15/06/2017
Le Massacre de Fort Apache ( John Ford 1948)
se replonger dans ' le 'Massacre de Fort Apache ' le premier film de la trilogie de John Ford sur la cavalerie américaine ( suivront 'la charge héroïque' en 1949 et ' Rio Grande ' en 1950) reste un immense bonheur de cinéphile
Les raisons en sont simples a commencer évidemment par la maitrise de la mise en scène de Ford qui restera a jamais le maitre absolu des chevauchées et cavalcades mais aussi par le contenu profondément politique et sociologique du film
John Ford de manière exemplaire réussit a proposer un juste équilibre entre l'évocation des rituels propres a la cavalerie et a ses règles , la description de la vie quotidienne au fort, et les scènes d'action spectaculaires au cœur de Monument Valley.
Clairement en réalisant avec ' le Massacre de Fort-Apache ' le premier film 'pro indien ' Ford fais également taire tous ceux qui le taxait de conservatisme et de militarisme exacerbé ( les memes accusations seront également portés sur John Wayne)
La vision du monde et des conditions de vie misérable des indiens ( représentés ici par Cochise et Geronimo du clan des ' Apaches ' ) tranche avec les représentations passées des indiens fourbes et traitres
C 'est plutôt le corps militaire, ses codes et ses regles qui sont moqués par Ford au travers de séquences humoristiques volontaires notamment avec l'interet portés aux sans grades qui tournent en ridicule les rituels militaires tout en donnant à l'armée une véritable humanité et une réelle authenticité
ici Ford choisit d'opposer deux types de militaires avec d'un coté le lieutenant-colonel Thusrday, (Henry Fonda tout en sobriété) excessivement autoritaire et rigide qui refuse d'écouter ses officiers mieux avisés que lui et méprise ses adversaires indiens les considérant comme des sauvages et de l'autre le capitaine York, ( John Wayne) vétéran des guerres indiennes, qui sait comprendre les signes 'indiens ' et connaît parfaitement les tactiques des Apaches. C'est aussi un homme qui met un point d'honneur a la parole donnée et au respect de l'ennemi
l 'opposition croissante de ces deux personnalités militaires constitue la colonne vertébrales de ce 'western" d'une rare intelligence psychologique
La touche melo et légère est ici apportée par l'idylle entre Philadelphia Thusrday , la fille du lieutenant colonel ( Shirley Temple) et le jeune et beau lieutenant O ' Rourke ( John Agar)
Ford livre également de beaux portraits de femmes de militaires en insistant sur l 'abnégation et le sacrifice de ces épouses perdues loin de toute civilisation et dans un univers plutôt hostile.
'le massacre de Fort Apache ' regorge de merveilleuses scènes d 'anthologies , l'attaque et le massacre des hommes de Thusrday par Cochise , les scènes de bals ( filmées avec une maestria qui laisse rêveur) , les faces a faces et divergences entre Thusrday et ses hommes qui par l'entêtement du premier conduiront au massacre des seconds
enfin Ford dénonce aussi et c'est certainement la force et le message final de son film l 'héroïsme falsifié qui construit la légende et fera du lieutenant colonel Thusrday un héros sacrifié pour la grandeur de son pays malgré des choix humains et tactiques douteux et hautement discutables.
Du grand cinéma et du grand spectacle pour ce film que l 'on peut considérer comme un des fleurons du genre.
10:49 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
14/06/2017
L'immortel (Richard Berry 2010)
Bon j'avoue que j'y croyais pas trop jean Reno dans un film réalisé par Richard Berry et produit par Luc Besson , j'ignorais que Kad Merad se coltinait le rôle du méchant de service et que Darroussin faisait partie du naufrage.
En adaptant le roman de Franz Olivier Gisbert on aurait pourtant pu espérer un meilleur traitement de la part de Richard Berry.
Au delà de la distribution c'est plutôt le personnage incarné par Reno qui me donnait envie de voir ce film 'Jacky Imbert' rebaptisé Charly Mattei dit "Charly Le Mat" légende de la pègre marseillaise ,un personnage au passé chargé a la fois trouble et fascinant rescapé d'une tentative d'assassinat par le milieu malgré 22 projectiles retrouvés sur sa carcasse
Mais les bonnes intentions ne suffisent pas et le film de Berry ne fait illusion que quelques minutes.
Très vite on sent que la mayonnaise ne prend pas malgré les tentatives de plus en plus désespérées de Jean Reno de nous fait croire au personnage
Ça se corse avec l'apparition de Tony Zacchia joué (mal) par Kad Merad visiblement peu a l'aise dans ce registre puis celle de Martin l'avocat véreux (Darroussin a la ramasse ) et du commissaire Marie Goldman (Marina Fois a peine crédible)
personnages peu vraisemblables et trop caricaturaux, dialogues idiots, violence parfois inutile avec des scènes a la limite du ridicule (ah ! la poursuite a moto avec un cascadeur doublant Reno mais qui doit bien lui rendre 40 kilos de moins) et le plagiat Honteux sur les films de mafia (le mariage )
Joey Starr ("le pistachier" ) en "guest star" dans le rôle de méchant impressionne davantage en 2 minutes que Kad Merad vociférant et gesticulant a chacune de ses apparitions dans le film
On a du bien rigoler du coté de Marseille et de Toulon avec ces caïds de cinéma , on a dût moins rigoler, par contre si on a payé sa place de cinéma pour voir cette daube a peine réchauffée et surtout très indigeste
21:03 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
07/06/2017
Velvet goldmine (Todd Haynes- 1998)
Mon appréhension a visionner 'Velvet goldmine ' était malheureusement justifiée , le film de Toff Haynes réalisé en 1998 et qui relate l'épopée du glam -rock dans les années 70 ne m'a apporté que déception et regrets.
