30/03/2016
Histoire d'une Photo : Belmondo -Seberg sur les Champs Elysées (1959)
C’est l’un des duos emblématique du cinéma français, Jean Paul Belmondo et Jean Seberg il a 26ans elle en a 21
Le film ‘ A Bout de souffle ‘ sur une idée de François Truffaut sera mis en scène par Jean Luc Godard il sera un tournant dans le cinéma français et deviendra le film référence d’un genre nouveau ‘la nouvelle vague ’ faisant de ses deux auteurs les ‘papes’ incontestés de la nouvelle vague
L’impact de ce film d’un genre totalement nouveau ,résolument moderne tournant volontairement le dos au cinéma d’après guerre sera énorme
Avec ' a bout de souffle ' son approche nouvelle et décompléxée du cinéma , son montage révolutionnaire et l' utilisation d'une méthode baptisée 'Jump-cut '(la juxtaposition de deux plans sans que la caméra ait notablement changé de position) nous assistons au début d'une ére nouvelle le film deviendra tres vite une référence cinématographique dans le monde entier et son statut de film-culte est incontestable
La photographie du film est signée Raoul Coutard (futur photographe attitré entre autres de Truffaut, Costa Gavras, ou encore de Jacques Demy
Cette photo est devenue célèbre , elle illustre la rencontre entre Patricia (J .Seberg) la jeune étudiante qui vend le New York hérald. tribune sur les champs Elysées et Michel (J.P Belmondo) le petit truand un peu minable, la décontraction un peu prétentieuse de Belmondo, la fraicheur, la beauté, la candeur de Seberg , son accent irrésistible , ( ‘c’est quoi les‘ champs ’ ?)
La photo pourtant ne sera pas l’ œuvre de Raoul Coutard elle sera prise par Raymond Cauchetier le photographe de Plateau ; ne la cherchez pas dans le film car cette photo qui a fait le tour du monde a été prise hors tournage, les comédiens ont en effet rejoués la scène du film loin de la foule et des badauds.
Pour information sachez aussi que c’est cette photo qui fut choisie pour l’affiche de l’exposition Paris fait son cinéma (a l’école du Louvre de novembre 2005 a mai 2006)
Lire Sur Jimboland 'la fin tragique et mystérieuse de Jean Seberg
http://jimboland.hautetfort.com/archive/2008/05/11/la-fin...
16:25 Publié dans arts, cinéma, Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
Fuck America ( Edgar Hilsenrath 1980)
Ce Livre n est pas politiquement correct
Ce livre ne ressemble a aucun autre
Ce livre est un chef d œuvre d' humour décalé qui passe du rire aux larmes avec une sincérité et un sens du caustique époustouflant
Ce livre est l 'autoportrait sans concession de l 'auteur lui meme baptisé ici Jakob Brodsky juif allemand rescapé du ghetto et qui débarque dans les rues du new York des années 50
Personnage hors du commun revenu de tout Brodsky est semi clochard , fainéant , obsédé , alcoolo , crasseux mais débrouillard comme personne
Malgré cette existence minable, il nourrit un grand projet qui lui permet de ne pas devenir fou : un roman sur le ghetto pendant la guerre, un roman qu’un Juif excentrique lui suggère d’intituler " Le Branleur "
Quelque part entre le Harry Black de Hubert Selby Jr ( Last exit to Brooklyn) l'Ignatius de John kennedy Toole (la conjuration des imbéciles) et l'Arthuro Bandini de John Fante le personnage hallucinant et halluciné de Brodsky règle a la fois ses comptes avec son douloureux passé et aussi avec une Amérique bien pensante et qui avait refusé d 'accueillir ses parents en 1938
Un Livre a la fois féroce et outrancier mais qui sait devenir bouleversant , un auto portrait cynique qui ne respecte ni règles ni codes de conduite
un "Fucking Book" a lire de toute urgence
extraits choisis
"J'ai compris qu'il ne suffit pas de survivre. Survivre n'est pas assez. J'ai aussi compris que la naissance de chaque être est en même temps sa condamnation à mort, et je me demande quel sens cela peut avoir"
"je passe en traînant les pieds devant la file des hommes qui pissent. Je fais gaffe de ne pas glisser sur le sol crasseux. Manquerait plus que je me brise la nuque ici , moi, Jakob Bronsky, qui ai survécu à la guerre"
"Ce matin-là, je n’arrivais pas à calmer ma bite. A la maison, j’ai pris une douche froide illico. Ça n’a servi à rien. J’ai pensé à Auschwitz. En vain"
"Je ne sais pas pourquoi, les jobs, ça ne marchait pas. Soit on me virait au bout de quelques heures, soit je gagnais si peu que le lendemain je n'y retournais même plus."
"vous écrivez un livre?"
"J'écris un livre."
"Sur la vie dans le ghetto?"
"Sur la vie dans le ghetto."
"Sur l'hécatombe?"
"Sur l'hécatombe."
"Sur le désespoir?"
"Sur le désespoir."
"Ecrivez-vous aussi sur l'espoir?"
"J'écris aussi sur l'espoir."
"Rien d'autre?"
"Rien d'autre... sauf la solitude que chacun de nous porte en lui. Moi compris."
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28/03/2016
Chambre 100 -Chelsea hotel -New-York 12 octobre 1978
A 22h50 ce soir du 12 octobre 1978 le standard du Chelsea hôtel de New- York reçoit un appel angoissé dans lequel une voix a peine compréhensible à l’accent anglais demande d’envoyer de toute urgence des secours chambre 100 , la voix inconnue dit seulement quelqu’un est gravement blessé.
Peu de temps après ; la police de Manhattan trouvera Sid Vicious prostré sur le lit tandis que ,dans la salle de bains le corps inanimé de Nancy Spungen , sa compagne gît sous le lavabo au bout d’une traînée de sang partant de ce même lit.
10 jours plus tard Sid est relâché sous caution. Son état est effroyable ,il vient de passer plus d’une semaine a la prison de Riker’s Island dans un état de manque permanent.
Le 22 Octobre chez sa mère, il s’enferme dans la salle de bains avec pour tous instruments un rasoir Bic et une ampoule cassée et se cisaille les veines du bras et des jambes .
Quand arrive Malcolm Mac Laren (manager des Sex Pistols) et Joe Stevens (chargé de la liberté sous caution du musicien) ils sont confrontés a un spectacle atroce ; Sid est dans un tel état qu’il ne peut contrôler sa vessie, son urine se répand sur les draps inondés de sang.
La maman de Sid respectant la volonté de mourir de son fils est restée près de lui n’intervenant pas dans cet acte de suicide désespéré.
Mac Laren donne quelques calmants a son protégé puis s’agenouille sort un petit magnétophone appuie sur record et demande : »Alors, Sid que s’est-il réellement passé cette nuit-là ? ».
La macabre conférence dure une demie-heure et Sid raconte comment cette nuit-là il est parti avec 1000 dollars chercher de l’héroïne mais il lui fût impossible de trouver quoique ce soit. alors son dealer surnommé Rockets lui propose un barbiturique puissant, du Tuinol malheureusement celui ci mélangé a l’alcool ne fait qu’accentuer l’état de manque et Vicious s’en va cogner a toutes les portes du Chelsea hôtel hurlant qu’on lui trouve de la came.
Alerté par les clients, le vigile de l’hôtel après un avertissement verbal, le corrige et lui casse le nez puis Sid regagne sa chambre ou Nancy toute aussi enragée et dépitée de le voir revenir bredouille le frappe en plein visage, il se saisit alors d’un couteau et poignarde sa petite amie dans l’estomac
Nancy retire la lame enfoncée de plusieurs centimètres et ne se préoccupe pas d’appliquer le moindre pansement.
Ils s'endorment un moment puis Sid part pour la clinique (ou il suit irrégulièrement une cure de désintoxication) chercher de la méthadone.
A son retour Nancy est morte .Elle n’avait pas 21 ans.
01:45 Publié dans Culture, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
27/03/2016
Fondation Jean Dubuffet - Perigny sur Yerres (Val de Marne)
Nous sommes en pleine campagne quelque part dans le Val de Marne ,nous avons quitté la route principale du côté de Villecresnes pour tourner a droite sur une petite départementale et après avoir traversé un charmant petit village nous voici en pleine campagne a Perigny sur Yerres
Le village est surprenant de quiétude et le panneau indiquant la direction de la fondation Dubuffet est très facile a trouver.
Soudain alors que l'on s'approche du bord de l'eau La Closerie Falbala nous apparaît bloc lumineux et clair dans toute sa blancheur , énorme bloc monolithique planté au milieu de toute la verdure environnante
Cette colossale œuvre artistique bâtie entre 1967 et 1973 d'une surface de 1600M² est figée ici par l'artiste pour l'éternité.
la Closerie protège la Villa Falbala œuvre onirique du peintre réalisée de 1971 à 1973.
