08/05/2016
Synchronicity (The Police 1983)
The Police - tea in the Sahara
Et si finalement , après avoir longtemps considéré que l 'essentiel du groupe de Sting se résumait aux deux premiers albums légendaires ( "Outlandos d'amour "en 1978 et ' regatta de blanc ' en 1979 ) ce cinquième et dernier album de Police était leur chef d'œuvre ?
La réécoute de 'Synchronicity paru en 1983 laisse a penser que oui ce disque ultime du trio Sting -Summers - Copeland est de toute évidence le plus abouti de leur courte discographie ( 5 albums)
Conçu dans des circonstances difficiles et parfois proche du chaos ce disque , chant du cygne d'un groupe majeur des années 80 est cependant excellent malgré les conditions délicates dans sa réalisation
les musiciens égarés dans une querelle d'egos ne se parlaient plus , chacun travaillant dans une pièce séparée (la pochette a trois bandes séparé avec le visage de chacun nous en dit long sur la désunion du groupe)
Le style musical tourne définitivement le dos aux influences reggae , marque de fabrique du groupe , et les dérives jazzy de Sting ( qui enfoncera le clou l 'année suivante avec son premier album solo 'the dream of the blue turtles ' ) et l 'apparition des synthés donnent une orientation nouvelle a la musique du groupe
Le Tube planétaire 'every breathe you take ' archi diffusé et récompensé d'un grammy award ne parasitera pas les autres compositions du groupe toutes écrites par Sting lui même mis a part l'anecdotique 'Mother' ( summers) et le curieux 'Miss gradenko ' (Copeland) au passage les deux titres faiblards de l 'album
Dans les tumultes d'une séparation imminente et inévitable le groupe livre ici quelques merveilleuses chansons ' King of pain ' ' walking in your footsteps ' 'wrapped around your fingers' et le planant 'Tea in the Sahara ' ( hommage au roman de Paul Bowles )
L'album annoncé au public comme le dernier du groupe sera un énorme succès commercial qui va détrôner 'Thriller' de Michael Jackson de la première place des charts US
Dans la foulée de cet album excellent Sting son leader et bassiste va s'affirmer comme un poids lourd de l industrie discographique un peu partout sur la planète laissant des milliers de fans orphelins d'un groupe qui aura marqué son époque
The Police -murder by numbers
track-list
- Synchronicity I - 3:23
- Walking in Your Footsteps - 3:36
- O My God - 4:02
- Mother - 3:05
- Miss Gradenko - 2:00
- Synchronicity II - 5:02
- Every Breath You Take - 4:13
- King of Pain - 4:59
- Wrapped Around Your Finger - 5:13
- Tea in the Sahara - 4:19
- Murder by Numbers - 4:36
18:15 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
05/05/2016
Renaud ou le vitriol des années 80
C'est juste pour un petit rappel pour mesurer le chemin parcouru depuis par l'artiste et la différence profonde entre sa rage des années 80 et ses vilaines petites colères d'aujourd'hui .
On me répondra que son public n'est plus le même ,que les opinions ont changées et c'est sans doute vrai car les mêmes qui s'extasient aujourd'hui devant Renaud le chanteur engagé le trouvait sûrement détestable voici quelques années ("quel exemple pour notre jeunesse" pouvait on entendre je m'en souviens parfaitement !)
A coup sur ce sont les mêmes qui ont achetés des compils de Gainsbourg après 2002 et qui soudain voyait en Serge LE poète génial de la chanson française (qu'il était depuis longtemps) oui les mêmes qui soudainement louaient son talent mais qui le trouvait , sale , drogué et décadent quelques années auparavant.
Les Cons ont le sait maintenant changent également d'avis contrairement a une maxime célèbre qui prétend le contraire
Renaud - où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?
paroles
J' veux qu' mes chansons soient des caresses,
Ou bien des poings dans la gueule.
A qui qu' ce soit que je m'adresse,
J' veux vous remuer dans vos fauteuils.
Alors écoutez moi un peu,
Les pousse-mégots et les nez-d'boeux,
Les ringards, les folkeux, les journaleux.
D'puis qu'y' a mon nom dans vos journaux,
Qu'on voit ma tronche à la télé,
Où j' vends ma soupe empoisonnée,
Vous m'avez un peu trop gonflé.
J' suis pas chanteur pour mes copains,
Et j' peux être teigneux comme un chien.
J' déclare pas, avec Aragon,
Qu' le poète a toujours raison.
La femme est l'avenir des cons,
Et l'homme n'est l'avenir de rien.
Moi, mon av'nir est sur le zinc
D'un bistrot des plus cradingues,
Mais bordel, où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?
J' vais pas m' laisser emboucaner
Par les fachos, pas les gauchos,
Tous ces pauvr' mecs endoctrinés
Qui foutent ma révolte au tombeau.
Tous ceux qui m' traitent de démago
Dans leur torchons qu' j' lirais jamais :
Renaud, c'est mort, il est récupéré " ;
Tous ces p'tits bourgeois incurables
Qui parlent pas, qu'écrivent pas, qui bavent,
Qui vivront vieux leur vie d' minables,
Ont tous dans la bouche un cadavre.
T't' façon, j' chante pas pour ces blaireaux,
Et j'ai pas dit mon dernier mot.
C'est sûr'ment pas un disque d'or,
Ou un Olympia à moi tout seul,
Qui me feront virer de bord,
Qui me feront fermer ma gueule.
Tant qu'y' aura d'la haine dans mes s'ringues,
Je ne chant'rai que pour les dingues,
Mais bordel, ! Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?
Y'a pas qu' les mômes, dans la rue,
Qui m' collent au cul pour une photo,
Y'a même des flics qui me saluent,
Qui veulent que j' signe dans leurs calots.
Moi j' crache dedans, et j' cris bien haut
Qu' le bleu marine me fait gerber,
Qu' j'aime pas l' travail, la justice et l'armée.
C'est pas demain qu'on m' verra marcher
Avec les connards qui vont aux urnes,
Choisir celui qui les f'ra crever.
Moi, ces jours là, j' reste dans ma turne.
Rien à foutre de la lutte de crasse,
Tous les systèmes sont dégueulasses !
J' peux pas encaisser les drapeaux,
Quoi que le noir soir le plus beau.
La marseillaise, même en reggae,
Ça m'a toujours fait dégueuler.
Les marches militaires, ça m' déglingue
Et votr' République, moi j' la tringle,
Mais bordel ! Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?
D'puis qu'on m'a tiré mon canif,
Un soir au métro Saint Michel,
J' fous plus les pieds dans une manif
Sans un nunchak' ou un cocktail
A Longwy comme à Saint Lazare,
Plus de slogans face aux flicards,
Mais des fusils, des pavés, des grenades !
Gueuler contre la répression
En défilant " Bastille-Nation "
Quand mes frangins crèvent en prison
Ca donne une bonne conscience aux cons,
Aux nez-d'boeux et aux pousse-mégots
Qui foutent ma révolte au tombeau.
Si un jour j' me r'trouve par terre,
Sûr qu' ça s'ra d' la faute à Baader.
Si j' crève le nez dans le ruisseau,
Sûr qu' ça s'ra d' la faute à Bonnot.
Pour l'instant, ma gueule est sur le zinc
D'un bistrot des plus cradingues,
Mais faites gaffe !
J'ai mis la main sur mon flingue !
