29/08/2006
Selon Charlie (Nicole Garcia -2006)
Incontestablement et en ce qui me concerne ce film est la déception de la rentrée
Nicole Garcia qui jadis avait réalisé de beaux films humains , vivants et plein de tendresse a l'image de un week-end sur deux ou du fils préféré) signe ici un film d'un ennui palpable des les premières minutes et qui malgré un casting de rêve n'est qu'un film prétentieux, faussement intello qui se regarde sans cesse le nombril et en oublie le spectateur.
Il n' y a rien à voir et surtout rien a retenir dans les navrantes aventures des personnages qui nous ont proposés
N'est pas Robert Altman ("shorts Cuts") ou Paul thomas Anderson ("magnolia") qui veut pour nous conter avec talent des petites saynètes qui finissent (ou pas) pas se rejoindre
C"est en vain ce qu'a tenté de faire Nicole Garcia dans ces divers portraits ébauchés d'hommes de différentes générations mais le résultat est totalement raté , ici tout est bâclé , tout sonne creux , les histoires commencent et ne finissent pas , aucun indice, aucun repère pour le pauvre spectateur qui doit donc regarder les comédiens se débattre dans cette flaque cinématographique digne des pires réalisations de Claude Lelouch
Jean –Pierre Bacri tient ici l'un de ses rôles les plus improbable, seul Benoît Pooelvoerde (décidément très a l'aise hors du genre de la comédie) est bien, Vincent Lindon traverse le film dans une torpeur agaçante , le pauvre Arnaud Valois dans le rôle d’une star montante du tennis voit son personnage sacrifié (sûrement le montage) , Quant aux autres (Benoit Magimel et Patrick Pineau) ils sont énervants de suffisance et de détachement et on a donc vraiment du mal a s'intéresser a leurs mésaventures
Quant au pauvre Charlie qui donne on ne sait trop pourquoi du haut des 12 ans son titre au film il assiste impuissant et médusé a ce désastre cinématographique
Je crois me souvenir que Cannes avait hué ce film
je comprends maintenant pourquoi.
02:08 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
27/08/2006
1918-1970 Chronologie des libertés
1918 Premier manifeste Dada.
1924 Manifeste du surréalisme, d’André Breton.
1928 Un chien andalou, de Luis Buñuel et Salvador Dali.
1936 En finir avec les chefs-d’oeuvre, d’Antonin Artaud, révolution dans la culture bourgeoise.
1944-1945 Premières grandes années de Saint-Germain-des-Prés “existentialiste” et jazzophile, on découvre Sartre, Vian et Juliette Gréco.
1945 Naissance du jazz “bop”, Charlie Parker.
1945 Tropique du Cancer, d’Henri Miller (publié à Paris).
1947 L’écume des jours, de Bons Vian
1951 Julian Beck et Judith Malina créent à New York le Living Theater. II leur faudra dix ans pour se mettent tout nus sur scene
1952 Première soirée multimédia au Black Mountain College (Californie du Nord). John Cage parle du haut d’une échelle, Merce Cuningham danse , Films et diapos sur les murs, toiles au plafond. C’est le premier happening.
1953 Jonas Mekas et Stan Brakhage réalisent les premiers films underground américains : Grand Street et interim. Naissance de The Village Voice, précurseur des Journaux underground
1955 La fureur de vivre, avec James Dean.
1956 Howl d’Allen Ginsberg, publié par “City Lights Books”son éditeur Charles Ferlinghetti est condamné pour obscénité.
1956 Avec la chanson Rock around the clock, Bill Haley tance la vogue mondiale du rock’n’roll. Elvis Presley devient sa plus grande star et on commence à baiser sur la banquette arrière de la voiture de papa.
1957 Guy Debord fonde l’internationale Situationniste.
1957 On the road, de Jack Kerouac.
1960 Réédition en France d’Aden Arabie, de Nizan : manifeste anticipé de la révolte de la jeunesse.
1960 Grand tournant de la censure aux Etats-Unis: autorisation de L’amant de Lady Chatterley de D.H. Lawrence.
1960 A bout de souffle, de Jean-Luc Godard.
1960 Album “Free jazz” du double quarter d’Ornette Coleman, à l’origine du courant dit “ “free jazz”.
1961 un journaliste du new york times Robert Sheldon va ecouter dans un club de Greenwich village le 'gerde' un chanteur folk de 20 ans qui n'a encore rien enregistré ,foudroyé il publie le lendemaion un papier ou il parle de sa decouverte 'un mélange d'enfant de choeur et de beatnik ' l'artiste s'appelle Bob Dylan
1962 Ascension vertigineuse des Beatles.
1963 Fondation de la “San Francisco Mime Troupe”: début de la guérilla théâtre dans la rue.
1963 Assassinat de John Fitzgerald Kennedy a Dallas
1963 concert gratuit organisé par Europe 1 place de la nation pour le premier anniversaire du magazine salut les copains on attend 30..000 personnes pour voir Hallyday et les chats sauvages il en viendra 200.000
1963 Timothy Leary et son collègue Richard Alpert sont expulsés de l’université pour leurs expériences sur les hallucinogènes, et fondent la “Fondation internationale pour la liberté Intérieure”.
1963 Blowin in the wind de Bob Dylan : le vent tourne.
1963 Marche de deux cent mille personnes sur Washington, avec Martin Luther King.”
1964 Premiers films d’Andy Warhol enfin, du cul!
1964 Révolte étudiante à Berkeley et création du “Free speech movement”.
1964 L’homme uni-dimensionnel!, d’Herbert Marcuse:première analyse de la société ‘postindustrielle”.
1964 Première tournée triomphale des Beatles aux Etats-Unis.
1965 Fondation du Los Angeles free press.
1965 Dylan electrifie sa guitare au festival de Newport sacrilege pour les puristes ,coup de genie pour les visionnaires on sait aujourd'hui que ce jour la Dylan ecrit une page de l'histoire de la musique
1965 Début des bombardements américains sur le Nord- Viêt-Nam.
1965 Emeutes raciales de Watts. ‘
1965 Sorcier chimique et électrique, August “Owsley” Stanley III met sur pied son grand laboratoire clandestin de fabrication de LSD, qui lui vaudra le nom du “Ford de l’acide”.
1965 Création du Black Panther Parry par Huey Newton et Bobby Seale à Oakland.
1965 Ken Kesey et les Merry pranksters partent sur les routes dans un vieux bus bariolé rempli de LSD
1965 un grand happening poetique beat a l’albert hall de Londres réunit 7000 personnes
1965 les Beatles sont décorés du M.B.E (member of british empire) peut etre le premier joint fumé dans les toilettes de Buckingham palace
1966 naissance de It le premier journal ‘underground ‘ anglais
1966 les Beatles plus popuilaires que Jesus la phrase est de Lennon elle déclenche un raz de marée sans précédent contre les fab Four
1966 six heures pour le Vietnam a la mutualité et fondation du comite vietnam national
1966 Antoine chante les élucubrations et parle de la pilule en vente libre et des cheveux longs
1966 Clapton is God partout sur les murs de Londres
1966 ouverture a Londres de l’U.F.O qui fera les grands nuits du psychédélisme anglais
1967 la société du spectacle de Guy Debord
1967 grand Be-in autour du golden gate de San Fransisco
1967 les Stones sont arettés pour possession de drogue
1967 sortie de ‘sergeant pepper’s lonely heart club band des Beatles
1967 mort de Che Guevara
1967 les(vrais) hippies qui condamnent la récupération de leur mouvement mettent en scène un enterrement officiel du mouvement hippie a San fransisco (avec cercueils et procession)
1967 loi Neuwirth autorisant la contraception en France
1967 arrestation d’Oswley roi de l’acide et saisie massive de LSD
1967 Début de la révolution culturelle en Chine
1967 « la fenêtre rose » première nuit psychédélique a paris au palais des sports
1967 festival pop de Monterey
1968 le Maharashi, gourou des Beatles en général et d’Harrison en particulier est au sommet de sa gloire
1968 sortie de Electric ladyland double album phenomenal de Jimi Hendrix le mélange parfait du blues , du rock et du psychédelisme -pochette historique
1968 manifestations violentes de la jeunesse et révolte des étudiants de Columbia
1968 assassinat de Martin Luther King
1968 parution de The electric kool aid acid-test de Tom Wolfe qui retrace l’épopée de Kesey et des merrypranksters
1968 manifestations de Mai à Paris et un peu partout en France
1968 manifest du SCUM (society for cutting up men) Valerie Solanas tire sur Andy Warhol
1968 premières manifestations du groupe de militantes qui vont fonder le M.L.F
1969 Jim Morrison enlève pour la troisième fois son pantalon sur scène -six mois de prison (il ne les fera pas)
1969 appartion des premiers skinheads en grande –Bretagne
1969 naissance du journal Hara-kiri
1969 festival de Woodstock et festival de l’Isle de Wight
1969 manifestation monstre contre la guerre du Vietnam aux états-unis 30. Millions de personnes se mobilisent
1969 concert gratuit des Rolling Stones a Altamont (1 mort)
1969 Meurtre de Sharon Tate et de ses invités par Charles Manson
1969 grande campagne de presse anti-hippie
1970 smoke in a Washington pour la législation de la marijuana
1970 interdictions de la plupart des festivals en France
1970 creation du F.H.A.R (front des homosexuels)
1970 mort de Janis Joplin a Los Angeles et de Hendrix a Londres ils sont les premiers martyrs de la musique Hippie
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25/08/2006
L 'étreinte (Miossec -2006)
Et voila Miossec de retour avec un nouvel album l'étreinte le 6ème depuis la bombe ‘Boire ‘ sorti en 1995 et qui est devenu au fil des ans un disque de référence pour toute une génération d’auteurs-compositeurs
Désormais installé dans le fauteuil du grand frère et sans pour autant devenir conventionnel Miossec même s'il n'est plus l'électron libre de la chanson française a semble t'il calmé ses colères , et sa rage .
Apres une longue période faite de mal de vivre et de noirceur on voit cette fois naître des espoirs , et si l’étreinte n’est pas non plus un album gai on y trouve des chansons qui font penser a juste titre que son auteur a tourné une page et qu'il a chassé (définitivement ?)fantômes et démonsComme toujours chez Miossec ce sont les textes qui font de l’étreinte un disque qui va du sublime (la grande marée) au bon (maman – mes crimes ,mon châtiment - la facture d’éléctricité – le loup dans la bergerie –Julia ( qui ressemble un trop a Brest-(1964) ) -la mélancolie(très gainsbourienne) ) au moins bon ( 30 ans – l’amour et l’air ) voire au carrément raté ( quand je fais la chose )
Coté musique Miossec qui s'est associé dans ce nouveau disque au groupe belge Zita Swoon nous propose des sonorités tantôt fidèles a son style passé , tantôt nouvelles ( on peut ici entendre des chœurs - des cordes , et force est de constater que les arrangements sont plus soignés)R
Évidemment les textes du breton restent largement parmi ce qui se fait de mieux dans la production française de ces 10 dernières et Miossec désormais exilé volontaire a Bruxelles s'impose de plus en plus comme l'héritier des grands auteurs du calibre de Gainsbourg ou de Bashung .
A L'image de la pochette colorée (et hideuse) signée par l'artiste belge Paul Bloas il y a de la couleur dans ce nouveau disque de Miossec et même si en premier lieu on peut le trouver moins bon que les précédents (Brûle et 1964) les écoutes répétés nous familiarisent avec cette 'étreinte' qui tranquillement va prendre sa place dans la chanson française.
Avec une régularité et une placide sérénité Miossec au rythme d'un album tout les deux ans reste constant , sans chercher a bouleverser les genres ni a créer l'evenement il s'impose davantage encore comme un chef de file et les critiques pointues (le Monde -Libé et surtout télérama (4F pour l'étreinte) ont encensés cet album comme pour se racheter d'avoir un peu négligé ses précédentes productions.
A l'heure ou les artistes français qui vendent (Raphael - Diam's - Bénabar ...) sont présents sur tout les fronts (Radios -TV , enchainant grandes salles et concerts complets Miossec remet avec toute sa sinçerité habituelle et tout son talent les choses a leur véritable place
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19/08/2006
Moi , ma fille et les Rolling Stones ou "le grand rendez vous manqué"
2006 aurait du être l’année de mes retrouvailles avec les Rolling Stones ,je les avais volontairement zappé lors de leur tournée précédente mais depuis j’étais désireux de les revoir sur scène et j’étais surtout impatient et fier de les faire découvrir a ma fille aînée qui a eue 16 ans cette année le plus grand groupe de l’histoire du rock avant que ces derniers vaincus par l’âge ne soient définitivement contraints de mettre un terme a leur carrière déjà impressionnante de longévité .
J’avais expliqué dans un long papier sur ce blog (le 12 -09_2005) toutes les raisons qui me poussait a ne pas rater l’évènement de leur passage a Paris dans le cadre de la tournée ‘ A bigger tour ‘.
Mes billets étaient donc la a portée de main ,achetés des les premiers jours de leur mise en vente
L’événement s’annonçait grandiose ;les fans de toutes générations confondues se jetaient sur les points de vente et il fallut très vite ajouter une date supplémentaire .
Les Stones allaient faire l’Evènement ça ne faisait aucun doute.
Nous étions nombreux a penser a juste titre que cette tournée française serait peut être la dernière, chacun des membres originels du groupe affichant allégrement plus de soixante ans au compteur.
Mais voila ! il en fût autrement ,tout débuta par des rumeurs sur les forums des fans qui se confirmèrent rapidement Keith Richards ,le vieux pirate ; le guitariste rescapé de l’alcool et de la dope , le musicien qui illustre a lui seul l’incarnation du mode vie rock’n roll , le légendaire guitariste était bêtement tombé d’un arbre , d’un cocotier pour être tout a fait précis.
Victime d’une grave commotion à la tête il était hospitalisé a l’autre bout du monde a Auckland en Nouvelle Zélande.
Et la rumeur s’enflamma on appris qu’un caillot de sang nécessitait une première opération d’urgence suivie bientôt d’une seconde ; le numéro de téléphone de l’hôpital fut rapidement saturé et toujours pas de déclaration officielle , Les fans commencèrent donc a penser qu’on se moquait d’eux car évidemment on se doutait que la tournée était plus que compromise.
Bientôt la nouvelle tomba sans surprendre personne : le concert était reporté a une date ultérieure seul le concert du 8 août prévu a Nice restait maintenu.
On cherchât donc des informations plus précises sur les sites Internet et on vit apparaître d’autres rumeurs, on murmurait que Keith n’était pas tombé d’un arbre, on voyait des photos du musicien a sa sortie de l’hôpital avec un drôle de pansement ….dans le cou significatif d’un accident cardio-vasculaire lié aux excès conjugués de l’alcool et de la cigarette.
C’est vrai qu’on serait moins surpris par un accident médical au vue de toutes les années de chaos et des dégâts infligés a son propre organisme par Keith que par une chute improbable d’un cocotier mais c'est pourtant bien la version de la chute qui va bientôt être définitivement officielle.
Mais au-delà de la santé du musicien tout un dilemme s’empare des détenteurs de billets
Que faire des entrées ? Le concert aura-t-il lieu cet été ? Si oui a quelle date ?
Personne n’est en mesure de fournir le moindre renseignement vérifiable.
Silence total !
Keith a soixante ans passé et un tel souci de santé n’est pas une mince affaire et même si l’homme est costaud il lui faudra beaucoup de convalescence
Une chose est sure il faut faire son deuil du concert du 3 juin, certains pensent même que la tournée va etre tout simplement annuléeOn attend donc mais rien ne vient .
Beaucoup veulent alors revendre leurs billets mais dans les points de vente on nous explique qu’il faut attendre la decision définitive des organisateurs de la tournée
Enfin le la nouvelle tombe enfin. les concerts du groupe sont reportés a une seule et meme date le 28 juillet
Ouf ! La date est connue
que faire a présent des billets?
On apprend qu'il faut les échanger et refaire la queue pour obtenir les nouveaux tickets .
Beaucoup comme moi sont mécontents du choix de cette date , nous sommes nombreux a avoir programmé nos vacances ;personnellement je serais a 2000 kms de Paris et mes billets d’avion sont la tout a coté d’une enveloppe "Virgin " qui contient les billets du concert des Stones, j’espérai sans trop y croire vraiment une date fin août ou début septembre , bref ! me voici donc en route chez Virgin pour me faire rembourser
Je ne verrai donc pas les Stones tant pis ; c’est navrant et ma fille enchantée de cette rencontre avec la légende doit se résoudre a ce rendez vous manqué
Aura-t-elle un jour avec ou sans son papa l’occasion de voir Mick, Keith , Charlie et Ron et d’assister a cette magie collective propre aux concert des Stones ?
je n’en sais rien
Ce 3 juin qui aurait du s’inscrire dans sa mémoire et lui servir de repère dans sa façon de concevoir, de ressentir et d’écouter de la musique, cette date qui aurait pu devenir un pont culturel entre nos générations ne sera finalement qu’un jour comme les autres
Le 28 juillet les pieds dans l’eau, sur une plage de la Méditerranée j’ai pensé a ceux qui se bousculer vers le stade de France pour applaudir, chanter et danser, en regrettant de ne pas être au milieu de cette foule pour participer a cette grande messe rock’n roll
Aujourd’hui a l’heure ou je publie ce papier les Stones ont repris leur tournée avec succès
A Milan ils ont même fait monter avec eux sur scène ( Ah les Salopards!) l’équipe d’Italie qui nous a privée d’une coupe du monde pourtant méritée.
Sur les photos de la tournée 2006 Keith Richards semble totalement guéri ;ce mec est incroyable , crânement il affiche ce sourire hilare qu’on lui connaît si bien et quelque soit la véritable raison de cette opération l’essentiel c’est qu’il soit maintenant hors de danger
Sacré Keith ! que diable est t’il allé donc aller faire sur un arbre ? C’est sur , je ne regarderai plus jamais les cocotiers de la même façon
02:50 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
18/08/2006
Le christianisme (partie 2)
Les missions catholiques :
L’effort missionnaire chrétien allait de pair avec l’expansion du commerce européen et la colonisation en particulier après la découverte du Nouveau Monde, la rivalité des deux puissances maritimes représentées par le Portugal et l ‘Espagne étaient telle que le pape Alexandre VI fut contraint de diviser le monde en deux zones d’influence. L’Espagne reçut le plus grand empire que le monde ait jamais connu puisqu’elle hérita de la totalité de l’Amérique Latine a l’exception du Brésil. Au côté de l’impérialisme forcené des soldats et des marchands les Franciscains jouèrent un rôle de missionnaires capital sous les ordres de Juan de Zumoragga dont l’énergie et le talent de prédication permirent la conversion de millions d’âmes à la foi chrétienne. Les principaux problèmes rencontrés par les missionnaires vinrent des colons eux-mêmes dont la cupidité, l’ambition et le racisme provoquèrent des massacres sanglants. Le plus célèbre défenseur des indiens contre l’oppression des conquérants fût le Dominicain Bartolomé de las Casas évêque de Chiapas au Mexique, c’est grâce a son action qu’aboutit la loi de Charles Quint interdisant l’esclavage et les sévices sur le peuple indien.
Portés par la contre-réforme les Jésuites débarquèrent en Amérique du Sud a la fin du XVI siècle et apportèrent un souffle nouveau au catholicisme missionnaire Ils mirent a leur actif la conversion du Brésil et du Paraguay ou ils connurent leur plus grand succès avec l’évangélisation des Guaranis. Les Jésuites groupèrent les indiens en centres communautaires appelés Réductions ou argent et propriété privée était abolies. En 1649 les jésuites formaient la république indépendante du Paraguay. Les missionnaires portugais ne connurent pas un aussi franc succès, ils créèrent un diocèse au Congo (1521) et plus tard sous l’influence des Jésuites au Mozambique (1614) mais c’est surtout aux Indes et en particulier a Goa que le Portugal concentra ses efforts. Désigné par le roi Jean III pour évangéliser les Indes portugaises le Jésuite espagnol Xavier, compagnon de la première heure d’Ignace de Loyola allait porter l’évangile chrétien jusqu’au Japon. Il faut noter qu’en dépit des troubles politiques et du fossé qui les séparaient des autres cultures, les jésuites accomplirent un remarquable travail de colonisation, au pays du soleil levant le christianisme fit tant d’adeptes qu’il fût interprété par l’empereur comme une menace pour l’identité nipponne et entraîna en 1620 une persécution de tous les chrétiens, prêtres étrangers et nippons convertis confondus. Le Christianisme était désormais réduit a néant et le japon ne pouvait plus être considéré comme un champ de mission potentiel, les jésuites ne tentèrent pas d’imposer leur foi au détriment des croyances locales et contrairement aux autres missionnaires ils préfèreront composer avec elles. Telle fût en Chine l’approche de Mattéo Ricci qui réussit a gagner la confiance de l’empereur par son savoir scientifique et obtint en 1601 un poste d’astronome et de mathématicien a la cour de Pékin, il prêcha jusqu'à sa mort (1610) présentant dans la doctrine chrétienne ce qui pouvait séduire les adeptes du Confucianisme. C’est pourquoi Il y eût beaucoup de conversions en partie grâce à une interprétation décalée de l’évangile et adaptée aux formes de pensées chinoises. La croix Chrétienne se dressa pour la première fois sur le continent nord-américain lorsque le navigateur français Jacques Cartier atteignit Terre-neuve en 1534.
Cent ans plus tard, lorsque des catholiques anglais créèrent le Maryland on pouvait penser que le catholicisme s’implanterait en Amérique du nord comme ce fût le cas en Amérique du Sud mais il n’en fût rien car entre-temps le protestantisme avait assuré son assise en Europe et ne laissait plus au catholicisme la priorité de l’activité missionnaire. En 1620 le Mayflower accoste en Nouvelle-Angleterre avec à son bord des puritains séparatistes appelés les pères pèlerins qui s’établirent a Plymouth. Loin de l’Angleterre anglicane on ne fit rapidement plus la distinction entre les Séparatistes et les puritains installés a Boston et de la fusion des deux églises naquît en 1648 le Congrégationalisme américain. Bien que cette nouvelle confession ait gagné le Middle West elle ne pouvait se comparer ni en taille, ni en importance a l’église Presbytérienne que les réformés écossais et hollandais avaient importée et qui représentait la forme la plus pure du calvinisme. A l’heure de l’indépendance américaine (1776-1783) l’église anglicane souffrit de la compétition avec les Baptistes et les Méthodistes. C’est l’un des chefs quakers William Penn qui fonda en 1681 l’état qui porte son nom, la Pennsylvanie dont la capitale fût baptisée Philadelphie (cité de l’amour fraternel).Le prestige de cette ville réputée pluraliste et tolérante attira les calvinistes hollandais, les luthériens, les réformés allemands, les baptistes et plus tard les méthodistes. La ville fût le siège du gouvernement fédéral jusqu’en 1800 et on y élabora la Constitution Américaine.
Les différentes branches du protestantisme :
Les Presbytériens
A l’origine de nature protestante hollandaise de sensibilité calviniste, le presbytérianisme s’oppose à l’épiscopalisme rejetant tout gouvernement de l’église par les évêques.
Les Puritains
Principalement des calvinistes anglais voulant purifier l’église anglicane des rites catholiques Les Puritains séparatistes, quant a eux sont ceux qui ayant rompus avec l’église Anglicane et qui s’étaient réfugiés en Hollande, en 1620, soixante dix d’entre eux débarquèrent sur le Mayflower. Pour fêter l’anniversaire de cette arrivée les pères pèlerins célébrèrent un jour de grâces le Thanksgiving était né.
Les Baptistes : doivent leur nom a l’importance attaché au baptême des adultes, la première église américaine fût fondée a Rhodes Island en 1639 par Roger William, ils sont très attachés a la bible.
Les Quakers dont le nom signifie trembleur sobriquet attribué a leur fondateur George Fox car il exhortait a trembler devant Dieu, les quakers rejettent toutes formes de violence, protestants sans sacerdoce, ni rites ni sacrements ils donnent la primauté a la lumière intérieure.
Le Renouveau
En donnant la primauté a la science et a la raison le Siècle des lumières lança un défi au christianisme en Occident.
Beaucoup de croyants, surtout des Déistes rejetèrent le mysticisme mais également les prophéties, les miracles et même l’idée de la Résurrection. Cette tendance culminera bientôt sous la révolution française avec le culte de l’être suprême et de la déesse Raison, ce renouveau chrétien fût appelé Le Revivalisme (réveil de la foi) et s’exprima a travers le Méthodisme en Grande-Bretagne, le Piétisme en Allemagne, le ‘grand réveil’ aux Etats-Unis. Le Méthodisme fût la branche la plus influente du revivalisme John Wesley (1703-1791) fils d’un pasteur anglican fonda en 1729, avec son frère Charles, le Saint- Club a l’université d’Oxford. Ce mouvement prônait l’étude et la prière méthodique (d’ou le nom de méthodisme). Le 24 mai 1738 John Wesley reçut une illumination mystique, il se lança dans une expédition missionnaire à travers la Grande-Bretagne et l’Irlande prêchant le méthodisme avec ardeur.
Le méthodisme ganga les Etats-Unis et se développa grâce a George Whitefield (1714-1770), ami de Wesley et grand orateur et c’est en compagnie du pasteur Jonathan Edwards (1703-1758) de la Nouvelle-Angleterre que ce dernier créa le courant revivaliste que l’on a appelé ‘ grand Réveil’ et qui dura de 1728 à 1750 atteignant son point culminant en 1740. Cette portée évangélique se poursuivit tout au long du XIX siècle avec pour figures principales, Charles Finney (1792-1875) et, plus près de nous Billy Graham (né en 1918) qui porta très haut la bannière du revivalisme au cours de décennies de prédications médiatiques mondialement célèbres. La portée du réveil évangéliste dépassa le salut personnel et la prédication pour prendre un véritable statut social, de nombreux missionnaires s’engagèrent pour diverses réformes (vie carcérale, soins aux malades mentaux, prostitution, aide aux aveugles ou encore conditions de travail des ouvriers.
