18/11/2017
Un plan simple (Sam Raimi 1998)
Au milieu de nulle part , dans une région ensevelie sous les neiges Hank Mitchell (bill Paxton) honnête citoyen marié a la gentille Sarah (bridget Fonda) trouve par hasard un petit avion ecrasé et enseveli sous les neiges au milieu de la foret.
Près du pilote mort il y a un sac qui contient 5 millions de dollars. Hank n'est pas seul a faire cette decouverte incroyable il est avec son frere jacob (billy bob Thornton) un simple d'esprit inoffensif mais imprévisible et Lou ( Brent Briscoe) chomeur alcoolique et stupide .
Rapidement le plan monté pour conserver et partager cet argent tombé du ciel va tourner au cauchemar et la spirale infernale de l'appât du gain et de la suspicion va conduire au drame.
Lorsqu'il réalise ce petit bijou de film Sam Raimi n'est pas encore devenu le metteur en scène a qui Columbia va confier la saga des Spiderman il a cependant deja un statut de rélisateur culte depuis qu'il a réalisé en 1982 pour une poignée de dollars "Evil Dead " un film Ovni completement déjanté et primé au festival du film fantastique de Paris un film qui va devenir une oeuvre culte du cinéma gore.
Raimi va croiser ensuite la route de Joël et Ethan Coen (il sera assistant seconde équipe pour" le grand saut" en 1993) et va consulter les deux frères pour la réalisation de 'un plan simple 'en 1998 notamment pour la difficulté a tourner au milieu des grands espaces enneigés (Les freres Coen ayant en 1996 réalisé "Fargo " un thriller époustouflant dans un décor semblable a celui d'un plan simple ') Mais si le film de Sam Raimi fait parfois penser a Fargo pour l'incroyable décor enneigé la comparaison s'arrête la. "Un plan simple' est un film qui ne ressemble a aucun autre et nous réserve de bien belles surprises a commencer par les interprétations parfaites de Bill Paxton et de Billy Bob Thornton (oscar du meilleur second rôle) tous les deux formidables dans les rôles des frères Mitchell, personnages diamétralement opposés mais qui vont tenter de s'unir pour survivre a la terrible aventure qui les dépasse .
Les autres comédiens autour d'eux Bridget Fonda , Brent Briscoe sont également excellents mais il faut surtout saluer l'intelligence du scénario de Scott .B. Smith qui adate ici son propre roman (il obtiendra d'ailleurs un oscar mérité pour cette adaptation )
L'évolution de l'histoire ,le changement progressif de comportement des personnages , la fin étonnante font de ce film marqué d'un profond cynisme un modéle de thriller qui se démarque de tout ce que le cinéma américain a parfois l'habitude de (trop) nous montrer .
23:18 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : un plan simple, sam raimi, bill paxton billy bob thornton
Nosferatu , Fantome de la nuit ( Werner Herzog 1979)
Nosferatu , fantome de la nuit est le remake d'un des plus célèbres film muet de tout les temps a savoir le' Nosferatu ' de Murnau réalisé en 1922 et considéré comme l'un des chefs d'œuvres définitif du cinéma expressionniste allemand
Cette relecture fidèle mis en scène par un autre metteur en scène allemand Werner Herzog plus de cinquante ans plus tard s'impose comme une réussite totale qui dépasse le genre du cinéma fantastique
En apportant un soin particulier au visuel et en créant un climat aussi poétique que anxiogène Herzog entraine les spectateurs dans une plongée progressive et inexorable vers la folie et le mal
Ode non dissimulée a l'expressionisme du cinéma de son pays d'origine Werner Herzog filme ses acteurs comme des comédiens du cinéma muet offrant a Klaus Kinski avec ce personnage inoubliable a la fois triste et délicat du comte Dracula le rôle de sa vie
Car Kinski , bien que quasiment muet est ici sidérant , époustouflant ,aussi terrifiant que touchant et bien que fort d'une filmographie pourtant riche ( notamment chez Herzog ) de personnages intenses et habités ( Woycek , Fitzcarraldo , Aguirre) cette interprétation maladive et grandiose du vampire restera dans les mémoires.
Auprès du sinistre et glacial comte Dracula Bruno Ganz et Isabelle Adjani sont sublimement filmés par Herzog et composent ensemble ce trio qui nous entraine dans une lente descente vers les abysses de la maladie et de la mort.
Le film bien que dominé par la figure désespérée et sinistre du comte Dracula met neammoins en avant les autres personnages
de Jonathan Harker ( Ganz ) qui mentalement et physiquement sera détruit par sa rencontre avec Dracula a celui de Lucy (Adjani) dont le sacrifice permettra (via le docteur Von Helsing ) de permettre a Dracula d'accéder enfin au repos éternel après des siècles d'errance et de solitude ils apportent au film une humanité qui essaie de résister puis cède peu a peu a la malédiction et a la mort
Les décors extérieurs incroyables , les scènes de village époustouflantes sont ici d'une beauté couper le souffle , la musique ( Wagner , Gounod Popol Vuh ) achevant de donner au film cette impression tragique , aussi étrange qu'irréelle , a la fois romantique et angoissante
Nosferatu , vampire de la nuit s'impose clairement comme un grand film poétique , un grand film malade ou l'ombre sinistre du nazisme (ici a mon sens représentée par l'invasion des rats) n 'est jamais bien loin, Herzog dépassant largement le cadre du simple film de vampire pour nous offrir une vision esthétique ( a la limite du mystique ) Herzog nous obligeant de par la lenteur de son film a en contempler chaque scene , chaque plan avec une attention particulière
On peut sans doute également penser qu'il essaie de nous proposer une critique acerbe de la société allemande pendant la guerre ou le Mal était répandu partout ,le personnage de Dracula au final n 'étant qu'un prétexte pour nous offrir sa vision allégorique.
Chef d'œuvre absolu !