10:39 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
Come away with me (Norah Jones 2002)
Norah Jones - cold cold heart
Lorsque parait ce disque magique en 2002 Norah Jones a 23 ans , on murmure que celle qui nous est présentée comme la fille de l illustre ravi Shankar (oui , oui celui qui jouait du sitar a Woodstock , au Monterey pop festival ou encore au légendaire concert pour le Bangladesh organisée par George Harrison en 1971) est la nouvelle perle du jazz vocal
Beaucoup pensent ( a tort) que la belle Norah qui chante pourtant déjà depuis l 'âge de 5 ans ne sera qu'un météorite profitant d'une hype fulgurante
Elle enregistre pourtant sur le prestigieux label Blue note ce premier album 'Come away with me qui va faire date et va se vendre a prés de 26 millions d'exemplaires et rafler la bagatelle de 5 grammys awards (dont meilleure chanson, meilleur album et meilleure interprète féminine ) et imposer la jeunesse chanteuse comme un grand nom de la scène jazz
Fan de Ray Charles et de Billie Holiday Norah Jones du haut de la fraicheur de ses 23 printemps entre comme une tornade dans la cour des grands avec ce disque stylé crépusculaire et bleuté.
l 'album qui nous balade entre jazz, folk et soul enchaine des titres envoutants entre compositions originales (les superbes 'come away with me ' et ' Nightingale ' ) et ' covers ' habitées signées Hank Williams ( merveilleuse reprise de cold cold heart) Hoagy Carmichael (bouleversante interprétation de 'the nearness of you ' ) Jessie Harris ( don't know why) ou encore John D Loudermik ( turn me on ' ) deja immortalisé par Nina Simone
Ce disque incroyablement maitrisé et d'une classe folle va propulser la carrière de Norah Jones qui va devenir soudainement une icône incontournable de la scène jazzy réconciliant puristes et simples amateurs d'ambiances feutrées.
Un album a savourer la nuit tranquillement installé pour pouvoir profiter pleinement de la voix sublime et lascive de Norah Jones qui illumine chaque plage de ce disque flamboyant.
10:21 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
01/05/2016
les vestiges du chaos (Christophe 2016)
Christophe - Drone
Christophe feat Anna Mouglalis - E Justo
C'est un retour fracassant même si pour tous ceux qui l 'aime il n 'avait pas tout a fait disparu ( la superbe tournée 'intime tour ' a la fin 2014 nous avait rappelé combien il occupait une place essentielle dans le paysage musical français)
Dandy rock , artiste hors norme , hors mode toujours plus étonnant et définitivement atypique Christophe est de retour et de la plus belle des manières avec un nouvel album attendu depuis 8 ans
Et quel album mon dieu ! quelle merveille d'album que ces ' vestiges du chaos '
Moderne, avant gardiste , lumineux , aérien , tout au long de cet album sublime Christophe nous embarque dans son univers ,celui du son , des harmonies , des envolées musicales qui nous enchantent et nous ravissent.
" Je ne crée pas des mélodies, je cherche des sons " explique l 'artiste au sujet de son travail sur cet album magnifique et c 'est exactement ca , la définition est parfaite , ce disque est un océan de sons créant un climat atmosphérique et envoutant.
Collaborations multiples pour cet incroyable voyage sonore et le retour de jean Michel Jarre pour le titre qui donne son nom a l 'album ('les vestiges du chaos") , Christophe Van Huffel du groupe Tanger présent sur plusieurs titres mais également Boris Bergman pour un titre ( "ange sale ") et le jeune groupe féminin Orties ('mes nuits blanches ")
Duos tout aussi savoureux , a commencer par celui avec Anna Mouglalis qui de sa voix incroyable illumine une chanson soufflée par Lucie Bevilacqua la fille de Christophe ( 'e justo ') puis un autre duo électro de haute volée avec Alan Vega pour un titre qui lorgne du cote des Daft Punk ( 'tangerine ' et son tempo irrésistible ')
des titres sublimées par des arrangements et des textes d 'une classe folle ( ' drone ' ' dangereuse ') une curiosité ('stella botox') cosignée par la jeune Laurie Darmon et qui fait penser a Christine & the Queens (qui a repris elle même 'les paradis perdus ' sur son premier album ' chaleur humaine ' ) et un hommage a Lou Reed avec le bouleversant ' Lou ' (avec la voix inoubliable de Lou Reed en sourdine)
Avec cet album qui s'annonce comme le plus abouti depuis des décennies Christophe renoue aussi avec un style qui lui est propre et totalement unique
'les vestiges du chaos ' résonne par moments de l 'écho de titres comme 'emporte moi ' '(écoutez ' océan d'amour ' ) et nous ramène a l 'époque grandiose et sublimée des 'paradis perdus' enregistré en 1973 et reconnu comme un album majeur de la scène française
Plus de 40 ans plus tard Christophe plus alerte que jamais nous offre un autre disque majeur qui vient asseoir définitivement sa place parmi les plus grands
disque incontournable ...... disque de l 'année.......
peut etre deja!
11:48 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
29/04/2016
Edie Sedgwick 'the poor little rich girl '(1943-1971)
Quand elle quitte la Californie ou elle est née en 1943 Edie Sedgwick est déjà une jeune fille riche et jolie , heritière d'une grosse fortune familiale ,elle est issue d'un milieu aisée du Massachusetts mais elle ne sait pas sûrement pas encore que son destin sera celui de devenir l'égerie du New York Underground en pleine explosion culturelle
après un début de carrière de mannequin elle croise en 1965 Andy Warhol et le déclic est immédiat ,Andy voit en elle son double féminin et il l'a prend sous son aile .
C'est pourtant elle qui va donner a l'artiste timide et compléxé le goût des soirées mondaines et des grandes fêtes ,ensemble ils vont tourner de nombreux films entre 1965 et 1966 ( Kitchen -beauty# 2 -Chelsea girls -Poor little rich girl) et elle va devenir très rapidement un mythe et une légende de la décadence rock'n roll de son époque.
Sublime, décadente, imprévisible ,autant que colérique et lunatique elle va régner sur un New-York qu'elle va mettre a ses pieds. Reine absolue et incontestée de la 'Factory ' Warholienne elle pose aussi pour 'vogue' ' Life ' et collectionne les coiffures , Brune , blonde, cheveux longs , cheveux courts, ébourrifée ,peignés elle est a chaque fois renversante de classe et de beauté
"la pauvre petite fille riche" comme l'appelait Andy Warhol claque son héritage sans compter et de quelle manière ! ( champagne , limousines , cocaïne ,vodka , dîners aux plus grandes tables new yorkaises ) elle est partout ou on fait la fête , dans tous les lieux branchés et tout le monde l'adore , elle laisse des pourboires monstres aux chauffeurs , aux barmans aux serveuses, aux taxis , elle vit dans un appartement sur la cinquième avenue et se fait livrer du caviar par traiteur mais pourtant elle laisse les ordures s'entasser dans toutes les pièces et ne fait jamais le ménage et ce sont les amis se dévouent pour lui assurer un minimum d'hygiène.
Elle fréquente la jet-set mais on la retrouve aussi dans les quartiers louches ou elle se fait déposer en cadillac avec chauffeur , elle fréquente autant les grands artistes que les travestis chers a Warhol et les plus gros paumés du pavé new yorkais font partie intégrante de sa cour quotidienne au même titre que tout le gratin mondain et superficiel de New York
Lou Reed compose pour elle 'femme fatale' qui sera sur le premier album légendaire du velvet underground (produit par Warhol) et Dylan va tomber fou amoureux d'elle (just like a woman ' lui serait parait il dédié)
Les mélanges alcool -amphétamines -barbituriques cocaïne et bientôt héroïne mettent son organisme a rude épreuve , elle s'endort plusieurs fois cigarette aux lèvres et provoque plusieurs fois des incendies dont celui de l'hotel Chelsea , haut lieu mythique de la culture underground.
Une anecdote résume lé délire de son mode de vie ahurissant ."elle avait au doigt un saphir de 25.000 dollars mais la pierre tombait sans cesse de la monture ,excédée de devoir une fois de plus le remettre en place Edie l'enfonça a coups de talons dans le parquet en bois de la boite de nuit ou elle se trouvait ce soir la" .
