10/11/2016
Dora Bruder ( Patrick Modiano)
Certains petits livres ( Dora bruder fait 140 pages a peine) peuvent etre révélateurs de messages et permettent parfois de procurer des émotions et des interrogations dignes de certaines grandes œuvres romanesques ou historiques.
Dora Bruder fait incontestablement partie de cette catégorie
Modiano tombe a la fin des années 80 sur une annonce parue dans Paris-Soir au 31 décembre 1941: «On recherche une jeune fille, Dora Bruder, 15 ans, 1,55 m, visage ovale, yeux gris-marron, manteau sport gris, pull-over bordeaux, jupe et chapeau bleu marine, chaussures sport marron. Adresser toutes indications à M. et Mme Bruder, 41, boulevard Ornano, Paris.»
Patrick Modiano retrouvera le nom de Dora Bruder dans le Mémorial de la déportation des juifs de France, publié par Serge Klarsfeld quelques années auparavant en 1978.
Cette destinée tragique va le hanter et il va tacher avec ce livre de retracer le parcours de la jeune disparue
A mi chemin entre enquête et biographie ce roman qui se dévore en quelques heures a peine nous passionne et nous émeut et fait de chaque lecteur le témoin des recherches d'un Modiano romancier détective dans les bas fonds du Paris sous l'occupation
Qui était Dora Bruder?
A quelle école allait-elle? Qui étaient ses parents ? ses amis ?
Pourquoi a-t-elle fui le domicile familial?
Comment a-t-elle survécu pendant sa longue escapade?
Comment a-t-elle été arrêtée et emmenée à Drancy?
C'est aussi la quête encore et toujours pour Modiano de la vérité sur un passé de notre histoire qui habite beaucoup de ses œuvres et autour de thèmes qui lui sont chers ( l'identité, l 'héritage du père, l 'obsession de comprendre l 'horreur du nazisme et de la déportation, le poids des secrets)
Pour Modiano c'est clair il y a du Dora Bruder dans chaque victime de la barbarie nazie mais aussi dans chaque survivant de l ' holocauste et évidemment il y a du Dora Bruder en lui
En filagramme de ce jeu de piste formidable et bouleversant Modiano fait des incursions dans son propre passé revenant sur son propre parcours , sa propre histoire.
Ce livre pourtant peuplé d'ombres et de fantômes n 'est pourtant pas un livre austère mais plutôt un livre de mémoire et de réflexions ( et sans doute d'exorcisme pour son auteur)
A l'image du Journal d' Anne Frank il nous dresse le portrait terrible et définitive d'une vie volée
Ce sont des personnes qui laissent peu de traces derrière elles. Presque des anonymes. Elles ne se détachent pas de certaines rues de Paris, de certains paysages de banlieue, où j'ai découvert, par hasard, qu'elles avaient habité. Ce que l'on sait d'elles se résume souvent à une simple adresse. Et cette précision topographique contraste avec ce que l'on ignorera pour toujours de leur vie - ce blanc, ce bloc d'inconnu et de silence
( Patrick Modiano - Dora bruder extrait)
inauguration de la promenade Dora Bruder a Paris en 2015
07:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
04/11/2016
1 aout 1971 Le premier concert de charité de l'histoire
C'est au guitariste des Beatles que l'on doit le premier concert de charité a grande échelle , bien avant le 'Live Aid 'et autre 'we are the world '
Georges Harrison le plus réservé des quatre de Liverpool qui vient de livrer un triple album magistral (all things must pass) a décroché du milieu pop-rock de la scène internationale depuis sa découverte de l'Inde et des philosophies orientales.On entend d'ailleurs depuis quelque temps sur toutes les radios le single My sweet lord énorme tube signé Harrison(qui s'averera pourtant n'être qu'un plagiat d'une chanson des Chiffons 'he's so fine lesquels Chiffons intenteront un procès qu'il gagneront)
Transformé par sa conversion au bouddhisme et par sa rencontre avec le Maharashi ,Harrison se sent très impliqué par le drame politique et social de la guerre civile qui a éclaté au Pakistan en Mars 1971.
La création de l'état du Bangladesh va provoquer un exode massif qui en plus du conflit lui-même va entraîner des pertes humaines considérables.
Cette situation de chaos va se transformer en véritable catastrophe humanitaire lorsque le pays déjà meurtri va subir des inondations teribles des deux principaux fleuves indiens :le Gange et le Brahmapoutre.
Harrisson a sut retenir la leçon de son ami Lennon qui a sût se servir des médias dans sa dénonciation de la guerre du vietnam deux ans auparavant et il décide d'organiser un grand concert de charité.
Ni Paul Mc Cartney , ni John Lennon ne répondront présent ,le premier pour des raisons de conflits personnels avec les autres membres des Beatles ,le second parce qu'on lui demande gentiment de venir sans Yoko Ono cordialement détestée par Harrison et les autres ex-Beatles ainsi que par une grande partie des fans du groupe persuadé que la mystérieuse et fantasque Yoko est la seule responsable de la séparation du groupe
Seul Ringo Starr sera présent , bien content de retrouver son vieux copain Harrison sur une scène (pourtant ce dernier , conscient des limites scéniques du batteur des ex-Beatles lui fera un affront en lui associant un second batteur en la personne de Jim Kletner.
Harrison demande également a Eric Clapton de participer a ce concert ,ce dernier traverse une période très difficile en plus d 'être miné par l 'héroïne il est très amoureux d'une certaine Patti Boyd ,laquelle n'est autre dans la vie civile que Madame Harrison , pourtant Clapton viendra accompagné de son bassiste de "feu " Derek & the dominos Carl Radle (lequel ne va tarder a mourir d'une overdose ).
L'autre grande star qui va s'associer a eux sera , contre toute attente Bob Dylan , qui va pour l'occasion quitter sa retraite de Woodstock (rappelons qu'il avait refusé de participer au fameux concert organisé pourtant pres de chez lui)
Autour de ces artistes internationaux on retrouvera Ravi Shankar qui sera le relais entre tous ces musiciens anglo-saxons et la culture musicale indienne mais aussi Léon Russell ,Billy Preston ainsi que l'ensemble du groupe Badfinger .
