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15/12/2015

Le Danemark a t 'il sauvé Céline

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Parmi les personnages officiels du gouvernement de Vichy ;les militants ;les journalistes de radio Paris et les membres de la Milice qui composaient la colonie française réfugiée à Sigmaringen au Danemark se trouvait l’un des plus grands écrivains de l’histoire : Louis -Ferdinand Céline.

Le dimanche 16 décembre 1945 le quotidien danois "Politiken" titrait "un nazi se cache à Copenhague".

Dès le lendemain l’écrivain était écroué sur ordre du chef de la légation de France au Danemark.

Depuis septembre 1944 le C.N.E (comité national des écrivains) dirigé par les principaux écrivains de la résistance (Camus,Sartre,Mauriac,Malraux ) avait publié une liste noire des écrivains discrédités.

En tête de cette liste figurait Céline en compagnie d’Henry de Montherland.

En janvier 45 les œuvres des auteurs discrédités furent retirées des rayons des libraires et renvoyées aux éditeurs.

Celui qui avait pris la fuite en mars 45 alors que la défaite allemande ne faisait plus aucun doute échappa donc à l’épuration officielle qui frappa notamment Brasillach et Suarez tous deux condamnés à mort et fusillés.

Les deux "chefs-d’œuvre" incontestables de la littérature que sont Mort à Crédit et Voyage au bout de la nuit ne peuvent hélas, pas faire oublier les pamphlets violents (bagatelle pour un massacre , les beaux draps ou encore l’école des cadavres) dans lesquels Celine dénonce tour à tour le communisme, le nationalisme , la démocratie et surtout les juifs et si Drieu de La Rochelle autre grand auteur discrédité avait préféré le suicide en Mars 45 Celine lui choisit l’exil.

L’extradition de l’écrivain fut retardée car le ministre danois des affaires étrangères du Danemark désirait obtenir des précisions sur les charges retenues contre Céline et l’affaire resta en suspens jusqu’au début de l’année 1947.

En février 47, l’écrivain affaibli, malade fut transporté à l’hôpital national de Copenhague où il resta quatre mois avant d’être libéré sur parole.

Le docteur Destouches (véritable nom de Céline ) convaincu d’être assassiné -s’il revenait sur sa terre natale- resta au Danemark jusqu’à l’été 1951. Par ailleurs les tribunaux français l’avait condamné par contumace à un an de prison ferme, 50.000 francs d’amende, à la confiscation de ses biens et la dégradation nationale.

Après la dissolution de la cour de justice en février 51 les tribunaux militaires jugèrent en appel les arrêts rendus en 49 en prenant en considération le statut d’ancien combattant de la grande guerre (au cours d’une périlleuse mission ou il s’était porté volontaire le docteur Destouches fut grièvement blessé et reçut la médaille militaire)

Céline rentra donc en France amnistié et finalement s’installa à Meudon où il reprit ses activités littéraires jusqu’à sa mort en 1961.

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