30/03/2016
Fuck America ( Edgar Hilsenrath 1980)
Ce Livre n est pas politiquement correct
Ce livre ne ressemble a aucun autre
Ce livre est un chef d œuvre d' humour décalé qui passe du rire aux larmes avec une sincérité et un sens du caustique époustouflant
Ce livre est l 'autoportrait sans concession de l 'auteur lui meme baptisé ici Jakob Brodsky juif allemand rescapé du ghetto et qui débarque dans les rues du new York des années 50
Personnage hors du commun revenu de tout Brodsky est semi clochard , fainéant , obsédé , alcoolo , crasseux mais débrouillard comme personne
Malgré cette existence minable, il nourrit un grand projet qui lui permet de ne pas devenir fou : un roman sur le ghetto pendant la guerre, un roman qu’un Juif excentrique lui suggère d’intituler " Le Branleur "
Quelque part entre le Harry Black de Hubert Selby Jr ( Last exit to Brooklyn) l'Ignatius de John kennedy Toole (la conjuration des imbéciles) et l'Arthuro Bandini de John Fante le personnage hallucinant et halluciné de Brodsky règle a la fois ses comptes avec son douloureux passé et aussi avec une Amérique bien pensante et qui avait refusé d 'accueillir ses parents en 1938
Un Livre a la fois féroce et outrancier mais qui sait devenir bouleversant , un auto portrait cynique qui ne respecte ni règles ni codes de conduite
un "Fucking Book" a lire de toute urgence
extraits choisis
"J'ai compris qu'il ne suffit pas de survivre. Survivre n'est pas assez. J'ai aussi compris que la naissance de chaque être est en même temps sa condamnation à mort, et je me demande quel sens cela peut avoir"
"je passe en traînant les pieds devant la file des hommes qui pissent. Je fais gaffe de ne pas glisser sur le sol crasseux. Manquerait plus que je me brise la nuque ici , moi, Jakob Bronsky, qui ai survécu à la guerre"
"Ce matin-là, je n’arrivais pas à calmer ma bite. A la maison, j’ai pris une douche froide illico. Ça n’a servi à rien. J’ai pensé à Auschwitz. En vain"
"Je ne sais pas pourquoi, les jobs, ça ne marchait pas. Soit on me virait au bout de quelques heures, soit je gagnais si peu que le lendemain je n'y retournais même plus."
"vous écrivez un livre?"
"J'écris un livre."
"Sur la vie dans le ghetto?"
"Sur la vie dans le ghetto."
"Sur l'hécatombe?"
"Sur l'hécatombe."
"Sur le désespoir?"
"Sur le désespoir."
"Ecrivez-vous aussi sur l'espoir?"
"J'écris aussi sur l'espoir."
"Rien d'autre?"
"Rien d'autre... sauf la solitude que chacun de nous porte en lui. Moi compris."
06:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
Écrire un commentaire