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11/03/2017

Hippie Hippie Shake (Richard Neville)

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C 'est un livre disons... quelque peu particulier

Il est l'œuvre d'un auteur témoin de son époque et de son temps , en effet son auteur  Richard Neville ( décédé en 2016) est le fondateur du journal underground OZ

Oz Magazine sulfureux et politiquement incorrect sera publié d 'abord en Australie , le pays d'origine de Neville des 1963 puis a Londres a partir de1967

Neville nous propose dans    'Hippie Hippie Shake  '  (sous  titré  ' rock , drogues  sexe  utopies voyage dans le monde merveilleux  des  sixties  ") parallèlement au récit de l'aventure mouvementé du magazine underground  depuis les balbutiements des débuts en passant par l 'épopée londonienne sans oublier les procès pour obscénité  des témoignages instantanés de cette époque révolue et qui suscite encore beaucoup de fantasmes aujourd'hui a savoir  , celle des swinging sixties

 

Roman témoignage donc un peu foutraque et désordonné a l'image de l 'époque qu'il retrace .Drogues , Musique , Engagements politiques ,Tout  ici se  télescope et le roman fourmille de références et de personnages qui ont construits cette  société culturelle et artistique. 

On y croise entre autres John Lennon , Lenny Bruce , Eric Clapton , robert Crumb , quantités d'artistes musiciens , écrivains , journalistes , des doux dingues et des vrais cinglés , des célébrités , des anonymes , des utopistes , des rêveurs ,

de Sydney a Katmandou , d'Ibiza a Londres ; de Tanger a New York le voyage psychédélique raconté par Richard Neville est tout aussi fascinant que déroutant

il reste au travers de ce 'hippie hippie shake ' le témoignage coloré et délirant   d'une génération de tout les culots , de toutes les utopies , de tout les excès et de tout les combats, le témoignage aussi d'une époque charnière dans l'histoire de la société moderne et culturelle.

 

 

 

Amadeus (Milos Forman 1984)

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C'est très certainement l'un des  plus grand film musical de l'histoire du cinéma , le revoir  plusieurs  décennies apres sa sortie permet de mesurer combien Amadeus n'a pas pris une ride

 Bien au contraire. le film de Milos Forman adapté de la piece de peter Schaffer reste un enchantement  a chaque seconde , la tragique  et courte vie du plus celebre des compositeurs de tout les temps nous est racontée ici par le biais d'Antonio Salieri merveilleusement interprété par F.Murray Abrahams (oscar du meilleur acteur) le compositeur attitré de Joseph II.

 Salieri personnage trouble , inquietant , fourbe ,maladivement jaloux mais totalement fasciné par l'évidence du  genie de Mozart en qui il pense entendre la voix de Dieu .

Quant a Mozart il est ici incarné par un incroyable  Tom Hulce comedien alors quasi-inconnu et qui  va trouver ici le rôle de sa vie .

Ce chef d'œuvre   va Installer définitivement Forman parmi les génies de la réalisation cinématographique.

(Amadeus lui permettant de remporter un second oscar apres Vol au dessus d'un nid  de coucou en 1975)

 Amadeus aura également permis de populariser ,de dépoussiérer et de désacraliser la musique classique  , Mozart  nous étant ici présenté comme un jeune homme fantasque , décadent , grossier et plutôt vulgaire ; une sorte de chien fou habité par un génie intérieur et une énergie qui va le consumer .

Tout ici est époustouflant  des décors somptueux a l'interprétation des acteurs , des costumes a la musique  . Certaines scènes  (la dictée musicale)  faisant désormais partie de l'anthologie du cinéma . 

2h 40 de pur bonheur a voir et a revoir.

 

 

 

 

 

01:38 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : milos forman, amadeus

07/03/2017

Harry dans tout ses états (Woody Allen 1997 )

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Harry dans tous ses états (deconstructing Harry) pourrait etre le film testament de Woody Allen tant le réalisateur a mis de sa personne dans la conception de son film pourtant même si l' on sait pertinemment  que le boulimique metteur en scène (quasiment 1 film par an depuis 'take the money and run' en 1972) n'en restera pas là (les films qui suivront seront d'ailleurs plutôt moyens) ce film là est a mon sens l'un des plus importants de sa carrière.

Évidemment il y a toujours une large part autobiographique dans les personnages que Woody Allen interprète a l'écran mais certains sont indiscutablement plus marquants et on se souvient notamment  avec émotion de son personnage de Alvy Singer dans Annie Hall en  1977.

Ici c'est Harry Block; écrivain a succès qui nous intéresse ,Harry s'inspire de ses propres experiences  pour écrire ses romans et forcément sa famille et ses proches s'y reconnaissent aisément car ils sont a peine masqués derrière les identités du livre .

Comme souvent  chez Woody Allen le film mélange personnage réels et personnages fictifs ,  scènes vécues ou imaginées et c'est dans ce contexte particulier que se croisent tous les protagonistes de cette histoire qui gravite autour de Harry Block et des ses névroses .

Le choix des comédiens encore une fois est de tout premier ordre  Woody Allen est déchaîné et nous régale encore d'une grande performance d'acteur qui prouve combien il est excellent quand il est...lui même.

A ses côtés beaucoup d'actrices très inspirées (on sait depuis longtemps la part belle faite aux comediennes dans les films de Woody) et on retrouve Judy davis  - Amy Irving - Caroline Aaron - Kristie Alley -  et Demi Moore (étonnante  dans un personnage totalement décalé).

Côté masculin Billy Crystal  et Robin Williams trouvent tout deux des rôles totalement délirants dont je préfère garder le secret pour ceux qui n'auraient pas encore vu cette petite merveille de comédie.

Ce film est un véritable feu d'artifice, qui démarre a cent a l'heure et qui ne faiblit jamais ( le montage ultra rapide du film donne davantage encore d'énergie a cette comédie jubilatoire) 

ça  part dans tout les sens , ça dérape , ca s'engueule aussi beaucoup  mais  derrière les angoisses de Harry et les états d'âme de chacun et chacune  le film parvient  toujours grâce au talent et au génie  de Woody Allen  a nous sensibiliser et nous émouvoir.