La Villa Falbala, construite en résine stratifiée sur une charpente métallique, comporte une antichambre conduisant au cabinet logologique, lieu de méditation conçu entre 1967 et 1969 par l'artiste et composé de 24 panneaux disposés en rectangle, sculptés et couverts d'écritures rouge, bleue et noire.
Elle est entourée d'un jardin sculpté, la Closerie, destiné à isoler la villa ; les murs de la Closerie sont entièrement revêtus de peinture polyuréthane blanche,
le cabinet logologique
on admirera également dans le jardin de la fondation l'arbre Biplan l'une des premières œuvres monumentales de Dubuffet construite en 1969.
C'est également a Périgny sur Yerres que l'on trouve un atelier jadis occupé par Jean Tinguely artiste français célèbre notamment pour ses mobiles mais qui fût également le compagnon de Nikki de St-Phalle avec laquelle il collabora pour de nombreux projets (l'exemple le plus représentatif reste la Fontaine Stravisky a Paris)
C'est la raison pour laquelle on peut admirer dans le jardin de l'atelier qu'ils occupèrent durant de nombreuses années des oeuvres magnifiques a l'image de cette splendide fontaine
Fontaine de Nikki de St Phalle ( Jardin a coté de la fondation Dubuffet)
Sculptures de Nikki De St Phalle ( Jardin a coté de la fondation Dubuffet)
Clin d'oeil a César ami et admirateur du couple avec ce pouce réplique miniature du Pouce érigée sur le parvis de la Défense a Paris (je ne sais si cette sculpture est l'œuvre de César lui même ou de l'un des deux artistes cités plus haut)
Le pouce de César
14:05 Publié dans arts, Culture | Lien permanent | Commentaires (0)
26/03/2016
Ken Kesey (1935- 2011) et le L.S.D
Nous sommes en 1965 et le LSD a deux papes timothy Leary et Ken kesey
le premier prononce des conférences dans les grandes villes américaines et les universités et donne également des interviews il est éditeur de la psychedelic review et écrit des livres. Il se veut respectable et rassurant en tentant de convaincre une Amérique bien pensante sur les bienfaits du LSD
Dans sa propriété de Milbrook sur la côte est on est plutôt mystique , silencieux et réfléchi.
Ken Kesey lui est tout le contraire il est exubérant , irrévérencieux , sans tabous ;il organise des soirées totalement inouïes ,il aime le rock tonitruant ,les couleurs vives ,la confusion et le chaos.
Leary est universitaire , chercheur a Harvard et éminent psychologue ,tandis que Kesey n’est a l’origine qu’un grand braillard élevé a la campagne dans l’Oregon ;il ressemble plus a un boxeur qu’a un scientifique
il a traîné longtemps du coté de Hollywood espérant devenir acteur puis alors qu’il loge dans un petit appartement de la Stanford university il décide de suivre des cours d’écriture créatrice et accepte d’être volontaire pour 75 dollars par jour pour expérimenter des drogues étranges dites psycho mimétiques (car entraînant des états temporaires proches de la psychose).
A l’hôpital psychiatrique de la région pendant des jours il va ingurgiter LSD, .Psilocybine ; mescaline, peyotl, Ditran , graines de volubilis.
Durant toute cette période des médecins analysent, notent jour après jour tout les résultats des tests, bientôt Kesey est embauché comme infirmier de nuit dans ce même hôpital, il est sous acide en permanence et c’est de cette expérience terrifiante qu’il s’inspirera pour écrire Vol au dessus d’un nid de coucou ; le livre le plus violent, le plus cinglant sur l’univers concentrationnaire des asiles de psychiatrie.
Le roman entièrement écrit sous acide devient un best-seller mais Kesey qui n’a pas repris contact avec la réalité quitte la civilisation pour s’installer en foret dans l’oregon avec sa femme Faye et ses deux enfants, entouré de quelques proches il mène une véritable vie d’ermite, écoute de la musique rock et jazz d’avant-garde (ornette Coleman).
La communauté s’agrandit bientôt au hasard des soirées improvisées organisées par Kesey qui au cours d’un trip trouve un nom a sa tribu the intrepid traveler and the merry pranksters ce qui signifie le voyageur intrepide et les joyeux mystificateurs
Ensemble ils vont acheter un vieil autocar des années 30 qu’ils vont repeindre et équipé en maison roulante avec couchettes , évier , toilettes , frigo des hauts parleurs hurlent la musique tant a l’intérieur qu’a l’extérieur du véhicule ,des caméras filment tout et des micros enregistrent tout ce qui se passe et les Merry Pranksters s’entassent dans cette maison sur roues et partent a travers le pays pendant plusieurs mois.
Dans le bus c’est une ambiance démente ; la bande a Kesey dort tout les trois jours, des quantités d’acide astronomiques sont ingurgités, des kilomètres de pellicule enregistrent tous les événements du périple
Pour les Merry pranksters cette aventure est une sorte de quête de la sagesse et il convient de rappeler que le LSD n'était pas encore déclaré illégal (il le sera a partir du 6 octobre 1966)
Le groupe qui recevra même la visite des Beatles et des célèbres Hell’s angels et participera aux ‘trips festivals et a la première convention nationale de l’underground le tout sous une surveillance permanente du F.B.I
De retour dans leur repère Kesey visionne le film qui dure 45 heures et demande a Tom Wolfe célèbre journaliste américain s’écrire un livre d’après les images le livre va s’appeler the electric kool-aid acid test.
Beaucoup penseront a la lecture du bouquin de Wolfe que ce dernier faisait partie du voyage il n’en était rien Wolfe n’ayant même jamais pris le moindre acide, il a pourtant avec précision su rendre l’ambiance de folie et de chaos de la bande a Kesey
on aurait dit une locomotive a une quinzaine de kilomètres de distance ;les hell’s angels en formation de course dévalaient la montagne sur leurs Harley davidson 74 ils enfilaient les virages de la route 84 ,ralentissaient ,fonçaient a nouveau et le bruit de locomotive s’amplifiait au point qu’on n’entendait plus Bob Dylan dans les hauts parleursles voila au dernier tournant les Hell’s avec leurs motos ;leurs barbes ,leurs cheveux longs ,leurs blousons de rebut sans manches ornés de têtes de mort le tout avec un air royalement dégueulasse
Personne ne les avaient jamais invités nulle part tout du moins pas en bande les hells qui voyaient toujours tout en noir se méfiait des qu’une situation nouvelle se présentait mais cette fois ils tombèrent de haut tout le monde était tellement défoncé qu’on se dissolvait pratiquement sur place ;les Pranksters avait plus d’un million de doses de LSD la drogue favorite des Hells et ...........des quantités inépuisables de bière .
Tom Wolfe acid test 1968 (extrait)
14:28 Publié dans Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
24/03/2016
The Stooges : (The Stooges - 1969)
Ce disque est une pure folie, un cataclysme rock extrême, un rouleau compresseur qui dévaste et emporte tout sur son passage.
C'est tout à la fois le premier disque de heavy metal, le premier disque de glam-rock, et le premier disque punk.
Enregistré en 1969 en seulement 48 heures, il a conservé 47 ans après (excusez du peu !), toute sa puissance.
La basse monstrueuse de l'incontrôlable Dave Alexander (décédé en 1975) est inouie et la guitare impitoyable de Ron Asheton (décédé en 2009) nous colle véritablement au mur, de son côté Iggy Pop survolté , déchainé , habité éructe les titres emblématiques de ce premier album foudroyant ("1969", "No Fun", "I Wanna Be Your Dog", "Real Cool Time", ).
La production de John Cale eeest énorme , le son est terrifiant (inspiré dit-on, des usines automobiles de Detroit).
Contrairement à leurs frères d'armes le MC5, qui politise ses textes et cherche à faire passer des messages, les Stooges eux , ne revendiquent rien ; ils hurlent leur mal de vivre et leur ennui à la face du monde désenchantée qui vient a peine de réaliser que le "flower power " est bien fini
Les Stooges sont dépravés, extrêmes et dégénérés ; ils sont le cauchemar des familles américaines, comme peut l'être Marylin Manson aujourd'hui, et dans lequel les kids américains se reconnaissent.
Sur scène, Iggy Pop se révèle être une véritable tornade d'énergie pure, repoussant sans cesse les limites.
Leur carrière sera courte, et ils se saborderont tout seuls comme on pouvait s'y attendre (en 1974 ) avant contre toute attente de réussir un come back inespéré et plutôt réussi une trentaine d'années plus tard ( 2003)
Ce premier album appartient depuis longtemps a la légende il est incontestablement un chef-d'oeuvre intégral et universel.
The Stooges : real cool time
10:57 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
Drugstore cow boys ( Gus Van Sant 1989)
Gus Van Sant est un réalisateur bien a part ,il a su en effet devenir un metteur en scene essentiel du cinéma contemporain tout en conservant son étiquette indépendante et underground.
