31/01/2009
Picasso et les maîtres
"Quand j'avais leur âge je dessinais comme Raphael mais il m'a fallu toute une vie pour apprendre a dessiner comme un enfant "
J'ai choisi de mettre cette phrase attribuée a Pablo Picasso en introduction de ce 'post' consacré a ma visite de l'exposition Picasso et les Maîtres organisée aux galeries nationales du palais du 8 Octobre 2008 au 2 Février 2009
Que dire sinon que cette expo restera gravée dans ma mémoire ,dejà en partie par l'aspect inhabituel de l'heure ou j'ai eu la chance d'admirer toutes ces toiles fabuleuses (pour fêter le dernier week end de l'expo le grand palais est resté ouvert non stop du vendredi matin au lundi soir 24h sur 24 et je m'y suis rendu dans la nuit glaciale de Vendredi 30 janvier aux alentours de 4h du matin
Évènement culturel et artistique incontestable de l'hiver 2008-2009 cette exposition commune au Musée du Louvre , au Grand palais et au musée d'Orsay l'exposition Picasso et les maitres s'inscrit deja coup sûr comme un succès historique
Compter les références et autres reprises de tableaux de grands maîtres relèverait, chez Picasso, de l'entreprise titanesque. En réalité, l'histoire de l'art est au coeur de chacun de ses tableaux. Lui-même rappelle qu'il a toujours peint avec ses maîtres derrière lui. El Greco, Velazquez, Goya, Zurbaran, José de Ribera du côté espagnol, Gauguin, Cézanne, Ingres, Courbet Manet, du côté français, les traces et références directes aux postures, rapports de couleurs ou constructions des grandes figures de la peinture sont légion dans son oeuvre
Voici donc quelques exemples des tableaux mis en parallèle lors de cette sublime exposition
Gustave Courbet -les demoiselles des bords de seine (1857)
Pablo Picasso - les demoiselles des bords de seine (1950)
Vincent Van Gogh - l'arlesienne (1888)
Pablo Picasso - portrait de Lee Miller en arlesienne (1937)
Le Nain -la famille heureuse ou retour de baptême (1642)
Pablo Picasso - retour de bapteme (1917)
Nicolas Poussin -l'enlèvement des sabines (1637- 38)
Pablo Picasso -l'enlevement des sabines (1962)
Jean Renoir - baigneuse assisse dans un payasage dite Eurydice (1895 -1900)
Pablo Picasso - grande baigneuse (1921)
Edgar Degas -l'absinthe (1876)
Pablo Picasso buveuse d'absinthe (1901)
Pour conclure ce 'post ' consacré a cette inoubliable balade en compagnie de Picasso et des "maîtres"qui l'ont inspiré je vous offre cette merveilleuse réponse de Pablo Picasso lui même a une question sur son influence permanente et son amour pour le travail des autres artistes
"c'est deja difficile quand on est tout seul !Quelle idée on a de faire entrer un autre peintre dans son atelier!...."
07:36 Publié dans arts, Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : picasso
29/01/2009
Fear of a black planet (Public Enemy 1990)
Public Enemy - 911 is a joke
Sur scène les New Yorkais de Public Enemy se produisait avec un service d'ordre auto proclamé ' sécurité du premier monde ' armés de pistolets mitrailleurs Uzis , leur slogan se définissait en ces termes brûlants ' l'apocalypse a deja eu lieu mais vous ne vous en êtes pas rendus compte' Tout un programme
Sens certain de la provocation et de la mise en scène ou motivation réelle d'activisme politique issue de l'héritage des 'blackpanthers ' et du 'black po ' il est incontestable en tout cas que le groupe propose un électro choc musical et revendique clairement l'affirmation du peuple noir et de ses droits , voire de sa supériorité
le titre de cet album en dit deja assez long sur la menace annoncée par Chuck D , Flavor Flav , Professor Griff , et Terminator X ' "Fear of a black planet (la peur d'une planete noire)
"Utilisons au mieux le rap notre CNN noir a nous " ironise le leader Chuck D et le moins que le moins puisse dire c'est qu'il parviennent parfaitement avec 'fear of a black planet" cette bombe incendiaire , disque phare du rap , troisième disque du groupe et énorme succès commercial du début des années 1990.
Si l'album précédent ' It takes a nation of million to hold us back' (il faut une nation de millions de personnes pour nous retenir) avait mis tout le monde en garde cet album lui passe a la vitesse supérieure et enfonçe le clou avec une fureur inouie .Chuck D s'auto proclamant 'rebel without a pause ' (rebelle a plein temps) en clin d'oeil a James Dean l'icone des fifties 'et 'rebel without a cause ' (rebelle sans raison)
L'hymne définitif du rap se trouve peut être même sur ce disque avec 'fight the power ' ,plus qu'une chanson ce titre enragé est un brulôt politique d'une violence ahurissante qui dépasse le cadre même de la musique , titre emblématique du mouvement il est au rap ce que 'get up stand up ' est au reggae a savoir son manifeste universel
13:47 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : public enemy
28/01/2009
24 Mai 1966 Le caprice parisien de Dylan
Nous sommes le 24 Mai 1966 et Bob Dylan est a Paris , a l'Olympia plus précisément , il n'a que 25 ans mais dejà ses premiers albums ont déclenché partout un cataclysme musical et culturel sans précédent .
Dylan a aussi défrayé la chronique en passant de la guitare folk traditionnelle a la guitare électrique . Comme a son habitude il va proposer au public présent ce soir la un concert divisé en deux parties bien distinctes , une première partie 'folk' ou seul sur scène il va interpréter les incontournables protest-songs déjà légendaires ainsi que les titres inspirés du répertoire de cette Amérique profonde qui a fait de lui l'icône de toute une génération puis une seconde partie ou il va débouler avec une horde de 'freaks déchainés et défoncés pour un déluge de métal et de feu.
Dylan est alors miné par les drogues ,les rumeurs les plus folles courent a son sujet ,on raconte qu'il ne dort jamais , qu'il avale des quantités ahurissantes d'hallucinogènes ,on le dit défoncé a la benzédrine ,au L.S.D , a l'héroïne bref , ils sont nombreux ceux qui lui prédisent un bien sombre avenir et rares sont ceux qui parmi le public de l'Olympia de ce mois de Mai 1966 pourrait imaginer un seul instant que l'homme serait encore sur les routes un demi siècle plus tard .
La première partie du concert est terminée , durant ce set acoustique Dylan a de nombreuses reprises a apostrophé son public , l'ambiance est tendue ,les sifflets et les murmures de mécontentement , d'incompréhension explosent regulièrement dans la salle ,Dylan n'en a cure et rétorque même " j 'ai autant envie que vous de rentrer chez moi "
Quelque part dans la foule une jeune fille assiste médusée a ce concert ,elle a quittée le plateau du film ' Grand prix ' ou elle tourne sous la direction de John Frankenheimer en compagnie de Yves Montand, ce n'est pourtant pas une comédienne mais une jeune chanteuse de la génération yé-yé , elle ne connaît pas Dylan personnellement bien sûr mais il fait partie de ses idoles .
