADJA d’andré Breton (1928)
Combien en avez vous lu ?
Personnellement 24 ( même pas la moitié)
16:55 Publié dans Culture, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livres du siecle
23/07/2011
Miles , L'autobiographie (Miles Davis et Quincy Troupe 2007)
D'abord paru en 1989 du vivant de Miles ,cette autobiographie indisponible depuis de nombreuses années a été rééditée en 2007 chez In-Folio, la traduction a été revue et corrigée et les amateurs de jazz et de musique tout court se régaleront de cette plongée dans l'univers totalement décalé , hors normes de ce génie absolu de notre siècle
Disparu en 1991 (on fétera les vingt ans de sa disparition le 28 septembre prochain) Miles Davis était une légende vivante et un personnage Totalement hors du commun.
l'autobiographie qu'il co-signe avec Quincy Troupe ami de longue date et originaire comme Miles de Saint-Louis (Missouri) est a la hauteur de la démesure du personnage
Sans état d'âme ni concession aucune avec lui -même ni encore moins avec son époque ou ses contemporains Miles Davis au fil des pages de ce livre époustouflant traverse les décennies en inventant a la fois une musique inoubliable qu'il nous a légué pour toujours mais aussi en créant un monde dans lequel il se protège jusqu'a en devenir inaccessible
De la découverte du jazz a son ascension et les rencontres avec tout ceux qui l'auront accompagné, aimé, trahi, ou soutenu,ce fils de la bourgeoisie noire du Missouri (son père était dentiste) se révèle ici comme l'un des génies les plus torturé de notre siécle
De sa découverte du jazz aux enregistrements mythiques ( 'Birth of the cool' - 'Kind of Blue' - "Bitches 's brew '),des musiciens de légende qu'il aura cotoyés ( Coltrane ,Monk ,Dizzie Gillepsie , Charlie Parker , Mingus ,Chet Baker , Stan getz ,Art Blakey ,Bud Powell , Billie Holliday) , aux femmes de sa vie (Betty,Cecily ,Frances, Marguerite, jackie,Juliette (gréco ), irène ) des clubs de jazz légendaires et disparus aux festivals il sera l'un des pionniers pour faire sortir le jazz des clubs enfumés , de la drogue et de l'alcool qu'il aura consommé jusqu'a frôler la mort a de nombreuses occasions de son amour des belles choses (maisons, voitures , vêtements) aux problèmes de santé qui auront paralysé sa carrière a plusieurs reprises , de son aversion au peuple blanc a son perfectionnisme légendaire et constant Miles était une énigme et un véritable mythe .
Ce livre passionnant de bout en bout nous dévoile une (petite) partie de l'iceberg Miles Davis
Une autobiographie qui ne bien entendu ne s'adresse pas uniquement aux amateurs du genre (le jazz) tant le personnage reste fascinant et démesuré .Monstre sacré et personnage incontournable de notre époque Miles Davis aura tout osé (le virage de l'éléctrique), il aura envers et contre tous bouleversé les codes et les genres lui qui affirmait pourtant a son ami John Coltrane autre génie et météorite de son temps" La véritable musique est le silence, les notes ne font qu'encadrer ce silence."
Miles Davis - In a silent way ( extrait de l'album" in a silent way" 1969)
Miles Davis - Salt peanuts (extrait de l'album "Steamin " 1956)
Miles Davis - round midnight (extrait de l'album 'Round about Midnight "1957)
11:04 Publié dans Culture, Livre, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
06/09/2010
R.I.P Jim Carroll (1950-2009)
Il aura choisi une drôle de date pour tirer sa révérence comme un pied de nez a cette Amérique dont il était devenu l'un des enfants terribles les plus emblématiques
Né a New york le 1er août 1950 ce personnage atypique et fascinant est donc mort le 11 septembre d'un arrêt cardiaque , Écrivain, poète et musicien punk américain il était notamment connu pour son livre autobiographique The Basketball Diaries qui a fait en 1995 l'objet d'un film dans lequel joue un Leonardo DiCaprio alors quasiment inconnu .Avec son look entre Tom Verlaine et David Bowie Jim Carroll s'etait imposé comme l'un des plus brillants représentants de la contre culture des années 70-80 ,proche de Patti Smith , de Warhol , Burroughs, ou encore de Lou Reed il évoluait comme un poisson dans l'eau dans cet univers new yorkais underground qui le fascinait et ou il se sera comme tant d'autres brulé les ailes
Publié en 1978" the basket ball diaries " décrit sans complaisance la décadence de Jim, un jeune homme blanc prometteur, joueur de basket brillant, dans le New York des années 1960. L'écriture d'un journal intime et la passion qu'il a pour le basket ne l'empêcheront pas de sombrer dans la dépendance à l'héroïne, de se faire renvoyer de son école ainsi que de son équipe puis de se brouiller avec sa mère et ses amis. Ce livre autobiographique est devenu dès sa parution l'une des oeuvres cultes de la littérature contemporaine américaine ;le film réalisé par Scott kalvert en 1995 et dans lequel Di Caprio se révèle absolument stupéfiant ne rencontrera malheureusement qu'un succès d'estime
Carroll formera ensuite a l'aube des années 80 un groupe punk 'The Jim Carroll band ' le groupe sera composé de Brian Linsley (guitar) ,Wayne Woods (drums) , Stephen Linsley (bass) et Terell Wynne (guitar) et leur premier album en 1980 'catholic boy ' rencontrera un succès mitigé .