 

Harry dans tous ses etats  est sans contexte  un Woody Allen grand crû qui peut aisément rivaliser avec les chefs d'oeuvres de la trempe de Manhattan ou Annie Hall auquel ce film nous ramène souvent .

Un vrai régal !!!! a déguster sans modération bien évidemment  et toujours en V.O.

 

02:41 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

Les Oiseaux (Alfred Hitchcock 1963)

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Mon fils m’a demandé un  jour ‘ c’est quoi les films qui te faisaient peur quand tu avais mon âge ?

J’ai réfléchi  et me suis souvenu de ma terreur lorsque je vis pour la première fois ‘les Oiseaux ’d’Alfred Hitchcock.

A sa demande je décidais de visionner le film en sa compagnie j’ai du le revoir peut être une fois depuis (certainement a l’occasion d’une rediffusion TV) et l’idée d' un petit Hitchcock de temps reste toujours séduisante.

Je considère évidemment  Hitchcock   comme l’un des plus grands maîtres du cinéma et  il faudrait être idiot (ou aveugle) pour prétendre le contraire

j’en veux pour preuve le nombre impressionnants de Chefs d’œuvre "Sueurs froides" – "l’inconnu du nord express" – "fenêtre sur cour" "Psychose ") qui me reviennent en mémoire quand je pense a ce réalisateur qui aura su faire de son nom un mot du langage usuel " ne dis t’on pas c’est du Hitchcock quand on parle d’une situation de suspense haletante ?"

Les  Oiseaux  donc, et Surtout qu'en est il plus d'un demi siècle après sa sortie ?

Force  est  de reconnaître que le film a quelque peu vieilli cependant on passe néanmoins toujours un bon moment même quand on connaît l’histoire par cœur .

Il est vrai que le film est plutôt lent a démarrer ( l’insipide rencontre entre Tippi Heddren et Rod Taylor puis l’arrivée a Bodega Bay sont d’une mièvrerie ennuyeuse ) ; les trucages évidemment ont pris un sacré coup de vieux  alors de cette adaptation de Daphné Du Maurier il vaut mieux se souvenir des incroyables séquences d’anthologie et en premier lieu cette incroyable scène de la sortie d’école ou Tippi Hedren fume tranquillement alors que les corbeaux  arrivent par vagues et s’installent sur le portique de jeu attendant les écoliers  pour les attaquer

on peut même dire que cette scène ou l’on attend l’attaque  imminente et inévitable des oiseaux est plus  effrayante encore  que l’attaque elle-même car nous , spectacteurs voyons les oiseaux se regrouper dans le dos de l'heroine qui fume tranquillement sa cigarette .

La scène de la station service avec ce plan magnifique ou Hitchcock prend de la hauteur et nous donne la vision de la ville assaillie du point de vue des oiseaux est également un grand moment du film de même que  l’attaque des oiseaux sur Tippi Heddren  dans la pièce du haut de la maison

On a longtemps d'ailleurs  assimilé cette scène a une représentation du viol et on n'ignore pas au vu de la filmographie de Hitchcock  que ce  dernier adorait faire souffrir ses héroïnes , clairement on peut dire qu’ici il n’y va pas de main morte Tippi Heddren est a moitié dévorée vivante par les coups de bec et meurtrie par les griffes des oiseaux déchainés

Enfin rappelons la séquence finale apocalyptique ou les héros s’enfuient laissant leur maison ,leur ville  aux oiseaux qui semblent avoir gagnés la bataille

Hitchcock osant terminer son film sans happy end c’est assez rare pour être souligné .

De même il n'apporte aucune hypothèse;aucune explication laissant a chacun le soin de tirer ses propres conclusions et sa propre analyse sur le phénomène

Pour conclure je me dois de signaler que mon fils  comme je m'y attendais n’a pas eu  peur et  même pas peur du tout il s'étonnait par contre  de ma terreur passée devant ces oiseaux là

je serai donc tenté de dire en conclusion   "autres temps autres peurs" 

 

 

 

 

02:22 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

01/03/2017

Marvin Pontiac ou la Légende " musicale urbaine et géniale " de John Lurie

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Mais qui est Marvin Pontiac pour être considéré comme une légende avec pour seul disque, 'the legendary Marvin Pontiac ' sorti en 1999 sur le label Strange and beautiful 

Les seules photos qu’on connait de lui ont été prises à l’hôpital Esmeralda State Mental Institution par un autre  patient six mois avant sa mort suite selon la rumeur à un accident dans un bus en 1977.

Né en 1932 à New York, d’un père Malien et d’une mère Juive, Marvin Pontiac a grandi entre Bamako et Detroit.

Il quitta le Mali à 15 ans pour arriver à Chicago puis pour des raisons obscures il quitta Chicago et se déplaça vers Lubbock, au Texas où il devint l’assistant d’un plombier.

Dans les années 50, une rumeur mal fondée disait que Marvin pouvait avoir été impliqué dans un cambriolage de banque puis On retrouve sa  trace  en 1952, où il enregistre un premier titre « I’m A Doggy » pour Acorn Records.

Dans les années qui suivirent il continua d’enregistrer, mais en 1970 il devint soupçonneux vis-à-vis de l’industrie du disque et c’est à partir de cette époque qu’il sombra peu à peu dans la folie. et ou il est interné en établissement psychiatrique.