Certes l'affiche était alléchante Ewan Mc Grégor et Jonathan Rhys Myers dans les rôles respectifs de Curt Wild (Iggy Pop) et Brian Slade ( David Bowie) quel challenge ! Quel culot !
mais le résultat nous laisse sur notre faim et au bout du compte le film de Todd Haynes a un drôle de gout d'inachevé et d'inabouti
'Velvet goldmine' premier film consacré aux années glam se révélait inévitablement comme un projet extrémement ambitieux ,le mouvement musical " glam " pourtant éphémere aura marqué les consciences de toute une génération de musiciens et comme tout mouvement qui laisse son empreinte il a ses héros (Bowie , T.Rex, Roxy Music , Slade, New York Dolls et ses Héritiers ( Suede, Pulp , Placebo ) ses disques cultes (Ziggy Stardust , Roxy Music tout d'eux millésimés 1972)
Haynes , jeune cinéaste (né en 1961) n'a evidemment pas négligé les clichés incontournables de ce mouvement 'glam' haut en couleurs en décadence et en fantaisie , le strass; les paillettes, les looks hallucinants , les plat- forms boots , l'androgynie , la bi sexualité, la drogue bien sûr tout y est comme dans un fourre tout un peu (beaucoup) indigeste
le scénario s'articule quant a lui autour d' une pseudo disparition et d'assassinat de Brian Slade (Bowie) incarné ( fort brillamment par Jonathan Rhys Myers); et de sa rencontre avec Curt Wild (Iggy Pop) tandis que Arthur Stuart ( Christian bale) un journaliste part a la recherche du chanteur disparu et rencontre ceux qui ont accompagnés durant sa carrière.
Si le film décoit La bande son par contre est incontestablement une réussite Bowie n'ayant curieusement cédé aucun droit (même pas ceux de la chanson dont s'inspire le titre du film) le réalisateur a puisé dans un répertoire varié (et même parfois hors sujet)
on entendra donc des titres de Roxy music , Brian Eno , T Rex, Lou Reed, The Stooges, ,et on découvrira un Groupe composé de thom Yorke et johnny Greenwood (Radiohead) , Bernard Butler (Suede) et Andy mc Kay (Roxy music) baptisé The venus in furs (clin d'oeil évident au Velvet Underground l'anti thése absolue du glam rock), un "Super groupe" occasionnel et éphémère qui nous gratifie ici de quelques titres stupefiants ( "ladytron" " 2HB" "bitter sweet" "baby's on fire " ) des standards qui raviront a coup sur les connaisseurs .
Pour la petite histoire , Michael Stipe , leader de R.E.M est également impliqué et associé a ce projet et il y a fort a parier que sa patte malicieuse est derrière cette bande son superbe
Quant au film il nous balade , navigue tristement entre fiction et réalité , brodant autour d'un invraisemblable scénario malhabile et embrouillé
il faut rappeler n'en déplaise a Todd Haynes que Iggy Pop personnage evidemment fascinant n'est toutefois pas une icône du glam (peut être que s'inspirer de Marc Bolan (T Rex) aurait été plus judicieux)
Force aussi est de constater que malgré le très charismatique Jonathan Rhys Myers la mayonnaise ne prend pas , on est devant un film un peu space age , futuriste , dont la bande son heureusement nous tire d'une incontrôlable torpeur et d'un certain ennui ; on imagine alors avec une pointe de regrets a quoi un tel projet aurait pu ressembler avec un peu moins de prétention et un plus de réalisme.
Placebo - 20 th century boy (velvet goldmine original soundtrack)
12:52 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : velvet goldmine, glam rock
31/05/2017
Maudite Aphrodite (Woody Allen -1995)
C’est toujours pour moi une véritable thérapie face a la morosité ou a la mélancolie que de visionner un film de Woody Allen.
Réalisé en 1995 'Maudite Aphrodite' ne bénéficie pas d'un statut de film incontournable dans la longue filmographie du plus célèbre des metteurs en scènes new yorkais , c’est cependant a mon sens un film indispensable
Plus confidentiel , plus intime aussi ce film aborde comme toujours certains thèmes de prédilection (les rapports au sein du couple, l’érosion de la vie a deux) chers a Woody Allen mais et c’est nouveau chez lui il traite aussi de thèmes qu'il n'a jamais abordés comme l’adoption ,la paternité ou encore la recherche du père.
Sur une toile de fond subtile et comique les vrais tourments de Lenny Weinrib (Woody Allen) chroniqueur sportif et époux d’ Amanda (Helena Bonham - carter) surviennent lorsqu’il décide de partir a la recherche de la vraie mère de leur fils Max adopté cinq années plus tôt.
A sa grande surprise et son grand désarroi il retrouve la génitrice qui s’avère être une prostituée actrice de films X (F.O.R.M.I.D.A.B.L.E et pétulante Mira Sorvino).
Touché par sa sincérité et sa spontanéité il se lie d’amitié avec elle mais ne lui avoue pas être le père adoptif de l’enfant ;il va cependant tout tenter pour lui redonner confiance et devenir le guide spirituel d’une vie nouvelle
Cocasse et touchant , alternant gravité et légèreté Maudite Aphrodite est pour moi l’un des meilleurs Woody Allen de ces dernières Décennies .
Emmené tambour battant par une Mira Sorvino incroyable ,le film est jubilatoire et extrêmement Drôle
Face a la tornade" Sorvino " Woody Allen joue le rôle qu’il sait le mieux composer , a savoir celui du quinquagénaire maladroit , un peu lâche et toujours dépassé par les événements .
L’intrigue nous est illustrée par l’intervention de personnages de tragédie grecque (d'où le titre du film) et toutes les scènes qui mêlent personnages réels et fictifs sont d’une grande drôlerie.
Un bonheur de film dans lequel le génial réalisateur prouve encore son talent a mettre en scène les tracas et les doutes de la vie quotidienne
02:25 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
21/05/2017
Reparer les vivants (Katell Quillévéré 2016)
Il est des films auxquels on ne s'attends pas et que l on reçoit comme un ' coup de poing ' en pleine face
"Reparer les vivants" (quel titre sublime) fait partie de cette catégorie rare , de celle des films qui vous laisse le souffle coupé et les larmes aux yeux.