Par la suite Jim Carroll se partagera entre musique (5 autres albums plutôt confidentiels) et l'écriture de nombreuses poésies .
Jim Carroll band - People who died
17:44 Publié dans cinéma, Culture, Livre, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
02/09/2010
Seul le silence (R.J Ellory 2008)
Totalement envouté par 'Vendetta ' (2005) un de ses romans précédents ,je me suis précipité sur 'Seul le silence 'un Thriller unanimement salué par la critique et encore une fois la Claque fut énorme.
Nous sommes ici devant un chef d'oeuvre qui va vous dévorer et vous hanter .
Ce livre est bien plus qu’un roman de serial killer ; ici la mécanique est parfaite et le suspense reste constant, Seul le silence indéniablement marque une date dans l’histoire du thriller.
Avec ce récit crépusculaire à la noirceur absolue et sans concession aucune, R. J.Ellory évoque autant William Styron que Truman Capote ou encore Norman Mailer tant par la puissance de son écriture que la complexité des émotions qu’il met en jeu.
Cet auteur s'affirme déjà comme une révelation incontournable dans un genre littéraire ou pullule souvent le médiocre , plus rarement le bon, bien encore moins comme dans le cas présent l'exceptionnel
A lire absolument !
17:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
20/11/2008
Ou on va Papa?
C 'est le hasard qui vous conduit parfois dans une librairie a saisir un livre plutôt qu'un autre , Dans le cas du livre de Jean Louis Fournier ce n'est pas la jaquette signifiant prix femina 2008 qui m'a attiré , Non c'est plutôt le titre en forme d'interrogation qui a attisé ma curiosité pour ce petit livre qui m'a bouleversé et que j'ai dévoré en 1 heure 30.
le sujet est terrifiant et pourra paraître tabou puisque Fournier parle de lui et de ses deux garçons handicapés mentaux et moteurs mais son approche en forme de confession est totalement inédite et sans aucune concession .
On passe ainsi du rire aux larmes en quelques lignes en lisant les petits chapitres au vitriol de ce livre qui devrait absolument etre lu par tous car il est a la fois une bouffée d'oxygène et une reflexion intelligente sur le regard des autres et le droit a la différence.
Je vous livre ici l'introduction de ce livre pas vraiment " comme les autres " a découvrir de toute urgence
Cher Mathieu , Cher Thomas
Quand vous étiez petit j'ai eu quelquefois la tentation de vous offrir , a Noel par exemple un livre , pourquoi pas Tintin , je connais bien Tintin je les ai tous lu plusieurs fois. Je ne l'ai jamais fait , ce n'était pas la peine vous ne saviez pas lire , vous ne saurez jamais lire , jusqu'a la fin vos cadeaux de Noël seront des cubes ou des petites voitures.
Maintenant que Mathieu est parti chercher son ballon dans un endroit ou on ne pourra plus l'aider a le récupérer ,maintenant que Thomas toujours sur la Terre a la tête de plus en plus dans les nuages je vais quand même vous offrir un livre ,un livre que j'ai écrit pour vous pour que l'on ne vous oublie pas et que vous ne soyez pas seulement une photo sur une carte d'invalidité et Peut-être aussi pour dire mes remords.
Je n'ai pas été un très bon père , souvent, je ne vous supportez pas , vous étiez difficile a aimer , avec vous il fallait une patience d'ange, et je ne suis pas un ange. je voudrais vous dire que je regrette qu'on ait pas pu être heureux ensemble et peut être aussi vous demander pardon de vous avoir loupés. On n'a pas eu de chance vous et moi ,c'est tombé du ciel , ça s'appelle une tuile
Quand on parle des enfants handicapés on prend un air de circonstance comme quand on parle d'une catastrophe aussi pour une fois je voudrais parler de vous avec le sourire , vous m'avez fait rire et pas toujours involontairement ,grâce a vous j'ai eu des avantages sur les parents d'enfants normaux je n'ai pas eu de souçis avec vos études ni avec votre orientation professionnelle ,nous n'avons pas eu a hésiter entre filière scientifique et filière littéraire ,pas a nous inquiéter de ce que vous feriez plus tard on a su rapidement que ce serait :Rien
Et surtout, pendant de nombreuses années, j'ai bénéficié d'une vignette automobile gratuite. Grâce à vous, j'ai pu rouler dans des grosses voitures américaines.