Curieusement Bob Dylan de son côté l'a dejà remarqué notamment dans les pages des magazines ou sa beauté éclate depuis quelques mois , instantanément il est tombé sous son charme
nous sommes en 1966 et cette beauté époustouflante fait tourner toutes les têtes des hommes qui la croise , elle a 22 ans , elle s'appelle Francoise Hardy.
Dylan a disparu de la scène depuis une demie heure déjà ,on s'impatiente dans la salle lorsque un inconnu se penche a l'oreille de Francoise Hardy et lui chuchote "Mr Dylan ne reviendra sur scène que si vous m'accompagniez dans les loges immédiatement pour le rencontrer "
Elle se lève surprise et avec un brin d'angoisse suit l'inconnu qui la conduit dans les loges de l'Olympia ou elle y découvre un Dylan hilare apparemment très content que son 'caprice ' ait été exaucé ,
Il lui propose avant de repartir sur scène de le rejoindre pour la 'party' qui aura lieu a l'hôtel Georges V après le concert ,il lui précise aussi qu'elle vienne avec toute sa bande de copains présents dans la salle ,la jeune françoise accepte et puis de toutes manières "" comment refuser a Dylan ?"
La jeune chanteuse est non seulement surprise du comportement de Dylan mais elle est surtout stupéfaite de l'état de délabrement physique de l'artiste ,on est loin de l'image du troubadour véhiculé par les pochettes de ses premiers albums elle dira plus tard avoir l'impression de rencontrer un "zombie" , un être malade dont la vie ne tient qu'a un fil "
Après ce concert houleux elle rejoindra le Georges V accompagnée de Johnny Hallyday , Zouzou égerie et chanteuse des sixties et Hugues Auffray ( qui a déjà beaucoup oeuvré a faire connaître Dylan en France).
Sur place la 'party' bat son plein mais de Dylan point , il reste deséspérement enfermé dans sa chambre isolé de tous ,isolé du monde apparemment peu enclin a prendre part aux festivités.
Ce n'est qu'au bout de 2 heures que la porte s'ouvre ,Dylan entre parmi les invités prend Françoise par la main et l'emmène dans sa chambre refermant la porte derrière lui
C'est la , devant une Françoise Hardy terrorisée ,que Dylan comme un gamin lui propose d'écouter quelques titres de son nouvel album sorti 8 jours auparavant aux États-Unis , le titre de ce nouvel album c'est 'Blonde on blonde "précise t'il 'qu'en pensez vous? lui demande t'il ? puis il pose le disque sur la platine et lui donne la primeur de découvrir deux titres qui vont devenir bientôt mythiques et légendaires de la discographie de Dylan (et de la musique pop tout court )
I Want you " 'et 'Just like a Woman'
Cette histoire racontée souvent par l'intéréssée elle même fait partie de la légende des 'sixties ' , certains prétendent pourtant que ce n'est pas Francoise Hardy que Dylan a attiré dans sa chambre mais plutôt Zouzou la belle icône des années soixante , actrice underground et twisteuse des années soixante mais aussi petite amie de Brian Jones allez donc savoir?
00:57 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dylan, francoise hardy
18/01/2009
Jean Michel Basquiat Un genie absolu et insolent
Jean Michel Basquiat artiste décédé a l'âge de 28 ans en août 1988 est devenu très vite une icône absolue de l'art contemporain,son destin fulgurant est a la fois bouleversant et fascinant légendaire.Il fût notamment le premier artiste de couleur a faire la couverture du prestigieux N-Y Times magazine
On aime a l'imaginer issu d'un ghetto noir et pauvre notamment en raison de ses débuts de taggeur et d'artiste des rues du pavé new yorkais mais il n'en est rien .
Basquiat est un fils de petits bourgeois d'origine haïtienne par son père et porto ricaine par sa mère .c'est d'ailleurs sa mère qui l'initie très tôt a l'art en l'emmenant notamment avec elle au musée de Brooklyn
Son enfance est marquée par un drame qui va changer sa vie , fauché par une voiture alors qu'il joue au foot avec ses camarades il reste cloué au lit des mois durant souffrant de fractures et lésions multiples . Sa mère lui offre alors un manuel d'anatomie dont il va inlassablement recopier les croquis . Cette influence sera déterminante pour toute sa carrière. A l'image d'une période artistique bouillonnante et en pleine explosion a New York Basquiatva débuter par l'art de la rue ; il va arpenter le pavé new yorkais et recouvrir les murs ,les palissades ,les façades de dessins accompagnés de slogans signant SAMO un pseudonyme pour le moins désabusé (condensé de" Same old shit ".)
ce nouveau langage pictural qui mélange graffitis, tags , collages , art africain ,bande dessinée va très vite éveiller la curiosité des milieux artistiques et c'est l'exposition 'New York -New Wave " ou il rencontre AndyWarhol, keith Haring et Robert Mapplethorpe qui va être le tremplin de sa carrière. Annina Nosei une galeriste importante du milieu artistique de la ville le remarque et met un atelier a sa disposition , c'est elle qui organisera bientôt sa première exposition.
Presque immédiatement Basquiat devient la coqueluche de l'avant garde, ses tableaux sont stupéfiants et d'une inventivité et d'un modernisme inouïs. Le jeune peintre nonchalant et décontracté peint a l'instinct presque de manière naturelle et ne semble pas avoir conscience réellement de l'engouement qu'il suscite ; il sort la nuit , fait la fête , se drogue beaucoup dépense tout son argent . Si certains critiques font la fine bouche face a ses tableaux , ne voyant la que des dessins d'un artiste trop cher payé , d'autres par contre repèrent déjà le génie .Il devient le protégé de Warhol; pape mondain de ce New York ahurissant des années 80 , un Warhol qui déclarera " c'est le genre de gosse dont le talent me rend absolument fou "
Les deux artistes associeront même leur talent pour quelques oeuvres communes mais c'est surtout la complicité d'avec Warhol qui donnera a Basquiat une grande confiance , a partir de 1984 il révéle clairement son intérêt pour l'identité noire et pour son histoire au travers de tableaux inspirés et sublimes
De 1986 à 1988, année de sa mort. Basquiat peint en utilisant des techniques, des styles et des éléments jusque là jamais utilisés dans son oeuvre , l'influence de l'héroïne, dont il dépend, est très palpable. En février 1987, la mort de Warhol (qui ne s'est jamais véritablement remis des suites de sa tentative d'assassinat par valerie Solanas ) vient bouleverser le coeur et l'âme de Basquiat , déjà en un très mauvais état suite à ses abus fréquents .