11:52 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
12/11/2017
Embrassez qui vous Voudrez ( Michel Blanc 2002)
adapté d'une pièce a succès britannique le film de Michel Blanc associe l'humour caustique british et le cynisme décalé que le réalisateur apporte dans un univers proche de celui de Bertrand Blier
on y retrouve plusieurs couples Dutronc et Rampling( parfaits !), Karin Viard et Denis Podalydes (épatants!) Lou Doillon et Sami Bouajila ( décoiffant) Carole Bouquet et Michel Blanc (survoltés)
Autour d'eux se tissent des bouts d'histoires , des rencontres, des quiproquos; et des malentendus tragi-comiques.
Les personnages se mentent , se quittent se retrouvent , se disputent et évidemment s'aiment
On rit beaucoup tout au long de ce film très drôle dans lequel a l' évidence les acteurs ont pris beaucoup de plaisir a jouer l 'adaptation ,les dialogues tout ici est en harmonie pour du Michel Blanc plus " blanc que blanc "qui nous regale avec cette comedie française douce et amère et très réussie.
11:14 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
11/11/2017
Intolerable cruauté ( Joel & Ethan Coen 2003)
Vous le savez comme moi , on est plus difficile et exigeant avec les gens qu on aime surtout lorsqu'ils nous ont habitués a l 'excellence.
C 'est le cas en ce qui me concerne pour Woody Allen , Scorsese ou Coppola que j'aime tellement que lorsque un film me déçoit ne serait-ce qu'un peu , cette déception est démultipliée en raison de l'admiration que je leur porte
Ici Il s'agit des formidable Frères Coen qui distillent tranquillement depuis une trentaine d'années des merveilleux films qui les ont installés parmi les réalisateurs incontournables de leur génération.
Intolérable cruauté donc , réalisé en 2003 avec un des acteurs fétiches des deux frangins George Clooney et d'une nouvelle venue dans l'univers des Coen la magnifique Catherine Zeta- Jones , me laisse donc quelque peu sur ma faim avec un amer sentiment de semi-déception.
Pourtant le film est plutôt réussi et le rythme ne faiblit pas , en partie grâce a la performance épatante et déchainée du formidable George Clooney totalement irrésistible dans le role de Miles Massey avocat spécialisé dans les divorces de la haute société.
C 'est lui qui insuffle le rythme et la cadence de cette comédie affutée qui en profite au passage pour distiller une critique acide du système judiciaire américain.
les seconds rôles comme toujours chez les Coen ont ici la part belle ' Geoffrey Rush ' Billy Bob Thornton campent ici des personnages savoureux et croustillants
Mais l 'ensemble reste clinique et même si on rit souvent , la froideur et le manque total d'empathie pour les personnages vient quelque peu ternir l'ensemble.
Mais ne nous y trompons pas un film des Coen bien que décevant reste cependant un bon film ( a défaut d'être un grand film ) et intolerable cruauté est un film qui merite d'etre vu.
18:44 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
09/11/2017
Itinéraire d’un enfant gâté (1988)
Avant d’avoir vu le film j’avais bien entendu eu maintes fois l’occasion de visionner l’une des scènes principales de ce film la fameuse séquence dite du ‘Bonjour ‘ ou Jean-paul Belmondo revenu a paris avec Richard Anconina lui apprends a dire bonjour et cette scène plutôt réussie me laissait envisager que ce film de Claude Lelouch méritait d’être vu
Itinéraire d’un enfant gâté ayant été un grand succès populaire lors de sa sortie en 1988 une séance de rattrapage s’imposait donc.
Le résultat de cette découverte d’un film trois décennies après sa sortie en salles est malheureusement décevant.
Le film de Lelouch est prétentieux et souvent invraisemblable, à commencer par le personnage de Sam Lion un mélange de héros dont s’est maladroitement inspiré le metteur en scène (un peu de Hemingway – une touche d’Alain Colas – beaucoup de jacques Brel) et interprété par un jean –Paul Belmondo peu crédible en homme d’affaire surmené ne rêvant que de cirque , d’océans , et de grands espaces africains .
Le message du retour aux vraies valeurs est grossier pour ne pas dire risible tant Lelouch insiste sur les clichés (la séquence du lion, celle de la tempête)
Belmondo alors acteur fétiche du public français bien qu’ayant enchaîné depuis une dizaine d’années navets et films plus que dispensables (le guignolo 1980- les morfalous 1983 – joyeuses pâques 1984- le solitaire 1986 ) forme un duo avec un autre comédien qui n’a pas lui non plus épargné par les films ratés Richard Anconina ,comédien miraculé du box office (merci a la vérité si je mens) joue le rôle de Al petit français débrouillard qui rêve aussi de l’Afrique , les chemins du milliardaire déprimé et du petit français malin vont se croiser et le destin des deux hommes va s’en trouver changé.
Malgré quelques (rares) scènes réussies le film est d’une lourdeur de plomb auquel il convient d’ajouter une musique pesante et les vocalises insupportables de Nicole Croisille.
Enfin on sait depuis longtemps qu’il faut chez Lelouch supporter les prestations des membres de la famille alors que dire du cas de Marie sophie L, épouse a la ville du metteur en scène et fille dans le film de Sam Lion (J.P Belmondo), comédienne calamiteuse qui arrive a gâcher chaque scène quelle interprète dans ce film ?
Parmi les seconds roles tous assez mediocres seul , Daniel Gelin (le père de Al) semble tirer son épingle du jeu, son personnage de cafetier reste l’un des plus réussis du film
Itinéraire d’un enfant gâté est un film largement surestimé confirmant le peu d’intérêt a accorder au cinéma de claude lelouch, exception faite d’un homme et une femme chef d’œuvre absolu de Lelouch et petite merveille de simplicité et de pudeur et de l’aventure c’est l’aventure comédie culte des années 70
Le cas Lelouch reste surprenant car le jeune prodige qui décrocha la palme d’or du festival de cannes en 1966 a réussi pourtant sans bouleverser le cinéma a devenir l’un des metteurs français incontournables enchaînant des films jamais totalement ratés mais jamais totalement réussis non plus et cela malgré des budgets colossaux et la plupart du temps un casting de premier ordre.
itinéraire d’un enfant gâté est a l’image de la carrière de son auteur ni raté ni réussi ,il n'est qu'un film de plus dans l’océan moyen du cinéma français.