01:33 Publié dans Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean louis fournier
15/10/2008
Ennemis publics (Michel Houellebecq -Bernard Henri Levy -2008)
01:36 Publié dans Culture, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bhl, houellebecq
23/07/2008
L'horloge ( Charles Baudelaire )
Juste pour le plaisir et sans aucune autre raison particulière que l'envie de vous faire relire ce poème sublime de Charles Baudelaire et pour vous rappeler que .... Sacrilège ! Mylène Farmer en avait fait une adaptation musicale plutôt pathétique au début de sa carrière.
Horloge ! Dieu sinistre , effrayant ; impassible
dont le doigt nous menace et nous dit 'souviens toi '
les vibrantes douleurs dans ton coeur plein d'effroi
se planteront bientôt comme dans une cible
le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse
chaque instant te dévore un morceau du délice
a chaque homme accordé pour toute sa saison
trois mille six cent fois par heure
la seconde chuchote 'souviens toi '
rapide avec sa voix d'insecte
maintenant dit 'je suis autrefois'
et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde
Remember ! souviens toi ! prodigue! esto memor!
mon gosier de métal parle toutes les langues
les minutes ,mortel folâtres sont des sangsues
qu'ils ne faut pas lâcher sans en extraire l'or
souviens toi que le temps est un joueur avide
qui gagne sans tricher , a tout coup c'est la loi !
le jour décroit ,la nuit augmente 'souviens toi'
le gouffre a toujours soif ,le clepsydre se vide
tantôt sonnera l'heure ou le divin hasard
ou l'auguste vertu ton épouse encore vierge
ou le repentir même ,oh! la dernière auberge
ou tout te dira " meurs ! vieux lâche
il est trop tard"
Charles Baudelaire (extrait des fleurs du Mal - 1855)
11:00 Publié dans arts, Culture, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelaire, l'horloge
02/07/2008
La belle vie ( Jay Mc Inerney -2007)
Si la tragédie du 11 septembre est le fil conducteur de 'La belle vie ' les évènements terribles de cette journée historique dont on n'a pas fini de mesurer la portée ne sont pourtant pas au centre de l'histoire et c'est plutôt le choc de l'après 11 septembre , la prise de conscience et la remise en question qui constitue la véritable trame et le force de ce roman .
Car l'onde de choc de cette journée inoubliable pour l'humanité est ici traitée d'un point de vue humain .
En mettant volontairement de côté la politique et en se concentrant sur le facteur humain de l'évènement Mc Inerney nous bouleverse .
Jamais son livre ne s'apitoie sur les innocentes victimes , bien au contraire l 'ecrivain ne nous parle que des vivants , des recapés de tout ceux pour qui 'rien ne sera plus jamais comme avant '
Et dans l'horreur de cette tragédie et des décombres fumantes du World trade Center Jay Mc Inerney fait surgir l'espoir et l'amour et remet en question tout un système basé sur des convictions et des sentiments nourris au rêve américain que le 11 septembre a définitivement balayé .
11:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jay mc inerney
03/02/2008
Bob Dylan ,une biographie (François Bon -2007)
19:40 Publié dans Culture, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois bon, bob dylan
28/03/2007
Egéries Sixties ( Fabrice Gaignault -Fayard-2006)
Début des années 1960. Des filles se rencontrent à Paris dans l'agence de mannequins de Catherine Harlé : Nico, Anita Pallenberg, Amanda Lear, . Libres, extravagantes, gonflées , elles font les beaux jours et les belles nuits de la Rive gauche et croisent d'autres beautés.
Plus qu'une bande, ces femmes libérées incarnent un état d'esprit, un look , un mode de vie une allure , et vont influencer profondément leurs amants, des figures du cinéma ou du rock : Brian Jones, Philippe Garrel ,Keith Richards, David Bowie, parmi tant d'autres.
Peindre l'existence de ces véritables stars, c'est remonter le fil qui relie la mode de Carnaby Street à celle du boulevard saint-Germain. C'est s'inviter à des parties hallucinantes, des deux côtés du Channel mais C'est aussi entrevoir, à travers ces égéries touche-à-tout le souffle de liberté et de créativité des sixties dont tout les artistes se revendiquent aujourd'hui encore .
C'est ressusciter le temps de la lecture de ce livre passionnant les figures légendaires de Donald Cammell, dont l'appartement de Montparnasse fut le haut lieu de l'axe Paris-Londres, et de Talitha Getty, dont le palais de Marrakech fut le théâtre d'orgies mémorables ou encore d'Andy Warhol dont la Factory new yorkaise fut un vivier de l'expérimentation musicale et artistique .
Suivre la destinée de ces femmes exceptionnelles, c'est surtout dessiner une certaine idée des années 1960 avec tempêtes sexuelles, riffs de guitares , provocations vestimentaires et déferlements de poudre ".