De My Own private Idaho (1992) a Even cowgirls get the blues(1993) en passant par Prête a tout (il avait offert a Nicole Kidman son premier role principal qui lui rapportera le golden globe de la meilleure actrice en 1996) jusqu'a Will hunting qui révela Matt Damon (2000) sans oublier Elephant (palme d'or 2003) et Last Days (2005) tous ses films portent une griffe tres personnelle et reconnaissable.
Drugstore Cow boy que le public avait boudé lors de sa sortie avant de l'éléver au rang de film-culte d'une génération est a mon sens son chef d'oeuvre.
Porté par un exceptionnel Matt Dillon qui trouve ici son plus beau rôle depuis le cultissime Rusty James de Francis Ford Coppola et par Kelly Lynch magnétique et bouleversante de désenchantement.
Le quatuor de ce road movie est complété par James Legros gros ours pataud au regard triste plus bête que méchant et par Heather Graham ,pauvre petite fille perdue qui suit le trio plus par ennui que pour toute autre raison .
Dans ce road movie sur toile de fond d'une Amerique post 68 nos quatre anti-heros sont livrés a eux memes dans une recherche permanente et quotidienne de drogue cette quête représentant l unique la seule chose qui ait de l'importance a leurs yeux , on pense forcement a un autre chef d'oeuvre underground réalisé quelques années plus tôt a savoir le mythique Easy Rider .
Cerise sur le gateau , Gus Van Sant s'est offert pour un role inoubliable de curé junkie et repenti une légendaire figure de la contre culture américaine en la personne de William.S.Burroughs qui donne avec sa personnalité unique ,sa dégaine décharnée et sa voix identifiable entre mille une force indéniable au sujet principal du film qui reste la drogue et ses errances car Drugstore cow boy parle de drogue , sans voyeurisme , sans concession sans porter de jugement ni condamner , sans en faire la moindre apologie mais simplement en traitant ce fléau social avec justesse et réalisme.
02:23 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
Histoire d'une photo 'The Butcher's cover (1966)
Comment les Beatles ,en apparence le groupe de rock le plus "propret" de la planète s’est-il retrouvé à faire cette photo d’un goût douteux pour la pochette de l album yesterday and today ?
La réponse, la voici…
En 1966, Bob Whitaker un photographe américain leur propose de réaliser une photo originale à l’opposé des clichés habituels
Les Beatles acceptent, la photo est mise en boîte et tout le monde est content… mais pas pour très longtemps.
Très vite, alors que ce n’était pas prévu, la photo est utilisée pour illustrer 'Yesterday & today ' un EP destiné au marché américain
Les ennuis ne font que commencer…Les ligues puritaines américaines sont choquées et exigent le retrait des 750.000 copies du disque. Capitol s’éxécute. Les galettes sont rapatriées et une nouvelle photo est collée sur l’ancienne .rapidement le disque retourne dans les bacs. Finie la boucherie et les poupées désarticulées les Beatles posent cette fois-ci très sagement autour de malles de voyages
la pochette retirée a fait évidemment de cet EP un collector absolu et ce qui au départ n'était qu'une séance photo un peu 'underground' a donc causé de gros soucis au groupe et a la maison de disques .
Interrogé sur ce sujet Paul Mc Cartney déclarait "On avait fait quelques séances avec Bob avant celle là et il connaissait nos personnalités : il savait qu’on aimait l’humour noir et les blagues malsaines. C’était l’un de nos traits de caractère dominants à l’époque.
Bob Whitaker a dit : « j’ai une idée : enfilez ces blouses blanches de laborantin. ». Ça ne nous a pas paru bien méchant, ce n’était que des poupées et de la viande. Je ne sais pas vraiment ce qu’il essayait d’exprimer, mais ça paraissait un peu plus original que ce que les autres nous avaient fait faire. la suite vous la connaissez . Capitol a refusé la pochette"
Inutile de préciser que ce vinyle est devenu un " collector' absolu que les fans des Beatles toutes générations confondues cherchent a acquérir en vain .
Sa cotation est aujourd'hui astronomique. Enfin pour ce qui est du contenu de ce disque celèbre on est la aussi dans de l'exceptionnel jugez par vous même.
track-list
The Beatles - doctor Robert
02:07 Publié dans Culture, divers, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the beatles, yesterday and today, bob whitaker
22/03/2016
Anita , Anita !
'
Life " la Biographie de Keith Richards parue a la fin de l'année 2010 s'avère bien évidemment passionnante mais surtout croustillante en matière de confidences que le guitariste des Stones distille parfois sur le ton de l'humour , d'autres fois sur un ton plus acide ou plus acéré . Règlements de comptes ou simples mises au points a chacun son intréprétation .
Personne ne s'étonnera de la quantité d'individus bizarres et déglingués qui gravitent chapitre après chapitre autour de la planète Rolling Stones en général et de l'ami 'Keith ' en particulier
La vie amoureuse et pour le moins tumultueuse du guitariste n'échappe bien évidemment pas a cette règle
Anita Pallenberg fut la compagne de Keith de 1967 a 1980 , cette beauté fatale dans la ligne droite de Marianne Faithfull ou de Nico tient dans cette biographie une part pour le moins importante voire essentielle. Née en Italie en 1944 Anita Fut , avant de partager la vie de Keith la 'fiancée ' de Brian Jones on lui prête aussi une aventure avec Mick Jagger (elle fût la partenaire de Mick dans le film 'underground ' de Nicholas Roeg 'performance ' en 1970 ). La plantureuse Anita fut aussi de la distribution du célèbre 'Barbarella ' de Roger Vadim en 1968 ( elle y interprétait l'inquiétante 'reine noire ' au côté de la belle Jane Fonda).
Elle fût également l'épouse de Michel Piccoli dans l'excellent 'Dillinger est mort " de marco Ferreri en 1968
Anita Pallenberg fût durant 13 années totalement associée a Keith Richards , elle lui donnât 3 enfants. Un fils, Marlon , né en 1969, ; une fille, Dandelion, née en 1972, et un autre fils, Tara né en 1976 malheureusement décédé de complications de santé peu après sa naissance , elle partageât non seulement l'univers des Stones mais aussi le mode de vie décalé , décadent et marginal de Keith s'abîmant a ses cotés dans la spirale de l'héroïne
La rupture de Richards et Pallenberg fut une conséquence de leurs addictions respectives, elle s'établît à Toronto en 1977 lorsqu'ils furent tous deux menacés d'emprisonnement par la justice canadienne. Le point de non-retour dans leur relation est finalement atteint en 1979 lorsqu'un adolescent de 17 ans, Scott Cantrell, fut retrouvé mort dans leur résidence de South Salem après s'être tiré une balle dans la tête dans le lit de Keith
Tout comme Keith ,Anita peut être considérée comme une survivante , une rescapée d'une époque d'excès en tout genres , des excès qui ont bâtis la légende" sex , drugs & rock'n roll "mais qui ont laissés évidemment beaucoup de victimes sur le carreau.
Je vous invite a lire de toute urgence cette biographie de Keith Richards ou le guitariste se livre sans retenue , autour de lui dans l'ombre ou dans la lumière gravitent des hommes et des femmes , des héros et des ' losers'
En tête de toute cette clique , entre musiciens géniaux ou ratés, producteurs , comédiens et mondains de tout poils , entre parasites camés et " groupies " Anita se taille une place importante
Elle est toute a la fois ange gardien ou ange maudit de l'axe Stones - Richards son importance (positive ou négative ou bien les deux) dans la carrière du groupe n'est bien évidemment plus a prouver .Le point culminant de l 'axe Pallenberg- Richards -Stones se situant très certainement durant la période de l 'enregistrement de l 'album ' exile on main street' en 1972 .
Au printemps de cette année la , poursuivis par le fisc ; grugés par leur financier-, les Rolling Stones émigrent en France, .Keith Richards choisit de louer la grande villa Nellcôte, à Villefranche-sur-Mer, où il s'installe avec sa compagne, Anita Pallenberg, et leur fils Marlon .
Bien vite, la maison devient le lieu de ralliement des autres membres du groupe et de musiciens de différents horizons qui vont travailler dans le sous-sol.
Bien vite aussi, amis et intrus investissent la propriété et l'endroit devient une micro société décadente , un 'no man's land musical d'où, au final, émergera, sous forme d un double album, Exile on Main Street, sans doute l'œuvre la plus créative des Rolling Stones .
Le photographe Dominique Tarlé présent aux cotés du groupe durant 6 mois évoque largement Anita Pallenberg en la définissant comme une véritable guerrière. Sans elle, l'épisode Nellcôte aurait pu devenir l'enfer sur Terre et vraisemblablement il n'y aurait pas eu d'album ».
Retrouvez Anita Pallenberg sur l' article consacré au livre Egéries sixties de Fabrice Gaignault (Fayard 2006)
http://jimboland.hautetfort.com/archive/2007/03/28/egerie...