Souvent dans l'ombre de Paul et John ce concert pour le Bangladesh va permettre a Harrison d'être pour la première fois sur le devant de la scène et celui ci va tout mettre en oeuvre pour faire de ce concert un succès historique livrant de très belles interprétations pleines d'intensité de ses plus grands succès (Something - when my guitar genly weeps- here comes the sun - my sweet lord) aidé par le jeu de guitare aiguisé du maître Eric Clapton
Quant a Dylan il va également livrer une prestation de tout premier ordre avec notamment des versions hallucinées de 'blowin ' in the wind ' et 'just like a woman '
19:41 Publié dans Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
American Gothic ( David Ackles 1972)
Décédé en 1999 d'un cancer d'un poumon David Ackles fait partie de ces artistes dont la confidentialité et la statut d'artiste atypique ont préservé d'une notoriété (une notoriété par ailleurs non souhaité par le chanteur qui a toujours souhaité garder une indépendance totale)
Originaire de l 'Illinois David Ackles va laisser derrière lui peu d'albums (4) stoppant sa carrière des 1973 pour se consacrer a l 'élevage de chevaux
Outre un excellent second album 'subway to the country' en 1970' il va laisser au monde de la musique un disque extraordinaire enregistré en 1972 ' American gothic ' produit par Bernie Taupin le parolier et complice d' Elton John qui depuis toujours affiche une admiration sans bornes pour Ackles
Un disque composé de 11 titres dont une pièce maitresse 'Montana song ' titre de 10 minutes qui clôt et qui sublime ce disque méconnu dont la découverte devrait enchanter tous ceux qui aiment les belles voix et les beaux albums
un disque et une voix rare quelque part Entre Neil Young et Tim Buckley
David Ackles - american gothic
19:22 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
11 decembre 1970 the end ou le début de la fin
Décembre 1970 les Doors ont derrière eux 6 albums et la critique n’a pas épargnée leur dernier disque : L.A Woman. pourtant excellent
Depuis de nombreux mois Morrison fait la pluie et le beau temps au sein de la formation ; les tensions et les désaccords sont permanents entre les membres du célèbre groupe.
N’en déplaise à Manzareck, Krieger et Densmore Les Doors c’est d’abord et surtout Jim et le 'roi lézard ' ne le sait que trop alors Il fait ce qu’il veut, quand il veut et dicte sa loi aux autres musiciens qui doivent s’accommoder de sa personnalité hors normes et instable.
Jim Morrison est un roi mais ce roi là s’enfonce lentement et inexorablement dans le gouffre de l'alcool et des drogues qui certes semblent inévitables dans le milieu du rock et de l’époque (on sort à peine du Flower-Power ) mais qui atteignent chez lui des proportions suicidaires.
Jim est un Addict qui consomme tout ce qui peut l’entraîner loin de la réalité et rapidement cette dépendance qui le consume fait de lui un élément difficilement contrôlable pour les médias mais aussi pour ses proches et pour son public .
Dangereux pour lui même, mais aussi pour les autres l’avenir du groupe est plus qu’incertain et malgré la fidélité du public et les bonnes ventes des albums les concerts se suivent et ne ressemblent pas.
Tout dépend uniquement de l’état physique et psychologique de Jim. Le groupe a traversé des périodes délicates (interdictions de jouer ; procès ; concerts stoppés par les forces de l’ordres.)
Depuis l’été 1970, malgré l’enregistrement chaotique de "L.A Woman "chaque concert relève de l’inconnu mais le 11 Décembre à Dallas c’est un triomphe Jim est en forme les musiciens sont soudés les uns aux autres et ils donnent Riders on the storm en avant-première devant un public ravi.
Le lendemain à La Nouvelle Orléans c’est la tragédie totale. Jim perd complètement pied, on voit son esprit abandonner son corps, à la dérive. Pendu au pied du micro, vidé de toute énergie, il est incapable de continuer. Après quelques chansons, il s’empare du pied du micro qui le soutient et cogne la scène à grands coups brisant les planches puis il se retourne tombe assis sur la batterie et ne bouge plus.
Jamais plus les Doors ne jouèrent en public tous les quatre.
Moins de six mois plus tard, Jim venait mourir à Paris
18:32 Publié dans Culture, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
Jimi Hendrix "Nous aurons le pouvoir dans 1000 ans ' Entretien 1970"
Mort le 18 septembre 1970 Jimi Hendrix avait donné une célèbre interview dans un pub de Londres quelques mois avant sa mort.
Jimi aimait a répéter
‘« je ne suis pas un politicien mais je lutte avec ma musique ma guitare est une arme pour changer les esprits, nous vivons une sorte de renaissance, une renaissance menacée par la violence, la répression, la bombe H, la guitare est l’arme du moment, l’arme de l’homme libre ; ma musique est une façon de dresser des barricades. »
Jimi Hendrix
"Have you ever been " (extrait de l'album Electric Ladyland -1968)
Et la drogue ?
Ce n’est pas un but en soi mais plutôt un moyen d’aller vers l’inconnu et pour trouver des sons nouveaux j’entends parfois ces sons et lorsque je casse guitares et amplis sur scène ce n’est par goût de la violence mais par désespoir car je n’arrive pas a reproduire cette musique qui est dans ma tête
J’utilise la drogue pour faire un trou dans le mur et tous les moyens sont bons pour trouver l’homme de demain la génération de demain n’aura peut être plus besoin de drogue et c’est tant mieux car je ne souhaite ces voyages a personne
Vous parlez d’expériences dangereuses ?
Je suis l’un de ceux qui vont a l’avant-garde pour explorer le danger, une sorte de boy-scout je sais les périls que je cours, je sais aussi que je peux mourir demain pendant ma mission
Pourquoi cette violence dans votre musique ?