En juillet 1971 Edie épouse Michael Post mais elle meurt dans son sommeil d'une insuffisance respiratoire le 15 novembre de la même année.
le film "Ciao Manhattan" sorti quelques mois après sa mort lui rend hommage ,réalisé par John Palmer et David Weisman elle y interprète son propre rôle au coté de Warhol (le tournage avait débuté en 1967 mais du être interrompu pour diverses raisons)
13:15 Publié dans cinéma, Culture, divers, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edie sedgwick
27/04/2016
R.I.P Prince (1958 -2016)
La nouvelle aura surpris toute la planète et après la disparition récente de Bowie voici donc une des figures emblématiques de la musique qui tire sa référence
Ainsi donc Prince est mort tristement dans une cage d'ascenseur visiblement épuisé et bourré de médicaments puissants et opiacés
une de mes chansons préférées s'intitulait 'sometimes it snow in april ' (chroniquée par ailleurs sur ce blog dans mon top 100) et le titre prend de toute évidence une curieuse connotation avec la mort du kid de en ce mois d'avril a l âge de 57 ans
Prince et sa silhouette légendaire auront survolé les décennies avec classe , talent et toujours l'envie de surprendre , d'inventer et d'étonner
mégalomane, ambitieux et caractériel ; bourreau de travail , multi instrumentiste génial et complet ses albums révèlent une palette de talent qui donne le tournis
la perte est immense et a la hauteur ( sans jeux de mots) de la personnalité hors pair de l 'homme
Suite a sa disparition Clapton (qui sait de quoi il retourne) déclarait" Prince était le plus grand guitariste de tout les temps " et je ne suis pas loin de penser la même chose
Résumer un tel génie en quelques lignes s'avère évidemment délicat et impossible mais certaines caractéristiques me semblent évidentes , compositeur génial , musicien incroyable ( guitares, batterie, piano) , "perfomer" fantastique (ses concerts ont tous laissés des souvenirs mémorables a tous ceux qui l 'auront vu sur scène)
depuis les premiers albums funk des années 80 ('dirty mind ' 'controversy ' )et ce son unique , sale et brut ou Prince se pose en héritier funk de Hendrix ou de Sly Stone a '1999' formidable double album charnière qui le propulse dans la cour des artistes majeurs en passant par les bandes originale de 'purple rain ' (horrible film passé a la postérité grâce a une bande son inouïe et un titre stratosphérique et eternel ('purple rain ' ) et celle de Under the Cherry Moon un long métrage (dispensable) et réalisé par Prince lui jusqu'aux albums essentiels de sa discographie 'around the world in a day ' monumental disque psychédélique qui lorgne du coté des Beatles avec une classe et un culot monstre) et surtout 'Sign O the times ' chef d œuvre incontestable et Himalaya musical de sa carrière ,Prince nous aura enchanté se posant définitivement comme un artiste complet (pop, funk ,jazz, soul )
La fin des années 80 seront nettement plus difficiles pour lui avec des albums plutôt secondaires
'(lovesexy ' en 1988 ) et une Bande originale de film médiocre (Graffiti bridge ') et une autre plus surprenante ('Batman ') , il faudra attendre la fin de 1991 et le formidable 'diamonds and pearls ' pour retrouver le génie de Prince
la suite sera marquée par son opposition avec la maison de disque Warner ; il abandonne en 1993 son nom de scène au profit d 'un symbole ( cette bataille juridique durera jusqu'en 2000)
il sortira en 1994 le fameux et célèbre 'black album ' disque mythique de 1987 (pochette uniforme noire sans titre ni nom de l artiste) mais retirée avant sa sortie par prince lui même puis publiera des albums indépendants sous le nom de 'New Power génération ' avant de récupérer son nom de scène en 1998
au delà de cette conduite de carrière atypique ou Prince n 'aura cessé de mettre en avant son indépendance et sa liberté musicale il reste de cet artiste majeur outres des disques essentiels truffés de hits planétaires ( "Kiss ' 'girls and boys ( avec la voix francaise de l'égerie marie France) ' 'get off ' ' sign O the times ' ' raspberry beret ' 'pop life ' ' little red corvette ' ''controversy ') et de balades sublimes ("when 2 are in love' 'sometimes it snow in april ' ' the most beautiful girl in the world ' ' condition of the heart ' 'I Wonder U') un sentiment général d 'avoir perdu un artiste qui avait réussi a créer un personnage unique , visionnaire , indépendant , surprenant , déroutant et toujours a l 'image de son formidable talent .
Beaucoup disait de lui qu'il était le Miles Davis du funk .
Il reste a savoir qui de ces deux génies auraient été le plus flatté de cette audacieuse comparaison
Prince - I Wonder U
Prince - condition of the heart
Prince - Controversy
11:11 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
20/04/2016
histoire d'une photo ( Sid Vicious - 8 Janvier 1978 )
La photo est célèbre depuis longtemps, Sid Vicious dégoulinant de sang, torse nu le corps lacéré ,ce cliché qui a fait le tour du monde aura largement contribué a renforcer davantage encore la folie et l’extrême violence de ce que furent les Sex pistols.
La scène se passe en janvier 1978 a San Antonio au Texas ;en ce début d’année 1978 Les Pistols sont aux Etats –Unis pour une tournée qui va très vite virer au chaos général ; ils ne vont jouer que quelques dates entre leur premier concert le 5 Janvier au Great Southeast Music Hall d’ Atlanta, jusqu'au dernier le 14 janvier au Winterland Ballroom de San Fransisco .
Celui qui nous intéresse se déroula le 8 au Randy’s Rodéo de San Antonio .
c’est ici le royaume des cow-boys et des 'rednecks ' une contrée ou ni le rock et encore moins le ‘punk ‘ n’ont pris la place de la musique country , aussi le groupe qui se présente sur la scène ce soir la est attendu avec un mélange de haine et de mépris.
A peine les Pistols posent t’ils le pied sur la scène que c’est une pluie de canettes qui s’abat sur leurs têtes , Johnny Rotten , le regard fou , les yeux exorbités n’en a cure ; le groupe a l'habitude des concerts ultra violents et Johnny Rotten le chanteur harangue d'emblée une foule hostile déjà bien excitée et bien imbibée .
C’est l’arrivée de Sid Vicious qui va tout déclencher , le bassiste des Pistols qui vient de se lacérer le corps a coups de tessons de bouteilles en coulisses , se présente face au public il est déglingué a la bière et a l’héroïne , il titube et parvient a peine a porter son instrument , les bouteilles continuent de voler et de se fracasser sur la scène ,l’une d’elles atteint Sid en plein visage mais ce dernier qui se met a pisser le sang prend alors le micro et s’avance vers le bord de la scène pour hurler aux Cow boys hystériques « tas de cow-boys pédés , vérole de texans vous étés bien tous des pédés bouseux » il insulte tout le monde et traite leurs mères de ‘putes ‘ .
c’est plus qu’il n’en faut pour déclencher une bagarre générale le concert vire alors au chaos et alors que tout semble etre terminé avant de même commencer , Les Pistols balancent un mur du son monstrueux avec les premières notes d’Anarchy in the U.K qui assomment tout le monde.
Cette violence est un défi ; le défi ultime d’un groupe extrême, une ambiance apocalyptique et un désordre général orchestré par un groupe qui va marquer son époque par son attitude anti- conformiste totale et son refus des compromissions.
Mais déjà l’ombre de la fin plane sur les Pistols ,’never mind the bollocks ,here's the sex pistols ‘ le disque symbole de toute une génération ‘est sorti depuis a peine deux mois mais fait déjà partie de l’histoire .
Au quotidien le groupe semble etre totalement incontrolable malgré un management approximatiff du rusé Malcom Mc Laren , les Pistols splittent officiellement le 20 , six jours après la tournée américaine.
Vicious quant a lui lâché par le groupe erre, fauché a new York il n’est plus qu’un un mort vivant en sursis continuel et fera une overdose quasi fatale le 16 janvier.
Quelques mois plus tard sa folie toxicomane lui fera commettre l’irréparable avec l’assassinat supposé de Nancy Spungen sa ‘ girl friend ‘de seringue qu'il va poignarder a mort dans une chambre du mythique Chelsea Hotel .
Le gosse de Londres va mourir un matin de février a New York, et personne ne sera vraiment surpris . La légende du sale gosse camé ne fait alors que commencer.
lire sur jimboland - 23 avril 1978 sid Vicious dynamite "my way"
http://jimboland.hautetfort.com/archive/2007/09/30/23-avr...
19:05 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sex pistols, sid vicious
16/04/2016
Une femme sous influence (John Cassavetes -1975)
"Une femme sous influence " est un film admirable , réalisé par l'immense John Cassavetes qui semble être touché par la grâce lorsqu'il filme sa compagne Gena Rowland (voir également le très touchant 'Opening night'-1978) l'actrice est carrément sublime dans ce film bouleversant et intense. Le film est construit autour d'un couple a la dérive l'homme incarné par Peter Falk (étonnant a un point que l'on regrette qu'il se soit consacré presque exclusivement a la télévision) et son épouse Mabel (Gena Rowland) femme au foyer névrosée et tourmentée qui sombre peu a peu dans une dépression proche de la folie.
le film est dur et sans concession et l'affrontement terrible entre Mabel et son mari est admirablement orchestré par un Cassavetes qui touche ici a l'essentiel .