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21/03/2016
histoire d une photo - Lou Reed et Laurie Anderson
Une fois n est pas coutume je poste cette fois un texte dont je n ai pas écrit la moindre ligne
J ai adore retrouver l interview realisee aupres de Laurie Anderson par le magazine Rolling Stones en décembre 2013 peu de temps après la disparition de Lou Reed et je voulais le faire partager a ceux qui se baladent sur ce blog
et puis la photo de ce couple hors du commun me touche énormément
Laurie Anderson Feat Lou Reed - in our sleep
J ai rencontré Lou à Munich, pas a New York.
Cétait en 1992, et nous avons été tous les invites au festival de Kristallnacht par John Zorn commémorant la Nuit de Cristal en 1938, la nuit qui a marqué le début de l'Holocauste.
Lou m'a demandé de lire quelque chose avec son groupe. Après le spectacle, Lou a dit: «Vous avez exactement lu comme moi je l aurais fais!"
Je me suis dit pourquoi a t-il besoin de moi pour faire ce qu'il aurait pu faire facilement ? je ne comprenait pas mais c était vraiment un beau compliment.
Je l'ai aime tout de suite, j étais surprise qu'il n'ait pas un accent anglais car Pour une raison idiote , je pensais que le Velvet Underground était britannique .
En fait, Lou et moi ne vivions pas loin de l'autre à New York, et après le festival Lou a suggéré de se revoir. Je crois qu'il a aimer quand j ai dit, "Oui Absolument Je suis en tournée, mais quand je reviens -! Voyons voir, environ dans quatre mois - Passons du temps ensemble"
il m'a demandé si je voulais aller à la Convention Audio Engineering Society. Je dis que je voulais de toute façon m y rendre .
La Convention AES est le plus grand et le plus grand endroit pour les geek sur tout les nouveaux équipements électroniques et nous avons passé un après-midi heureux regardant les amplis et les câbles .
Je ne savais pas ce devait être une date importante , mais nous sommes allés ensuite boire un café après cela, il a dit: «Est-ce que vous voulez voir un film?" . "Et puis après, nous avons dîne puis nous sommes partis nous balader .A partir de la nous ne nous sommes quasiment plus separes
Lou et moi avons joué de la musique ensemble, sont devenus les meilleurs amis, puis des âmes sœurs, voyagé, écouté et critiqué le travail de chacun, étudié des tas de choses ensemble (la chasse aux papillons, la méditation, le canoë -kayak). Nous avons fait des blagues ridicules; arrêté de fumer 20 fois; combattu; appris à retenir notre souffle sous l'eau; chanté l'opéra dans les ascenseurs; nous sommes devenus amis avec des gens improbables; chacun suivait l'autre en tournée quand nous pouvions, partagé une maison qui était séparée de nos chez nous respectifs; nous nous sommes protégés et aimés.
Nous allions voir beaucoup d expositions , des concerts, des pièces de théâtre
Nous avons adoré notre vie dans le West Village entoures de nos amis et dans l'ensemble, nous avons fait du mieux que nous pouvions faire.
Comme beaucoup de couples, chacun de nous a construit une stratégies et des compromis nous permettant de mieux fonctionner en duo
. Parfois, nous avons perdu un peu plus que nous étions en mesure de donner, ou renoncé a certaines choses , Parfois, nous nous sommes mis en colère mais jamais nous ne nous sommes ennuyés
. Nous avons appris à nous pardonner l un a l autre. Et en quelque sorte, pendant 21 ans, nous avons mêlés nos âmes et nos cœurs .
au printemps en 2008, lorsque je marchais sur une route en Californie et je lui dit soudainement dit au téléphone "Il y a tellement de choses que je ne l'ai pas faites et que j adorerais faire,"
"Comme quoi?" me demanda Lou
"je ne ai jamais appris l'allemand, ni jamais étudié la physique et je ne me suis jamais encore mariée."
«Pourquoi ne pas se marier?" m a t il alors demandé. «
puis sans réfléchir il ajouta marions nous demain tu veut ?
Et le lendemain, à Boulder, dans le Colorado a mi chemin de l endroit ou nous nous trouvions chacun de nous la veille encore , nous nous sommes mariés dans la cour d'un ami portant encore nos vieux vêtements du week end
Je suppose qu'il ya beaucoup de façons de se marier. Certaines personnes se marient et se connaissent à peine , aussi. Lorsque vous vous mariez avec votre meilleur ami de nombreuses années, les choses sont différentes , le temps est modifie.
pour paraphraser le grand Willie Nelson Quatre-vingt dix pour cent des personnes dans le monde finissent avec la mauvaise personne. et il sans doute raison , ce n était pas notre cas
Lou a été malade depuis déjà deux ans d'abord a cause des traitements de l'interféron, une abominable série d injections qui traite l'hépatite C avec beaucoup d'effets secondaires désagréables. Puis il a développé un cancer du foie, surmonté d un diabète bien avance
Il a appris tout ce qui concernait sa maladies et les traitements possibles . Il a continué à faire du tai chi tous les jours pendant deux heures, plus la photographie, les livres, les enregistrements, son émission de radio avec Hal Willner et bien d'autres projets. Il aimait ses amis, et il les a appelait , envoyait des textos, et des e-mails quand il ne pouvait pas être avec eux.
Nous avons essayé d'appliquer les principes que nous enseignait notre maitre bouddhiste Mingyur Rinpoché dont la philosophie etait "Vous devez apprendre a maîtriser la capacité a ressentir la tristesse tout en refusant d être triste
Au printemps dernier, à la dernière minute, il a reçu une greffe du foie, ce qui semblait fonctionner parfaitement, et il a repris presque instantanément santé et énergie.
Puis son état a recommence a décliner, et quand le docteur a dit c est fini il n y a plus d autre option , le seul que Lou a entendu était "option" ,." - Il n'a pas jamais baisse les bras jusqu'à la dernière demi-heure de sa vie, quand il a soudainement accepté l ineluctable il a demande a rentrer a la maison
- je lui sorti de l'hôpital quelques jours avant -et même si il était extrêmement faible, il a insisté pour sortir profiter de la lumière du matin.
en tant qu'adeptes de la méditation nous nous étions préparés pour cela - comment déplacer l'énergie du ventre jusqu' au cœur puis jusqu'à la tète
Je n ai jamais vu une telle expression pleine d'émerveillement que celle de Lou quand il est mort. Ses mains faisaient les 21 formes du mouvement de l eau qui coule du tai chi . Je tenais dans mes bras la personne que j'aimais le plus au monde lui parlant quand il est parti
J avais pu marcher avec lui jusqu'au bout du monde. La vie , si belle , douloureuse , éblouissante ne peut être meilleure que ca , la mort n a de sens que dans la concrétisation de l'amour.
aujourd'hui et je suis si fière de la façon dont il a vécu et dont il est mort, de sa puissance et de la grâce incroyable.
Je suis sûr qu'il va apparaitre dans mes rêves et semblera de nouveau vivant. Et je me tient la debout et abasourdie et infiniment reconnaissante et soudain de constater Combien il est étrange, excitant et miraculeux de pouvoir autant changer l autre , l aimer autant a travers nos mots , notre musique et notre vie au quotidien.
17:14 Publié dans arts, Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
20/03/2016
Street Hassle ( Lou Reed 1978)
1978 Lou Reed se revendique ( a juste titre) comme l 'un des parrains du punk, depuis New York Il a vu éclore et exploser des artistes ou des groupes qui , tous sans exception ont idolâtrés le velvet Underground (Télévision , the Modern Lovers , the Feelies, the Talkings heads, Patti Smith)
Les chefs d'œuvres de sa carrière solo sont déjà derrière lui ("transformer", " berlin" , "Coney island baby") et peut être ne sait il pas encore que ces albums la vont devenir légendaires et cultes ?.
Pour succéder a ces disques fondateurs Lou Reed a livrés en 1976 'rock 'n roll heart " un disque que l 'on peut sans hésiter qualifier de dispensable
Mais en 1978 Lou Reed est a la ramasse camé jusqu'à l`os , fauché , le leader du VU n` est plus un zombie en mode survie mais l 'animal est en vie et va se réveiller avec un album , brutal , méchant , politiquement incorrect et que le chanteur se veut comme celui de la rédemption
en une poignée de titres (8) glauques et a la limite du malsain Street hassle nous entraine dans son univers de déglingue et de noirceur, de personnages marginaux a la dérive, les putes, la prostitution ,la rue , la dope , on sait que tous ces thèmes sont chers a Lou Reed depuis déjà des années.