Jusque la on se dit que Marvin Pontiac est ce qu on appelle un artiste maudit redécouvert après sa disparition a l 'image d 'autres artistes dont l 'œuvre fut exhumée apres leur mort.

la réalité est tout autre car tout ce que vous avez lu n 'est finalement que sorti de l imaginaire de John Lurie le génial saxophoniste des Lounge Lizards qui inventa de toutes pièces le personnage de Marvin Pontiac

Né en 1952  a Minneapolis Lurie est une personnalité du jazz moderne depuis la creation de son groupe (avec son frère Evan) en 1978

Present sur les écrans notamment chez Jim Jarmush 'Permanent vacation ' (1982 " Stranger Than Paradise "(1984) ' down by law ' (1986) il va également composer de nombreuses musiques de films ( notamment pour Jim Jarmush )

Parallèlement a sa carrière (une bonne dizaine d'albums ) avec the Lounge Lizards groupe culte de la scène' jazz underground' entre 1981 et 1998 Il 'invente 'en 1999 le personnage de Marvin Pontiac et desireux de chanter il enregistre l'album secret ' the legendary Marvin Pontiac avec des artistes qui participent anonymement au projet ( Iggy Pop , David Bowie , Marc Ribot , Ali farka Touré )

On retrouve le titre 'I ' m a doggy ' sur la B.O de 'Downtown 81 ' le film documentaire consacré au peintre Jean Michel Basquiat réalisé par Edo Bertoglio en 2001

Illustré par une bande son ou l'on retrouve des artistes de la scene culte 'underground ' new yorkaise ( D.N.A , Gray , Suicide , james White & The Black , Liquid Liquid ) Downtown 81 va permettre a John Lurie de faire exister son personnage et de construire la légende urbaine qu'il a crée de toutes pièces

L histoire ne serait pas belle si le contenu musical proposé par Lurie " dixit Pontiac "ne se révélait pas de tout premier ordre et pour dire totalement stupéfiant et incroyable

des chansons bluesy , écorchées a l'os , des sons aux influences multiples ( afrique , jazz  , Blues  du delta ) et qui enchanteront tant les puristes de blues traditionnel que les amateurs de vrais projets artistiques.

a découvrir absolument!

 

Marvin Pontiac  -  I ' m  a doggy


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Marvin Pontiac  -  small car


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Marvin Pontiac  -Pancakes


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John Lurie   -What Do You Know About Music,You're Not a Lawyer (Down By Law Original Soundtrack )


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The Lounge Lizards  -  Harlem nocturne


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26/02/2017

Le locataire ( Roman Polanski 1976)

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Il est des films dont l'univers est difficile d'accès, il est des films dont on ne sort pas tout a fait indemne, c’est incontestablement le cas du "locataire".

Roman Polanski; à la fois réalisateur et interprète principal de cette adaptation d'une nouvelle de Roland Topor nous plonge dans un monde inquiétant, un univers oppressant peuplé de sinistres et fascinants personnages.
La lente spirale aux confins de la folie et de la paranoïa ; l’exploration du cerveau malade et dégénéré de Trekowski ( interprété par Polanski lui-même); son lent cheminement vers nulle part; le climat malsain entre le rêve et la réalité ; le cauchemar et l'absurde font du  "locataire" un film totalement a part a la fois attirant et éprouvant.

Polanski offre ici  a Isabelle Adjani un de ses  rôles les plus  difficiles mais c'est évidemment  la performance folle  et hallucinée  de Polanski lui même  au confins de la folie  qui donne au film son atmosphère glaçante.
La musique particulière signée Philippe Sarde  qui rythme le film contribue a renforcer  le climat étouffant et on pense souvent a l'univers de Kafka (Polanski adaptera par ailleurs  'la métamorphose' au theatre quelques années après avoir  réalisé ce film étrange et dérangeant.

21:19 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

24/02/2017

Le Bon , la Brute et le Truand (Sergio Leone 1966)

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C'est tout simplement incroyable mais cette merveilleuse cinématographique a déjà un demi siècle

Réalisé par le Maitre Sergio Leone en 1966 Le Bon , La Brute et le Truand est le  troisième volet de la trilogie du 'dollar ' apres 'pour une poignée de dollars en 1964 suivi en 1965 de ' et pour quelques dollars de Plus '

On y retrouve pour la troisième fois (et la dernière) une collaboration artistique entre Sergio Leone et Clint Eastwood deux personnalités qui ne s'entendaient guère et dont les relations sur le tournage furent très complexes

Magnifiée par la bande son d'un autre Maitre Ennio Morricone cette fresque de 180 minutes s'impose depuis des années comme une référence absolue du genre western - spaghetti mais dans ce genre fourre-tout souvent composé de series B ou de réalisateurs   travaillant sous nom d'emprunt 'le bon , la brute et le truand   est quant a lui un film extrêmement maitrisé et totalement abouti.

Chef d'oeuvre de mise en scène et de lenteur qui fait la part belle aux paysages (grandioses) et aux acteurs (avec les fameux gros plans hallucinants qui vont bâtir le mythe de ce film hors normes)

Le scenario habile nous entraine sur fond de guerre de sécession dans une épopée  a trois autour des personnages de Sentenza ( lee Van Cleef) , de Blondin interprété par un Clint Eastwood aussi économe en paroles qu'efficace avec son revolver et de Tuco (Elli Wallach savoureux en crapule sans foi ni loi)

 Décors époustouflants  , dialogues épiques , mais aussi silences et regards , scenes cultes , seconds rôles et gueules cassés choisis avec soin par Leone ( Mario Brega) tout ici est sublime de maitrise et regale le spectateur embarqué avec les trois personnages dans la course au trésor volé des confédérés.

Une course ou associé malgré eux le bon ,la brute et le truand se retrouvent sous le soleil de plomb  du cimetière de Sad Hill (incroyable décor que Leone a fait construire dans la Nevada Espagnole) et c 'est dans un cercle de pierre et de mort (qui rappelle la corde au cou De Tuco) que le règlement de compte final et épique aura lieu  dans une longue séquence crescendo filmée avec génie et maestria par un Leone au sommet de son art

Chef d'œuvre Majeur d'un genre pourtant mineur (le western spaghetti) le bon ,la brute et le truand va hanter des générations de réalisateurs , (Tarantino en tète ) qui vont piocher dans ce film grandiose des éléments et des références pour leurs propres réalisations .

 

 

14:23 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

22/02/2017

Mellow Gold (Beck - 1995 )

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Beck , Qui est donc ce vilain petit canard qui vient s’inviter dans la cour des grands au milieu des  années 90?

Qui est donc ce  drôle de type avec  sa dégaine d’adolescent endormi,  effarouché  ,  malingre , timide presque transparent.?

Beck Hansen de son vrai nom va pourtant  frapper fort , très fort  avec Mellow gold" son troisième album  ( le premier  sur  une  'Major ') un disque O.V.N.I porté par un hit monumental ‘loser’ et son refrain désormais célèbre ‘I’ m a loser baby , Why  don’t you kill me ? .