18:35 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (3)
08/11/2017
Un bonheur n 'arrive jamais seul (James Huth 2012)
"Un bonheur n 'arrive jamais seul ", "un navet non plus d'ailleurs " serait-on tenté de dire a James Huth réalisateur déjà de "Lucky Luke "(2009) ou de "Brice de Nice" (2005)
le niveau sidéral de crétinerie de ces deux réalisations auraient du m'inciter a la méfiance mais aveuglé par la possibilité d'une jolie comédie romantique avec le couple Gad Elmaleh et Sophie Marceau je ne tenais pas compte de ces antécédents prémonitoires.
J'aurais pourtant du .
Car cet ersatz de film romantique au scénario cousu de fil blanc et qui n'a de réel intérêt que celui d'admirer la sublime Sophie Marceau est un film raté qui fait illusion dans la première demie heure avant de sombrer titanesquement.
Gad Elmaleh tout comme la belle Sophie allongent tout les deux avec ce film navrant la liste des films mauvais (ou moyens "soyons sympas avec eux" ) auxquels ils auraient pu ( et auraient du) se dispenser de figurer au générique.
Lorgnant ( mais de loin ) sur les grandes comédies américaines du type ' Quand harry rencontre Sally " James Huth tente durant 1h40 de nous intéresser a cette improbable histoire d'amour impossible entre un pianiste bohème et immature une mère de famille bourgeoise et divorcée et ce malgré les différences qui les opposent.
l 'intention est certes plutôt bonne et les deux acteurs ainsi que les seconds rôles ( François Berleand égal a lui même , Maurice Barthelemy déchainé) font ce qu'ils peuvent pour sauver le film du naufrage inévitable que le spectateur sent arriver au même titre que le happy-end .
la présence des trois enfants censé surement apporter du piquant au scenario n 'arrange rien tant le film se complait dans une succession de situations cartoonesques souvent surjouées par un Gad Elmaleh qui 'en fait des tonnes 'et qui finit par nous agacer a défaut de nous amuser
une comédie romantique qui au final n 'est ni drôle , ni romantique un film qui ne vient que s'ajouter a la trop longue liste de films inutiles et sans intérêt
06:21 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
04/11/2017
Louis Ferdinand Celine "deux clowns pour une catastrophe '' Emmanuel Bourdieu (2016)
Ce n 'est évidemment pas un " Biopic" du célèbre écrivain non ici le réalisateur s'intéresse a une période particulière dans la vie agitée du romancier a savoir son exil au Danemark et a sa brève rencontre avec Milton Hindus journaliste et admirateur venu le rencontrer depuis les Etats Unis
Ce dernier est fasciné par le style et l'approche littéraire du célèbre romancier et envisage d'écrire un livre autour de leurs conversations
Les séances de travail tournent rapidement a la confrontation quand Hindus évoque inévitablement les prises de position extrêmes de Céline qui l'ont conduit a quitter la France en 1948 pour échapper a un procès pour collaboration et a une condamnation certaine.
le film est donc quasiment un huis clos entre les trois personnages Céline formidablement interprété par un Denis Lavant habité par son personnage
Hindus (Philippe Desmeules) et Lucette fidèle épouse de Céline ( formidable Géraldine Pailhas) qui n'a de cesse de tenter de canaliser les propos récurrents et les provocations haineuses de l 'écrivain ( les Juifs, Hitler, les communistes)
Le réalisateur dissèque les relations entre les trois personnages et nous fait apparaître l'écrivain tantôt comme génial tantôt comme un dément hors de contrôle et infréquentable.
les multiples personnalités complexes de Céline donnent l'occasion a Denis Lavant (qui avait déjà endossé la peau de Céline au théâtre en 2015) d'exulter véritablement et de nous proposer une interprétation inouïe et outrancière , entre fulgurance et paranoïa
le film certes , lent est néanmoins passionnant il pose de toute évidence la question suivante
peut t'on tout pardonner même a un génie ?
lien ici vers le post ( Jimboland - 15.12.2015) Le Danemark a t'il sauvé celine ?
20:13 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
01/11/2017
Exposition Marylin Monroe - "la derniere seance" - (Bert Sern - DS World 2017)
Ce n 'est pas une séance photo tout a fait comme les autres que celle que nous propose de découvrir le DS World depuis l été 2017 et ce jusqu'au 8 Janvier 2018
en effet derrière l'objectif de Bert Stern. Marilyn Monroe pose pour la dernière fois .
Les photographies et portraits exposés dans la galerie font partie de ce fameux " Last sitting " cette dernière séance de pose organisée six semaines seulement avant que la star américaine ne décède le 5 août 1962
Cette session est commandée par le magazine Vogue qui depeche le célèbre photographe Bert Stern qui va organiser alors la séance dans une chambre d’hôtel, fin juin 1962, à Los Angeles.
D abord en équipe puis seul enfermé avec la star Il passera plus de 12 heures durant 3 séances sur 3 jours (2700 photos) à capturer le visage et la silhouette de Marilyn Monroe sous tous les angles.
Nue, avec ou sans robe et accessoires de mode la star s'abandonne sans pudeur ni artifices devant l 'œil aiguisé de Bert Stern qui capture a chacun de ses clichés une Marylin éblouissante de sincérité et de naturel .
Pat Newcomb, l’attachée de presse de Marilyn, pria le photographe de prendre avec lui, lors de la première séance, 3 bouteilles de champagne Dom Pérignon 1953 pour Marilyn.
Le talent du photographe et la magie de son modèle face a l'objectif feront de ce 'last sitting ' une seance définitivement historique et magique.
Marylin ne vit jamais les clichés de cette série historique que le DS World nous expose (gratuitement) au travers de 59 fantastiques clichés tous renversants magnifiques et dont certains restaient inédits a ce jour)
quelques photographies exposées
10:50 Publié dans arts, cinéma, Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : marylin monroe
02/10/2017
Barbara ( Mathieu Almaric 2017)
Derrière cette affiche sublime se cache l 'une de mes plus grosses déceptions cinéma depuis bien longtemps.