Lire ce livre formidable c'est aussi mesurer le fossé qui sépare notre société actuelle de ces années qui bien que décadentes n'en restent pas moins marquées d'une soif de liberté et de rencontres fascinantes .
Cette génération qui baignée par un Mai 68 dont elle ne semble pourtant avoir cure applique au quotidien le mode de vie d'un titre emblématique du célèbre film de Godard " Vivre pour vivre " . Dans ce monde interlope ou on croise aussi bien des artistes cultes (Dali , Warhol , Dylan , Gainsbourg ,Polanski , Beatles et Stones , Brando , Hendrix , ) que des anges maudits (Pardo -Clementi ,) on y parle surtout de ces filles étonnantes en osmose avec leur temps , De Zouzou a Marianne Faithfull , de Birkin a Valerie Lagrange ,de Caroline de Bendern a Talulah Getty d'Eddie Sedgwick a Tina Aumont , de Nico a Marianne Faithfull , d'Amanda Lear a Anita Pallenberg d'Anna Karina a Deborah Dixonelles accompagnées d' autres beautés inconnues ou célèbres , egéries de l'ombre ou de la lumiére ,toutes sont des femmes incontournables qui ont marquées chacune a leur façon leur époque.
Ce livre formidable témoignage d'une époque révolue qui a laissée tant de traçes indélébiles est signé Fabrice Gaignault rédacteur en chef culturel du journal Marie -Claire .
15:05 Publié dans arts, Culture, Livre, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fabrice gaignault, sixties, égéries
24/12/2006
Beatnik-Generation
les Sixties furent une véritable pépinière de grands écrivains au style a la fois unique et flamboyant , philosophes ou sages de leur époque de grands auteurs ont marqués toute une génération non seulement sur le sol americain mais partout dans le monde .Voici une selection représentative d'un esprit de liberté et de contre culture qui changa a jamais les données de la litterature .
William.S.Burroughs :(1914-1997) La machine molle (1961)
a sa sortie le livre fut un veritable électro-choc l'ouvrage est écrit dans un style parlé et scratché incisif et fulgurant de poésie urbaine. Ca parle de came et de sexe dans un style unique , Burroughs s'affirmant comme le premier punk littéraire de l'histoire (le titre du roman inspirera aux musiciens anglais Robert Wyatt et kevin Ayers le nom de leur groupe crée en 1968 et qu'ils baptiserent Soft machine.(a noter que le livre mettra sept longues années pour arriver en france)Norman mailer presentera Burroughs comme le jerome Bosch de la litterayure , Burroughs est incontestablement l'un des écrivains les plus féroçes et les plus incontournables de son siècle ,celui d'une certaine face cachée de l'Amerique
William Burroughs :le festin nu (1959)
Le Festin nu est une des oeuvres les plus marquantes du mouvement eat , c'est aussi l'un des livres les plus controversés de la littérature contemporaine le festin nu se veut une descente cauchemardesque dans l'esprit d'un junkie, transcendant la forme classique du roman en le destructurant, maltraitant la forme et le fond, donnant chair à ses divagations morphinisées dans des allégories oscillant de la science-fiction à la tragédie, parlant de modifications corporelles, d'orgies homosexuelles, de complots et de créatures angoissantes;Burroughs réfugié a Tanger a ecrit ce roman sous l'influence de drogues diverses (heroine , cocaine ; L.S.D) il utilise la technique du Cut-Up a savoir une reformulation physique des chapitres après les avoir découpés, mélangés, et recollés .Comme les ouvrages d'henry Miller lquelques années auparavant le festin nu fut interdit pendant 10 ans par la censure americaine et fut d'abord publié en france en 1959 chez olympia press Burroughs ayant alors fui les etats-unis et habitait rue git le coeur a Paris avec son ami brion Gysin
Jack kerouac (1922-1969) :Sur la route (1957) - Les clochards celestes(1958)- Satori a paris (1966)
Si Burroughs est souvent associé au monde du rock Kerouac en revanche est plutôt issu de la generation du jazz et du be-bop ; ecrivain habité et intense il va néammoins devenirun auteur culte de la generation hippie. Son existence d'aventurier , de poete vagabond et de philosophe des rues egrène en de nombreux romans sa soif de liberté et d'aventures humaines .Son oeuvre nous trimballe dans les grands espaces americains , pourvoyeur d'une certaine idéologie ;Kerouac aura toute sa vie recherché l'illumination ;le satori zen ;idisparu prématurément ses livres bouleversants d'authenticité font désormais partie du patrimoine culturel americain.