Sur ce disque sombre pas forcement facile a digérer a la première écoute et qui se définit comme un véritable cauchemar urbain empoisonné on trouvera plusieurs sommets a gravir a commencer par l irrévérencieux "I wanna be black "
I wanna be black
Have natural rythm
Shoot twenty feet of fizz, too
And fuck up the Jews
Je voudrais etre noir
Avoir le rythme dans la peau
Ejaculer 6 metres de foutre
Et voir les juifs se faire enculer.
"Dirt " si elle ne s'impose pas comme une chanson majeure de l 'album est aussi plutôt pas mal dans le genre provocation et franc parler ( Lou Reed y règle ici ses comptes avec son impresario )
You and the people like you
Who'd eat shit and say it tasted good
If there was some money in it for 'em
Toi et ceux de ton espèce
Qui mangeriez de la merde en disant que c'est bon
Si ça pouvait rapporter de l'argent
autre grand titre " we gonna real good time together" une chanson datant de la periode du Velvet., un titre auquel Lou Reed semble particulièrement attaché ( il a entame tous les concerts de reformation du groupe en 1993 avec ce titre ).
Cette version est cependant radicalement différente de la version enregistrée avec le V.U et les puristes du groupe seront surement surpris
enfin il y a sur ce disque l 'un des titres essentiels du Lou 'street hassle ' titre totalement incroyable (qui donne son nom a l 'album ) longue descente aux enfers a la limite de la poésie urbaine et de la chanson pure et déclamée sur prés de 11 minutes , une chanson expérimentale et divisée en 3 parties distinctes
la partie 1 raconte l'histoire de Martine qui s'offre rend visite a un jeune gigolo et lui donne 80 dollars en lui disant que pour elle c'est toujours un plaisir d'avoir recours a un professionnel.
La partie 2 est un monologue où Lou explique a un ami que faire de sa copine ayant fait une overdose.
les bons conseils du docteur lou sont de l'emmener et de la laisser quelque part dans une rue sombre pour faire croire a un accident.
La partie 3 évoque une séparation et départ d'un amour ( a cette époque Lou Reed se séparait de Rachel un transsexuel avait qui il a vécu quelque temps ) en fin de titre on a la surprise d 'entendre Bruce Springsteen venu poser sa voix si particulière et identifiable pour un (petit ) couplet
la particularité de cet album est qu'il est hybride ( enregistre en studio et aussi capte en live) il reste le témoignage d un artiste complexe en proie avec ses démons
En crachant a la face du monde ce disque malade et vénéneux Lou Reed ne sait pas encore qu'il est loin d en avoir termine avec les années noires de galère .
Après cet album furieux il y aura une longue traversee du desert du desert de 10 ans
la rédemption et le réveil du phénix rock n roll n arrivera que bien plus tard en 1989 avec l album New York
track list
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Gimmie Some Good Times – 3:15
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Dirt – 4:44
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Street Hassle – 10:58
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I Wanna Be Black – 2:56
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Real Good Time Together – 2:22
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Shooting Star – 3:10
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Leave Me Alone – 4:45
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Wait – 3:12
Lou Reed - real good time together
Lou Reed - I Wanna be black
19:30 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
Biophilia ( Bjork 2011)
A l'évidence en parcourant les commentaires et critiques de Biophilia la presse (spécialisée ou non) et le public sont partagés
Ce Disque suscite tour a tour c'est selon , rejet total ou encensement et c'est pourquoi malgré tout ce qu'on pourra écrire une chose est incontestable il suscite dans le monde culturel intérêt , curiosité et ne laisse personne indifférent
Abordons donc 'Biophilia '11 ème album de cet artiste hors normes, on traduira 'biophilia ' le titre donné a cet album par 'l'amour de tout les êtres vivants ' Bjork ayant voulu placer ce thème au centre de son disque " Biophilia célèbre la façon dont le son est présent partout dans la nature. Il explore l’étendue infinie de l’univers, des systèmes planétaires jusqu’à la structure atomique." déclarait par ailleurs Björk au sujet de Biophilia. tout un programme donc mais est ce de la musique ? de la physique ? Serons nous pauvres mortels assez intelligents et assez évolués pour comprendre le message universel et mulitimédia de Bjork ?
Mais je sais aussi par expérience que les bonnes intentions de quelque nature que ce soit , que l'avant gardisme, l 'utilisation aussi revolutionnaire soit elle des nouvelles technologies , oui tout cela ne fera JAMAIS ni un grand disque ni une grande oeuvre
Le paquet proposé ici par Bjork est bien ficelé autour de thémes pompeux ? l 'infini , la planète, les atomes , l' écologie , L'universalité bref n'en rajoutons plus mais si bien emballé soit il son paquet n'est en réalité qu'une boite vide
En écoutant 'biophilia ' on se demande plage apres plage qu'en est il des émotions , de la musique a proprement parler , des mélodies, des harmonies ?
peu ou pas grand chose au final car Bjork oublie (volontairement) les ' minuscules ' auditeurs terriens qui écoutent a l'autre bout de la chaîne le résultat de ses divagations cosmiques et prétentieuses
L’album fanfaronne Biophilia 'étant principalement été composé à partir de Lemur customisés (des écrans tactiles interactifs ) Bjork utilisant également des instruments a vent hybrides d'une nouvelle ère aux noms de baptêmes volontairement complexes ( gameleste, Sharpsichord, pendulharpe )
Alors devant une telle débauche d'énergie pour proposer une nouvelle musique (une musique du futur?) , on écoute très attentif et un peu médusé ce disque pas tout a fait comme les autres
10 titres et 50 minutes plus loin de 'moon ' a ' solstice " on a une profonde impression de chaos géneral , d'un fourre - tout indigeste et complexe , certes la voix de Bjork reste toujours un régal a entendre mais c'est plutôt la déception et l'incomprehension qui prend le dessus
Convaincu que beaucoup aimeront je n'ai aucun problème pour critiquer severement 'biophilia ', en effet depuis 'Medulla '(2004) je trouve les disques de l'islandaise décalés, et pour tout dire répétitifs et monotones
je preferais nettement la folie musicale qui l'habitait dans les années 90 (Post - 1995) -(Homogenic -1997) a cette surenchère technologique qui a mon sens étouffe son talent et a laquelle je demeure insensible.
Bjork - cosmonogy
chronique - homogenic (1997)
http://jimboland.hautetfort.com/archive/2006/12/19/bjork-...
chronique Volta (2007)
http://jimboland.hautetfort.com/tag/volta
16:15 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
19/03/2016
Papa was not a Rolling Stone (Sylvie Ohayon 2014 )
Depuis les Inconnus on le sait ' la banlieue c'est pas rose ,la banlieue c'est morose ' sauf que le trio de comiques lui pratiquait humour et second degré avec talent , ici au contraire ca se prend au sérieux ca s 'écoute parler, ca philosophe , ca moralise et ca donne des lecons de vie ,le tout sans le moindre scrupule avec une quantité ahurissante de stéréotypes de bas étage
on finit par trouver donc assez rapidement cette chronique de la cité des 4000 (la Courneuve) plus que nauséabonde et par moment a la limite du supportable.
Ce portrait d'une jeunesse dans les années 80 avait pourtant tout pour être séduisant
il ne tient malheureusement pas la route la faute a une succession de clichés , de lieux communs , la faute aussi a des dialogues affligeant (je doute de l 'utilisation d'un tel vocabulaire employé il y a 30 ans)
Seule la jeune Doria Achour qui interprète Stéphanie tire son épingle du jeu autour d'elle c'est le naufrage , des jeunes comédiens apathiques et peu crédibles (insupportable Soumaye Bocoum dans le rôle caricatural a l extrême de Fatima la bonne copine ) idem pour Rabah fait Oufella dans le rôle du petit voyou Rabbah (tout le monde ne peut pas magnétiser l 'écran comme Tahar Rahim ou Roschdy Zem)
Des jeunes acteurs ,mêmes Amateurs et égarés dans des projets ratés ce n 'est pas évidemment pas très grave et on leur pardonnera bien volontiers ,cependant il est plus dérangeant de constater le naufrage de comédiens plus chevronnés ici Aure Attika a la limite du ridicule ,Marc Lavoine égaré dans cette spirale de mauvais gout, Sylvie Testud mal (très mal) exploitée
Le film est réalisé par Sylvie Ohayon d'après un roman autobiographique écrit par elle même mais si les intentions sont certes louables mais l 'ensemble est tellement caricatural et sans conviction que le résultat cinématographiquement parlant est inexistant
Certains dialogues sont d'une terrifiante stupidité (Mention spéciale a la séquence du départ pour la Sorbonne de Stéphanie ou les habitants de la Courneuve la mettent en garde contre la dangerosité de la capitale. il fallait oser !)
La maladresse de la mise en scène, les dialogues consternants ,une abondance de clichés (douteux) , des personnages indigestes , bref rien a sauver dans ce film sans grand intérêt qui sera vite oublié.