Cela commence dans la nuit, Simon un adolescent qui sort de la chambre de sa petite amie, enfourche son vélo pour une virée en camionnette avec deux copains pour aller 'surfer '
les images sont de toute beauté , la mer ,le ciel , le jour qui se leve et Katell Quillévéré qui filme admirablement le mouvement , la liberté des corps , l’énergie, la jeunesse puis cela se poursuit en immersion dans les vagues, le ciel est bas et gris et on a l 'impression de 'surfer ' avec Simon et ses deux copains
Puis au retour par un effet de caméra stupéfiant la réalisatrice nous fait entrer de plein pied dans le drame du film .C'est l'accident sur le chemin du retour qui laisse Simon en mort cérébrale et brusquement c'est la vie qui bascule.
A l 'autre bout de la vie C'est Claire (Anne Dorval formidable) qui ; malade attends une greffe de cœur
le sujet semble lourd a porter pour une jeune réalisatrice trentenaire pourtant la maitrise avec laquelle le film est mené de bout en bout force le respect et l'admiration.
Adapté du roman de Maylis de Kerangal 'Réparer les vivants ' est un film sobre qui évoque outre le sujet du deuil mais surtout le thème délicat du don d'organes
Nous sommes clairement a des années lumières de tout les téléfilms et autres séries du milieu médical , ici tout est juste et brillamment dosé ,pas de surenchères mais plutôt des personnages économes de paroles tous extrêmement attachants ( Tahar Rahim encore une fois parfait)
Dans les rôles douloureux des parents de Simon on retrouve Emmanuelle Seigner et un surprenant Kool Shen qui étonne de justesse et de sobriété ,l'ex membre du groupe NTM réussit parfaitement ( a l 'image de Joey Starr son ex partenaire rappeur ) son entrée dans le monde du cinéma Français.
Dominique Blanc et Bouli Lanners parfaitement en immersion dans le corps médical sont également incroyable de sensibilité et d'humanisme
Le film formidablement porté par des acteurs qui s'effacent avec une profonde retenue derrière le poids du sujet est admirablement mis en scene ( les séquences silencieuses d'hôpital ou les acteurs doivent faire passer leurs émotions avec leurs seuls regards sont bouleversantes )
C'est un film profond jamais triste ni larmoyant et qui nous rend humble face a la vie et face aux hommes et femmes qui ont pour mission de nous la rendre meilleure ou tout du moins possible.
GRAND FILM
16:57 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
19/05/2017
Cezanne et Moi ( Daniele Thompson 2016)
Soyons honnêtes avec ce film plein de bonnes intentions et avouons que les intentions si louables soient elles ne font decidement pas un Bon Film.
Daniele Thompson ex scénariste a succès et passé a la réalisations depuis est plus a l'aise sur des sujets de société ' La buche '( 1999) 'Fauteuils d'orchestre ' (2006) qu'avec le genre (très délicat ) du Biopic
Ici le sujet qui réunit Paul Cézanne ( Guillaume Gallienne plutôt pas mal ) et Emile Zola ( Guillaume Canet assez inconsistant et fade) c 'est le roman ' L'œuvre " publiée en 1886 et qui traite de l'art de la peinture
Furieux d'avoir été pris pour source d'inspiration Cézanne pourtant amide Zola depuis l adolescence revient s 'expliquer chez le vieil écrivain devenu depuis toutes ces années l'un des romanciers les plus incontournables de son époque
au travers de "flash backs" un peu (beaucoup) "clichés " Daniele Thompson nous retrace le parcours des deux ' amis - ennemis 'qui passèrent leur vie tant a s'aimer qu' a se quereller
le film déroule sans parvenir a passionner , le comble avec deux sujets brulants que sont ces deux personnages essentiels du monde culturel
Ni les magnifiques scènes filmées dans les époustouflants paysages provençaux , ni les reconstitutions appliquées du Paris de l'époque , ni les rencontres (rapides) avec les grands artistes de cette période foisonnante ( Maupassant , Renoir, Manet......) , ne parviennent a hausser le niveau de ce film qui reste mièvre et mollasson.
on comprend aisément le peu d'intérêt que 'Cézanne et Moi " suscita lors de sa sortie malgré le sujet et le 'casting ' plutôt alléchant.
02:40 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
18/05/2017
Happiness Therapy ( David O' Russell - 2012)
Quel merveilleux film et surtout quelle révélation que de découvrir la magnétique 'Jennifer Lawrence' , elle illumine le film des son apparition.
Dans le rôle de la bouillante Tiffany Maxwell , ELLE EST TOUT SIMPLEMENT EXTRAORDINAIRE .
On comprend facilement pourquoi les jurys du 'golden globe ' et des 'oscars' 2013 (entre autres) l'ont récompensée ( a 22 ans )
Bradley Cooper de son coté est tout a fait génial dans son personnage de trentenaire bipolaire (les séquences de petages de plombs familiales sont bouleversantes)
Autour de ce formidable duo s'activent Robert De Niro (le père)tout en retenue délicate et en émotion et Jackie Weaver dans le rôle plus confidentiel et effacé de la mère de Patrick
Cette histoire de thérapie par la danse n 'est jamais mièvre bien au contraire elle nous parle avec intelligence et justesse du droit fondamental a une deuxième chance , elle nous parle aussi d'amour et de tendresse même pour des personnages écorchés vifs
le réalisateur avec beaucoup de pudeur sait capter et filmer les regards de chacun dans ce film ou amitié , tendresse et amour sont présents sans jamais véritablement se dévoiler.
Magnifique!!!!
03:32 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
13/05/2017
La céremonie (Claude Chabrol - 1995)
Évidemment il faut trier dans la longue filmographie de Claude Chabrol.Depuis les chefs d'Oeuvres de' la nouvelle vague' (" le beau Serge " ou "les bonnes femmes ) aux parodies de films espionnages ('le tigre aime la chair fraîche " ou l'inénarrable 'Marie Chantal contre le docteur K ) sans oublier les films essentiels des années 70 ("Que la bête meure! " ou encore "le boucher ' ) le réalisateur oscille entre le bon et le moyen.