Richard Brautigan : (1935-1984) La vengeance de la pelouse (1970)- sucre de pasteque (1968)
Il convient de réhabiliter de toute urrgence cet immense écrivain poete qui savait en quelques pages créer un univers empli d'humour et d'émotion ,Brautigan resta toujours en marge et vécut presque comme un ermite retiré dans les forets du Montana il n'obtint la consécration qu'assez tard mais reste une icone du mouvement Beat
Alan Watts : (1915-1973) joyeuse cosmologie (1971) le livre de la sagesse (1974)
inspirateur de la beat generition il fit connaitre en Ocident les finesses de la philosophie bouddhiste ,il fut aussi l'un des premiers artites a parler d'écologie , fondateur de l'institut d'Essalen berceau du mouvement New-Age . Dans ses ouvrages, il s'appuie sur la connaissance scientifique et sur l'enseignement des religions et des philosophies d'Orient et d'Occident.il reste l'un des auteurs les plus visionnaire de son époque.
Allen Ginsberg ( 1926-1997) Howl (1956) Kaddish (1961)
La poésie de Ginsberg, manifeste Beat , se caractérise par une liberté de ton et son aspect volontiers décousu, liée à une écriture la plus spontanée possible afin de faire naître une prose toute particulière. Abordant sans tabous la sexualité , les désillusions sociales américaines et les modifications de la conscience, elle a fortement influencé l'émergence de l'idée hippie On lui attribue le slogan flower power abondamment utilisé par la communauté Hippie. Ginsberg fut non seulement un poète d'avant -garde mais fut egalement scenariste , acteur et compositeur ( notamment pour le film Renaldo et Clara réalisé par son ami Bob Dylan en 1978)
Gregory Corso : (1930-2001) Bomb (1958) the american express(1961)
Corso fut le lien entre Ginsberg , Burroughs et Kerouac au sein du mouvement beat tourefois il reste beaucoup moins connu que le reste de cette fameuse bande , il fut cependant un pionnier de la poésie beat puisqu'il commenca a publier (a compte d'auteur) avant tout les autres. Rebelle il séjourna en prison (en 1947) pour vol avant de se consacrer a la litterature et a la poesie ,même si il reste le plus discret des auteurs beat mais son rôle fut cependant déterminant.
Neal Cassady (1926-1968)
Neal Cassady n'était pas écrivain, mais il fut une figure incontournable du mouvement beatnik ,protagoniste et compagnon de route de Kerouac dans sur la route et connu sous le pseudonyme de dean Moriarty Neal est un enfant terrible. Très vite livré à lui-même du fait d'un père alcoolique, il a régulièrement connu les maisons de correction sans que cela n'entame son côté débonnaire ,il débarqua un jour à new-york avec pour ambition d'apprendre la philosophie auprès d'allen Ginsberg ,ce dernier le présenta à Jack Kerouac et ensemble ils formèrent un trio delirant dans lequel alcool drogues et sexe faisaient bon ménage. Neal a une réputation de conducteur hors pair, et c'est sans encombre qu'il mènera Kerouac de san fransisco à New York et inversement allant de l'une à l'autre de ces deux villes sans faire la moindre pause(amphétamines et benzédrine aidants) .Il vécut a 100 a l'heure vivant au quotidien ce que ses amis ecrivains célébraient en vers et en prose syncopée, il reste pour l'éternité le modèle du "clochard céleste" de Jack Kerouac, et fut egalement de l'aventure de ken Kesey et de ses Merry pranksters pour le voyage initiatique et hallucinatoire entreprit a travers l'Amerique sur fond d'acid test avant de devenir un des derniers amis fidele de Charles Bukowski On retrouva son corps le long d'une voie férrée en fevrier 68 probablement décédé d'un arrêt cardiaque suite aux abus en tout genre. on publia en 1998 a titre posthume son unique roman 'première jeunesse ' écrit en 1971.
Gary Snyder (1930- ):le retour de la tribu (1972) l'ile de la tortue (1975)
Figure culte de la scène littéraire américaine depuis sa participation active dans la renaissance poétique de la forme ouverte à San Francisco et dans le mouvement littéraire de la Beat Génération. Snyder sert de modèle au personnage de Japhy Ryder dans Les Clochards Célestes (1958) de Kerouac, roman phare de la révolution cheveux longs et sacs à dos. il Part ensuite pour le Japon en 1956 ; y passe une douzaine d'années, s'adonne au LSD et devient philosophe militant de l'espace sauvage, intègrant le karma écologique de la planète à la vision communautaire authentique de la poèsie amérindienne. il decide de construire sa maison dans une forêt de chênes noirs et de pins et travaille pendant deux décennies avec sa femme Masa et leurs fils Kai et Gen. Traduit de Stockholm à Pékin, Snyder perpétue la lignée idéologique de l'esprit hippie Gary Snyder obtiendra le prix Pulitzer en 1975 pour l'ile de la tortue .