Le christianisme en Afrique
L’implantation du christianisme en Afrique noire est un phénomène récent en comparaison des efforts développés par l’église pour s’implanter en Amérique et dans d’autres parties du globe. Les missions africaines commencèrent a la fin du XVIII siècle et les missionnaires durent faire face a l’hostilité des colons qui avaient la main mise sur la population noire. Pour cette raison l’évangélisation fût lente et peu efficace, outre la barrière de la langue, les missionnaires se heurtèrent à la difficulté de transmettre le dogme chrétien dans un contexte religieux ou animisme et magie tenaient une grande importance. La première période de l’activité missionnaire s’étendit de 1830 à 1870 avec le célèbre explorateur David Livingstone (1813-1873) qui traversa le continent d’Est en Ouest illustrant les liens entre christianisme et commerce. La 1ère fondation presbytérienne fût installée dans l’actuel Malawi et Le goût de l’aventure incarné par l’explorateur créa une intense concurrence entre les missionnaires de différentes confessions et les colons administrateurs qui durent attribuer des régions aux différents groupes religieux ; Les églises anglicanes dans les colonies britanniques et les églises catholiques romaine dans les colonies françaises et belges trouvèrent leurs avantages sur les missions méthodistes et baptistes. Les missionnaires chrétiens apportèrent un développement économique considérable (construction d’écoles, d’hôpitaux, de routes, amélioration de l’agriculture, apport de techniques nouvelles et modernes) et le nombre des convertis alla croissant cependant, l’impact du christianisme occidental sur l’âme africaine reste très discuté. A la fin de la colonisation (dans les années 50-60) les nouveaux états indépendants traitèrent les églises missionnaires avec indifférence aux profits d’églises indépendantes séparés des confessions traditionnelles qui, se développèrent assez rapidement.
Les églises africaines indépendantes
On regroupe sous cette appellation les églises spécifiquement africaines séparées des confessions traditionnelles mais malgré différentes pratiques, leur dénominateur commun était l’autonomie totale ainsi qu’une grande méfiance vivis des églises d’origine missionnaires, plusieurs églises se limitent a une seule congrégation et dépendent de l’homme qui en est le fondateur, William Harris en Côte d’Ivoire ou encore Simon Kimbangu au Zaïre, et les fondateurs de ces églises sont vénérés a l’égal des grands saints du catholicisme voire de Jésus lui-même. Ces églises attachent une grande importance à la musique ou a la danse et appliquent une forme de thérapie spirituelle procurant un sentiment d’appartenance et d’identité a une population dont la situation socio-économique est souvent dramatique.
La tradition orthodoxe
Après la rupture entre églises chrétiennes de l’Occident (Rome) et de l’Orient (Byzance) survenue en 1054 que l’on appela le schisme, l’église orientale suivit son destin basé sur le patriarcat de Constantinople, elle continua d’observer sa tradition grecque avec sa propre liturgie et ses icônes .Pendant les siècles suivants différentes branches se détachèrent du tronc commun de l’Orthodoxie correspondant aux églises nationales grecque russe, roumaine, bulgare et serbe. La plus influente fût sans doute celle de Russie fondée en l’an 989 par Vladimir de Kiev (956-1015) dont la conversion à l’Orthodoxie par des missionnaires grecs entraîna le baptême en masse des habitants de Kiev. Ses successeurs ne remirent pas en question le choix de l’Orthodoxie et continuèrent d’entretenir d’étroits rapports avec Constantinople même après l’invasion par les Mongols de Gengis Khan en 1237. Les occupants mongols présents jusqu’en 1480 firent preuve d’une grande tolérance envers l’église Orthodoxe contrastant avec la mise a sac de Constantinople par les Turcs musulmans en 1453. La chute de Constantinople eût des répercussions terribles pour l’église Grecque et l’église Russe devînt la plus puissante et la création du Patriarcat de Moscou en 1539, fit de la ville un centre religieux majeur. Le contact entre les églises orthodoxes russe et grecque reprit sous le règne de la Grande Catherine (1762-1796), l’empire russe ôta aux turcs la Crimée et la côte nord de la Mer Noire gagnant le droit de protéger les orthodoxes vivants sous la loi Ottomane. Les liens étroits entre l’état et l’église se maintinrent jusqu'à la révolution de 1917, L’église allait payer cher cette relation privilégiée tout au long des 70 ans de régime communiste durant lesquels se multiplieront campagnes anti-religieuses et persécutions. Au cours de cette période, la plupart des églises et monastères durent fermer leurs portes . Avec l’éclatement de l’Union Soviétique en 1990 un nouvel horizon semble se dessiner pour l’église Orthodoxe pourtant confrontée aux nombreux défis religieux, sociaux et culturels de notre époque.
Le rite Orthodoxe :
Savamment orchestré par le Pope et d’une grande lenteur le rite Orthodoxe est conçu pour placer les fidèles dans un univers différent du quotidien. L’assemblée participe peu mais le rythme répétitif et lancinant de la liturgie, les jeux d’ombres et de lumières crées par les chandeliers, les cierges, l’omniprésence des icônes, la fumée, l’odeur de l ‘encens et la profondeur des voix contribuent a installer une ambiance mystérieuse et envoûtante a la limite de l’hypnotique.
Le mont Athos :
Le Mont Athos situé dans la presqu’île de Calchidie au nord-est de la Grèce est le centre principal du monachisme orthodoxe. Le territoire bénéficie de son autonomie depuis 1926 et regroupe 20 monastères fondés depuis le X siècle. De nos jours 1700 moines y résident (on en comptait jusqu'à 40.000 a son apogée a la fin du XIV siècle), le premier monastère fût bâti en 963 par un moine qui devînt célèbre sous le nom de St Anatase l’Athonite. Le fleuron du mont Athos étant certainement le Monastère de Dyonisiou surplombant la mer Egée de plus de 75 mètres. Il est rattaché à toutes les églises orthodoxes (bulgares, russes) et on y conserve des manuscrits inestimables ainsi que des trésors de l’art orthodoxe. On peut distinguer 3 modes de vie chez les moines de l’Athos selon qu’ils vivent en communauté, en ascètes attachés à un monastère ou en ermites isolés.
C’est au mont Athos que s’amorça au XIII siècle le courant mystique appelé Hésychasme et consistant a utiliser une méthode de méditation corporelle (immobilité totale) en répétant inlassablement le nom de Jésus-Christ, toujours pratiquée cette prière perpétuelle est destinée a apporter la paix de l’âme et a atteindre une réceptivité propice au contact avec Dieu .
La Bible :
Jusqu’au XVIII siècle l’autorité de la bible reste incontestée par les Chrétiens puis le développement de l’exégète biblique permit de pratiquer plusieurs niveaux de lectures. Seuls les fondamentalistes s’en tiennent a une lecture littérale, intégrale voire intégriste des textes, durant le XIX les exégètes des écritures saintes suivirent le chemin tracé par les réformés protestants a savoir l’examen des manuscrits permettant de saisir le sens le plus proche de la vérité de certains passages obscurs ou contestés. Les Protestants se situent au premier rang de l’érudition biblique, certainement à cause de l’accent mis sur la responsabilité de l’individu à porter attention à la parole de Dieu. Ce sont les protestants allemands qui ont ouverts la voie a l’exégèse et développé ce qu’on appela la ‘critique de la forme ’ au début du XX siècle. David Strauss (1808-1874) écrivain et théologien fût l’auteur d’une célèbre et très controversée ‘Vie de Jésus ’ parue en 1835 et dans laquelle il assimile le personnage du Christ au rang de mythe,le scandale fût énorme et Strauss fût expulsé de l’université de Tübingen ou il enseignait. Martin Dibélius (1883-1947) s’attacha quant a lui, à analyser le discours oral et écrit afin de dégager les rapports entre les modèles d’écritures et le contexte dans lequel tel ou tel passage a été conçu et utilisé. A partir des années 50 la critique de la forme a été complétée par la l’école de la tradition orale qui analyse comment les traditions orales ont étés incorporées dans un texte ou ont influencé sa structure. Depuis 1970 les érudits bibliques ont étés rejoints par les spécialistes de critique littéraire qui étudient les qualités dramatiques de la Bible au même titre qu’ils le feraient pour une pièce de Shakespeare ou un poème de Baudelaire. La transmission de l’Evangile d’une manière populaire est une tâche a laquelle les chrétiens se sont toujours attelés de différentes manières, au Moyen-Âge, sur le parvis des églises on jouait des pièces appelées mystères qui expliquaient les textes religieux sous forme de drames. En Allemagne, la Passion d’Oberammergau met en scène tous les dix ans depuis 1633 sous une forme de théâtre populaire illustrant la Passion du Christ ou les rôles sont tenus par les habitants. Plus près de nous (1970) et sous une forme plus moderne la comédie musicale Jésus-Christ Superstar délivre le message chrétien dans un style adapté a la jeunesse de son époque. Au XVIII siècle Jean –Sébastien Bach (1685-1750) portait la musique d’inspiration religieuse a son point de perfection le plus extrême avec entre autres chefs-d’œuvre la passion selon St Jean (1722) ou encore la passion selon St Mathieu (1729). De nos jours la musique transmet le message dans des registres aussi dissemblables que l’œuvre d’un Olivier Messiaen, Bob Dylan ou encore Tracy Chapman. La Poésie est également porteuse des vérités religieuses et son langage, souvent imagé permet mieux que la prose, l’expression de l’ineffable et de l’abstrait, citons en premier lieu ‘la Divine Comédie écrite en 1321 par Dante (1265 –1321) dans laquelle l’auteur nous livre sa vision de l’enfer, du purgatoire et du Paradis. En France Charles Péguy (1873-1914) ou Paul Claudel (1868-1955) sont deux des plus célèbres écrivains et poètes emplis d’un profond message chrétien.
Le Christianisme face au monde moderne LE XX siècle aura été le témoin d’une escalade de la violence sans précédent et qui par deux fois prit la forme d’un conflit mondial 1914-1918 puis 1939-1945. Le message de paix et d’amour de Jésus est-il conciliable avec le fait de prendre les armes, même pour une guerre supposée juste?
.La 1ère et la 2ème guerre mondiale provoquèrent au sein des églises chrétiennes une remise en question car les opposants appartenant tous (à l’exception du Japon) a des pays christianisés, comment Dieu pouvait-il être des deux côtés a la fois ?. Le dilemme s’est accentué avec l’Allemagne hitlérienne vers les années 30, l’église Luthérienne apporta son soutien à Hitler qu’elle considérait comme le sauveur économique et social du pays, d’autant plus que ce dernier promis une alliance avec l’église luthérienne. Hitler acceptait également de légitimer son régime et de confier à l’église luthérienne un rôle important dans la purification morale du peuple Allemand. On vit apparaître une église antinazie dite confessante sous la conduite des pasteurs Martin Niemoller (1892-1984) et Dietrich Bonhoeffer (1906-1945) qui firent de leur église un véritable fer de lance de la résistance chrétienne face à l’idéologie nationaliste. Arrêté en 1943 Bonhoeffer fût pendu pour conspiration contre Adolf Hitler.
Après la guerre la fracture entre les alliés chrétiens et les chrétiens de l’axe, (catholiques mussoliniens et catholiques du troisième Reich) fût inévitable notamment après la terrible prise de conscience du génocide juif. Les églises chrétiennes s’étaient déjà rendues coupables d’antisémitisme a travers l’histoire mais la tragédie de l’Holocauste horrifia les chrétiens du monde entier et contribua a resserrer les liens avec le Judaïsme. L’usage de l’arme atomique a Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945 mit l’éthique chrétienne a rude épreuve et l’annonce des 232.000 victimes posa la question de savoir si les chrétiens contemporains étaient ou n’étaient pas des pacifistes et des partisans du désarmement nucléaire. Les chrétiens du vieux continent durent s’employer a rebâtir leurs églises que leur statut sacré n’avait pas épargné des bombardements, la tâche se révéla ardue en Allemagne ou des villes entières comme Dresde n’étaient plus que champ de ruines. Souvent on reconstruisit les églises nouvelles sur les modèles anciens mais parfois on rebâti des églises totalement modernes pour mieux illustrer le changement ( l’église Kaiser Wilhem à Berlin ) ou encore Notre- Dame du Haut conçue par Le Corbusier dans la vallée de la Saône). La recréation et la restauration de l’héritage chrétien ne concernaient pas seulement les architectes et les constructeurs mais aussi tout un tas de corps de métiers et d’artisans (charpentiers, tailleurs de pierre, menuisiers mais aussi vitriers, orfèvres, maîtres verriers, tapissiers, sculpteurs). En 1948 le conseil mondial des églises créa officiellement le conseil œcuménique des églises regroupant la quasi-totalité des églises de confessions chrétiennes a l’exception de l’église catholique qui ne reconnût le COEC (conseil œcuménique des églises de confessions) qu’ partir du Pontificat de Jean XXIII (1881-1963) qui créa un secrétariat pour l’unité. Par la suite Paul VI (1897-1978) oeuvra en faveur de l’union et organisa des rencontres avec le Patriarche Athënagoras (1886-1972) en 1964 et 1967 puis en levant en 1965 la double excommunication de 1054 mais le pape jean Paul II (né en 1920) qui lui succède ne continuera pas dans cette voie. En 1992 l’église Anglicane décida d’autoriser l’ordination de femmes prêtres, cette décision empêchait désormais tout rapprochement avec l’église catholique et orthodoxe. La tension entre traditionalistes et progressistes s’est aussi manifestée dans la pratique du culte lui-même l’église catholique romaine amorçant un virage décisif en simplifiant les rites (dès 1965) et surtout en supprimant la messe en latin.
Il est certain que pour certains catholiques ces décisions ont contribuées a une approche plus facile du culte tandisque pour d’autres elles signifient la perte du sens sacré mais au bout du compte, il semble que seule l’église Anglicane ait réussie son rapprochement avec l’église Orthodoxe installant l’Anglicanisme au carrefour du Protestantisme et du Catholicisme. Cette union fût illustrée par l’archevêque de Canterbury, leader spirituel de l’église d’Angleterre (dont la reine reste le chef suprême) . La résistance a cette modernisation est incarnée par Monseigneur Lefebvre (1905-1991) qui entraîna derrière lui les conservateurs constituant une véritable église schismatique, les prises de position de Monseigneur Lefebvre lui valurent l’excommunication de Rome
L’église moderne s’est également affaiblie par des querelles fratricides qui permirent de mesurer la distance entre église et société moderne sur des sujets délicats tels que l’ordination des femmes, la contraception, et l’avortement (qui continue de diviser croyants et non-croyants avec hommes d’églises). Face a l’histoire politique de notre siècle tourmenté et tout au long de ces dernières décennies, les églises chrétiennes furent partagées sur des thèmes aussi brûlants que la résistance armée au racisme (Afrique du Sud) ou au totalitarisme (Salvador, Nicaragua).
Le Pentecôtisme et le Renouveau charismatique : Les Pentecôtistes croient pouvoir bénéficier du don des langues que reçurent les disciples du christ par le saint-Esprit le jour de la Pentecôte. A partir des années 60 ce courant déjà centenaire a commencé a se répandre dans toute la chrétienté avec succès sous le nom de Renouveau charismatique. Parler sans les avoir apprises une ou plusieurs langues inconnues porte le terme scientifique de Glossolalie. Fort de cette tradition, les Pentecôtistes invitent les fidèles a renouveler leur baptême en appelant a eux l’effusion de l’esprit, ils laissent éclater enthousiasme et joie dans un culte très vivant qui accorde également une grande place aux guérisons, aux prophéties et aux exorcismes. Les groupes pentecôtistes sont conservateurs et fondamentalistes, ils sont vivaces en Amérique du Sud ainsi qu’en Corée du Sud et attendent de leurs baptisés qu’ils soient fidèles aux enseignements de St Paul, en référence au 1er épître aux Corinthiens ‘ je désire que vous parliez tous en langues mais plus encore que vous prophétisiez, celui qui parle en langues s’édifie lui même et celui qui prophétise édifie l’église’. Eglises et sectes dérivées du Christianisme : Adventistes du 7ème jour C’est la branche la plus célèbre des mouvements adventistes (croyants en la seconde venue du Christ) qui apparurent aux Etats-Unis a la suite de la prédication de William Miller (1782-1849). Miller ne se contentait pas de prophétiser le retour imminent du Christ car, d’après ses savants calculs il avançait avec précision une date : entre le 21 mars 1843 et le 21 mars 1844 , cette révélation déclencha un courant d’immense euphorie chez ses fidèles et les groupes adventistes pullulèrent atteignant les 100.000 membres mais ce chiffre retomba dès le lendemain du 21 mars 1844 quand il parût évident que Miller s’était trompé. Une fois passé le choc de la déception, les fidèles s’unirent pour former les Adventistes du 7ème jour , les membres de cette église parallèle croient que le Christ reviendra pour inaugurer un règne de 1000 ans au cours duquel les méchants seront anéantis tout comme Satan . En attendant ce temps béni il faut combattre Satan par l’amour de son prochain, purifier son corps et son esprit des éléments malfaisants (alcool ; tabac, viande). Ce mouvement est représenté dans le monde entier et ses publications évangéliques traduites en plus de 500 langues. Les Anabaptistes : Les Anabaptistes formèrent un mouvement a Zurich en 1525 quand George Blauroch, u ancien prêtre catholique adopta le principe du baptême des adultes (les anabaptistes niant la validité du baptême des enfants). Des Anabaptistes seront issus les Mennonites (dont le nom provient du fondateur de cette église dérivée Menno Simonz) mais également les Amish ainsi que l’église de la fraternité Huttérienne. Nombreux anabaptistes pensaient que l’établissement du Royaume de Dieu serait proclamé a Munster (Allemagne) et que cette cité serait la nouvelle Jérusalem, ils prirent le contrôle de la ville puis chassèrent les catholiques et les protestants qui refusaient de se joindre a eux. Le régime théocratique qui s’ensuivit (et dura 18 mois) mit en pratique la polygamie et la mise en commun de la propriété. Munster assiégé tomba ensuite aux mains des forces rassemblées par le Prince évêque.
Campus Crusade for Christ : C’est l’une des plus grandes organisations missionnaires. Elle est basée en Californie et représentée dans des centaines de campus d’universités et collèges à travers toute l’Amérique du nord. Campus Crusade for Christ débuta en 1950 et son fondateur est Bill Bright, son ambition est d’étendre le mouvement au delà des frontières américaines. Il développa l’idée d’un film intitulé Jésus ’fondé sur l’évangile selon Saint-Luc et trouvé un magnat américain Baker Hunt qui garantit le projet apportant les dix millions de dollars nécessaires a la production. Ce film, doublé en plus de 100 langues fut visionné par plus qu’un milliard de spectateurs. Campus Crusade f emploie 2500 correspondants a plein temps dans 150 pays, prônant un christianisme conservateur et incarnant a lui seul l’évangélisation protestante américaine.
Témoins de Jéhovah : Fondée par Charles Taze Russel (1852-1916) a Pittsburgh (Pennsylvanie) puis dirigée par Joseph Rutherford (1869-1941) cette secte est un exemple américain de religion millénariste. Les témoins de Jéhovah croient en l’imminence de l’armageddon (nom donné dans l’Apocalypse a la bataille finale des nations) et au fait, qu’eux seuls régneront sur terre avec Dieu tandis que les autres églises seront gouvernées par Satan. Ils suivent a la lettre l’interdit biblique de manger du sang (lévitique) (d’ou leur refus des transfusions sanguines) et rejettent plusieurs dogmes essentiels du christianisme orthodoxe comme la Trinité et la nature divine de Dieu. Leur évangélisation est pacifique et passe en grande partie par le porte à porte et la publication de revues intitulées la tour de garde ou réveillez vous qui se proposent d’interpréter les grands événements du monde a la clarté des prophéties bibliques. Le vieil ordre Amish Ce mouvement naquît en Suisse en 1690, d’une scission d’avec les mennonites, leur doyen Jakob Ammann (1644-1725) prenant la direction du groupe dissident qui coupa tout contact social avec les membres de l’église excommuniée.
Les communautés amish ne sont uniformes dans leurs croyances, leurs pratiques ou leur mode de vie et croient ne pouvoir obtenir leur salut qu’a l’intérieur de la communauté, la doctrine amish est essentiellement basée sur la stricte obéissance a la Bible, la non résistance, la conception du Christ comme modèle suprême, et la défiance de tous les plaisirs, amusements et vanités du monde actuel. Si beaucoup de communautés amish d’Europe sont rentrées au bercail mennonite, les Amish émigrés aux Etas-Unis ont quant a eux conservés leur mode de vie séparé et sont implantés en Pennsylvanie, dans l’Ohio, le Delaware, le Michigan et l’Indiana. Ils se distinguent par leur anachronisme, ils s’habillent a l’ancienne refusant d’utiliser les inventions modernes comme l’automobile l’électricité ou encore le téléphone.
Mormons ( ou église de Jésus Christ des saints des derniers jours)
Ce mouvement a été fondé en 1830 a New York par Joseph Smith (1805-1844), un visionnaire qui se flattait d’avoir traduit le livre des mormons, un texte ancien contenant la sagesse perdue qui parachevait la bible. Il prétendait également avoir traduit avant sa mort le livre d’Abraham, antique manuscrit égyptien découvert sept ans plus tôt. Basé dans l’Utah à Salt Lake City depuis 1846, les mormons proscrivent le tabac, l’alcool, le café, le thé et accordent une grande place au sport, au divertissement et aux jeux éducatifs. A la différente des nouvelles religions américaines de l’époque l’église des Mormons fait place a une hiérarchie très élaborée, pour les Mormons, Jésus Christ est révélé aux premiers immigrants aux Etats-Unis et c’est là qu’il établira son Millénium. 80% vivent sur le sol américain, les 20% restants sont installés au Canada, en Amérique du Sud, Europe et Océanie.
Scientistes chrétiens (église du Christ ressuscité) Fondé par Mary Baker Eddy (1821-1910) en Nouvelle-Angleterre ce mouvement vise a rendre le christianisme plus scientifique en développant un mode de guérison spirituelle utilisé par Jésus lui-même et par les premiers apôtres et dévoilé par Mary Baker Eddy dans son ouvrage ‘Science et santé avec la clef des écritures’ (1875). L’enseignement scientiste repose sur le fait que la matière n’est qu’illusion, l’esprit seul étant réel d’ou la conviction que souffrance et mort ne sont que mentales donc illusoires. Ils rejettent donc les doctrines orthodoxes du pêché et de la rédemption jugées irréelles, la philosophie religieuse de Mary Baker Eddy doit beaucoup a celle du philosophe Suédois Emmanuel Swedenborg (1688 1722) particulièrement en ce qui concerne le lien mystique qui relie toutes choses et la perception que la maladie n’est qu’une traduction de la dissonance spirituelle. Les cultes de l’église scientiste sont simples et axés sur la lecture des écrits de sa fondatrice, le mouvement a gagné l’Europe et une partie du tiers-monde. Edité a Boston, le journal des scientistes chrétiens Christian Science Monitor est un quotidien d’informations international.
Les Mennonites : Ils sont les descendants directs des anabaptistes, Une secte réformée du XVI siècle. Il professent un pacifisme absolu et pour se démarquer des anabaptistes plus radicaux s’appuient sur de nombreuses confessions de foi dont la plus célèbre est ‘l’Union fraternelle’ (1527) qui décrète que la Bible est l’autorité suprême et rappelle que la seconde naissance sous la forme du baptême des adultes est essentielle a la foi. Persécutés par les églises officielles pour leurs vues jugées anarchistes et pour leur mode de vie, les Mennonites émigrèrent d’Allemagne du nord a travers la Hollande, la Pologne et la Russie pour atteindre les Etats-Unis, leur nombre est d’environ 750.000 dans le monde et ils se sont spécialisés dans les tâches et métiers agricoles, leur branche la plus conservatrice mais toutefois dissidente est l’ordre Amish qui s’oppose farouchement au monde des affaires.
Fraternité Huttérienne :
Ce système a résisté aux nombreuses migrations, forcé de fuir les persécutions (Hutter, le fondateur lui-même, fût condamné au bûcher en 1536), qui l’ont conduit de sa Moravie natale a l’Amérique du Nord en passant par la Russie. C’est dans l’ouest rural américain que les Huttériens s’implantèrent finalement, les communautés huttériennes croient que seuls ceux qui vivent en rejetant la propriété privée et en partageant les biens pratiquent le véritable christianisme. Leur pacifisme est absolu et il pratiquent le baptême des adultes Les cultes se déroulent en Allemand ou en Anglais mais la langue utilisée au quotidien est un dialecte tyrolien, ils n’attachent pas d’importance a l’enseignement au-delà de l’école primaire, enfin dès qu’une colonie atteint 150 membres c’est la scission et une colonie nouvelle est formée sous la direction d’un chef nommé comme guide spirituel.
Aladura
Les Aladura (ceux qui prient) comptent parmi les plus importantes églises indépendantes d’Afrique, elles sont l’œuvres des prophètes guérisseurs qui apparurent au Nigeria après la première guerre mondiale, puis de là, s’implantèrent en Afrique Occidentale puis de façon plus confidentielle en Europe et aux Etats-Unis. Les pionniers de la fondation de l’église Aladura sont Moses Orimolade (Baba Aladura) et Abiodun Akinsowon (capitaine Abiodun), tous deux venant du Sud –ouest du Nigeria. Les églises Aladura ne rejettent que peu de choses des doctrines du christianisme traditionnel et c’est surtout dans le domaine du rituel qu’elles s’écartent de la ligne des missions officielles car elles autorisent la polygamie. En 1922 une scission créa le tabernacle de la foi puis l’expansion culmina dans les années 30 sous le mouvement de la guérison divine de Joseph Babaola. Les deux plus célèbres églises Aladura datent de cette époque l’église du Seigneur et la Société des Chérubins et des Séraphins.
Eglise Copte
Selon la tradition, Saint-Marc l’évangéliste fût le fondateur et le premier patriarche de cette église dont le nom provient du mot désignant les égyptiens (Aiguptos qui devient gift en arabe) puis, au final occidentalisé en Copte. L’église possède son propre calendrier de martyrs témoignant des persécutions dont elle fût victime sous Rome, l’an I du calendrier copte correspondant à 284 après Jésus christ. L’église copte créa plusieurs centres de formation théologiques prestigieux dont l’école de Catéchèse d’Alexandrie ou furent exposés pour la 1ère fois des thèmes au
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Le christianisme (partie 1)
Il y a un peu plus de 2000 ans, en Judée, une province perdue au sein de l’empire romain, un prêcheur et guérisseur juif itinérant Jésus de Nazareth énonça une somme de vérités spirituelles dont l’influence allait devenir considérable
Considéré par ses disciples comme le Christ (le mot provient du grec Chrestos est la traduction de l’hébreu Messiah, le Messie). Après la mort de Jésus ses fidèles, les Chrétiens proclamèrent sa résurrection et son futur retour sur la terre pour y instaurer le royaume de Dieu. Ils grandirent rapidement en nombre et la religion qu’ils professaient fût officiellement adoptée par l’empire romain au IV siècle.