Forcement "une femme sous influence se situe a des années lumières des chroniques familiales de la vie quotidienne que l'Amérique nous montre habituellement pourtant il nous touche par sa justesse , sa sensibilité et sa fragilité.
Derrière la névrose ;derrière les cris ,les larmes ,la colère , Cassavetes nous montre l'amour ,la tendresse et toute la beauté de l'espoir .
Il y a dans ce film intense et habité l'une des plus belles interprétations de femme de toute l'histoire du cinéma , dire de Gena Rowland epouse du génial Cassavetes a la ville) qu'elle est excellente dans le rôle de Mabel serait lui faire insulte , elle s'y révèle lumineuse et sublime et son interprétation époustouflante se pose pour toujours comme une référence cinématographique.
"Une femme sous influence "est une oeuvre véritablement essentielle , une façon de concevoir le cinéma différemment , outre la réunion et l'osmose d'un immense réalisateur et d'une actrice de légende c'est un film authentique sur le couple et sur l'amour.
16:40 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : une femme sous influence, john cassavetes, gena rowland, peter falk
15/04/2016
I Shot Andy Warhol (Mary Harron - 1996)
Nous sommes en 1996 et Andy Warhol ,le pape du pop est mort depuis bientôt dix ans lorsque sort sur les écrans de manière quasi confidentielle et dans le circuit des films indépendants ce film réalisé par Mary Harron et qui porte ce curieux titre 'I shot Andy Warhol' .
Dans ce film qui mérite d'être redécouvert il n'est finalement que peu ou pas question de Warhol et bien que magnifiquement interprété par Jarred Harris l 'histoire est essentiellement basée sur la vie de valerie Solanas artiste underground américaine et militante gauchiste et qui fut une pionnière du féminisme radical .
Solanas écrivit une pièce 'up your ass ("Lève ton cul!) en 1966 puis rédiga un pamphlet baptisé le manifeste S.C.U.M ,un brûlot ou elle imaginait une société sans hommes et dans laquelle les femmes prendraient le pouvoir .
Marginale et lesbienne ,droguée, et a demi folle Solanas fréquentât d'abord l'entourage hétéroclite de Warhol et tentât de convaincre l"artiste de produire sa pièce , devant les réticences puis le refus de ce dernier elle finit par tenter de le tuer le 3 juin 1968.
C' est autour du personnage fantasque et schizophrène de Solanas que le film est donc construit et c'est la sa force principale car Lili Taylor l'actrice qui incarne Solanas est tout simplement époustouflante.
Elle est le moteur de ce film qui est non seulement le témoignage d'une époque artistique et politique trépidante mais aussi le portrait d'un New-York bouillonnnant , riche en personnages marginaux décalés (artistes , comédiens , drag queens , musiciens ,poètes ) .
Outre Lili Taylor et Jarred Harris tout deux épatants signalons l'incroyable performance de Stephen Dorff ,étonnant dans le rôle de Candy Darling le célèbre transsexuel proche de Warhol ainsi que l'impeccable prestation de Martha Plimpton qui incarne Stevie .
"I shot andy Warhol fut curieusement négligé lors de sa sortie française en 1996 et ne dépassa pas le cercle des petits films indépendants .
c'est évidemment regrettable car il s'agit un film formidable et intéréssant .
C 'est également la première réalisation de Mary Harron qui se fera véritablement connaître en adaptant en 2000 le sulfureux "american psycho" de Bret Easton Ellis
C'est aussi en 1996 que David Bowie fut choisi pour interpréter Warhol dans "Basquiat ' le film réalisé par Julian Schnabel , film qui n'obtint pas non plus un grand succès malgré une couverture médiatique plus importante.
Enfin un petit mot sur la bande son plutôt inégale (pas un titre du velvet underground Grrrr!!!!! , mais néammoins quelques petites merveilles " Walk on by de dionne Warwick ' 'the more I see you ' de Chris Montez " do you believe in magic ' des 'Lovin' spoonful" ainsi que des chansons issues du répertoire d'artistes divers ( Wilco ' R.E.M - Love - Luna)
01:55 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andy warhol, lili taylor, mary harron
14/04/2016
Paisley , sage , rosemary and thyme (Simon & Garfunkel 1966)
A l'heure d'un revival 'folk' qui n'en finit plus de durer il est intéréssant de réecouter les albums de Simon and Garfunkel .
Beaucoup d'entre nous auront découvert le duo soit par la bande originale du film 'the graduate" (le lauréat)le tres beau film de Mike Nicholssorti en 1968 et qui outre les mélodies inoubliables de Simon and Garfunkel Dustin Hoffman ou bien par les compilations nombreuses -Simon & garfunkel's greatest hits (1972) -the Simon & Garfunkel collection (1981) ou encore the definitive Simon & garfunkel (1991) .
Rajoutons aussi le fameux 'concert at central park"sorti avec le succès que l'on connaît en 1981 et on constatera que le celèbre duo n'aura au bout du compte enregistrer que seulement 5 albums entre le premier " Wednesday morning 3AM "(1964) et " bridge over troubled water "(1970).
l'album qui nous intéresse ici est paru en 1966
il est le troisieme de leur discographie et porte un nom pour le moins curieux 'Paisley sage rosemary and thyme" ce qu'on traduira par 'Persil ,sauge, romarin et thym.
Pour expliquer ce titre étrange il faut faire référence a 'Scarborough fair l'une de plus belles chansons de leur répertoire présente sur cet album (on la retrouvera aussi sur la bande originale de 'the graduate") , c 'est une vieille chanson du folklore anglais popularisé par Simon and garfunkel, dont l'origine remonte au moyen âge et qui fut également chantée par de nombreux artistes (Marianne Faithfull -Sarah Brighman) .
Scarborough fair nous parle d'un d'amour impossible, la symbolique des herbes citées à plusieurs reprises a une signification bien précise, A la maniere d'une rose rouge aujourd'hui les herbes representaient alors les vertus que le chanteur souhaitait avoir et celles qu'il espérait trouver chez sa bien-aimée.
Bob Dylan s'en inspira largement pour l'une de ses plus belles et des plus celèbres compositions 'the girl from North Country' .
Le persil car il a longtemps été associé à la mort, depuis que les grecs l'utilisèrent lors des cérémonies funéraires, puisqu'ils croyaient que cette plante poussait seulement là où le sang du héros grec Archemorus fut répandu lorsqu'il fut mangé par les serpents.
La sauge qu' on associait jadis avec l'immortalité et la longévité.
Le romarin qui éloignait les mauvais esprits et les mauvais rêves et enfin le thym symbole de courage, d'élégance et de style.
L'adaptation de cette chanson historique par le duo folk pop est une merveille de delicatesse et d'harmonie ;elle ouvre cet album et en constitue un des joyaux qui le compose. Nous sommes en 1966 et si l'influence (deja) de Dylan se fait entendre sur "The Big Bright Green Pleasure Machine" "Patterns" ou encore " A Simple Desultory Philippic" le plus marquant reste toutefois les fabuleuses harmonies de 'scarborough fair ' bien sûr mais aussi de ' For Emily, Whenever I May Find Her" autre chanson du folklore anglais de ' The 59th Street Bridge Song' ou encore de " Homeward Bound" .
Ce disque doux et délicat qui vieillit comme un bon vin se réecoute en 2016 un demi siècle après sa sortie ;il n'a pas pris une ride et a traversé le temps et réussit a nous eblouir encore aujourd'hui .
Il permet de rappeler (si besoin est) que le tandem Simon & Garfunkel est sans doute le plus grand duo pop-folk de l'histoire de la musique.
Simon and garfunkel -For Emily whenever I may find here
Simon and garfunkel - the 59th bridge song
14:38 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : simon and garfunkel, paisley sage rosemary and thyme
12/04/2016
A quand la fin du mythe pour le Che
A l'heure nous approchons du cinquantieme anniversaire de la mort du Che il sera vraisemblablement l'occasion d'hommages appuyés ou de commémorations diverses ,c 'est inévitable.