Le jeune homme n'est désormais plus le même Son sentiment d'être incompris s'ancre d'avantage dans sa vie quotidienne et il entre dans une phase d'auto destruction qui le conduit a une mort tragique
Il est devenu au fil des ans et a l'image de Keith Haring un autre surdoué de cette génération ,l'un des artistes contemporains les plus côtés sur le marché de l'art, ses oeuvres atteignent désormais des sommets vertigineux dans les ventes aux enchères partout aux quatre coins du monde.
une sélection perso de quelques tableaux de Basquiat
Toxic (1984)
Untitled( skull) -1981
Early moses (1983)
All colored cast (1982)
Arborigenal (1984)
02:11 Publié dans arts, Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : basquiat
28/11/2008
histoire d'une photo : Un ange at the Sin-é
Les quelques rares clients assis dans ce café desert se souviennent ils de ce jeune homme seul avec sa guitare habité par une foi musicale quasi religieuse et qui tout les lundi vers 21h00 venait chanter devant un public qui l'écoutait d'une oreille distraite en lisant le journal en sirotant une bière ou en se réchauffant autour d'un café ?. Le Sin-é qui depuis est entré dans la légende n'était qu'un bar parmi tant d'autre situé dans le Lower East Side, un quartier branché de Manhattan. Le destin tragique d'un artiste hors du commun a transformé ce petit bistrot irlandais minuscule en un lieu désormais mythique
A partir de 1992 chaque lundi et dans une indifférence glaciale un certain Jeff Buckley jouera dans ce petit bar et c'est la qu'il construira les fondations de sa future légende. Shane Doyle, le patron du bar ne se doutait certainement pas que le jeune musicien qu'il a déniché deviendrait bientôt un artiste culte et une référence mondiale.Grâce a un bouche a oreille fulgurant qui va se répandre dans New York Buckley va se tailler une solide réputation et très vite chaque lundi soir le sin-é va afficher complet. C'est dans ce minuscule café que Jeff Buckley sera découvert par les maisons de disque alertées du phénomène et c'est Sony (pour le label Columbia)et par l'intermédiaire de steve Berkowitz qui va décrocher le gros lot et signer puis permettre au jeune artiste d'enregistrer avec une totale liberté artistique son premier album . Ce sera le live at the sin-é(enregistré le 17 aout et sorti le 23 novembre 1993)
Cette photo signée Merri Cyr est a la fois terrible et pathétique mais elle est aussi chargée d'une incroyable poésie , on y voit Jeff seul dans son coin et on l'imagine chanter "Eternal life " " mojo - pin " ou reprendre une chanson d'une de ses idoles Van Morrison , Piaf ou encore Dylan .C 'est Merri Cyr une jeune photographe alors inconnue qui a pris ce magnifique cliché en noir et blanc , un cliché qui sera choisi pour illustrer la pochette du ' mini album ' Live at the siné La même Merri Cyr fera quelque temps plus tard la pochette devenue célèbre de 'Grace ' le premier ( et unique album paru de son vivant ) de Jeff Buckley qui va époustoufler toute la planète et faire du jeune garçon timide une icône absolue . L'album 'Grace' sortira en Aout 1994 et va connaître un succès planétaire.
le 29 mai 1997 alors qu'il prépare son second album " Sketches For My Sweetheart The Drunk" Jeff Buckley se noie a Memphis dans le Mississippi ,le jeune artiste surdoué disparaît a l'âge de 30 ans en pleine gloire ; son album inachevé sortira en mai 1998.
Jeff Buckley - j'n'en connais pas la fin
05:32 Publié dans Culture, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jeff buckley
20/11/2008
Ou on va Papa?
C 'est le hasard qui vous conduit parfois dans une librairie a saisir un livre plutôt qu'un autre , Dans le cas du livre de Jean Louis Fournier ce n'est pas la jaquette signifiant prix femina 2008 qui m'a attiré , Non c'est plutôt le titre en forme d'interrogation qui a attisé ma curiosité pour ce petit livre qui m'a bouleversé et que j'ai dévoré en 1 heure 30.
le sujet est terrifiant et pourra paraître tabou puisque Fournier parle de lui et de ses deux garçons handicapés mentaux et moteurs mais son approche en forme de confession est totalement inédite et sans aucune concession .
On passe ainsi du rire aux larmes en quelques lignes en lisant les petits chapitres au vitriol de ce livre qui devrait absolument etre lu par tous car il est a la fois une bouffée d'oxygène et une reflexion intelligente sur le regard des autres et le droit a la différence.
Je vous livre ici l'introduction de ce livre pas vraiment " comme les autres " a découvrir de toute urgence
Cher Mathieu , Cher Thomas
Quand vous étiez petit j'ai eu quelquefois la tentation de vous offrir , a Noel par exemple un livre , pourquoi pas Tintin , je connais bien Tintin je les ai tous lu plusieurs fois. Je ne l'ai jamais fait , ce n'était pas la peine vous ne saviez pas lire , vous ne saurez jamais lire , jusqu'a la fin vos cadeaux de Noël seront des cubes ou des petites voitures.
Maintenant que Mathieu est parti chercher son ballon dans un endroit ou on ne pourra plus l'aider a le récupérer ,maintenant que Thomas toujours sur la Terre a la tête de plus en plus dans les nuages je vais quand même vous offrir un livre ,un livre que j'ai écrit pour vous pour que l'on ne vous oublie pas et que vous ne soyez pas seulement une photo sur une carte d'invalidité et Peut-être aussi pour dire mes remords.
Je n'ai pas été un très bon père , souvent, je ne vous supportez pas , vous étiez difficile a aimer , avec vous il fallait une patience d'ange, et je ne suis pas un ange. je voudrais vous dire que je regrette qu'on ait pas pu être heureux ensemble et peut être aussi vous demander pardon de vous avoir loupés. On n'a pas eu de chance vous et moi ,c'est tombé du ciel , ça s'appelle une tuile
Quand on parle des enfants handicapés on prend un air de circonstance comme quand on parle d'une catastrophe aussi pour une fois je voudrais parler de vous avec le sourire , vous m'avez fait rire et pas toujours involontairement ,grâce a vous j'ai eu des avantages sur les parents d'enfants normaux je n'ai pas eu de souçis avec vos études ni avec votre orientation professionnelle ,nous n'avons pas eu a hésiter entre filière scientifique et filière littéraire ,pas a nous inquiéter de ce que vous feriez plus tard on a su rapidement que ce serait :Rien
Et surtout, pendant de nombreuses années, j'ai bénéficié d'une vignette automobile gratuite. Grâce à vous, j'ai pu rouler dans des grosses voitures américaines.
01:33 Publié dans Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean louis fournier
28/10/2008
Sans arme, ni haine, ni violence (Jean Paul Rouve 2008)
Ne nous y trompons ,malgré toute la sympathie pour toute cette nouvelle génération d'artistes venus de la comédie ils sont peu nombreux a posséder réellement les capacités a s'imposer en tant que véritables réalisateurs de cinéma .
Alain Chabat excepté ce ne sont pas , a l'evidence de vrais réalisateurs loin s'en faut , et on préférera dire que tous se font plutôt plaisir en passant derrière la caméra Jean Paul Rouve (s'il s'affirme indiscutablement au fil des années en tant que comédien ) n'echappe pas a cette regle en réalisant son premier film' sans arme ,ni haine ni violence'
Deja en 1979 José Giovanni (qui savait de quoi il parlait) s'etait attaqué avec un succes mitigé a ce fait divers célébre (le casse du siècle a la société générale de Nice en 1977) un coup incroyable et culotté réalisé par la bande d'albert Spaggiari ,ancien photographe de quartier au passé douteux devenu truand atypique et qui s'est vu du jour au lendemain devenir l'ennemi public numero 1
En choisissant de traiter la personnalité de l'individu plutôt que ses actes (le casse est occulté du film mis a part quelques séquences de quelques minutes) jean Paul Rouve tombe dans le piège de la caricature .Transformé en guignolo façon "Bébel années 70-80" le personnage de Spagiarri a force de vouloir etre présenté comme bandit au grand coeur , généreux , désinvolte agace plus qu'il ne charme , le film qui mélange faits réels (la fuite en amerique du sud du gangster ) et fiction (le journaliste de Paris Match infiltré qui devient peu a peu son confident ) tombe alors dans la facilité et la miévrerie.
