11/09/2016
Superfly Original Film Soundtrack (1972)
attention vous etes prévenu , voici un disque donc vous ne pourrez plus vous passer une fois qu'il aura fait sa place parmi les favoris de votre discothèque et j'envie tout ceux qui ne l'ont jamais encore mis dans leur lecteur car cet album absolument fantastique va les clouer sur place.
Enorme succès de la Blaxploitation , vendu a 1 million d'exemplaires et nommé 4 fois aux Awards en 1972 Superfly est bien davantage qu'une simple bande originale de film
On peut dire que son auteur Curtis Mayfield écrit ici une page de l'histoire de la musique black. rivalisant de génie avec James Brown , Isaac Hayes. ou Marvin Gaye.
Les deux singles qui en seront extrait 'superfly 'et surtout l'incroyable 'Freddie 's dead sont véritablement époustouflants.
Immense artiste soul et auteur de titres que l'on a déjà inscrits au panthéon de la musique Curtis Mayfield aura marqué son époque notamment avec son groupe 'the Impressions '
On se souviendra de ' It's all right ' , de 'keep on pushing '(qui servira de musique de ralliement pour le mouvement des droits civiques de martin Luther King ) et surtout de People get ready enregistré en 1965.
La carrière solo de Curtis Mayfield sera plus chaotique ; il réalisera des albums inégaux avant de livrer a la face du monde cette pure merveille de funk et de soul
Paraplégique suite a un accident survenue sur scene en 1990 (chute d'une rampe de projecteurs) il ne mettra pas fin a sa carrière mais ne se remettra jamais de ce terrible accident
Grand diabétique il sera amputé d'une jambe en 1998 et décèdera en 1999
Superfly fait partie des ces bandes originales qui marquent leurs époque , le film (une serie B)dans le cas présent est secondaire , reste cette bande son redoutable et fantastique , "groovy" et "funky" qui chaloupe et nous régale.
Curtis Mayfield - give me your love
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02/09/2016
Little Miss Sunshine (jonathan Dayton & Valerie Fris -2006)
Et la petite Olive Keener , 7 ans petite boulotte a lunettes d'Albuquerque , 25 ème et dernière candidate du concours californien de ‘Little Miss sunshine’ s’avance sur la scène , personne ne sait a cet instant précis ce qu’elle a secrètement préparée en cachette depuis des mois avec son grand-père , ni sa famille qui l'accompagne ,ni encore moins les spectateurs du concours et tous ensemble nous allons assister médusé le temps d’un ‘Super freak "déchaîné a l’explosion d’une Amérique décomplexée ,a la revanche de l’être ou plutôt du bien - être sur le paraître
Rien que pour cet épilogue rafraîchissant et jubilatoire Little Miss sunshine mérite d’être vu par tous .
A la fois film d’auteur et véritable comédie qui flirte parfois avec le burlesque Little Miss Sunshine s’inscrit dans la lignée de films comme ‘the Full monthy ‘ ou encore ‘priscilla ,folle du désert ‘
Les comédiens sont tous formidables mais il convient de mentionner Steve Carell acteur dont la présence et la puissance comique indéniable nous rappelle par moment Peter Sellers , Jim Carrey ou Jacques Tati , ici dans le rôle de Frank , homosexuel suicidaire , spécialiste de Proust il compose un personnage irrésistible de délicatesse et d’humour.
A ses cotés Paul Dano(Dwayne) l’adolescent silencieux volontaire et qui avoue détester le monde entier y compris sa propre famille est également une vraie découverte .
Réalisé par Jonathan Dayton et Valérie Fris le couple (a la ville) s’est illustré auparavant dans la réalisation de clips vidéos pour R.E.M , Oasis ou encore les Red Hot Chili Peppers , ce passage au long métrage (il leur a fallu 8 ans pour mener a terme leur projet) est une réussite complète.
Il est évident que le public chavire de bonheur face a cette chronique douce amère , road movie thérapie et portrait croustillant d’une certaine Amérique dans la laquelle il est beaucoup question d’ambition , de gagnants , de perdants mais dans lequel au bout du compte les ‘Losers ‘ ne sont pas ceux qu’on attendait ;les dialogues ciselés font mouche (le film est a voir évidemment en V.O) ,la mise en scène est simple , sans fioriture et laisse la part belle aux comédiens qui incarnent cette famille Keener totalement déjantée une famille qui bien qua la limite de l’irresponsabilité reste de bout en bout attachante et humaine.
12:59 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
Pelé , Naissance d'une legende (Jeff & Michael Zimbalist - 2016)
Sorti en aout 2016 directement en DVD (c'est rarement bon signe) Le Biopic sur Pelé ne fera pas date malgré de bonnes intentions évidentes.
La tâche était immense voire insurmontable et même si le film se concentre sur l'enfance du roi Pelé jusqu'à la coupe du monde 1958 en Suède (remportée 5 a 1 par le Brésil ) l 'ensemble est d'un niveau très moyen et cela pour de multiples raisons
Soyons bon public et avouons que la première partie peut s'avérer séduisante (les favelas, l 'enfance) , la seconde , en revanche ( des que le jeune Pelé quitte sa famille et son village pour intégrer le club De Santos puis l 'équipe nationale du Brésil) est d'une nullité confondante
Inévitables clichés ,vision du football totalement irréelle a tel point que par moment Pelé n 'est plus un joueur de football mais une bête de foire , un artiste de cirque , a trop vouloir en faire dans le spectaculaire (ralenti a l 'appui) les scènes de stade et de match frôlent (de très près) le ridicule d'autant plus que le duo de réalisateurs filment tout ca avec peu de conviction et un manque de passion évident.
Le choix des acteurs peu paraître surprenant, les autres joueurs de l'équipe sont de toute évidence trop âgés ( sans doute pour renforcer le coté précoce de Pelé) on a parfois l'impression qu'il sont tous trentenaire ou davantage .
Un langage footballistique totalement inapproprié (les scènes de vestiaires ou d'entrainement c'est a se tordre de rire )
le discours abusif autour de la Jinga ( ca sort d'où? ) le film nous présentant ca comme un "truc " de sorcier , un fluide magique presque spirituel alors que c'est tout simplement "le foot des rues " "le foot des plages " avec ses acrobaties et sa gestuelle héritée de la capoeira
le réalisateur qui utilise en fil rouge la défaite du Brésil chez lui contre l 'Uruguay en coupe du monde 1950 et le traumatisme qui suivit cette défaite historique (ils ont remis ca en 2014 éliminés 7 a 1 par l'Allemagne en demi finales ) essaie tant bien que mal de politiser et de donner un peu de matière et une approche patriotique a son film mais en vain l 'ensemble reste tiède sans âme , sans ferveur
Malgré une prestation sympathique des deux acteurs interprétant Pelé (enfant puis adolescent) il manque incontestablement a ce Biopic de la magie, de la passion.
et puis franchement un Biopic sur Pelé sans la langue brésilienne quel invraisemblable gâchis!
Pelé investi personnellement dans la production de ce film a clairement manqué de vista ,le film a l 'image de son "caméo" d'une vingtaine de secondes (peu subtil ) est lourd et sans grand interet
03:08 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
21/08/2016
Que le spectacle commence ( Bob Fosse 1979)
Musical, oui, déroutant évidemment , et c'est bien ce qui peut poser problème pour totalement entrer dans le scenario orchestré ( de main de maitre) par le génial Bob Fosse encore auréolé du triomphe de 'Cabaret 'et de sa pluie d'oscars en 1972
Ici le message est clairement autobiographique puisque le héros, un chorégraphe célèbre (Roy Scheider qui s'est carrément fait la tête de Bob Fosse...), est en train de mourir.