Les rapports entre l’église et l’état changent souvent au gré des événements, ainsi dans la très sainte Russie ébranlée par la révolution de 1917 l’église orthodoxe fût considérée comme alliée au régime tsariste (accréditée par les relations entre Nicolas II et le moine Raspoutine) et les dirigeants communistes Lénine puis Staline se montrèrent hostiles envers l’église qu’ils définissait comme l’opium du peuple. Persécutée, harcelée l’église orthodoxe survit cependant au régime soviétique et devînt un symbole de résistance spirituelle au matérialisme pernicieux du parti communiste et attira de plus en plus de jeunes en rébellion contre le système.
Aux Etats-Unis le christianisme fait partie de manière différente de la culture générale du pays. Les chrétiens utilisent les médias pour diffuser leurs messages et la télévision joue un rôle essentiel à la propagation du culte. Les sectes souvent fondamentalistes utilisent aussi ce support pour prêcher et possèdent leurs propres relais d’émissions présentés par des télévangélistes. En Afrique sous l’impulsion de leaders charismatiques comme Simon Kimbangu (ex .Congo belge) ou William Harris en Côte d’Ivoire, les églises indépendantes se sont multipliées multiplièrent et ont envahies le continent Africain.
En Amérique latine, l’église catholique romaine domine depuis le XVI siècle, époque ou les missionnaires débarquèrent avec les Conquistadors, pour évangéliser les autochtones. On voit pourtant depuis de nombreuses années des sectes fondamentalistes s’établir avec succès (les assemblées de Dieu) et les zones urbaines défavorisées sont maintenant à grande majorité protestante. D’une église chrétienne a une autre, d ‘un continent a un autre ; les doctrines chrétiennes varient mais les églises s’accordent sur le Corpus du Nouveau Testament formée par les Evangiles et les Epîtres de Paul.
La plupart des églises chrétiennes réservent une place importante au Baptême, rite initiatique qui tire son origine de deux récits bibliques le Baptême donné a jésus dans le Jourdain par Jean-baptiste et la traversée de la mer Rouge par Moise et les hébreux.
Le baptême est associé à l’absolution des pêchés qui déparent les hommes de Dieu. Et c’est par l’eau du baptême que les hommes font leur entrée dans le monde des croyants. La pratique du Culte de la célébration de la sainte Cène se retrouve dans toutes les églises chrétiennes exceptées chez les Quakers). Il s’agit de la représentation du dernier repas que jésus prit avec ses disciples juste avant son arrestation et sa condamnation a mort. C’est au cours de ce repas que Jésus institua l’Eucharistie ,le sacrement chrétien de communion ,en invitant les siens a répéter son geste en mémoire de lui . Pendant qu’ils mangeaient Jésus prit du pain, le rompît et dit en le donnant a ses disciples ‘Prenez et mangez car ceci est mon corps’ Il prit ensuite une coupe de vin et dit en leur offrant ‘Prenez et buvez car ceci est mon sang’, le sang de la nouvelle alliance répandu pour la multitude en rémission des pêchés’.
La portée de cette institution et son déroulement diffère légèrement d’une église à l’autre et passe du partage du pain et du vin à la présence réelle de Jésus dans ces aliments ou dans l’Hostie (du latin Hostia, victime). A cause du texte peu explicite des Evangiles (ou a cause d’interprétations politiques différentes) les cultes varient allant du plus hiérarchique (églises dites historiques catholique romaine ou orthodoxe grecque) au plus simple (églises fondées d’après la Réforme Presbytérienne, Luthérienne ou Méthodiste). Beaucoup de chrétiens voient dans leur fidélité au message des Evangiles une invitation à un engagement politique et les formes idéologiques vont de l’association conservatrice Opus Dei de l’église catholique romaine aux positions marxiste Sandiniste du Nicaragua.
La conception chrétienne traditionnelle
Elle est résumée dans l’Evangile selon St Jean 3 / 16 ‘ Dieu nous adonné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle .Les chrétiens croient donc en l’immortalité de l’âme humaine et au jugement Dernier et seuls ceux qui proclament le salut par la foi en Jésus-Christ dont la mort efface les pêchés pourront entrer au Paradis tandis que ceux qui l’auront rejeté iront en Enfer. Autour du noyau de la croyance traditionnelle s’étendent le principal terrain de désaccord qui oppose l’universalisme (tous les hommes seront sauvés) et le particularisme (le salut pour les uns, l’enfer pour les autres).
Jésus, le messie
Jésus de Nazareth naquît à Bethléem, un hameau de Judée en 6 avant notre ère (et non en l’an 0 comme l’avait mal calculé Denys le petit). Les récits évangéliques diffèrent sur les détails relatifs a la Nativité mais les 2 Evangiles s’accordent sur la tradition la plus importante, celle qui fait de la Mère de jésus (Myriam /marie) une vierge élue. Jésus commença son ministère du culte assez tard (30 ans) ou l’on peut distinguer deux tendances distinctes dans sa prédication, d’abord l’appel au repentir et surtout l’annonce du royaume de Dieu. il n’hésita à braver les conventions sociales et religieuses de son temps et il a dû affronter les foudres des minorités judaïques lui reprochant son attitude libertaire, aussi il rassembla autour de lui un groupe de douze hommes issus de milieu simple et qui eurent pour nom les disciples. Ses adversaires les plus farouches se recrutaient dans le parti des grands prêtres qui scandalisés par ses discours craignaient une répression de la part de Rome.
La Judée n’avait pas bonne réputation et Rome attendait que son gouverneur Ponce Pilate réprime toutes formes de soulèvements.La résistance à l’occupant s’organisait autour d’une secte secrète, les Zélotes composée d’ultranationalistes qui souhaitaient ardemment la libération de la Judée qui a cette époque était un véritable baril de poudre prêt a exploser, divisée par les questions religieuses, aigrie par l’occupation romaine et ayant vue déjà apparaître bon nombre de prophètes porteurs de messages; aussi aux yeux des chefs religieux Jésus apparût comme un vulgaire prophète parmi tant d’autres. La question de la conscience messianique de Jésus est très débattue, en proclamant être le fils de Dieu il aurait aliéné les juifs bien-pensants c’est la raison pour laquelle Jésus affirme plutôt être le fils de l’homme. Il est significatif que ce soit le 4ème évangile qui affirme le plus ouvertement la divinité de Jésus (l’Evangile selon St Jean est d’ailleurs souvent considéré comme un traité de théologie autant qu’un témoignage historique). La libération que propose le Christianisme est une libération de tout ce qui nous dénature, nous détruit et une délivrance de la mort elle-même. Trop subtil ou menaçant pour certains religieux de l’époque Jésus fût trahi par l’un de ses douze disciples puis livré à ses ennemis. Sa condamnation a mort fût ratifié par le procurateur romain, il fût conduit devant Ponce Pilate qui pourtant conscient de son innocence se résolut a le condamner au pire des châtiments institués par la justice romaine, La Crucifixion.
Crucifixion et Réssurection
Le cas de Jésus, fondateur d’une religion et pourtant exécuté comme un vulgaire criminel est absolument unique, sa mort sur la croix et sa résurrection d’entre les morts au 3ème jour constituent les fondements mêmes du Christianisme.Selon les évangiles les événements précédents la mort de Jésus commencèrent par sa condamnation pour blasphème (la sentence habituelle était la lapidation), mais les autorités juives se référèrent au verdict du procurateur romain craignant que le peuple n’empêche cette exécution.
Pilate convaincu du caractère apolitique et inoffensif de jésus tenta de trouver un compromis proposant de libérer Jésus selon une coutume qui voulait que l’on libère un prisonnier le jour de la fête de la Pâque mais ses démarches n’aboutirent pas et Jésus condamné ne se défendît pas durant son procès.A ses yeux, sa mort dans la souffrance étant inévitable et nécessaire puisque porteuse du salut des hommes.La mort de Jésus se déroula selon les pratiques romaines en vigueur et il du subir la flagellation qui précédait la mise en croix et puisqu’il se proclamait roi des juifs, on lui fit porter par dérision un manteau de pourpre, un sceptre et on le coiffa d’une couronne d’épines .Pour l’humilier encore davantage, on grava sur sa croix l’abréviation latine INRI (jésus /Nazareth/Roi/juifs).Crucifié entre deux criminels il mourût sans colère et en silence Sa mère et quelques femmes étaient présentes en compagnie d’un seul de ses disciples , Jean ,les autres ayant fuis de peur d’être arrêtés ou ne supportant de vivre l’agonie de leur maître exécuté.
La résurrection, selon les Ecritures eût lieu le 3ème jour après la crucifixion, il mourût le vendredi et ressuscita le dimanche.Joseph d’ Arimathie enveloppa le corps dans un linceul blanc et le déposa au tombeau.Le détail de la découverte de la résurrection du Christ diffère selon les évangiles, pour Jean, le Christ apparût d’abord a Marie de Magdala (Marie-madeleine) alors que selon Luc c’est un groupe de femmes (accompagnées de Marie de Magdala) qui rencontrèrent deux hommes vêtus d’habits resplendissants qui leur dirent ‘ pourquoi cherchez vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est point ici, il est ressuscité.Mathieu et Marc décrivent la rencontre des femmes avec un homme en blanc que Mathieu décrit comme un ange (du grec Angelos, messager) qui les envoie prévenir les disciples que Jésus est en Galilée.C’est les paroles de l’ange ‘ il n’est point ici ; il est ressuscité ’ » qui deviendront l’acclamation triomphante des Chrétiens pour les siècles à venir pour célébrer la résurrection de Jésus.
Mourir pour la vie éternelle :
Jésus n’est pas le premier martyr (du grec Marturos, témoin) chrétien a périr pour avoir témoigné sa foi, avant lui Etienne accusé de blasphème mourût lapidé par les juifs.Le jour de l’exécution le jeune homme gardant les manteaux des bourreaux n’était autre que Saul, le futur St Paul.Ce fût le début d’une longue vague de martyrs et Néron après l’incendie de Rome dont il rendît les chrétiens responsables en 64 ouvrit Le temps des persécutions jusqu'à ce que l’empereur Constantin fasse du christianisme la religion d’état en 313.
La Mission de Saint-Paul
L’événement qui devait changer les premiers chrétiens en missionnaires d’une nouvelle église (du grec Ecclésia, assemblée) fût le miracle de la Pentecôte. Réunis dans une salle les disciples sentirent venir du ciel un souffle semblable a celui d’un vent, des langues de feux se posèrent sur chacun d’entre eux, ils furent tous emplis du Saint-Esprit et se mirent a parler en plusieurs langues. Ce miracle spectaculaire aboutit immédiatement à des multiples conversions qui transformèrent le christianisme et permirent de le détacher définitivement du judaïsme ancestral.
Paul de Tarse devait jouer un rôle majeur dans ce changement, juif de la Diaspora marqué par l’hellénisme, citoyen romain et Pharisien opposé aux chrétiens il marchait sur la route de Damas quand le Christ lui apparût, de ce jour il proclama partout que Jésus était le fils de Dieu et qu’il avait été choisi pour porter ce message devant les nations, les rois et les enfants d’Israël.Cette conversion changea véritablement l’histoire du christianisme. La conviction de Paul, selon laquelle l’évangile chrétien s’adressait a toutes les nations dressa contre lui les judéo-chrétiens qui soutenaient que les croyants mâles non juifs devaient d’abord devenir juifs en étant circoncis avant de pouvoir rallier ce qu’ils appelaient la secte chrétienne du judaïsme. Paul, de son côté avait la vision d’une communauté nouvelle, non plus dominée par la loi de Moise mais axée sur l’Eucharistie léguée par Jésus à ses disciples et il chercha a matérialiser cette vision a travers 4 voyages successifs (46-48), (49-52), (53-57) et (59-62) ou malgré le rejet des communautés juives, il réussit a fonder de nombreuses églises chrétiennes.Utilisant la langue grecque (plutôt que l’hébreu ou l’araméen) pour répandre son message, Paul peut, sans aucun doute être considéré non seulement comme un grand évangélisateur mais surtout comme le second fondateur du christianisme .
L’élaboration du Nouveau Testament
Afin d’accomplir son dessein missionnaire l’église chrétienne eût rapidement besoin d’un texte pour propager le récit fidèle de la vie, de la mort, de la résurrection et des discours de Jésus.Les touts premiers écrits sont dus a St Paul vers 50, dans ses épîtres il s’intéresse moins a la biographie de Jésus (qu’il n’avait pas connu de son vivant) mais plutôt a la signification de son message.Le premier véritable évangile date de 65 et nous le devons a St Marc (65), les autres évangélistes seront par la suite Mathieu 70-80) ; Luc (80-85) et Jean (110).
Les autres écrits essentiels sont les Epîtres.
Le premier épître de Jacques (46), les épîtres de Paul (47-62), le premier épître de Pierre (64).
Par la suite , vers 88, apparût l’épître de Paul aux hébreux sermon sans doute composé pour célébrer la Pentecôte et dont la paternité de Paul sera remise en question par Origène (185-254), le plus grand des exégètes et par Luther qui l’attribue a Apollos d’Alexandrie .Les autres épîtres furent ceux de Jude (90-100), les 3 épîtres de Jean (90-100), les épîtres de Paul à Timothée et Tite (120) (dont la paternité de Paul fût également mise en doute),et enfin le deuxième épître de Pierre (140).Les évangélistes sont représentés traditionnellement sous quatre formes symboliques, Un lion, un homme, un bœuf et un aigle Le Nouveau Testament est composé de 27 textes, outre l’autorité de la tradition orale et l’attribution d’un texte a un disciple ou a un apôtre, une préoccupation majeure guida l’élaboration du canon néo-testamentaire, maintenir l’authenticité du message du Christ face a l’essor des interprétations hérétiques.
Les auteurs du Nouveau Testament insistent sur la venue imminente du Christ dans son immense splendeur pour établir le royaume de Dieu et les premiers chrétiens s’attendaient à une Parousie (arrivée) proche et glorieuse du Christ. L’échec du soulèvement des juifs contre Rome, la chute de Jérusalem devant les légions de Titus en 70 ainsi que la destruction du temple affectèrent les communautés juives et judéo- chrétiennes et ébranlèrent leur foi en la venue d’un nouveau Messie et le dernier livre du nouveau Testament L’apocalypse (révélation) enjoint l’église a persévérer dans sa foi. Ces nombreux événements poussèrent les chrétiens à reporter leurs espoirs dans le retour tant attendu du Christ Roi.
L’Europe et la chrétienté
Durant 250 ans le Christianisme fût une secte méprisée et persécutée mais la conversion au catholicisme de l’empereur romain Constantin bouleversa les données. Les chrétiens obtenaient la protection de l’état et une certaine respectabilité et l’église, de son côté apportait à l’état une légitimité politique et spirituelle.L’une des querelles les plus âpres fût lancée par Arius (250 –336) et concernait le statut de Jésus, pour lui seul le Père était Dieu, le fils étant subordonné a Dieu et par conséquent inférieur, il soutenait cette thèse en précisant que Jésus avait souffert sur la croix alors que Dieu est au-dessus de toute souffrance. Ses adeptes voyaient en l’Arianisme un retour au monothéisme de la religion judaïque. Pour les chrétiens une telle représentation relevait de l’hérésie et les conflits qui en résultèrent tournèrent en guerre occasionnant plus de 10.000 chrétiens, Constantin voulait faire table rase de toutes les divinités et il convoqua en 325 le premier concile œcuménique qui excommunia Arius, toutefois il fallut attendre 381 pour que l’arianisme perde son pouvoir d’attraction. A cette même époque l’évêque de Carthage Donat , dénonçait la collusion entre église et état estimant le pouvoir spirituel souillé par le pouvoir temporel .
L’église chrétienne allait trouver un ardent défenseur en la personne de Saint Augustin (354-430) qui rappela l’indépendance de l’église par rapport au système politique et ces dissensions creusèrent un fossé entre l’Occident et l’Orient affaiblissant l’empire. En 410 Rome tomba aux mains des Wisigoths d’Alaric et les chrétiens pensèrent alors qu’était venue l’heure de l’Apocalypse ; mais quelques années plus tard, en 496, la conversion au catholicisme du roi des francs Clovis fût un rayon de lumière inespérée pour l’église chrétienne.L’évangélisation se poursuivait et le pape Grégoire Le grand envoya en mission le bénédictin Augustin accompagné de 40 moines dans le but d’évangéliser les Anglo-Saxons.Augustin traversa la manche et devînt le premier évêque de Canterbury mais c’est seulement au couronnement de Charlemagne (petit-fils de Charles Martel) en 800 comme empereur d’Occident que l’église pût enfin, donner libre cours a son universalisation.
La Trinité : une doctrine controversée
Aucune doctrine n’a provoqué autant de débats que celle de la Trinité le Père, le Fils et le Saint-esprit, tous trois réunis en un seul et même Dieu. La question qui se pose est la suivante : Comment la foi monothéiste peut-elle être préservée si jésus est le fils de Dieu ? On vit des hérésies nier la divinité de Jésus (les Ebionites), puis le concile de 325 s’attaqua au problème et affirma que jésus le fils était consubstantiel au père.Ce terme philosophique absent de la Bible ne fit pas l’unanimité et le concile de l’an 451 proposa un compromis fondé sur la notion une personne /deux natures sans convaincre davantage. Durant deux siècles la bataille ferait rage entre l’Orthodoxie (deux natures non séparées mais distinctes) le Monophysisme (deux natures non séparées mais indistinctes) et le Nestorianisme (deux natures totalement séparées).C’est avec Saint-Antoine qu’apparût le Monachisme (vie monastique) quand des ermites chrétiens se réunirent dans le désert d’Egypte afin de suivre l’exemple de Jésus et de parfaire leur vie spirituelle.Le mouvement et son épanouissement sont en partie dues a Benoît de Nursie (480-547) qui dans son monastère italien composa une règle de vie équilibrée entre prières, études et travaux manuels, ce mode d’existence a la rude discipline (vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance totale a l’abbé) allait former l’ossature du courant monastique en Europe et dès 800 toutes les fondations religieuses adoptèrent la Règle de St Benoît.
Aujourd’hui seuls les jésuites peuvent rivaliser en popularité avec l’ordre des Bénédictins (qui donnera également l’ordre des trappistes et des Cisterciens).La règle de Saint benoît ne s’appliquant pas seulement aux moines mais aussi aux moniales, les Bénédictins faisant remonter leur ordre a la sœur jumelle de St Benoît, Sainte Scholastique.
Le schisme
En 1504 la chrétienté fût ébranlée par une division qui perdure encore et qui marqua les débuts bien distincts de l’église catholique romaine et de l’église l’orthodoxe grecque. Cette division d’une ampleur considérable naquît de différences de traditions culturelles, politiques et spirituelles entre une moitié occidentale de la chrétienté et une autre moitié orientale. Avec Constantinople pour centre en Asie mineure et en Grèce le christianisme présenta très tôt des divergences subtiles mais significatives avec son alter ego romain. La tradition biblique qui consistait a représenter les personnages bibliques sous une forme stylisée évolua peu a peu et les icônes devinrent un moyen de recevoir la grâce de Dieu et d’augmenter la force des prières, de là a considérer que les icônes possédaient un pouvoir spirituel il n’y eût qu’un pas que les occidentaux refusèrent de franchir. La querelle au sujet des icônes fit trembler l’église dès 726 et ce jusqu’en 843 quand l’ordre donné par Léon III de détruire toutes les icônes entraîna la persécution de ceux qui leur rendaient un culte. Il faut rappeler que la discorde devenait également politique car elle remettait en question toute la suprématie de Rome dont l’église ne parvenait pas à s’unir avec son homologue byzantine. Le Patriarche de Constantinople Michel Cérulaire (1000-1059) proscrit les rites latins dans les régions placées sous son contrôle.
Le cardinal Humbert (1000-1061) sous les ordres du pape Léon IX contre-attaqua accusant l’église byzantine d’hérésie. A la suite de ces désaccords les normands envahirent le Sud de l’Italie, le Pape rassembla une armée et marcha contre eux mais il fût vaincu et capturé. L’empereur byzantin Constantin IX organisa sa cour et tenta de trouver une issue pacifique mais sans succès, Les délégués du pape déposèrent une bulle d’excommunication contre Cérulaire et ses alliés sur l’autel de la basilique St Sophie auquel le patriarche de Constantinople répliqua en leur lançant des anathèmes.Les deux églises renoncèrent a trouver un terrain d’entente et chacune d’entre elles demeura sur ses positions et même si leurs mutuelles excommunications ne seraient levés qu’en 1965 le Schisme resterait effectif.
Les croisades :
Entre la fin du XI et la fin du XIII siècle, l’Europe chrétienne mena toute une série de campagnes militaires. Le but de ces expéditions placées sous le signe de la Croix (d’ou leurs noms de croisades) était double, en premier lieu reprendre aux musulmans la terre sainte et le tombeau du Christ (sous contrôle islamique depuis 638) et défendre la chrétienté d’Orient en installant sur place une population suffisante pour maintenir une enclave chrétienne au cœur de l’Islam.Le pape Urbain II décida de la 1ère croisade en 1095 suite au contrôle total de Jérusalem depuis 1079 par les Seldjoukides. Le saint-siège justifiait ces croisades en prétendant que la récupération du Tombeau du Christ et de la Terre sainte de Jérusalem valait tout les sacrifices (on promettait la rémission de tout les pêchés a ceux qui donnerait leur vie a cette noble cause) mais en mettant en avant la soif d’aventures emplie d’une noblesse chevaleresque sans oublier l’appât du gain car par-delà de la quête religieuse la conquête de terres et de domaines restait attrayante. Cette 1ère croisade prêchée par Pierre l’Ermite et emmenée par Godefroi de Bouillon bouta les Seldjoukides hors d’Asie mineure occidentale et conquit Jérusalem en 1099, cette victoire apporta richesse et gloire a la papauté.
La seconde croisade (1147-1149) échoua devant Damas et c’est La reconquête de Jérusalem par Saladin qui déclencha la 3èmecroisade (1189-1192),Saint-jean d’Acre fut reprise cette croisade s’acheva par une trêve fragile entre Saladin et Richard cœur de Lion .La 4ème croisade (1202-1204) visait l’Egypte mais la cité des Doges, Venise qui finançait cette guerre décida de la détourner vers Constantinople ou les croisés français fondèrent l’empire latin de Constantinople qui allait durer 60 ans.
Même si on a surtout retenu l’esprit chevaleresque des croisades successives il ne faut pas négliger tous les humbles soldats pèlerins enrôlés de force par le pape et les féodaux dont ils dépendaient et qui affamés, mal armés et épuisés se firent décimer dans ce que l’on appela la croisade des pauvres. Beaucoup devaient mourir de dysenterie, de la peste ou du choléra avant même de croiser le fer avec un musulman.Ce fut le cas du roi de France Louis IX (Saint-louis) qui contracta la peste et mourût aux portes de Tunis .
Le Moyen-Âge La période qui s’étend du début du XII siècle a la fin du XV fût cruciale pour l’église, ce fût l’âge des cathédrales illustré a merveille par le chef-d’œuvre gothique de Chartres. De Charlemagne jusqu'à la fin du XV siècle les chefs de l’église avaient acceptés d’être des vassaux de l’empereur mais sous le pontificat de Grégoire VII (1073-1085) la reprise en main de l’église par le saint-siège fit éclater un conflit. Pour sauvegarder l’indépendance de l’église et son pouvoir de nomination des évêques et des abbés le pape demanda la déposition de l’empereur Henri IV et l’excommunia, ce dernier obtint son pardon en restant trois jours pieds nus dans la neige devant la forteresse de Grégoire VII (Janvier 1077) mais sept ans plus tard c’est a au tour d’Henri IV de faire déposer et excommunier le pape qui quitta Rome et céda sa place a l’anti-pape Clément III. En 1122 le concordat de Worms mit fin a la lutte pour la suprématie par un compromis spécifiant que, ni l’empereur ni le pape ne nommeraient les évêques et les abbés qui seraient choisis par les religieux des évêchés concernés. L’empire perdait ainsi sa prérogative de choisir ses vassaux ecclésiastiques et l’autorité pontificale poursuivait la réforme Grégorienne. De 1378 à 1417 la division régna au sein même de la papauté il y eût 2 papes rivaux, l’un a Rome, l’autre en Avignon et malgré le concile de Constance qui mit fin au grand schisme d’Occident le saint-siège ne retrouva pas toute son autorité. A la Renaissance les espoirs d’unité furent anéantis par deux familles italiennes aspirant au trône pontifical, les Médicis et les Borgia
La carence spirituelle de l’église était galopante et bien que cette période du moyen âge ait vue l’éclosion de la vie monastique, cette floraison était sujet a bon nombre de scandales en raison du laxisme et de la liberté sexuelle qui régnaient dans bon nombre de monastères , paradoxalement on assista a une exceptionnelle éclosion d’érudits et de mystiques célèbres, citons Catherine De Sienne (morte en 1380) et surtout Thomas d’Aquin (1225-1274), le plus important théologien du moyen âge qui s’illustra en appliquant la théorie d’Aristote a la théologie chrétienne. Disciple philosophique d’Albert de Cologne dit ‘le grand’ (1206-1280) Thomas d’Aquin affirmait que raison et foi ne s’excluaient pas l’une l’autre, canonisé 50 ans a peine après sa mort Saint Thomas d’Aquin sera proclamé docteur de l’église et patron de l’enseignement catholique le thomisme devenant la philosophie officielle du catholicisme.
Le moyen âge fût aussi la grande période des pèlerinages, on vantait l’énergie spirituelle des lieux saints et le pouvoir de guérison des reliques (fragments d’histoire sacrée concrétisant la présence du divin sur Terre) a l’image de Jérusalem qui abritait le St Sépulcre et de Rome qui détenait les os de St Pierre et de St Paul ,un morceau de la croix et le berceau de Jésus. Ces centres de pèlerinages prétendaient posséder chacun leurs propres trésors sacrés, le voile sacrée de la vierge Marie a Chartres, la couronne d’épines a Paris , le Saint suaire a Turin, la main de St jacques a Constantinople, les ossements des rois mages a Cologne ou encore ceux de Marie-Madeleine a Vézelay.
