19/03/2016
Irréversible (Gaspard Noé 2002)
Je décide de visionner Irréversible ( typographié IЯЯƎVƎЯSIBLƎ ) de Gaspard Noé le sachant précédé d'innombrables avis et commentaires tant sulfureux que contradictoires Chef d'oeuvre pour certains, bouse absolue pour d'autres le film ne laisse en tout cas personne insensible et c'est déjà la marque indéniable d'un film pas vraiment commun , pas vraiment comme les autres.
le titre fait de toute évidence référence a l'irreversibilité de nos actes car ils sont la plupart du temps irréparables
1h et 40 minutes plus tard l'écran noir devant les yeux le film se termine et le choc est évident car le film est unique en son genre , de par sa chronologie deja (chaque scène est proposée de façon antéchronologique le film débute donc avec la fin de l'histoire et se termine avec le début) mais surtout par l'aspect sombre , intense , glauque.
le film est clairement (volontairement ) dérangeant , certains le trouveront génial d'autres le qualifieront de malsain et nauséabond , d'autres enfin y verront un film prétentieux , mon avis est partagé , je reste divisé et n'arrive pas a savoir si le cinéma français tient la son 'requiem for a dream ' ou si on est devant une esbroufe cinématographique monumentale
Esthétiquement le film se démarque de tout ce qu'on peut a pu voir a ce jour ,longs plans séquences filmés avec une indéniable maîtrise ; une caméra folle virevoltante comme totalement ivre ( a l'image des deux protagonistes masculins du film)
la caméra de Gaspard Noé ,survole, tourne ; elle épuise elle donne le tournis , les cadrages acrobatiques du réalisateur laminent le cerveau mais l'ensemble est hypnotique , fascinant totalement représentative du chaos absolu qui traverse ce film fou
le trio de comédien Albert Dupontel en tête est excellent , Monica Belluci est magnifiquement filmée , Vincent Cassel est survolté les seconds rôles donnent le frisson et la description par gaspard Noé des bas -fonds sordides parisiens et de sa faune interlope est tout simplement effrayante
La longue séquence du viol d' Alex ( Monica Belluci ) filmée en plan fixe et qui condamne le spectateur a assister comme un témoin impuissant au drame restera comme l'une des scènes -choc du cinéma français mais c'est surtout la scène du meurtre a l'extincteur dans la boite sado maso qui restera dans les annales
De la violence gratuite oui certainement mais aussi des images qui donnent a réfléchir sur l'état de décomposition avancée de notre société ,sa violence ,sa noirceur implacable
Signalons aussi la musique signée Thomas Bangalter , véritable personnage du film la bande-son technoide proposée par la moitié de Daft Punk donnant aux images de Noé une densité supplémentaire
On pense parfois au maître Stanley Kubrick (clin d'oeil appuyé avec l'affiche de "2001 odyssée de l'espace" dans la chambre de Marcus et Alex) Comme dans 'Eyes wide Shut' l'utilisation des couleurs vives (le rouge du tunnel -le jaune baignant la chambre du couple) pour certaines séquences n'est certainement pas un hasard , enfin comment ne pas penser a folie orchestrée d' 'Orange mécanique '( on retrouve ici aussi Ludwig Van Beethoven)
Irreversible est de toute évidence un film dur , éprouvant qui ne laissera personne indifférent ,du défenseur au détracteur , du dégout a l'admiration comme de l'amour a la haine il n' y a parfois qu'un (tout petit ) pas.
Un film a part ; une oeuvre a part entière en tout cas.
12:10 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
Écrire un commentaire