Face a la mort et pour la representer Bob Fosse choisit Jessica Lange , ange mystérieux tout de blanc vétu et c'est devant elle et au travers de scenes paralleles au scénario que Joe Giddeon notre choregraphe fait le bilan de sa vie.
Il a trompé les femmes , il s 'est montré mauvais pere, mauvais mari , il a souvent été injuste et cruel , il s'est beaucoup trompé lui-même, il a couru, hurlé , pesté jusqu'à l'épuisement mais au final qu'en restera t'il ? Oui clairement ! cette question existentielle qui ronge le heros est bien le veritable sujet du film de Bob Fosse.
le film qui aurait tres bien s'apeller '' que le spectacle s'achève "est une Critique acerbe non déguisée du show-biz à l'américaine et un portrait fascinant d'un personnage hors du commun mais en définitive simple mortel
Bob Fosse nous propose dans son film des séquences aussi étincelantes que morbides comme celle , où Joe Gideon, dans le coma, contemple son double en train de tourner des séquences oniriques avec les trois amours de sa vie : sa femme, sa maîtresse et sa fille. car ne nous y trompons pas..... le vrai et seul personnage du film n' est en réalité que LA MORT elle même.
La séquence finale sur fond d'un vieux standards ("bye bye love" des Everly Brothers) reste un modèle du genre
Le film qui a remporté la Palme d'or à Cannes en 1980 reste a ce jour un temoignage sans concession du milieu artistique du monde du spectacle.
Bourreau de travail jusqu'à l'épuisement Bob Fosse son metteur en scènes réalisera encore un film en 1980 (Star 80) puis va mourir d'une crise cardiaque en 1987
14:24 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
29/07/2016
Hollywood ending ( Woody Allen - 2002)
.
Heureusement les francais existent !
Qui d'autre que Woody Allen pouvait glisser pareille réplique dans un film ? .
Lui seul et personne d'autre évidemment et quelle délicate et amusante façon de remercier le public français qui l'a toujours suivi tout au long de sa longue carrière cinématographique
La France aime Woody Allen et Woody Allen le lui rend bien et même lorsqu'il fût violemment critiqué outre atlantique le public (et les critiques) français ne l'ont jamais laché.
Dans Hollywood Ending Woody Allen interprètre le personnage de Val Waxman ,réalisateur de cinéma névrosé et hyponcondriaque un peu tombé dans l’oubli et qui se voit offrir la mise en scène d’une super production hollywoodienne
A peine s’est-il engagé a réaliser le film que Val Waxman perd brutalement la vue.
Finançièrement au bout du roulerau Val Waxman veut tout de même honorer ses engagements et sur les conseils de son imprésario il va tenter de réaliser le film avec ...les yeux d’un autre (qui partagera avec eux le lourd secret) .
Cette énorme supercherie se fera bien entendu a l’insu des comediens , techniciens et producteurs.
Evidemment le résultat sera catastrophique et la sortie du film va donner lieu a une pluie de critiques cinglantes sauf en France ou le film enflammera public et critiques (d’ou la fameuse petite phrase citée plus haut).
Dans le role de Waxman, Woody Allen s’en donne a coeur joie frolant parfois même la caricature a force de s’auto-parodier tandis qu’a ses cotés la jolie Téa Léoni ,dans le role de l’ex (personnage toujours important chez Woody Allen) et Kurt Russell dans le role du producteur californien et nouveau compagnon de Téa sont excellents.
Bien sûr dans Hollywood Ending il est question de cinéma mais le sujet du film 'dans' le film n'est que la toile de fond qui permet de développer les questions existentielles des personnages en général et de Val Waxman en particulier.
Ajoutons également que les dialogues sont épatants et drôles et qu'on passe un bon moment même si on est forçé de reconnaître qu’il ne s’agit pas d’un ‘grand’ Woody Allen mais plutot d’un ‘bon’ Woody Allen ce qui au bout du compte n'est déjà pas si mal .
12:23 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
24/07/2016
Victor , Victoria (Blake Edwards 1982)
Plus de trente ans se sont écoulées depuis la sortie de ce film extraordinaire que je n'avait jamais revu
c 'est désormais chose faite grâce a l insistance d'une amie cinéphile (que je remercie et qui se reconnaitra ) car revoir Victor, Victoria fut un pur moment de bonheur total ,une véritable cure de jouvence
inventif, drôle, émouvant , brillant Victor , Victoria est tout simplement un film éblouissant
Tout ici est merveilleux des décors superbes (merveilleuse reconstitution du paris des années 30) ,des dialogues hilarants, des situations comiques , de l 'humour noir, des situations cocasses et burlesques , des costumes , et des performances d'acteurs de haute volée oui dans cette comédie irrésistible tout est parfait!
Julie Andrews déjà dans toutes les mémoires depuis " mary Poppins "(1964) et "la mélodie du bonheur "(1965) livre ici une performance inoubliable
le réalisateur Blake Edwards , son mari dans le privé lui offrant ici un rôle qui la fera entrer définitivement dans la légende .
Blake Edwards déjà célèbre en 1982 grâce a des bijoux comme 'diamants sur canapé (1961) , the party( 1968) , ou encore la saga des Panthère Rose ( il réalisera 9 films de 1972 a 1993 autour du personnage de l 'inspecteur Clouseau ) s 'essaye ici pour la première fois (avec talent) au film musical
ce coup d'essai s'avérant un coup de maitre Victor , Victoria s'installant dans le haut de la liste des comédies musicales les plus réussies
mais surtout c 'est l incroyable, légèreté et la surprenante modernité avec laquelle le sujet est ici traité en effet le thème de l 'homosexualité est abordé ici avec une facilité déconcertante
L'action se déroulant dans l’univers du cabaret et des travestis, il aurait pourtant été facile de présenter un humour caricatural basé sur des clichés faciles mais nous ne sommes pas ici dans La Cage aux folles (au demeurant très drôle) ni encore moins chez Chouchou (beaucoup moins drôle) et ici tout est subtil , tout est intelligent tout en restant très drôle
Que dire des personnages masculins du film qui aurait pu passer a la trappe tant le personnage de Julie Andrews occupe l espace?
Robert Preston qui interprète Toddy est tout simplement .....miraculeux c'est le mot juste , toutes ses scenes sont magiques et la d erniere releve de l'anthologie du cinéma
James Garner quant a lui interprète King Marchand avec une finesse et une classe naturelle
curieusement cette fois c'est le film qui aura précédé la comédie musicale qui sera crée en 1995 par Blake Edwards lui même, le film étant lui même le 'remake ' d'un film allemand des années 30 (Viktor und Viktoria)
Notons également un évident clin d'œil a l'inoubliable Inspecteur Clouseau (la panthère rose) avec le personnage burlesque du détective francais
Le film bien que nominé dans toutes les catégories principales fut malheureusement oublié des oscars (concurrence difficile avec le Gandhi de richard Attenborough et le rôle de Meryl Streep dans " le choix de Sophie" qui priva Julie Andrew inoubliable Victor et délicieuse Victoria d'un oscar plus que mérité
Victor ,Victoria est un Film thérapeutique qui fait passer le spectateur du rire aux larmes en un clin d'œil un film qui déborde d'émotions qui fait ....du bien et qui nous procure tant de bonheur que l'achat du DVD devrait être......... remboursé par la sécurité sociale .