Les nouveaux ordres Monastiques
On distingue en premier lieux les Cisterciens issus de l’abbaye bénédictine de Cîteaux et qui eurent pour fondateur Saint-bernard De Clairvaux (1090-1153) Il suivait strictement la règle de St Benoît et s’étendit dans toute l’Europe .C’est de cet ordre que naîtront les Trappistes. Les Augustins appartiennent a un ordre issu de l’Italie du Nord et du Sud de la France, son unification eût lieu sous le règne d’Alexandre IV en 1256 et suivait les enseignements de la règle de St Augustin. Les Dominicains appartiennent a l’ordre de St Dominique (1170-1221) et sont voués a la prédication et leur mission principale est de convertir les incroyants et les hérétiques. Les Franciscains, les moines et les prêcheurs avaient fait vœu de pauvreté et menaient une vie ascétique tournée vers la prière, plus tard on les autorisa a posséder des biens mais beaucoup continuèrent a poursuivre les enseignements de leur fondateur Saint François d’Assises (11182-1226).Claire d’Assise fonda avec lui l’ordre des Clarisses.
La Réforme
Pendant le XVI siècle l’Europe fût la proie de toute une série de mouvements contestataires défiant l’église catholique romaine déjà fragilisée par les bouleversements de la Renaissance, on englobe ces courants sous le nom de Réforme.
Le visage du Christianisme allait totalement changer avec l’instauration de ces relations nouvelles entre Dieu et les Hommes .Nous assistons alors a la naissance de nouvelles églises appelées Protestantes en raison de la protestation qu’elle élevaient contre l’église catholique. Le mouvement de protestation le plus important vit le jour avec Martin Luther (1483-1546) un moine Allemand augustin et professeur d’études bibliques a l’université de Wittenberg.
Luther dénonçait en premier lieu le laxisme et le trafic des indulgences qui, selon lui, mettaient en péril le salut de l’homme et de sa spiritualité. Les croyants du moyen âge craignaient par dessus tout le châtiment qu’ils auraient a subir au Purgatoire et Luther trouva dans les épîtres de Paul une thèse qui le confortait Le salut est donné par la pure grâce de Dieu en toute gratuité mais malgré ses attaques virulentes contre la papauté Luther restait un traditionaliste qui ne souhaitait pas voir ses idées récupérées par d’autres réformateurs. La doctrine de la Réforme s’enracina peu à peu sous une forme Anglaise, l’Anglicanisme qui devînt religion d’état sous Edouard V en 1547. Après un retour au catholicisme sous le règne court de Marie Tudor (1553-1558) le protestantisme anglais s’établit avec l’accession au trône d’Elizabeth 1ER en 1558.D’autres réformateurs issus de la pensée luthérienne s’illustrèrent dans ce siècle tourmenté pour l’église traditionnelle a commencer par le français Jean Calvin (1509-1564)
qui organisa la branche réformée du protestantisme décrite dans son ‘institution de la religion chrétienne ’ écrit en 1536, il tenta de faire de Genève une cité église et d’encourager un état politique juste ou vertus religieuses et civiques se complétaient mais il eût le tort de cautionner la chasse aux hérétiques.
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Le judaisme
Le judaïsme est la première des trois grandes religions monothéistes et la croyance des enfants d’Israël en un seul dieu en est la pierre angulaire. Noyau et fondement même du judaïsme la Bible (du grec Biblia, livre) hébraïque que les chrétiens connaissent comme l’ancien testament est le récit des origines du monde et de l’évolution du peuple de dieu les hébreux (qui ne deviendront les juifs que lorsqu’ils habiteront le royaume de Juda et la Judée.La Bible accorde une place unique au peuple élu mais il convient d’interpréter le terme d’élu non pas comme privilégié mais plutôt comme dépositaire d’une alliance passée avec dieu pour être ses témoins La bible est interprétée par la plupart des 16 millions de juifs comme un texte inspiré et révélé mais elle suscite des interprétations différentes selon les lectures qu’en font les diverses branches du judaïsme. On distingue le rite Oriental pratiqué par les juifs du Proche-Orient ;le rite Ashkénaze(Allemagne , Europe de l’Est, Europe centrale, Amérique) ;le rite Sépharade(Espagne , Portugal , Italie , Grèce , Afrique du Nord, Ethiopie, Yémen , Syrie) Les diverses interprétations du judaïsme sont cependant secondaires car les juifs respectent un peu partout dans le monde le même mode de vie qui affirme leur identité religieuse et culturelle. Depuis toujours il y a une forte émulation entre les juifs de la terre sainte et les autres, ceux de la Diaspora (la dispersion).Aujourd’hui les centres les plus dynamiques de la vie juive se situent aux Etats-Unis et bien sûr dans l’état d’Israël fondé en 1948. Plus d’un juif sur trois vit aux Etats-Unis ou ils constituent évidemment une force avec laquelle il faut compter. Rien qu’a New York on en compte près de 2 millions et 500.000 a Los Angeles Des institutions comme le temple Emmanuel (la plus grande synagogue du monde), l’union des congrégations hébraïques américaine, le séminaire théologique juif , l ’université Yeshiva ou le collège d’union hébraïque sont très florissantes. En Europe la situation est bien différente, on dénombre 3 millions de juifs en Russie et leur avenir est incertain et en France les 700.000 juifs dont le nombre se sont accrus avec l’arrivée des Séfarades émigrés du Maroc, de la Tunisie et d’Algérie alors que par contre en Grande –Bretagne leur nombre a diminué et ils sont a ce jour environ 315 000 alors que leur nombre accroît en Allemagne (40 000) avec l’arrivée des juifs de Russie depuis l’effondrement du communisme. Malgré leur dispersion les juifs du monde entier restent soudés par de nombreux facteurs a commencer par leur croyance, ils sont le peuple du livre riche d’une tradition quatre fois millénaire et qui s’appuie sur la Torah et de nombreux rites. A quoi s’ajoute un sens de l’identité de groupe exacerbé par le souvenir de l’holocaustequi leur donne la volonté de toujours survivre face a l’adversité, sans oublier l’état d’Israël la mère patrie qui favorise le perpétuel renouveau de la vie juive.
Les croyances fondamentales du judaïsme sont partagés par tous les juifs ; elles comprennent la foi en un seul dieu unique et créateur de l’univers a qui on doit rendre un culte. Les 10 commandementssont au cœur du code de conduite du peuple juif qui croient par ailleurs que tous les êtres humains ont étés crées avec le pouvoir de faire le bien ou le mal. Certains juifs espèrent toujours que le Messie (moschiach) viendra de la maison de David établir le royaume de Dieu sur terre mais la plupart attendent plutôt une ère de paix et d’harmonie.Le foyer et la synagogue revêtent une importance capitale dans la vie juive ainsi que de très nombreuses pratiques codifiés comme la circoncision, la bar-mitsva (profession de foi solennelle), le mariage et le repas pascal.
La circoncision : elle doit intervenir le 8èmejour après la naissance du nouveau-né, elle représente un signe d’alliance avec Dieu et elle est pratiquée par un Mohel.
La bar-mitsva (fils du commandement), intervient pour les garçons à l’âge de 13 ans et leur permet de célébrer leur majorité religieuse. Au cours de cette initiation le jeune garçon lit un passage de la Torah .il faut cependant préciser que dans certaines communautés réformées les filles également effectuent leur bar-mitsva (à l’âge de 12 ans).
Le mariage juif : est une cérémonie haute en couleur célébrée sous une chuppah (dais nuptial), on lit la kétubbah (contrat de mariage hébreu) et après l’échange des anneaux on chante les 7 bénédictions. A la fin un verre est brisé symbolisant la destruction du temple de Jérusalem Le repas pascal se nomme le Céder, il commémore le passage de l’ange exterminateur qui épargna les hébreux ainsi que leur sortie d’Egypte et leur passage de l’esclavage a la liberté. L’exode est évoqué par la lecture d’un recueil de prières et de récits : la Haggadah. Au quotidien le repas du vendredi soir, après l’allumage des bougies et la bénédiction sur le vin et la Challah (le pain tressé) ouvre le Sabbat, la fête par excellence qui réaffirme chaque semaine l’identité juive
LES 10 COMMANDEMENTS :
Dictés par Dieu a Moise sur le mont Sinaï ;les 10 commandements sont les prescriptions sur lesquelles repose l’alliance entre Dieu et son peuple ;le fondement de la foi hébraïque. .
1 je suis l’éternel ton dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte .
2 tu n’auras pas d’autre dieux que moi, tu ne te feras point d’idoles
3 tu n’invoqueras point le nom de l’éternel en vain .
4 souviens toi du sabbat pour le sanctifier pendant 6 jours tu travailleras et le 7ème tu te reposeras car Dieu a crée le ciel, la terre la mer et tout ce qu’ils renferment et le 7ème jour il s’est reposé .
5 Honore ton père et ta mère .
6 tu ne tueras point .
7 tu ne commettras point d’adultère .
8 Tu ne voleras point .
9 tu ne porteras pas de faux témoignage contre autrui .
10 tu ne convoiteras point ce qui appartient a ton prochain
La terre promise : Vers 1900 avant J.C Abraham que les juifs considèrent comme le premier grand patriarche partit avec les siens de la ville d’Uren Chaldée pour marcher vers l’inconnu ,Dieu l’ayant chargé de fonder une religion nouvelle a l’ouest du croissant fertile (entre l’Euphrate et le Nil) ,en Palestine. Là, Abraham et les hébreux établirent un mode de vie basé sur l’élevage mais ils adoptèrent une attitude tout a fait nouvelle en matière de foi. Ils rejetèrent les idoles et affirmèrent leur fidélité au Dieu unique qui conclut une alliance avec Abraham ,par cet accord lui et sa descendance son fils Isaac ,son petit-fils Jacob appelé plus tard Israël vivraient dans la présence de Dieu et seraient circoncis en signe d’appartenance au peuple élu ,en retour Dieu leur fît une promesse Je te donnerai a toi et a tes descendants après toi le pays que tu habites comme étranger, tout le pays de Canaan en possession perpétuelle .Ainsi naquît le symbole de la Terre promise qui lie les hébreux a Canaan aujourd’hui appelé Palestine. En Egypte régnait les Hyksos (1674-1567 avant J.C) et les enfants de Jacob et d’Israël y suivirent leur frère Joseph pour s’y installer. Au renversement des Hyksos les juifs durent lutter pour préserver leur foi face aux nombreuses idoles égyptiennes. Vers 1220 avant J.C un hébreu Moisefît sortir d’Egypte les enfants d’Israël qui s’y trouvaient désormais réduits à l’esclavage. Prophète et enseignant Moise guida le peuple et son autorité fût telle qu’on lui attribut la paternité, de la Torah ou Pentateuque. La Torahdécrit l’exode des hébreux, leur traversée du désert du Sinaï, c’est aussi le livre de la loi qui scelle l’alliance entre Dieu et son peuple. Dieu remit a Moise les tables de la loi énonçant les 10 commandements Moise mourût aux portes de la terre promise et fût enterré dans une tombe sans inscription afin qu’il ne devînt pas l’objet d’un culte concurrençant le judaïsme. A sa mort le commandement revînt à Josué de guider le peuple hébreu. Les hébreux se donnèrent des chefs militaires et spirituels :les juges dont certains devinrent célèbres comme Samson dont l’histoire chargé de symboles s’apparente a un mythe solaire ou Déborah qui unit les tribus contre leurs ennemis. Au XI avant Jésus-Christ les hébreux se cherchèrent un roi.
Les rois d’Israël : Le premier roi d’Israël fût oint par le dernier des juges Samuel vers 1030 avant J.C et se nommait Saul et régna pendant 20 ans, luttant sans cesse contre ses voisins de Palestine, les Philistins puis s’écarta ensuite de la voie de Dieu et choisit pour lui succéder un jeune ménestrel et aide de camp nommé David qui devînt célèbre en combattant et en terrassant Goliath et fût nommé roi a la mort de Saul lors de la bataille de Gelboé ou Saul ayant perdu ses 3 fils se suicida pour ne pas être capturé par les philistins. La puissance et la gloire de David apaisèrent les différents opposants le Nord et le Sud et il élargit les frontières du royaume.
Bientôt à l’emplacement de la ville conquise de Jésus il décida de bâtir une cité nouvelle la cité de David appelé Jérusalem Salomon (vers 970 – 931 avant J.C) hérita de son père un gouvernement et une administration forte ainsi qu’une armée puissante. C’est sous son règne que fût érigé le Temple qui devînt le véritable symbole de la maison de Dieu qui fit de Jérusalem le centre spirituel du royaume. Divisée en 3 parties, ce temple comprenait, le vestibule (oulam), la vaste salle sainte (hékal) et le saint des saints (débir). Seul le grand prêtre pouvait pénétrer dans le saint des saints le jour de l’expiation (ion kippour) où il prononçait le nom ineffable de Dieu.
Il fût détruit en 586 avant J.C par les babyloniens et reconstruit 70 ans plus tard et agrandit sous Hérode le grand en 19 avant J.C pour être définitivement détruit en 70 après J.C par les romains.
Le mur des lamentations est l’unique vestige de ce qui fût le temple de Jérusalem et devînt par conséquent l’objet d’une vénération du peuple juif, un lieu sacré de prières et de pèlerinages. Les deux royaumes : A la mort de Salomon (931 avant J.C) son fils Roboam monta sur le trône mais une rébellion conduite par Jéroboam provoqua un schisme .Dans le centre et le Nord de la Palestine .Jéroboam et 10 des 12 tribus formèrent le Royaume d’Israëltandis qu’au Sud Roboam accompagné des 2 tribus restées fidèles formèrent le Royaume de Juda beaucoup moins puissant mais englobant Jérusalem.
Pour rivaliser avec Jérusalem Jéroboam établit deux sanctuaires à Dan et Béthel dès lors le royaume d’Israël se caractérisa par une instabilité politique entraînant dynasties, assassinats,et renversements de pouvoirs v,ers 878 avant J.C le roi Omri apporta richesse et équilibre a Israël et fit de Samarie la capitale et sous son règne puis sous celui de Jéroboam II le royaume d’Israël gagna en puissance et en étendue tandis que le Royaume de Juda continuait son existence paisible gouverné par les descendants de David. L’agression brutale des Assyriens mit fin au royaume d’Israël, Samarie tomba vers 721 avant J.C aux mains du roi syrien Sargon II qui fit déporter plus de 27.000 israélites et le royaume d’Israël disparut de l’histoire. Le royaume de Juda survécut et resta loyal aux descendants de David ;les rois Asa puis Josapha menèrent une politique de réformes judiciaires et religieuses La plus importante des réformes religieuses fût sera accomplie plus tard par le roi Josias en 621 avant J.C et fût suscitée par la mise a jour ,lors des travaux du temple d’un manuscrit du Deutéronome, le livre de l’alliance dont la redécouverte des prescriptions divines et des châtiments promis aux infidèles a la loi de Yahvé ressouda la communauté.
Babylone était alors sur le point de devenir une superpuissance dans le nord-est en 601 avant J.C le roi de Juda Joaquim s’allia avec les égyptiens pour contrer les babyloniens mais 4 ans plus tard il dût se rendre au roi de Babylone Nabuchodonosor qui le déporta avec sa famille a 15.000 kilomètres de leur pays Le dernier roi de Juda Sédécias se révolta et fût battu en 586, il vit ses fils égorgés et fut traîné en captivité après qu’on lui eût crevés les yeux. .Les forteresses de Juda furent abattues, les palais de Jérusalem détruits et le Temple incendié, ainsi disparut le royaume de Juda. En 538 avant J.C le destin des juifs déportés à Babylone bascula, Cyrus II Le Grand, roi des Mèdes et des Perses conquit la ville et laissa les exilés rentrer chez eux. Certains le firent immédiatement et bientôt Le temple de Jérusalem fût reconstruit (515 avant J.C), d’autres rentrèrent plus tard (458 avant J.C) conduits par Esdras et rejoints par Néhémie envoyé par les Perses pour être gouverneur de la Judée, ensemble ils reconstruisirent la ville sainte. C’est Esdras qui transforma véritablement le judaïsme en religion du livre et de la loi (torah) en fixant le texte du Pentateuque ; les 5 premiers livres de la bible hébraïque dont il donna au peuple une lecture publique.
Au siècle suivant un nouveau conquérant Alexandre le Grand venu de Macédoine se rendît maître de presque tout le Moyen-Orient, Palestine incluse .A sa mort ses généraux se disputèrent son immense empire Ptolémées’empara de l’Egypte et Séleucus s’établit a Antioche, en Syrie. En 198 avant J.C les séleucides s’emparèrent de Jérusalem, les mœurs et la pensée hellénistes se répandirent dans le peuple juif mais un petit groupe de juifs restés fidèles a Dieu et emmenés par Judas Maccabées, ses 4 frères et son père Mathiasréussit a renverser et a chasser Antiochos IV, le temple souillé et pillé fût purifié et le culte du vrai dieu rétabli. A la mort de Judas Maccabées, son frère Jonathan hérita du pouvoir tandis que son frère Simon reçut la charge de grand prêtre, ainsi s’établit la dynastie Asmonéenne(du nom d’Asmon, ancêtre des Maccabées) Jean Hyrcan, le fils de Simon puis Alexandre Jannée, petit-fils de Simon gouvernèrent tour a tour élargissant les frontières et contrôlant la totalité de la Palestine. En 76 avant J.C les deux fils de Jannée Aristobule et Hyrcan se disputèrent le royaume et ce dernier fît appel a Pompée, général romain qui venait de conquérir l’Asie Mineure, celui-ci entra dans Jérusalem en 63 avant J.C et se proclama grand prêtre et sous le nom d’Hyrcan II mais le véritable pouvoir était entre les mains de la dynastie des Hérode ; marionnettes de Rome. Hérode le Grand fît agrandir le temple et entreprit des constructions imposantes comme la forteresse de Massada. A sa mort le royaume fût partagé entre ses 3 fils mais Rome continuait de régner par l’intermédiaire de ses gouverneurs. L’oppression romaine raviva chez les juifs l’espérance de la venue du Messie et en 66 ; ce ressentiment déclencha une révolte, celle des Zélotes.Quatre ans plus tard les romains reprirent Jérusalem et en répression détruisirent le temple le 9 Août 70 .Malgré un noyau de résistance regroupé dans la forteresse de Massada ce fut la défaite totale en 73 .Sous domination romaine les juifs de Judée se scindent alors en plusieurs branches, les Pharisiens, les Esséniens, les Saducéens et les Zélotes.
Les pharisiens : (les séparés) apparurent comme une tendance représentative du peuple ; spécialiste de la tradition orale ils avaient une lecture ouverte de la Torah qui laissait le champ libre aux idées nouvelles et furent a l’origine d’une série règles connues sous le nom de loi orale (incluse plus tard au Talmud) en opposition a la loi écrite (la Torah).
Les Esséniens :avaient pour centre Qumram, près de la mer Morte ou leur intransigeance les avaient contraints de se retrancher dans le désert pour mener une vie monastique de détachements des biens de ce monde et ou l’ascétisme et la purification par l’eau tenaient une grande part.
Les Sadducéens : prêtres et aristocrates qui collaborèrent quant a eux avec l’envahisseur romain afin de protéger et de conserver leurs richesses et leur influence dans le conseil juif appelé Sanhédrin, ils interprétaient la Torah au pied de la lettre mais leur influence chuta peu a peu La chute du temple sonna le glas de leur pouvoir.
Les Zélotes on regroupe sous ce terme tous les activistes juifs ; les ultra-nationalistes et extrémistes qui luttèrent par tous les moyens pour libérer la Judée. Les Zélotes comptaient dans leurs rangs des exécuteurs appelés sicaires par les romains car ils portaient un poignard (sica) pour tuer leurs victimes. Préférant souvent la mort a la soumission ils vouaient corps et âmes au service de Dieu
Le judaïsme continua cependant à se développer sur la côte palestinienne et a Jamna fût fondée une école de rabbins, bientôt d’autres écoles prirent le relais en Galilée. Les saintes écritures : les juifs sont le peuple du livre c’est a dire de la bible hébraïqueet les écritures sont au cœur de la religion. Esdras ,le scribe avait établit la Torah comme mode de vie de la communauté juive et au fil des âges d’autres textes sacrés ont étés regroupés en 3 sections formant le canon des écritures. Ces textes canoniques la Torah (la loi) les Kétouvim (hagiographes) et les Neviim (prophètes) forment le corps de la bible hébraïque. La pierre angulaire de la foi juive est la Torah, les Pharisiensen firent une adaptation orale dès le premier siècle avant J.C jusqu'à la chute du temple de Jérusalem en 70. Plus tard en 200 le grand rabbin Jules Hanassi mit par écrit les divers commentaires de la Torah dans ce qu’on appela La Mishna .La foisonnante littérature rabbinique fût ensuite enrichie par les Midrash (études, recherches). Entre le III et le VI siècle un nouveau commentaire de la Mishna donna la Gemmera et enfin vers 500 ; les rabbins de Babylone créèrent le Talmud en regroupant Mishna et Gemmera(les rabbins de Palestine avaient fait de même vers 400 avec le Talmud de Jérusalem).
La Kabbale : La tradition juive connue sous le nom de Kabbale (tradition) donne une interprétation mystique de la bible .Elle s’intéresse aux connaissances et vérités cachées transmises de maître a élève, de génération en génération.L’idée centrale de la Kabbale est que dieu est Eyn soph (sans limite) et que malgré le désir de communiquer avec lui cet infini ne peut être connu que par ses attributs, les 10 Sefirots couronne, sagesse, intelligence, amour, justice beauté, fermeté, splendeur , royaume, fondement. Réunis ces attributs forment L’Adam kadman (l’homme primordial) le modèle de l’homme sur terre. Le texte kabbalistique fondamental est le troisième livre sacré après la Bible et le Talmud et s’appelle le Zohar (livre de la splendeur) il est attribué a Siméon Bar- Hochai mais ce n’est pas une certitude .Par contre la doctrine kabbalistique fut plus tard largement développée par Moise Cordovero et l’école de Safed en Palestine .Le plus grand des kabbalistiques fût sans contexte Isaac Luira (1534-1572) qui avança la notion de Zimzum ;le retrait sur soi-même du Dieu infini pour laisser la place au monde fini de la création .Enfin c’est dans la Kabbale de Luira que l’on trouve la source de la mystique du Hassidisme .
L’âge d’or espagnol : Vers le milieu du VII siècle les conquêtes musulmanes changèrent les rapports de force dans le monde méditerranéen. Les armées arabes envahirent l’Espagne renversant les Goths chrétiens qui y opprimaient les communautés juives. Sous la domination musulmane les Sépharades purent avoir accès a la vie professionnelle et connurent un âge d’or qui allait durer environ 600 ans. On compta dans leur rang de nombreuses personnalités très importantes de l’histoire du judaïsme. Samuel Ha-Nagid (993-1055) général et vizir de Grenade et chef de l’académie talmudique. Yehuda Ha-Levi (1075-1141) de Tolède dont les poèmes chantent l’amour de Sion et dont le traité de philosophie Kusari raconte l’histoire du royaume d’Ukraine dont le peuple préféra le judaïsme au christianisme et à l’Islam .Moise Maimonide (1135-1204) Originaire de Cordoue, sans doute l’esprit le plus encyclopédique de toute l’histoire du judaïsme .Grand théologien il laissait une œuvre considérable d’ou émerge le guide des égarés (1190) dans lequel il tenta de concilier la foi et la raison, aujourd’hui encore ses 13 articles de foi sont récités dans les synagogues. Pendant le XIII siècle, les armées chrétiennes espagnoles se lancèrent dans la reconquête de l’Espagne musulmane.
Les Sépharades prospérèrent encore quelque temps jusqu'à ce que l’intolérance se transforme en persécution avec l’arrivée de l’inquisition. Jérusalem le centre spirituel du royaume. Au XIV et en 1492 lorsque les chrétiens reprirent Grenade ;dernier bastion musulman de l’Espagne la décision fût prise de chasser tous les juifs non convertis au christianisme .L’âge d’or était bien fini pour les juifs d’Espagne
Les juifs d’Europe : Depuis le moyen-age, la Diaspora s’était grossièrement divisée en 2 groupes ;les Sépharades et les Askhénazes .les érudits sépharades écrivaient en arabe ,legs de leur contact avec l’islam ,ils parlaient le Ladino mélange d’espagnol et d’hébreu. Les ashkénazes écrivaient en hébreu et parlaient un dialecte allemand hébreu connu sous le nom de Yiddish .Cette séparation entre sépharades et ashkénazes n’a jamais compromis l’unité du judaïsme, aujourd’hui 70% des juifs dans le monde sont de tradition ashkénaze. Le système féodal empêchait les juifs de travailler la Terre et les corporations réduisirent le peuple a exercer des métiers infamants .Mis au banc de la société les juifs se tournèrent vers le colportage et l’usure, ils étaient obligés de vivre en zones réservées appelés ghettos.
Les persécutions commencèrent a l’époque des croisades et beaucoup de juifs trouvèrent refuge dans la Pologne de Casimir III Le Grand (1333-1370) ;la tolérance dont ils bénéficiaient se poursuivit sous Sigismond Auguste ( 1548-1572) qui leur donna le droit de s’auto gouverner en 1551.Cet état de grâce prit fin au XVII siècle et les juifs redevinrent une minorité marginale . Exclus des villes d’Allemagne et d’Europe centrale les juifs dépendaient des gens influents pour pouvoir les défendre. Ils fallut attendre le XVIII siècle pour que cesse la mise a l’écart du peuple juif alors celui- ci commença a jouer un rôle important dans l’économie et la vie culturelle des sociétés.
Les faux messies : Durant ces époques de persécutions et de mise a l’écart des juifs l’espoir de l’arrivée du Messie qui délivrerait le peuple se renforce et on assiste a l’émergence des faux prophètes David Reubeni(1491-1535) qui se présenta devant le pape clément VII a Rome comme messager d’un royaume juif secret en Afrique fût pris très au sérieux. Salomon Molko ; l’un de ses disciples en vînt a se considérer comme le Messie .Le plus célèbre des faux messies fût sans aucun doute le juif turc Sabbat ai Zvi (1626-1976) autour duquel se forma un mouvement idéologique, beaucoup de juifs se persuadèrent que Zvi était bien le messie qui les ramèneraient a Jérusalem. Arrêté par le sultan de Turquie il dût choisir entre la conversion a l’Islam ou la mort et il choisit la conversion, malgré cette trahison de nombreux juifs de Turquie et du Proche-Orient croient encore aujourd’hui que Sabattai Zvi était le Messie venu tester le peuple.
L’ère des lumières : Le siècle des lumières culmina en France avec la révolution de 1789 bientôt suivie de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La France montra l’exemple en déclarant les juifs citoyens a part entière bientôt suivie par la Hollande tandis qu’en Allemagne c’est un cercle regroupé autour du penseur et érudit Moses Mendelssohn (1729-1786) qui entreprit de transformer la vie des juifs et impulsa un changement radical. Les droits de citoyenneté furent accordés lentement et si les conquêtes Napoléoniennes avaient répandu en Europe l’esprit des lumières tout fût remis en cause avec la chute de L’empire et le congrès de Vienne Le judaïsme occidental se trouvait devant un grand défi a relever,
La participation au monde Moderne du peuple juif.