Pourtant il faudra bien que tôt ou tard on assiste a une perception nouvelle sur la veritable personnalité de l'icône révolutionnaire.
Le plus virulent des ouvrages qui écornent (le mot est faible) le mythe d'Ernesto Che Guevara est sans aucun doute celui de Jacobo Machover " la face cachée du Che "
L'auteur dénonce l'image tronquée d'un révolutionnaire humaniste que l'on nous vend depuis des décennies en rappelant les methodes sanguinaires et si ,évidemment on ne fait ni la guerre ni la révolution sans verser le sang on est en droit de s'interroger sur le statut de demi-dieu que le 'che' a acquis en partie grâce a une intelligentsia aveuglée par un idéalisme parfois malsain.
Si l'image du "Che" reste le symbole absolu de la lutte et d'une certaine forme de révolte il ne faut pas oublier qu'elle prend ses raçines dans le terreau soviétique du goulag et du stalinisme .
Les mythes et les symboles ont la vie dure et a l'heure ou l'U.R.S.S et le Mur de Berlin ne sont plus qu'un souvenir le monde continue d'entretenir une aura quasi divine autour d'un homme qui au bout du compte ne fut que le pantin d'un sanguinaire dictateur .
Une jeunesse inculte aborde tee shirts , bandanas et tatouages a l'effigie d'un homme qu'elle considère comme un martyr .
En fait l'homme était un tortionnaire illuminé et cruel et en l 'assimilant et en le rangeant dans la catégorie des Jim Morrison ,John Lennon ou encore Bob Marley on oublie que si ces derniers peuvent représenter une certaine idée de la liberté contestataire ils ne sont a ma connaissance responsable de la mort de personne .
La terrible description d'un Guévara fumant son havane allongé sur sa paillasse comme un empereur romain et assistant hilare aux exécutions et privant ses prisonniers de procès me fait tout simplement frémir et me remplit de dégoût .
Mais le 'Che ' au final ne faisait que mettre en application sa terrifiante conception barbare de la justice ' "N'utilisez pas les méthodes bourgeoises légales. Les preuves sont secondaires, "car telle etait sa vision des choses , telle etait l'idéologie de celui qu'on surnommait 'le boucher de Cabana " et éxécuteur des basses oeuvres pour un Castro manipulateur .
Abattu au lendemain de sa capture par l'armée bolivienne dans le canyon de Yuoro l'homme se serait écrié " 'ne tirez pas je suis Che Guevara je vaut bien davantage mort que vivant " revers de la médaille pas de procès non plus pour lui , tué par un soldat ivre malgré les efforts des américains qui souhaitaient le garder en vie devinant que sa mort transformerait le combattant en martyr universel ce qu'il devint inévitablement .
Laissons donc Jacobo Machover le soin de conclure par une toute petite phrase qui résume a elle seule le paradoxe Guevara ' L'ange était un démon, et sa pulsion la destruction".
a voir ICI l'interview de Jacobo Machover
http://www.dailymotion.com/video/x311zb_jacobo-machover_d...
14:41 Publié dans Culture, divers, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : che guevara, jacobo machover, cuba
Unplugged in New-York (Nirvana 1992)
"MTV Unplugged In New-York", c'est un peu la chronique de la mort annoncée du groupe de Kurt Cobain .Programmée sur MTV,on pouvait mesurer dans la vidéo archi-diffusée l'état de délabrement physique et psychologique de Kurt. Mais c'est pourtant ce soir de novembre 1993 que Nirvana va enregistrer ce qui va devenir son testament ultime.
La voix cassée et déchirée de Cobain assisté de Krist Novoselic, Pat Smear (guitares) et Dave Grohl, va delivrer pendant une heure un set époustouflant et mémorable.
Dés la première chanson ("About A Girl"), on retient son souffle car on sent qu'il se passe quelque chose ce soir-là. Kurt Cobain chante avec toutes ses tripes et toute son âme, le temps semble s'arrêter, et les titres s'enchaînent avec des moments de grâce totale, pour des versions inoubliables issues de leur répertoire (fantastiques interprétations de "Polly", "Something In The Way", et de "Come As You Are" ) ; ou encore pour des reprises totalement habitées ("Jesus Don't Want Me For A Sunbearn" des Vaselines, ou le célèbrissime "The Man Who Sold The World" de Bowie). Invités surprises sur ce live historique
Les Meat Puppets ont l'honneur de partager trois titres de leur répertoire avec l'icône grunge (mention spéciale pour l'interprétation de "Plateau").cEnfin, les deux derniers titres qui installent définitivement ce live parmi les chef-d'oeuvres : "All Apologies", presque murmuré et pourtant d'une beauté glaçante, à couper le souffle ; et enfin une reprise (encore) "Where Did You Sleep Last Night" de Leadbelly, qui clôture ce set magique. A l'image de l'Unplugged malade et terrifiant d'Alice In Chains, l'Unplugged In New-York de Nirvana va devenir un disque de chevet pour toute une génération qui va installer Cobain parmi ses dieux vivants du rock, pour malheureusement le pleurer quelques mois plus tard .
En apprenant son décés un soir d'avril 94, beaucoup d'entre nous ne seront pas surpris, et se rapelleront le regard triste et perdu de Kurt et ses timides sourires effacés lors de l'enregistrement vidéo de cet Unplugged; le souvenir de Kurt Cobain blafard assis sur son tabouret, dans sa veste en guenille nous revient alors en mémoire comme une triste prémonition. On se rend compte alors que déjà la légende était en marche
Nirvana - 'Polly'
14:28 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nirvana, unplugged in new york, kurt cobain
10/04/2016
29 novembre 1977 sortie de l'album le plus controversé du rock
Never mind the bollocks here’s the sex pistols était déjà un album millionnaire avant sa sortie officielle ; les commandes dépassaient largement les 125.000 copies et bien qu’il fût absolument interdit d’en faire la publicité l’album se retrouva sans problèmes N° 1 de toutes les listes britanniques dans la presse, la télévision et les radios.
Il n’y avait que 11 chansons sur les 50.000 premières copies et quelles chansons (anarchy in the U.K , pretty vacant, holiday in the sun, ) et on trouvait un 45 tours offert Submission ainsi qu’un poster de collages a l’esthétique purement punk caractéristique de cette époque.
Sur les copies suivantes Submission devînt la douzième chanson de l’album.
Ce disque fût enregistré de Mars à Août 1977
La polémique et les controverses autour de ce disque fûrent sans précédents.
Il dût notamment être retiré des vitrines immédiatement a cause de son titre irrévérencieux (On en a rien a foutre, les Sex Pistols sont là).
On attribue l’origine de ce titre célèbre a un marchand de hot-dogs qui répétait cette phrase chaque fois qu’il croisait Steve Jones et Paul Cook.
Quelques mois après la parution de l’album le mardi 17 Janvier 1978 le groupe se sépare brutalement dans une confusion totale. Le lendemain leur manager Malcom Mc Laren prononcera cette phrase resté célèbre « Le rock’n roll est mort».La suite appartient désormais a l’histoire du rock’n roll
Coup marketting de Mac Laren (après avoir tenté le coup aux States avec les Dolls), groupe de tarés junkies incapables de jouer trois notes, pseudos anarchistes de pacotille, on aura tout dit et tout écrit sur les Pistols mais leur apport au monde de la musique est incontestable
De par leur culot, leur energie, leur rage et leur non-respect pour toutes les valeurs bien en place en ces années post disco, pour avoir donner a une multitude de gamins l’envie de prendre qui une guitare, qui un micro les Sex Pistols certes moins engagés moins techniciens et certainement moins doués que leurs homologues direct sur le sol britannique les Clash, sont un des groupes essentiels de ces 25 dernières années
Météorite punk certes mais qui brille encore dans le ciel et sert de référence depuis des pas mal d’années à tout un tas de gamins pour qui la musique de Johnny Rotten et Sid Vicious donne l’illusion que tout est encore possible
Au dela des clichés etroits du ‘no future’et en omettant la ridicule reformation avortée des années 90 ce groupe qui peut se vanter d’etre l’un des plus connus au monde (pas mal pour des gamins qui au bout du compte n’auront livrés qu’un seul album officiel) est aujourd’hui incontournable.
le disque devenu culte fetera l 'année prochaine ses 40 ans.