En effet le projet cinématographique de Mathieu Almaric autour de Barbara ( disparue il y a tout juste 20 ans ) se révèle décevant voir davantage tant le film est vide et creux
Certes l idée du faux Biopic est séduisante mais finalement j 'aurais préféré un Biopic plus conventionnel ( et réussi) qu'un faux Biopic raté et prétentieux
Car il s'agit bien de ca, un film prétentieux qui se veut intello et qui a defaut de poésie ne degage que torpeur et ennui
Jeanne Balibar dont il faut ici saluer la prestation ( dans un role je l'avoue risqué et casse-gueule) est convaincante dans la peau de la ' Dame en noir ' mais jamais le scenario ni la construction du film ne lui permettent d'exploiter ce qui avec plus de simplicité et de réalisme aurait pu etre le 'rôle de sa vie '
musicalement le film qui de plus ne s'appuie que rarement sur l 'œuvre musicale de Barbara arrive par ( de rares) moments a nous intéresser ( a défaut de nous emballer) grâce aux archives étonnantes de Barbara (la vraie) mais cela ne suffit pas a faire de ce ' Barbara ' un film a la hauteur des attentes et surtout a la hauteur du talent et de la personnalité hors du commun de l une des plus grandes artistes françaises de tout les temps.
18:38 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)
24/09/2017
La Bonne humeur de Mister Mel
J' ai evidemment reconnu son visage bonhomme et jovial dans la seconde même , une espèce d'hilarité permanente illuminant sa face de grand-père en goguette
En apprenant qu'il est né en ......1926 la stupéfaction est encore de mise.
Mel Brooks réalisateur , acteur , producteur et figure importante de la scène artistique de son époque était donc de passage a paris en ce mois de Septembre 2017
Débutant dans le stand up (il écrit Alors avec un jeune débutant qui s'Apelle Woody Allen) il passe sur les conseils avertis de son épouse la comédienne Anne Bancroft ( inoubliable "Mrs Robinson" du 'Lauréat ' a la réalisation en 1968 avec 'les producteurs ' ( oscar du meilleur scénario original)
Il nouera a cette occasion une relation de travail et d'amitié avec Gene Wilder qui lui proposera en 1972 de réaliser une comédie autour du personnage du Docteur Frankenstein
Le film ' Frankenstein Junior ' sera une réussite complète et s'inscrit a ce jour encore comme l'un des joyaux de la comédie burlesque américaine.
Suivront d'autres films inégaux mais totalement ' dingues en 1974 ' Blazing Saddles ' (bêtement traduit chez nous ' le sherif est en prison ' ) puis une série tout aussi décalée de films divers ( "La folle histoire du monde ' ' le grand frisson ' 'la dernière folie de Mel Brooks ')
Souvent comédien dans ses propres réalisations il s'illustrera en 1983 tenant aupres de Anne Bancroft ' le rôle principal de 'to be or not to be 'remake hilarant et déjanté du chef d'œuvre de Lubistch
Mel Brooks a évidemment Produit ses propres films mais sera en 1980 le producteur du chef d'œuvre de David Lynch 'Elephant man ' puis celui de 'la mouche ' de David Cronenberg en 1983
enfin comment ne pas mentionner " it's good to be a king" qui nous aura fait danser au début des années 80 joyeux et hilare comme l'impression générale provoquée par la rencontre avec ce personnage au potentiel illimité de sympathie et de bonne humeur
09:39 Publié dans cinéma, Culture, divers | Lien permanent | Commentaires (1)
06/09/2017
Camping 3 ( fabien Onteniente 2016)
On ne se fait évidemment guère d 'illusion lorsqu'on décide de visionner Camping 3.
Dix ans après le premier volet réalisé par Fabien Onteniente et après une suite déjà passablement ratée en 2010 nous voici pour la troisième fois ( et espérons le , dernière ) face a Patrick Chirac et toute sa bande de potaches habituels réunis autour de l insupportable campeur interprété par frank Dubosc
Si le premier volet contenait quelques gags et décrochait quelques sourires et si on pressentait l inutilité de retourner au' camping des flots bleus ' des le second volet cette fois on peut sans hésiter affirmer que c'est le film de trop celui qu'il ne fallait ni réaliser (Onteniente toujours) ni interpréter ( pitoyable Claude Brasseur qui cabotine a mort dans ce film qui se veut comédie sans l'être ne serais ce qu'une demie seconde)
Que penser de Gérard Jugnot et Michèle Laroque tout deux désarmants de bêtise dans leurs personnages inutiles et grotesques ,l 'abyssale médiocrité de leurs rôles me laisse sans voix (il faut voir sans plus attendre LA SCENE RIDICULE du space -cake pour le croire)
enfin il y a celui par qui le malheur (pardon le navet!) arrive Frank Dubosc dont le personnage réchauffé ne fait plus rire grand monde (gags douteux, humour d'un autre âge, dialogues affligeant, vision de la jeunesse déplacée)
Car oui on peut rire de tout encore faut il avoir quelques grammes de talent et de tact pour se le permettre
Quand Mr Pic (C Brasseur ) simule la maladie d'Alzheimer pour pouvoir boire autant de pastis qu'il veut je suis désolé ce n'est pas drôle, pas drôle du tout
Quand Polo (A.Dulery) fait avec une lourdeur insistante du pied a une femme qui porte une prothèse de jambe en bois la non plus désolé .....ce n 'est pas drôle
Quand Patrick Chirac (F Dubosc fuit son ami campeur le soupçonnant d 'homosexualité refoulée et le voit comme un membre des village people ou est l humour ?
quand Patrick Chirac se fait passer pour le père du jeune black devant le couple Jugnot -Laroque on atteint des sommets de crétinerie
j 'arrête la les exemples ils sont trop nombreux et tous révélateurs
les personnages des trois jeunes perdus (par hasard) dans cet océan de vulgarité et de bêtise contagieuse regardent leurs ainés avec un air ahuri et on les comprend tant la vision de l âge adulte présentée ici est consternante.