Dans la peau de Spaggiari , Rouve en fait des tonnes et a l'evidence il en fait trop , son film sympathique au départ devient tres vite ridicule et grotesque a l'image des perruques et déguisements de son (anti) héros. il fait de Spaggiari (meme si le vrai Spaggiari était a l'evidence un personnage haut en couleur) un péquenot et" gugusse" sans cervelle .
Une scène pourtant (celle de la confrontation avec la vendeuse vietnamienne) est trés reussie , dans ce passage du film ou la véritable personnalité de Spaggiari apparait derriere le clown , Rouve tente de nous montrer l'espace d'un (trop) court instant la face cachée de l'homme.
C est toutefois assez peu pour dire que le film est moyen ; non au bout du compte il est juste inutile .
23:52 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sans arme, ni haine, ni violence, albert spaggiari, jean paul rouve
26/10/2008
Gainsbourg 2008
Serge Gainsbourg - mes petites odalisques
Pour l'inconditionnel de Gainsbourg que je suis c'était évidemment un rendez vous que je ne pouvais manquer .Cette exposition au musée de la musique pour rendre hommage a cet immense artiste qui aurait eu 80 ans cette année s'affirmait comme un évenement culturel totalement incontournable.
La première partie de cette exposition rassemble la quasi totalité des 45 tours de la carrière de Serge ,Chanteur et auteur , .Entre raretés , bizzareries, collectors ,musiques de film, pressages étrangers (notamment japonais) et grands classiques de l'oeuvre de Serge chacun trouvera de quoi satisfaire sa curiosité .Impossible de les nommer tous mais sachez qu'on croisera Jean claude Pascal ; Michèle Arnaud (ronsard 68- la chanson de Prevert- douze belles dans la peau) Juliette greco (les amours perdus - l'amour a la papa) Hugues Auffray (la javanaise -mes petites odalisques) Francoise hardy(l'anamour) Zizi Jeanmaire ,les frères jacques (le poiçonneur des lilas) ;catherine Sauvage (Baudelaire - les goémons -black trombone) isabelle Aubret(la chanson de prevert) , Birkin Evidemment mais aussi toutes les femmes qu'ils aura fait chanter , Deneuve, Adjani, Bambou, Regine , France Gall, Bardot , vanessa Paradis , sans oublier les hommes (Julien Clerc, Chamfort, Bashung ,Philippe Clay.......) je ne peux les citer tous mais tout ce que Gainsbourg a enregistré ou a composé (en format 45t) nous est ici présenté en un mur de 45 tours stupéfiant qui nous prouve l'incroyable diversité insensée et toute l'originalité de l"oeuvre artistique de Gainsbourg.
Serge Gainsbourg - douze belles dans la peau
la seconde partie de l'expo nous fait pénétrer dans l'univers du maître elle s’articule autour de quatre grandes périodes :
La période bleue (1958 - 1965)
Les idoles (1965 - 1969)
La décadanse (1969 - 1979)
Ecce homo (1979 - 1991)
Gainsbourg avait du gout on le savait et on le constate en découvrant sa collection personnelle, La Chasse aux papillons, de Salvador Dali, Mauvaises nouvelles des étoiles, de Paul Klee, et L'homme à tête de chou, sculpture de Claude Lalanne. Les deux derniers ayant inspiré titre et contenu à deux albums de Gainsbourg.
Gainsbourg avait du gout on le savait et on le constate en découvrant sa collection personnelle, La Chasse aux papillons, de Salvador Dali, Mauvaises nouvelles des étoiles, de Paul Klee, et L'homme à tête de chou, sculpture de Claude Lalanne. Les deux derniers ayant inspiré titre et contenu à deux albums de Gainsbourg.
Ces oeuvres sont présentées dans une vitrine-miroir latérale qui jouxte l'installation. On y trouvera également ses manuscrits et la bimbeloterie de la rue de Verneuil, moult fois détaillée par les visiteurs : l'écorché de Louis Auzouxqui tronait dans son salon , la collection de médailles acquise auprès de ses amis de la police,une photo inédite et rare de marylin Monroe a la morgue, l'exemplaire de la marseillaise de Rouget de Lisleacheté a Drouot peu de temps juste apres le scandale de 'aux armes ect....'
l'homme a tête de chou la merveilleuse et intriguante sculpture signé Claude Lalanne
Toujours dans cette même salle le plasticien sonore Frédéric Sanchez.propose un labyrinthe de colonnes associant des images (photos ou films) et des sons (les textes sont lus par les interprètes, Birkin, Deneuve, Dutronc...) le tout mettant en relation l'oeuvre de Gainsbourg avec les courants (le surréalisme et le jazz , la pop et le pop art...) et les personnalités qui l'ont marqué (Bela Bartok, Boris Vian, Francis Bacon...).
Ce dispositif dynamique, visant à "provoquer des images avec le son", explique Frédéric Sanchez, réussit le tour de force d'être pédagogique tout en intrigant les connaisseurs
bref une expo qui bien que peu être un peu trop concentrée est totalement captivante que l'on soit inconditionnel de gainsbourg ou pas .
Inconterstablement cette exposition s'affirme comme l'un des grands rendez vous culturel de cette fin d'année 2008 et comme un évenement artistique a ne rater sous aucun pretexte.
Serge gainsbourg - ford mustang
10:09 Publié dans arts, cinéma, Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : serge gainsbourg
Vicki ,Cristina, Barcelona (Woody Allen 2008)
Encensé par les critiques 'Vicki Cristina Barcelona 'le dernier Woody Allen( déjà plus de 40 films au compteur) avait tout pour plaire.
Le dépaysement d'abord , Woody Allen choisissant l'espagne et la superbe ville de Barcelone pour y installer son intrigue ,voila qui semblait croustillant de la part du metteur en scene qui après avoir quitté New -York pour la Grande Bretagne le temps de trois films inégaux décidait de mettre le cap au sud de l'europe
Le casting toujours surprenant chez Woody Allen est ici alléchant avec la présence de javier Bardem en peintre tourmenté et en séducteur implacable, Scarlett Johansson la nouvelle muse incontournable du cinéma de woody (elle est ici encore parfaite en étudiante américaine a la recherche de l'amour ), Rebecca Hall actrice quasi inconnue et nouvelle venue dans l'univers du maitre et enfin Pénélope Cruz échappée de chez Almodovar qui apporte ici toute la fougue et le tempérament de feu propre aux actrices du réalisateur madrilène.