The Sex Pistols - ' "pretty vacant '
lire sur jimboland 23 avril 1978 sid vicious dynamite "my way"
http://jimboland.hautetfort.com/archive/2007/09/30/23-avril-1978-sid-vicious-dynamite-my-way.html
21:10 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : never mind the bollocks, the sex pistols
09/04/2016
It's only rock'n roll (The Rolling Stones 1974)
Incontestablement le douzième album des Rolling Stones restera dans les mémoires ,plusieurs raisons a cela a commencer par l 'inoubliable pochette mythique signée Guy Pellaert ( qui signera la même année celle toute aussi magnifique de 'Diamond dogs ' de Bowie et une production assurée par Jagger /Richards en personne (sous le pseudonyme des 'glimmer twins ')
L'album sorti en 1974 un an après 'goat head soup ' et le succès planétaire de 'Angie ' une période difficile ou le groupe est miné par les consommations de dope excessives
Keith Richards vient de perdre son ami Gram Parsons mort a 26 ans d'une overdose , il est toujours interdit de séjour en France suite aux débordements lors du séjour sur la cote d 'azur pour l 'enregistrement 'exile on a main street' Mick Taylor en désaccord régulier avec Keith va bientôt quitter le groupe pour céder sa place a Ron Wood pourtant dans ces difficultés les Stones vont enregistrer un album essentiel au titre légendaire 'it' s only rock'n roll but I like it ' ( "Ce n 'est que du rock 'n roll mais j 'aime ca")
Le single éponyme sera l'une des chansons emblématiques du groupe et un incontournable des concerts , un titre emblématique et un véritable hymne
Mais sur cet album entre quelques titres faiblards ('dance little sister ') et une reprise des Temptations ( 'ain"t too proud to beg') recèle des titres de premier ordre ' times waits for no one ' titre fusionnel ou le piano de Nicky Hopkins , les percussions de Ray Cooper , les guitares puissantes de Taylor et Richards font merveille ' luxury ' un titre exotique qui lorgne vers le reggae ' if you can rock me ' une ode aux groupies , mais aussi et surtout ' fingerprint file ' titre hallucinant qui clôt l'album et qui s'impose comme l 'une des plus grandes chansons jamais enregistrées par les Stones
Ce Titre phénoménal qui annonce déjà le virage 'funk ' que prendra le groupe pour l'album qui suivra (' black and blue ' en 1976) est un pur régal ,Billy Preston fait des prouesses au claviers , Nicky Hopkins est au piano , Bill Wyman abandonne la basse pour se charger des synthés , Mick Taylor est ici pour la dernière fois a la guitare et Mick Jagger susurre d'une voix maladive et plaintive sa paranoïa des écoutes téléphoniques par le F.B.I
And there's some little jerk in the FBI
Et il y a un petit connard au FBI
A keepin' papers on me six feet high
Qui garde un dossier sur moi de six pieds de haut
It gets me down
Ca me déprime
It gets me down
Ca me déprime
It gets me down
Ca me déprime
The Rolling Stones - if you can rock me
14:30 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
08/04/2016
Jim Morrison - Clap de fin
Finalement le secret autour de la mort de Jim Morrison en juillet 71 à Paris n 'etait en fait qu'un secret de polichinelle , en effet le livre de Sam Bernett "The End -Jim Morrison " paru en 2007 chez privé ne fait que confirmer de manière définitive des certitudes dejà acquises quant aux circonstances exactes du déces du chanteur mythique des Doors.
Il est vrai que l'on a toujours dit qu'une poignée de personnes détenait le secret concernant les faits réels survenus dans cette fameuse nuit du 3 juillet 1971
Parmi les témoins présents se trouvait Sam bernett alors créateur du club mythique 'rock'n roll circus' . L'homme qui aura passé une bonne partie de sa vie a fonder des endroits devenus celebres ( La tour de Nesle , le bus palladium , le Martine's ,le Malibu ) est devenu par la suite chroniqueur et journaliste a RTL puis a Europe 1 il a écrit de nombreux ouvrages mais aura attendu 35 ans pour livrer sa vérité au travers d'un livre qui non seulement raconte dans le detail la dernière nuit tragique de Morrison mais dresse egalement le portrait d'une époque qui fait aujourd"hui encore fantasmer tout les amateurs de musique.
Finalement il s 'avère que la rumeur persistante selon laquelle Jim serait mort d'une overdose dans les toilettes du rock'n roll circus était bel et bien fondée.
Cette mort ne sera donc au bout du compte ne sera qu'une banale et dramatique overdose d'héroïne , une dose trop pure sniffée a la va-vite par un homme physiquement diminué par les excès en tout genres . Pour se rendre compte de l'etat de fatigue et de dégradation physique du leader charismatique des Doors il faut savoir que le medecin qui constatera le décès de Jim sera persuadé être en présence d'un cadavre d'homme de 50/55 ans (pour memoire Jim en avait 28) cette remarque en dit long sur l'état désastreux dans lequel se trouvait Morisson a l'été 1971 .
Epuisé par une infernale spirale narcotique sans retour Jim va venir mourir dans les toilettes d'un club branché parisien . Il sera reconduit chez lui au 17 rue Beautreillispar les deux dealers qui l'avait fourni ce soir la .
Sorti discrètement par une porte dérobée ils vont le ramener a son domicile ou l 'attend sa compagne Pamela Courson une junkie hystérique et camée jusqu'à l'os qui va evidemment paniquer ,c'est elle qui mettra inutilement le corps de Jim dans une baignoire remplie d'eau chaude afin de tenter désesperement de le ramener a la vie mais Morisson est mort et bien mort.
Elle téléphonera ensuite a Alain Ronay un ami commun qui va venir épauler une pamela totalement incapable de gérer cette situation. c'est le commissaire de police du IV arrondissement de Paris Robert Berry qui sera dépeché sur les lieux et conclu a une mort naturelle par arrêt cardiaque .
Entre temps Ronay a détruit toutes traçes suspectes qui pourrait faire penser au policier qu'il est en présence de toxicomanes (les pilules , la cocaïne , l'héroïne , l 'herbe tout finit donc dans les toilettes ( au grand désespoir de Pamela )
On donnera comme identité au cadavre James Douglas Morrison; poète et écrivain américain résidant a Paris et chose incroyable ; les services de police ne vont pas se douter une seule seconde qu'ils sont en présence du célèbre artiste . Si en 2007 un tel fait peut surprendre il faut rappeler que les moyens d'informations et de communications sont alors bien différents d'aujourd'hui et il semble évident que personne parmi les quinquagénaires des services médicaux ou policiers n'avaient jamais vus le visage de Morrison.
c'est ainsi que le permis d'inhumer va être délivré sous l'identité figurant a ce jour sur la célèbre tombe du cimetière du pere Lachaise. Deux autres personnages vont etre au plus près des évenements , tout d'abord Agnes Varda la cinéaste , compagne du réalisateur jacques Demy ,trés liée avec Jim va apporter son soutien et va aider a l'organisation des funérailles de ce dernier , le second personnage est un aristocrate décadent et drogué le comte Jean de Breteuil ami intime de pamela alors en concubinage avec Marianne faithfull,l'homme fournisseur d'héroïne du tout paris va prendre immédiatement la poudre d'escampette (sans jeu de mot sur le mot 'poudre ') et filer a Tanger au Maroc (Ce personnage peu recommandable étant dejà interdit de séjour sur les sols américains et britanniques).
C'est donc dans un anonymat total que sera enterré Morisson le 7 Juillet 1971 en présence de Pamela Courson ; Agnès Varda , Alain Ronay ; Robin Wertle (secrétaire canadienne de Jim) et de Bill Siddons, le manager du groupe débarqué de Los Angelès.
Un enterrement sans fleurs ni couronnes ou pamela lut quelques lignes de 'the célébration of the lizard'. Ce n'est qu'après cette cérémonie intime pour ne pas dire secrète que Siddons annonça officiellement a son retour aux états-unis le déces officiel de Morisson .
Il semble clair que le manager avait voulu ainsi éviter que se reproduise les débordements médiatiques vus apres les déces de janis Joplin et de Jimi Hendrix .
Bien entendu des rumeurs fantaisistes s'installerent , certains resterent persuadés que Morisson était vivant (personne n'avait reéllement vu le corps dans le cerceuil) mais cependant il semble totalement certain que tout s'est vraiment passé ainsi .