Mathilde Seigner a du sentir venir le coup puisqu'elle n 'est plus dans cet infâme suite mais les autres eux sont bien la et avec eux , leurs blagues limites ou éculées (l 'ode au Benco , l ode au pastis ,la partie de volley avec les nudistes...... )
Rien a sauver dans ce Titanic cinématographique ,Camping 3 touche le fond et atteint des profondeurs abyssales de debilité rarement explorées a ce jour
22:34 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)
05/09/2017
Blow - Up ( Michelangelo Antonioni - 1966)
Assurément 'Blow Up (verbe qui signifie 'aggrandir ' en anglais) est l'un des plus célèbres films cultes de l'histoire du cinéma .
le film réalisé en pleine periode "swinging London ' . est l'œuvre du maitre Michelangelo Antonioni
L 'histoire est désormais connue de tous les cinéphiles (un photographe de renom prend par hasard les clichés d'un meurtre révélé par les agrandissements successifs de ses photos).
Redecouvrant 'Blow Up ',la première chose qui me frappe c'est la beauté esthétique du film de Michelangelo Antonioni et si evidemment le scénario semble (volontairement) décousu il offre néammoins au spectacteur une vision glacée du monde interlope de l'Angleterre de l'époque , fêtes , défilés de mode, tops models , personnages décalés , drogue , musique ( les Yardbirds !! présents ici au détour d'une séquence inouie passée depuis a la posterité ).
Le film qui fut le seul succès du grand realisateur italien (palme d'or a cannes en 1966) explore le fossé en la réalité et l'image . .
volontairement lent et laissant les images prendre le pas sur les mots Blow up est un film totalement envoutant et fascinant.
Le personnage central est interprété par David Hemmings désinvolte a souhait qui incarne ici le photographe qui ne voit plus que le monde de l'autre coté du miroir (Antonioni fut sans doute inspiré sans doute par le célèbre David Bailey)
on y retrouve la superbe Vanessa redgrave et une jeune anglaise débutante jane Birkin . Le film d 'Antonioni sera revu et corrigé en 1981 par Brian de palma (Avec John Travolta dans le role principal ) qui en réalisera un remake ou le son prendra la place de l'image.et ou le titre devient ' blow out"
A noter que selon la legende le film fut inachevé lors de son tournage a londres , Antonioni devant le terminer dans les studios italiens puis ayant choisi finalement de le presenter tel quel laissant place a une certaine incoherence et a une confusion qui accentue le sentiment de voyage interieur .
Rappelons enfin la musique ensorcelante de herbie Hancock qui rythme ce film definitivement a part.
08:50 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blow up, antonioni
04/09/2017
Merci la vie ( Bertrand Blier 1991)
C 'est un film explosif a bien des égards
réalisé par Bertrand Blier et sorti en 1991 il synthétise a lui seul toute le cinéma si particulier et singulier de ce réalisateur atypique qui aime surprendre et ébranler le spectateur.
soyons clair Merci la vie est irracontable .
n'essayez même car il est juste impossible de restituer le climat absolument chaotique voulu par Blier pour son scenario qui propose une vraie rupture et dépasse le cadre habituel des réalisations cinématographiques
Brouillant les époques , alternant brutalement couleur , sépia ou noir et blanc , passant sans crier gare d'une époque a une autre , changeant les costumes des acteurs au cours d 'une même scène, enchainant du dramatique au burlesque, mêlant les mêmes personnages a différentes parties de son existence dans la même scène , bref vous l 'aurez compris un patchwork inattendu qui accentue le sentiment de désordre social et affectif souhaité par Blier.
Le film défendu par son réalisateur comme " une dénonciation des multiples obstacles à l’amour que sont la guerre, les maladies" se révèle au final aussi brillant qu'agaçant c 'est un film qu'on qualifiera d'insolent dans lequel il est impératif ' pour ne pas décrocher 'de "se laisser porter "car, comme l’a dit Bertrand Blier lui-même, c’est « un film d’émotions "
Tourné en pleine explosion médiatique du Sida l 'ombre terrible de la maladie plane sur ce film aussi jovial que malade et glaçant.
Oser le parallèle entre l 'occupation par les nazis et le fléau du sida est certes risqué et déstabilisera plus d'un spectateur mais avouons le c'est 'gonflé ' de la part du réalisateur qui veut par "ce rapprochement "montrer la torpeur sourde de la société face a ces deux cataclysmes
Merci la vie' sorte de Double Féminin (volontaire) des 'Valseuses " (de nombreuses séquences en témoignent) restera de toute évidence un film totalement A PART
Comme souvent chez Blier , son film fait la part belle aux comédiens qui ici nous régalent avec en tète Anouk Grinberg totalement extraordinaire et bouleversante alternant fraicheur et profondeur elle illumine le film a chaque apparition
A ses cotes dans le role de la copine mal dans sa peau et fragile on découvre une Charlotte Gainsbourg étonnante qui s'affirme la comme une grande actrice incontournable
On retrouvera avec émotion Annie Girardot et surtout jean Carmet (césar du meilleur second rôle pour son personnage ' (agé) de Raymond Pellevau ) , Michel Blanc héritant du rôle du même Raymond Pellevau ( jeune) et par la même de LA réplique la plus 'formidable du film "faudrait savoir dans quelle époque on est si il y a le sida il y a pas les allemands et si il y a les allemands alors il y a pas le sida et.... Alors on baise "
Pour etre complet n'oublions pas Gerard Depardieu en medecin pas tres net ( pas très net du tout même) Catherine Jacob en irrésistible frigide et Jean Louis Trintignant en officier nazi
Film déstructuré , déstabilisant et cru ,parfois dérangeant Merci la vie ( quel joli titre) dynamite les codes ,les genres et les règles et nous entraine dans un tourbillon ou il fait bon s'égarer
20:49 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)
27/08/2017
Fahrenheit 451 ( Francois Truffaut 1966)
Fahrenheit 451 est le seul long-métrage de François Truffaut en anglais ; c’est également sa seule adaptation d’un roman de science-fiction (ray Bradbury), il s’agit là par conséquent d’une œuvre totalement a part dans la carrière du célèbre réalisateur français.