Pourtant et inexplicablement la magie n'opére pas, le film tarde a démarrer , a s'emballer , une voix off inutile et pesante , des dialogues quelque peu convenus ,l'ensemble manque cruellement d'humour mis a part quelque répliques qui font mouche.
la ville de Barcelone qui apparemment a subjugué Woody au point qu'il en fait quasiment un personnage de son film nous est présentée a la manière simpliste d'un catalogue pour agence de tourisme (la sagrada familia, le palais Guell, les ramblas, les joueurs de guitares a la tombée de la nuit tout ça est evidemment superbe , tout ça est aussi trés trés cliché .
Heureusement le film est (en partie) sauvé par l'arrivée tonitruante toutes griffes dehors de Pénélope Cruz qui débarque dans la deuxième partie d'un film en perte de vitesse , alors oui soudainement ca décoiffe ! , ça explose ! mais c'est un peu tard 'Vicki Cristina , Barcelona' s'est dejà inscrit dans la liste des films moyens de Woody Allen.
Coté musique ,on sort du répertoire jazz habituel des films de Woody Allen et c'est plutot une bonne chose notamment pour Giula y los tellarini groupe inconnu dont Woody Allen a choisi la chanson "barcelona " en l'entendant a la radio par hasard ,ce groupe a surement éussit un coup totalement inespérée .
Woody Allen en profite aussi pour exhumer "entre dos aguas " un instrumental magnifique de Paco de Lucia ' qui va enchanter tout le monde .
Si les critiques sont sous le charme de ce Woody cru 2008 un film ou le metteur en scène a (encore) mis beaucoup de ses névroses avec cette histoire d'amour triangulaire et complexe , je ne partage pas quant a moi cet enthousiasme apparemment général ,certes le film est agréable ,les comédiens sont mêmes plutôt bons mais il y manque la touche de génie , la grâce , l'illumination , celle qui enflamme 'Annie Hall " " Broadway Danny Rose " "Manhattan ' " Harry dans tout états " match point "
En comparaison de ces nombreux chefs d'oeuvres 'Vicki Cristina ,Barcelona est au final un bon film mais pas un ' grand film.' On est évidemment toujours plus difficile et très exigeant avec les plus grands réalisateurs donc restons cependant objectifs et ne boudons tout de même pas pas notre plaisir .
08:57 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : woody allen
15/10/2008
Ennemis publics (Michel Houellebecq -Bernard Henri Levy -2008)
01:36 Publié dans Culture, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bhl, houellebecq
09/10/2008
Parlez moi de la pluie (Agnès Jaoui 2008)
C'est donc le troisième long métrage signé Agnès Jaoui après l'inoubliable 'le gout des autres ' et le dispensable 'comme une image'
Le tandem Jaoui-Bacri est evidemment reconduit (c'est encore un scénario écrit a quatre mains par le couple) accompagné ici par Djamel Debouzze dans un rôle qui aurait pu le positionner en qualité de véritable acteur , " " son vrai premier rôle d'adulte au cinéma selon ses propres termes (il oublie 'indigènes' apparemment ) pourtant malgré quelques belles scènes et quelques jolis moment de grâce le film nous laisse un curieux sentiment d'inabouti , d'inachevé voire d'indifference.
Même si j'aime beaucoup l'approche du cinéma d'agnès Jaoui et si je trouve que Bacri est un excellent comedien 'parlez moi de la pluie ne nous emballle a aucun moment et ne décolle pas, Bacri se contente une fois de plus de faire " du bacri "et a force de se répéter a l'infini dans le même personnage il ne nous surprend plus .
Comparativement Djamel Debouzze lui ,s'en sort plutôt pas mal sauf quand Jaoui lui retire sa légéreté naturelle (celle de son personnage ) pour le transformer en moralisateur (on aurait pu eviter la leçon de morale sur" l"humiliation ordinaire " ) c'etait pas vraiment nécéssaire et quelque peu hors sujet .
Le sujet du film est relativement simple ,on sait que le cinéma français sait faire passer l'emotion sur des sujets simples et les exemples ne manquent pas ; mais ce n'est pas le cas ici , Parlez moi de la pluie " tourne un peu en rond , s'enlise et ne raconte finalement pas grand chose , le film d'agnes Jaoui est a l'image du documentaire que doit réaliser Michel Ronsard (jean pierre Bacri) dans le film il n'aboutit pas a force de ne pas trop y croire .
Certaines séquences sont parfois un peu faciles et surtout peu crédibles - le trio égaré dans le Luberon au milieu des moutons pour une hypothétique interview ratée - la scène du pétard ou , le couple improbable Michel (Bacri) Agathe (Jaoui) passablement défonçés s'émerveille face a une fourmi (apres avoir partagé un malheureux petit pétard )
Quelques belles surprises toutefois , notamment Florence Loiret (Aurelie) tout en dynamisme et en pudeur retenue et surtout Mimouna Hadji (la mere de Djamel dans le film) une comedienne non professionelle qui nous donne sans forcer une belle leçon d'humilité et de courage.
Au final 'parlez moi de la pluie ' nous laisse sur notre faim il me semble nettement que le tandem Bacri -Jaoui est un peu dans une impasse, Le film est a peine moyen et si il se laisse regarder d'un air détaché et distrait ; on est en droit d'attendre bien davantage d'un couple capable d'ecrire et d'interpréter des choses (le gout des autres - smoking -no smoking - un air de famille) d'un niveau bien plus élévé.
00:48 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bacri, jamel, jaoui
02/10/2008
La colline a des yeux ( Wes Craven 1977)
Revoir ce film dont un remake a été réalisé récemment par Alexandre Aja m'a replongé quelques années en arrière a une époque ou une invention incroyable débarque dans les foyers a savoir le magnétoscope.
A la fin des années 70 quand celui ci fait son entrée dans les salons c'est une véritable révolution, jusque la pas de chaînes câblées et encore moins de Canal + ,juste trois chaînes avec des programmes cinéma on ne peut plus conventionnels , seul tard dans la nuit du dimanche le cinéma de minuit propose de sortir un peu des sentiers battus mais il ne programme que des "classiques" pas de place évidemment pour les films d' horreur ou les films 'gore'
alors nous voila dans les videos clubs a déambuler dans les rayons en découvrant médusés des jaquettes de films aux titres évocateurs .
Et le choix est immense , derrière les jaquettes et les titres chocs , des films venus d'un peu partout , des films de zombies, de fantômes ; de tueurs , de possession , de cannibales, de maisons hantées ,de malédictions , des films de sorcières, de démons , des films de loups-garous , de mutants, de mondes perdus, avec tout ce qu'il faut de monstres, de cinglés, de tueurs , de créatures .... bref un choix déléctable pour le spectateur qui rêve d'avoir vraiment peur et qui peut désormais repartir avec sous le bras la V.H.S de '"massacre a la tronçonneuse" , "cannibal holocaust," "vendredi 13" , "hurlements" "les raisins de la mort ' "Suspiria " "l'antéchrist" ou encore "la maison pres du cimetière" pour ne citer que quelques exemples au hasard.
Certains des metteurs en scène de ces films d"'un genre "nouveau" deviendront des réalisateurs cultes (Mario Bava , Wes Craven , Dario Argento, George Romero , Tobe Hooper .....) d'autres seront oubliés , beaucoup comme pour les westerns dans les années 60 se cacheront derrière des pseudonymes mais certains de ces films feront l'objet de remakes ou inspireront d'autres réalisateurs de nombreuses années plus tard .