Quand on est frustré on joue fort, trop fort si l’on joue normalement les gens n’écoutent ni les paroles ni la musique et la musique pop doit rendre la conscience aux gens, pas les transformer elle a un public qui ne prêterait pas attention a des chansons ordinaires il faut heurter et bouleverser l’ordre établi mais la violence ne suffit pas je travaille avec des non-violents d’autres font des barricades
Ma violence sur scène veut servir l’amour quand des hommes rentrent chez eux au sortir de mes concerts ils n’ont pas besoin de battre leur femme ils font l’amour.
Pensez vous que la jeunesse va créer un monde nouveau ?
Etre jeune c’est être mécontent le monde de la musique pop ne cherche pas le pouvoir politique mais le vrai pouvoir celui du cœur et de l’esprit, de la prise de conscience de l’homme de toutes races, et couleurs mêlées.
Ce sont des jeunes qui les premiers ont droit a la parole ils sont purs et indiquent un chemin, nos disques et nos groupes ne représentent que des véhicules. Il faut aller du négatif au positif,nous parlons de l’homme de demain aujourd’hui nous ne sommes que des gitans l’avenir ? Qui le sait ?Nous aurons un jour le pouvoir cela prendra peut être 1000 ans je m’en fiche j’ai le temps
11:17 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
24/10/2016
Nevermind (Nirvana 1991)
C'est un album que l'on peut aisément qualifier d'universel, le Sgt. Pepper's lonely hearts club band ou le Nevermind The Bollocks des années 90 .
C'est aussi, n'en déplaise aux puristes, l'album emblématique et définitif du mouvement grunge.
Utilisant parfaitement le support vidéo clip (MTV en tête), la vague nirvanienne va déferler sur toute la planète, et Kurt Cobain, à l'image d'un Lennon, d'un Hendrix, d'un Sid Vicious ou d'un Marley, va devenir instantannément l'icône de toute une génération garçon et filles confondus.
Son destin tragique achevera de construire le mythe
Nevermind contient des chansons ("Come As You Are, "Lithium" et surtout "Smells Like Teen Spirit" hymne grunge définitif) qui vont faire du petit groupe de Seattle un phénomène de société a tel point que, Cobain lui-même déjà très affecté et très perturbé psychologiquement, va déraper totalement et s'enfoncer davantage encore dans la terrible spirale narcotique qui aura sa peau
Nirvana - smells like teen spirit
18:59 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
23/10/2016
R.I.P Scotty Moore ( 1931-2016)
La formule n 'est pas de moi mais elle est trop belle pour ne pas la reprendre .
On la doit a Olivier Cachin critique rock de rock & folk qui titrait a propos de Scotty Moore disparu a l été 2016 a l 'âge de 84 ans
'il était l 'homme derrière l 'homme '
C'est évidemment et parfaitement juste Scotty Moore est celui qui va avec son jeu de guitare inoubliable façonner la marque Elvis Presley
Pour le plaisir rapellons cette journée désormais historique
Nous sommes le 4 juillet 1954, Elvis se rend chez Scotty Moore pour une audition, Elvis chante et joue devant Bill Black, le bassiste des Starlite Wranglers. Bien qu'il ne connaisse pas toutes les paroles par cœur, le jeune Elvis connaît déjà la structure et les accords de toutes les chansons que le groupe travaille alors à ce moment-là.
Scotty Moore décide de téléphoner à Sam Philips. Ce dernier accepte de les 'enregistrer
Le lendemain, le groupe se rend aux studios Sun et commence à enregistrer mais ça ne donne pas grand chose.
Sam Phillips n'est pas vraiment impressionné… En fin de session, Elvis entame pour le 'fun ' un titre dont il se souvient bien et qu'il avait déjà chanté au Club Handy quelques mois plus tôt, ce titre c’est "That's Allright Mama". Comme la porte du studio est ouverte, le son de "that's allright Mama!" arrive aux oreilles de Sam Phillips , médusé ,pétrifié . Le reste appartient depuis a l 'histoire du rock
Oui Scotty Moore était la des le debout ; des les premières notes , des les balbutiements du jeune rockeur camionneur de 19 ans appelé a devenir Le ' King '
Scotty sera très vite de tout les chefs d'oeuvres qui vont construire la légende Elvis ( Hound dog ' ''heartbreak hotel ' ' don't be cruel ' ' mystery train ' 'jailhouse rock ' 'blue suede shoes ')et de tout les albums mythiques de 1954 a 1968
Tout ceux qui vont l 'entendre et le voir jouer vont en rester marqués et s'en inspirer , de Johnny Winter a Michael Bloomfield de Jeff Beck a Keith Richards et un jeune black qui vient le voir jouer a Seattle et qui s'appelle Jimi Hendrix
il sera également a ses cotés et pour la dernière fois avec lui lors de l'émission 'the Elvis 68 comeback" enregistré en décembre 1968 pour la tv américaine et qui sera le premier show 'unplugged ' de l'histoire
Scotty Moore 'l'homme derriere l 'homme' s'en est allé discrètement a 84 ans sur sa terre natale du Tennessee , mort a Memphis (pouvait il mourir ailleurs ?) et si la guitare de Woody Guthrie " tuait les fascistes" celle de Scooty Moore a sa manière a 'changé le monde '
Elvis Presley & Scotty Moore
"Love me ' ( ' Elvis Comeback 68 Special ' ( ici )
10:13 Publié dans Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
19/10/2016
Watertown (Frank Sinatra 1970)
De Frank Sinatra monstre sacré (ou sacré monstre ca marche dans les deux sens) on en connaît toutes les multiples facettes
Comédien a la filmographie irrégulière mais ponctué de vrais chefs d'oeuvres ( ' Tant qu 'il y aura des hommes" -" L 'homme au bras d'or" - "le détective "- " comme un torrent "
Crooner éternel au sourire carnassier et la voix sans egal presentant une discographie gargantuesque avec des albums lumineux et irremplaçables au cours des décennies étalés sur près de 55 ans et enregistrés dans les grandes maisons de disques de l'époque (Capitol , Reprise , Columbia)
On connaît évidemment l' homme a femmes , les relations troubles avec la Mafia et avec le clan Kennedy ,mais aussi l 'animateur TV , les duos mémorables et les enregistrements avec ses potes Dean Martin et Sammy Davis Jr (le fameux Rat Pack) oui on connaît bien tout cela mais il existe un autre Sinatra plus secret , plus sombre un Sinatra presque mystérieux a des années lumières du crooner prestigieux
En 1970 celui qu'on surnomme "the Voice " enregistre (chez Reprise) 'Watertown " un album concept intime et mélancolique autour du couple , des déboires et des aléas de la vie , de sa vie.