Inclassable , hors des modes  Beck , sorte de  Géo Trouvetout de la musique moderne bidouille ,  invente , échantillonne , mélange  les sons et les instruments ,son disque n’est rien d’autre qu’un gigantesque shaker  ,un chantier ou se télescopent le Blues , le rap , le hip-hop ,la funk , l’électro  , la pop et le disco.

Dans ce Mellow gold ou rien en semble être contrôlé tout  curieusement parait pourtant  être a sa place   il y  a vraiment du génie chez cet artiste atypique, certes tout les titres ne sont pas de la trempe du fulgurant single mais  il y a sans cesse de quoi s’étonner, de quoi s’enthousiasmer  ("pay no mind  '  ' beercan" )

.Le résultat ne ressemble a rien de connu et c’est parce qu’il existe des explorateurs sonores, des défricheurs  de la trempe et du culot de Beck  que la musique peut sans cesse évoluer. Ici dans ce génial  bric a brac sonore chacun pourra fouiller a sa guise  et y  trouver ses propres trésors,

Quant a ‘Loser ‘ il s’installe  désormais dans la liste légendaires des plus grands ‘singles ‘ de l’histoire ni plus  ni moins. En écrivant cette chronique je me rappelle soudain ma rencontre avec cet artiste inouï, venu a Paris pour un concert au Bataclan (vers la fin de 1995) nous avions échangé quelques idées  sur l 'actualité musicale du moment et bavardé quelques instants , j’étais stupéfait de voir un garçon effacé et timide a l’opposé de sa musique culotté et décomplexée , il m’avait dédicacé le livre que j’étais alors en train de lire et  je me souviens qu’il s’agissait  de Trainspotting de Irvine Welsch ,un livre dans lequel l’auteur fait dire a son héros  "Nous  sommes en 1995 le monde change et les musiques changent  aussi"

Beck à l’image de ce Mellow Gold fulgurant  et culotté en est le plus parfait exemple.

 

Beck - Beercam


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Beck  -  loser


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12:14 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)

18/02/2017

The Concert in Central Park ( Simon & Garfunkel 1981)

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Certes ce  n'est pas un choix très rock'n roll mais je persiste a penser que le duo Paul Simon & Art Garfunkel reste ce qui s'est fait de mieux dans le genre pop -folk

Ce live enregistré en plein New - York  un jour de septembre 1981 résume la carrière incroyable de ce  tandem composé d'un compositeur et mélodiste hors pair (Simon) et d'un chanteur - troubadour a la voix exceptionnelle (Garfunkel) .

Parfait best-of  ce live at central park regroupe tous les hits planétaires (Mrs Robinson- the sound of silence - Bridge over trouble water - the boxer-Scarborough fair) le duo ose aussi deux reprises plus ou moins réussies (maybellene de chuck Berry ) et wake up little Susie  des Everly brothers)

19 titres pour un double-album enregistré devant 500.000 personnnes et dont il convient de mentionner la qualité inouie  pour un enregistrement plein air  dans une ambiance qui rappelle davantage le climat d'un festival que celui d'un concert.

Le succès sera planétaire pour ce double-album (19 titres) qui clôture une collaboration entamée au début des années 60 ,l 'osmose entre les deux amis d'enfance est évidente et  même si ils n'ont plus joué ensemble depuis onze ans on sent bien  que pour eux comme pour leur public ces retrouvailles  sont un réel bonheur .

Certes leur musique folk gentillette et innocente peut paraître un brin démodé mais elle n'en conserve pas moins un indéniable charme qui opère  encore a l'écoute de ce disque consensuel mais néanmoins admirable.

 

the sound of silence -live central park 1981

 

07:45 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)

14/02/2017

Bob Dylan ( Bob Dylan 1962)

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Revenir aux sources ,au tout début quand le futur prophète définitif de la musique moderne avait 20 ans et  courait les cachets dans les clubs de Greenwich village a new York

Car évidemment ce premier album est historique il permet déjà de tout capter, de tout comprendre.

Enregistré pour 400 dollars et en trois jours fin 1961 (pour une sortie en 1962) c 'est un Dylan seul a la guitare et a l'harmonica   qui va graver en quelques prises les 13 pistes qui vont composer ce premier album que le troubadour va appeler en toute sobriété 'Bob Dylan'

Evidemment le jeune musicien est fasciné par le blues du delta , le folk traditionnel et 11 des titres de ce disque mythique seront des reprises   des standards revisités

Dylan proposant ici deux compositions personnelles ' talkin' New York ' un titre très autobiographique et ' song for Woody ' la chanson composée en hommage  a son idole Woody Guthrie alors très malade et qui décédera en 1967

Malgré un accueil mitigé le disque ne se vend pas pire,  la maison de disque ' (Columbia ) ne souhaite  pas garder Dylan sous contrat le trouvant trop 'ordinaire ')

l'histoire prétend par ailleurs    que John Hammond le grand   producteur et découvreur de talent (Count basie , Billie Holiday , Leonard Cohen) leur répondit cette phrase restée célèbre   ' "Vous devrez   d 'abord passer sur mon cadavre avant de virer Dylan"

 

A  l 'écoute de ce premier album c 'est l 'énergie et la voix de Bob Dylan qui surprend , il s'attaque aux standards du répertoire   blues   avec une frenesie et une colere contenue qui explose même furieusement sur certains titres ('fixin to die ' 'in my time of dying ')

Sa version du classique 'house of rising sun' est une merveille absolue tout comme sa version débridée de 'Man of constant sorrow 'un titre qui sera remis au gout du jour sur la formidable bande son de' O Brother ' le film hilarant des frères Coen prés de quarante ans plus tard

Dylan se jette ici  corps et âme tout au long de cet album enragé, parfois au bord la rupture dans le chant ou l harmonica   , sans le savoir il écrit une page d 'histoire de la musique

A l'heure ou il enregistre ce premier album il n 'est encore pourtant qu'un gamin débraillé d'a peine 20 ans , un jeune musicien bohème avec  un culot monstre et un génie qui gronde et sommeille en lui

En écoutant ce premier album décomplexé on peut déjà capter l 'essence de ce que Dylan va devenir , on peut comprendre déjà dans les balbutiements de ce premier album   l'essentiel du génie en puissance.