12:05 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
25/06/2016
Edwige une icone au destin brisé (1958-2015)
Sa disparition a l 'automne dernier n 'a pas fait grand bruit
Oubliée de presque tout le monde celle que l 'on appelait Edwige est morte à Miami, où elle résidait depuis de nombreuses années a l 'âge de 58 ans figure de la nuit parisienne, mais aussi new-yorkaise, et icône punk des années 1980 , mannequin et chanteuse Edwige Belmore, aura brulé sa vie par les deux bouts et terminé son parcours sous le soleil de Floride dans un hôtel ou elle résidait en échange de petits travaux domestiques , de jardinage notamment)
Physionomiste au Palace, célèbre boîte de nuit parisienne des années 1980, elle avait été photographiée par les plus grands artistes dont Helmut Newton, Jean-Baptiste Mondino ou Pierre et Gilles.
le message twitter du 24 septembre 2015 de JP Gaultier a l 'annonce de sa mort parle de lui même , le couturier s'exprimant en ces termes "RIP Edwige Le plus bel ange platine jamais rencontré'
Au milieu des annees 70 coupant volontairement les ponts avec le douillet confort familial et fuyant une éducation stricte chez les sœurs, elle décide de bruler sa garde robe et de se raser la tète pour se fabrique un personnage qui ser sa nouvelle identité
Adoptant un nouveau look : pantalon d’équitation, hauts talons, chemise blanche, fine cravate et blouson de cuir. elle va devenir l icone absolue des années punk et post -punk et incarner l 'underground un peu a l'image d'une Eddie Segdwick icône warholienne de la factory disparue a 28 ans
Pendant des années elle va hanter telle une amazone le monde interlope des nuits parisiennes et telle un papillon de nuit va se consumer aux lumières des nuits de la capitale
Lesbienne assumée et revendiquée , qui intrigue autant qu'elle fascine on la retrouve dans divers domaines artistiques jamais totalement impliquée , toujours détachée
au cinéma on découvrira sa moue boudeuse dans le film de jean marie Perier ' Sale rêveur ' avec Dutronc et musicalement elle formera un duo culte avec le mystérieux Claude Arto ( disparu en 2013) au sein du groupe Mathématiques Modernes de 1979 a 1980 et fréquentera assidument la bande des Stinky Toys (Elli Medeiros Lio , Jacno)
Sa beauté androgyne et sauvage , et ses cheveux courts blond platine celle qu'on a baptisée la reine des punks avaient aussi attiré les grands couturiers comme Thierry Mugler ou Jean Paul Gaultier pour lesquels elle défilera souvent
On la retrouvera en couverture de Façade le magazine underground français, publié à Paris de 1976 à 1983. et inspire par Interview, le magazine américain créé par Andy Warhol
sur cette couverture elle rendra hommage au roi du pop art en lui déposant un baiser sur la joue
Exilée aux Etats -Unis pour des raisons sentimentales (elle tombe folle amoureuse de Patti Hansen ,l'épouse de Keith Richards et quitte tout pour la suivre ) Edwige deviendra une habituée de la boîte de nuit new-yorkaise le Studio 54, où elle fréquente Debbie Harry, la chanteuse du groupe Blondie, ,Bianca Jagger., Keith Haring , Jean Michel Basquiat , Andy Warhol , Grace Jones
Elle y retrouve une autre exilée , française Maripol styliste d'avant garde qui inventera bientôt le look qui fera de Madonna une Star planétaire
Agnes B lui confiera la première boutique new yorkaise et puis........ plus rien la disparition
Edwige disparaît totalement des écrans radars a l 'aube des années 2000
revenue brièvement en France pour la présentation en 2008 du film documentaire doublée une exposition ' des jeunes gens modernes ' qui retraçait les années post punk- new wave en France elle repartira vite dans son exil de Floride tentant de soigner une longue dépendance a l' héroïne
De centres de désintoxication en ashrams elle finira par se retrouver a la limite de la clochardisation ,on la dit folle , on apprend que désormais elle porte des longs cheveux bruns et qu'a l 'image De Daniel Darc vieux pote de défonce des nuits parisiennes elle a tatoué son corps de la tète aux pieds
l'accueil charitable que lui fera le Vagabond hotel ' a Miami lui sauvera la vie ce ne sera malheureusement que provisoire
la Une du magazine ' Facade '
Edwige (1976)
Edwige (2014)
Mathématiques Modernes - Disco rough
lien vers l 'expo ' des jeunes gens modernes (avril 2008)
22:07 Publié dans cinéma, Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
23/06/2016
Moon River ou la chanson ressuscitée
Cette courte chanson (a peine deux minutes) écrite par Johnny Mercer et composée par Henry Mancini originalement interprétée par Audrey Hepburn dans le film de Blake Edwards, Diamants sur canape en 1961. ) a une drôle d'histoire
récompensée par l'Oscar de la meilleure chanson originale en 1962 c'est aussi l'une des chansons les plus connues au monde et l' une des plus reprises ( on en compte plus de 1000 versions différentes de Paul Anka a Sinatra , de Dean Martin a Sarah Vaughan en passant par Streisand , Garland ou encore Ella Fitzgerald)
L'album enregistré par Henry Mancini paraît en 1962 sous le titre Breakfast at Tiffany's: Music from the Motion Picture mais curieusement la version Moon River chantée par Audrey Hepburn n’est pas incluse.
Sur les 11 titres qui composent l'album, figurent 2 versions de Moon River : la première est un mixage instrumental/vocal et interprété par des chœurs tandis que l’album s’achève sur la version Moon River Cha Cha
La version d’Audrey Hepburn n’est commercialisée qu’après son décès, en 1993, dans l’anthologie Music from the Films of Audrey Hepburn soit 32 ans apres la sortie du celebre film
Mancini a cependant toujours déplorer la qualité médiocre (en mono) de l 'enregistrement et regrettait de n'avoir pas ré enregistrer le titre avec Audrey Hepburn
Audrey Hepburn deja célébrée par des roles marquants ' vacances romaines (1953) 'Sabrina ' (1954) 'drôle de frimousse ( 1957) va trouver ici avec ' diamants sur canapé un rôle qui va la propulser vers un statut définitif d'icone internationale pourtant elle a bien failli de jamais endosser le personnage de l 'ingénue Holly Golightly
En effet Truman Capote qui avait ecrit la nouvelle en 1958 avait accepté l 'adaptation cinéma mais avait exigé que le role soit confié a Marylin Monroe car c 'est a elle que le romancier avait pensé en écrivant le court roman , le rôle fut proposé Kim Novak pour enfin aboutir avec le choix (évident aujourd'hui ) d 'Audrey Hepburn
Blake Edwards futur réalisateur culte ( 'la panthere rose' en 1963 ' , the party ' en 1968 ) va immortaliser pour l 'éternité ce moment de grâce suspendu ou Audrey Hepburn en deux minutes a peine , le temps de cette formidable balade romantique entre pour toujours dans notre inconscient collectif
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22/05/2016
L'homme qui tua Liberty Valance (John Ford 1962)
En 1962 John Ford a déjà tourné quantité de westerns dont certains sont passés a la postérité( "Rio grande " - "la prisonnière du désert "- "Alamo" ou encore ' la chevauchée fantastique " pour n'en citer que quelques uns)
il est le seul metteur en scène qui a raflé 4 fois l'oscar du meilleur réalisateur ( curieusement jamais pour un western) et il livre ici un film qui va devenir un classique absolu qui sera l'une de ses plus grandes réalisations car 'l'homme qui tua Liberty valance 'dépasse et de loin le cadre du simple western
Ford dresse avec ce film un portrait dur et cynique d'un ouest américain pauvre et surexploité son film est tout aussi social que politique
On y retrouve des thèmes cher au cinéma de Ford , la lutte contre les injustices ,la défense des opprimés et des vraies valeurs
Le noir et blanc (comme toujours chez Ford) est encore une fois lumineux et éblouissant et la réunion de deux légendes du cinéma James Stewart (le sénateur Ransom Stoddard) et John Wayne ( Tom Doniphon) est un véritable régal de cinéphiles
'L'homme qui tua Liberty Valance ' nous raconte au travers d'un astucieux flash back l'histoire d'un destin et d'une gloire bâtie sur un mensonge et dévoilé par John Ford dans une incroyable pirouette (un flash back dans le flash back et une sequence visible par le spectacteur sous un nouvel angle)
Le ( Faux) duel entre Stobbard et l'affreux Liberty Valance (Lee Marvin , parfait ) n'est évidemment qu'un prétexte , le vrai duel , la véritable opposition est ailleurs , c'est celle du bien contre le mal , celle de la loi des hommes contre celle des fusils , celle de la vérité contre celle du mensonge.