Pour adapter la religion aux temps nouveaux un mouvement de réforme se répandit grâce a des théoriciens menés par Abraham Geiger (1810-1874) A Francfort. Cette réforme gagna du terrain et au milieu du XIX siècle elle avait gagné l’Angleterre et les Etats-Unis et ce malgré une vigoureuse défense du judaïsme traditionnel partie également d’Allemagne et toujours de la ville de Francfort, cette contre-réforme s’appela néo-orthodoxie et si elle admettait les impératifs de la vie moderne son but était la conciliation avec la stricte observance des pratiques héritées des interprétations rabbiniques. Après les bouleversements sociaux qui accompagnèrent l’échec des révolutions de 1848, beaucoup de rabbins réformateurs quittèrent l’Allemagne et la vieille Europe pour le Nouveau-monde ou l’absence d’autorité rabbinique favorisée le judaïsme progressiste. Le XIX siècle vit s’établir aux Etats-Unis le judaïsme conservateur développé par Salomon Schechter(1847-1915) offrant un compromis entre judaïsme orthodoxe et réformateur tout en modifiant cependant les pratiques du culte. C’est sous l’ère des lumières que Mayer Amschel Rothschild fonda sa dynastie qui devînt la plus grande famille de banquiers d’Europe. Les fils de Mayer établirent des banques à Vienne (Salomon), à Londres (Nathan) ; a Naples (Karl) et a Paris(Jacob). Le Hassidisme : Nombre de juifs du XVII siècle surtout en Europe de l’est vivaient le rigorisme religieux draconien comme un carcan difficile a assumé dans une société de plus en plus oppressée. L’Hassidisme fût crée par Israël Ben Eliezer (1700- 1760) de Podolie actuelle Ukraine), ce mouvement privilégiait la joie et la ferveur sur l’intelligence et l’érudition. L’engouement de ce nouveau courant déclencha un mouvement de danses ;de chants ,de poèmes qui insuffla une jeunesse nouvelle a une foi vieille de déjà 36 siècles, Pour le peuple des paysans, des bergers, des artisans touchés par l’hassidisme Eliezer devînt le Baal Sem Tov (le maître du bon nom) . Le mouvement se répandît comme une traînée de poudre dans toute l’Europe et le judaïsme traditionnel trouva un chef de file en la personne de Eli ben Salomon pour contrer le mouvement Hassidique .Le mouvement commença à dériver avec la multiplication des Tzaddikim rabbins miraculeux adulés des fidèles et qui abusaient de leur pouvoir ; puis il perdit du terrain au XIX siècle avant de voir la presque totalité de sa communauté décimée par le génocide nazi. Aujourd’hui il a retrouvé un nouveau souffle avec notamment les Hassidim de Lubavitch à New – York.
L’éveil du Sionisme : Si le XIX siècle avait débuté dans un climat ouvert hérité de l’ère des lumières on assiste dès 1819 en Allemagne a des émeutes ou des foules entières s’en prirent aux juifs, le retour de l’oppression ravivèrent chez beaucoup l’antique espérance exprimée dans les prières depuis la destruction du Temple dix neuf siècle plus tôt. Le retour en Israël et la renaissance de Jérusalem . Lentement et irrésistiblement ; le désir violent d’un retour a Sion ; l’ancien nom d’Israël se transforma peu a peu en véritable idéologie et donna naissance a un mouvement politique incarné par Théodore Herzl (186O-1904)
un journaliste juif hongrois qui vit ses espoirs anéantis par la célèbre Affaire Dreyfus en France .Mort en 1904 Herzl ne vit pas les résultats du procès de cette affaire qui innocenta le capitaine Dreyfus (avec notamment le soutien d’Emile Zola) Convaincu que les juifs ne resteraient toujours q’un peuple de second ordre Herzl avait fondé en 1897 le mouvement sioniste en vue de recréer une nation juive indépendante en Palestine. C’est au cours du premier congrès (qui eût lieu à Bâle) que Théodore Herzl prononça ses fameux mots qui devaient se révéler prophétiques : dans 50 ans un état juif naîtra. A cette époque le sionisme était loin de faire l’unanimité car on pensait que, à défaut d’une terre-mère la Diaspora pouvait véhiculer la foi juive aux quatre coins de la planète. Les Etats-Unis rejetèrent en bloc cette idée nouvelle et ne changèrent pas de point de vue avant 1935.Après la mort de son fondateur le mouvement sioniste continua a se développer .le 2 Novembre 1917 le gouvernement britannique et son premier ministre Arthur Balfour jetèrent les bases de l’établissement d’un foyer juif national en Palestine .Rapidement et en nombre croissant les juifs partirent s’installer en terre sainte ,En 1922 ils étaient 85.OOO puis en 1939 poussés par l’antisémitisme du gouvernement nazi, 5OO.OOO émigrants avaient ralliés ce que Herzl appelait leur nouvelle ancienne terre. Après la seconde guerre mondiale et les horreurs de l’holocauste étouffa les tentatives d’opposition a la création d’un état juif. Les survivants d’un terrible génocide avaient besoin d’une patrie pour y entamer une vie nouvelle. Le 29 Novembre 1947 les nations-Unis votèrent la partition de la Palestine en un état arabe et un état juif et le 14 mai 1948 l’état juif était officiellement proclamé.
L’holocauste Le XX siècle a eu son cortège de génocides et autres prétendues purifications ethniques, cependant le meurtre de plus de 6 millions de juifs par l’Allemagne Hitlérienne restera dans l’histoire comme le symbole d l’horreur suprême et de la barbarie humaine. S’appuyant sur une doctrine de supériorité de race aryenne les nazis inclurent les slaves ; les polonais ainsi que les malades mentaux et les homosexuels dans les groupes a exterminé.
Le gouvernement allemand devînt une véritable machine de mort .Les S.S et les S .A étaient au dessus des lois, les jeunes enfants endoctrinés très jeunes contre les juifs .quant a la population adulte elle se rendait complice tant par ses actes que par son silence. Le point de départ de cette épuration fut sans aucun doute La nuit de cristal (kristallnacht) en 1938 et qui vit l’incendie des synagogues et le pillage des commerces juifs .En théologie, juifs et chrétiens durent reconsidérer leur pensée religieuse a la sombre lumière de l’holocauste les principaux camps d'extermination furent Auschwitz, Sobibor, Treblinka,Bergen-belsen,Buchenwald,,Ravensbrück,Therensienstadt et Dachau
Le ghetto de Varsovie Durant les sinistres années de l’holocauste l’un des actes les plus héroïques des juifs fût l’insurrection du ghetto de Varsovie en 1943 ; les forces allemandes qui pensaient régler ce soulèvement en trois jours durent lutter un mois pour venir a bout des hommes et des femmes de la résistance juive. La Wermacht en profita pour justifier davantage l’élimination systématique dont le peuple juifs mais aussi les communistes et autres tziganes furent victimes.
L’état D’Israël : En vertu du droit national et historique du peuple juif et de la résolution des nations-Unis nous proclamons solennellement la naissance d’un état juif en Palestine sous le nom d’Israël. C’est en ces termes que le 14 mai 1948 était proclamé la naissance de l’état d’Israël couronnant les efforts des sionistes des siècles précédents pour qui le retour en terre promise était une nécessité absolue. La nouvelle déclencha l’attaque immédiate de l’Egypte, du Liban de la Syrie de l’Irak et de la Jordanie que les armées israéliennes repoussèrent sur tout les fronts . Ce fût la campagne des 10
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17/08/2006
L'islam (partie 2)
L’islam s’implanta en Inde dès la période Omeyyade (661-750) en partie grâce aux marchands venus du proche - Orient qui s’installèrent a Gujarat et a Bombay , l’arrivée de la religion islamique se fît tantôt pacifiquement tantôt par la force militaire, notamment sous la dynastie des Ghaznavides. Du XIII au XVI siècle l’Inde du Nord fût dominée par les dynasties turco-afghanes implantées a Delhi et la dernière d’entre elles, les Lodis (1451-1526) fût balayée par l’armée de Zahid-Al Din Babur (1483-1530) un prince turc de Kaboul (actuelle capitale de l’Afghanistan).Ce fût lui qui fonda la dynastie des Mogholes (nom dérivé de mongol). L’ère Moghol donna lieu a un foisonnement culturel et architectural avec notamment l’édification du fort rouge a Delhi et surtout du Taj mahal mausolée de marbre blanc que le Chah Jahan (1628-1658) fît construire pour sa femme, ce fût également une période de libération des mœurs avec la totale liberté des cultes et les mariages fréquents entre musulmans et hindous symbolisée par la tolérance du 3ème des grands Moghols Akbar (1556-1605) qui épousa une princesse hindoue et se dota d’une armée multi religieuse dont les princes chevaliers guerriers étaient appelés Rajputs. A l’instar de son prédécesseur Aurangzeb (1658-1707), fils du Chah Jahan se signala par un net retour a une stricte orthodoxie religieuse et sa politique d’intolérance aboutit a la destruction de nombreux temples hindous et a une imposition des adeptes de cette religion, les troubles sociaux qui en résultèrent furent la cause du déclin du pouvoir Moghol dans les années 1700.
Les Ottomans Durant 450 ans (de 1453 à 1924) les turcs ottomans régnèrent sur l’un des plus grands empires de l’histoire Sous le règne de Soliman (1520-1566) les Ottomans contrôlaient la majeure partie du proche Orient, de l’Asie occidentale, de l’Afrique du Nord , des Balkans et de la Hongrie. Cette domination fût caractérisée par une grande richesse artistique (mosquées, aqueducs, écoles, hôpitaux) et symbolisée par la grandeur de la ville de Constantinople (ancienne Byzance et capitale de l’empire Byzantin dont les Ottomans s’emparèrent en 1453 et qu’ils rebaptisèrent Istanbul. Le nom des Ottomans provient de Osman (othman) fils de leur fondateur Ertugrul, chef turc du XIII siècle. La prise de Constantinople ouvrit la voie a l’expansion du pouvoir ottoman sur terre et sur mer. Sous le règne de Bayazid II (1481-1512) cette expansion faiblit quelque peu et on vit apparaître la montée de la dynastie Safavide en Perse, cependant la victoire des Ottomans sur les Mamelouks en Irak, en Syrie et en Egypte amena le Chérif (prince musulman descendant de Mahomet) de La Mecque a reconnaître la suprématie des ottomans et confia a leur sultan la protection des lieux saints. A Bayazid II succéda Selim Ier mais l’heure de gloire de l’empire Ottoman fut le règne de Soliman le Magnifique dont la flotte domina toute la Méditerranée et dont l’empire gagna la Serbie, la Hongrie, l’Iran et l’Irak. Soliman marqua son règne par une politique voué a l’application de la Shari’a (la loi sacrée islamique) mais aussi par des décisions importantes comme l’introduction du Coran en tant que fondement de l’éducation ainsi que le recours massif a l’ écriture arabe et la construction de splendides mosquées.
A la mort de Soliman en 1566 l’empire Ottoman entama un lent déclin népotisme et corruption minèrent son administration ainsi que sa principale force de frappe les Janissaires aussi peu a peu l’empire s’éteignit pour finalement disparaître après la première guerre mondiale .
Les Janissaires : Au cœur même de l’armée Ottomane se dressait la redoutable infanterie des Janissaires (du turc Yenicheri qui signifie nouvelle troupe). Il s’agissait de jeunes conscrits issus de la population non musulmane convertis à l’Islam puis entraînés en armée de métier. Véritables corps d’élite les Janissaires bénéficiaient de privilèges mais la corruption et l’indiscipline affectèrent rapidement leur efficacité et les sultans décidèrent de s’en débarrasser en créant une armée parallèle composée d’engagés issus d’écoles militaires et navales dirigée par des officiers français. Les Janissaires se mutinèrent en 1807 et réaffirmèrent leurs statuts de puissance militaire, puis en 1826 le sultan Mahmut II encercla la caserne des Janissaires et les fit exterminer. Ce massacre resta dans l’histoire sous le nom d’incident propice jeta les bases de la modernisation de l’armée turque. du XX siècle les musulmans chinois n’ont eût de cesse que de proclamer le désir de conserver leur identité. Alors que l’empire Ottoman atteignait son apogée on vit deux autres puissantes dynasties musulmanes s’imposer. Les Moghols en Inde et les Safavides (1501-1732) en Perse,ces deux premières dynasties étaient sunnites tandis que les Safavides étaient chiites et puisaient leurs origines dans une confrérie soufi d’Azerbaïdjan, en Asie Centrale fondée par le Cheikh Ishtar Safi Al Din (1252-1334). Le premier chef Safavide fût Ismaël (1501(1524) qui conquit la majeure partie de l’Iran et imposa la branche chiite connue sous le nom de Chiisme Duodécimain.
Les Chiites duodécimains reconnaissent 12 imams comme descendants d’Ali, cousin et gendre du prophète Mahomet. Ils soutiennent que le prophète désigna Ali comme son successeur et que les quatre premiers califes usurpèrent sa place. Le caractère distinctif de cette branche du chiisme islamique réside dans le fait que les chiites duodécimains croient au retour de l’Imam caché, en effet, en 874 le dernier des 12 imams ilmam Al Mahdi disparut sans laisser de trace or les chiites pensent qu’il est toujours en vie et qu’il réapparaîtra un jour quelque part. Voilà pourquoi de nombreux musulmans iraniens furent persuadés qu’il était revenu en la personne de l’Ayatollah Khomeiny en 1979.
La décision d’imposer le chiisme duodécimain déchaîna la colère des Ottomans sunnites qui déclenchèrent des hostilités contre ce royaume déclaré hérétique mais en dépit de grosses pertes, les Safavides connurent de nombreux succès politiques et militaires. Les religieux chiites en profitèrent pour tenter de faire disparaître le sunnisme et le soufisme mais sans réel succès et le déclin de la dynastie Safavide devînt inévitable à la mort Du Chah Abbas I er (1588-1629) et se disloqua lorsque Mir Way, gouverneur d’Afghanistan proclama son indépendance Cette décision fût suivie de l’invasion de la Perse par le fils de Mir Way Mahmud en 1722 et provoqua la destruction de nombreuses villes et la ruine de l’économie pour aboutir a un retour au tribalisme entraînant a la fin du règne Safavide.
L’Extrême-Orient Les premiers musulmans à s’implanter en Chine furent des marchands Arabes et Persans qui formèrent une grande communauté avant de s’intégrer peu a peu dans la société. Avec l’arrivée au pouvoir de la dynastie Ming très conservatrice, la Chine se ferma au monde extérieur, coupés de leurs racines les musulmans apprirent la langue arabe et ne pouvant plus compter que sur eux-mêmes ils s’imprégnèrent donc de culture chinoise, apprenant la langue et adoptant des noms locaux mais également les vêtements ou encore la cuisine
Les insurrections éclatèrent sous la houlette des Naqshabandiyya, une confrérie soufi d’Asie centrale et, avant d’être matés ces révoltes provoquèrent de violents troubles au Nord-Ouest et au Sud-Est de la Chine. Depuis lors et tout au long islamique nous permettent de supposer que son apparition remonte au XI siècle par le biais des marchands en provenance de l’Inde alors le célèbre voyageur Marco Polo (1254-1324) visite la région en 1292 la seule ville musulmane était Ferlec (Perlak) . Peu à peu l’Indonésie continua a s’islamiser, les musulmans représentant bientôt 90% de la population devenant ainsi la plus grande nation musulmane du monde. La particularité de l’Indonésie réside dans le fait que la loi islamique s’applique uniquement à la vie familiale, les mosquées ne fonctionnant que comme un centre de hautes études islamiques. Dans ce pays de plus de 130 millions d’habitants l’islam tient donc une place bien a part.
L’Expansion en Afrique sub-saharienne : Cent quarante millions de musulmans vivent en Afrique sub-saharienne, le tiers d’entre eux est implanté au Nigeria, on retrouve une majorité de musulmans dans les colonies françaises d’Afrique occidentale (Mauritanie Mali, Niger, Sénégal) tandis que d’importantes populations musulmanes vivent au Soudan, en Ethiopie et en Tanzanie et a l’Est Djibouti et la Somalie sont exclusivement musulmans.
Les contacts de l’Afrique sub-saharienne avec l’Islam datent de 12 siècles quand les navigateurs marchands venus du Sud de l’Arabie et du Golfe persique commencèrent à faire du commerce le long des côtes orientales du continent africain. La percée dans les terres vers la Nubie au Nord du Soudan intervient au moment ou la dynastie des Mamelouks prit le pouvoir en Egypte (1250).A partir de cette date les mariages entre arabes mamelouks et princesses nubiennes amenèrent le pouvoir a Dong ola la capitale du royaume nubien au début du XIV siècle.
La fondation deux siècles plus tard de l’état de Fundji avec pour capitale Sennar situé sur le Nil favorisa l’expansion de l’Islam au Soudan jusqu'à la moitié du XVIII siècle et ne cessa de décroître lorsque les Ottomans prirent le contrôle de la région (1821-1885). A l’Ouest la route partant de Tripoli (actuelle Libye) et traversant le Sahara jusqu'au lac Tchad favorisa l’expansion de l’Islam par les marchands de Sel, d’or et d’esclaves et les populations se convertirent à l’Islam impressionnés par l’instruction des marchands qui savaient lire et compter , bientôt les souverains d’Afrique occidentale accomplirent le pèlerinage de La Mecque emmenés par le souverain du Mali Mansa Musa qui amena avec lui des milliers de fidèles et beaucoup d’or . Le royaume musulman du Mali fût reconnu dès le XIV ème siècle comme un centre islamique important par des villes pourtant lointaines comme Le Caire , La Mecque ou Damas. Le califat Sokoto : Fondé en 1809 à Hausa land, au nord du Nigeria, le califat Sokoto ainsi nommé en raison de sa ville-siège fût l’un des états musulmans les plus vastes et les plus islamisés de toute l’Afrique.
Son fondateur fût l’érudit mystique Ousman Dan Fodio (1752-1817). En 1804 Dan Fodio lança un djihad contre les souverains musulmans qui mêlaient pratiques islamiques et cultes africains (vénérations des esprits, des arbres, etc.), de plus dénonçait également leur incapacité a maintenir un véritable état islamique. La guerre sainte voulue par Dan Fodio se déroula sur les territoires du nord du Nigeria et une partie-est du Tchad. En 1808 le djihad prenait fin avec la victoire qu établit le gouvernement a Sokoto avec a sa tête un calife et un premier ministre appelé Vizir, la Sari’a c’est a dire la loi islamique fû instaurée ; la langue arabe se répandit ce qui contribua a lutter contre l’analphabétisation. A la mort de Dan Fodio en 1817, son fils Mohammed Bello lui succéda jusqu’au début du XX siècle et jusqu'à la conquête du Nigeria par les Britanniques auxquels ils opposèrent une vive résistance.
Aujourd’hui encore le califat bien qu’ayant perdu prestige et pouvoir conserve une grande influence sur la population musulmane du Nigeria. Crise et réforme : Peu 0 peu au long du XVIII ème et du XIX ème siècle l’empire Ottoman tomba aux mains de l’Europe. Le corps des Janissaires devînt incontrôlable et les sultans ne virent plus en eux qu’une force subversive et dangereuse a l’instar des Soufis dont le mysticisme leur paraissait devenir une réelle menace. En 1826 le sultan Mahmut II élimina définitivement les Janissaires et se défit des alliés soufis de la confrérie des Bektashiyyas et la flotte ottomane fut mise en déroute à Navarin au sud ouest de la Grèce.
La France et la Grande-Bretagne se partagèrent les territoires Ottomans en Afrique du Nord et en Moyen-orient .La France prit le contrôle de l’Algérie (1847) de la Tunisie (1881) tandis que les britanniques occupa l’Egypte en 1882 puis le Soudan (1892). Le symbole de la coalition européenne en Afrique reste la construction du Canal de Suez conçu par Ferdinand De Lesseps et financé par la France et la Grande – Bretagne prouvant que des puissances coloniales rivales étaient capables de coopérer ,cette inauguration eût lieu en 1869 . La Russie devint aussi une puissance impérialiste contrôlant des territoires musulmans d’Asie centrale qui s’étendirent de l’Azerbaidjian (1828) a la région de Boukhara (1868). Les Hollandais, quant à eux s’emparaient de l’Indonésie. Le colonialisme suscita diverses réactions au sein des populations de ces territoires et si certains prirent les armes, beaucoup n’offrirent qu’une résistance passive. Beaucoup de penseurs progressistes tentèrent de réconcilier l’islam avec le monde moderne, en Turquie le comité d’intellectuels connu sous le nom de jeunes turcs qui arriva au pouvoir en 1908 décida de séparer politique et religion et commencèrent a laïciser le pays et a moderniser le système éducatif. En Egypte les réformes furent inspirées par Muhammad Abdhuh (1849-1905) directeur de l’université du Caire et qui pensait qu’enseignements et pensées occidentales étaient compatibles avec l’islam, sa prise de position favorisa la séparation de l’église et de l’état au Moyen-Orient et en Indonésie.
Cette tendance vers le modernisme et le fondamentalisme domine aujourd’hui le monde musulman. Le Mahdi du Soudan : Dès les premiers siècles de son existence l’Islam Chiite affirma q’un Mahdi (celui qui est guidé par Dieu) apparaîtrait sur Terre pour apporter bonheur bien et justice pour consacrer le triomphe du pur islam. La venue de cet envoyé coïnciderait avec le jugement dernier et beaucoup de leaders politiques se déclarèrent être ce Mahdi mais le plus célèbre fût Muhammad Ahmad Ibn Abd Allah (1844-1885) surnommé le Mahdi du Soudan .
Certains signes distinctifs particuliers semblaient conforter cette prétention (notamment un grain de beauté sur la joue droite) et son prestige grandissant Muhammad affirma son autorité sur tout les musulmans lançant un Djihad contre les turcs et les Egyptiens, sa prise de pouvoir au Soudan en 1883 alarma la Grande Bretagne et La bataille du Soudan qui eût lieu en 1869 fût sanglante et la reconquête du pays se paya au prix de pertes considérables dont le général Charles Gordon qui fût tué en 1885 en défendant Khartoum contre les Mahdistes . Ce fût également l’année de la mort du Mhadi et l’état qu’il avait crée tomba aux mains du général Kitchener en 1898, cependant la déroute des mahdistes jeta les bases du mouvement nationaliste Soudanais. La tombe du mahdi à Khartoum devînt un lieu de pèlerinage pour tous les disciples soudanais connus sous le nom de secte des An Sars
L’islam et le nationalisme : La seconde moitié du XIX siècle avait vu la lente et inexorable chute de l’empire Ottoman .La France et la Grande-Bretagne s’emparèrent de vastes territoires ; les Balkans connurent l’indépendance ou la colonisation par l’empire Austro-Hongrois. La défaite de l’Allemagne au cours de la première guerre mondiale consacre la dissolution de son allié, l’empire Ottoman (traité de Sèvres en 1920) et une résolution de la Société des nations-unies place ses vestiges du Moyen-Orient sous contrôle des Français et des Britanniques. La Grande-Bretagne qui gouvernait déjà les territoires musulmans à l ‘Est et au Sud de l’Arabie ; l’Iran, l’Afghanistan, l’Inde (y compris les actuels Pakistan et Bangladesh), l’Egypte ,les états Malais et le Soudan se vit confier l’Irak ,la Palestine et la Transjordanie. La France, quant a elle ajouta la Syrie et le Liban a ses territoires musulmans au Nord et a l’ouest de l’Afrique. 1922 mit un point final au long règne ottoman en Turquie quand le dernier leader turc Mustafa Kemal (1881-1938) déposa le dernier sultan pour créer un nouvel état turc .Le califat ottoman avait vécu il serait remplacé en 1924 par une république constitutionnelle basée sur une loi laïque et non plus islamique. En dépit de leur indéniable domination l’emprise des puissances coloniales européennes n’était pas totale et les premiers mouvements nationalistes apparurent avant la première guerre mondiale. En 1921 L’Afghanistan renversa le pouvoir britannique puis ce fut au tour de l’Iran en 1925 .L’Arabie Saoudite sous haute protection britannique depuis 1915 devînt en 1932 un royaume indépendant grâce a l’impulsion d’Ibn Saud (1880-1953).C’est la même année que l’Irak obtint aussi son indépendance. La seconde guerre mondiale prouva les limites du colonialisme. La majeure partie de la Palestine devint en 1948 l’état d’Israël contraignant les arabes palestiniens a chercher refuge en Jordanie, en Syrie et au Liban L’Indonésie se libéra du joug hollandais en 1949 ; la Malaisie fit de même en 1957, en 1962 l’Algérie arracha à la France son indépendance. En de nombreux pays le néo-colonialisme succéda au colonialisme et on vit les états colonialistes accroître leurs intérêts économiques dans leurs anciens territoires, tout particulièrement ceux qui étaient riches en pétrole. (Arabie Saoudite ; Iran ; Etats du golfe).Après leur indépendance de nombreux pays musulmans instaurèrent des gouvernements inspirés des démocraties occidentales mais la plupart devinrent la proie soit d’un parti unique soit. d’une dictature militaire
Cette volonté de modernisation aboutit a un rejet des valeurs religieuses et on vit bientôt l’émergence de groupes fondamentalistes et radicaux, notamment en Egypte avec les Frères musulmans dirigés par Hasan Al- Banna . Nasser et la crise de Suez : Gamal Abdel Nasser (1918-1970), homme d’état et militaire Egyptien fût l’inspirateur des mouvements nationalistes aussi bien dans le monde arabe que dans le tiers-monde. Il reçut le soutien des musulmans toutes tendances confondues (y compris celui des Frères Musulmans) Cette confrérie, le trahit cependant en 1954 et tenta de l’assassiner Nasser réagit interdisant le mouvement et faisant exécuter son leader Hadaibi en 1889 ainsi que les membres les plus influents. Nasser connut ensuite sa première crise internationale avec l’affaire du canal de Suez lorsqu’il nationalisa le canal qui représentait un site stratégique et économique et dont la France et la Grande – Bretagne détenait la moitié des parts. L’intervention militaire qui s’ensuivit fût appuyée par Israël alors que les Etats-Unis et l’U.R.S.S manifestèrent leur désapprobation .les Nations-Unies firent stopper les hostilités et pour avoir oser s’opposer a l’Occident le Rais (chef) Nasser devînt un héros populaire et s’imposa comme le chef de file spirituel et politique de tout le monde arabe.