Michael Mc Clure (1932- ) dark brown (1961) -
fidèle d'Allen Ginsberg qu'il a rencontré au cours de ses années d'université a San Fransisco michael Mc Clure va devenir une figure du mouvement 'beat' et frequenter assidument la mythique six gallery il se partagera entre sa passion de la littérature , de la poesie et de la musique c'est lui qui convaincra Jim morisson de publier ses poèmes , mais le courant passera difficilement entre lui et le leader des Doors ,il se liera d'amitié avec l'organiste ray Manzarek et depuis 1988, McClure et Manzarek présentent des spectacles où la virtuosité d'improvisation de l'organiste sert la lecture de ses œuvres par le poète.
Brion Gysin (1916-1986) Minutes to go (avec Burroughs 1960) -
Gysin est connu pour avoir rédécouvert la technique du cut-up ( a l'origine crée par Tristan Tzara) et aura partagé cette découverte avec son ami William .S.Burroughs qui en fit une utilisitation Gysin a employé la technique du cut-up pour produire ce qu'il a appelé "poèmes permutés", dans lesquels une simple phrase était répétée plusieurs fois, avec les mots réarrangés dans un ordre différent à chaque réitération .Bron Gysin s'illustra également dans l'experimentation musicale et dans la peinture (il frequenta notamment Jackson Pollock le l'inventeur de l'action-painting.
Ken Kesey (1939-2001) vol au dessus d'un nid de coucou,(1962) - Volontaire pour l'esperimentation de drogues hallucinogenes Kesey va defibitivement consacrer sa vie a l'etude des paradis artificiels en tout genre (LSD ,psylocybine ;mescaline de son experience personnelle il tirera un roman mondialement celebre pour avoir etait porté a l'ecran par Milos Forman et interprété par Jack Nicholson en 1975. Kesey poussera l'esperience jusqu'a entreprendre en 1964 un voyage initiatique a travers les etats unis avec une bande d'allumés baptisés les Merry Pranksters , ( cette folle aventure sera relaté par Tom Wolfe dans electro kool -aid Acid test un livre resté fameux.)Meme si kesey est davantage une figure emblematique de la contre-culture psychédélique americaine que du mouvement beat a proprement parler il reste cependant associé au mouvement hippie de par son implication dans un certain mode de vie et une certaine philosophie de pensée.
Charles Bukowski (1920-1994) contes de la folie ordinaire (1967) journal d'un vieux degeulasse (1969) - au sud de nulle part ( 1973)- factotum (1975)
Evidemment Bukowski écrivain unique et qui ne peut laisser indifferent se réclame plus de la famile des Henry Miller ou de John fante de part son coté contestataire , incisif et désenchanté cependant on peut rattacher l'oeuvre de 'Buck' au mouvement Beat de par son non-respect des règles établies.c'est par ailleurs l'éditeur poete Lawrence Ferlinghetti co-proprietaire de la librairie city lights books (qui edita la plupart des ecrivains de la beat generation) qui publiera le premier roman de Bukowski (journal d'un vieux degueulasse ).Finalement ce grand auteur tourmenté et atypique obtiendra une reconnaisance tardive (adaptations cinématographiques par marco Ferreri et Barbet Schroeder) En France ou il jouit d'un statut d'auteur culte il entrera dans la memoire collective a la suite d'un mémorable numero d'Apostrophes en 1978 ou il quitte le plateau ivre mort .Son mode de vie autodestructeur (consommation d'alcool suicidaire) le conduira lentement a la mort au milieu des années 90.
18:40 Publié dans Culture, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
01/09/2006
Howl d' Allen Ginsberg manifeste historique et cri de colère
Un grand texte se doit d'avoir un titre génial. Il en va ainsi du poème, absolument «culte», d'Allen Ginsberg, Howl, qu'on traduirait par «hurler» ou «mugir».
Un cri de rage, qui ne retombera pas de sitôt dans le silence ,Clamée pour la première fois à la Six Gallery de San Francisco le 13 octobre 1955, cette virulente critique du rêve américain sidère son auditoire. Un choc, surtout qu'a cette époque les lectures publiques de poésie étaient de véritables évenements artisitques au même titre que les concerts de folk ou de jazz.
Comme le symbole de la révolte à venir d'une certaine jeunesse américaine antimilitariste, qui découvrait l'étrange Allen Ginsberg et ses drôles de copains, pionniers du mouvement beatnik , Jack Kerouac, Neal Cassady ou William S. Burroughs compagnons décadents avec lesquels Ginsberg expérimente drogues diverses de la benzédrine a la marijuana, ainsi que le sexe sans tabou. Auprès de ses nouveaux amis , Ginsberg découvre l'homosexualité et fréquente les bars gays de Greenwich Village.
Ginsberg qui était Shivaiste (Dieu hindou de la destruction ,de la fécondité et du cannabis) est toujours considéré comme la 'pape ' de la beat-génération et reste une veritable icône hippie.
il était le fils d'un poète et d'une mère militante communiste enfermée tôt dans un hôpital psychiatrique ,elle y mourra quand allen aura 30 ans et il composera a sa mémoire Kaddish un poème inspiré de la prière pour les morts dans la religion juive .