la dernière réplique de ce film éblouissant ( Celle du journaliste qui refuse de publier le véritable nom de l’assassin de Liberty Valance est devenue mythique « à l’Ouest, quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende.
le mot est juste c'est exactement ce qu'est ce film : LEGENDAIRE
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19/05/2016
La ruée vers l'or (Charles Chaplin 1925)
Difficile a croire mais c 'est une réalité , le Cinéma de Chaplin a 100 ans , les premiers courts métrages datant de 1914 , 'le Kid ' et ' l'opinion publique' ,premiers véritables films sont respectivement réalisés en 1921 et 1923
La ruée vers l'or date quant a lui de 1925; la trame de fond des aventures du célèbre vagabond étant cette fois les contrées froides de l'Alaska pendant la la ruée vers l'or des années 1896-1897 , une ruée vers l'or frénétique qui entraîna dans la région du Klondike une immigration massive ,une page d'histoire de l'Amerique qui inspira outre Chaplin pour ce célèbre film mais aussi l'ecrivain Jack London
ce film reste dans la filmographie de Chaplin l'un de ceux qui marque , non pas par la profondeur du message (on est encore bien loin du " dictateur' ou des 'feux de la rampe ')mais par les scènes d'anthologie gravées dans nos mémoires (la danse des petits pains ' 'la cabane en équilibre ' 'le repas de fortune avec les vieux godillots ' 'la danse de Chaplin et georgia dans le saloon ' tout cela reste encore merveilleux et magique malgré les années qui passent.
Mais au delà du perfectionnisme de Charlie Chaplin (les décors grandioses, les scènes retournées des dizaines de fois) ce film reste l'un des plus aboutis du cinéaste , véritable comédie romantique entre burlesque et mélancolie ce film sera encore pour son auteur l'occasion de montrer et de dévoiler son véritable message ;le combat éperdu d'une individualité dans une société égoïste et injuste
La ruée vers l 'or cache derrière le ton facile d'une joyeuse comédie burlesque une vraie critique décapante de la société américaine et bourgeoise de l'entre guerre
pour info préférez la version d'époque (1925) plutôt que la version sonoriséé (1942) éviter l'inutile version colorisée (1970) les chefs d'oeuvre n'ont pas besoin d'etre revus corrigés sonorisés ou encore moins colorisés
12:18 Publié dans cinéma, Culture | Lien permanent | Commentaires (0)
29/04/2016
Edie Sedgwick 'the poor little rich girl '(1943-1971)
Quand elle quitte la Californie ou elle est née en 1943 Edie Sedgwick est déjà une jeune fille riche et jolie , heritière d'une grosse fortune familiale ,elle est issue d'un milieu aisée du Massachusetts mais elle ne sait pas sûrement pas encore que son destin sera celui de devenir l'égerie du New York Underground en pleine explosion culturelle
après un début de carrière de mannequin elle croise en 1965 Andy Warhol et le déclic est immédiat ,Andy voit en elle son double féminin et il l'a prend sous son aile .
C'est pourtant elle qui va donner a l'artiste timide et compléxé le goût des soirées mondaines et des grandes fêtes ,ensemble ils vont tourner de nombreux films entre 1965 et 1966 ( Kitchen -beauty# 2 -Chelsea girls -Poor little rich girl) et elle va devenir très rapidement un mythe et une légende de la décadence rock'n roll de son époque.
Sublime, décadente, imprévisible ,autant que colérique et lunatique elle va régner sur un New-York qu'elle va mettre a ses pieds. Reine absolue et incontestée de la 'Factory ' Warholienne elle pose aussi pour 'vogue' ' Life ' et collectionne les coiffures , Brune , blonde, cheveux longs , cheveux courts, ébourrifée ,peignés elle est a chaque fois renversante de classe et de beauté
"la pauvre petite fille riche" comme l'appelait Andy Warhol claque son héritage sans compter et de quelle manière ! ( champagne , limousines , cocaïne ,vodka , dîners aux plus grandes tables new yorkaises ) elle est partout ou on fait la fête , dans tous les lieux branchés et tout le monde l'adore , elle laisse des pourboires monstres aux chauffeurs , aux barmans aux serveuses, aux taxis , elle vit dans un appartement sur la cinquième avenue et se fait livrer du caviar par traiteur mais pourtant elle laisse les ordures s'entasser dans toutes les pièces et ne fait jamais le ménage et ce sont les amis se dévouent pour lui assurer un minimum d'hygiène.
Elle fréquente la jet-set mais on la retrouve aussi dans les quartiers louches ou elle se fait déposer en cadillac avec chauffeur , elle fréquente autant les grands artistes que les travestis chers a Warhol et les plus gros paumés du pavé new yorkais font partie intégrante de sa cour quotidienne au même titre que tout le gratin mondain et superficiel de New York
Lou Reed compose pour elle 'femme fatale' qui sera sur le premier album légendaire du velvet underground (produit par Warhol) et Dylan va tomber fou amoureux d'elle (just like a woman ' lui serait parait il dédié)
Les mélanges alcool -amphétamines -barbituriques cocaïne et bientôt héroïne mettent son organisme a rude épreuve , elle s'endort plusieurs fois cigarette aux lèvres et provoque plusieurs fois des incendies dont celui de l'hotel Chelsea , haut lieu mythique de la culture underground.
Une anecdote résume lé délire de son mode de vie ahurissant ."elle avait au doigt un saphir de 25.000 dollars mais la pierre tombait sans cesse de la monture ,excédée de devoir une fois de plus le remettre en place Edie l'enfonça a coups de talons dans le parquet en bois de la boite de nuit ou elle se trouvait ce soir la" .