Vers la fin de la décennie, il effectue un tournant en optant pour des sujets plus éclectiques . sa rencontre en 1978 avec la jeune Isabelle Huppert, qu'il contribue à révéler, va se révéler décisive. Violette Nozière, l'empoisonneuse parricide qui fit scandale dans les années trente, ajoute une dimension supplémentaire à la galerie de monstres jusqu'ici filmés par Chabrol (il avait déjà adapté un autre fait divers sanglant dans Landru avec Charles Denner). Il entame avec l'actrice un duo redoutablement efficace "une affaire de femmes" -Madame Bovary" "L'ivresse du pouvoir" )mais c'est très certainement avec "la cérémonie " que Chabrol est véritablement au sommet de son art et ce n'est donc pas un hasard si isabelle Huppert fait partie de cette aventure .
Librement adapté d'un roman de Ruth Rendell la cérémonie est incontestablement une des pièces maîtresses du cinéma de Claude Chabrol mais si la réalisation est parfaite il faut insister sur la dimension apportée par le duo Huppert -Bonnaire.
Elles sont toutes les deux époustouflantes dans des rôles totalement opposés la première dans un personnage (jeanne) culottée ,dévergondée et a la limite de la folie , la seconde (Sophie) inquiétante , toute en pudeur , en silences pesants et en regards fuyants .
Les deux comédiennes livrent ici une interprétation de très haute qualité (avec a la clé un césar amplement méritée pour Huppert) .
Leurs scènes communes depuis leur rencontre ; l'amitié naissante , les secrets et le passé trouble de chacune d'entre elles tout ici nous entraîne minutieusement , implacablement vers une tragédie que l'on devine inévitable. Autour de ces deux actrices formidables les seconds rôles ne sont pas en reste (Virginie Ledoyen et jean pierre Cassel sont irréprochables mais Jacqueline Bisset par contre semble assez peu a l'aise ,elle est a mon avis la seule erreur de ce casting (presque) parfait .
Malgré ce petit bémol, La cérémonie est de bout en bout un film envoutant et fascinant avec un final terrifiant ou plane avec bienveillance l'ombre du grand Hitchcock.
02:04 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : claude chabrol, la ceremonie, isabelle huppert, sandrine bonnaire
23/04/2017
Man on fire ( Tony Scott -2004)
Man on fire est un film qui se divise en deux parties très distinctes , dans la première le héros (Denzel Washington toujours excellent) arrive a Mexico city retrouver un ami (christopher walken egal a lui même) et décide de s'installer dans cette ville minée par la corruption ,le crime et les kidnappings d'enfants de famille riches
on ne sait rien de son passé mais on devine que ce dernier est lourd a porter et que son départ des U.S.A tient plutôt de la thérapie que du tourisme
Engagé comme garde du corps d'une fillette (dakota Fannings épatante ! ) il va peu a peu grâce a ce travail et a la complicité naissante avec la fillette renaître a la vie .
le film nous offre une vision intéressante (et pas très rassurante) du Mexique et cette premiere partie du film est de tout premier ordre malheureusement Tony Scott décide de consacrer la seconde partie de son film a l'action pure a l'image d'un Tarantino (dont il avait mis en scène l'excellent scénario true romance voici quelques années) et c'est donc dans un climat d'extrême violence que se déroule cette deuxième partie
Notre Héros après l'enlèvement (prévisible) de sa petite protégée se transforme soudain en Rambo des temps modernes , après avoir été laissé pour mort il va se lancer aux trousses des responsables du rapt de la jeune fille et on assiste alors a un déferlement de violence , incendies ,explosions , tortures , le tout filmé avec soin mais avec un voyeurisme parfois gênant c'est "oeil pour oeil -dent pour dent " a la puissance 10.
le film perd alors de son charme et de son intérêt pour ressembler a tout ce que le cinéma américain en manque d'inspiration nous propose depuis des années déjà
un final téléphoné qui ne sauve même pas la mise et l'histoire se termine avec le sacrifice du héros présenté comme un martyr moderne (lourd très lourd !!!)
un film moyen donc bien que prometteur durant les 45 premières minutes puis qui , a l'image des explosions déclenchées par son héros part en fumée
on notera le retour a l'ecran (timide) d'un mickey Rourke méconnaissable dans le rôle d'une crapule intégrale
18:20 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
12/04/2017
Pollock (Ed Harris -2003)
Premier film réalisé (et interprété par Ed Harris ) Pollock est un film magnifique injustement boudé par le public lors de sa sortie a l’automne 2003.
Comédien souvent révélé par de formidables seconds rôles ("the hours "–" the Truman show" –"Apollo 13") Ed Harris (qui en plus de lui ressembler de façon troublante ) interprète Le personnage de Jackson Pollock peintre totalement génial mais miné par un alcoolisme chronique qui va causer sa perte.
C’est peu dire qu’Ed Harris s’est investi dans son personnage , en effet , il s’identifie totalement avec l’artiste avec une puissance intense et totalement magnétique.
A ses cotés Marcia gay Harden (oscar du second rôle féminin pour ce film) interprète le rôle de lee Krasner compagne dévouée de Jackson Pollock qui accompagnera l'artiste toute sa vie et le guidera dans son ascension vers la célébrité
Nous suivons donc le parcours de l’artiste depuis ses années de galère a New York jusqu'à son retrait de la vie sociale pour se consacrer a son art et nous assisterons a la naissance d’une forme nouvelle de peinture révolutionnaire (le drop-painting) qui va faire entrer Pollock dans la légende .
Derrière la destinée d’un artiste hors du commun c’est aussi le lent cheminent d’un homme rongé par l’alcool. et de son combat au quotidien avec la maladie
A l’image du fabuleux Van Gogh réalisé voici quelques années par Maurice Pialat Pollock est un film facile d’accès que l’on peut apprécier même si l’on est hermétique a l’art contemporain car Ed Harris nous restitue avec simplicité les tourments et les doutes de la création artistique
Jamais il ne cherche a faire de Pollock un personnage attachant ou sympathique bien au contraire . Jamais il ne cherche a nous convaincre que Pollock est un génie il se contente plutôt de nous le présenter humblement sous sa forme la plus brute et la plus sincère .
Les scènes ou Pollock peint seul dans son hangar glacé sont d’une grande beauté et c’est là dans le silence de la création et dans le face a face entre l 'artiste et son œuvre que l’on arrive a capter la force intérieure et la dimension de cet artiste hors du commun .