Avec peu de choses Truffaut nous présente un univers futuriste terrifiant .
Il nous fait ressentir la froideur et percevoir l’anonymat et l’absence totale de sentiments.
Le conditionnement clinique des personnages n’est pas sans rappeler la série télévisée culte "le prisonnier" réalisée a la même période.
Les références littéraires de Fahrenheit 451 (température de consumation d’un livre) nous font prendre conscience de l’importance de la mémoire culturelle.
Le moment fort du film reste la séquence ou les personnages s’identifient chacun a un roman célèbre et en apprennent par cœur le texte afin qu’il échappe a la folie destructrice des hommes, ce passage est d’une effroyable beauté glaçante
Réalisé en 1966 ce film est d’un avant-garde étonnant et d’une modernité stupéfiante et cette incursion dans l’univers du cinéma d’anticipation par l’un de nos plus grands metteur en scène est un véritable coup de maître.
17:52 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
Midnight Express ( Alan Parker 1978)
Disons le clairement il y a films cultes et ........Films cultes et si il y en a un qui peut se vanter d'être celui de toute une génération c'est bien "Midnight express" qui fut sans doute aux années 80 ce qu'"Orange mécanique" fut aux années 70.
Film de génération donc mais surtout film polémique qui suscita bien des debats et des prises de positions multiples.
Au scénario de ce film on trouve Oliver Stone, qui plus tard devenu un realisateur de renommée mondiale s'excusera pour avoir donné une image effroyable des prisons turques, et par dommage collatéral, d'un pays tout entier
.Le film gagne l'Oscar du meilleur scénario (OIlver Stone) et l'Oscar de la meilleure musique ( Giorgio Moroder.)
Il est réalisé par Alan Parker un cinéaste britannique qui sera toujours discuté et dont les films ( "The Wall " " Mississipi burning " ' Angel heart ')ne feront jamais totalement l'unanimité
Adapté du roman autobiographique choc de William Hayes qui relate sa véritable histoire (même si Parker prend des largesses dans son adaptation ) le film raconte le cauchemar vécu par un jeune américain arrêté a l 'aéroport en Turquie pour avoir voulu passer deux kilos de résine de cannabis.
Le" William Hayes' du film sera interprété par Brad Davis un acteur surgi de nulle part et qui va avec ce film s'offrir un statut d'acteur culte et iconique de sa génération
Sa disparition tragique a 41 ans treize ans après le succès de 'Midnight express' ( suicide ? Sida?) ne fera que renforcer son auréole d'acteur maudit
Il faut dire que sa prestation dans le personnage de ce jeune américain victime du système judiciaire et abandonné aux geôles pourrissantes turques fait véritablement froid dans le dos .
Brad Davis croisement de James Dean et de Brad Pitt livrant ici une interprétation qu'on peut qualifier d'exceptionnelle.
N 'oublions pas auprès de lui deux seconds rôles tout aussi remarquables Randy Quaid et surtout John Hurt (décédé en 2017) bouleversant de tendresse et de résignation dans la peau de Max. toxicomane incarcéré a vie dans la sinistre prison de Sagmalcilar.
De scène choc en scène choc le film va se bâtir une (véritable) légende de film dur , insoutenable , parfois a la limite du supportable
Parker jamais avare de séquences devenues depuis mémorables dressant un portrait sans concession et peu reluisant du peuple turc déclenchant au passage une vraie guerre froide entre les deux pays
L 'impact politico-social du film n 'est d'ailleurs pas a nier puisque quelques semaines après la sortie du film s'engagèrent de vives discussions entre les deux pays pour aboutir a des échanges de prisonniers .
Le film , même si Parker semble parfois donner dans la surenchère ( la prise de parole radicale et ouvertement raciste de Hayes après avoir appris sa condamnation a 30 ans de prison en est un exemple parfait ) garde cependant un impact fort et conserve malgré le poids des ans une puissance indéniable
tout aussi indéniable que son statut mérité de film culte et emblématique.
