Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/08/2006

Le shintoisme

medium_shintoismo_big.gif

Le shintoïsme est la religion indigène du Japon. Shintô signifie la voie des dieux et son origine se perd dans la nuit des temps avec sur fond de chamanisme la croyance aux Kami innombrables divinités de la nature qui passent pour vivre dans les montagnes ; les rivières ; les arbres……

 

A partir du VI siècle de notre ère le culte des kami s’imprégna peu a peu d’éléments étrangers issus du confucianisme et du taoïsme chinois.

C’est seulement quand débarqua le bouddhisme au Japon puis en Corée que le mot shinto apparut pour différencier la religion nationale des religions importées.

Dès le début le shintoïsme eût deux tendances distinctes l’une populaire et l’autre politique ; la première se reposait sur les sanctuaires abritant le culte local de tel ou tel kami et la seconde  se fondait sur les rites  et les prêtres qui légitimaient les dirigeants du pays. Après la révolution impériale de 1868 le gouvernement injecta des éléments de nationalisme dans le shinto populaire et il en résulta un shintoïsme d’état. En 1945 , près la capitulation du pays  cette religion d’état fût démantelée laissant le shinto libre de suivre sa propre voie

medium_Kinkakuji_2.2.jpg

Le shintoïsme ne possède pas les caractéristiques des autres religions monothéistes (créateur unique, saintes écritures, fondateur historique) car il privilégie le culte de la nature, la pureté rituelle et la communion de l’homme avec les kamis c’est une religion axée sur les relations avec le monde terrestre ; le shintoïsme s’exprime par des pèlerinages et des visites dans les sanctuaires.

Les Kamis :Au cœur du shintoïsme on trouve les kamis, ces esprits invisibles et souvent sans personnification qui possèdent des pouvoirs surnaturels et on peut qualifier de kami tout ce qui mérite d’être craint ou vénéré. Inari, kami du riz est l’un des kamis les plus populaires avec plus de 30 000 sanctuaires ; il représente la prospérité et il n’est pas rare de trouver un autel dédié à Inari sur le lieu de travail des hommes d’affaires ou des industriels. Les esprits des grands hommes peuvent aussi devenir kami comme par exemple le grand érudit Sugawara  Michizane qui près de 11 siècles après sa mort est vénéré dans 3500 sanctuaires par les étudiants en préparation d’examens. Les kamis font également l’objet d’un culte domestique avec des modèles réduits de sanctuaires (kamidana) ou les familles fixent chaque année des amulettes de papier contenant le nom du sanctuaire de leur choix et du kami qui lui est attaché. Les rituels du culte des kamis  sont : la visite  au sanctuaire au jour de l’an neuf(hatsu mode)-la fête des poupées (hina matsuri le 3 mars)-  la fête des garçons (tango no sekku le 5 mai) - la fête des enfants (schichigo-san le 15 novembre). Pour célébrer ces fêtes (matsuri) on offre des ex – voto et on dépose devant les kami des requêtes de bonne santé et de longévité. 

 Du culte des kamis au véritable shintoïsme  :Les japonais ont de tout temps cru que les kamis vivaient dans le ciel mais restés représentés dans les phénomènes naturels terrestres. Au siècle avant Jésus- christ et le III siècle après Jésus- christ le développement de la culture du riz stratifia la société japonaise et on rajouta au panthéon des kamis les esprits des chefs puissants et des glorieux ancêtres.

Les japonais pensaient que les kamis s’offensaient des blessures provoquées par la mort ; la menstruation ; l’enfantement (le sang, en général) et il s ‘ensuivit l’application de nombreux rites de purification destinés a apaiser les kami et a gagner leur protection contre les forces naturelles (sécheresse, inondations ; épidémies, tremblements de terre) Parmi les phénomènes naturels auxquels les shintoïstes prêtent une valeur sacrée le plus important est la cascade. L’eau purifie l’ascète qui se place sous la cascade symbolisant la purification et la régénération Durant ce rituel on tend  une corde de paille de riz (shimenawa) en travers de la cascade afin de marquer le territoire sacré .Sur cette corde on noue des rubans de papier alternant avec des brins de chanvre .Ces offrandes symboliques de papier rappellent les Gohei, ces offrandes de papier pliés en zigzag et disposés d’une façon ésotérique qui viennent orner les murs des sanctuaires lors des rites shintoïstes.