Le monde sera bientôt aux pieds de Dylan et a l'écoute de ce premier disque jouissif et plein de  fureur on peut aisément comprendre pourquoi

 

 

Bob Dylan -   fixin'  to  die


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Bob Dylan  - talkin' New York


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Bob Dylan - in my time of dying


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Bob Dylan - Highway 51


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Bob Dylan  -  house of rising  sun


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12/02/2017

Passover ( The Black Angels 2007)

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 The Black angels  -  better off alone 


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Sorti il y a 10 ans  et  encensé par la  presse  rock ( disque du mois dans le rock & folk de Novembre 2007)  Passover est un album qui vous tombe dessus comme une bombe  ,un disque fulgurant  , violent ,intense qui tranche vraiment avec tout ce que le rock a pris pour  habitudes (bonnes ou mauvaises) de nous proposer ces derniers semestres.

The Black Angels (le nom est un hommage a 'the black angels death song " mythique chanson du premier album du velvet underground) est donc une vraie  tuerie  sauvage  .

Ce rouleau compresseur  rock ne nous arrive pourtant pas  de New York ou de ses faubourgs mais d'Austin  et cet album malade et empoisonné   comblera d'aise  tant les fans transis de  Cold Wave  que tout les fondus de l'Underground, en  bref tout ceux qui continuent (comme  moi) d'encenser le son crade et sale  et  les guitares distordues  .

The Black Angels se posent en Petits frères d'armes des Black rebel motorcycle club  en  fils spirituels des Stooges élevés au biberon Velvet, on notera aussi chez eux une touche très Morrisonnienne dans la voix du leader  Christian Bland .

 "Passover" c'est donc douze missiles brûlants balancés avec une furia toute contenue et une folie presque palpable. On pensera  aussi  , outre les références déjà citées plus haut a joy Division (notamment sur l'hypnotique "the sniper at the gates of heaven ") ou encore a Brian Jonestone Massacre .

Mais au delà des inévitables (et louables) inspirations The Black Angels nous proposent un rock pur jus débarrassé d'artifices superflus  et d'effets d'une quelconque nature . ici  c'est noir , ici  c'est glauque ici c'est malsain  et pour en être convaincu glissez donc "Passover " dans la platine  , mettez le volume a fond et dégoupillez 'young men dead"premier titre qui ouvre l' album et donne immédiatement le ton et même si  quelques titres sont un peu en deçà ( "bloodhounds on my trail ")  , la grande  majorité  ("manipulations ' " call to arms " "the first vietnamese war"  " better off alone "  sont totalement envoûtants et vous laissent des la première écoute sur le carreau.

 

Pour info signalons que le groupe  s'est non seulement  inspiré d'un titre du velvet Underground (The black angel's death song) pour son nom de scène mais que leur  logo rend également hommage a Nico  (vous avez dit culte?)

 

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The Black Angels  -  Young  men  dead 


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31/01/2017

Our mother , the mountain ( Townes Van Zandt 1969)

 

 

Townes Van Zandt  - Kathleen


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Les initiés ,les connaisseurs le savent depuis longtemps  Townes Van Zandt est un artiste a part , compositeur écorché et tourmenté , il est certainement l'une des plus belles voix de la musique américaine contemporaine

Son parcours atypique fait de lui un cas totalement a part .originaire du Texas il aura donné a son rare public des pages artistiques inoubliables

Suivant ses  envies, suivant son instinct , obéissant a aucune règle en place  ou a aucun système il fut capable de  tout plaquer des années durant pour vivre en ermite dans une cabane coupe du reste du monde.

Son mode de vie instable et inconstant , sa volonté absolue de conserver une totale liberté , sa fuite en avant permanente , ses dépressions chroniques , l 'abus d'alcool , de drogues , de médicaments , tous ces éléments qui  certes , composent  la légende  auront au final ruiné Peu a peu une carrière qui aurait pu (qui aurait du )être flamboyante

Fils d'une famille aisée (Son père a fait fortune dans le pétrole) il aura très vite  quitté le cocon familial pour partir sur les routes  ou sous les influences communes de Dylan  et Lightnin Hopkins il  finira par atterrir a nashville ou sa carrière artistique commencera vraiment

Fragile psychologiquement  il aura souvent puisé dans ses  souffrances personnelles et son mal de vivre les inspirations pour une  poignée d'albums qui sont reconnus  désormais  comme essentiels

Our Mother , the mountain publie en 1969 que Townes Van Zandt  reconnaissait comme  son véritable  premier album  ( Il a longtemps dénigré "for the shakes of song" son premier album  enregistré en 1968) fait évidemment partie de ceux la

Ce disque pure merveille d'harmonie folk et country est  désormais une référence ;  l'écouter près d'un demi siècle après sa  sortie reste un moment unique de grâce et de bonheur , le découvrir (pour tout ceux qui ne connaissent pas Townes Van Zandt) sera a coup sur une expérience musicale bouleversante

Celui que l'on surnommait le Van Gogh de la musique américaine  aura bien malgré lui bâti une réputation d'artiste culte et maudit

Même si il fut quelque peu Réhabilité de temps avant sa mort (en 1997) grace a de nombreux groupes ou artistes se revendiquant de son influence (Cow boy junkies , Tindersticks) Townes Van Zandt  reste un artiste  peu connu du grand public et  le decouvrir au travers de cet imense album  vous procurera a coup sur un choc musical  important.

 

Townes Van Zandt  -  Second  lover song


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29/01/2017

Les Portes du Soleil - Algerie pour Toujours - ( Jean Marc Mineo 2016)

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En regardant l'affiche de ce film on croit d'abord rêver

Le  casting  est si improbable  qu'il déclenche inévitablement de la curiosité  car non vous ne rêvez pas  car au dessous du nom de l 'inconnu Zacharia Ramdane ( il est aussi le producteur ce   ce film mémorable a bien des  égards) on voit les noms de Smain Fairouze  (oui  , oui le Smain comique qui a tenté  (en vain) depuis sa  disparation des  écrans  radars  du rire  ( enfin  du rire!!!!n exagérons  rien!) de se  reconvertir au cinéma  et dont la  filmographie   est disons  très......médiocre.)