Révolution et Réforme : Tout au long du XX ème les pays islamiques durent faire face a un délicat problème, devaient-ils imposer un mode de vie rigoureusement islamique à leur peuple ou bien devaient-ils composer avec le monde occidental ? Grande était la tentation de suivre les idéaux démocratiques et de libéralisme laïque et Cette question suscita des réponses diverses , certains pays comme l’Iran ou la Libye ont adoptés une attitude clairement anti-occidentale tandis que d’autres comme la Tunisie et la Turquie séparèrent la politique et la religion pour s’ouvrir a la culture occidentale , d’autres encore comme l’Arabie Saoudite et les états du golfe ont préservés les institutions islamiques tout en composant avec les pays occidentaux . Pendant les années 80 certains signes laissèrent présager un rapprochement entre l’islam et les pays occidentaux. Le traité de paix entre Israël et l’Egypte en 1981 fût une grande victoire symbolique après les guerres israélo-arabes de 1967 et 1973. La résistance acharnée de l’Afghanistan à l’invasion soviétique en 1978 obtint l’approbation de l’Occident qui les approvisionna en armes. En contrepartie des rapports modérés de nombreuses nations musulmanes ; la prise du pouvoir en 1979 en Iran de l’Ayatollah Khomeiny pour qui l’Occident représentait le mal en tant que puissance décadente suscita un choc terrible a travers le monde qui découvrit un régime islamique fondamentaliste qui n’hésita pas a jeter l’anathème contre ceux qui tentèrent de soutenir le pouvoir du Chah destitué (Muhammad Reza ) En 1991 les gouvernements musulmans et occidentaux s’allièrent pour lutter contre l’invasion du Koweït par L’Irak. Les limites de la puissance militaire de l’Occident furent clairement démontrées lors de la prise d’otages en 1979 des membres de l’ambassade américaine a Téhéran (Iran) .Cette prise d’otage qui dura un an engendra une série de prises d’otages au Liban par des militants soutenus par le régime iranien. En 1981 l’escalade de l’intolérance et de l’extrémisme culmine avec l’assassinat du président égyptien Anouar Al Sadate (1918-1981);éliminé par le Djihad islamique
.Ce meurtre fait suite aux accords de Camp David co-signés en Septembre 1978 par Sadate et Begin établissant la paix entre Israël et l’Egypte au détriment des Palestiniens en particulier et de la cause musulmane en général. La montée des fondamentalistes et des radicaux n’a pas été sans répercussions pour les musulmans du monde Occidental .Depuis 1960 la population musulmane vivant en Europe s’est accrue avec l’arrivée massive d’émigrés d’Afrique du Nord vers la France d’Inde et du Pakistan vers la Grande-Bretagne ou de Turquie vers l’Allemagne . Bien que fidèle a l’Islam et appliquant le Coran beaucoup de musulmans pratiquent en Europe un islam épuré du bagage culturel appliquant une religion islamique que l’on peut qualifier d’Occidentale. Cependant la majeure partie du monde musulman continu de souhaiter une politique relativement anti-occidentale comme ce fur le cas en Algérie avec la percée inquiétante du F.I.S ou en Afghanistan ou les Mujahedin combattirent l’armée rouge soviétique de 1978 à 1992. Au niveau culturel cet intégrisme galopant fut marqué en 1989 par la sentence de mort (fatwa) prononcée par le régime de l’Ayatollah Khomeiny contre le romancier britannique Salman Rushdie dont le livre les Versets Sataniques fût déclaré blasphématoire.
La situation est différente dans les pays du golfe ou la colossale richesse apportée par l’or noir a suscité des changements politiques, économiques et éducatifs considérables permettant a l’Arabie Saoudite (1er producteur de pétrole) d’avoir une influence grandissante sur la scène internationale même si les pays islamistes radicaux lui reprochèrent souvent ses timides prises de position en faveur de la communauté musulmane au profit des grandes puissances internationales.
Les religions et sectes dérivées de l’Islam : Ahmadiyya : Mouvement de réforme et de modernisation lancé en 1889 à Qadi ad, en Inde par Ghulam Ahmad, qui se présenta comme le Mahdi et l’envoyé d’Allah mais aussi comme le Messie des Chrétiens et l’incarnation de Krishna Ses partisans les Ahmadis avaient une conception nouvelle de la mort et de la résurrection de jésus, selon eux il n’était pas mort sur la croix mais revenu sur Terre pour s’installer au Cachemire ou il vécut jusqu'à l’âge de 120 ans. Le mouvement éclata en 2 factions partagés sur l’interprétation du statut d’Ahmad, les Qadianis qui le tiennent pour un prophète et les Lahoris ne voyant en lui qu’un réformateur, les premiers s’établirent a Rabwah et les seconds a Lahore (Pakistan), on trouve toutefois des communautés Ahmadis en Asie ,en Afrique de l’Ouest ainsi qu’en Occident. Le bahaisme : Fondé par Baha Ullah (1817-1892) en Iran, dans la seconde moitié du XIX ème siècle ; le Bahaïsme plonge ses racines dans le Babisme secte musulmane iranienne se proclamant seule détentrice de la vérité. Le Bahaïsme met en avant l’unité de toutes les religions ; la paix dans le monde, le travail missionnaire, l’égalité des sexes et la monogamie. Ce mouvement n’a pas de doctrines, ni de sacerdoces, d’écritures ou de rites officiels. Né Mirza Ali baha Ullah était disciple de Mirza Ali Muhammad dit le Bab ou porte (vers l’imam caché). Ce dernier annonçait la venue imminente de l’élu .Quand le bab fût exécuté pour avoir tenté de renverser le pouvoir en Iran Baha Ullah se présenta comme le l’élu et dernier des prophètes après Krishna, Bouddha, Moise, Jésus et Mahomet. Il transforma ce qui était une branche extrémiste du chiisme en un mouvement au syncrétisme religieux puisqu’il cherchait a rassembler toutes les fois,a sa mort son fils Abdul Baha (1844-1920) prît la tête du mouvement qui s’étendit au-delà du Moyen-Orient .Opprimés dans leur pays d’origine les fidèles se retrouvèrent en Afrique ,en Amérique du Nord ainsi qu’en Europe.
Hezbollah ou mouvement Amal : Le Hezbollah ou parti de Dieu qui s’illustra dans les prises d’otages au Liban naquît en 1982 dans ce même pays par la volonté de Chaykh Muhammad Husain Fadlallah connut comme Al-Qaid (le juriste juste) Jusqu’au triomphe de la révolution islamique en Iran (1979) et l’invasion israélienne du Sud Liban (1982). Le Hezbollah était resté à l’état de projet dans l’esprit de Fadlallah, cependant en 1983 ce dernier devint la figure de proue politique et religieuse des militants chiites avant d’être élu Ayatollah (haute dignité de l’islam chiite) deux plus tard. L’organisation du Hezbollah consiste en 12 membres composés de religieux musulmans et de militaires. Le nom de code du Hezbollah lorsqu’il organisait des opérations terroristes était Djihad islamique.
Quelques membres du Hezbollah considèrent le mouvement Amal islamique (la branche armée des oppressés) comme faisant partie de leur fraternité. La formation du groupe Amal (acronyme pour groupes arabes de résistance libanaise) fondé par l’imam Musa Al-Sadr en 1975 avait marqué le début de la montée du chiisme militant au Liban mais il souffrit d’un manque cruel de cohésion et de nombreuses rivalités internes. Ikhwan (confrérie musulmane) : L’activisme islamique en Egypte a pour racines la confrérie musulmane Ikhwan fondée en 1928 par Hasan Al-Bana afin de purifier la société musulmane en rejetant la sécularisation occidentale pour appliquer la Hadith (tradition musulmane) telle quelle est signifiée dans le Coran. Dans sa phase la plus militante (1945-1954) la confrérie se distinguait par l’élimination physique de tous ses opposants politiques et fût impliquée dans la tentative d’assassinat du président Nasser (1954). A la suite de cette attentat raté, le président égyptien décréta la confrérie hors-la loi et fit arrêter puis exécuter ses principaux dirigeants. La confrérie refît surface en 1967 après la défaite de l’Egypte contre Israël et s’éleva en 1978 contre les accords de Camp David et les accords de paix avec Israël du président Sadate mais ne fût pas impliqué dans son assassinat. Officiellement illégale depuis 1990 la confrérie n’en continue pas moins de profiter de la protection du gouvernement.
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L'islam (partie 1)
A l’aube du VII siècle, la péninsule arabe était une terre déchirée par les combats que se livraient les bédouins nomades, une terre sur laquelle s’exerçait les pressions de l’empire Byzantin chrétien et celle de l’empire Perse zoroastrien. Tout allait changer grâce a un marchand de La Mecque nommé Muhammad (le glorifié) francisé en Mahomet. Mahomet reçut des révélations divines consignées dans le Coran (qu’ran), mot arabe signifiant récitation .Ces révélations constituent le fondement de l’Islam qui régit tous les aspects de la vie de ses adeptes depuis l’alimentation à l’habillement en passant par l’éducation et l’économie.
Trente ans après la fondation de l’islam, les musulmans (ceux qui se soumettent a Allah, le seul Dieu) quittèrent leur terre natale pour établir un puissant empire islamique estimé a ce jour a environ 865 millions d’individus répartis dans le monde et majoritaires en Afrique du Nord, Orient, Asie centrale et Indonésie., le succès remporté par la religion islamique déclencha des conflits avec le christianisme tout d’abord au sein de l’empire byzantin puis au moyen-age avec les croisés venus d’Europe de l’ouest pour délivrer la terre sainte et le tombeau du Christ. Aujourd’hui la religion islamique, plus vigoureuse que jamais défie les traditions démocratiques et capitalistes de l’Occident ainsi que le libéralisme de ses valeurs sociales. L’occident sembla prendre conscience de la puissance que pouvait représenter l’Islam après la seconde guerre mondiale quand le coup d’état de Nasser (1952) fît de lui le maître incontesté de l’Egypte. Il s’opposa ensuite à la France et la Grande-Bretagne en 1956 en nationalisant le canal de Suez. 17 ans plus tard, le monde prît conscience de la puissance grandissante de l’islam avec la flambée des prix du pétrole (1973) décidée par l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole) l’espoir que les musulmans pouvaient former une coalition arabe unie autour de l’or noir s’évanouit avec l’échec des négociations de Camp David en 1978 entre Israël et Egypte les ennemis de toujours.
La soumission a Dieu : En 1979 l’Islam militant connût une nouvelle impulsion lorsque le Chah d’Iran fût destitué et remplacé par un premier ministre islamiste sous les ordres de l’Ayatollah Khomeiny, les années de pouvoir de Khomeiny (1979-1989) instituèrent une idéologie axée sur la foi islamique proscrivant les influences diverses de l’Occident considéré comme athée voire satanique,les mouvements musulmans connurent alors un essor sans précédent et on assista a l’éclosion du Hezbollah principal groupe terroriste et responsable des prises d’otages d’occidentaux au Liban durant les années 80.
Le Credo musulman ne s’embarrasse pas de dogmes complexes et se résume a cette seule profession de foi : Il n’y a de Dieu qu’ Allah et Mahomet est son prophète. Les musulmans croient ainsi aux prophètes de l’ancien testament et a ceux du nouveau Jean le Baptiste et Jésus qu’ils honorent comme des messagers de Dieu .Ils ne considèrent pas cependant que Jésus est le fils de Dieu . Les musulmans croient par ailleurs à l’existence des anges qui restent inférieurs aux prophètes mais supérieurs a l’humanité. Ces anges ont la mission de garder la porte de l’enfer et d’enregistrer les pensées et les actes de chaque individu durant sa vie sur Terre. Il existe des anges déchus dont le chef de file est Satan (shaitan ou Iblis). L’islam considère que Dieu est le créateur de toute chose et que les hommes ne sont pas libres et seront jugés en fonction de leurs péchés.
Les croyants musulmans ont 5 grandes obligations a remplir, ce sont les 5 piliers de l’Islam
.La première est la profession de foi (Shahadà) qui doit être récitée quotidiennement. ,la seconde est la prière rituelle (çalàt) qu’il faut répéter 5 fois par jour (aube, midi, milieu d’après-midi, coucher du soleil et nuit) en se tournant vers La Mecque. la troisième est le jeûne (siyam) qui renforce l’identité religieuse et culturelle de l’Islam, ce dernier a lieu durant la période du Ramadan La quatrième obligation consiste a verser aux pauvres une aumône(zakàt) ; purification par le don transformé en impôt légal. La dernière est le pèlerinage a la Mecque (hadjdj) que tous les musulmans doivent accomplir au moins une fois dans leur vie.
Le Ramadan : (neuvième mois lunaire), tous les musulmans adultes et bonne santé a l’exception des femmes enceintes jeûnent de l’aube au coucher du soleil pendant un mois, il est recommandé de lire le coran tous les jours. La 26ème nuit du Ramadan (lailat ul-Qadr) est particulièrement importante car elle marque l’anniversaire de la révélation du coran à Mahomet. La fin de cette période d’abstinence est célébrée par une grande fête.
La mort, jugement et récompense : Les musulmans qui sont sur le point de mourir récitent la Shahadà, après leur mort le corps est emporté dans une morgue musulmane ou il est lavé et enveloppé dans des pièces de tissu (3 épaisseurs pour les hommes, 5 pour les femmes) puis on l’enterre le plus vite possible. La crémation est rigoureusement interdite, le rite funéraire consiste à jeter de la terre sur le cercueil tandis que les personnes présentes récitent un extrait spécifique du Coran.
Pour les Musulmans, Dieu seul sait quand aura lieu la résurrection des morts, ce jour-là l’ange Izra soufflera dans sa trompette et tous les morts se lèveront de leur tombe (saufs les martyrs qui gagnent directement leur demeure éternelle), s’ils font partie des justes et des pardonnés les anges placeront dans leur main droite le livre contenant le verdict de leur jugement et ils pourront alors entrer au paradis ou les attendent toutes les formes de félicité matérielle et spirituelle, s’ils sont damnés le même livre sera placé dans leur main gauche et ils seront condamnés aux tourments de l’enfer .
Après le jugement La Mort, elle même sera convoqué par Dieu qui la tuera, ainsi la certitude de ne plus la rencontrer est source de joie pour ceux qui sont au paradis mais source d’horreur pour ceux qui sont en enfer.
Le Coran : Le livre sacré de l’islam est le Coran (qu’ran) un mot qui signifie récitation. Le Coran est indiscutablement l’un des plus grands ouvrages spirituels du monde Pour les musulmans le Coran livre les messages de Dieu a l’humanité et constitue le pont culminantde toutes les écritures sacrées qui l’ont précédé.
Les révélations divines faîtes a Mahomet furent transcrites mais la rédaction n’était pas terminée lorsque Mahomet mourut en 632 Selon la tradition c’et son beau-père Abu Bakr qui commença a collationner les révélations afin de les transcrire, cette tâche sainte fût continuée sous le califat d’Omar (634-644) et comme il existait plusieurs versions divergentes ce fût au calife Othman que revînt le redoutable honneur d’établir lesquelles étaient les bonnes versions. Des copies de cette version autorisée furent réalisés et envoyés a Médine, à Bagdad, a Kufa
La Mosquée : Les musulmans se réunissent pour honorer Dieu dans une mosquée (en arabe : Masjid, qui signifie lieu de prosternation). La prosternation est le signe de cette soumission à Dieu qui constitue l’essence même de l’Islam. Les mosquées ont une forme et une taille variables, la première bâtie à Médine par Mahomet et ses compagnons n’était qu’une construction rudimentaire faite de troncs d’arbres avec un toit en branches de palmiers.Toutes possèdent des caractéristiques fondamentales, notamment un hall entouré d’une enceinte, une niche intérieure (mihràb) d’où sera prononcé le sermon et d’un minaret extérieur (sauf en Indonésie).
L’absence de statues et d’art figuratif à l’intérieur est due a la conception musulmane héritée du judaisme (l’unicité du créateur ne devant pas être imité par les hommes), lorsqu’un élément décoratif est destiné a exprimer un message il prend la forme d’inscriptions calligraphiques qui reproduisent des versets du Coran. Mahomet le dernier envoyé de Dieu : Le prophète de l’Islam Muhammad Ibn Abdullah (Mahomet pour l’Occident) naquit a La Mecque vers 570 de notre ère (dans le clan Hachémite de la tribu des Quraychites). Orphelin de père peu avant sa naissance, il perdit sa mère alors qu’il avait six ans et fût élevé par son oncle Abu Talib, chef du clan Hachémite.
Les qurayshites avait la responsabilité de la Kaaba, un temple de La Mecque déjà vénéré dans l’Arabie pré musulmane. Selon la tradition le jeune Mahomet ne reçut aucune instruction, il ne savait ni lire ni écrire mais réussit dans le commerce et épousa a 25 ans une riche veuve Khadidja. Le succès de ses affaires ne l’empêchait pas de se retirer pour méditer dans une grotte du mont Hira près de la Mecque et c’est au cours d’une de ces retraites solitaires en 610 qu’il reçut la vision d’un être majestueux (reconnu plus tard comme étant l’ange Gabriel ), il entendit une voix lui disant Prêche la parole , et comme il demandait quelle parole, la voix lui répondit Prêche au nom du créateur qui a fait l’homme a partir d’un caillot de sang ,et Mahomet qui ne savait pas lire déchiffra le parchemin que lui tendit Les Mecquois se montrèrent incrédules et hostiles a sa prédication quand il fustigeait leurs mœurs dépravés, leur orgueil, leur culte de l’argent aussi en 622 il émigra en compagnie de ses premiers disciples a Yathrib que l’on appellera plus tard Médine a 350 Kms de La Mecque.
Rapidement il agrandit le cercle de ses partisans tant par la diplomatie que par les armes remportant une éclatante victoire sur les Mecquois a Badr en 624. Il anéantit la communauté juive de Médine en 627 car elle avait apporté son soutient au mecquois Abu Sufyan qui tentait de prendre le contrôle de la ville.
En 630 Mahomet, a la tête de 10.000 hommes entra a La Mecque renversa les idoles païennes et supprima toute opposition puis de retour a Médine promulgua une constitution régissant les relations entre les communautés musulmanes de toute la région. Son contrôle s’étendit bientôt a la majeure partie de l’Arabie et il mourût a Médine en Juin 632 sans avoir désigné de successeur, une lutte acharnée pour le pouvoir allait s’engager. Les Sunnites et les Chiites : Le monde musulman est divisé 2 groupes Les Sunnites et les Chiites.
Les Sunnites suivent la sunna (l’ensemble des paroles et des actes du prophète et de sa tradition, ils sont considérés comme des musulmans orthodoxes et représentent la majorité (90%) des musulmans a travers le monde. Les Chiites (partisans d’Ali) sont des sectaires qui rompirent avec le courant islamique peu après sa fondation, ils soutiennent que seuls les descendants d’Ali gendre de Mahomet peuvent devenir des imams (chefs religieux de la communauté musulmane).
Les ruptures entre sunnites et chiites eurent lieu en 632 peu après la mort du prophète. La tribu Quraychite imposa l’un des siens Abu Bakr, beau-père de Mahomet comme successeur de la communauté, il régna comme calife (successeur) de 632 à 634 profitant de court règne pour étendre le territoire de l’Islam a la Syrie byzantine.
Le successeur désigné fût Omar qui régna de 634 a 644 poursuivant l’expansion islamique au delà des frontières de l’Arabie jusqu’en Egypte et en Iran. Il fût assassiné par un esclave perse et c’est Othman qui lui succéda, très controversé il se rendit impopulaire par des détournements de fonds et fût accusé de népotisme mais promulgua le texte officiel du Coran et fût assassiné chez lui à Médine par des membres irakiens et égyptiens des garnisons basés en ville .C’est ce meurtre qui allait être a l’origine du schisme entre sunnisme et chiisme. Ali le gendre et cousin de Mahomet succéda à Othman comme calife de 656 à 651 mais dût faire face a une opposition déterminée qui l’accusait d’être le commanditeur de l’assassinat de son prédécesseur. Il établit le califat a Kufa en Irak ou il fut en butte aux attaques du gouverneur de Syrie Moawiya qu’il vainquit a la bataille de Siffin en 657, toutefois ses partisans commençaient a l’abandonner pour former la plus fondamentalistes des sectes musulmanes connue sous le nom de Kharidjite dont l’un des membres assassina Ali en 661. Moawiya devînt a son tour calife de 661 a 680 et établit la dynastie des Omeyyades mais les musulmans restés fidèles a Ali ne désarmèrent pas pour autant sous la double impulsion de ses fils Hassan et Hosayn. Moawiya désigna Yazid 1er comme successeur et celui ci dû affronter Hosayn a la bataille de Karbala en 680, ce fut un désastre pour les descendants d’Ali, Hosayn mort ses partisans déclarèrent que seuls les descendants d’Ali étaient dignes d’hériter du califat et de recevoir le Nur (la lumière divine) le mouvement chiite littéralement le parti d’Ali était né.
Hosayn le martyr Né a Médine en 626 et 2ème fils d’Ali il fut le fondateur du mouvement chiite, martyr de sa cause le 10 Octobre 680 en mourant a la tête de son armée lors de la bataille de Karbala en Irak. Pour les chiites Hosayn incarne tous ceux qui sont injustement persécutés par les barbares et les orgueilleux car s’estimant lésés dans leur quête de la justice et de la vérité les chiites puisent une grande force dans la célébration de la passion d’Hosayn pour trouver inspiration et renouveau.
Le tombeau d’Hosayn qui se trouve à Karbala revêt une importance capitale aux yeux des musulmans chiites, en effet après La Mecque, il est le lieu de pèlerinage le plus sacré de l’Islam.
Les Omeyyades Les califes de la lignée des Omeyyades (661-750) régnèrent pendant une époque dynamique de l’histoire musulmane, ils étendirent leur empire a l’Espagne et a l’Inde. Il favorisèrent le renouveau artistique comme le témoigne, entre autre le dôme du rocher a Jérusalem l’un des plus magnifiques lieu saint de l’Islam De 634 à 650 avant l’établissement de la dynastie les forces Omeyyades avaient pris le contrôle de la Palestine, la Syrie, L’Irak, la Libye, la Perse et l’Egypte grâce a l’extrême habileté du calife Moawiya. Les conquêtes permirent ensuite l’annexion du Maroc et de L’Espagne entre 690 et 720 et les troupes musulmanes avancèrent à travers les territoires de l’Asie centrale jusqu'à l’Inde et aux frontières de la Chine. Un siècle s’était écoulé depuis la mort de Mahomet et l’Islam s’était répandu dans le monde comme une traînée de poudre, son expansion allait être stoppée par l’empereur byzantin qui lui barra l’accès a l’Europe orientale et Constantinople bien qu’assiégée a maintes reprises n’allait pas céder avant 1453, tombant aux mains des turcs ottomans.Les troupes musulmanes renforcées peu a peu par des Perses, des Turcs et des berbères convertis à l’Islam furent également repoussées par Charles Martel a Poitiers en 732 qui stoppa net leur avancée vers l’Occident. Cependant, malgré leur détermination à rester au pouvoir les Omeyyades ne réussirent pas a vaincre l’opposition des chiites qui refusaient de reconnaître leur légitimité. Les Omeyyades étaient soucieux de parvenir a créer une cohésion et n’obligèrent pas juifs et chrétiens de pratiquer leurs religions sur leurs territoires a condition de s’acquitter de la Djizya ou capitation et malgré les troubles religieux, politiques et sociaux les Omeyyades s’attachèrent a promouvoir les arts en général mais aussi l’architecture et la poésie. L’œuvre architecturale la plus significative reste le Dôme du Rocher bâti en 691 à Jérusalem. qui abrite un morceau de rocher vénéré comme étant l’emplacement ou Mahomet entama son ascension vers le ciel Le dôme du rocher : C’est l’endroit même ou se dresse encore un fragment du mont Moriah, on appelle ce lieu sacré le nombril du monde c’est la pierre qu’Allah choisit dans le jardin du paradis pour fonder l’univers.
Les âmes de tous les prophètes se situent dans un puits creusé sous le roc et les arches entre la mosquée El Aqsa et le dôme symbolisent les balances qui serviront a peser les âmes au moment de l’événement final.
C’est ici que s’est déroulé le sacrifice du prophète Ibrahim que les juifs et les chrétiens appellent Abraham grand prophète et le père de tous les croyants. L’histoire d’Ibrahim Ibrahim avait une vieille épouse Sara qui ne pouvait avoir d’enfant, elle poussa son époux a concevoir un fils avec la jeune Agar. Puis Sara eût un fils à son tour, Ibrahim avait donc 2 fils, celui de sa femme Sara s’appelait Isaac et celui de sa bien-aimée Agar s’appelait Ismael. Sara, jalouse demanda le renvoi d’Agar qu’Ibrahim accompagna dans le désert avec Ismaël.
Les juifs se disent enfants d’Isaac et les musulmans enfants d’Ismael .Voilà pourquoi Ibrahim est le père des religions le patriarche des patriarches. Son tombeau ainsi que celui de son épouse Sara se trouve dans un lieu baptisé le tombeau des patriarches à Hébron (c’est ici qu’eût lieu le massacre des fidèles par un fanatique juif il y a quelques années). Le tombeau des patriarches était le seul endroit au monde ou juifs et musulmans pouvaient prier ensemble. Le tombeau d’Abraham est le point de rencontre des deux religions car Dieu voulut mettre Abraham à l’épreuve et lui ordonna de sacrifier son fils légitime Isaac, Abraham emmena son fils sur la montagne pour lui trancher la gorge et lorsqu ‘il leva son couteau un ange arrêta son bras et Abraham aperçut un bélier dont les cornes étaient emmêlées dans un buisson, à la place de son fils il sacrifia donc l’animal puis Dieu lui dit : Je sais que tu ne m’as pas refusé ton fils aussi tes descendants seront aussi nombreux que les étoiles dans le ciel et les grains de sable du désert.
Les Abbasides Avec la complicité des chiites la dynastie des Abbasides porta un coup décisif qui devait aboutir à l’extermination des Omeyyades. En 750, les Abbasides ainsi nommés car ils affirmait descendre directement d’ Al -Abbas oncle de Mahomet, assassinèrent le dernier des Omeyyades Marwan II réfugié en Egypte (les derniers partisans Omeyyades purent s’enfuir en Espagne et parmi eux Abd Ar Ahman qui s’empara de la ville de Cordoue. Le règne des Abbasides dura un demi-millénaire et leur plus important titre de gloire fût d’unir la culture arabo-islamique avec le génie de la civilisation perse, le siège du califat fut déplacé de Damas a Bagdad et les Abbasides choisirent de régner en désignant des gouverneurs de province choisis au sein des territoires annexés.