En juillet 1971 Edie épouse Michael Post mais elle meurt dans son sommeil d'une insuffisance respiratoire le 15 novembre de la même année.
le film "Ciao Manhattan" sorti quelques mois après sa mort lui rend hommage ,réalisé par John Palmer et David Weisman elle y interprète son propre rôle au coté de Warhol (le tournage avait débuté en 1967 mais du être interrompu pour diverses raisons)
13:15 Publié dans cinéma, Culture, divers, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edie sedgwick
16/04/2016
Une femme sous influence (John Cassavetes -1975)
"Une femme sous influence " est un film admirable , réalisé par l'immense John Cassavetes qui semble être touché par la grâce lorsqu'il filme sa compagne Gena Rowland (voir également le très touchant 'Opening night'-1978) l'actrice est carrément sublime dans ce film bouleversant et intense. Le film est construit autour d'un couple a la dérive l'homme incarné par Peter Falk (étonnant a un point que l'on regrette qu'il se soit consacré presque exclusivement a la télévision) et son épouse Mabel (Gena Rowland) femme au foyer névrosée et tourmentée qui sombre peu a peu dans une dépression proche de la folie.
le film est dur et sans concession et l'affrontement terrible entre Mabel et son mari est admirablement orchestré par un Cassavetes qui touche ici a l'essentiel .
Forcement "une femme sous influence se situe a des années lumières des chroniques familiales de la vie quotidienne que l'Amérique nous montre habituellement pourtant il nous touche par sa justesse , sa sensibilité et sa fragilité.
Derrière la névrose ;derrière les cris ,les larmes ,la colère , Cassavetes nous montre l'amour ,la tendresse et toute la beauté de l'espoir .
Il y a dans ce film intense et habité l'une des plus belles interprétations de femme de toute l'histoire du cinéma , dire de Gena Rowland epouse du génial Cassavetes a la ville) qu'elle est excellente dans le rôle de Mabel serait lui faire insulte , elle s'y révèle lumineuse et sublime et son interprétation époustouflante se pose pour toujours comme une référence cinématographique.
"Une femme sous influence "est une oeuvre véritablement essentielle , une façon de concevoir le cinéma différemment , outre la réunion et l'osmose d'un immense réalisateur et d'une actrice de légende c'est un film authentique sur le couple et sur l'amour.
16:40 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : une femme sous influence, john cassavetes, gena rowland, peter falk
15/04/2016
I Shot Andy Warhol (Mary Harron - 1996)
Nous sommes en 1996 et Andy Warhol ,le pape du pop est mort depuis bientôt dix ans lorsque sort sur les écrans de manière quasi confidentielle et dans le circuit des films indépendants ce film réalisé par Mary Harron et qui porte ce curieux titre 'I shot Andy Warhol' .
Dans ce film qui mérite d'être redécouvert il n'est finalement que peu ou pas question de Warhol et bien que magnifiquement interprété par Jarred Harris l 'histoire est essentiellement basée sur la vie de valerie Solanas artiste underground américaine et militante gauchiste et qui fut une pionnière du féminisme radical .
Solanas écrivit une pièce 'up your ass ("Lève ton cul!) en 1966 puis rédiga un pamphlet baptisé le manifeste S.C.U.M ,un brûlot ou elle imaginait une société sans hommes et dans laquelle les femmes prendraient le pouvoir .
Marginale et lesbienne ,droguée, et a demi folle Solanas fréquentât d'abord l'entourage hétéroclite de Warhol et tentât de convaincre l"artiste de produire sa pièce , devant les réticences puis le refus de ce dernier elle finit par tenter de le tuer le 3 juin 1968.
C' est autour du personnage fantasque et schizophrène de Solanas que le film est donc construit et c'est la sa force principale car Lili Taylor l'actrice qui incarne Solanas est tout simplement époustouflante.
Elle est le moteur de ce film qui est non seulement le témoignage d'une époque artistique et politique trépidante mais aussi le portrait d'un New-York bouillonnnant , riche en personnages marginaux décalés (artistes , comédiens , drag queens , musiciens ,poètes ) .
Outre Lili Taylor et Jarred Harris tout deux épatants signalons l'incroyable performance de Stephen Dorff ,étonnant dans le rôle de Candy Darling le célèbre transsexuel proche de Warhol ainsi que l'impeccable prestation de Martha Plimpton qui incarne Stevie .
"I shot andy Warhol fut curieusement négligé lors de sa sortie française en 1996 et ne dépassa pas le cercle des petits films indépendants .
c'est évidemment regrettable car il s'agit un film formidable et intéréssant .
C 'est également la première réalisation de Mary Harron qui se fera véritablement connaître en adaptant en 2000 le sulfureux "american psycho" de Bret Easton Ellis
C'est aussi en 1996 que David Bowie fut choisi pour interpréter Warhol dans "Basquiat ' le film réalisé par Julian Schnabel , film qui n'obtint pas non plus un grand succès malgré une couverture médiatique plus importante.
Enfin un petit mot sur la bande son plutôt inégale (pas un titre du velvet underground Grrrr!!!!! , mais néammoins quelques petites merveilles " Walk on by de dionne Warwick ' 'the more I see you ' de Chris Montez " do you believe in magic ' des 'Lovin' spoonful" ainsi que des chansons issues du répertoire d'artistes divers ( Wilco ' R.E.M - Love - Luna)
01:55 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andy warhol, lili taylor, mary harron
08/04/2016
Le Parfum ,Histoire d'un meurtrier (Tom Tykwer-2006)
Avant d’être un long-métrage Le Parfum est un roman de l'écrivain allemand Patrick Süskind écrit en 1985. Son titre complet est Le Parfum, histoire d'un meurtrier .
En 30 ans, ce best-seller a été traduit en 45 langues et vendu à 150 millions d'exemplaires. Patrick Suskind a longtemps hésité a confier l’adaptation du « Parfum » au cinéma il aurait souhaité que ce soit Stanley Kubrick qui l’adapte mais le projet n’aboutit pas , successivement Martin Scorsese , Ridley Scott , Milos Forman et Tim Burton s’y intéressèrent mais toujours sans résultat . Et soudain en 2006 contre toute attente Suskind accepte de ceder les droits et c'est a Tom Tykwer ,un réalisateur allemand que va incomber la (trés) lourde tâche de porter a l'écran ce livre fulgurant qui a atteint depuis toutes ces années un statut de livre-culte.
L'ampleur de la tâche semblait pour beaucoup insurmontable ; le roman ayant la réputation d'être totalement inadaptable aussi il faut en tenir compte dans le jugement porté au regard du film. L'adaptation est plutôt fidèle et le personnage énigmatique de Jean Baptiste Grenouille est interprété avec beaucoup de justesse par Ben Whishaw , jeune comédien britannique (qui parait-il aurait été préféré a Orlando Bloom ou a Johnny Depp ?) tandis que les rôles secondaires sont confiés a Dustin Hoffman (le parfumeur Baldini) et Alan Rickman (Antoine Richis) .
Même si certaines scènes sont a mon sens trop volontairement 'tape a l'oeil ' ,en particulier le début qui frise le film 'gore 'a force de vouloir insister sur les conditions épouvantables de la vie du peuple au XVIII éme siécle le film est une brillante reconstitution de la vie incroyable d'un personnage aussi mysterieux que cruel , aussi incompris que solitaire .
Le destin de Grenouille l'enfant de nulle part survivant des bas-fonds l'enfant qui n'avait pas d'odeur mais qui était capable de ressentir touts les parfums du monde , de les identifier , de les mémoriser , de les melanger jusqu'a l'obsession et la folie et qui cherche a créer l'essence divine , le parfum de l'amour , est totalement fascinant .
La séquence du procès de Grenouille est proprement stupéfiante tout comme la destinée finale de ce personnnage hors du commun .