Curieusement pour ce disque a part dans sa discographie Sinatra va tourner le dos au jazz et aux mélodies habituels qui ont construit sa légende
Watertown étonne par un ton pop , détaché presque crépusculaire et c'est vraisemblablement ce virage a 180° qui va déplaire a son (large) public et ce disque bien qu'étant un des favoris de Sinatra en personne sera un retentissant échec public.
C'est aujourd'hui devenu un disque rare , de ceux qu'on s'échangent entre connaisseurs , entre découvreurs ,entre curieux.
Planqué derrière une hideuse pochette sépia se cache une vraie découverte , un grand et beau disque inattendu et touchant
Frank Sinatra - what's now in now
Frank Sinatra - I Would be in love anyway
Frank Sinatra - for a while
13:38 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
14/10/2016
Histoire d'une Photo ( Party Music - The Coup 2001 )
Evidemment cette pochette a première vue peut sembler cynique voire totalement scandaleuse pourtant il faut tenir compte des dates et de la chronologie des évenements.
La date sinistre du mardi 11 septembre 2001 restera a jamais dans l'ADN de l 'histoire d'un monde déjà traumatisée par la guerre du golfe. Cette date fait désormais partie des repères culturels contemporains de l 'histoire de l 'humanité
la photo illustrant l 'album ' Party music ' du groupe de rap 'the Coup ' originaire d'Oakland est ce qu'on peut appeler une photo prémonitoire , en effet le disque enregistré entre 2000 et 2001 était finalisé avec une sortie prévue le 6 novembre 2001
la photo représentant les deux membres du groupe avait été prise en juin 2001
elle représentait Boots Riley et Pam the Funkstress détruisant les tours jumelles du World Trade Center en utilisant un détonateur.
le disque sortira avec retard sous une pochette évidemment revisitée
Pourtant même si 'The Coup ' n'est (heureusement) pas un groupe majeur de la scène US la polémique pris des proportions hystériques et démesurées
On pointe le logo du groupe (une femme du tiers monde tenant une mitraillette sur fond d'Etoile rouge) , on rappelle que le père de l'un des membres du groupe fut un avocat des blacks panthers , on évoque le nom meme du groupe (Coup d 'Etat)
la polémique fait rage bientôt relayée par les propos de Boots Riley dans la presse américaine " mon cœur saigne pour les familles des victimes mais il a deja saigné pour d'autres victimes , d'autres attentats ou mon pays etait de l 'autre coté de la gâchette"
" Malgré mon chagrin je n'oublie pas que mon pays a semé la mort dans le monde entier, nous finançons les uns, assassinons les autres , l 'Amérique finance depuis toujours des groupuscules terroristes partout sur la planète comme les commandos de la mort en Haïti"
'il ne faut pas oublier que Ben Laden a travaillé pour les USA et que les méthodes atroces qu'il a utilisées a New York et Washington lui ont étés apprises par les américains afin d'aider l 'économies américaines "
'personne aux états unis n 'était scandalisé que Ben Laden assassine avec la même brutalité d'autres innocents "
L'apaisement viendra avec un communiqué accompagnant le retrait de la pochette d'origine Boots Riley s'exprimant en ces termes
' je suis désolé que ma pochette ait put choquer , je comprends la colère et je précise qu'avec mon groupe nous prônons l'unité et pas la guérilla
La révolution par l'action directe et de manière violente est évidemment impossible "
la pochette de substitution
07:44 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
11/10/2016
standing in the way of control (Gossip -2006)
Gossip - Fire with Fire
Gossip - eyes open
Standing in the way of control " 3ème album de Gossip est le genre d'objet sonore qui vous explose a la gueule.
Au delà de l'extravagante personnalité de beth Ditto (voir La une du magazine NME) , chanteuse obèse et lesbienne (et engagée a juste titre contre la dictature de la maigreur )
ce disque est une véritable bombe de soul rock .
La voix de Beth fait des merveilles ,le tempo irrésistible mené par les 2 autres membres du groupe : Brace Payne (guitare) et Hannah Blillie ( batterie) nous donne le tournis . Machine infernale ( composée de 2 filles , 1 garçon) dopée au groove funky nappée d'une sauce punk rock Gossip est a mon sens l'un des groupes incontournables des années 2005-2010.
il n'est jamais trop tard pour découvrir 'standing in the way of control ' disque furieux gorgé et de bons titres qui vont mettre le feu a votre cerveau eta coup sur des fourmis dans vos pieds car ne boudons pas notre plaisir 'listen up! " ' fire with fire " ou encore ' jealous girls " sont de purs bijoux .
la voix unique de Beth rappelle par moments janis Joplin une autre chanteuse ronde et dévergondée qui a su en son temps décomplexer les jeunes filles américaines.
La couv' du NME
La même couv' repris en France par les Inrocks
12:38 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gossip, standing in the way of control, beth ditto
Des Nouvelles du bon Dieu (Didier le Pecheur 1996)
C'est un curieux petit film totalement inclassable et qu'on peut qualifier d''underground '
Des nouvelles du bon dieu ' (quel beau titre!) est réalisé en 1996 par Didier Le Pécheur ( qui adapte son propre roman)
Entre humour noir étaphysique et "déjante caustique le film aussi attachant que curieux aborde un sujet que l'on peut résumer ainsi
la vie est-elle un roman ? Ou plutôt le contraire ?
qui tire les ficelles ? Les écrivains ? Le scénariste du film ? Dieu lui même?