Pour ce qui est de 'la colline a des yeux' il faut savoir qu'il a , lors de sa sortie cinéma en 1977 été classé 'interdit aux moins de 18 ans ' en raison du caractère profondémént malsain du sujet abordé (c'est la raison des coupes imposées et qui ont clairement saboté quelque peu le film) .
Le sujet est ici assez banal , une famille avec caravane , chiens et nourrisson s'aventure dans le désert ou vit une tribu de dégénérés de la pire espèce , violents , cannibales, et qui semble être plus proche de l'animal que de l'humain .
Inévitablement la voiture de la malheureuse famille tombe en panne et tout ce petit monde reste bloqué, coupé du monde et bien évidemment a la merci de ces fous dangereux et affamés qui cherchent a les capturer pour les tuer et éventuellement ..... les dévorer.
Basique , simpliste ; tourné avec peu de moyens et interprété par des comediens approximatifs , La colline a des yeux qui a forçément tres mal vieilli se regarde pourtant comme une curiosité et comme le témoignage d'une époque passée , celle ou l'on cherchait des sensations dans la découverte d'un cinéma parallèle et nouveau .
Aujourd'hui n'importe quel adolescent sera mort de rire et ne tiendra pas cinq minutes devant ce film ou les méchants sont plus ridicules qu'effrayant (inoubliables costumes en peau de bêtes ). Toutefois , ne soyons pas trop sévère car quoique l'on en dise c'est un film qui fait incontestablement partie de l'histoire du cinéma et qui reste une référence dans son genre .
13:21 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : wes craven
28/09/2008
Just another diamond day -Vashti Bunyan (1970)
Vashti Bunyan - Glow worms
Le revival folk aidant on rédécouvre des trésors cachés , des bijoux , des merveilles ,des disques oubliés et qui ressurgissent du passé pour nous émerveiller .
Artiste culte du folk psychédelique anglais Vashti Bunyan a enregistré un disque , un seul ce fabuleux et crépusculaire 'just another diamond day' en 1970 puis la jeune femme s'est totalement retirée du monde de l'industrie du disque .La légende prétend qu'elle a enregistré ce disque bouleversant lors d'un périple en roulotte et on veut bien y croire tant le climat est pur , serein un disque écrit avec l'inspiration de la nature , des arbres , des oiseaux , des rivières un disque mythique réedité près de 40 ans après sa sortie .Vashti Bunyan n'est certes pas devenue célèbre (le voulait t'elle?) mais quoiqu'il en soit elle est devenue l'égérie de toute une génération de chanteurs folks qui ne jurent désormais que par elle , Devandra Banhart en tête (il l'a invité sur son nouvel album) mais aussi Animal collective ou encore piano magic.
Si le revival folk nous a permit de découvrir récemment des chanteuses fantastiques comme Alela Diane ou Mariée Sioux projetons nous quelques décennies en arrière et rendons hommage aux pionnières de la trempe de Bunyan qui eurent la sagesse de chercher a rendre intacte l'essence du folk en se moquant d'obtenir ou pas la reconnaissance du public .
Avec ce disque lumineux et totalement magique elle est devenue malgré toutes ces années de silence et d'oubli une artiste incontournable de l'histoire de la musique folk
15:50 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vashti bunyan
24/09/2008
Madonna - Sticky and sweet tour - Stade de France 21 septembre 2008
Incontestablement Madonna fait partie des grandes stars de la planète aussi lorsque la chanteuse décide de délaisser le palais omnisports de Bercy et choisit le stade de France pour sa nouvelle tournée 2008 cela devient forçément l'événement musical de cette année .
La première date rapidement complète Madonna a vite rajouté un second concert et les places se sont arrachées malgré un prix plutot élevé (rien a moins de 75 €) .
L'album qui sert de support a cette tournée 2008 n'a toutefois pas reçu un très bon accueil , en effet 'Hard candy ' malgré l'apport de Justin Timberlake ("4 minutes" ) ,de Kanye West ('beat goes on ' ) , la production des très demandés Timbaland et Pharell Williams , et le 'single 'give it 2 me' que toutes les radios diffusent largement a été accueilli plutôt fraichement par la critique .
Coté public le raz de marée (numero 1 partout ou presque) confirme toutefois que Madonna continue de drainer un large public
3 ans apres ' confessions on a dance floor ' ou Madonna renouait avec le disco et la musique dance revoici donc Madonna a Paris pour defendre un nouvel album assez critiqué ,le tout dans un climat sulfureux de provocations ( comme souvent avec Madonna) et de scandales en tout genres (un "like a virgin "dédié au Pape lors du concert de Rome , une biographie pas franchement a son avantage publiée en pleine tournée par.....son frère , une vidéo controversée 'get stupid' qui dénonce John Mc Cain assimilé aux grands tyrans de la planète ( Hitler ,Khomeiny)et un Barack Obama assimilé à Martin luther King ou a Ghandi ) bref tout ce qui faut pour faire monter la sauce.
J'étais donc present pour le second concert de la Madonne ( un choix du au hasard mais semble t'il bien inspiré car de l'avis unanime ce second concert fut largement superieur a celui donné la veille par la chanteuse) .
Apres une (longue) attente compensée par Bob Sinclar et 'big Ali' alors que le stade de France se remplit (curieusement le concert ne fut cependant pas tout a fait complet ) a 21h30 dans un deluge d'effet spéciaux voici qu'apparait enfin , toute de cuir vetue Madonna , 50 ans cette année ,une peche et une énergie incroyable et 2 heures durant la star va nous offrir un show qui oscille entre le (très) bon et le moins bon
La voix d'abord ; les rumeurs prétendent que le play back est de rigueur avec elle , les 'fans évidemment s'en offusqueront mais a l'evidence je pense que si certains titres sont effectivement chantés d'autres ( 'die another day ' -" get stupid ' ' rain' mixé avec une reprise d'Eurythmics 'here comes the rain again' ) sont simplement 'mis en scène ' avec une bande - son (sans la presence sur scène de Madonna qui tres certainement en profite pour de changer et souffler) ) .
Madonna de toute évidence se donne néanmoins a fond et offre a son public un véritable tour de force athlétique , elle chante , saute , court , grimpe , fait des pompes, du saut a la corde, elle se dépense sans compter et c'est cette énergie incroyable qui force le respect .
Entourée d'une armada de danseurs et danseuses qui n'ont pas la moitié de son âge Madonna assure le spectacle elle n'est jamais en reste , et disons le tout net ! sa performance scénique est tout simplement hallucinante.