Nul doute qu'entre les mains d'un Kubrick ou d'un Forman nous aurions eu un tout autre film avec davantage de créativité , de personnalité et de prise de risque cinématographique mais il faut rester objectif et reconnaitre que Tom Tykwer , même s'il ne réalise pas un grand film s'en tire bien et car il se contente avec beaucoup d'application de coller le plus possible au roman de Süskind en nous offrant au final un résultat plutôt satisfaisant.
14:18 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le parfum, tom tykwer, patrick suskind
Revoir Dewaere
Revoir Patrick Dewaere disparu voici bientôt 34 ans dans les circonstances tragiques que l’on connaît, et redécouvrir cet immense comédien à fleur de peau habité d’une intensité dans son jeu d’acteur qui le plaçait déjà parmi les plus grands de la profession et se souvenir de cette terrible réplique dans préparez vos mouchoirs ; chef d’œuvre de Bertrand Blier, film incompris dans la frileuse France giscardienne de l’époque et acclamé partout ailleurs dans le monde décrochant même l’oscar du meilleur film étranger a Hollywood en 1979 , film inoubliable ou Dewaere parlant de Mozart a Depardieu lui dit - « tu te rends compte, a 35 ans il est mort le mec, tu te rends compte de la perte ».
Cette réplique nous reviendra en mémoire quand le 16 juillet 1982 en plein tournage de Edith et Marcel de Claude Lelouch en rentrant chez lui impasse du moulin vert a Paris il se tirera une balle de 22 long rifle dans la bouche. Il avait 35 ans
Dewaere, enfant de la balle, comédien des l’age de 4 ans était un chien fou, un électron libre totalement incontrôlable, un personnage entier ; un type épatant, celui qu’on aurait aimé avoir pour copain ou pour frangin, il aura traversé le paysage cinématographique française comme une tornade laissant au passage des interprétations inouïes dans des films transcendés par sa présence et son talent.
De l’inoubliable Pierrot des Valseuses (1972) a Marc le moniteur de colo de ‘la meilleure façon de marcher (1976) le premier film de Claude Miller, en passant par son rôle du juge Fayard dans le film de Yves Boisset (1977) ou encore celui de Stéphane le professeur de sport de préparez vos mouchoirs (1979) ou du candide François dans coup de tête de jean –jacques Annaud (1979) tous ses rôles sont remarquables et Patrick y est chaque fois merveilleux de spontanéité et de charisme
Et puis arrive Le film, celui qui va installer Dewaere au panthéon des comédiens, celui qui va faire taire les fines bouches et clouer le bec aux plus réticents, ce film sera réalisé par Alain Corneau et sera une adaptation du romancier américain Jim Thompson et il s’appelle Série noire.
Dire que Patrick Dewaere habite le film serait trop simple, il est tout simplement touché par la grâce dans son interprétation de Franck Poupart, représentant de commerce minable entraîné dans une spirale infernale de violence et de mort. Dewaere ne se contente pas dans ce film de jouer, il s’implique physiquement dans le rôle et réussit l'exploit de faire surgir l’émotion dans cet univers sordide et glauque.
Comme Dean dans la fureur de vivre ou Brando dans sur les quais, il se dégage de son interprétation une étrange impression animale et attractive et on devine lorsque on découvre abasourdi le film la première fois que Franck Poupart va hanter le cinéma français pour longtemps.
Non content d’avoir asséné un choc avec le film de Corneau Patrick Dewaere va coup sur coup nous éblouir encore avec deux films réalisés par deux metteurs en scène totalement opposés mais qui ont su chacun saisir et mettre en avant son immense talent. Il semble évident que Dewaere a mis beaucoup de lui-même dans Un mauvais fils et son interprétation dans le film de Claude Sautet est criante de vérité et de sincérité, il y est tout simplement exceptionnel dans le rôle de Bruno ex – taulard toxicomane qui tente de renouer avec un père et une société qui l’ont laissé en rade.
Sans juger, sans donner de leçons de morale gratuite mais en s’attachant a humaniser ses personnages Sautet qui s’éloigne avec ce magnifique film de l’univers bourgeois qui l’a souvent caractérisé réussit un film précieux et rare plein de pudeur et d’émotion, jamais Dewaere n’a été aussi bien filmé, jamais il n’a ete aussi bouleversant.
En 1981 Bertrand Blier est un metteur en scène qui dérange et dont les films ne laissent jamais indifférents, avec lui, on adore ou on déteste et bon nombre de ses précédentes œuvres ont déclenchés de vives polémiques, on se souviendra bien sur des valseuses (1972) mais aussi de Calmos (1976) ou encore de Buffet froid (1979) et de tenue de soirée (1986) qui ont divisés la critique.
Dewaere connaît bien blier , c'est un peu son père spirituel il a travaillé avec lui sur deux films essentiels de sa carrière aussi après le triomphe (tardif) des valseuses et l’échec (en France) de Préparez vos mouchoirs c’est tout naturellement que Blier propose a son acteur fétiche le rôle délicat de Rémi dans le sulfureux Beau-père , film qui va encore une fois déclencher autant d’enthousiasme que de sifflets ce qui ne sera pas sans rappeler le scandale provoqué quelques années auparavant par un film traitant du même sujet Lolita de Stanley Kubrick .
Evidemment ces films la ne doivent pas faire oublier les autres films ou l’acteur nous a régalé, de l’univers underground de Claude Faraldo "Themroc "(1971) aux réalisations décalés de Maurice Dugowson "Lily aime–moi "(1975) " F comme Fairbanks" (1975) de son rôle de gilles dans le superbe Hôtel des Amériques d’André Téchiné au coté d’une Catherine Deneuve sublime jusqu'à son dernier rôle dans Paradis pour tous film ambitieux d’Alain Jessua sorti après sa mort ou ironie du sort il interprétait un homme rescapé d’une tentative de suicide.
Dans tous ces films majeurs ou mineurs (la clé sous la porte (1978) -Mille milliards de dollars (1982)qu'il s'agisse de chefs d’œuvres incontestés ou de ratages intégraux (Psy (1981) – plein sud (1981) Paco l’infaillible (1982) dans tous ces films importants ou secondaires il y a les instants de magie et de grâce apportés par la présence de ce comédien unique dont la folie , la pudeur, la générosité et surtout l’immense talent dépassent le cadre de l’écran.
Aujourd’hui on connaît un peu mieux les démons qui hantaient sa vie, un mal de vivre existentiel, une toxicomanie envahissante, une grande instabilité chronique , une grande lassitude mais rien qui n’explique vraiment les raisons de son geste fatal.