Autour de ce scénario irracontable et bourré de scènes droles et subtiles les comédiens s'en donnent tous a cœur joie
Répondant a des patronymes littéraires Karenine , Jivago , Nord , Evangile ils sont les anti-héros de cette histoire follement originale et surréaliste.
Ne boudons pas notre plaisir de revoir la sublime Marie Trintignant (évangile) tornade hallucinée accompagnée ici le temps de ce vagabondage cinématographique par Maria de Medeiros (Karénine) qui semble sortie d'un film muet des années 20 de Christian Charmetant (Nord) délicieusement cinglé et de Michel Vuillermoz (Jivago) irrésistible et hilarant en prêtre défroqué
Autre (grand) disparu que l'on retrouve avec tendresse Jean Yanne dans le rôle du créateur
Raconter ce film relève de l 'exploit impossible et je ne m'y risquerai pas
Je me contenterai de dire qu'il sera pour ceux qui aiment le cinéma qui ose sortir des sentiers battus , le cinéma original non prétentieux , le cinéma intelligent sans chercher a etre intellectuel ; a tous ceux la je leur conseille de se precipiter en sceance de rattrapage sur cette perle 'meconnue du cinéma français des années 90.
un film surprenant ,osé et jubilatoire!
12:09 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
08/10/2016
La triste fin tragique et mystérieuse de Jean Seberg
Le 8 septembre 1979 on retrouve a l’arrière d’une Renault 5 blanche sous un plaid, le corps sans vie de la comédienne jean Seberg, disparue depuis plusieurs jours de son domicile parisien , l’actrice qui semblait dépressive et malade s’est semble t’il suicidée aux barbituriques et a l’alcool (plus de 8 gr dans son sang révéleront les analyses) ,cependant de nombreux doutes autour de ce suicide peuvent permettre de penser que toute la lumière n’a pas été faite sur cette tragédie .
Découverte par le metteur en scène Otto Preminger qui cherchait une inconnue pour le rôle principal de Jeanne d’arc, ( le film sera un échec) , c’est avec le mythique A bout de souffle de jean –Luc Godard que Seberg sera immortalisée a jamais , en incarnant le personnage de la petite marchande de journaux américaine elle entre dans la légende cinématographique
Pourtant déjà a cette époque elle semble ne s’intéresser que modérément a sa carrière préférant les engagements sociaux et politiques .Sa vie sentimentale semble être un échec , son mariage avec le dandy François Moreuil tourne court quand elle rencontre un homme d’un tout autre calibre en la personne de Romain Gary , célèbre écrivain international il vivent ensemble une belle histoire d’amour et après la naissance de leur premier enfant Diego ils se marient le 16 octobre 1963.
Tout en continuant a tourner des films inégaux Jean intensifie ses actions et ses engagements notamment en faveur des Black panthers , elle soutient également la cause des indiens d’Amérique victimes selon elle d'un pays qui s'enfonce dans le capitalisme en oubliant ses racines.
mise a l’index par l’industrie du cinéma c’est bientôt le F.B.I qui décide de surveiller de très près la jeune militante ,filatures ,intimidations , écoutes téléphoniques , rien ne lui est épargnée ,le comble semble atteint lorsque enceinte de son second enfant la rumeur pretend que le bébé est le fruit de ses amours avec un leader des Black panthers’ .
Cette fois Seberg craque, déstabilisée elle tombe gravement malade et accouche d’un bébé prématuré, une petite fille qui ne survit que quelques heures. Scandalisée jean décide de porter son enfant en terre dans un cercueil de verre transparent pour que les photographes puissent voir la couleur blanche de la peau de son enfant .
Apres cette terrible tragédie les choses ne seront plus les mêmes pour l’actrice qui sombre dans une grave dépression, ses amis s’éloignent et même ceux qu’elles a soutenus ne la suivent plus, on l’a juge encombrante, gênante, son couple ne survit pas et malgré les liens forts qui l’unissent a Romain Gary le couple divorce.
Elle se console auprès du réalisateur Dennis Berry fils du comédien jack Berry qui dut quitter les États –unis victime du maccarthysme et se réfugia en France pour continuer une carrière sans grand intérêt.
Bientôt une nouvelle rumeur se répand a nouveau on murmure que jean Seberg sympathisante des officiels algériens du F.L.N a une liaison avec Aziz Bouteflika actuel président algérien alors premier ministre ,le gouvernement algérien décide alors de prendre ses distances avec l’actrice et elle est interdite de séjour en Algérie .
Si cette rumeur n’a jamais pu être confirmée une chose est sure jean Seberg quitte Dennis Berry pour s’installer en compagnie d’un individu plutôt louche Ahmed Asni, que la police française soupçonne de trafic international de stupéfiants, l’homme est violent et intolérant et bat Jean a de nombreuses reprises, de plus il décide de diriger la carrière et les choix de la comédienne qui vit un cauchemar auprès de cet homme qui l’exploite et la vole,
le 29 Août elle téléphone a ses proches , paniquée elle raconte qu'elle est en danger et mêlée a un trafic international de drogue ,personne ne la prend au sérieux et on pense (a tort) qu'elle délire pourtant c'est le lendemain qu'elle disparaît de son domicile du 125 rue de Longchamp ,son corps sera retrouvé onze jours plus tard
Ahmed Asni ’ayant signalé a la police qu'elle était partie nue sous son manteau une bouteille d'eau a la main , cette menace était -elle réelle ? on est en droit aujourd'hui de le penser.
Pour Romain Gary (et ancien mari de Jean Seberg )qui a donc bien connu la jeune femme et a conservé avec elle jusqu'à la fin de sa vie des liens étroits la vérité est ailleurs et pour lui clairement cette mort n’est pas un suicide, il accuse notamment le F.B.I d’avoir éliminée jean Seberg supposée être un important support financier des Black panthers.
Bien des années après le mystère de cette tragique disparition reste entier et de nombreux doutes subsistent autour de l’enquête et de ses conclusions hâtives.