Si le choix des chansons fera inévitablement débat (8 titres de hard & candy aucun de 'erotica ' un seul de 'music ' ) , les standards incontournables sont la et bien la ('la isla bonita' revue et corrigée façon gipsy et mixée avec 'lela pala tute " de Gogol Bordello , 'into the groove' mixé a 'jump' sur une animation fabuleuse en hommage a Keith Haring son ami disparu devenu depuis une icône de l'art contemporain, 'ray of light' dans une version technoide et dans un déluge de lasers et d'effets speciaux ' like a virgin' chantée a capella avec la foule ( dommage) mais subtilement enchainée avec ' hung up ' dans un registre plus proche de Métallica que d'Abba , 'like a prayer ' totalement revisité (ambiance énorme et immense moment) ' 'vogue ' (l'un de mes titres préférés) et qui m'a un peu laissé sur ma faim malgré des danseurs incroyables autour de la chanteuse 'music ' (encore un grand moment du concert) .'four minutes ' l'enorme tube et l'apparition en vidéo de justin Timberlake , bref des choix classiques mais aussi des prises de risques avec tout d'abord 'incroyable 'human nature ' (extrait de 'bedstime stories ' ) et interprété par une Madonna sublime a peine vetue , guitare a la main bottes de cuir montantes et haut de forme (et britney Spears en fond d'ecran) ' 'borderline' totalement massacré et interprété également a la guitare (peut etre le plus gros ratage de cette soirée) un 'you must be love 'inutile et exhumé de la bande originale de 'Evita ' ou encore un ' 'she's not me ' (extrait de hard and candy) ou Madonna déchainée en mini short rouge et lunettes de Lolita revisite avec dédain et mépris toutes les anciens personnages qui ont fait sa légende ( la Madonna Marylin ,la Madonna vierge éffarouchée , la Madonna blonde , elle termine cette incroyable prestation par un baiser a pleine bouche avec une danseuse (clin d'oeil évident au scandale britney Spears de 2004)
Comme toujours avec Madonna le final est brutal , apres un " give it 2 me ", pas de rappel c'est deja fini game over ! comme l'affiche l'ecran du stade de France les lumières se rallument Madonna est partie , arrivée sur scène en grande star 23 chansons plus tôt (au son de 'candy shop ') elle repart en grande star et en dépit des polémiques et reste depuis 25 ans et sans discussion aucune l'une des plus grandes artistes de la scène internationale.
Certes chacun regrettera l'absence de certains titres évidemment attendus ( don't tell me - what a feel like for a girl - material girl - papa don't preach - erotica - frozen - holiday - lucky star - take a bow )- la liste est longue pourtant de toute évidence et comme pour Polnareff en 2007 ce concert etait l'evenement a NE PAS RATER. La venue a Paris dans ce désormais mythique stade de france ou un certain Zinedine Zidane ( présent dans les loges V.I.P pour ce concert mémorable) a pour l'eternité marqué voila deja dix ans deux buts historiques restera pour beaucoup un souvenir mémorable .
01:22 Publié dans Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madonna
12/09/2008
Crime of the century ( Supertramp 1974)
La pochette est devenue célébre et elle n'est pas sans rappeler celle du mythique ' dark side of the moon' des Pink Floyd parue un an auparavant . L 'influence du Floyd (et celle de Génésis) est par ailleurs omni présente dans ce disque de Supertramp ( mise en avant des claviers, bruitages )
Et pourtant ce disque vendu a des millions d'exemplaires et qui fera la fortune de la bande a Richard Davies et Roger Hodgson les deux tètes pensantes du groupe aurait tres bien pu ne jamais voir le jour.
En effet après la sortie en 1971 d "'indelibily stamped' le groupe qui ne décolle pas est sur le point de se séparer ,les musiciens sont quasiment tous démissionaires et l'aventure semble alors prendre fin d'autant plus que le milliardaire et mécéne hollandais stanley august Miesegaes qui avait permis a Supertramp d'enregistrer ses premiers albums se désengage et leur coupe les vivres.
C'est donc dans cette situation plus que délicate que la maison de disques A & M tente un dernier coup et rappelle les musiciens puis accepte de publier un nouvel album .
Cet album sera le légendaire 'crime of the century ' .Enregistré dans une ferme isolée du Somerset , ce disque va devenir l'une des plus grosses ventes des années 70 et le succès de Supertramp va rayonner sur toute la planète .
Dans une période glam -rock deja moribonde et avant la déferlante punk qui va souffler bientot ce disque va s'imposer comme la réference en matière de musique 'planante ' Avec cette ambiance moins psychédélique , moins narcotique sans doute que le Floyd plus lisse aussi et plus standardisée que des groupes concurrents (Yes - Génésis) le disque va séduire un tres large public et va hisser Supertramp au sommet , un Sommet que le groupe tiendra jusqu'à 'breakfast in America' en 1979 , un album tout aussi célèbre qui reste encore a ce jour leur chef d'oeuvre absolu (20 millions de copies vendues) ,un autre disque historique mais qui sera aussi leur chant du cygne.
Supertramp - school
16:58 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : supertramp
06/09/2008
Donnie Brasco (1997)
Voila un genre cinématographique (le film de mafia) bien souvent (mal) traîté et qui a trouvé dejà son maître absolu en la personne de Martin Scorsese ,ce dernier lui ayant donné plusieurs fois ses lettres de noblesse ( "les Affranchis " se posant évidemment en référence absolue ).
C’est bien là le risque a prendre dès lors qu’on oppose un tel film a ses opus incontournables réalisés par le grand S.
Pourtant même si Donnie Brasco ne révolutionne pas le genre , le film de Mike Newell s'impose sans aucun doute comme une réussite car il nous propose de nous intéresser à des personnages rarement choisis en tant que figures centrales d’une histoire. Le scénario tourne autour de Joe Pistonne alias Donnie Brasco agent spécial du F.B.I (Johnny Depp) a infiltré le milieu mafieux de New-York ou règne caïds et affranchis tous fonctionnant selon un code bien défini et immuable. Auprès de lui dans cette jungle sournoise et méfiante Lefty (Al Pacino) qui connaît le milieu comme sa poche va introniser Donnie au sein de la grande famille new-yorkaise en se laissant bien malgré lui berné par le jeune flic
Pris dans une spirale mais sensible a l’amitié sincère et a la confiance de Lefty, Joe va continuer sa périlleuse et courageuse enquête tout en tentant de préserver celui qui devient malgré lui son ami .
Portrait réussi du milieu de la mafia et de ses personnages troubles avec rituels et code d’honneur le film brille par une interprétation irréprochable , Al Pacino, grandiose comme toujours prouve encore qu’il est bien l’un des plus grands acteurs du cinéma américain, il campe ici un attachant personnage de loser et vole la vedette a Johnny Depp tout en sobriété et en émotion retenue.
Autour de ces deux personnages centraux Michael Madsen ajoute brillamment un nouveau rôle de méchant a sa filmographie déjà bien fournie. Seules les séquences de la vie familiale (secrète aux yeux de la mafia) de l’agent Pistonne semblent avoir été quelque peu sacrifiées mais l’histoire (inspirée de faits réels) nous passionne de bout en bout même si la zone d’ombre concernant la destinée finale de Lefty nous laisse un peu sur notre faim
01:55 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : al pacino, johnny deep, donnie brasco
05/09/2008
The National Gallery -Londres 2008
Juste derrière la célébre trafalgar square le Magnifique et grandiose National Gallery de Londres reste une étape incontournable pour tout amateur de tableaux .Comme c'est le cas pour la plupart des musées a Londres l'entrée est gratuite. Toutes les grands écoles occidentales entre 1250 et 1900 sont ici présentes au travers de plus de 2000 tableaux. A chacun d'organiser sa visite selon ses gouts et ses préférences .De Renoir a Van Gogh ou Lautrec pour les impressionnistes , de Turner a Gainsborough pour la peinture anglaise , de Canaletto a Raphael ou encore de Velazquez a van Dyck tant de chefs d'oeuvres et tant de merveilles a donner le tournis.