Jim Morrison ,le poète ignoré ,chanteur adulé mal dans sa peau ,auto destructeur maladif venu s'exiler a Paris pour rompre avec un systeme qui semblait le répugner y est mort tragiquement venant ajouter son nom a la terrible liste des victimes de la dope .
La legende ne faisait alors que commencer.
23:59 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the doors, jim morisson, sam bernett
Le Parfum ,Histoire d'un meurtrier (Tom Tykwer-2006)
Avant d’être un long-métrage Le Parfum est un roman de l'écrivain allemand Patrick Süskind écrit en 1985. Son titre complet est Le Parfum, histoire d'un meurtrier .
En 30 ans, ce best-seller a été traduit en 45 langues et vendu à 150 millions d'exemplaires. Patrick Suskind a longtemps hésité a confier l’adaptation du « Parfum » au cinéma il aurait souhaité que ce soit Stanley Kubrick qui l’adapte mais le projet n’aboutit pas , successivement Martin Scorsese , Ridley Scott , Milos Forman et Tim Burton s’y intéressèrent mais toujours sans résultat . Et soudain en 2006 contre toute attente Suskind accepte de ceder les droits et c'est a Tom Tykwer ,un réalisateur allemand que va incomber la (trés) lourde tâche de porter a l'écran ce livre fulgurant qui a atteint depuis toutes ces années un statut de livre-culte.
L'ampleur de la tâche semblait pour beaucoup insurmontable ; le roman ayant la réputation d'être totalement inadaptable aussi il faut en tenir compte dans le jugement porté au regard du film. L'adaptation est plutôt fidèle et le personnage énigmatique de Jean Baptiste Grenouille est interprété avec beaucoup de justesse par Ben Whishaw , jeune comédien britannique (qui parait-il aurait été préféré a Orlando Bloom ou a Johnny Depp ?) tandis que les rôles secondaires sont confiés a Dustin Hoffman (le parfumeur Baldini) et Alan Rickman (Antoine Richis) .
Même si certaines scènes sont a mon sens trop volontairement 'tape a l'oeil ' ,en particulier le début qui frise le film 'gore 'a force de vouloir insister sur les conditions épouvantables de la vie du peuple au XVIII éme siécle le film est une brillante reconstitution de la vie incroyable d'un personnage aussi mysterieux que cruel , aussi incompris que solitaire .
Le destin de Grenouille l'enfant de nulle part survivant des bas-fonds l'enfant qui n'avait pas d'odeur mais qui était capable de ressentir touts les parfums du monde , de les identifier , de les mémoriser , de les melanger jusqu'a l'obsession et la folie et qui cherche a créer l'essence divine , le parfum de l'amour , est totalement fascinant .
La séquence du procès de Grenouille est proprement stupéfiante tout comme la destinée finale de ce personnnage hors du commun .
Nul doute qu'entre les mains d'un Kubrick ou d'un Forman nous aurions eu un tout autre film avec davantage de créativité , de personnalité et de prise de risque cinématographique mais il faut rester objectif et reconnaitre que Tom Tykwer , même s'il ne réalise pas un grand film s'en tire bien et car il se contente avec beaucoup d'application de coller le plus possible au roman de Süskind en nous offrant au final un résultat plutôt satisfaisant.
14:18 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le parfum, tom tykwer, patrick suskind
Revoir Dewaere
Revoir Patrick Dewaere disparu voici bientôt 34 ans dans les circonstances tragiques que l’on connaît, et redécouvrir cet immense comédien à fleur de peau habité d’une intensité dans son jeu d’acteur qui le plaçait déjà parmi les plus grands de la profession et se souvenir de cette terrible réplique dans préparez vos mouchoirs ; chef d’œuvre de Bertrand Blier, film incompris dans la frileuse France giscardienne de l’époque et acclamé partout ailleurs dans le monde décrochant même l’oscar du meilleur film étranger a Hollywood en 1979 , film inoubliable ou Dewaere parlant de Mozart a Depardieu lui dit - « tu te rends compte, a 35 ans il est mort le mec, tu te rends compte de la perte ».
Cette réplique nous reviendra en mémoire quand le 16 juillet 1982 en plein tournage de Edith et Marcel de Claude Lelouch en rentrant chez lui impasse du moulin vert a Paris il se tirera une balle de 22 long rifle dans la bouche. Il avait 35 ans
Dewaere, enfant de la balle, comédien des l’age de 4 ans était un chien fou, un électron libre totalement incontrôlable, un personnage entier ; un type épatant, celui qu’on aurait aimé avoir pour copain ou pour frangin, il aura traversé le paysage cinématographique française comme une tornade laissant au passage des interprétations inouïes dans des films transcendés par sa présence et son talent.
De l’inoubliable Pierrot des Valseuses (1972) a Marc le moniteur de colo de ‘la meilleure façon de marcher (1976) le premier film de Claude Miller, en passant par son rôle du juge Fayard dans le film de Yves Boisset (1977) ou encore celui de Stéphane le professeur de sport de préparez vos mouchoirs (1979) ou du candide François dans coup de tête de jean –jacques Annaud (1979) tous ses rôles sont remarquables et Patrick y est chaque fois merveilleux de spontanéité et de charisme
Et puis arrive Le film, celui qui va installer Dewaere au panthéon des comédiens, celui qui va faire taire les fines bouches et clouer le bec aux plus réticents, ce film sera réalisé par Alain Corneau et sera une adaptation du romancier américain Jim Thompson et il s’appelle Série noire.
Dire que Patrick Dewaere habite le film serait trop simple, il est tout simplement touché par la grâce dans son interprétation de Franck Poupart, représentant de commerce minable entraîné dans une spirale infernale de violence et de mort. Dewaere ne se contente pas dans ce film de jouer, il s’implique physiquement dans le rôle et réussit l'exploit de faire surgir l’émotion dans cet univers sordide et glauque.
Comme Dean dans la fureur de vivre ou Brando dans sur les quais, il se dégage de son interprétation une étrange impression animale et attractive et on devine lorsque on découvre abasourdi le film la première fois que Franck Poupart va hanter le cinéma français pour longtemps.
Non content d’avoir asséné un choc avec le film de Corneau Patrick Dewaere va coup sur coup nous éblouir encore avec deux films réalisés par deux metteurs en scène totalement opposés mais qui ont su chacun saisir et mettre en avant son immense talent. Il semble évident que Dewaere a mis beaucoup de lui-même dans Un mauvais fils et son interprétation dans le film de Claude Sautet est criante de vérité et de sincérité, il y est tout simplement exceptionnel dans le rôle de Bruno ex – taulard toxicomane qui tente de renouer avec un père et une société qui l’ont laissé en rade.
Sans juger, sans donner de leçons de morale gratuite mais en s’attachant a humaniser ses personnages Sautet qui s’éloigne avec ce magnifique film de l’univers bourgeois qui l’a souvent caractérisé réussit un film précieux et rare plein de pudeur et d’émotion, jamais Dewaere n’a été aussi bien filmé, jamais il n’a ete aussi bouleversant.
En 1981 Bertrand Blier est un metteur en scène qui dérange et dont les films ne laissent jamais indifférents, avec lui, on adore ou on déteste et bon nombre de ses précédentes œuvres ont déclenchés de vives polémiques, on se souviendra bien sur des valseuses (1972) mais aussi de Calmos (1976) ou encore de Buffet froid (1979) et de tenue de soirée (1986) qui ont divisés la critique.
Dewaere connaît bien blier , c'est un peu son père spirituel il a travaillé avec lui sur deux films essentiels de sa carrière aussi après le triomphe (tardif) des valseuses et l’échec (en France) de Préparez vos mouchoirs c’est tout naturellement que Blier propose a son acteur fétiche le rôle délicat de Rémi dans le sulfureux Beau-père , film qui va encore une fois déclencher autant d’enthousiasme que de sifflets ce qui ne sera pas sans rappeler le scandale provoqué quelques années auparavant par un film traitant du même sujet Lolita de Stanley Kubrick .