Triste fin pour une jeune femme qui avait choisie de vivre dans la vie réelle plutot qu'au cinéma des choses intenses et fortes et qui aura payé de sa vie ses convictions et ses choix .
13:01 Publié dans cinéma, Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean seberg, romain gary
07/10/2016
Elle (Paul Verhoeven 2016)
J 'attendais sans doute beaucoup de l 'association Verhoeven -Huppert -Djian
sans doute trop car ma déception est disons le clairement a la hauteur de cette attente.
Elle , titre énigmatique du dernier film de Paul Verhoeven réalisateur de certains blockbusters restés dans toutes les mémoires ('Robocop ' ' Basic Instinct ' 'Total recall ') dirige ici la grande Isabelle Huppert dont chaque apparition au cinéma est désormais synonyme d'évènement
Quant , en plus le vieil hollandais (78 ans) adapte un romancier Français culte (Philippe Djian) on peut raisonnablement penser que le cocktail va fonctionner et que le résultat sera a la hauteur du talent respectifs de ces trois 'monstres '
Et pourtant ici dans ce film difficile a classer ( ni polar , ni thriller hitchcockien , ni drame psychologique) le film deroute et déstabilise tant par son contenu que par son message.
Longtemps pressenti pour la palme d'or ( je rêve) 'Elle ' représentera la France aux oscars cette année (je rêve encore)
Sexiste, malsain , truffé de personnages tous aussi tordus et parfois invraisemblables ( mentions spéciales a la mère interprétée par Judith Magre) le film de Verhoeven dérange et pas forcement dans le bon sens et nous (me) pose probleme dans le message (confus) qu'il veut transmettre
Son héroïne a mi chemin entre la Sharon Stone de 'basic instinct " et une sorte de "Robocop" en jupe (pour reprendre deux personnages filmés par Verhoeven) nous intrigue par son étrange passivité restant tout au long de ce film distante par rapport aux évènements autour d'elle mais également en rapport a son passé trouble et inquiétant , elle s'affirme souvent imprévisible ,cruelle et manipulatrice toujours sans état d'âmes ni compromis
"Elle " est il un film profondément mysogine ?
Le viol puisque c'est le sujet qui anime ce film qui suscitera a coup sur multiples débats (le public et la critique sont de toute évidence clairement divisés) est il un acte qu'on peut banaliser ?
Sans hésiter un seul instant a truffer son film d'incohérences de base (de toutes évidences le personnage de Huppert est trop âgée (pour le rôle) pour avoir ses règles ....par exemple) Verhoeven nous propose une galerie de personnages volontairement complexes tous plus détestables les uns que les autres et qui évoluent dans un univers bourgeois ou les limites de la moralité semblent volontairement inexistantes.
Reste une incroyable Isabelle Huppert , monstrueuse mante religieuse qui dévore tout les autres comédiens qui ne peuvent exister auprès de cette incroyable comédienne qui ,d'un geste, d'un regard illumine l'écran
Son talent , son génie n'a ici d'égal que ma déception devant ce film pseudo satire sociale "chic et choc" qui se veut perturbant et qui en ce qui me concerne rate totalement sa cible .
13:44 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
27/09/2016
Avé César (Joel & Ethan Coen 2016)
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Evidemment on est toujours plus dur avec ceux qu'on aime aussi a l 'image des réalisations de Woody Allen , Scorsese , Almodovar ou encore Tim Burton cette regle critique ( et personnelle) s'applique forcement au cinéma des freres Coen .
Absents des écrans depuis le formidable 'Inside Llewyn Davis" en 2013 les frangins Coen figures de proue incontournables du cinéma contemporain ont déjà a travers d'une filmographie diverses enchantés les cinéphiles du monde entier.
Leur vision cinématographique décalée et corrosive s'appliquant depuis des décennies a détourner les genres abordés ( le film noir, la comédie, le road-movie ) ont fait d'eux une référence absolue en terme de scénarisation et de mise en scène
De plus ils auront réussis l'impossible exploit de rester a la frontière du cinéma hollywoodien tout en conservant un pied ( un gros pied) dans le cinéma indépendant
Toutes ces louanges mérités (il suffit de (re)voir 'the big lebowski ' 'O Brother ' 'Fargo' 'Barton Fink '' " no country for old men ' pour s'en persuader) renforcent l 'exigence du spectateur face a un nouveau film des Coen
Avé César présenté en ouverture du festival de Cannes 2016 s'annonçait flamboyant et croustillant la vision du cinéma de l'âge d'or des studios d'Hollywood vu a travers la lorgnette acide et ironique des deux frères on avait évidemment hâte de découvrir ca.
mais Avé César ne comble pas cette attente ,malgré un casting formidable (comme toujours chez les Coen) force est d'avouer une grande deception
la faute sans doute a un manque de cohésion et une absence évidente de rythme dans l'histoire qui n 'est en réalité qu'une succession de "saynètes" mises bout a bout avec un fil rouge conducteur (le kidnapping de Clooney)
Les thèmes abordés (la propagande et les peurs du bloc communiste , les mécanismes complexes et politiques de l'industrie cinématographique ) dressent une galerie de personnages caustiques et souvent drôles (Tilda Swinton hilarante commère hollywoodienne Josh Brolin excellent lui aussi , Alden Ehrenreich irrésistible en cow-boy recyclé séducteur et incapable de prononcer correctement une phrase devant la caméra) mais tout cela ne suffit pas a faire de 'Avé César " un bon film
Personnage hors sujets (Scarlett Johannson) ou mal exploité (Clooney), bavardage inhabituel chez les Coen (pourtant des dialoguistes hors pair) le film se dilue , se fragmente peu a peu dans une succession de scènes mises bout a bout qui finissent par lasser et provoquer un inévitable ennui
Quelques scènes visuellement superbes viennent par moments rappeler le savoir faire des réalisateurs (un ballet aquatique magnifiquement filmé , une scène de comédie musicale dans un bar) mais l'ensemble reste faible et d'un niveau plutôt moyen.
