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14/08/2017

Deux Hommes dans la ville ( José Giovanni 1973)

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 C 'est un film important pour de multiples raisons

tout d'abord en raison de l aspect atypique du réalisateur José Giovanni

L homme au passé trouble durant la guerre devenu truand a la libération sera condamné a mort puis   sera gracié par le président René Coty

Apres 20 ans de prison il se lance dans l 'écriture et publie ' Le trou '   violent témoignage de l 'univers carcéral un roman  qui rencontre un accueil favorable   et qui sera soutenu par Albert Camus puis Giovanni devient scénariste puis réalisateur

Tout son travail cinématographique sera concentré autour des thèmes récurrents de la prison , et de l univers de la pègre avec ses codes et ses règles ( amitiés viriles,   trahison , codes d'honneur , fidélité ,)

Ses principaux films en témoignent largement ' dernier domicile connu ' ' La scoumoune ' 'le rapace '' le gitan   '

très lié a Lino Ventura c 'est a ce dernier qu'il va d'abord proposer en 1973 le rôle de l 'éducateur dans ' deux hommes dans la ville ' mais Ventura trouve le personnage peu a son gout et décline l 'offre   tout comme Yves Montand second choix de Giovanni

Il n 'ose pas demander a Jean Gabin qui déjà très affecté a montré des signes inquiétants de fatigue   pourtant   Gabin contacté  par Delon acceptera avec joie d'endosser le personnage de cet éducateur vieillissant mais fidele a ses principes du droit a la réinsertion et a la seconde chance

Face au" Monstre" Gabin On trouve Alain Delon   (également producteur du film)   dans un role qui sera marquant notamment en raison de la personnalité de son personnage , un braqueur de banque qui tente tant bien que mal de se reconstruire a sa sortie de prison sous l'œil bienveillant de son éducateur mais qui sera  rattrapé  par la fatalité

des seconds rôles masculins gravitent autour de ce duo de 'rois '(reunis pour la troisieme et derniere fois)  avec notamment une première apparition au cinéma de Bernard Giraudeau et un face a face intense Depardieu - Delon ou celui qui va bientôt exploser avec 'les Valseuses ' montre deca  ( le  temps  d'une  scène ) toute l étendue de sa présence et de son charisme.

Quant a Michel Bouquet il grave ici dans nos mémoires un flic obsessionnel ,  crapuleux , maniaque  et manipulateur que personne n'oubliera

les rôles féminins en revanche ne sont pas a la fete notamment Mimsy Farmer égarée qui semble ne même pas comprendre son texte mais l 'essentiel est ailleurs , l'essentiel restant le formidable plaidoyer contre la peine de mort qui conduit ce film magnifique

en osant filmer jusqu'au bout l 'horreur ( dans une France ou la guillotine fonctionne encore) Giovanni sera a sa manière avec ce film profondément social et humain un artisan de l'abolition de la peine capitale qui interviendrai 8 ans plus tard sous l impulsion de robert Badinter dont une phrase conclut le film : "Et derrière ces murs, j’ai vu une machine qui tue.")

Badinter assistera a la première projection du film et félicitera chaleureusement José Giovanni , Ventura sera également Présent et avouera ses regrets d’être passé à côté de cette œuvre majeure et de ne pas avoir accepté le rôle formidable de l 'éducateur brillamment   interprété par un jean Gabin monolithique et profond.

11:43 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

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