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25/08/2017
R.I.P Jeanne Moreau (1928-2017)
J 'aime a repeter que chez elle , j'aimais Tout , l'actrice evidemment mais aussi la chanteuse , la femme , sa voix, sa personnalité ,son mystère bref J'aimais tout chez cette femme incroyable qui peut se vanter d'avoir été la première femme élue a l 'académie des beaux -arts ( en 2000)
je ne citerai ici que les grands rôles qui construisirent sa légende au cinéma mais cette pensionnaire de la comédie française qui fut chaperonnée par Orson Welles en personne fera une entrée fracassante dans le monde du 7 eme art des le milieu des années 50 et nous ravira de personnages et de rôles de légende
Prostituée chez Jacques Becker ( "Touchez pas au grisbi" ) , amoureuse perdue chez Louis Malle ( ' ascenseur pour l 'echafaud ') femme infidele chez louis Malle encore ( 'les Amants") , formidable Juliette Valmont chez Roger Vadim ( 'les liaisons dangereuses ') ,bourgeoise passionnée chez Richard brooks ( 'moderato cantabile ') , fascinante Lidia chez Antonioni ( 'la nuit ') inoubliable Catherine chez François Truffaut ( "Jules et Jim "), courtisane chez Losey ( 'Eva ') locataire tourmentée chez Orson Welles ( 'le proces') , femme de chambre manipulatrice chez Luis Bunuel ( 'le journal d'une femme de chambre ') révolutionnaires en jupons a nouveau chez Louis Malle ( ' Viva Maria') , Espionne chez Jean louis Richard (' Mata- Hari ") ,inoubliable mariée chez Truffaut ('la mariée etait en noir ') elle traverse le cinéma durant deux décennies et s'impose comme l'une des actrices incontournables de son époque
des le milieu des années 70 on la retrouve chez Losey ( Mr Klein) , Blier ( "les valseuses" )pour une scène troublante restée dans toutes les mémoires avec Depardieu et Dewaere ') , puis on la retrouve chez Fassbinder ( ' Querelle ') Michel Deville ( 'le paltoquet ') Duras ( 'Nathalie grangier') Besson ("Nikita ") Wenders ( 'jusqu'au bout du monde ') puis se dirigera peu a peu vers un cinema d'auteur tournant avec des réalisateurs du monde entier
Ambassadrice d'une certaine forme de culture française elle illuminera de sa présence des dizaines de petits films ou sa seule apparition mérite le détour
Plusieurs hommes compteront dans sa vie beaucoup de réalisateurs évidement a commencer par ses deux maris successifs jean Louis Richard puis William friedkin ( "l 'exorciste ", " french connection ') mais également Guy Gilles son grand amour maudit , sans oublier Tony Richardson qui la dirigea dans 'le Marin de Gibraltar ' (1967) et bien sur Louis Malle qui lui offrît des rôles inoubliables
Parallèlement elle vecut une passion ambigüe avec ¨Pierre Cardin durant quelques années
Coté chanson jeanne Moreau des 1963 elle triomphe avec des chansons écrites pour elle par Cyrus Bassiak ( pseudonyme de serge Rezvani prolifique auteur compositeur de son époque)
il lui composera deux albums 'Jeanne Moreau chante 12 chansons de cyrus Bassiak ' (1963) et ' Jeanne Moreau chante 12 nouvelles chansons de Cyrus Bassiak ' (1966) devenues depuis des disques -cultes
Tout le monde s'enchantera notamment pour deux titres , passés depuis a la postérité ' le tourbillon ' et ' j 'ai la memoire qui flanche '
La fraicheur de son interprétation fera de ses quelques albums enregistrés entre 1963 et 1981 de vrais enchantements.J
Enfin Jeanne Moreau fut ne l 'oublions pas une immense actrice de théâtre partageant la scène avec les plus grands notamment avec Gerard Philipe ( 'le cid ')
Cette immense artiste qui disait humblement au micro de jacques Chancel dans sa radioscopie en 1976 " Je n'ai pas un métier, j'ai une passion" s'en est allée paisiblement dans la chaleur d'un été étouffant dans son appartement parisienlaissant plusieurs générations d'admirateurs orphelins de son talent et de sa magie.
Pour moi elle restera a jamais le visage de Florence déambulant la nuit dans Paris , admirablement filmée par un Louis Malle (très amoureux) et sublimée par la trompette de Miles Davis dans ce chef d'œuvre immortel qu'est "Ascenseur pour l 'echafaud "(1958)
Jeanne Moreau -india song
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14/08/2017
Deux Hommes dans la ville ( José Giovanni 1973)
C 'est un film important pour de multiples raisons
tout d'abord en raison de l aspect atypique du réalisateur José Giovanni
L homme au passé trouble durant la guerre devenu truand a la libération sera condamné a mort puis sera gracié par le président René Coty
Apres 20 ans de prison il se lance dans l 'écriture et publie ' Le trou ' violent témoignage de l 'univers carcéral un roman qui rencontre un accueil favorable et qui sera soutenu par Albert Camus puis Giovanni devient scénariste puis réalisateur
Tout son travail cinématographique sera concentré autour des thèmes récurrents de la prison , et de l univers de la pègre avec ses codes et ses règles ( amitiés viriles, trahison , codes d'honneur , fidélité ,)
Ses principaux films en témoignent largement ' dernier domicile connu ' ' La scoumoune ' 'le rapace '' le gitan '
très lié a Lino Ventura c 'est a ce dernier qu'il va d'abord proposer en 1973 le rôle de l 'éducateur dans ' deux hommes dans la ville ' mais Ventura trouve le personnage peu a son gout et décline l 'offre tout comme Yves Montand second choix de Giovanni
Il n 'ose pas demander a Jean Gabin qui déjà très affecté a montré des signes inquiétants de fatigue pourtant Gabin contacté par Delon acceptera avec joie d'endosser le personnage de cet éducateur vieillissant mais fidele a ses principes du droit a la réinsertion et a la seconde chance
Face au" Monstre" Gabin On trouve Alain Delon (également producteur du film) dans un role qui sera marquant notamment en raison de la personnalité de son personnage , un braqueur de banque qui tente tant bien que mal de se reconstruire a sa sortie de prison sous l'œil bienveillant de son éducateur mais qui sera rattrapé par la fatalité
des seconds rôles masculins gravitent autour de ce duo de 'rois '(reunis pour la troisieme et derniere fois) avec notamment une première apparition au cinéma de Bernard Giraudeau et un face a face intense Depardieu - Delon ou celui qui va bientôt exploser avec 'les Valseuses ' montre deca ( le temps d'une scène ) toute l étendue de sa présence et de son charisme.
Quant a Michel Bouquet il grave ici dans nos mémoires un flic obsessionnel , crapuleux , maniaque et manipulateur que personne n'oubliera
les rôles féminins en revanche ne sont pas a la fete notamment Mimsy Farmer égarée qui semble ne même pas comprendre son texte mais l 'essentiel est ailleurs , l'essentiel restant le formidable plaidoyer contre la peine de mort qui conduit ce film magnifique
en osant filmer jusqu'au bout l 'horreur ( dans une France ou la guillotine fonctionne encore) Giovanni sera a sa manière avec ce film profondément social et humain un artisan de l'abolition de la peine capitale qui interviendrai 8 ans plus tard sous l impulsion de robert Badinter dont une phrase conclut le film : "Et derrière ces murs, j’ai vu une machine qui tue.")
Badinter assistera a la première projection du film et félicitera chaleureusement José Giovanni , Ventura sera également Présent et avouera ses regrets d’être passé à côté de cette œuvre majeure et de ne pas avoir accepté le rôle formidable de l 'éducateur brillamment interprété par un jean Gabin monolithique et profond.