Les colloques et conférences d'Allen ginsberg ont très vite attiré partout a travers le monde des milliers d'admirateurs et de curieux et tout au long de sa vie l'artiste va défendre le droit des homosexuels ,la légalisation des drogues douces et l'experimentation du LSD.
Politiquement il aura combattu contre la guerre au le viet-nam et s'est dréssé contre les regimes totalitaires (Chine - Cuba -U.R.S.S) choissisant de prôner l'amour ; liberté et découverte de soi-même et des autres.
Howl ,son manifeste historique d'une esthétique révolutionnaire et totalement nouvelle , a pris figure d'un texte politique et social tant pour les initiés comme pour le public plus large.
Le teste est divisé en trois parties et s'ouvre sur ces mots: «J'ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés hystériques nus,/ se traînant à l'aube dans les rues négresses à la recherche d'une furieuse piqûre,/initiés à tête d'ange brûlant pour la liaison céleste ancienne avec la dynamo étoilée dans la mécanique nocturne.» S'ensuit une série de propositions lyriques et provocatrices, introduites dans le premier tiers par des pronoms relatifs, chantant les paradis artificiels, la critique politique ou la liberté sexuelle, avec mots fort incorrects pour l'époque.
La syntaxe et les images, ainsi isolées, peuvent dérouter, mais les mots si possible «hurlés» prennent à l'oreille une ampleur proche du meilleur du free jazz (né à peu près à la même époque). Malgré (ou à cause de) la beauté sauvage de l'écriture de Ginsberg, certains crient alors au loup. L'évocation des sujets abordés vaut à Ginsberg la saisie des livres par le service des douanes et la police de San Francisco. Il écope d'un procès pour obscénité, digne des déboires de Flaubert, Baudelaire ou plus proche de nous Houellebecq. je vous propose de découvrir ou de relire ce brûlot qui peut parfois vous sembler sans queue ni tête mais qui plus de 50 ans apres sa parution reste d'une violence inouie et qui aujourd'hui encore n’a rien perdu de sa fureur et de sa puissance verbale.
J’ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés hystériques nus,
se traînant à l’aube dans les rues nègres à la recherche d’une furieuse piqûre,
initiés à tête d’ange brûlant pour la liaison céleste ancienne avec la dynamo étoilée dans la mécanique nocturne,
qui pauweté et haillons et oeil creux et défoncés restèrent debout en fumant dans l’obscurité surnaturelle des chambres bon marché flottant par-dessus le sommet des villes en contemplant du jazz,
qui ont mis é nu leurs cerveaux aux Cieux sous le Métro Aérien et vu des anges d’Islam titubant illuminés sur les toits des taudis,
qui ont passé à travers des universités avec des yeux adieux froids hallucinant l’Arkansas et des tragédies à la Blake parmi les érudits de la guerre,
qui ont été expulsés des académies pour folie et pour publication d’odes obscènes sur les fenêtres du crène,
qui se sont blottis en sous-vêtements dans des chambres pas rasés brûlant leur argent dans des corbeilles è papier et écoutant la Terreur à travers le mur,
qui furent arrêtés dans leurs barbes pubiennes en revenant de Laredo avec une ceinture de marihuana pour New ‘rbrk,
qui mangèrent du feu dans des hôtels à peinture ou burent de la térébenthine dans Paradise Alley, la mort, ou !eurs torses purgatoirés nuit après nuit,avec des rêves, avec de la drogue, avec des cauchemars
qui marchent, l’alcool la queue les baises sans fin, incomparables rues aveugles de nuage frémissant et d’éclair dans l’esprit bondissant vers les pôles du Canada,
,qui s’enchaînèrent pleins de benzédrlne sur les rames de métro pour le voyage sans fin de Battery au Bronx jusqu’à ce que le bruit des roues et des enfants les firent redescendre tremblants
qui errèrent et errèrent en tournant à minuit dans la cour du chemin de fer en se demandant où aller, et s’en allèrent sans laisser de coeurs brisés,
qui allumèrent des cigarettes dans des wagons à bestiaux wagons à bestiaux wagons à bestiaux cahotant à travers neige vers des fermes désolées dans la nuit de grand-père,
qui au Kansas étudièrent Plotin Poe Saint Jean de la Croix la télépathie et la cabale hep parce que le Cosmos vibrait instinctivement à leurs pieds,
qui se sont esseulés le long des rues de l’idaho, cherchant des anges indiens visionnaires,
qui ont pensé qu’ils étaient seulement fous quand Baitimore luisait en extase surnaturelle,
qui ont sauté dans des limousines avec les Chinois de l’Oklahoma sous l’impulsion de la pluie de minuit
qui flénèrent affamés et tout seuls dans Houston cherchant du jazz sexe, soupe, suivirent l’Espagnol brillant pour converser au sujet de l’Amérique et de l’Eternité, tèche sans espoir, et ainsi embarquèrent pour l’Afrique,