20:28 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
Irréversible (Gaspard Noé 2002)
Je décide de visionner Irréversible ( typographié IЯЯƎVƎЯSIBLƎ ) de Gaspard Noé le sachant précédé d'innombrables avis et commentaires tant sulfureux que contradictoires Chef d'oeuvre pour certains, bouse absolue pour d'autres le film ne laisse en tout cas personne insensible et c'est déjà la marque indéniable d'un film pas vraiment commun , pas vraiment comme les autres.
le titre fait de toute évidence référence a l'irreversibilité de nos actes car ils sont la plupart du temps irréparables
1h et 40 minutes plus tard l'écran noir devant les yeux le film se termine et le choc est évident car le film est unique en son genre , de par sa chronologie deja (chaque scène est proposée de façon antéchronologique le film débute donc avec la fin de l'histoire et se termine avec le début) mais surtout par l'aspect sombre , intense , glauque.
le film est clairement (volontairement ) dérangeant , certains le trouveront génial d'autres le qualifieront de malsain et nauséabond , d'autres enfin y verront un film prétentieux , mon avis est partagé , je reste divisé et n'arrive pas a savoir si le cinéma français tient la son 'requiem for a dream ' ou si on est devant une esbroufe cinématographique monumentale
Esthétiquement le film se démarque de tout ce qu'on peut a pu voir a ce jour ,longs plans séquences filmés avec une indéniable maîtrise ; une caméra folle virevoltante comme totalement ivre ( a l'image des deux protagonistes masculins du film)
la caméra de Gaspard Noé ,survole, tourne ; elle épuise elle donne le tournis , les cadrages acrobatiques du réalisateur laminent le cerveau mais l'ensemble est hypnotique , fascinant totalement représentative du chaos absolu qui traverse ce film fou
le trio de comédien Albert Dupontel en tête est excellent , Monica Belluci est magnifiquement filmée , Vincent Cassel est survolté les seconds rôles donnent le frisson et la description par gaspard Noé des bas -fonds sordides parisiens et de sa faune interlope est tout simplement effrayante
La longue séquence du viol d' Alex ( Monica Belluci ) filmée en plan fixe et qui condamne le spectateur a assister comme un témoin impuissant au drame restera comme l'une des scènes -choc du cinéma français mais c'est surtout la scène du meurtre a l'extincteur dans la boite sado maso qui restera dans les annales
De la violence gratuite oui certainement mais aussi des images qui donnent a réfléchir sur l'état de décomposition avancée de notre société ,sa violence ,sa noirceur implacable
Signalons aussi la musique signée Thomas Bangalter , véritable personnage du film la bande-son technoide proposée par la moitié de Daft Punk donnant aux images de Noé une densité supplémentaire
On pense parfois au maître Stanley Kubrick (clin d'oeil appuyé avec l'affiche de "2001 odyssée de l'espace" dans la chambre de Marcus et Alex) Comme dans 'Eyes wide Shut' l'utilisation des couleurs vives (le rouge du tunnel -le jaune baignant la chambre du couple) pour certaines séquences n'est certainement pas un hasard , enfin comment ne pas penser a folie orchestrée d' 'Orange mécanique '( on retrouve ici aussi Ludwig Van Beethoven)
Irreversible est de toute évidence un film dur , éprouvant qui ne laissera personne indifférent ,du défenseur au détracteur , du dégout a l'admiration comme de l'amour a la haine il n' y a parfois qu'un (tout petit ) pas.
Un film a part ; une oeuvre a part entière en tout cas.
12:10 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
18/03/2016
An anesome wave ( Alt J 2012)
il parait que la sortie de cet album en 2012 a provoqué des remous dans le monde du rock indé c 'est une chose que je veut bien croire car je prends " an anesome wave ' le premier album d'Alt J en pleine face seulement aujourd'hui en 2016 (il n 'est évidemment jamais trop tard) et je ne comprends toujours pas comment j ai pu passer totalement a coté du phénomène britannique
Disque fascinant et inclassable , totalement envoutant 'an anesome wave ' réinvente les mélodies et place sur orbite ses titres fulgurants et cosmiques
Portés par la voix incroyable de Joe Newman les 14 plages de cet album ( leur premier rappelons le! ) nous téléportent vers des contrées musicales nouvelles et si il faut chercher des références a cet OVNI sonore nous regarderons du coté de Radiohead , de Vampire week end ou de XX
Alt J avec ce premier disque aussi étrange que fulgurant pose déjà ses marques dans le paysage musical moderne le groupe de Leeds raflant par ailleurs au passage le Mercury Prize 2012 ( qui récompense le meilleur album british de l'année)
de bout en bout 'an anesome wave ' réussit l 'exploit de surprendre de créer et d' inventer son propre univers pour nous balader au gré de chansons magiques savamment entrecoupées de curieux petits interludes.
C'est peu dire que les chansons vous accrochent des la première écoute et ne vous lâchent plus
Une superbe révélation , le disque précieux d'un groupe prometteur et novateur qui redéfinit a son image une certaine notion de l''avant -garde
Alt J -tesselate
Alt J - breezeblocks
Alt J - Matilda
track-list
1- Intro / 2- (interlude-) / 3- Tessellate / 4- Breezeblocks / 5- (interlude ) / 6- Something Good / 7- Dissolve Me / 8- Matilda / 9- Ms / 10- Fitzpleasure / 11- (interlude) / 12- Bloodflood / 13- Taro / 14- Hand-Made
03:11 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
16/03/2016
Rouge sang ( renaud 2006)
en 2006 Renaud publiait 'rouge sang ' l 'album qui semble t 'il tournait la page des années noires de l'alcoolisme et de la dépression.
la suite malheureuse du parcours du chanteur prouva , hélas qu'il n 'en était rien
.Renaud que l'on a vu traîner son mal -être , sa tristesse durant toutes ces années avait livré un tres bel l 'album plutôt inattendu en 2002 Boucan d'enfer il y parlait de ses faiblesses avec une grande auto-dérision mais aussi de ses espoirs , des amis perdus , de son amour envolé , et même Manhattan -kaboul le joli duo avec Axelle Red pourtant archi-diffusé par les radios jusqu'a l'écoeurement ne laissait place a la moindre critique.
c'était donc , le grand retour médiatique de Renaud a la grande joie de tout le monde mais les années se suivent et ne se ressemblent pas ,hélas .....pour lui , hélas pour nous
Le coup de gueule de 'rouge sang ' c'est bien sûr Les Bobos qu'on trouve dès la plage 1 que dire de cette chanson cliché intégral ou Renaud aligne des rimes stupides avec plus de betises que de méchancetés réelle et on apprend (merci renaud le sociologue!) que les bobos adorent Bashung Manu Chao et Françoise Hardy (ah bon !) mais aussi la manzana glaçée et le catalogue Ikea il paraitraient même qu'ils vivent tous dans le 12 ème a Paris parfois en banlieue mais dans un loft (forcement) et enfin qu'ils déplacent en 4x4 sinon a vélo
Ma plume est un petit peu assassine nous dit Renaud dans cette chanson grotesque je trouve personnellement que cette plume est trempée dans la grenadine plutôt que dans que le vitriol ,pas de méchanceté ,meme pas d'ironie juste un name- dropping facile et un idiot et totalement sans queue ni tête.
Et part ca quoi d'autre sur ce rouge sang ?
plage 2 une chanson cul-cul d'a peine 2 minutes ou Renaud nous rappelle qu'il est amoureux et si vous ne le saviez pas comptez sur lui pour vous en rabattre les oreilles (pas moi de 6 chansons sur Romane Serda )
plage 3 Renaud nous parle de la clope ( arretez la clope avant qu'elle n'arrête ma vie!-je pourrai presque me passer de mes clopes mais pas de toi) Renaud se pose ici en donneur de leçon aussi lamentable et déplaçé que le Gainsbarre d'aux enfants de la chance .
plage 4 le niveau remonte légerement avec rouge sang la chanson qui donne son titre a l'album ou l'artiste dénonce en vrac la corrida ,la guerre et le massacre des animaux
plage 5 Renaud s'énerve et prend la défense des blondes , Romane Serda est blonde alors Renaud part au combat (j'aime une blonde et alors! j'aime ses cheveux d'or et alors ! ) et alors ! on a juste envie de lui dire qu'on s'en fout un peu.
on zappe sur la 6 qui ne présente aucun intérêt et on en vient a elle est facho ce n'est une surprise pour personne Renaud de gauche depuis toujours mais ce qu'on ignorait c'est qu'il se servirait de ses convictions pour ecrire une chanson aussi ridicule qui se conclut par une petite pique gratuite qui ne fera plaisir qu'aux abrutis ( Elle est Facho elle vote Sarko!)