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13/08/2017
Accords et désaccords (Woody Allen 2000)
Un grand plaisir que ce film de Woody Allen réalisé entre deux films secondaires (le sortilège du scorpion de Jade et escrocs mais pas trop -
le réalisateur nous propose ici de partager le quotidien d'un musicien surdoué Emmett Ray (Sean Penn (carrément génial et incroyablement a l'aise dans l'univers de Woody Allen) et qui s'auto proclame 'plus grand guitariste de jazz du monde' après...Django Reinhart.
Emmet Ray qui ne vit que pour jouer de la guitariste est attachant il est pourtant menteur , kleptomane , un peu maquereau , ivrogne , infidèle ,fanfaron , joueur et complètement incontrôlable .
On connaît la grande passion de Woody Allen pour le jazz et cette passion est mis en avant dans ce film jubilatoire et coloré (dominante rouge -orange).
on retrouve dans 'Accords et désaccords' le sens de la comédie , du non-sens voire de l'absurde et le talent de Woody Allen pour nous présenter des personnages hors du commun dans des situations toutes aussi hors du commun (Emmet ray ne fait rien de ce qu'il est censé faire ,il est imprévisible et c'est ce qui fait son charme)
Aux cotés de Sean Penn Uma Thurman méconnaisable dans le rôle de Blanche et surtout Samantha Norton dans le rôle de Hattie emouvante sourde-muette compagne amoureuse et souffre douleur d'Emmett (nomination a l'oscar justifiée pour cette interprétation toute en finesse et en émotion pour Samantha Norton)
Encore une fois on sent bien le bonheur de tout ces comédiens de se retrouver devant la caméra du maitre new yorkais encore une fois on passe un bon moment en se laissant emporter dans l'univers enjoué de Woody Allen.
Son film même s'il ne se classe pas parmi ses plus grands est néammoins une totale réussite.
22:56 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
26/07/2017
Saturday Night Fever original soundtrack (1977)
Cette B.O n'est pas seulement l'un des albums les plus vendus de l'histoire de la musique ( pres de 40 millions d'exemplaires écoulés et 3ème plus gros succes de l'industrie du disque apres deux albums de Michael Jackson ) ,elle est surtout le témoignage musical de ce que fut une époque aujourd'hui révolue et dont beaucoup conservent une douce nostalgie .
Avec ses costumes hallucinants , ses pas de danses posés et ses paillettes , le disco qui va repeupler les discothèques du monde entier et pour une fois qui réconcilier parents et enfants autour d'un style musical sera éphemere certes mais néanmoins historique car tout le monde de Claude François aux Rolling Stones en passant par Sheila , Dalida ou david Bowie va tot ou tard prendre le grand train du Disco ( pour notre plus grand plaisir ou notre plus désespoir c'est selon !. )
Le film réalisé par John badham en 1977 reste a jamais LE film de cette génération qui va faire d'un jeune acteur italo américain inconnu John Travolta une icône instantanée et du 2001 odyssey (la boite de nuit du film) le centre du monde .
Bon nombre des titres de cette B.O sont figés pour l'éternité dans la mémoire collective de tous ceux qui avait l'age d'écouter de la musique ou d'aller au cinéma a cette époque.
A tout seigneur tout honneur les Bee Gees rescapés des sixties ( et présent sur cette B.O par un hasard chanceux )qui vont avec les titres de cette bande-son conquérir la planète et redorer une image ternie par une traversée du desert après un franc succès au milieu des années 60
Métamorphosés (et surtout re-lookés ) en groupe disco Les frères Gibb vont inonder les pistes de danse et a moins d'avoir vécu en pleine jungle amazonienne ou sur la banquise ( et encore) personne ne peut prétendre de pas avoir un jour ou l'autre dansé sur "Stayin' alive " -" Night fever" -"You should be dancing" - "Jive talkin'" ou encore "more thant a woman "
.Quant au celèbre et imparable slow "How deep is your love" il est resté 2 mois N°1 des charts.
Autour des Bee Gees deux formations cultes de l'ere disco KC & the sunshine Band pour un titre (Boogie shoes) que l'on pourrait retrouver aisément chez Tarantino et Kool The Gang grand groupe de funk qui céda par la suite a la facilité et qui nous propose ici un titre fulgurant 'open sesame .
N'oublions surtout pas le monstrueux ' Disco Inferno' du groupe ' Philly sound ' The Trammps ainsi que l'excellent K.Jee d'un autre groupe de Philadelphie M.F.S.B .
Seuls les instrumentaux signés David Shire ont quelque peu vieillis mais l'ensemble de cette B.O est de grande qualité et reste incontestablement La bande son idéale des années disco .
11:10 Publié dans cinéma, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : disco, original soundtack, bee gees
16/06/2017
IP5 , l'ile aux pachydermes (Jean-Jacques Beineix 1992)
Voila un film qui commence de fort belle manière et qui atteint petit a petit son point culminant avec la rencontre des trois personnages masculins au milieu de nulle part
.IP5 c'est non seulement l'histoire de rencontres improbables mais c'est également deux grandes histoires d'amour fou ; la première pleine d'espoir tandis que l'autre est faite de souvenirs et de regrets.
C'est aussi un film qui parle des hommes , de la nature , des sentiments , de la solitude , de la vieillesse et du choc des générations mais pourtant malgré de trés belles séquences IP5 pêche parfois par cet excés de prétention caractéristique chez Beineix ,on sait le soin particulier qu'aime apporter le réalisateur a ses long métrages (souvenons nous de "Roselyne et les lions" ou encore de " la lune dans le caniveau " films encensés ou .... hués )
Ici c'est un peu la même chose Beineix semble ne pas laisser suffiamment dérouler le jeu des ses acteurs (Olivier Martinez et Yves Montand dont c'est le dernier rôle au cinéma sont tout deux épatants) et le film qui se veut passionnant au début finit par lentement dériver pour finir par finalement agacer
23:20 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ip5, yves montand, olivier martinez, jean jacques beineix