10:30 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
24/09/2016
Highway 61 revisited (Bob Dylan 1965)
Combien d’auteur compositeur vendrait leur âme pour un jour avoir pondu une chanson comme ‘like a rolling stone?.
Pierre angulaire du rock moderne cette chanson fût élue plus grande chanson de tout les temps par un jury issu des rédactions des plus grands magazines de rock. rien que ça.
C’est en effet ce chef d’oeuvre absolu , bien plus qu’une chanson en fait qui ouvre ce Highway 61 revisited album de Bob Dylan sorti en 65 dans une période sociale tourmentée (assassinat de Malcolm X – émeutes de Watts) et alors que socialement et musicalement ça explose de partout (formation du velvet Underground - tournée américaine hystérique des Beatles après la sortie de Rubber Soul – riff de Satisfaction qui sort du cerveau embrumé de Keith Richards – Beach Boys enregistrant Pet Sounds) Robert Zimmermann frappe un grand coup avec ce disque incontournable très inspiré par le mouvement beatnik en général et par Jack Kerouac en particulier.
Sur la pochette on peut découvrir un Dylan qui affiche toute sa jeunesse ,pose de rebelle ,yeux de braise chemise bariolée sur tee- shirt Triumph .c'est un véritable archange du folk qui est en train de conquérir le monde , la tête haute ,le regard fier ;il donne a un genre considéré mineur ses lettres de noblesse car Dylan ne respecte pas les règles mais en invente de nouvelles il redistribue les cartes et toute une vague nouvelle va surgir derrière lui se reconnaissant dans le personnage et dans sa musique inspirée et habitée d’un souffle nouveau.
Alors oui sur cet album on retrouve l'incroyable Like a rolling stone mais ce n’est qu’une partie de cet iceberg musical il y a également Balad of a thin man Tombstone blues ,From a buick 6 , Queen Jane approximately – et bien sur Desolation row qui avec ses 11 minutes inoubliables chantées par un Dylan au sommet de son art parachève ce monument de la musique.
tout ici est grandiose.Tout ici appartient désormais a l’histoire.
Bob Dylan -Just Like Tom Thumb's Blues
Bob Dylan - It Takes a Lot to Laugh, It Takes a Train to Cry
11:45 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
18/09/2016
The Seeds of love (Tears for fears 1989)
En 1989 et apres une interminable attente de la part des fans conquis par le groupe après les succès des deux premiers albums 'the hurting ' (1983) et surtout 'songs from a big chair " (1985) vendu a des millions d'exemplaires un peu partout dans le monde Tears For Fears sort enfin son troisième album 'the seeds of love "
C'est peu dire que le tandem Roland Orzabal /Curt Smith a soigné ce nouvel album changeant résolument de cap et délaissant la new .wave des précédents albums pour une pop soignée et baignée par moments d'une ambiance jazzy ( 'swords and knives ')
le duo avait découvert peu de temps avant l'enregistrement de cet album et totalement par hasard dans un bar de Kansas City une chanteuse à la voix incroyable, Oleta Adams a qui ils demandèrent de venir participer a 'the seeds of love 'alors encore a l 'etat de projet
Sa contribution notamment sur 'Woman in chains ' le titre qui ouvre l 'album nous fait découvrir l'étendue de son talent
Décidés a s'entourer de musiciens prestigieux le groupe associe a cet album deux batteurs de réputation mondiale (manu Katché et Phil Collins) , la basse est tenue par Curt Smith ou par Pino Palladino (formibable bassiste) et on retrouve Robbie Mc Intosh ( "échappé des Pretenders ) pour épauler Roland Orzabal aux guitares.
Le résultat est de toute evidence a la hauteur des moyens mis en place et des exigences du groupe ,. Refrains imparables, orchestrations et arrangements soignées, , breaks instrumentaux, tout ici est pafaitement en place( et peu être parfois meme un peu trop
Bref un grand disque qui porté par le fantastique single 'sowing the seeds of love " (qui fleure bon les Beatles) rencontrera un enorme succes lors de sa sortie mais sera aussi' le chant du cygne' pour Tears for Fears car le groupe ne retrouvera jamais plus cette alchimie musicale quasi parfaite
Même si certaines compositions ("the badman's song" " year of the knife ") s'étirent un peu en longueur et peuvent paraître parfois trop travaillées l 'ensemble résiste bien aux poids des années et s'écoute ( ou se découvre) avec beaucoup de plaisir.
Tears for fears - Swords and knives
Tears for fears - sowing the seeds of love
17:31 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
17/09/2016
Salvador Plays the blues ( Henri Salvador 1956)
On oublie parfois qu'il a commencé sa carrière comme guitariste dans l’orchestre de Ray Ventura et si on sait qu'il y a toujours eu un lien fort entre Salvador et Vian autour du jazz
peu cependant connaissent ce disque enregistré en 1956 a l'initiative de Boris Vian
Henri Salvador s’étant cassé une guibole, et se retrouvant immobilisé par un platre son pote Boris en a profité pour lui coller une guitare entre les mains et proposer une récreation musicale improvisée.
Comme le signale Vian en personne dans le livret signé de cet album "C'est 'un enregistrement totalement détendu au cours duquel on laissa henri Salvador improviser sans limites ni contraintes "
Salvador sur ce disque génial est bien sur au scat et a la guitare ;il est accompagné a la basse de Pierre Michelot et a la batterie de Mac Kac
"Monsieur Henri" étonne ici par sa facilité maitrisant tout autant les accords de guitare que le scat avec brio et toute sa décontraction légendaire il nous offre 6 titres (dont deux versions de 'speak low ' et deux de ' what is this thing called love ' ( Cole Porter ) .
Le tout premier titre 'Salvador plays the blues ' est une création
mention spéciale a son incroyable interprétation de 'stompin ' at the Savoy ' immortalisé déjà par Judy Garland ou encore Sarah Vaughan
un disque qui fait du bien et qui malgré ses 60 ans reste d'une jeunesse éternelle.