Ces ramifications eurent un impact considérable sur la culture et la vie islamique, elles entraînèrent la constitution d’une armée multi raciale dont le seul critère d’appartenance était la religion. Les Abbasides s’élevèrent contre le mode de vie relâché qui avait marqué la dynastie des Omeyyades, ils mirent l’accent sur l’autorité spirituelle du calife présenté comme le commandeur des croyants. Cette prestigieuse période est immortalisée sous le règne du calife Haroun Al- Rashid (786 – 809) par le célèbre ouvrage Les Mille et une nuits.
Cependant les califes tour a tour furent destitués par des coups d’état fomentés souvent par les troupes turques dont le nombre avait progressé depuis le début du IXème siècle mais les Abbasides réussirent a se maintenir jusqu’en 1258 laissant les militaires diriger la dynastie. A Bagdad, on assista au renversement du gouvernement en place par une dynastie musulmane incarnée par la lignée chiite des Buyides (945-1055) renversés a leur tour par une dynastie turque connue sous le nom de Seldjoukide qui régna 150 ans . Les royaumes indépendants Si le règne des Abbassides se prolongea jusqu’en 1528 ; leur pouvoir avait pris fin dès la fin du X siècle. Pendant cette période complexe qui dura 300 ans un certain nombre de royaumes musulmans indépendants prirent le pouvoir en divers endroits de l’empire. La plupart étaient chiites et parmi eux s’illustrèrent les sectes Imâmites connues sous le nom de Chiisme Duodécimain (qui reconnaissent 12 imams) et celle des Septimaniens (qui n’en reconnaissent que 7). L’un des mouvements d’opposition les plus farouches auxquels fût confronté les Abbasides provint de la lignée des Fatimides (909-1171) qui tirait son nom de Fatima, la fille du prophète dont ils se proclamaient descendants.
Les Fatimides instaurèrent un califat d’abord en Tunisie, puis en Egypte, fondèrent la ville du Caire et étendirent leur domination sur les deux villes saintes de l’Islam : La Mecque et Médine. En 1094 la lutte pour le califat opposa les deux frères Al-mustali et Al-Nizar le premier l’emporta et s’installa au pouvoir 77 ans avant d’être évincé par le célèbre Saladin (qui joua un rôle important durant les croisades) et qui fonda la dynastie des Ayyubides (1171-1250) Entre-temps les fidèles d’Al Nizar constituèrent une secte du nom d’Assassins (dérivé du mot Haschisch qu’ils avaient l’habitude de fumer afin d’atteindre l’extase avant d’aller combattre et afin d’être prêts a se sacrifier pour la mission qui leur avait été confiée). Depuis leurs collines fortifiées en Syrie les Assassins agissaient indépendamment, ils combattirent les croisés qui firent connaître leur nom partout en Europe, ils furent finalement exterminés par l’invasion mongole au XIII siècle. Un peu partout naquirent puis disparurent des dynasties au long de cette période trouble, les chiites Camarthians (894-1100), les Ghaznavides (977-1186) qui répandirent l’Islam au Khurasan, en Afghanistan et en Inde du Nord.
Au Maghreb les Almoravides (1056-1147) austère dynastie berbère fondèrent Marrakech puis s’étendirent sur tout le Maroc pour traverser le détroit de Gibraltar en 1805 et imposer leur souveraineté en Andalousie ou, Séville, Saragosse puis Valence tombèrent entre leurs mains. La dynastie affaiblie succomba en 1147 face aux attaques cumulées des chrétiens d’Espagne et des musulmans Almohades qu’ils avaient détrônés au Maroc. Le Soufisme La tradition mystique de l’Islam est connue sous le nom de Soufisme (du mot suf, le vêtement blanc que portaient les premiers soufis). Comme les mystiques des autres religions les soufis recherchent l’union avec Dieu, un but qu’ils atteindront avec le renoncement au monde, la pauvreté, la méditation et l’abstinence.
Les deux temps forts du soufisme sont son développement initial du VII au X siècle puis celui de son organisation en confréries du XI au XIII siècle. Les premiers soufis furent influencés par les moines chrétiens en Syrie mais également par les zoroastriens de Perse ainsi que par la philosophie hindouiste Vedanta. Durant cette période le chef des soufis fut Hassan Al-Basri (642-728), père du mysticisme musulman, l’esprit du soufisme de cette époque ne consistait uniquement qu ‘en une totale soumission a Dieu comme un esclave se soumettant a son maître. Pendant la seconde grande période du soufisme on vit apparaître plusieurs confréries de soufis, ce fût l’époque des grands penseurs musulmans dont le chef de file était muhammad Al-Ghazali qui tenta de concilier théologie et soufisme. Le grand sujet de préoccupation des soufis fût de découvrir la nature du vrai moi, tendance illustrée dans le Maenavi l’œuvre magistrale de Djalal Al Din Rumi (1207-1273), immense poème de 6 livres considéré comme le Coran de la littérature perse, son thème dominant étant l’exploration des relations entre le moi et le Dieu unique.
Les derviches tourneurs Bien que l’Islam orthodoxe voie d’un mauvais œil les accompagnements musicaux lors des cérémonies religieuses les Soufis ont crée des pratiques qui leur sont propres (dhikr). Le poète mystique Djalal Al -Din Rumi (voir plus haut) fonde la confrérie des derviches tourneurs, cette danse sacrée prend la forme d’un tourbillon provoquant un état de transe propice à la communion avec le cosmos et le créateur transcendant.
La rupture avec la chrétienté Au début du XI ème siècle le califat Abbaside de Bagdad dont le rôle est essentiellement religieux mais politiquement impuissant reçoit le renfort inattendu des Seldjoukides qui les libèrent de la tutelle des Buyides. Les Seldjoukides n’imposent pas une autorité absolue mais préfèrent défendre l’Islam contre les infidèles par le Djihad . Les Seldjoukides apportent deux nouveautés, l’association des turcs, des perses et des arabes et l’établissement d’une alliance entre marchands et propriétaires terriens, aussi le commerce se développa rapidement tout le long des routes maritimes de la mer Méditerranée à la mer Noire ainsi que dans l’océan Indien. Ce succès des Seldjoukides se solda par une rupture nette avec l’Europe chrétienne quand l’empereur Byzantin demanda de l’aide au pape, les croisades commencées en 1096 se poursuivirent durant deux siècles et les musulmans subirent de nombreuses défaites et durent céder des territoires. Avec la menace Mongole la puissance Seldjoukide déclina encore et l’Islam connût une période difficile notamment en Espagne avec la Reconquista (la reconquête chrétienne), les armées chrétiennes mirent a profit ce déclin pour soumettre les royaumes musulmans a l’exception de Grenade qui résista jusqu’au XV ème siècle. Le mariage en 1469 entre Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille unifia définitivement l’Espagne et permît à l’armée chrétienne espagnole après la reconquête de Grenade de chasser les derniers maures.
Après la chute du dernier bastion musulman en 1492 (année où Christophe Colomb découvre le nouveau-monde), les musulmans quittent le territoire ibérique et ceux qui décident de rester (appelés mudejars par les espagnols) seront victimes de discriminations puis chassés par un édit en 1614. C’est la fin de l’islamisme espagnol dont le rôle artistique et culturel avait été très important pour la civilisation occidentale Le génie maure s’exprimant notamment avec le palais de l’Alhambra de Grenade,
véritable chef-d’œuvre architectural alors qu’en littérature on retiendra les œuvres essentielles d’Ibn khaldun (1332-1406) ainsi que les théories des penseurs et philosophes Ibn Sina (980-1037) et Ibn Rushd (1126-1198) plus connus en Occident sous les noms d’Avicenne et d’Averroès. L’Islam en Asie centrale Au XIII et XIX siècles, l’empire islamique subit en Orient les attaques violentes des Mongols, peuple nomade originaire des steppes de Sibérie emmenés par un chef célèbre et impitoyable Gengis Khan(1162-1227). Des descendants de ce grand conquérant naquit la dynastie Il-khanide (1256-1353) qui contrôla les territoires de Perse, d’Irak et d’Anatolie (l’actuelle Turquie)
La fin du règne des Seldjoukides affectèrent l’équilibre du monde musulman et rendit vulnérable la partie orientale de l’empire, la Syrie tomba en 1243 puis Bagdad fut aux mains d’Hulagu Khan, le petit-fils de Gengis en 1258 mais en 1260 l’avancée mongole était stoppée par les Mamelouks de Syrie lors de la bataille d’Ain Jalut a 80kms de jérusalem. C’est l’arrière petit-fils d’Hulagu Mamuk Ghazan (1295-1304) qui fût le premier des ilkhanide a se convertir a l’Islam. Tous les Khans mongols n’étaient cependant pas d’accord avec une telle conversion et beaucoup s’y opposèrent farouchement notamment les descendants de Chagahai (1227-1241) l’un des quatre fils de Gengis Khan.
L’orthodoxie sunnite fût défendue contre les mongols par les Turcomans conduits par Timur Lang (1336-1405) dont le nom sera francisé en Tamerlan, ce dernier allait bâtir un immense empire dont la capitale serait Samarkand puis agrandir ses territoires de la Russie du Nord-est et de la Mongolie englobant la Perse, l’Inde et la Mésopotamie. Tamerlan puis ses successeurs les Timurides furent de grands amateurs d’art qui promurent surtout l’architecture mais également la peinture et la littérature. Plusieurs siècles plus tard l’Islam est toujours présent en Asie centrale ayant survécu a de multiples persécutions notamment durant le régime communiste et depuis les années 90, les états musulmans sont devenus indépendants a la suite de l’explosion de l’Union Soviétique donnant naissance au Kazakhstan, au Tadjikistan a l’Ouzbékistan au Kirghizistan a l’Azerbaïdjan et au Turkménistan.
L’Islam en Inde
L’Inde fût, au cours du premier millénaire dominée par deux grands courants religieux l’Hindouisme et le Bouddhisme, par la suite une succession de dynasties musulmanes dont les Ghaznavides (977-1168), le sultanat de Delhi (1206-1398) et les grands Moghols (1526-1857) étendirent leur domination et contrôlèrent de larges territoires du continent indi continent indien diffusant culture et religion musulmanes.
L’islam conservera son influence après l’ère mongole et durant la domination britannique et ceci jusqu’en 1947, date de son indépendance et de la création du nouvel état musulman le Pakistan.
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15/08/2006
Le shintoisme
Le shintoïsme est la religion indigène du Japon. Shintô signifie la voie des dieux et son origine se perd dans la nuit des temps avec sur fond de chamanisme la croyance aux Kami innombrables divinités de la nature qui passent pour vivre dans les montagnes ; les rivières ; les arbres……
A partir du VI siècle de notre ère le culte des kami s’imprégna peu a peu d’éléments étrangers issus du confucianisme et du taoïsme chinois.
C’est seulement quand débarqua le bouddhisme au Japon puis en Corée que le mot shinto apparut pour différencier la religion nationale des religions importées.
Dès le début le shintoïsme eût deux tendances distinctes l’une populaire et l’autre politique ; la première se reposait sur les sanctuaires abritant le culte local de tel ou tel kami et la seconde se fondait sur les rites et les prêtres qui légitimaient les dirigeants du pays. Après la révolution impériale de 1868 le gouvernement injecta des éléments de nationalisme dans le shinto populaire et il en résulta un shintoïsme d’état. En 1945 , près la capitulation du pays cette religion d’état fût démantelée laissant le shinto libre de suivre sa propre voie
Le shintoïsme ne possède pas les caractéristiques des autres religions monothéistes (créateur unique, saintes écritures, fondateur historique) car il privilégie le culte de la nature, la pureté rituelle et la communion de l’homme avec les kamis c’est une religion axée sur les relations avec le monde terrestre ; le shintoïsme s’exprime par des pèlerinages et des visites dans les sanctuaires.
Les Kamis :Au cœur du shintoïsme on trouve les kamis, ces esprits invisibles et souvent sans personnification qui possèdent des pouvoirs surnaturels et on peut qualifier de kami tout ce qui mérite d’être craint ou vénéré. Inari, kami du riz est l’un des kamis les plus populaires avec plus de 30 000 sanctuaires ; il représente la prospérité et il n’est pas rare de trouver un autel dédié à Inari sur le lieu de travail des hommes d’affaires ou des industriels. Les esprits des grands hommes peuvent aussi devenir kami comme par exemple le grand érudit Sugawara Michizane qui près de 11 siècles après sa mort est vénéré dans 3500 sanctuaires par les étudiants en préparation d’examens. Les kamis font également l’objet d’un culte domestique avec des modèles réduits de sanctuaires (kamidana) ou les familles fixent chaque année des amulettes de papier contenant le nom du sanctuaire de leur choix et du kami qui lui est attaché. Les rituels du culte des kamis sont : la visite au sanctuaire au jour de l’an neuf(hatsu mode)-la fête des poupées (hina matsuri le 3 mars)- la fête des garçons (tango no sekku le 5 mai) - la fête des enfants (schichigo-san le 15 novembre). Pour célébrer ces fêtes (matsuri) on offre des ex – voto et on dépose devant les kami des requêtes de bonne santé et de longévité.
Du culte des kamis au véritable shintoïsme :Les japonais ont de tout temps cru que les kamis vivaient dans le ciel mais restés représentés dans les phénomènes naturels terrestres. Au siècle avant Jésus- christ et le III siècle après Jésus- christ le développement de la culture du riz stratifia la société japonaise et on rajouta au panthéon des kamis les esprits des chefs puissants et des glorieux ancêtres.
Les japonais pensaient que les kamis s’offensaient des blessures provoquées par la mort ; la menstruation ; l’enfantement (le sang, en général) et il s ‘ensuivit l’application de nombreux rites de purification destinés a apaiser les kami et a gagner leur protection contre les forces naturelles (sécheresse, inondations ; épidémies, tremblements de terre) Parmi les phénomènes naturels auxquels les shintoïstes prêtent une valeur sacrée le plus important est la cascade. L’eau purifie l’ascète qui se place sous la cascade symbolisant la purification et la régénération Durant ce rituel on tend une corde de paille de riz (shimenawa) en travers de la cascade afin de marquer le territoire sacré .Sur cette corde on noue des rubans de papier alternant avec des brins de chanvre .Ces offrandes symboliques de papier rappellent les Gohei, ces offrandes de papier pliés en zigzag et disposés d’une façon ésotérique qui viennent orner les murs des sanctuaires lors des rites shintoïstes.
Le culte des kamis se développa ensuite en réponse à la menace de la Chine ; pays voisin dont la civilisation était plus avancée. C’est ainsi qu’apparut le mythe qui faisait de l’empereur du Japon le descendant du très haut kami du soleil Amaretasu. Les emblèmes du pouvoir adoptés par la maison impériale ne sont autres que les 3 symboles de la religion shintoïste le sabre ;le miroir et les bijoux .L’identité culturelle du shintoïsme lui permit de cohabiter sans difficulté avec les autres religions présentes sur sa terre natale :le confucianisme ;le taoïsme et plus tard le bouddhisme .
Le bouddhisme fût officiellement présenté en 552 au souverain du Yamato (ancien nom du Japon) était celui du Mahayana (grand véhicule) et après quelques divisions, le bouddhisme gagna droit de cité au pays du Shintô. Les bouddhistes ne nièrent pas l’existence des kamis mais virent en eux des âmes pécheresses qui aspiraient à la délivrance bouddhique. Les temples bouddhistes s’installèrent dans l’enceinte des sanctuaires shintoïstes et la cohabitation des deux cultes se déroula plutôt bien.
L’identité shintoïste se raffermit entre le XVII et le XIX siècle, période qui vit le Japon gouverné par les Shôguns (généralissimes) du clan Tokugawa. Revivifié le culte des Kamipuisa encore dans le bouddhisme et dans le christianisme des missionnaires un certain nombre de principes qui lui donnèrent une dimension nouvelle renforcée. La période qui va de l’avènement du nouvel empereur Meiji (1868) a la fin de la seconde guerre mondiale fût celle du shintô d’état. Même si il n’y eût pas d’interdiction des autres spiritualités il faudra atteindre 1945 et le démantèlement du culte officiel pour que la liberté religieuse retrouve tous ses droits au Japon. Au début du règne Meiji le gouvernement favorisa le shintoïsme et interdit le syncrétisme avec le bouddhisme. On lança une grande campagne de propagande en faveur du shintoïsme désormais religion nationale unique. La résistance s’organisa contre ce dictat spirituel et il fût établi que le bouddhisme et autres sectes seraient libérés du contrôle de l’état .Le culte shintoïste étant plus que jamais attaché à la personne de l’empereur, gardien de la tradition religieuse et kami lui-même par son ancêtre solaire. Les victoires militaires du Japon sur la Chine et la Russie en 1890 enflammèrent le nationalisme populaire transformant les foyers de culte shintoïstes en foyers de culte militaire ou on vénérait les soldats tués au combat pour la patrie. Le shintô d’état s’affirmait comme l’élément clé de la vague ultra-nationaliste qui déferla sur le pays avant et pendanla seconde guerre mondiale. L’empereur Hiro-hito commandant en chef des armées était vénéré comme un véritable dieu vivant ce qui faisait du Japon la seule théocratie des temps modernes (avec le Tibet du temps du règne du Dalaï-lama) En 1945, après sa défaite l’occupation du Japon par les alliés entraîna la rupture des liens unissant shintoïsme et pouvoir. L ‘empereur Hiro-Hito dut se plier aux conditions d’une monarchie constitutionnelle et renonça a son statut de kami et interdit le culte de son portrait et de celui du rescrit impérial.
En 1947 eût lieu la séparation définitive entre église et état qui garantissait désormais par sa constitution la liberté de culte Les rituels officiels shintoïstes furent réservés à la seule famille impériale. Depuis quarante ans le shintoïsme a donné naissance quantité de courants qui se réclament plus ou moins de lui mais en dérivent cependant nettement, certaines de ces sectes ayant réussies a prospérer. Les principaux sanctuaire shintoïstes se trouvent sur l’île de Honshu mais on trouve également des lieux sacrés a Hokkaido et a Yushu
Les autres églises et cultes dérivés du shintoïsme :
Seikai mahikari bunnei kyodan (organisation pour une nouvelle civilisation par la lumière de vérité) constitué en 1960 par Yoshikazu Okada (1901-1974) cette nouvelle religion est axée sur la guérison .Tout initié ayant reçu de dieu la lumière salvatrice peut la transmettre a son tour en levant la paume de la main gauche, ainsi il manifeste son pouvoir de guérison et de purification spirituelle. Cette secte voit dans les esprits la cause première des maladies et admet la réincarnation,elle regroupe environ 500.000 membres et leur siège est situé a Takayama .
Seicho No Ie (maison du développement) : fondée par Masaharu Taniguchi,ancien membre d’Oomoto, le seicho No Ie a pour culte le grand dieu de la maison du développement .le culte s’inspire du christianisme et en particulier des évangiles selon St Jean .ce mouvement est surtout axée sur la guérison qui considère que la maladie est une duperie de l’esprit et peut-être combattue par la puissance thérapeutique des mots. Jadis mouvement ultra-nationaliste fidèle au culte impérial le seicho No Ie a revu sa position et ne considère plus l’empereur comme un dieu vivant. Seisho No Ie regroupe trois millions de membres et les temples principaux sont à Nagasaki et Uji.
Konkokyo : (lumière d’or) Etabli en 1859 par Bunjiro Kawate (1814-1883) qui avait reçu des révélations divines dont l’une d’elles lui dévoila que la prospérité du genre humain était le principal souci du père de l’univers qui se doit d’accorder l’abondance. Le Konkokyo (comme le Tenryko)diverge de l’orthodoxie shintoïste en précisant qu’il existe un médiateur entre dieu et les hommes et Kawate prétendait être ce médiateur .Depuis un demi-siècle les médiateurs du Konkokyo ont toujours étés des descendants de Kawate ,le fondateur.Estimée a 500.000 la communauté de la lumière d’or a son temple principal dans la ville d’Asaguchi
Oomoto Crée par une femme Nao Deguchi (1836-1918) qui fonda ce mouvement Elle fût membre du Konkokyo et possédée par la divinité elle écrivit l’ofudesaki, sainte écriture de la secte. Sous la direction de son fils adoptif Onisharo Deguchi (1871-1948) L’Oomoto se développa et s’organisa autour du second texte sacré de la secte : le Rekai monogatori
Le corps de dieu est la nature- L’énergie divine est la source du mouvement de l’univers L’âme du vrai dieu anime tout ce qui vit et de ce dernier principe découle la croyance que chaque être vivant est divin En dépit de la relative faiblesse de sa communauté (150.000 membres env.) L’Oomoto a un fort impact sur la société nipponne et fût une source d’inspiration pour le Seicho No Ie et le Seikai Kyusei Kyo ,les deux principaux temples sont situés a Ayabe et a Kameoka.
Seikai Kyusei Kyo (religion pour le salut du monde), fondé en 1934 par un ancien membre d’Oomoto : Mokichi Okada est aussi un mouvement axé sur la guérison qui ramène la maladie a ce qu’elle appelle un phénomène de nuages spirituels et prescrit le traitement par le recours des plantes .le grand rite de guérison est le Johrei au cours duquel un membre portant une amulette (ohihari) lève la paume de la main vers le patient pour le guérir par la lumière divine. Cette secte s’est également implantée dans les pays anglophones sous le nom de Church of world Messianity (église de la messianité mondiale) ; elle est en plein essor tant en occident que dans le tiers-monde ainsi qu’au Brésil et en Thaïlande. Au Japon les temples principaux sont situés à Hakore et Atami
pour visionner de merveilleuses photos de temples japonais
http://kyoto.japon.free.fr/K_Temples.html
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14/08/2006
Le Shikisme
La religion sikh a été fondée par un maître spirituel nommé Gourou Nanak (1469-1539) dans le Pendjabau (nord- ouest de l’Inde) ou vivent encore 12 millions de sikhs (disciples) sur les 16 millions répartis dans le monde.
A une époque ou cette partie de l’Inde était placée sous la double influence de l’hindouisme et de l’islam gourou Nanak ne voyait pas de différence entre Vishnou et Allah dans la mesure ou ils reflétaient tous les deux le même absolu, un dieu unique qui illumine les âmes. Après la mort de Nanak son enseignement fût poursuivi par neuf gourous successifs .Cette lignée s’achevant avec Gourou Gobind Singh (1666-1708)
Les enseignements de ces dix gourous furent recueillis dans la sainte écriture sikh Adi Granth ou plus couramment Gourou Grant sahib. Depuis 1945 le sikhisme s’est mondialisé et s’est réparti géographiquement. Le processus moderne de la diaspora sikh date de l’année de l’annexion du Penjab par la couronne anglaise en 1849 car fortement impressionnés par la loyauté, la sagesse et les prouesses militaires des sikhs les anglais en recrutèrent dans leurs armées aussi, on vit des sikhs servir dans les colonies anglaises par delà les mers.C’est la raison pour laquelle on les retrouve un peu partout dans le monde, cependant ils considèrent toujours le Pendjab comme leur mère patrie et conservent le Penjabi comme langue officielle de leur culte. Aux Etats-Unis plusieurs milliers d’américains se convertirent au sikhismedans le sillage de la fondation dite des 3 H (healthy, happy, holy Organisation).
Pour les sikhs de l’Inde être une minorité sur leur terre natale constitue un vif motif d’inquiétude aussi les sikhs revendiquent depuis de nombreuses années la création d’un état sikh indépendant. Les coutumes religieuses des sikhs revêtent davantage de tradition culturelle que de véritable foi.Les sikhs refusent le système des castes, la discrimination sexuelle et adressent leurs prédications de paix a l’humanité entière sans distinction de race ni de religion,ils ont en commun avec les hindous de croire que leur âme se réincarne après leur mort en menant une existence tournée vers Dieu
Quand un sikh meurt ce que va devenir son enveloppe charnelle n’a aucune importance et on adopte généralement la crémation (héritage de la culture hindoue) mais aussi l’enterrement (dans les pays musulmans) ce qui importe n’est pas le corps mais ce que devient l’âme et c’est pour le bénéfice de la famille du défunt (et non pas pour le défunt lui-même qui est entre les mains de Dieu dans un état de repos et de béatitude) que l’on pratique la lecture du Gourou Grant Sahib quotidiennement pendant les 10 jours que dure le deuil.
Du sikhisme ont émergés deux branches parallèles aux enseignements et aux pratiques différentes. Le groupe Nirankarifondé par un réformateur sikh du nom de Dayal Das (1783-1853) qui souligne la place centrale du gourou dans les cérémonies l’attribution du nom et de mariage.
Namdhari fondé par Baba balak Singh (1799-1861) qui rappela les idéaux élevés de l’enseignement des gourous ainsi que la condamnation des castes, l’isolement des veuves, la consommation de drogues et d’alcool ,les mariages extravagants. Ces deux mouvements permirent une meilleure reconnaissance de la communauté sikh et fondèrent l’acte Gurdwura en 1925 qui permit de restituer la garde des lieux de culte du sikhisme aux sikhs (ces lieux de culte étaient gardés auparavant par des riches familles souvent non sikhs).Le livre sacré des sikhs Le livre sacré des sikhs, l’inestimable Adi granth ou Gourou Granth sahib fût compilé en 1604 par le 5èmegourou Arjun Devet revisité plus tard par le 10ème et dernier gourou Gobind singh.Ce livre de 1430 pages joue un rôle essentiel non seulement dans la pratique du culte sikh mais aussi dans les cérémonies d’attribution des noms, de mariage et d’initiation. Le gourou granth sahib est unique en son genre car il contient des compositions de personnes n’ayant pas appartenu a la foi sikh comme Kabir ou Chaykh Farid, un soufi musulman, leur présence dans le livre sacré symbolise l’ouverture du sikhisme aux autres religions et la grande tolérance de la foi sikh. Le gardien du Gourou Grant Sahib est appelé le Granthi (lecteur).
La Khalsa :
En 1699 le gourou Gobind Singh créa une organisation militaire la khalsa(ordre des élus) dont les membres étaient prêts a prendre les armes pour servir la communauté sikh (le Panth)Les membres doivent adopter une rigoureuse discipline d’existence (pas d’alcool,de drogue ni de tabac), ils doivent porter en signe de reconnaissance les cinq K Kesh (cheveux longs et barbe) kara (bracelet de fer ou d’acier) Kangha (le peigne) Kirpan (le sabre) et Kaccha (pantalon court), les hommes portent également un turban . Les membres de la Khalsa se prennent le nom de Singh (lion) pour les hommes et de Kaur (princesse) pour les femmes.