qui disparurent à l’intérieur des volcans mexicains ne laissant derrière eux que l’ombre des blue-jeans et la lave et la cendre de poésie éparpillée dans la cheminée de Chicago,
qui réapparurent sur la Côte Ouest enquêtant sur le F.B.l. en barbe et en culottes courtes avec de grands yeux de pacifistes sensuels dans leur peau sombre, distribuant des tracts incompréhensibles
qui hurlèrent à genoux dans le métro et furent traînés du toit en agitant génitoires et manuscrits,
qui se laissèrent enculer par des saints motocyclistes et hurlèrent de joie,
qui sucèrent et furent sucés par ces séraphins humains, les marins, caresses d’amour atlantique et caraïbe,
qui baisèrent le matin et le soir dans les roseraies et sur le gazon des jardins publics et des cimetières répandant leur semence à qui que ce soit jouisse qui pourra, que secouèrent des hoquets Interminables en essayant de rigoler mais qui se retrouvèrent en sanglots derrière la paroi du Bain Turc quand l’ange nu et blond vint les. percer avec une épée,
qui perdirent leurs boys d’amour à trois vieilles mégères du destin la mégère borgne du dollar hétérosexuel la mégère borgne qui cligne de l’oeil dans la matrice et la mégère borgne qui ne fait rien d’autre de rester assise sur son cul et de couper les fils d’or intellectuels du métier à tisser de l’artisan,
qui copulèrent en extase et insatiables avec une bouteille de bière une fiancée un paquet de cigarettes une bougie et tombèrent du lit et continuèrent le long du plancher et dans le couloir et s’arrêtèrent au mur évanouis avec une vision de vagin et de jouissance suprême éludant la dernière éjaculation de conscience.
qui sucèrent le con d’un million de filles tremblantes dans le soleil couchant, et ils avaient leurs yeux rouges au matin mais prêts è sucer le con du soleil levant, étincelant des fesses dans les granges et nus dans le lac,
qui sortirent draguer à travers le Colorado dans des myrlades de voitures de nuit volées, NC héros secret de ces poèmes-cl, baiseur et Adonis de Denver - joie à sa mémoire d’innombrables balsages de filles dans des terrains vagues et dans la cour des restaurants, dans les rangées boiteuses de cinémas, au sommet des montagnes dans des caves ou avec des serveuses maigres dans des soulèvements familiers de combinaison solitaire au bord de la route et joie spécialement aux solipsismes et aux Toilettes secrètes des stations-service et aussi dans les ruelles de la ville natale et qui se dissolvêrent dans de vastes cinémas sordides, furent tranférês en rêve et se réveillèrent sur un brusque Manhattan
Allen Ginsberg 'Howl ' (extrait)
14:00 Publié dans arts, Culture, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
16/02/2006
Le festin nu (William Burroughs)
Je me suis éveillé de la maladie a l'âge de 45 ans , calme , sain d'esprit et relativement sain de corps si j'excepte un foie affaibli et ce masque de chair d'emprrunt que portent tout ceux qui ont survecu au mal.
Ce mal , c'est ce qu'on appelle la toxicomanie ,j'en ai été la proie pendant quinze années durant.
Sont toxicomanes tout ceux qui s'adonnent a la drogue ou came , terme d'argot générique s'appliquant a l'opium et a ses dérivés y compris les produits synthétiques.
J'en ai fait usage sous toutes ses formes : héroine , morphine , Dilaudide ;Encodal , Pantopan ? opium ,méthadone,palfium,je l'ai fumée , avalée , reniflée , injectée dans le réseau veines -peau-muscles , ou absorbée en suppositoires.
La seringue hypodermique n'est pas esentielle , qu'on renifle la came ou qu'on la fume , qu'on la mange ou qu'on se l'enfonçe dans les fesses le résultat est toujours le même ,on devient toxicomane c'est a dire prisonnier.
quant je parle de toxicomanie j'exclut ceux qui font usage du kif , de la marijuana , ou tout autres sous produits du haschish , de la mescaline , de l'ayahuasca , de l'acide lysergique ou L.S.D , des champignons sacrés et de toutes les drogues hallucinogènes.
Rien ne prouve que ces stupéfiants créent un état de sujétion ou de toxicomanie ,leur action étant a l'opposé de celle de l'opium et de ses dérivés.
C'est le zèle de diverses brigades de stupéfiants aux Etats-Unis comme ailleurs qui a engendré la confusion déplorable de ces deux catégories de drogues.
La came est le produit idéal , la 'Marchandise ' par excellence , nul besoin de boniment pour la séduire l'acheteur ;il est prêt a traverser un égoût en rampant sur les genoux pour mendier la possibilité d'en acheter car le trafiquant ne vend pas son produit au consommateur il vend le consommateur a son produit.
William Burroughs -le festin nu (1959- Introduction)
01:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)