Voici une séléction personnelle des tableaux qui m"ont le plus enthousiasmé.
Canaletto - le grand canal a Venise
Vincent Van Gogh - les tournesols
Edouard Manet - execution de Maximilien
Camille Seurat - les baigneurs a Asnieres
Diego Velazquez - la toilette de Venus
Claude Monet - la gare saint Lazare
Claude Monet - le pont de Westminster
Ingres - le portrait de Madame Moitessier
13:24 Publié dans arts, Culture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : national gallery, londres
06/08/2008
La Madeleine
Avec son prénom qui fleure bon l'avant -guerre et son nom qu'on croirait sorti d'un roman de Balzac ou Flaubert voici Madeleine Peyroux l'une des découvertes musicales les plus intéressantes de ces dernières années.
Née aux États-unis a Athens dans l'état de Géorgie elle doit son nom d'origine française a un père acadien tandis que le prénom lui vient de sa mère professeur de français et amoureuse de l'oeuvre de Marcel Proust, enfant elle voyage beaucoup entre la Californie , New-york et Paris ou elle rencontre des artistes de rues avec qui elle fera ses premiers pas en tant que musicienne avant d'être découverte assez tardivement (elle a alors 22 ans) par un manager de maison de disques new-yorkais qui lui fait enregistrer en 1996 un premier album 'Dreamlands ' un disque aux sonorités country et folk qui se vendra plutôt bien (200.000 exemplaires)
.Madeleine découvre la scène assurant les premières parties des concerts d'une autre chanteuse folk Sarah mc Laghlan et de Césaria Evora
Subitement elle disparaît complètement des scènes et se coupe du monde jusqu'en 2004 ou elle réapparaît avec dans ses bagages deux albums' Got you on my mind' un album tres jazzy préparé en collaboration avec William Galison son compagnon de l'époque (elle y reprend notamment le jealous Guy de Lennon brillamment ) et 'careless love ' une compilation de reprises de grands standards ( Leonard Cohen , Bob Dylan , Elliot Smith pour une merveilleuse cover de 'between the bars' ,ou encore Josephine Baker ou Bessie Smith ,) .
Au cours de l'année 2005 elle s'évanouit a nouveau dans la nature et reste introuvable au point que sa maison de disques (Universal) lance un détective privé a sa recherche, on la retrouve au final alors qu'elle était tout simplement réfugiée pour des vacances a New -york chez son compagnon. Elle est de retour en septembre 2006 avec son nouvel album half the perfect world .
Souvent (et inutilement) comparée a Billie Holiday c'est avec ce nouveau disque lumineux (ou elle glisse malicieusement un hommage a la France avec une version de la Javanaise l'une de nos chansons classée Monument Historique ) qu'elle décroche enfin la place qu'elle mérite , pétrie de talent , d'une sincérité et d'une simplicité rares Madeleine Peyroux se situe a l'opposée d'une très médiatique Norah jones(qui vient d'ailleurs de lui emboîter le pas en sortant son nouvel album ces jours ci) et je ne saurai que vous conseiller de partir a la découverte de cette chanteuse atypique et passionnante et nul doute que vous succomberez comme moi a sa voix et a son charme délicat.
Careless love (2004)
Half the perfect world (2006)
Madeleine Peyroux : J'ai deux amours
Madeleine Peyroux : la javanaise
15:04 Publié dans Culture, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madeleine peyroux
26/07/2008
Bullitt (Peter Yates -1968)
Faire un film authentique qui colle a une certaine réalité est une chose pas forcement facile et même si Peter Yates s'y est admirablement employé cela ne suffit pourtant pas a faire de Bullitt un grand film ,effectivement les scènes tournées avec des professionnels en lieu et place de comédiens (policiers , infirmières ,médecins ) donnent un coté très "pris sur le vif "a l'ensemble mais au bout du compte on ne retiendra de Bullitt que peu de chose mis a part une légendaire poursuite automobile dans les rues et les faubourgs de San Francisco.
Le scénario est assez plat et l'intrigue mince comme un fil ,les personnages secondaires (richard Vaughn) sont réduits a des faire valoir ,la présence féminine de la ( très ) belle jacqueline Bisset n'apporte strictement rien car son rôle n'est pas du tout mis en valeur .
Steve Mc Queen l'inspecteur Bullitt est LE personnage central de ce policier ,l'acteur trouve tout de même ici l'un de ses rôles les plus marquants même si sa prestation frôle parfois la caricature.
Alors oui ! il y a dans ce "polar" qui jouit a mon sens d'une réputation surestimé dans le cinéma des années 70 des séquences mémorables et superbes (la longue scène de l'aéroport et bien sur cette inoubliable poursuite entre la Mustang verte de Bullitt et la Dodge noire des tueurs ). Une séquence stupéfiante devenue culte car filmée avec cette sensation d'être a bord du bolide .
Pour le reste si Bullitt se laisse regarder il n'entre cependant pas dans la catégorie des "polars ' de référence de l'époque ( revoyez donc Un apres midi de chien ou " Serpico " de sydney Lumet ou bien évidemment 'french connection " de William Friedkin.) A noter la formidable bande son signée par le maître Lalo Schiffrin qui signera également les thèmes des celebrissimes séries TV "Mannix " et " Mission impossible".
12:38 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bullitt, steve mc queen
23/07/2008
L'horloge ( Charles Baudelaire )
Juste pour le plaisir et sans aucune autre raison particulière que l'envie de vous faire relire ce poème sublime de Charles Baudelaire et pour vous rappeler que .... Sacrilège ! Mylène Farmer en avait fait une adaptation musicale plutôt pathétique au début de sa carrière.
Horloge ! Dieu sinistre , effrayant ; impassible
dont le doigt nous menace et nous dit 'souviens toi '
les vibrantes douleurs dans ton coeur plein d'effroi
se planteront bientôt comme dans une cible
le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse
chaque instant te dévore un morceau du délice
a chaque homme accordé pour toute sa saison
trois mille six cent fois par heure
la seconde chuchote 'souviens toi '
rapide avec sa voix d'insecte
maintenant dit 'je suis autrefois'
et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde
Remember ! souviens toi ! prodigue! esto memor!
mon gosier de métal parle toutes les langues
les minutes ,mortel folâtres sont des sangsues
qu'ils ne faut pas lâcher sans en extraire l'or
souviens toi que le temps est un joueur avide
qui gagne sans tricher , a tout coup c'est la loi !
le jour décroit ,la nuit augmente 'souviens toi'
le gouffre a toujours soif ,le clepsydre se vide
tantôt sonnera l'heure ou le divin hasard
ou l'auguste vertu ton épouse encore vierge
ou le repentir même ,oh! la dernière auberge
ou tout te dira " meurs ! vieux lâche
il est trop tard"
Charles Baudelaire (extrait des fleurs du Mal - 1855)
11:00 Publié dans arts, Culture, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelaire, l'horloge