Nos vieux n'intéressera non plus pas grand monde aussi passons donc a la 8 qui s'appelle 'j'ai retrouvé mon flingue en réponse a une formidable chanson Anarchiste que Renaud avait écrite en début de carrière (ou est ce que j'ai mis mon flingue?) ,chanson écrite a une periode ou on pouvait affirmer sa plume était trempée dans le vitriol et autant le Renaud qui hurlait sa colère en 1978 était crédible autant celui qui vient nous rappeller entre deux couvertures de magazines qu'il est encore un brin anar (je dégomme ,je décime , j'extermine , j'assassine , ) celui la me fait doucement rigoler .
plage 10 jusqu'à la fin du monde une chanson d'amour (encore!) (tes mains sont un calice qui ferait se damner jésus a son dernier soir) c'est ensuite Adieu l'enfance chanson nostalgique sur le Paris d'autrefois sitôt écoutée sitôt oubliée
c'est en plage 12 que renaud arrive a retrouver avec Elsa belle chanson triste et mélancolique (certainement la plus belle de l'album) sur le suicide d'un adolescent un niveau digne du grand artiste qu'il a été car on retrouve ici le temps d'un titre un Renaud qui avec des mots simples et touchants fait passer une veritable émotion .
On préferera si on veut rester sur une note positive stopper l'ecoute de ce disque après Elsa mais si on décide de continuer il faudra supporter une chanson sur le monde paysan (pas de dimanches) puis une insupportable guimauve danser a Rome (anagrame de Romane Serda) ainsi que je m'appelle galilée (encore une chanson d'amour un brin prétentieuse ,cette fois on frise l'overdose -cette super nova qui pour l'éternité brulera dans l'azur de mon ciel amoureux-ton cul est une étoile et je suis son berger - au secours !!! ) et ce n'est pas dans la jungle l'hommage a Ingrid Bettancourt jolie chanson plutôt réussie mais qui perdue en fin d'album passe presque inaperçue ni a la close la chanson hommage a la brasserie 'la closerie des lilas' ou Renaud a selon la légende bu des citernes de pastis qui permettront a rouge sang de réhausser un niveau désespérant bas ( tu m'as , petite fille sorti de la cirrhose et redonné le goût de l'eau apres la clope , le voila moralisateur au sujet de l'alcool.
se coltiner l 'ecoute de ' rouge sang ' me donne envie d 'hurler 'Allo Renaud Bobo! et dieu que ca me gêne d'écrire ca, le Renaud sobre et amoureux m'ennuie et me fait de la peine avec ses textes dégoulinants d'amour qui frôlent le gâtisme me laissent indifférent
je préfere me souvenir du Titi parisien qui chantait 'Amoureux de paname ' 'mistral gagnant ' , chanson pour pierrot 'ou 'Morgane de toi' avec un vocabulaire qui n'appartenait qu'a lui un style Renaud qui lui a donné cette place unique dans la chanson française C'est ce Renaud la que je continuerai a écouter ,quand a ce rouge sang je n'aurais vraiment guère de mal a m'en passer.
Renaud - les bobos
11:15 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
13/03/2016
Desire ( Bob Dylan 1976)
track -list
1- Hurricane / 2- Isis / 3- Mozambique / 4- One More Cup of Coffee (Valley Below) / 5- Oh, Sister / 6- Joey / 7- Romance in Durango / 8- Black Diamond Bay / 9- Sara
Bob Dylan - Hurricane
Paru au tout début de l année 1976 ' Desire ' est un album qui a beaucoup souffert d etre le successeur de 'blood on the tracks , chef d 'œuvre incontestable ( et incontesté) de Dylan sorti un an auparavant.
C 'est pourtant un disque fondamental de la discographie du zim et cela pour diverses raisons.
C'est l'album du retour a la bohème du barde , un testament folk -rock en 9 chansons toutes sublimées et portées par la voix de Dylan qui chante admirablement bien sur ce disque
Sur cet album Dylan cède la place a Jacques Levy compositeur américain qui signe 6 titres de son album
Le disque s'ouvre avec l un des titres les plus célèbres et les plus controversées de Dylan ' ' Hurricane ' un titre hommage au boxeur Rubin Carter alors accusé du meurtre de trois personnes en 1966
Pour la petite histoire après le procès de Carter et sa condamnation a perpétuité en 1976 Dylan ne chantera plus jamais ce titre de toute sa carrière
C'est aussi un album ou Dylan nous offre un témoignage de son amour a Sara sa femme depuis 1965 et la mère de ses 4 enfants avec laquelle il est sur le point de divorcer .
le titre sobrement baptisé 'sara ' est une merveilleuse chanson ou Dylan après avoir écorché son épouse ( 'idiot Wind ' sur l 'album précèdent) se repent et tente de se réconcilier avec elle
' Joey ' la chanson fleuve de l'album ( + de 11 minutes) nous conte l'histoire de Joey Gallo un mafieux du milieu new yorkais.
'Oh Sister ! ' ,est une jolie balade chantée en duo avec Emmylou Harris ( que l 'on retrouve aux chœurs sur l 'essentiel du disque)
Dylan nous offre tout au long de Desire des chansons qui nous régalent et qui nous transportent , tout ici est superbe de 'Mozambique ' au merveilleux 'one more cup of coffee ' et son rythme tzigane enivrant ,au très mexicain ' romance in Durango ' qui est bien plus qu'une curiosité
Enfin j 'ai sur ce disque une tendresse toute particulière pour Isis titre sublimé par le violon de Scarlett Riviera ou Dylan se charge a la fois des voix , de l' harmonica mais aussi du piano
Neuf titres seulement pour un album qui s 'étire néanmoins sur 56 minutes et qui reste l'un des plus beaux témoignages musicaux pop folk des seventies.
Une œuvre que je qualifie d 'essentielle dans la (longue ) discographie dylanienne.
Bob Dylan - Mozambique
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Wish you were here ( Pink Floyd 1975)
Longtemps je n'ai focalisé que sur le titre éponyme de cet album la chanson me hantait a un point tel qu'elle occultait les autres titres de ce disque majeur du Floyd
Le titre "wish you were here" parasitant ainsi le reste de ce disque lumineux et sublime.
'Wish you were here ' est enregistré dans les fameux studios Abbey Road ' rendus célèbres par les Beatles , il succède au planetaire 'dark side of the moon ' paru en 1973 et qui a installé pour toujours le groupe de Roger Waters et David Gilmour dans la stratosphère du succès.
Tout ici reste , quarante après sa sortie d'une modernité stupéfiante , la déclinaison de ' Shine on you crazy diamonds ' en plusieurs parties distinctes fait de ce titre un véritable tour de force et la disparition de Syd Barrett en 2006 , a qui la chanson est dédiée en renforce davantage encore la puissance et la profondeur .
"Have a cigar " ou curieusement le groupe fait appel a Roy Harper un chanteur extérieur au groupe ,les essais de voix avec Gilmour ou Waters n 'étant pas jugés satisfaisants par le producteur c 'est donc Harper qui chante sur l 'enregistrement du titre.
Wish you were here ' c 'est pour beaucoup le chef d 'œuvre du groupe et c 'est aussi l'album pour lequel les membres du Floyd avaient le plus d'affection et celui qu'il leur semblait le plus abouti car en enregistrant ce disque Pink Floyd rappelait au monde entier qu'il étaient certes des musiciens d'un genre nouveau, des chercheurs , des créateurs sonores mais surtout des musiciens. avec une ame malgré l 'utilisation massive des effets sonores et des synthétiseurs
Peu de titres donc sur ce ' wish you were here ' devenu historique ( la déclinaison de shine on you crazy diamonds ' occupant a elle seule 26 minutes ) mais des titres marquants a l 'image de 'wish you were here ' ou ' welcome to the machine '
Ce disque fondamental est illustré par une pochette célèbre a savoir la poignée de main a l 'homme qui se consume pour symboliser dit-on" le feu intérieur qui dévorait Syd Barrett membre fondateur du groupe et perdu depuis des années dans la spirale des drogues"
Saluons aussi le coup de génie du marketing qui masque cette image devenue célèbre (les hommes se serrant la main) par un autocollant à placer sur le plastique noir et représentant deux mains mécaniques engagées dans une poignée de main robotique.
Pink Floyd - Welcome to the machine
Pink Floyd - wish you were here
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11/03/2016
The New York Dolls - Poupées de sniff , Poupées de son
Lors du concert parisien mémorable des New - York Dolls au Bataclan le 3 décembre 1973 ; 4500 personnes n’ayant pu obtenir de billets déclenchèrent une émeute et ce soir-là on frôla le pire. Pendant le concert Johnny Thunders explosa sa guitare sur la tête d’un type qui n’arrêtait pas de s’accrocher à sa jambe. Ce concert mémorable fait désormais partie de la légende d'un groupe parmi les plus époustouflants et les plus sulfureux du rock. Le lendemain 300 journalistes venus de toute l’Europe furent réunis dans un hôtel de la capitale pour une vaste conférence de presse.