15:53 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
29/03/2017
Histoire d'une Chanson - Strangers in the night (1966)
Au début des années 50, le compositeur Français Philippe Gérard compose un titre qu'il appelera Magic Tango à l'intention du chanteur Eddie Fisher (l'un des nombreux maris de Liz Taylor).
C’est un tube qui se vend à deux millions d'exemplaires en 1953, et sera adapté dans de nombreux pays d’Europe
en France, c'est Tino Rossi qui en fait un succès (Tango magique) aux Etats Unis c'est Tony Brent Qui chante 'the Magic Tango " et en Allemagne, le titre est récupéré par le talentueux chef-d 'orchestre Bert Kaempfert, qui en recycle une partie de la mélodie dans la bande originale du film ' a man could get killed en 1966 , une série B réalisée par Ronald Neame (avec James Garner) et sortie en France sous le titre "D pour Danger "
Dans la foulée le thème du film est proposé sous le titre 'Strangers in the night ' d'abord en Europe au croate ivo Robic puis a Frank Sinatra alors en perte de vitesse et qui cherche un hit pour revenir sur le devant de la scène
en 1966 Philippe Gérard entend la bande son du film et reconnaît immédiatement le thème qu'il avait composé puis il découvre l 'adaptation de Sinatra et décide de passer a l 'offensive
En première instance, le créateur français n'en mène pas large : le compositeur allemand et les producteurs de Sinatra réclament une fortune en dommages et intérêts pour atteinte à leur réputation.
au bout du compte le plagiat fut reconnut mais les avocats de Sinatra et de Bert Kaempfert proposèrent a Philippe Gerard un dédommagement a condition qu'il décide de renoncer aux poursuites
Depuis "Strangers in the night " est devenue l'une des chansons les plus connues de la planète et c'est également celle qui permis a Sinatra trois avant 'My Way' ( une autre chanson d'origine française ) de revenir au premier plan.
La carrière artistique de Philippe Gérard ( décédé en 2014 a 89 ans) n'en demeure pas moins prolifique outre les musiques de films ( 'du riffifi chez les hommes ' ou ' la vie est un roman ') il a composé (entre autres) pour Juliette Greco , Yves Montand , Edith Piaf , Jeanne Moreau ou encore Henri Salvador
03:12 Publié dans cinéma, Culture, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
25/03/2017
L 'affaire CharlesTrenet Vs Chaplin
En 1941 ( je sais ca date pas d'hier) Charles Trenet alors âgé de 28 ans compose la chanson 'la romance de Paris ' pour le film ' Romance de Paris ' de Jean Boyer un film typique du cinéma des années 40 et dans lequel Trenet joue le rôle principal a savoir celui d'un jeune electricien qui devient chanteur
en ces années sombres de notre histoire Trenet est une grande vedette internationale qui parcourt le monde et il rencontre en 1945 aux Etats -Unis Charles Chaplin avec lequel il se lie d 'amitié
Pourtant des années plus tard on se sait ce qui passe par la tète de Trenet ( "j 'ai été mal conseille " diras t 'il plus tard " ) en effet en 1967 sort sur les écrans ce qui sera le dernier film réalisé par Chaplin ' La comtesse de Hong Kong ( avec Marlon Brando et Sophia Loren) et Trenet entends dans la bande originale la chanson 'This is my song ' chantée par Petula Clark alors devenue star internationale ( on la croise aux bras de Dean Martin qui l invite dans son show télévisé mais également aux bras de Serge Gainsbourg qui compose pour elle)
Ni une ni deux notre Trenet national pique une colère et estime avoir été plagié par le grand Chaplin qui signe lui même comme chacun sait toutes les musiques de ses longs métrages
Ce procès jettera un froid définitif dans les relations cordiales des deux artistes et si il est vrai que les quelques notes au début de "this is my song" rappellent de toute évidence 'la romance de Paris ' comment Trenet a t'il pu imaginer une seule seconde qu'un artiste de la stature de Chaplin pouvait se livrer a un quelconque plagiat ?
il semblerait plutôt que Chaplin qui avait assisté a de nombreux tours de chant de son ami ait intégré dans sa mémoire la rythmique de la chanson de Trenet
Beaucoup de mauvaises langues ont prétendus que c'est l 'appât du gain colossal en termes de dommages et intérêts miroité par le ' fou chantant' qui aurait conduit ce dernier a intenter ce procès surprenant
ON se sait pas grand chose de l'issue de ce procès qui semblerait s’être réglée a l 'amiable mais l 'histoire fait désormais partie des faits marquants de la chanson française
Charles Trenet la romance de Paris
Petula Clark - this is my song
12:25 Publié dans cinéma, Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
11/03/2017
Amadeus (Milos Forman 1984)
C'est très certainement l'un des plus grand film musical de l'histoire du cinéma , le revoir plusieurs décennies apres sa sortie permet de mesurer combien Amadeus n'a pas pris une ride
Bien au contraire. le film de Milos Forman adapté de la piece de peter Schaffer reste un enchantement a chaque seconde , la tragique et courte vie du plus celebre des compositeurs de tout les temps nous est racontée ici par le biais d'Antonio Salieri merveilleusement interprété par F.Murray Abrahams (oscar du meilleur acteur) le compositeur attitré de Joseph II.
Salieri personnage trouble , inquietant , fourbe ,maladivement jaloux mais totalement fasciné par l'évidence du genie de Mozart en qui il pense entendre la voix de Dieu .
Quant a Mozart il est ici incarné par un incroyable Tom Hulce comedien alors quasi-inconnu et qui va trouver ici le rôle de sa vie .
Ce chef d'œuvre va Installer définitivement Forman parmi les génies de la réalisation cinématographique.
(Amadeus lui permettant de remporter un second oscar apres Vol au dessus d'un nid de coucou en 1975)
Amadeus aura également permis de populariser ,de dépoussiérer et de désacraliser la musique classique , Mozart nous étant ici présenté comme un jeune homme fantasque , décadent , grossier et plutôt vulgaire ; une sorte de chien fou habité par un génie intérieur et une énergie qui va le consumer .