On se rendra compte un peu tard que la profession ne l’aura jamais récompensé ,pas le moindre césar malgré de nombreuses nominations , des critiques souvent injustes dans des films magnifiques ,une vie privée bafoué par une presse sans scrupules (ça n’a pas beaucoup changé depuis ,bien au contraire)
Alors Patrick Dewaere un soir d’été 1982 a fait le grand saut courage ou lâcheté a chacun de voir?
la seule vérité c’est qu’il nous laisse TOUS orphelin d’un acteur irremplaçable
14:13 Publié dans cinéma, Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrick dewaere
30/03/2016
Histoire d'une Photo : Belmondo -Seberg sur les Champs Elysées (1959)
C’est l’un des duos emblématique du cinéma français, Jean Paul Belmondo et Jean Seberg il a 26ans elle en a 21
Le film ‘ A Bout de souffle ‘ sur une idée de François Truffaut sera mis en scène par Jean Luc Godard il sera un tournant dans le cinéma français et deviendra le film référence d’un genre nouveau ‘la nouvelle vague ’ faisant de ses deux auteurs les ‘papes’ incontestés de la nouvelle vague
L’impact de ce film d’un genre totalement nouveau ,résolument moderne tournant volontairement le dos au cinéma d’après guerre sera énorme
Avec ' a bout de souffle ' son approche nouvelle et décompléxée du cinéma , son montage révolutionnaire et l' utilisation d'une méthode baptisée 'Jump-cut '(la juxtaposition de deux plans sans que la caméra ait notablement changé de position) nous assistons au début d'une ére nouvelle le film deviendra tres vite une référence cinématographique dans le monde entier et son statut de film-culte est incontestable
La photographie du film est signée Raoul Coutard (futur photographe attitré entre autres de Truffaut, Costa Gavras, ou encore de Jacques Demy
Cette photo est devenue célèbre , elle illustre la rencontre entre Patricia (J .Seberg) la jeune étudiante qui vend le New York hérald. tribune sur les champs Elysées et Michel (J.P Belmondo) le petit truand un peu minable, la décontraction un peu prétentieuse de Belmondo, la fraicheur, la beauté, la candeur de Seberg , son accent irrésistible , ( ‘c’est quoi les‘ champs ’ ?)
La photo pourtant ne sera pas l’ œuvre de Raoul Coutard elle sera prise par Raymond Cauchetier le photographe de Plateau ; ne la cherchez pas dans le film car cette photo qui a fait le tour du monde a été prise hors tournage, les comédiens ont en effet rejoués la scène du film loin de la foule et des badauds.
Pour information sachez aussi que c’est cette photo qui fut choisie pour l’affiche de l’exposition Paris fait son cinéma (a l’école du Louvre de novembre 2005 a mai 2006)
Lire Sur Jimboland 'la fin tragique et mystérieuse de Jean Seberg
http://jimboland.hautetfort.com/archive/2008/05/11/la-fin...
16:25 Publié dans arts, cinéma, Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
24/03/2016
Drugstore cow boys ( Gus Van Sant 1989)
Gus Van Sant est un réalisateur bien a part ,il a su en effet devenir un metteur en scene essentiel du cinéma contemporain tout en conservant son étiquette indépendante et underground.
De My Own private Idaho (1992) a Even cowgirls get the blues(1993) en passant par Prête a tout (il avait offert a Nicole Kidman son premier role principal qui lui rapportera le golden globe de la meilleure actrice en 1996) jusqu'a Will hunting qui révela Matt Damon (2000) sans oublier Elephant (palme d'or 2003) et Last Days (2005) tous ses films portent une griffe tres personnelle et reconnaissable.
Drugstore Cow boy que le public avait boudé lors de sa sortie avant de l'éléver au rang de film-culte d'une génération est a mon sens son chef d'oeuvre.
Porté par un exceptionnel Matt Dillon qui trouve ici son plus beau rôle depuis le cultissime Rusty James de Francis Ford Coppola et par Kelly Lynch magnétique et bouleversante de désenchantement.
Le quatuor de ce road movie est complété par James Legros gros ours pataud au regard triste plus bête que méchant et par Heather Graham ,pauvre petite fille perdue qui suit le trio plus par ennui que pour toute autre raison .
Dans ce road movie sur toile de fond d'une Amerique post 68 nos quatre anti-heros sont livrés a eux memes dans une recherche permanente et quotidienne de drogue cette quête représentant l unique la seule chose qui ait de l'importance a leurs yeux , on pense forcement a un autre chef d'oeuvre underground réalisé quelques années plus tôt a savoir le mythique Easy Rider .
Cerise sur le gateau , Gus Van Sant s'est offert pour un role inoubliable de curé junkie et repenti une légendaire figure de la contre culture américaine en la personne de William.S.Burroughs qui donne avec sa personnalité unique ,sa dégaine décharnée et sa voix identifiable entre mille une force indéniable au sujet principal du film qui reste la drogue et ses errances car Drugstore cow boy parle de drogue , sans voyeurisme , sans concession sans porter de jugement ni condamner , sans en faire la moindre apologie mais simplement en traitant ce fléau social avec justesse et réalisme.
02:23 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
22/03/2016
Anita , Anita !
'
Life " la Biographie de Keith Richards parue a la fin de l'année 2010 s'avère bien évidemment passionnante mais surtout croustillante en matière de confidences que le guitariste des Stones distille parfois sur le ton de l'humour , d'autres fois sur un ton plus acide ou plus acéré . Règlements de comptes ou simples mises au points a chacun son intréprétation .
Personne ne s'étonnera de la quantité d'individus bizarres et déglingués qui gravitent chapitre après chapitre autour de la planète Rolling Stones en général et de l'ami 'Keith ' en particulier
La vie amoureuse et pour le moins tumultueuse du guitariste n'échappe bien évidemment pas a cette règle
Anita Pallenberg fut la compagne de Keith de 1967 a 1980 , cette beauté fatale dans la ligne droite de Marianne Faithfull ou de Nico tient dans cette biographie une part pour le moins importante voire essentielle. Née en Italie en 1944 Anita Fut , avant de partager la vie de Keith la 'fiancée ' de Brian Jones on lui prête aussi une aventure avec Mick Jagger (elle fût la partenaire de Mick dans le film 'underground ' de Nicholas Roeg 'performance ' en 1970 ). La plantureuse Anita fut aussi de la distribution du célèbre 'Barbarella ' de Roger Vadim en 1968 ( elle y interprétait l'inquiétante 'reine noire ' au côté de la belle Jane Fonda).
Elle fût également l'épouse de Michel Piccoli dans l'excellent 'Dillinger est mort " de marco Ferreri en 1968
Anita Pallenberg fût durant 13 années totalement associée a Keith Richards , elle lui donnât 3 enfants. Un fils, Marlon , né en 1969, ; une fille, Dandelion, née en 1972, et un autre fils, Tara né en 1976 malheureusement décédé de complications de santé peu après sa naissance , elle partageât non seulement l'univers des Stones mais aussi le mode de vie décalé , décadent et marginal de Keith s'abîmant a ses cotés dans la spirale de l'héroïne
La rupture de Richards et Pallenberg fut une conséquence de leurs addictions respectives, elle s'établît à Toronto en 1977 lorsqu'ils furent tous deux menacés d'emprisonnement par la justice canadienne. Le point de non-retour dans leur relation est finalement atteint en 1979 lorsqu'un adolescent de 17 ans, Scott Cantrell, fut retrouvé mort dans leur résidence de South Salem après s'être tiré une balle dans la tête dans le lit de Keith
Tout comme Keith ,Anita peut être considérée comme une survivante , une rescapée d'une époque d'excès en tout genres , des excès qui ont bâtis la légende" sex , drugs & rock'n roll "mais qui ont laissés évidemment beaucoup de victimes sur le carreau.
Je vous invite a lire de toute urgence cette biographie de Keith Richards ou le guitariste se livre sans retenue , autour de lui dans l'ombre ou dans la lumière gravitent des hommes et des femmes , des héros et des ' losers'
En tête de toute cette clique , entre musiciens géniaux ou ratés, producteurs , comédiens et mondains de tout poils , entre parasites camés et " groupies " Anita se taille une place importante
Elle est toute a la fois ange gardien ou ange maudit de l'axe Stones - Richards son importance (positive ou négative ou bien les deux) dans la carrière du groupe n'est bien évidemment plus a prouver .Le point culminant de l 'axe Pallenberg- Richards -Stones se situant très certainement durant la période de l 'enregistrement de l 'album ' exile on main street' en 1972 .
