21/07/2006
Mihara - Yama , le volcan aux suicides
Oshima est une île située a 90 kms de Tokyo , cette île aujourd’hui touristique ou on trouve hôtels et boutiques de luxe n’était pourtant qu’une île aride et austère voici quelques dizaines d’années seulement et cette notoriété fut atteinte de curieuse manière .
La particularité d’Oshima et qu’on y trouve un volcan en activité le Mihara –Yama
En février 1933 Kyoko Matsumoto une étudiante décidée a en finir avec sa jeune vie se jeta dans le cratère fumant du bouillonnant volcan.
Cette méthode nouvelle de suicide fit grand bruit dans ce pays ou le suicide est depuis longtemps considéré comme un geste d’une grande dignité.
On imagine aisément l’enthousiasme autour du geste désespéré de la jeune fille et rapidement les quotidiens relatèrent avec détails le parcours de Kyoko avec photographies et itinéraire du chemin parcouru.
D’éminents spécialistes furent questionnés et publièrent leurs réflexions sur le sujet.
Les japonais qui depuis toujours entretiennent une relation particulière avec le suicide se passionnèrent pour ce fait divers.
L’originalité du suicide de Kyoko inspira plus de 500 désespérés qui se jetèrent a tour de rôle dans le volcan tandis que 1700 en furent empêchés par des passants.
Les curieux affluèrent à Oshima et il fallut instaurer une navette entre l’île et la capitale japonaise , cette ruée vers ‘ l’île du suicide’ fut attisé par le journal ‘Momiuru ‘ qui créa un concours pour récompenser la première personne qui descendrait dans les entrailles du Mihara-Yama et en reviendrait vivant.
Un câble avec une nacelle fut attaché a un treuil et ces préparatifs amenèrent davantage encore de badauds sur l’île pourtant si les candidats au grand saut définitif continuèrent a venir les volontaires pour la descente avec billet retour ne se bousculèrent pas aussi pour sauver la face devant un projet qui au bout du compte ne suscitait que peu d’enthousiasme le rédacteur en chef du journal Mr Tokusaiwata décida de descendre lui-même
A Grands renforts de publicité autour de l’événement on arrêta la date du 29 mai et Mr Tokusaiwa s’installa sans la nacelle après avoir écrits testament et lettres d’adieux ,il mit un masque a oxygène et commença la descente .
Le rédacteur en revint inanimé et à demi mort, sa descente dans le volcan avait duré 50 minutes et avait failli lui coûter la vie.
Le lendemain le journal tira a 900.000 exemplaires et il y eut 100.000 nouveaux abonnés.
Depuis cette expédition médiatisée Oshima ne cessa de développer son tourisme , hôtels , boutiques , restaurants et commerces prospèrent sur l’île , la navette de 1200 places ne désemplit plat et les autorités ont dus installer une barricade gardée par une brigade de surveillance autour du cratère pour dissuader les prétendants au grand saut .
Malgré la création d’une ligue contre le suicide au Mihara-Yama ,les candidats sont encore nombreux et la mode lancée bien malgré elle par Kyoko Matsumoto continue a faire chaque année de nombreux émules qui voit dans ce choix de mourir un statut de martyr qui les transcende
19:35 Publié dans Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : volcans, mihara-yama
Landru (Claude Chabrol -1962)
Avec Landru Chabrol réussit l’un de ses films les populaires jamais il ne fait de Landru un monstre ou un détraqué , il le présente plutôt comme un habile calculateur ,lubrique , patient ,audacieux , rusé et implacable.
La reconstitution historique bien qu’assez figée et caricaturale est néanmoins réussie et on y retrouve de nombreux clins d’oeils a la peinture impressionniste.
Charles Denner qui trouve ici l’un des rôles les plus marquants (avec l’inoubliable homme qui aimait les femmes de Truffaut ) .
Une large part du film traite du procès ou y voit un Landru serein qui parade ; qui ironise ; qui fait le paon sur le banc des accusés ;il n’a pourtant pour sa défense que Fernande la seule de ses conquêtes qu’il épargnât et dont il fit sa maîtresse attitrée.
Malgré le baroud d’honneur de Landru ce dernier ne sauvera pas sa tête pourtant il niera jusqu’au bout malgré les preuves accablantes.
Le film repose sur Charles Denner qui propose une interprétation exceptionnelle du célèbre criminel, tantôt grotesque parfois a la limite du ridicule mais toujours machiavélique affichant un culot et une fourberie sans limites maniant l’humour ; le sarcasme et l’arrogance avec une aisance confondante.
On y découvre un tueur sans états d’âme aux méthodes diaboliques utilisant son charme de courtisan pour séduire et assassiner ses victimes après les avoir longuement choisies et qui se transforme en père de famille cruel et en mari autoritaire quand il décide de rentrer au foyer une fois ses crimes accomplis
Charles Denner formidable est entouré ici par de grandes comédiennes (Danièle Darrieux- Michèle Morgan – Françoise Fabian) mais c’est bien son interprétation inouïe qu'on retiendra qui permet de faire de Landru un film important du cinéma français des années 60.
19:30 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)