Lorie Pester  est bien l'insupportable  chanteuse Lorie  (ici dans le rôle invraisemblable d 'une  psychopathe garde  du corps )  et de Mike Tyson  le célèbre ancien champion du monde de boxe.

Voila pour le casting , révélateur deja  d'une catastrophe cinématographique annoncée .

Le  scénario  relève quant a  lui du grand n'importe  quoi  il est  financé par  des  fonds algériens (l'inutile  'Algerie  pour  toujours '  rajoutée au titre  du film c'est surement une  idée de leur  part ) et distille un contenu   patriotique  qui laisse  songeur.

Le fils d'un ancien combattant de l 'O.A.S ( Smain  en Tony Montana  de  cafétéria) revient activer  une  cellule pour prendre le pouvoir en Algérie . Il est accompagné  dans  sa mission par sa fille  adoptive (Lorie)  qui se  déchaine et dégomme  tout ce  qui bouge

Un agent  des  services  secrets  algériens (le lent et mollasson Zacharia Ramdane  au potentiel d'acteur  proche du néant) tente en vain de s'y opposer  par une infiltration secrète  au sein des activistes.

quant a Mike Tyson il est la  tout a fait par  hasard  dans une  seule et unique  scène  ou il  se bat dans une boite  de  nuit , il est au générique de ce film par le hasard  de  sa présence  en Algérie  pour la promotion de son livre, il le  signale lui même  a la fin de  sa  séquence (pourquoi se  priver ?)

Pour  faire  simple  on peut dire que ce film ferait passer  'Taxi  ou  ' le   transporteur  ' pour  du Scorsese  tant le film est de la première  a la  dernière  séquence d'une nullité abyssale

le réalisateur  (n 'exagérons  rien)  fait (vraiment) n'importe  quoi  usant  jusqu'à l 'écœurement  des zooms ,  des  ralentis ,  des  accélérés si bien  aucun plan ne  dure ici  plus de  3 secondes

En voulant créer un style  il fusille  littéralement  toute  cohérence  dans la  vision du film , le résultat est clairement épuisant  pour le spectateur

 Nous ne sommes pas ici dans un film a petit  budget  qui pèche  par  souci d'économie ;  non au contraire tourné a la demande  des  partenaires  financiers  en Algérie ( bien qu'il n'y ai quasiment pas  de scènes  extérieures ) le film  bénéficie de moyens conséquents mais a force  de prétention et  de  suffisance il en devient  insupportable a  regarder

Jean Marc Minéo  (un ancien champion  de kung -fu) livre  ici un film qui fait  honte  au cinéma  car  même en cherchant  bien il n'y a absolument  rien a  sauver

Dialogues affligeants dignes des pires  télés  réalité , invraisemblances  totales , séquences  ridicules  Smain devant les  trophées  de l O.A.S  écoutant  les  discours  des  militaires  putschistes  de la  guerre  d'Algérie , cascade  automobile pitoyable  avec  une WV  coccinelle , Lorie Chez le  psychiatre , bref   les  scènes a  se  tordre  de  rire  ne manquent  pas  durant  les 90 minutes  de cette lobotomie cinématographique

rendons  grâce  au  spectateur  car  il  faut quand même être  courageux  pour  rester  devant  une  telle  bouse car  c'est un fait Nous  sommes  bel et  bien ici face  au degré 0  du cinéma.

 

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19/01/2017

Mon Oncle Benjamin (Edouard Molinaro 1969)

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C'est un film qui fait  du  bien , c'est un film que l 'on peut  qualifier  de jubilatoire  et d'une  franche paillardise drôle et aiguisée.

Réalisé  par Edouard Molinaro qui sortait  de  deux  films 'compliqués  ' avec De Funes (les  deux  hommes  ne  sont pas  entendus  du tout tant  sur 'Oscar  '  que sur ' Hibernatus  ' deux adaptations de pièces  qui rencontrèrent  malgré  les  tensions  Molinaro  - De  Funes   un grand  succès.

Pourtant en cette année 1969 Deux drames ternissent la bonne humeur et l 'esprit libertaire voire anarchique de  ce film   .

En premier lieu le décès  dans un  crash  d'avion de la femme  de Molinaro  et le diagnostic  délivré a Brel  et dans lequel ce  dernier apprend  le  mal incurable dont il est atteint.

Cette nouvelle  terrible  va  décider Brel a  faire de 'Mon Oncle  Benjamin '  une  thérapie et l 'acteur qu'on imaginait mal  dans  le  registre  de la  comédie va  s'y révèlera délectable

C'est  certainement  sa prestation dans le  rôle du Docteur benjamin Rathery qui décidera des metteurs  en  scène  comme Claude Lelouch ou  Jacques Veber   a lui proposer les futurs rôles inoubliables  dans deux comédies majeures  des  années  70 a savoir 'l 'aventure c'est l 'aventure '  (1972) et ' l'emmerdeur  ' (1973)

'Mon Oncle Benjamin ' est une comédie en costumes (l'action se passe  au XVIIIe) aussi drôle que poétique et qui fait la part belle a  la liberté, a l 'amitié aux joies épicuriennes, un film qui écorche clairement  la noblesse ( et le  clergé) et dans lequel on retrouve autour du grand  Jacques inoubliable médecin de  campagne  un peu ( beaucoup) ivrogne , contestataire  , coureur de  jupons , méprisant l'argent et éperdu de  liberté  (et de  son célibat) des  seconds  rôles  épatants de Paul Preboist en huissier-poète délirant  a Claude Jade  délicieuse et  craquante  sans oublier Armand Mestral , Bernard Blier  (irrésistible  marquis de Cambise) ou encore Paul Frankeur

Il y a clairement un peu de  Cyrano de Bergerac dans Benjamin Rathery et si on rit franchement a ce  film insolent et cynique la fin laisse place a une douce  mélancolie  pour une  scène  de  dernier repas et  d'enterrement d'une  grande poésie.

un film thérapie a voir de préférences en dégustant une  bonne  bouteille de  vin.