Tout ici est époustouflant des décors somptueux a l'interprétation des acteurs , des costumes a la musique . Certaines scènes (la dictée musicale) faisant désormais partie de l'anthologie du cinéma .
2h 40 de pur bonheur a voir et a revoir.
01:38 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : milos forman, amadeus
07/03/2017
Harry dans tout ses états (Woody Allen 1997 )
Harry dans tous ses états (deconstructing Harry) pourrait etre le film testament de Woody Allen tant le réalisateur a mis de sa personne dans la conception de son film pourtant même si l' on sait pertinemment que le boulimique metteur en scène (quasiment 1 film par an depuis 'take the money and run' en 1972) n'en restera pas là (les films qui suivront seront d'ailleurs plutôt moyens) ce film là est a mon sens l'un des plus importants de sa carrière.
Évidemment il y a toujours une large part autobiographique dans les personnages que Woody Allen interprète a l'écran mais certains sont indiscutablement plus marquants et on se souvient notamment avec émotion de son personnage de Alvy Singer dans Annie Hall en 1977.
Ici c'est Harry Block; écrivain a succès qui nous intéresse ,Harry s'inspire de ses propres experiences pour écrire ses romans et forcément sa famille et ses proches s'y reconnaissent aisément car ils sont a peine masqués derrière les identités du livre .
Comme souvent chez Woody Allen le film mélange personnage réels et personnages fictifs , scènes vécues ou imaginées et c'est dans ce contexte particulier que se croisent tous les protagonistes de cette histoire qui gravite autour de Harry Block et des ses névroses .
Le choix des comédiens encore une fois est de tout premier ordre Woody Allen est déchaîné et nous régale encore d'une grande performance d'acteur qui prouve combien il est excellent quand il est...lui même.
A ses côtés beaucoup d'actrices très inspirées (on sait depuis longtemps la part belle faite aux comediennes dans les films de Woody) et on retrouve Judy davis - Amy Irving - Caroline Aaron - Kristie Alley - et Demi Moore (étonnante dans un personnage totalement décalé).
Côté masculin Billy Crystal et Robin Williams trouvent tout deux des rôles totalement délirants dont je préfère garder le secret pour ceux qui n'auraient pas encore vu cette petite merveille de comédie.
Ce film est un véritable feu d'artifice, qui démarre a cent a l'heure et qui ne faiblit jamais ( le montage ultra rapide du film donne davantage encore d'énergie a cette comédie jubilatoire)
ça part dans tout les sens , ça dérape , ca s'engueule aussi beaucoup mais derrière les angoisses de Harry et les états d'âme de chacun et chacune le film parvient toujours grâce au talent et au génie de Woody Allen a nous sensibiliser et nous émouvoir.
Harry dans tous ses etats est sans contexte un Woody Allen grand crû qui peut aisément rivaliser avec les chefs d'oeuvres de la trempe de Manhattan ou Annie Hall auquel ce film nous ramène souvent .
Un vrai régal !!!! a déguster sans modération bien évidemment et toujours en V.O.
02:41 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
Les Oiseaux (Alfred Hitchcock 1963)
Mon fils m’a demandé un jour ‘ c’est quoi les films qui te faisaient peur quand tu avais mon âge ?
J’ai réfléchi et me suis souvenu de ma terreur lorsque je vis pour la première fois ‘les Oiseaux ’d’Alfred Hitchcock.
A sa demande je décidais de visionner le film en sa compagnie j’ai du le revoir peut être une fois depuis (certainement a l’occasion d’une rediffusion TV) et l’idée d' un petit Hitchcock de temps reste toujours séduisante.
Je considère évidemment Hitchcock comme l’un des plus grands maîtres du cinéma et il faudrait être idiot (ou aveugle) pour prétendre le contraire
j’en veux pour preuve le nombre impressionnants de Chefs d’œuvre "Sueurs froides" – "l’inconnu du nord express" – "fenêtre sur cour" "Psychose ") qui me reviennent en mémoire quand je pense a ce réalisateur qui aura su faire de son nom un mot du langage usuel " ne dis t’on pas c’est du Hitchcock quand on parle d’une situation de suspense haletante ?"
Les Oiseaux donc, et Surtout qu'en est il plus d'un demi siècle après sa sortie ?
Force est de reconnaître que le film a quelque peu vieilli cependant on passe néanmoins toujours un bon moment même quand on connaît l’histoire par cœur .
Il est vrai que le film est plutôt lent a démarrer ( l’insipide rencontre entre Tippi Heddren et Rod Taylor puis l’arrivée a Bodega Bay sont d’une mièvrerie ennuyeuse ) ; les trucages évidemment ont pris un sacré coup de vieux alors de cette adaptation de Daphné Du Maurier il vaut mieux se souvenir des incroyables séquences d’anthologie et en premier lieu cette incroyable scène de la sortie d’école ou Tippi Hedren fume tranquillement alors que les corbeaux arrivent par vagues et s’installent sur le portique de jeu attendant les écoliers pour les attaquer
on peut même dire que cette scène ou l’on attend l’attaque imminente et inévitable des oiseaux est plus effrayante encore que l’attaque elle-même car nous , spectacteurs voyons les oiseaux se regrouper dans le dos de l'heroine qui fume tranquillement sa cigarette .
La scène de la station service avec ce plan magnifique ou Hitchcock prend de la hauteur et nous donne la vision de la ville assaillie du point de vue des oiseaux est également un grand moment du film de même que l’attaque des oiseaux sur Tippi Heddren dans la pièce du haut de la maison
On a longtemps d'ailleurs assimilé cette scène a une représentation du viol et on n'ignore pas au vu de la filmographie de Hitchcock que ce dernier adorait faire souffrir ses héroïnes , clairement on peut dire qu’ici il n’y va pas de main morte Tippi Heddren est a moitié dévorée vivante par les coups de bec et meurtrie par les griffes des oiseaux déchainés
Enfin rappelons la séquence finale apocalyptique ou les héros s’enfuient laissant leur maison ,leur ville aux oiseaux qui semblent avoir gagnés la bataille
Hitchcock osant terminer son film sans happy end c’est assez rare pour être souligné .