De Gourou Nanak à gourou Gobind Singh (1666-1708) ils furent au total dix gourous qui jouèrent un rôle historique plus ou moins important. Gobind Singh reconnaissait l’enseignement central du sikhisme a savoir que Dieu est le gourou des gourous et que la vérité se trouvait dans le message et la voix du gourou et non dans la personnalité humaine de n’importe lequel des dis gourous successifs, juste avant de tomber sous le poignard d’un assassin gourou gobind Singhdéclara qu’il était le dernier humain en se référant aux écritures compilées par Arjun Dev et revistées par lui-même et qui formèrent le Gourou Grant Sahib. C’est également Gourou Arjun Devqui fît bâtir le temple d’or au milieu d’un étang sacré à Amritsarsur le site ou la tradition veut qu’ait médité Gourou Nanak, chef fondateur du sikhisme.
Dans les sanctuaires sikhs (gurdwaras) et partout ou l’écrituredoit être présente les sikhs se prosternent devant elle parce qu’elle contient la parole divine, en revanche les sikhs ne s’inclinent jamais devant les portraits des gourous humains. Depuis 1708 et la mort de Gourou Singh les sikhs ont eut plusieurs chefs temporels, le plus connu était le Maharajah Ranjit Singh(1780-1839) qui établit un état d’indépendance s’étirant de Peshawar(l’actuel Pakistan) et du Sud de L’Himalaya au Sutlej ,un affluent de l’indus cependant nul n’a jamais réclamé le pouvoir spirituel de la communauté car rien ne permet de rivaliser avec le Gourou Grant Sahib
15:40 Publié dans Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le sikhisme
Le bouddhisme
Il y a 2500 ans un prince indien nommé Siddhârta Gautama, déçu par la pauvreté de sa vie spirituelle quitta son palais, sa femme et son fils et partit chercher la solution au problème de la souffrance et de la mort .
Au terme d’une quête de six années il eût une soudaine illumination alors qu’il méditait
Il était devenu le Bouddha, l’éveillé.
Il allait consacrer les 45 années qu’il lui restait a vivre ici-bas a révéler aux hommes le secret de sa découverte.c'est de son exemple et de sa doctrine naquît le bouddhisme.
Il convient de rappeller que Le bouddha n’est pas un dieu.
Avant de renoncer au monde, il découvre la souffrance humaine sous les formes de la maladie et la vieillesse.
C’est a quelques kilomètres de Bénarès à Sarnath au lieu surnommé le parc aux gazelles qu’eût lieu le premier sermon du Bouddha et que fût mis en mouvement la roue de la loi, celle du Dharma.
La roue est le symbole du bouddhisme, elle représente le cycle éternel des naissances et des réincarnations dont il fallait sortir pour atteindre la sérénité.
On retrouve cette roue au milieu du drapeau de L’Inde en souvenir d’Asoka premier souverain bouddhiste du pays, quant a la loi elle permet d’échapper au cercle des souffrances par la voie du milieu. Siddhârta Gautama était le fils du roi Shuddhodana et de la reine Maya. Son nom signifie celui qui atteint son but. Il naquît a Lumbini Grove(dans l’actuel Népal) en 558 av Jésus -christ, celui qui allait devenir le Bouddha avait choisi ses parents et était entré dans le flanc droit de sa mère sous la forme d’un petit éléphant blanc. Sitôt né l’enfant avait proclamé haut et fort qu’il serait l’aîné du monde et que cette naissance serait sa dernière, en pénétrant dans le temple les statues des dieux se prosternèrent devant lui.
7 jours après sa naissance, Maya, sa mère mourût et son père décida d’enlever le bébé pour en faire un grand roi, il l’enferma dans un palais Plus tard, il épousa deux princesses et eût un fils, alors qu’il atteignit sa 29ème année, il sortit du palais et croisa dans la rue un vieillard et un mort et compris qu’il avait évité l’essence de la vie, la douleur, il comprit qu’avec la méditation il était possible de la surmonter et d’accéder à la sérénité.
Il s’échappa du palais abandonnant sa famille et devint yogi en seulement une année, puis il se retira pendant six ans et entama de longs jeûnes et comprit l’inutilité de ces mortifications, il rompît alors son jeûne en acceptant une offrande de riz bouilli, ce fût une révolution que ce choix d’abandonner l’ascèse. Il s’assis sous un arbre et puisque ayant tout connu, la paternité, l’amour, le yoga, l’ascèse, il se consacra a la méditation et atteindre ce qu’il appelait l’éveil puis quand l’aube se leva il était devenu bouddha l’éveillé, et se rendît a Sarnath pour exposer sa doctrine fondé sur la compassion.
Le message du Bouddha était fraternel et s’adressait a tous sans aucune distinction des castes aussi les conversions au bouddhisme se multiplièrent dans tout le pays.
Pendant longtemps on ne représenta pas d’image du Bouddha dans les temples, on suggérait sa présence par un trône vide ou par l’empreinte de ses pas puis on admit qu’on puisse le figurer dans des postures symboliques et dès lors les représentations se multiplièrent a travers le monde.
Le Bouddha délivre au monde une philosophie qui n’a rien à voir avec une religion de dieux mais une doctrine en 4 nobles vérités.
La première vérité enseigne que tout est souffrance car tout passe et rien ne dure
La seconde vérité est que l’origine de la souffrance est dans l’égoïsme et la soif d’être soi
La troisième vérité permet d’abolir cette souffrance en atteignant le Nirvana
La dernière vérité nous apprend que le chemin pour y parvenir est la voie du milieu
15:25 Publié dans Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bouddhisme
Le Jainisme
Avec ses trois millions de fidèles vivants pratiquement tous en Inde, le jainismefait figure de religion mineure a l’échelle planétaire mais l’austérité, le mode de vie des jains ont cependant forgé l’admiration aux yeux du monde au fil des siècles.
Les jains tirent leur nom des Jina (vainqueurs), c’est a dire ceux qui ont conquis l’illumination.ce titre se rapporte aussi aux 24 chefs spirituels que l’on appelle du surnom de Tirthankara (passeurs de gué)
Le jainisme prêche le respect absolu des espèces vivantes auxquelles il est interdit de porter atteinte. Les Jains sont donc strictement végétariens
Ils ne mangent ni raçines ; ni œufs et redoutent surtout de tuer des êtres vivants et balayent constamment devant eux pour éviter de tuer par mégarde le moindre insecte, ils portent aussi un carré de mousseline sur la bouche pour éviter d’en avaler accidentellement .Ils sont divisés en 2 branches, ceux qui vivent vêtus de blanc et ceux qui vivent vêtus d’espace, c’est à dire complétement nus.Pour les jains tout ce qui existe est animé et ils ne distinguent que trois sortes d’âmes. Les âmes inférieures prisonnières de la matière (plantes, animaux mais aussi les hommes stupides, brutaux, incroyants..) , les âmes intermédiaires (les hommes droits et croyants) et les âmes supérieures (celles qui ont étés délivrées) Le jaïnisme est dualiste c’est a dire qu’il établit une nette distinction entre Ce qui est vivant (ajiva) et ce qui ne l’est pas (jiva).a cette dernière catégorie appartient le Karma puisqu’il n’est que matière attachée a l’âme sur laquelle il pèse de tout son poids aussi la purification du corps et de l’esprit permet de contrebalançer l’accumulation du karma .L’âme peut alors gagner la région de l’univers ou séjournent les âmes délivrées. L’un des rites quotidien d’un pieux jain consiste a rendre un culte aux 24 tirthankara ,après s’être purifié il s’incline devant chacune des statues (murti) représentant ces guides spirituels puis offre les 5 nectars (lait, caillé, beurre clarifié, sucre et fleurs) La vie d’un jain est fondée sur les trois joyaux (tiratna) que sont la droite croyance, la droite conduite et la droite connaissance.
Les vœux essentiels de la vie d’un jain sont les suivants :
N’attenter a la vie d’aucun être vivant (ahimsa). Ne pas mentir. Ne pas voler.Ne rien posséder .être chaste et totalement détaché des choses terrestres. La purification de l’âme passe par la voie de l’ascétisme totalet c’est en cela que le jainisme s’écarte du juste milieu préconisé par le bouddhismeLes jains rejettent en bloc l’autorité des Veda et ne croient pas davantage à un Dieu personnalisé, ni en un créateur.Leur vénération va aux héros prophètes que sont les tirthankara qui ont montrés la voie en montrant comment vivre sur terre.Les moines jains se consacrent a l’enseignement et a la méditation, ils ne participent a aucun travail aussi le jainisme n’a pas de clergé et ceux qui officient dans les temples sont soit des laiques, soit des prêtres hindous (pujari) car le jainisme est avant tout une branche dissidente de l’hindouisme. Le dernier des 24 tirthankara est Vardhamana passé a la postérité sous le nom de Mahavira (le grand héros) qui vécut dans les années 599 – 527 avant J.C et mourut âgé de 72 ans à Pava après une dernière méditation de deux jours.Pour honorer sa mémoire les jains s’attachèrent a suivre les préceptes d’ascétisme que Mahavira pratiqua toute son existence et s’efforçèrent de se détacher du monde terrestre (l’ascétisme étant auparavant réservé aux seuls brahmannes). Le schisme qui déchira le jainisme eût lieu en 79 et trouve son origine dans la grande famine qui survînt 200 ans après la mort de Mahavira et qui força bon nombre de jains a descendre au sud du Gange .rejetant la tradition qui voulait que les moines vivent entièrement nus ,les moines qui restèrent dans le Nord adoptèrent des vêtements blancs , ce pourquoi on les appelle les Svethambara(vêtus de blanc) ;les émigrés quant a eux respectèrent la règle de Mahavira de n’être uniquement habillé d’espace (c’est a dire nu).On les appelle les Digambara (vêtus de ciel)
La divergence essentielle des deux branches du jainisme conçerne les femmes a qui les digambara et eux seuls ne reconnaissent pas la possibilité d’atteindre la Moksha (la délivrance) en effet ; pour eux les femmes ne pourront connaître la libération qu’après la renaissance dans un corps d’homme.Au XVIII ème siècle un mouvement de réforme interne a la branche des Shvetambara aboutit à l’émergence d’un nouveau courant représenté par les Sthanakvasi, ces nostalgiques de la pureté originelle du jainisme rejetèrent le culte des images.
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le Trésor des Cathares
On appelle « Cathares » (du grec / katharós, « pur ») les adeptes d'un mouvement religieux médiéval. Le nom, tardif, a été donné par les ennemis de ce mouvement, jugé hérétique par l'Église catholique. Les adeptes de ce mouvement se nommaient eux-mêmes « Bons Hommes », « Bonnes Femmes » ou « Bons Chrétiens », mais étaient appelés « Parfaits » par l’Inquisition, qui désignait ainsi les « parfaits hérétiques », c’est-à-dire ceux qui avaient reçu le consolamentum, c'est à dire l'imposition des mains et faisaient la prédication, par opposition aux simples « fidèles » hérétiques.
Depuis toujours une aura de mystère entoure les Cathares, exaltée par de folles légendes et auréolée d’une ambiguïté propre aux plus grands secrets de l’histoire du monde.
Une énigme et non des moindres concerne leur trésor ; les cathares étaient extrêmement riches et on murmurait déjà que l’imposant château de Montségur abritait une richesse non sur le plan matériel mais plutôt d’essence mystique.
Toutefois apres la chute de la forteresse rien ne fut découvert.
Résumons les faits :
En 1243 une grande armée composée de chevaliers et d’hommes d’armes encercle le château empêchant quiconque d’entrer ou de sortir et contraignent ainsi les occupants du château a mourir de faim et de soif cependant malgré la supériorité numérique des assaillants ces derniers ne parviennent pas a s’emparer du château ,il semblerait alors que deux ‘parfaits ‘ réussirent a quitter les l’enceinte fortifiée emportant avec eux le trésor des cathares (or , argent , pierreries) ils transportent ce trésor dans une grotte puis dans un autre château ;plus jamais on n’entendra parler de ce trésor .
Le 1er Mars Montségur se rend, a l’intérieur du château il y a 500 personnes dont 200 sont des parfaits, les autres sont des chevaliers, des écuyers, des soldats et leurs familles.
Curieusement les conditions de la capitulation vont être très souples pour les hérétiques de Montségur ; on autorise tous les hommes d’armes et leurs proches a sortir et a se retirer sans leur confisquer leurs biens personnels et seuls les ‘parfaits doivent comparaître devant les tribunaux de l’inquisition pour abjurer leur foi si ces derniers choisissent d’accepter ils seront libres sinon c’est le bûcher qui les attend.
Les assiégés vont réclamer une trêve de 15 jours qui va inexplicablement leur être accordée, on sait que les parfaits de Montségur se préparent a mourir car aucun d’entre eux ne souhaite abjurer sa foi, tous préfèrent le martyr.
Durant cette trêve une vingtaine de cathares reçoivent le ‘consolamantum qui leur permet de devenir ‘parfait ‘ a leur tour leur assurant par la même une mort certaine.
La trêve expire le 15 mars et les parfaits dont aucun n’a voulu renier sa foi sont rassemblés près d’une palissade contre la montagne, sans aucune pitié , tous vont être brûlés vifs en un immense bûcher commun.
Au crépuscule il ne reste qu’un tas de cendres des ‘parfaits 'de Montségur , pourtant 4 ont réussis a échapper a la mort en se cachant dans la citadelle ils vont attendre la nuit suivante pour fuir au moyen de cordes suspendues au dessus de la facade du pic
Pourquoi cette fuite ?
De quelle mission sont ils chargés ?
Il semble évident que les fuyards emportent avec eux le reste du trésor des cathares alors Pourquoi n’a-t-on pas tout emporté lors de la fuite précédente 15 jours auparavant ?
Peut –on suspendu a 100 mètres au dessus du vide transporter des métaux précieux ou des pièces de monnaies lourdes et encombrantes ?
On peut donc aisément en déduire que les fugitifs emportaient autre chose qu’un bien matériel Alors quoi ? Des documents ? Une relique ? , un objet saint ?
Si c’est le cas
pourquoi avoir gardé aussi longtemps cet objet dans la forteresse ?
La réponse est dans le trêve demandée par les cathares, en effet cette trêve leur a juste servi a gagner du temps afin d’attendre un moment précis, celle de la fête rituelle de la religion cathare qui coïncide avec la Pâques chrétienne.
On sait que le 14 mars eut lieu dans la forteresse encerclée une fête (au cours de laquelle 6 femmes et 12 hommes ont souhaités entrer dans la religion cathare devenant ainsi des ‘parfaits’)
L’objet mystérieux a donc été conservé car il s’avérait indispensable au déroulement de cette cérémonie
A t’il joué un rôle dans la conversion des hérétiques ?
Toutes ces questions se résument en fait a une seule et unique
Quel était ce légendaire trésor ?
Beaucoup ont émis l’hypothèse selon laquelle les cathares auraient détenus le St-Graal
Mais ou donc ce trésor fut il conduit ?
On pensa longtemps aux grottes d’Ornolac en Ariège ou une communauté cathare fut retrouvée et exterminée peu de temps après la chute de Montségur mais rien ne semble avoir été retrouvé.
Pourquoi alors ne pas se tourner vers Rennes le Château distant d’a peine une journée de cheval de Montségur ?
Et dans ce cas ce trésor aurait t’il un quelconque rapport avec la fabuleuse découverte de l’abbé Saunière ?
Les cathares auraient t’ils étés les dépositaires d’informations ou d’objets sacrés liés au christianisme ?
Voila sans doute ce qui peut expliquer la colère et la farouche et implacable volonté de Rome pour les exterminer .
02:20 Publié dans Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
13/08/2006
Les Templiers
L’histoire retiendra que leur fondateur fut Hugues de Payns qui créa l’ordre en 1118, l’ordre comprenait alors 9 compagnons.
La rencontre avec Baudouin 1er roi de Jérusalem et frère de Godefroi de Bouillon (qui tint Jérusalem depuis 1099) leur permet de proposer leurs services pour la protection des pèlerinages et la garde du St-Sepulcre et le roi met a leur disposition une aile entière du palais située sur les fondations de l’ancien temple de Salomon c’est a cette période que l’ordre prend officiellement le nom d’Ordre des templiers.
Durant 9 années les chevaliers n’acceptent aucun membre dans l’ordre et vivent pauvrement ; en 1127 les templiers sont reconnus par le pape comme membre d’un ordre religieux et militaire ’Hugues de Payns devient grand maître.
Les templiers doivent se soumettre non seulement a la pauvreté mais également a la chasteté ,ils doivent de plus se couper les cheveux et non la barbe marque distinctive a une époque ou tous les hommes se rasaient ,les chevaliers doivent porter habits , robes , capes blanches qui évolueront jusqu'à devenir le célèbre manteau inséparable de leur nom symbole évident de pureté et de lumière.
En 1139 le pape Innocent II accorde aux templiers des privilèges considérables, l’ordre est a présent totalement indépendant de tout pouvoir ecclésiastique, de tout prince ou roi et de toute autorité politique et religieuse.
C’est ainsi que l’ordre du temple peut désormais devenir un empire international et autonome, un véritable état n’ayant de compte a rendre a personne.
Au cours des deux décennies suivantes l’ordre connaît une extraordinaire expansion en nombre mais surtout en richesses, terres et biens qui ne cessent d’affluer de tous les coins de la chrétienté puisque tous les chevaliers admis dans l’ordre doivent faire don de la totalité de leurs possessions.
Ainsi très vite l’ordre des templiers se retrouve propriétaire d’un nombre impressionnant de domaines en France , en Espagne mais également en Italie ,en Hongrie , en Allemagne , en Autriche ,au Portugal mais également au moyen –orient et en terre sainte.
En 1146 sous le pontificat d’Eugène IIune croix rouge pattée vient s’ajouter au manteau blanc des templiers et c’est sous cette glorieuse bannière que les templiers vont participer aux cotés de LouisVII a la seconde croisade.
Un siècle passe et l’ordre devient une puissance internationale engagée en diplomatie s’interférant entre monarchie et noblesse partout en Europe.
L’ordre est aussi en étroite collaboration avec le monde musulman notamment avec les chefs sarrasins et la célèbre secte les Haschishins ,leurs confrères en fanatisme religieux mais l’ordre va surtout être a l’origine de la création d’une activité qui révolutionner le monde et bouleverser toutes les données :la banque.
Grâce a un réseau important l’ordre va assurer la garde des fonds que l’on va leur confier mais surtout les transferts d’un lieu a un autre ou a un héritier ou les prêts mouvements bancaires auparavant effectués par les italiens.
Dorénavant l’argent confié déposé dans l’une des forteresses du temple pourra être retiré sur simple présentation d’un reçu revêtu du sceau officiel de l’ordre.
C’est une véritable révolution car rapidement banquiers, orfèvres, marchands ; monarques et princes vont devenir les clients de ces nouveaux banquiers.
De plus les templiers vont jouer un rôle important dans la vie intellectuelle et scientifique de leur époque, ouvert aux cultures judaïques et islamiques ils vont posséder le monopole de la technologie et contribuer a l’élaboration des cartes, a la construction des routes, des chantiers navals, des hôpitaux sans toutefois éviter les pièges de l’avidité et de la corruption.
En 1187 les templiers sous le commandement de Gérard de Ridefortgrand maître du temple subissent leur premier revers dans la bataille de Hattin face aux sarrasins et deux mois plus tard Jérusalem retombe aux mains des sarrasins.
c'est au cours du siècle suivant que la situation va se dégrader ,la Terre sainte est totalement sous contrôle musulman et ne reste aux chrétiens que la forteresse de St Jean D'acre qu'ils devront abandonner en 1921. Les chevaliers de l’ordre dépouillés de la terre sainte s’installent alors en Languedoc car ils entretenaient des rapports privilégiés avec les Cathares de cette région
En 1306 le roi de France Philippe le Bel décide de se débarrasser des templiers les jugeant indisciplinés, arrogants et surtout craignant leurs forces militaire largement supérieure aux siennes, de plus les templiers ont eu l’audace de refuser l’admission a ….Philippe le Bel en personne qui va donc en faire une affaire personnelle.
C’est l’hérésie qui va servir de prétexte pour cette épuration qui va obtenir le soutien du pape Clément V placé sur le trône papal un an plus tôt par Philippe le belet a qui il ne peut rien refuser.
Le 13 octobre 1307 tous les templiers de France sont arrêtés et emprisonnés mais l’immense fortune convoité échappe pourtant a Philippe le Bel ,le fabuleux ‘trésor des templiers’ prend place dans la liste des énigmes de l’histoire .
On suppose que prévenu de cette arrestation massive les templiers ont fait sortir hors de Paris ce fameux trésor ainsi que la plupart des richesses et des documents concernant l’ordre ,la légende prétend que ce trésor fut embarqué a La Rochellesur 18 galères dont on n’entendra plus jamais parler.
Parrallelement le sort des templiers semble fixé, accusés de tout et de n’importe quoi (sorcellerie, avortements, homosexualité…) beaucoup seront condamnés au bûcher, d’autres emprisonnés et torturés.
En 1312 le pape le pape sur ordre du roi supprime définitivement l’ordre du temple puis en 1314 le grand maître Jacques de Molaymeurt sur le bûcher, il semble qu’avec lui l’ordre cesse d’exister mais il n’en est rien.
En Angleterre le gendre du roi Edouard II ne suit pas la politique d’anéantissement française et les templiers arrêtés ne seront condamnés qu’a des peines légères aussi beaucoup purent gagner l’Ecosse ou ils retrouvèrent des réfugiés venus de France ayant échappés a l’épuration.
Quatre siècles durant ils vont former une solide communauté tandis que partout en Europe les templiers épargnés se coupent la barbe et renoncent par crainte des représailles a la tenue traditionnelle marquée de la fameuse croix rouge.
En Espagne et au Portugal les templiers changent de nom pour devenir les chevaliers du Christ (l’un des plus célèbres sera le navigateur Vasco de Gama) et c’est sous la bannière a la croix pattée que trois caravelles de Christophe Colomb traverseront l’atlantique a la conquête du nouveau monde.
Contrairement a la farouche détermination du roi L’ordre des templiers a peu près partout en Europe survécut a l’hécatombe de 1307.
En mars 1314 quand le grand maître Jacques de Molay péri brûlé vif il exhorte le pape clément V et le roi Philippe le Bel a comparaître devant le tribunal de dieu, dans les mois suivants le pape meurt d’une supposée dysenterie puis le roi meurt a son tour dans des circonstances mystérieuses.
On parlera d’empoisonnements mais également de pouvoirs occultes et de malédictions.
Le mystérieux halo autour des templiers culminera en 1789 avec la révolution française, on les dits mages, alchimistes, magiciens, et en participant a cette révolte contre Louis XVI beaucoup se persuaderont de réaliser la malédiction prédite par De Molaysur le bûcher.
Aujourd’hui plusieurs organisations prétendent remonter a 1314 et portent le nom de templiers mais leur authenticité n’est pas prouvée, de plus certaines loges maçonniques ont adoptés le grade de ‘templier’
A la fin du 19ème siècle surgit en Allemagne et en Autriche un ordre baptisé ‘l’ordre des nouveaux templiers et adoptant la svastika pour emblème.
De même la théosophe russe H.P Blavatsky et le philosophe Rudolph Steiner fondateurs de l’anthroposophie (étymologiquement : " anthropos ", homme ; " sophia ", sagesse) évoquent une tradition de sagesse qui trouve son origine chez les Cathares et les Templiers.
Il existe aux Etats-unis une ‘société de Molay ‘ et on retrouve au sein du prestigieux ‘Rotary Club’ des membres s’honorant du titre de ‘templier’.
En France l’héritage des templiers est incontestable, on leur attribue notamment la construction des cathédrales gothiques.
On affirma longtemps qu’ils avaient cherché à établir une fusion entre les races et les religions et à imposer une pensée philosophique mêlant islam, judaïsme et chrétienté et évidemment on leur attribue la garde du saint graal.
Cette atmosphère d’énigmes et de mystères semble perdurer siècle après siècle alimentant encore aujourd’hui les plus folles et les plus fantaisistes rumeurs et il semble certain que l’ordre des templiers n’a pas encore a ce jour dévoilé tout ses secrets.
08:45 Publié dans Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : templiers
12/08/2006
L'homme au masque de fer (Randall Wallace 1998)
Evidemment cette grosse production internationale n’à qu’un but ; celui de garder sur orbite cinématographique Leonardo Di Caprio après le raz de marée mondial de Titanic (1997).
Entouré d’une distribution de rêve (Jeremy Irons –John Malkovich –Gabriel Byrne –Gerard Depardieu) Léonardo interprète deux personnages jumeaux : le roi Louis XIV et son mystérieux frère Philippe caché dès sa naissance puis emprisonné a la Bastille durant six années le visage dissimulé derrière un terrible masque de fer.
Mêlant personnages réels et fictifs ; légendes et histoire de France le réalisateur nous propose de retrouver les célèbres mousquetaires de Dumas.
Ici seul D’Artagan (Gabriel Byrne) le plus célèbre des mousquetaires est encore en activité au service du roi, les trois autres sont a la retraite et vieillissent tranquillement, Aramis (Jeremy Irons) est devenu prêtre, Athos (John Malkovitch) père de famille tandis que Porthos (Gerard Depardieu) s’ennuie en regrettant sa glorieuse époque.
Tout les 3 vont reprendre du service pour libérer le roi Philippe enfermé sous les traits de l’homme au masque de fer afin de le substituer au Roi Louis souverain orgueilleux et cruel qui affame et tyrannise le peuple de France.
Malgré les invraisemblances historiques inévitables du scénario le film restenéammoins un divertissement acceptable , Di Caprio est plutot bien dans la peau de ses personnages jumeaux mais totalement opposés Aramis et Athos sont les deux mousquetaires les mieux interprétés tandis que d’Artagnan est un peu fade ,quant a Porthos sous les traits de notre Depardieu national on a l’impression qu’il répète un peu le personnage d’Obélix qu’il jouera quelques années plus tard ,Depardieu en fait des tonnes dans le genre paillard et décrédibilise beaucoup son personnage ,on sait depuis longtemps Depardieu capable du meilleur comme du pire ; ici dans le rôle de Porthos il est calamiteux et grotesque.
Pour apprécier ce film d’aventures qui n’a pour but que de distraire un public peu regardant sur l’authenticité des faits (il fallait oser faire de D’Artagnan le père de Louis XIV) il faut juste se contenter de se laisser emporter dans cette histoire rocambolesque sans chercher midi a 14 heures ,de toutes façons vous oublierez ce film aussi facilement que vous l'aurez regardé.
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