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15/01/2017

Zazie dans le métro (Louis malle -1960)

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Sorti peu après  Les 400 coups   de François Truffaut , Zazie dans le métro souffre quelque peu de la comparaison avec ce chef d'oeuvre incontesté .

Adapté d’un roman  populaire de  Raymond Queneau (les 400 coups étant un scénario original de leur auteur) il est difficile de classer ce film et on ne saurait dire s’il fait ou non partie ou non de la nouvelle vague.

Au bout du compte  cette adaptation n’est qu’a demie réussie, la première  partie est un véritable  régal et on y  retrouve l’univers fantasque et burlesque quasi- surréaliste de Queneau ,la seconde  sous prétexte a la loufoquerie  souffre  d'une trop grande  confusion

La découverte de Paris en compagnie de Zazie reste cependant irrésistible de drôlerie  et d’humour mais malheureusement les personnages dont nous faisons connaissance tout au long de l’histoire nous font peu a peu  quitter le monde du rêve pour la franche pantalonnade.

Zazie, elle l’a compris puisqu’elle s’endort durant cette dernière partie ratée  tandis qu’autour d’elle les autres comédiens s’agitent en vain pour nous faire rire.

Si on veut bien faire abstraction de cette fin brouillonne Zazie dans le métro demeure divertissant grâce a sa loufoquerie absurde  et son univers  décalé

Evidemment le métro que souhaite  visiter Zazie dans son périple parisien n'est qu'une métaphore du monde des adultes lequel monde  nous est présenté ici comme peuplé d'individus cocasses et sans véritables identités ,Zazie espiègle , futée et effrontée observant de son oeil aiguisé cet univers la avec détachement  et incompréhension .

Le roman de Queneau se révélant particulièrement  difficile a mettre en scène  on pourra conclure  que  Louis Malle n’a pas a rougir du résultat compte tenu des diffcultés  et des risques évidents d'une telle  adaptation.

 

Silent Hill (Christophe Gans - 2006 )

248e1e8d3e4a60f667d726b51214722e.jpgQuelle daube monumentale et prétentieuse !!!!.

Rien absolument rien a  sauver dans ce salmigondis cinématographique  sans queue ni tête ( a part la très belle affiche)

Christophe Gans déjà auteur de l'exasperant 'Pacte des  loups' s'enfonce encore davantage dans un style qui veut en mettre plein la vue au dépens du reste .Malheureusement si les effets spéciaux sont a la mesure des moyens offerts au réalisateur il manque l'essentiel a savoir tout ce qui peut faire un bon film  -

Histoire embrouillée incompréhensible et invraisemblable , comediens totalement a coté de la plaque ,au final  cette adaptation d'un jeu vidéo tout culte qu'il soit  n'est qu'une perte de temps pour le spectateur  qui finit par rire du ridicule  abyssal de ce qu'il voit sur l'ecran (ah les zombies a la Thriller quel grand moment de rigolade) .I

l n'y a rien a comprendre ,rien a sauver du début a la fin . Bien plus qu'un ratage c'est un naufrage total !

 

French Connection (William Friedkin -1971)

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Il existe de nombreux films qu’on préfère éviter de revoir de peur de constater qu’il n’ont pas résistés au temps qui passe, on dit de ces films la  qu’ils ont mal vieillis.

 Je pourrais citer de très nombreux exemples  mais une chose est sûre ‘French Connection ‘ le thriller malade de William Friedkin réalisé en 1971 ne fait pas partie de ces films usés par les années. J’aurais même tendance a penser le contraire car en revoyant ce film on peut mesurer tout l’avant-garde cinématographique dans le travail de mise en scène de Friedkin .

Ambiance crépusculaire, décors urbain trash a l’image d’un New York que l’on disait alors ‘ ville de tout les dangers 'car c’est bien une ville délabrée et apocalyptique que nous montre le réalisateur . délabré est également l’adjectif  qui convient le mieux  au personnage  central de ce thriller Popeye Doyle le flic aux méthodes douteuses incarné par un Gene Hackman  totalement éblouissant (oscar du meilleur acteur) . Inspiré d’un fait divers criminel authentique  French Connection obtint cette année là l’oscar du meilleur film .Selon la légende la fameuse séquence de poursuite sous le métro fût filmé en temps réel caméra a l’épaule (par un Friedkin planqué dans la voiture d’Hackman) et les accidents  durant la folle  poursuite ne furent pas prémédités.

Légende ou prise de risque énorme (à la limite de l’irresponsabilité) quoiqu’il en soit le résultat est époustouflant et nous bluffe aujourd’hui encore.

Toute la maestria  de Friedkin se mesure aussi dans la séquence de filature de Charnier (Fernando Rey) par Doyle (Hackman) c'est une vraie leçon de cinéma et un vrai bonheur de cinéphile  , bonheur renforcé par la présence de Roy Scheider grand comédien des années 70 et qui incarne ici Russo, le partenaire de Doyle.

A noter que la fin laisse présager une suite (qui sera réalisée par John Frankenheimer) mais n’obtiendra qu’un succès relatif le second volet n’étant évidemment pas du niveau de ce chef d’œuvre mythique signé par un réalisateur qui pour son premier long métrage frappait un grand coup  et offrait  aux cinéphiles un polar urbain inoubliable.

 

Les Bas-Fonds (Jean Renoir 1936)

 

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Adapté d’un livre de Maxime Gorki Les bas-fonds reste avant tout un grand film de comédiens.
Louis Jouvet dans le rôle d'un mondain déchu et désabusé y est savoureux tandis que  face a lui Jean Gabin lui oppose sa force et son appétit de vivre.

toutes leurs scènes en commun de ces  deux  immenses  comédiens sont magnifiques.
Ce classique du cinéma d’avant-guerre est une critique pertinente et cynique de la méchanceté et de l’hypocrisie de la race humaine dans lequel Renoir nous montre une société à deux vitesses avec les bourgeois et les nantis d’un côté et la misère populiste de l’autre avec son cortège de misère et de souffrances.
Pépel (Gabin) et le baron (Jouvet) tentent tous deux d’échapper a leur sinistre destin ; le premier y parviendra grâce l’amour et a la confiance d’une femme tandis que le second trouvera dans cette société d’oubliés le repos et la paix intérieure qu’il cherchait depuis toujours .
Beaucoup plus engagé qu’il n’y paraît les bas-fonds est un modèle de critique sociale de l’époque , un classique avec  un  grand C.