A midi, les Dolls sont introuvables et décision fût pris d’ouvrir le bar gratuitement aux journalistes, aussi lorsque le groupe débarqua aux alentours de 16h la note du bar atteignait Déja 8000 dollars.
Les New york dolls existaient depuis seulement deux ans mais déjà ils incarnaient la sexualité sulfureuse et la sauvagerie a l’état pur.
Le premier signe de succès fût le concert donné en première partie de Rod Stewart and the Faces au Wembley auditorium devant 13000 personnes déchaînées, l’accueil des gamins fût instantané et démesuré.
Le futur du Rock’n roll appartient aux New - York Dolls écrivit un journaliste local. Rien que ça !
Pas mal pour un groupe qui n’avait pas encore signé le moindre contrat
C’est d’abord le manager des Who qui leur proposa de signer sur le label Track voyant en eux une version moderne des Rolling Stones bien entendu ils refusèrent et rejetèrent également les propositions de Atlantic Records et celles de Rolling stones records malins et laissant tranquillement monter les enchères.
Le 6 Novembre 72 le groupe doit faire face a un premier coup dur ; le batteur Billy Murcia, 21 ans meurt d’une overdose lors d’une party dans un appartement londonien ;bizarrement la mort de leur batteur va susciter un énorme intérêt et une affection nouvelle pour le groupe , dès lors leur célébrité va croissante.
Il n’ont cependant toujours pas de maison de disques et les grosses compagnies hésitent maintenant persuadés de l’avenir incertain dû a l’instabilité des membres du groupe.
Leur nouveau batteur sera Jerry Nolan et c’est avec lui que le 19 Decembre 1972 le groupe donna son premier concert officiel au Mercer arts Center de New york .Ils s’y révélèrent exceptionnels et s’imposèrent comme LA révélation du moment
Quelque temps plus tard ils signèrent chez Mercury sous la houlette de Todd Rundgren pour un premier album officiel qui allait entrer dans l’histoire du rock
Le choix de la pochette (les 5 Dolls travestis assis sur un canapé dans une pose très glamour ; le nom du groupe tracé au rouge a lèvres) effraya tout le monde et très vite une rumeur selon laquelle les Dolls étaient homosexuels se répandit comme une traînée de poudre mais en réalité ils ne cherchaient qu’à se moquer du courant Glitter en vogue a cette période.
Elus a la fois meilleur et pire groupe de l’année par les lecteurs du magazine Cream en 1973 les New - York Dolls continuaient a véhiculer avec eux cette image de sales pédales junkies dégénérées et décadentes, partout on décrivait le groupe comme une bande de pervers obscènes mais pourtant, les places de concert s’arracherent a l’image des dates prévues au fameux Whisky a go-go ou tout les billets furent vendus en seulement deux heures.
Le plus mémorable et apocalyptique de tous leurs imprévisibles concerts eût lieu en Octobre 1973 au non moins célèbre palace new-yorkais le Waldorf Astoria Hôtel , ce jour la , direction pensait en voyant le nom du groupe programmé accueillir un public genre bal des catherinettes ,mais au bout du compte ce fût finalement 6000 tarés ivres d’alcool , de drogue et de musique et déguisés pour la soirée Halloween qui déboulèrent provoquant une panique formidable et du hall d’entrée de l’hôtel il ne resta que des ruines ; c’était désormais de notoriété publique, le groupe et son public semaient la terreur sur leur passage.
Enchaînant les concerts de 5000 personnes avec les salles de 200 places les Dolls jouèrent dans tout le Midwest offrant leurs premières parties à des futurs poids lourds de l’industrie tels que Kiss ou encore Aérosmith.
Mais inévitablement selon un scénario tout tracé drogues et alcool entraînèrent très vite le groupe dans une rapide descente aux enfers.
Thunders et Nolan , notamment étaient totalement incontrôlables et comme on pouvait le craindre, cette tornade d’excès en tout genre et de débauche va très vite peser lourdement sur l’ensemble du groupe et compromettre leur avenir musical.
Leur second et dernier album portera un titre prémonitoire In too much too soon et malgré la présence de Malcom Mac Laren à la production ils terminent cet enregistrement laminés et usés et inévitablement le groupe implose en 1974.
Le chanteur David Johansen croisement de Mick Jagger et de Steven Tyler deviendra plus tard Buster Poindexter et tentera en vain une carrière solo de rocker-Crooner puis il essaya sans succès d’être acteur.
Sylvain Sylvain partit pour Los Angeles et produisit quelques groupes médiocres, Arthur Kane hérita d’une fortune familiale et s’installa en Californie.
Quant a Johnny Thunders et Jerry Nolan ils s’installèrent a Londres et formèrent les Heartbreakers, ils firent des tournées chaotiques , enregistrèrent un album mythique L.A.M.F (like a mother fucker) et surtout continuèrent a se défoncer jusqu'à ce que mort s’en suive.
Malcom Mac Laren partît lui aussi pour Londres ou il inventa quelques temps plus tard les Sex Pistols, résumé de l’attitude des Dolls, des riffs des Ramones et de la dégaine de Richard Hell (vêtements déchirés, épingles a nourrice) mais évidemment le monde n’était pas plus prêt pour les Pistols qui ne l’avait été pour les Dolls.
Avec le recul on peut constater que les New-York Dolls était un groupe hors du commun dont la beauté et l’authenticité venaient entre autres de leur capacité à rire d’eux-mêmes alors qu’ils étaient pourtant critiqués de toutes parts.
A l’image du titre de leur album testament -Too Much ,Too Soon les Dolls étaient effectivement excessifs mais surtout ils reflétaient les frustrations de leur génération et c’est sur leurs cendres que naîtront bientôt outre les Pistols mais aussi les Clash , les Ramones , Blondie , les Smiths les Gun’s & Roses et des milliers de groupes tous émus ,influencés et sensibilisés par l’intégrité et la vulnérabilité des poupées de New – York
Réussissant l’incroyable tour de force d’une reformation réussis plus de trente après leur séparation les Dolls rescapés nous ont gratifiés en 2004 (tout comme les Stooges) d’une performance totalement inouie et inattendue et, alors que l’on pouvait redouter a l’image des reformations ridicules entre autres des Pistols et autres Doors a une catastrophe qui ne ferai qu’écorner la légende , il n’en fut rien seul le décès d’Arthur Kane survenu quelques semaines après leurs retrouvailles endeuilla ces retrouvailles miraculeuses.
Du groupe d’origine il ne reste désormais que deux survivants David Johansen le chanteur , et Sylvain Sylvain le pianiste – guitariste au look inoubliable de ce groupe unique et éternel
The new York Dolls stranded in the jungle
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08/03/2016
Heathen ( David Bowie 2002)
Avant le nouveau millénaire Bowie nous avait laissé avec un album en demi teintes ("Hours"- 1999) et on le retrouve en 2002 avec "Heathen " un album , (le 22eme de sa carrière) qui lui ressemble et qui se décline en 12 titres dont 3 reprises
c 'est par ailleurs au travers d'une de ses reprises qu'il en profite pour glisser un hommage au groupe texan ('the legendary Stardust cowboy) qu'il lui a inspiré le nom de son personnage légendaire Ziggy Stardust ' et dont il reprend ici 'I Took a trip on a gemini spaceship ' un titre de 1968
Au détour de Heathen 'on croisera des invités prestigieux Pete Townshend (The Who) a la guitare sur ' slow burn ' Dave grohl (Nirvana) a la guitare également sur la cover de Neil Young ( I've been waiting for you ")
Autour du maitre de cérémonie on remarquera une poignée de fidèles Carlos Alomar , tony Visconti ou encore Mark Platti pour une succession de titres baignés dans un climat qui fait la part belle tant aux guitares qu'a l 'électronique
L'album s'ouvre avec une vraie merveille 'sunday titre cosmique a l'ambiance envoutante suivi de l'excellente reprise des Pixies ( 'cactus ')
Certains titres s'envolent très haut '"5:15 The Angels Have Gone" 'ou a better future ' portés par la voix en apesanteur de Bowie nous emmènent très loin ' d'autres ' everyone say Hi!" 'ou slip away ' tombent un peu a plat mais l'ensemble reste excellent et de haute tenue
Heathen recevra un très bel accueil tant public que critique et permettra a l'artiste de faire chavirer les fans de toujours mais aussi de conquérir un public plus jeune
En 2002 a la sortie de Heathen Bowie a 55 ans et reste plus que jamais un artiste caméléon aussi inattendu que passionnant , l 'écoute de cet album le démontre totalement.
David Bowie - cactus
David Bowie - I took a trip on a gemini spaceship
track-list
1)Sunday
2)Cactus
3)Slip Away
4)Slow Burn
5)Afraid
6)I've Been Waiting For You
7)I Would Be Your Slave
8)I Took A Trip On A Gemini Spaceship
9)5:15 The Angels Have Gone
10)Everyone Says "Hi"
11)A Better Future
12)Heathen (The Rays)
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