Evidemment ces films la ne doivent pas faire oublier les autres films ou l’acteur nous a régalé, de l’univers underground de Claude Faraldo "Themroc "(1971) aux réalisations décalés de Maurice Dugowson "Lily aime–moi "(1975) " F comme Fairbanks" (1975) de son rôle de gilles dans le superbe Hôtel des Amériques d’André Téchiné au coté d’une Catherine Deneuve sublime jusqu'à son dernier rôle dans Paradis pour tous film ambitieux d’Alain Jessua sorti après sa mort ou ironie du sort il interprétait un homme rescapé d’une tentative de suicide.
Dans tous ces films majeurs ou mineurs (la clé sous la porte (1978) -Mille milliards de dollars (1982)qu'il s'agisse de chefs d’œuvres incontestés ou de ratages intégraux (Psy (1981) – plein sud (1981) Paco l’infaillible (1982) dans tous ces films importants ou secondaires il y a les instants de magie et de grâce apportés par la présence de ce comédien unique dont la folie , la pudeur, la générosité et surtout l’immense talent dépassent le cadre de l’écran.
Aujourd’hui on connaît un peu mieux les démons qui hantaient sa vie, un mal de vivre existentiel, une toxicomanie envahissante, une grande instabilité chronique , une grande lassitude mais rien qui n’explique vraiment les raisons de son geste fatal.
On se rendra compte un peu tard que la profession ne l’aura jamais récompensé ,pas le moindre césar malgré de nombreuses nominations , des critiques souvent injustes dans des films magnifiques ,une vie privée bafoué par une presse sans scrupules (ça n’a pas beaucoup changé depuis ,bien au contraire)
Alors Patrick Dewaere un soir d’été 1982 a fait le grand saut courage ou lâcheté a chacun de voir?
la seule vérité c’est qu’il nous laisse TOUS orphelin d’un acteur irremplaçable
14:13 Publié dans cinéma, Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrick dewaere
05/04/2016
R.I.P Gato Barbieri (1932-2016)
sa disparition discrète aux premiers jours d 'Avril me rend particulièrement triste car Gato Barbieri est l'artiste qui m 'aura ouvert 'les portes ' du Jazz
C 'est par lui et par la formidable bande son de ' Last tango to Paris ' (grammy award 1972) que mes oreilles se sont ouvertes au tempo
prémices des futures découvertes fondamentales de ma vie (Miles , Coltrane , Errol Gardner, Chet , Mingus et tant d'autres.......) c 'est bien lui et personne qui fut pour moi le tout premier.
La musique de Barbieri aura toujours rendu hommage a ses origines sud américaines, elle aura depuis des décennies brulée toujours des milles feux du soleil de l 'argentine partagée entre sonorités latinos et free jazz débridé.
Gato Barbieri aura trainé son sax ténor sur des dizaines d'albums avec plus ou moins de succès mais toujours une authenticité artistique sans faille créant un style que l'on baptisera le latin jazz
Des albums toujours brulants, toujours habités et intenses , une silhouette inoubliable , large chapeau noir et lunettes il restera le symbole d'un jazz félin a l image du prénom qu 'il s'était choisi ' Gato ' (chat en espagnol) en lieu et place de Leandro son prénom de naissance
Gato Barbieri - Last Tango in Paris ballad [Varese Sarabande]
00:29 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
30/03/2016
Histoire d'une Photo : Belmondo -Seberg sur les Champs Elysées (1959)
C’est l’un des duos emblématique du cinéma français, Jean Paul Belmondo et Jean Seberg il a 26ans elle en a 21
Le film ‘ A Bout de souffle ‘ sur une idée de François Truffaut sera mis en scène par Jean Luc Godard il sera un tournant dans le cinéma français et deviendra le film référence d’un genre nouveau ‘la nouvelle vague ’ faisant de ses deux auteurs les ‘papes’ incontestés de la nouvelle vague
L’impact de ce film d’un genre totalement nouveau ,résolument moderne tournant volontairement le dos au cinéma d’après guerre sera énorme
Avec ' a bout de souffle ' son approche nouvelle et décompléxée du cinéma , son montage révolutionnaire et l' utilisation d'une méthode baptisée 'Jump-cut '(la juxtaposition de deux plans sans que la caméra ait notablement changé de position) nous assistons au début d'une ére nouvelle le film deviendra tres vite une référence cinématographique dans le monde entier et son statut de film-culte est incontestable
La photographie du film est signée Raoul Coutard (futur photographe attitré entre autres de Truffaut, Costa Gavras, ou encore de Jacques Demy
Cette photo est devenue célèbre , elle illustre la rencontre entre Patricia (J .Seberg) la jeune étudiante qui vend le New York hérald. tribune sur les champs Elysées et Michel (J.P Belmondo) le petit truand un peu minable, la décontraction un peu prétentieuse de Belmondo, la fraicheur, la beauté, la candeur de Seberg , son accent irrésistible , ( ‘c’est quoi les‘ champs ’ ?)
La photo pourtant ne sera pas l’ œuvre de Raoul Coutard elle sera prise par Raymond Cauchetier le photographe de Plateau ; ne la cherchez pas dans le film car cette photo qui a fait le tour du monde a été prise hors tournage, les comédiens ont en effet rejoués la scène du film loin de la foule et des badauds.
Pour information sachez aussi que c’est cette photo qui fut choisie pour l’affiche de l’exposition Paris fait son cinéma (a l’école du Louvre de novembre 2005 a mai 2006)
Lire Sur Jimboland 'la fin tragique et mystérieuse de Jean Seberg
http://jimboland.hautetfort.com/archive/2008/05/11/la-fin...
16:25 Publié dans arts, cinéma, Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
Fuck America ( Edgar Hilsenrath 1980)
Ce Livre n est pas politiquement correct
Ce livre ne ressemble a aucun autre
Ce livre est un chef d œuvre d' humour décalé qui passe du rire aux larmes avec une sincérité et un sens du caustique époustouflant
Ce livre est l 'autoportrait sans concession de l 'auteur lui meme baptisé ici Jakob Brodsky juif allemand rescapé du ghetto et qui débarque dans les rues du new York des années 50
Personnage hors du commun revenu de tout Brodsky est semi clochard , fainéant , obsédé , alcoolo , crasseux mais débrouillard comme personne
Malgré cette existence minable, il nourrit un grand projet qui lui permet de ne pas devenir fou : un roman sur le ghetto pendant la guerre, un roman qu’un Juif excentrique lui suggère d’intituler " Le Branleur "
Quelque part entre le Harry Black de Hubert Selby Jr ( Last exit to Brooklyn) l'Ignatius de John kennedy Toole (la conjuration des imbéciles) et l'Arthuro Bandini de John Fante le personnage hallucinant et halluciné de Brodsky règle a la fois ses comptes avec son douloureux passé et aussi avec une Amérique bien pensante et qui avait refusé d 'accueillir ses parents en 1938
Un Livre a la fois féroce et outrancier mais qui sait devenir bouleversant , un auto portrait cynique qui ne respecte ni règles ni codes de conduite
un "Fucking Book" a lire de toute urgence
extraits choisis
"J'ai compris qu'il ne suffit pas de survivre. Survivre n'est pas assez. J'ai aussi compris que la naissance de chaque être est en même temps sa condamnation à mort, et je me demande quel sens cela peut avoir"
"je passe en traînant les pieds devant la file des hommes qui pissent. Je fais gaffe de ne pas glisser sur le sol crasseux. Manquerait plus que je me brise la nuque ici , moi, Jakob Bronsky, qui ai survécu à la guerre"
"Ce matin-là, je n’arrivais pas à calmer ma bite. A la maison, j’ai pris une douche froide illico. Ça n’a servi à rien. J’ai pensé à Auschwitz. En vain"
"Je ne sais pas pourquoi, les jobs, ça ne marchait pas. Soit on me virait au bout de quelques heures, soit je gagnais si peu que le lendemain je n'y retournais même plus."
"vous écrivez un livre?"
"J'écris un livre."
"Sur la vie dans le ghetto?"
"Sur la vie dans le ghetto."
"Sur l'hécatombe?"
"Sur l'hécatombe."
"Sur le désespoir?"
"Sur le désespoir."
"Ecrivez-vous aussi sur l'espoir?"
"J'écris aussi sur l'espoir."
"Rien d'autre?"
"Rien d'autre... sauf la solitude que chacun de nous porte en lui. Moi compris."
06:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)