De même il n'apporte aucune hypothèse;aucune explication laissant a chacun le soin de tirer ses propres conclusions et sa propre analyse sur le phénomène
Pour conclure je me dois de signaler que mon fils comme je m'y attendais n’a pas eu peur et même pas peur du tout il s'étonnait par contre de ma terreur passée devant ces oiseaux là
je serai donc tenté de dire en conclusion "autres temps autres peurs"
02:22 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
26/02/2017
Le locataire ( Roman Polanski 1976)
Il est des films dont l'univers est difficile d'accès, il est des films dont on ne sort pas tout a fait indemne, c’est incontestablement le cas du "locataire".
Roman Polanski; à la fois réalisateur et interprète principal de cette adaptation d'une nouvelle de Roland Topor nous plonge dans un monde inquiétant, un univers oppressant peuplé de sinistres et fascinants personnages.
La lente spirale aux confins de la folie et de la paranoïa ; l’exploration du cerveau malade et dégénéré de Trekowski ( interprété par Polanski lui-même); son lent cheminement vers nulle part; le climat malsain entre le rêve et la réalité ; le cauchemar et l'absurde font du "locataire" un film totalement a part a la fois attirant et éprouvant.
Polanski offre ici a Isabelle Adjani un de ses rôles les plus difficiles mais c'est évidemment la performance folle et hallucinée de Polanski lui même au confins de la folie qui donne au film son atmosphère glaçante.
La musique particulière signée Philippe Sarde qui rythme le film contribue a renforcer le climat étouffant et on pense souvent a l'univers de Kafka (Polanski adaptera par ailleurs 'la métamorphose' au theatre quelques années après avoir réalisé ce film étrange et dérangeant.
21:19 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
24/02/2017
Le Bon , la Brute et le Truand (Sergio Leone 1966)
C'est tout simplement incroyable mais cette merveilleuse cinématographique a déjà un demi siècle
Réalisé par le Maitre Sergio Leone en 1966 Le Bon , La Brute et le Truand est le troisième volet de la trilogie du 'dollar ' apres 'pour une poignée de dollars en 1964 suivi en 1965 de ' et pour quelques dollars de Plus '
On y retrouve pour la troisième fois (et la dernière) une collaboration artistique entre Sergio Leone et Clint Eastwood deux personnalités qui ne s'entendaient guère et dont les relations sur le tournage furent très complexes
Magnifiée par la bande son d'un autre Maitre Ennio Morricone cette fresque de 180 minutes s'impose depuis des années comme une référence absolue du genre western - spaghetti mais dans ce genre fourre-tout souvent composé de series B ou de réalisateurs travaillant sous nom d'emprunt 'le bon , la brute et le truand est quant a lui un film extrêmement maitrisé et totalement abouti.
Chef d'oeuvre de mise en scène et de lenteur qui fait la part belle aux paysages (grandioses) et aux acteurs (avec les fameux gros plans hallucinants qui vont bâtir le mythe de ce film hors normes)
Le scenario habile nous entraine sur fond de guerre de sécession dans une épopée a trois autour des personnages de Sentenza ( lee Van Cleef) , de Blondin interprété par un Clint Eastwood aussi économe en paroles qu'efficace avec son revolver et de Tuco (Elli Wallach savoureux en crapule sans foi ni loi)
Décors époustouflants , dialogues épiques , mais aussi silences et regards , scenes cultes , seconds rôles et gueules cassés choisis avec soin par Leone ( Mario Brega) tout ici est sublime de maitrise et regale le spectateur embarqué avec les trois personnages dans la course au trésor volé des confédérés.
Une course ou associé malgré eux le bon ,la brute et le truand se retrouvent sous le soleil de plomb du cimetière de Sad Hill (incroyable décor que Leone a fait construire dans la Nevada Espagnole) et c 'est dans un cercle de pierre et de mort (qui rappelle la corde au cou De Tuco) que le règlement de compte final et épique aura lieu dans une longue séquence crescendo filmée avec génie et maestria par un Leone au sommet de son art
Chef d'œuvre Majeur d'un genre pourtant mineur (le western spaghetti) le bon ,la brute et le truand va hanter des générations de réalisateurs , (Tarantino en tète ) qui vont piocher dans ce film grandiose des éléments et des références pour leurs propres réalisations .
14:23 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
29/01/2017
Les Portes du Soleil - Algerie pour Toujours - ( Jean Marc Mineo 2016)
En regardant l'affiche de ce film on croit d'abord rêver
Le casting est si improbable qu'il déclenche inévitablement de la curiosité car non vous ne rêvez pas car au dessous du nom de l 'inconnu Zacharia Ramdane ( il est aussi le producteur ce ce film mémorable a bien des égards) on voit les noms de Smain Fairouze (oui , oui le Smain comique qui a tenté (en vain) depuis sa disparation des écrans radars du rire ( enfin du rire!!!!n exagérons rien!) de se reconvertir au cinéma et dont la filmographie est disons très......médiocre.)
Lorie Pester est bien l'insupportable chanteuse Lorie (ici dans le rôle invraisemblable d 'une psychopathe garde du corps ) et de Mike Tyson le célèbre ancien champion du monde de boxe.
Voila pour le casting , révélateur deja d'une catastrophe cinématographique annoncée .
Le scénario relève quant a lui du grand n'importe quoi il est financé par des fonds algériens (l'inutile 'Algerie pour toujours ' rajoutée au titre du film c'est surement une idée de leur part ) et distille un contenu patriotique qui laisse songeur.
Le fils d'un ancien combattant de l 'O.A.S ( Smain en Tony Montana de cafétéria) revient activer une cellule pour prendre le pouvoir en Algérie . Il est accompagné dans sa mission par sa fille adoptive (Lorie) qui se déchaine et dégomme tout ce qui bouge
Un agent des services secrets algériens (le lent et mollasson Zacharia Ramdane au potentiel d'acteur proche du néant) tente en vain de s'y opposer par une infiltration secrète au sein des activistes.
quant a Mike Tyson il est la tout a fait par hasard dans une seule et unique scène ou il se bat dans une boite de nuit , il est au générique de ce film par le hasard de sa présence en Algérie pour la promotion de son livre, il le signale lui même a la fin de sa séquence (pourquoi se priver ?)