Henri Salvador 'speak low
Henri Salvador - don't blame me
Henri Salvador - Salvador plays the blues
track-list
1 Salvador plays the blues
2 Don't blame me
3 stompin ' at the Savoy
4 you go to my head
5 what is this thing called love
6 what is this thing called love (alternate take)
7 speak low
8 speak low (alternate take)
20:34 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
13/09/2016
Paramour (Jeanne Balibar 2003)
Avant la vague des actrices chanteuses ( Kimberlain -Jaoui -) et avant Carla Bruni Jeanne Balibar sortait en 2003 'Paramour' un album pour le moins surprenant .
Beaucoup sont passés a côté de ce très joli disque ou Jeanne en 14 titres (+ 1chanson cachée) nous séduit et nous charme par sa voix ( dans un registre a la Marianne Faithfull) .
il se dégage une grande classe de ce disque (chanté en français et en anglais ) qui mérite d'être reconnu enfin a sa juste valeur .
Je reste convaincu qu'il sera une vraie découverte pour ceux qui voudrait y jeter une oreille car très vite , dès les deux premières balades " le tour du monde " et ' Johnny Guitar' on accroche a la voix envoûtante de l'actrice-chanteuse
.A ses cotés on retrouve Rodolphe Burger (ex Kat Onoma) qui l'accompagne sur deux jolis titres ('rose ' et' my blue eyes' ).
Paramour fait indéniablement partie de ces disques , petits bijoux de discothèques , qui se bonifient écoute apres écoute , des disques que l'ont s'échangent entre amis et dont le charme ne n'use pas , bien au contraire.
L'écoute de cet album atypique a quelque chose d'assez ....fascinant
c'est bien la deja , une preuve de l'incontestable réussite du passage pas évident derriere le micro de la belle Jeanne
Jeanne Balibar : le tour du monde
14:59 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jeanne balibar, paramour, rodolphe burger
11/09/2016
La nuit des revenants ( Ed Wood -1958 )
Quand il réalise ce joyau imbécile Ed Wood est au bord de la ruine, Plan 9 from outher space l’a laissé sur la paille, aussi pour tourner ‘La nuit des revenants ‘ (Night of the ghouls) la pseudo suite de ‘ la Fiancée du monstre ‘ (bride of monster ) les moyens sont limités , très limités même puisque le film dure 1h15 soit la durée minimum pour être considéré comme un ‘long –métrage’ .
Jamais Ed Wood n’est tombé aussi bas dans la pauvreté a tout les niveaux , scénario inexistant - acteurs nullissimes (fantômes et policiers tous aussi mauvais et pourtant irrésistiblement drôles ) - raccords totalement ratés - utilisation de stock - shot (films de prévention civique) sans aucun rapport avec l’histoire , effets spéciaux a trois sous a la portée d’un gosse de dix ans ( la scène de spiritisme avec trompette volante et squelettes a perruques vaut a elle seule de visionner ce film absurde et kitsch).
Le réalisateur fauché a si peu de moyens que la majeure partie des plans n’est tourné qu’une seule fois alors tant pis pour les ratés (fous rires des comédiens – chutes) les maquillages sont grotesques , Lobo qui annone des ‘heu heu ‘ a faire pleurer de rire) ou sommaires (le mage enturbanné a la Pierre Dac qui s’appelle, il fallait oser le Docteur Acula ).
Pour la petite histoire totalement sans le sou Ed Wood n’aura même pas les fonds nécessaires au développement de son film qui sera exhumé 20 ans plus tard .
Mort depuis 5 ans il est devenu malgré lui un metteur en scène culte et son film a désormais les allures d’un petit bijou sorti d’un au- delà cinématographique quelque part entre naïveté géniale et supercherie évidente.
Cette incroyable Nuit des revenants est a voir au moins une fois dans sa vie pour savoir de quoi il retourne.
Fous rires assurés.
Le clou du film la terrifiante séquence de spiritisme admirez les effets spéciaux
http://www.nanarland.com/play_video.php?vid=83
19:49 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ed wood, la nuit des revenants
Superfly Original Film Soundtrack (1972)
attention vous etes prévenu , voici un disque donc vous ne pourrez plus vous passer une fois qu'il aura fait sa place parmi les favoris de votre discothèque et j'envie tout ceux qui ne l'ont jamais encore mis dans leur lecteur car cet album absolument fantastique va les clouer sur place.
Enorme succès de la Blaxploitation , vendu a 1 million d'exemplaires et nommé 4 fois aux Awards en 1972 Superfly est bien davantage qu'une simple bande originale de film
On peut dire que son auteur Curtis Mayfield écrit ici une page de l'histoire de la musique black. rivalisant de génie avec James Brown , Isaac Hayes. ou Marvin Gaye.
Les deux singles qui en seront extrait 'superfly 'et surtout l'incroyable 'Freddie 's dead sont véritablement époustouflants.
Immense artiste soul et auteur de titres que l'on a déjà inscrits au panthéon de la musique Curtis Mayfield aura marqué son époque notamment avec son groupe 'the Impressions '
On se souviendra de ' It's all right ' , de 'keep on pushing '(qui servira de musique de ralliement pour le mouvement des droits civiques de martin Luther King ) et surtout de People get ready enregistré en 1965.
La carrière solo de Curtis Mayfield sera plus chaotique ; il réalisera des albums inégaux avant de livrer a la face du monde cette pure merveille de funk et de soul
Paraplégique suite a un accident survenue sur scene en 1990 (chute d'une rampe de projecteurs) il ne mettra pas fin a sa carrière mais ne se remettra jamais de ce terrible accident
Grand diabétique il sera amputé d'une jambe en 1998 et décèdera en 1999
Superfly fait partie des ces bandes originales qui marquent leurs époque , le film (une serie B)dans le cas présent est secondaire , reste cette bande son redoutable et fantastique , "groovy" et "funky" qui chaloupe et nous régale.
Curtis Mayfield - give me your love
19:28 Publié dans cinéma, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)