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Sur le Rock (François Gorin )

 

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François Gorin a été journaliste à Rock and Folk, puis au Matin de Paris, mais également  à L'Événement et aux Inrockuptibles. Il est aujourd'hui critique de cinéma à Télérama.

 Il a publié en 1996 aux Éditions de l'Olivier Sur le rock , un livre dont la lecture m'a  non seulement passionné  mais qui fut absolument fondamental pour  moi.

Derrière  cette magnifique couverture ou on retrouvait Dylan illustré par Guy Pellaert se cachait un  drole de recueil présenté en neuf chapitres et qui contient près d'une centaine de réflexions de l'auteur sur la musique (pas seulement  rock) et de ce qu'il en reste a l 'aube de l 'an 2000.

cet ouvrage est tout  sauf une succession de  dates ou d'évènements , il ne  dresse pas non plus de listes ou ne propose  aucun classement  bien au contraire  il se présente  plutôt comme une balade et évoque avec pudeur et poesie des instantanés , des moments  suspendus dans l 'histoire et  dans le  temps

Avec justesse, et sens de l épure  , sans jamais chercher a convaincre ni a influencer le lecteur François Gorin nous emmène  en  balade  au travers des neufs chapitres comme  dans un  évangile  rock dont on ressort enrichi.

Avec lui pour  guide  nous traversons les époques , les  genres musicaux nous croisons évidemment  ceux que nous avons aimés , adorés, ceux que nous avions oubliés ,il y aussi  ceux que nous découvrons pour la première  fois 

Comme un  grand  frère qui nous ouvre sa  discothèque  personnelle  Francois Gorin nous régale , nous étonne , nous surprend et se fait le porte parole et le témoin de toutes les générations , de toutes les  tendances,

A l' heure  de "you tube" relire cet  ouvrage en 2017 (je l'avais lu lors de  sa  sortie ) est un regal  car on peut instantanément trouver l'illustration sonore  dont parle l'auteur et ceci permet de mieux renforcer dans l'instant  l 'impact du livre

Et puis il faut bien l'avouer c'est la  lecture  en 98 de cette" bible musicale"  qui m'a  donné l 'envie, le gout avec mes modestes connaissances et mes quelques phrases  de  vocabulaire  (d'essayer) de chroniquer a mon tour

Avec Le temps qui sait ? j'arrivais a écrire une chronique qui pourrait atteindre 'au jardin de l 'intouchable'  la merveilleuse reflexion  de Francois Gorin  sur 'five leaves left  ' de Nick Drake , un pur moment  de magie litteraire que je tiens évidemment a partager ici en conclusion.

 

Au jardin de l'intouchable - chronique de Francois Gorin ( sur le rock)

Au dessus de la photo il y a ecrit Nick drake  en lettres  anglaises et le titre 'Five leaves left ' on est en 1976 et l inconnu est mort depuis  deux  ans  deja  , il est mort  méconnu a l 'âge de 26 ans

Serait-il vivant que rien n 'y changerait , sa voix est d'au delà , elle est comme une  brise , elle est comme en équilibre sur des cordes  qui auraient l 'épaisseur d'un fil, les cordes de guitare ou ses doigts se  raccrochent et glissent, les cordes de violons d'un quatuor de chambre.

On rapporte le  disque chez  soi et  soudain  c'est  un secret qui s'exhale comme le parfum d'une fleur .

On a découvert le plus beau disque du monde

Sa voix est un repli ; comme évaporée  elle chante pour quelqu'un qui n'est  même pas la  qu'elle parle d'une femme ou d'une mouche les chansons sont proches de l'abstrait

c'est un frémissement qui les matérialise  mais celui qui le  ressent  voir alors s 'ouvrir l'univers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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14/01/2017

forever breathes the lonely world - The Felt (1986)

 

 

 the felt,creation records

Pas besoin de tendre  l’oreille bien longtemps  pour deviner d’où viennent les  influences de the Felt groupe composé de Lawrence Edwards et Maurice Deebanck ; il faut traverser l’atlantique et chercher  du côté de Télévision  ou de lou Reed pourtant The Felt  n’est pas un groupe new yorkais loin de là puisqu'il nous arrive des brumes anglaises de Birmingham.

Forever breathes the lonely world dont il est ici question est leur  sixième album et le second depuis leur signature chez creation record en 1986 (le premier disque signé étant un projet instrumental sans grand interet baptisé let the snakes crinkles their heads to death on peut donc considérer qu’il s’agit la de leur véritable premier disque pour ce fameux label écossais qui signa entre autres des groupes majeurs comme Jésus & Mary Chain, House of love, Primal scream, My bloody valentine  et qui décrocha le jackpot en 1993  avec  Oasis).

Auréolé d’un statut de disque culte il n’est pourtant pas le meilleur album du groupe et on peut lui préférer "Me and the  monkey on the moon" paru en1989 qui lui est a mon sens supérieur.

Ce disque court (8 titres) est un peu monotone , voir répétitif ;les intros sont parfois lourdes et  pompeuses  , de  plus  pas  un seul titre ne se dégage vraiment hormis le  cynique ‘  All the people I like are those that are  dead   et même si  la voix suave de  Lawrence Edwards  reste toujours  agréable il faut avouer que  dans l’ensemble ce disque ne séduit pas vraiment.

Paru plutôt confidentiellement en 1986 forever breathes the lonely world  semble pourtant avoir grandement influencé un autre groupe venu d’Ecosse Lloyd Cole and the commotions qui sortira l’année  suivante ‘Mainstream ‘ un excellent album auquel ce disque de The Felt fait souvent penser.

 

 The Felt -  all the people I like are those that are dead


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