Pour faire simple on peut dire que ce film ferait passer 'Taxi ou ' le transporteur ' pour du Scorsese tant le film est de la première a la dernière séquence d'une nullité abyssale
le réalisateur (n 'exagérons rien) fait (vraiment) n'importe quoi usant jusqu'à l 'écœurement des zooms , des ralentis , des accélérés si bien aucun plan ne dure ici plus de 3 secondes
En voulant créer un style il fusille littéralement toute cohérence dans la vision du film , le résultat est clairement épuisant pour le spectateur
Nous ne sommes pas ici dans un film a petit budget qui pèche par souci d'économie ; non au contraire tourné a la demande des partenaires financiers en Algérie ( bien qu'il n'y ai quasiment pas de scènes extérieures ) le film bénéficie de moyens conséquents mais a force de prétention et de suffisance il en devient insupportable a regarder
Jean Marc Minéo (un ancien champion de kung -fu) livre ici un film qui fait honte au cinéma car même en cherchant bien il n'y a absolument rien a sauver
Dialogues affligeants dignes des pires télés réalité , invraisemblances totales , séquences ridicules Smain devant les trophées de l O.A.S écoutant les discours des militaires putschistes de la guerre d'Algérie , cascade automobile pitoyable avec une WV coccinelle , Lorie Chez le psychiatre , bref les scènes a se tordre de rire ne manquent pas durant les 90 minutes de cette lobotomie cinématographique
rendons grâce au spectateur car il faut quand même être courageux pour rester devant une telle bouse car c'est un fait Nous sommes bel et bien ici face au degré 0 du cinéma.
12:34 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
19/01/2017
Mon Oncle Benjamin (Edouard Molinaro 1969)
C'est un film qui fait du bien , c'est un film que l 'on peut qualifier de jubilatoire et d'une franche paillardise drôle et aiguisée.
Réalisé par Edouard Molinaro qui sortait de deux films 'compliqués ' avec De Funes (les deux hommes ne sont pas entendus du tout tant sur 'Oscar ' que sur ' Hibernatus ' deux adaptations de pièces qui rencontrèrent malgré les tensions Molinaro - De Funes un grand succès.
Pourtant en cette année 1969 Deux drames ternissent la bonne humeur et l 'esprit libertaire voire anarchique de ce film .
En premier lieu le décès dans un crash d'avion de la femme de Molinaro et le diagnostic délivré a Brel et dans lequel ce dernier apprend le mal incurable dont il est atteint.
Cette nouvelle terrible va décider Brel a faire de 'Mon Oncle Benjamin ' une thérapie et l 'acteur qu'on imaginait mal dans le registre de la comédie va s'y révèlera délectable
C'est certainement sa prestation dans le rôle du Docteur benjamin Rathery qui décidera des metteurs en scène comme Claude Lelouch ou Jacques Veber a lui proposer les futurs rôles inoubliables dans deux comédies majeures des années 70 a savoir 'l 'aventure c'est l 'aventure ' (1972) et ' l'emmerdeur ' (1973)
'Mon Oncle Benjamin ' est une comédie en costumes (l'action se passe au XVIIIe) aussi drôle que poétique et qui fait la part belle a la liberté, a l 'amitié aux joies épicuriennes, un film qui écorche clairement la noblesse ( et le clergé) et dans lequel on retrouve autour du grand Jacques inoubliable médecin de campagne un peu ( beaucoup) ivrogne , contestataire , coureur de jupons , méprisant l'argent et éperdu de liberté (et de son célibat) des seconds rôles épatants de Paul Preboist en huissier-poète délirant a Claude Jade délicieuse et craquante sans oublier Armand Mestral , Bernard Blier (irrésistible marquis de Cambise) ou encore Paul Frankeur
Il y a clairement un peu de Cyrano de Bergerac dans Benjamin Rathery et si on rit franchement a ce film insolent et cynique la fin laisse place a une douce mélancolie pour une scène de dernier repas et d'enterrement d'une grande poésie.
un film thérapie a voir de préférences en dégustant une bonne bouteille de vin.
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15/01/2017
Zazie dans le métro (Louis malle -1960)
Sorti peu après Les 400 coups de François Truffaut , Zazie dans le métro souffre quelque peu de la comparaison avec ce chef d'oeuvre incontesté .
Adapté d’un roman populaire de Raymond Queneau (les 400 coups étant un scénario original de leur auteur) il est difficile de classer ce film et on ne saurait dire s’il fait ou non partie ou non de la nouvelle vague.
Au bout du compte cette adaptation n’est qu’a demie réussie, la première partie est un véritable régal et on y retrouve l’univers fantasque et burlesque quasi- surréaliste de Queneau ,la seconde sous prétexte a la loufoquerie souffre d'une trop grande confusion
La découverte de Paris en compagnie de Zazie reste cependant irrésistible de drôlerie et d’humour mais malheureusement les personnages dont nous faisons connaissance tout au long de l’histoire nous font peu a peu quitter le monde du rêve pour la franche pantalonnade.
Zazie, elle l’a compris puisqu’elle s’endort durant cette dernière partie ratée tandis qu’autour d’elle les autres comédiens s’agitent en vain pour nous faire rire.
Si on veut bien faire abstraction de cette fin brouillonne Zazie dans le métro demeure divertissant grâce a sa loufoquerie absurde et son univers décalé
Evidemment le métro que souhaite visiter Zazie dans son périple parisien n'est qu'une métaphore du monde des adultes lequel monde nous est présenté ici comme peuplé d'individus cocasses et sans véritables identités ,Zazie espiègle , futée et effrontée observant de son oeil aiguisé cet univers la avec détachement et incompréhension .
Le roman de Queneau se révélant particulièrement difficile a mettre en scène on pourra conclure que Louis Malle n’a pas a rougir du résultat compte tenu des diffcultés et des risques évidents d'une telle adaptation.
23:33 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zazie dans le metro, raymond queneau, louis malle