Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/02/2009

Le juge et l'assassin (Bertrand Tavernier 1976)

le juge et l'assassin.jpg
Bertrand Tavernier nous a souvent donné des films intéréssants et intelligents et même si certains ont quelque peu vieillis , sa filmographie reste l'une des plus regulières du cinéma français. Incontestablement son chef d'oeuvre  demeure 'Le Juge et l'assassin "réalisé en 1976 , un film inspiré d'un célèbre fait divers qui passionna et divisa la France a la fin du XIX siècle a savoir la cavale sanguinaire de Joseph Vacher qui assassina  et tua  au moins une vingtaine de personnes et qui fut guillotiné en 1898 .
Avec un talent indéniable de narrateur Taverniernous raconte l'itinéraire de cet ancien soldat ,  amoureux éconduit qui tenta de tuer sa fiançée et de mettre fin a ses jours en se tirant deux balles dans la tête , le destin décida de les faire survivre tout les deux  mais Vacher (Bouvier dans le film de tavernier) resta  psychiquement atteint (crises de paranoïa, hallucinations) il passa plus de six mois à l'asile de Dole, où  fort peu soigné Il tentera  à de multiples reprises de s'échapper .  Libéré et considéré comme guéri par les psychiatres il passe par des crises de folie meurtrière au cours desquelles il viole, éventre, mutile des bergers et des bergères, en majorité des adolescents.
personne ne discutera le fait que ce film restera le plus grand rôle de Michel Galabru  absolument incroyable et époustouflant dans le personnage du tueur halluciné (le comédien fut d'ailleurs récompensé a juste titre par le césar  du meilleur acteur ) , il forme un duo épatant avec Philippe Noiret  un fidèle de Tavernier qui interpréte ici  le juge Rousseau ,homme intègre et juste qui va se passionner pour cette affaire au point qu'elle devienne pour lui une obsession totale . Le film ne se contente pas de nous raconter l'une des plus terribles affaires judiciaires de notre pays  il pose aussi la question cruciale  de la manipulation des médias (déjà) dans un pays qui vient alors de se déchirer  et de se passionner pour l'affaire Dreyfuss. De plus très intelligemment Tavernier laisse a chacun la libre interprétation du cas de Bouvier ,il ne nous dit a aucun moment qu'il est innocent mais sans le présenter comme une victime il laisse entrevoir la possibilité que bouvier ne soit 'peut etre'  pas  coupable  .
le personnage de Bouvier est une énigme absolue  et toutes les hypothèses sont a entrevoir , Coupable, fou, paranoïaque, mystique , manipulateur diabolique ,  affabulateur a chacun de choisir l'étiquette qu'il lui convient le mieux pour définir l'individu qui emporta son mystère avec lui . Fidèle a ses convictions politiques Tavernier en farouche opposant de la peine capitale termine son film en occultant l'exécution capitale qui est suggérée mais pas filmée  Le  film réalisé en 1976 et qui a installé son auteur  parmi les metteurs en scène incontournables du paysage cinématographique  français n'a , quant a lui  pas pris une seule ride et s'impose indiscutablement  parmi les  grands films du cinéma français

 

 

 

16:26 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noiret, galabru, tavernier

Écrire un commentaire