Au printemps de cette année la , poursuivis par le fisc ; grugés par leur financier-, les Rolling Stones émigrent en France, .Keith Richards choisit de louer la grande villa Nellcôte, à Villefranche-sur-Mer, où il s'installe avec sa compagne, Anita Pallenberg, et leur fils Marlon .
Bien vite, la maison devient le lieu de ralliement des autres membres du groupe et de musiciens de différents horizons qui vont travailler dans le sous-sol.
Bien vite aussi, amis et intrus investissent la propriété et l'endroit devient une micro société décadente , un 'no man's land musical d'où, au final, émergera, sous forme d un double album, Exile on Main Street, sans doute l'œuvre la plus créative des Rolling Stones .
Le photographe Dominique Tarlé présent aux cotés du groupe durant 6 mois évoque largement Anita Pallenberg en la définissant comme une véritable guerrière. Sans elle, l'épisode Nellcôte aurait pu devenir l'enfer sur Terre et vraisemblablement il n'y aurait pas eu d'album ».
Retrouvez Anita Pallenberg sur l' article consacré au livre Egéries sixties de Fabrice Gaignault (Fayard 2006)
http://jimboland.hautetfort.com/archive/2007/03/28/egerie...
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19/03/2016
Papa was not a Rolling Stone (Sylvie Ohayon 2014 )
Depuis les Inconnus on le sait ' la banlieue c'est pas rose ,la banlieue c'est morose ' sauf que le trio de comiques lui pratiquait humour et second degré avec talent , ici au contraire ca se prend au sérieux ca s 'écoute parler, ca philosophe , ca moralise et ca donne des lecons de vie ,le tout sans le moindre scrupule avec une quantité ahurissante de stéréotypes de bas étage
on finit par trouver donc assez rapidement cette chronique de la cité des 4000 (la Courneuve) plus que nauséabonde et par moment a la limite du supportable.
Ce portrait d'une jeunesse dans les années 80 avait pourtant tout pour être séduisant
il ne tient malheureusement pas la route la faute a une succession de clichés , de lieux communs , la faute aussi a des dialogues affligeant (je doute de l 'utilisation d'un tel vocabulaire employé il y a 30 ans)
Seule la jeune Doria Achour qui interprète Stéphanie tire son épingle du jeu autour d'elle c'est le naufrage , des jeunes comédiens apathiques et peu crédibles (insupportable Soumaye Bocoum dans le rôle caricatural a l extrême de Fatima la bonne copine ) idem pour Rabah fait Oufella dans le rôle du petit voyou Rabbah (tout le monde ne peut pas magnétiser l 'écran comme Tahar Rahim ou Roschdy Zem)
Des jeunes acteurs ,mêmes Amateurs et égarés dans des projets ratés ce n 'est pas évidemment pas très grave et on leur pardonnera bien volontiers ,cependant il est plus dérangeant de constater le naufrage de comédiens plus chevronnés ici Aure Attika a la limite du ridicule ,Marc Lavoine égaré dans cette spirale de mauvais gout, Sylvie Testud mal (très mal) exploitée
Le film est réalisé par Sylvie Ohayon d'après un roman autobiographique écrit par elle même mais si les intentions sont certes louables mais l 'ensemble est tellement caricatural et sans conviction que le résultat cinématographiquement parlant est inexistant
Certains dialogues sont d'une terrifiante stupidité (Mention spéciale a la séquence du départ pour la Sorbonne de Stéphanie ou les habitants de la Courneuve la mettent en garde contre la dangerosité de la capitale. il fallait oser !)
La maladresse de la mise en scène, les dialogues consternants ,une abondance de clichés (douteux) , des personnages indigestes , bref rien a sauver dans ce film sans grand intérêt qui sera vite oublié.
20:28 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
Irréversible (Gaspard Noé 2002)
Je décide de visionner Irréversible ( typographié IЯЯƎVƎЯSIBLƎ ) de Gaspard Noé le sachant précédé d'innombrables avis et commentaires tant sulfureux que contradictoires Chef d'oeuvre pour certains, bouse absolue pour d'autres le film ne laisse en tout cas personne insensible et c'est déjà la marque indéniable d'un film pas vraiment commun , pas vraiment comme les autres.
le titre fait de toute évidence référence a l'irreversibilité de nos actes car ils sont la plupart du temps irréparables
1h et 40 minutes plus tard l'écran noir devant les yeux le film se termine et le choc est évident car le film est unique en son genre , de par sa chronologie deja (chaque scène est proposée de façon antéchronologique le film débute donc avec la fin de l'histoire et se termine avec le début) mais surtout par l'aspect sombre , intense , glauque.
le film est clairement (volontairement ) dérangeant , certains le trouveront génial d'autres le qualifieront de malsain et nauséabond , d'autres enfin y verront un film prétentieux , mon avis est partagé , je reste divisé et n'arrive pas a savoir si le cinéma français tient la son 'requiem for a dream ' ou si on est devant une esbroufe cinématographique monumentale
Esthétiquement le film se démarque de tout ce qu'on peut a pu voir a ce jour ,longs plans séquences filmés avec une indéniable maîtrise ; une caméra folle virevoltante comme totalement ivre ( a l'image des deux protagonistes masculins du film)
la caméra de Gaspard Noé ,survole, tourne ; elle épuise elle donne le tournis , les cadrages acrobatiques du réalisateur laminent le cerveau mais l'ensemble est hypnotique , fascinant totalement représentative du chaos absolu qui traverse ce film fou
le trio de comédien Albert Dupontel en tête est excellent , Monica Belluci est magnifiquement filmée , Vincent Cassel est survolté les seconds rôles donnent le frisson et la description par gaspard Noé des bas -fonds sordides parisiens et de sa faune interlope est tout simplement effrayante
La longue séquence du viol d' Alex ( Monica Belluci ) filmée en plan fixe et qui condamne le spectateur a assister comme un témoin impuissant au drame restera comme l'une des scènes -choc du cinéma français mais c'est surtout la scène du meurtre a l'extincteur dans la boite sado maso qui restera dans les annales
De la violence gratuite oui certainement mais aussi des images qui donnent a réfléchir sur l'état de décomposition avancée de notre société ,sa violence ,sa noirceur implacable
Signalons aussi la musique signée Thomas Bangalter , véritable personnage du film la bande-son technoide proposée par la moitié de Daft Punk donnant aux images de Noé une densité supplémentaire
On pense parfois au maître Stanley Kubrick (clin d'oeil appuyé avec l'affiche de "2001 odyssée de l'espace" dans la chambre de Marcus et Alex) Comme dans 'Eyes wide Shut' l'utilisation des couleurs vives (le rouge du tunnel -le jaune baignant la chambre du couple) pour certaines séquences n'est certainement pas un hasard , enfin comment ne pas penser a folie orchestrée d' 'Orange mécanique '( on retrouve ici aussi Ludwig Van Beethoven)
Irreversible est de toute évidence un film dur , éprouvant qui ne laissera personne indifférent ,du défenseur au détracteur , du dégout a l'admiration comme de l'amour a la haine il n' y a parfois qu'un (tout petit ) pas.
Un film a part ; une oeuvre a part entière en tout cas.
12:10 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)