Le culte des kamis se développa ensuite en réponse à la menace de la Chine ;  pays voisin dont la civilisation  était plus avancée. C’est ainsi qu’apparut le mythe qui faisait de l’empereur du Japon le descendant du très haut kami du soleil  Amaretasu.  Les emblèmes du pouvoir  adoptés par la maison impériale ne sont autres que les 3 symboles de la religion shintoïste  le sabre ;le miroir et les bijoux .L’identité culturelle du shintoïsme lui permit de cohabiter sans difficulté avec les autres religions présentes sur sa terre natale :le confucianisme ;le taoïsme et plus tard le bouddhisme .

Le bouddhisme fût officiellement présenté en 552 au souverain du Yamato (ancien nom du Japon) était celui du Mahayana (grand véhicule) et après quelques divisions, le bouddhisme gagna droit de cité au pays du Shintô. Les bouddhistes ne nièrent pas l’existence des kamis mais  virent en eux des âmes pécheresses qui aspiraient à la délivrance bouddhique. Les temples bouddhistes s’installèrent dans l’enceinte des sanctuaires shintoïstes et la cohabitation des deux cultes se déroula plutôt bien.

L’identité shintoïste se raffermit entre le  XVII  et le XIX  siècle, période qui vit le Japon gouverné par les Shôguns (généralissimes) du clan Tokugawa. Revivifié le culte des Kamipuisa encore dans le bouddhisme et dans le christianisme des missionnaires un certain nombre de principes qui lui donnèrent une dimension nouvelle renforcée. La période qui va de l’avènement du nouvel empereur Meiji (1868) a la fin de la seconde guerre mondiale fût celle du shintô d’état. Même si il n’y eût pas d’interdiction des autres spiritualités il faudra atteindre 1945 et le démantèlement du culte officiel pour que la liberté religieuse retrouve tous ses droits au Japon. Au début du règne Meiji le gouvernement favorisa le shintoïsme et interdit le syncrétisme avec le bouddhisme. On lança une grande campagne de propagande en faveur du shintoïsme désormais religion nationale unique. La résistance s’organisa contre ce dictat spirituel et il fût établi que le bouddhisme et autres sectes seraient libérés du contrôle de l’état .Le culte shintoïste étant plus que jamais attaché à la personne de l’empereur, gardien de la tradition religieuse et kami lui-même par son ancêtre solaire. Les victoires militaires du Japon sur la Chine et la Russie en 1890 enflammèrent le nationalisme populaire transformant les foyers de culte shintoïstes en foyers de culte militaire ou on vénérait les soldats tués au combat pour la patrie. Le shintô  d’état s’affirmait comme l’élément clé de la vague ultra-nationaliste qui déferla sur le pays avant et pendanla seconde guerre mondiale. L’empereur Hiro-hito commandant en chef des armées était vénéré comme un véritable dieu vivant ce qui faisait du Japon la seule théocratie des temps modernes (avec le Tibet du temps du règne du Dalaï-lama) En 1945, après sa défaite l’occupation du Japon par les alliés entraîna la rupture des liens unissant shintoïsme et pouvoir. L ‘empereur Hiro-Hito dut se plier aux conditions d’une monarchie constitutionnelle et renonça a  son statut de kami et interdit le culte de son portrait et de celui du rescrit impérial.

En 1947 eût lieu la séparation définitive entre église et état qui garantissait désormais par sa  constitution  la liberté de culte Les rituels officiels shintoïstes furent réservés à la seule famille impériale. Depuis quarante ans le shintoïsme a donné naissance  quantité de courants qui se réclament plus ou moins de lui mais en dérivent cependant nettement, certaines de ces sectes ayant réussies a prospérer. Les principaux sanctuaire shintoïstes se trouvent sur l’île de Honshu mais on trouve également des lieux sacrés a Hokkaido et a  Yushu

 Les autres églises et cultes dérivés du shintoïsme :

Seikai mahikari bunnei kyodan (organisation pour une nouvelle civilisation par la lumière de vérité) constitué en 1960 par Yoshikazu Okada (1901-1974) cette nouvelle religion est axée sur la guérison .Tout initié ayant reçu de dieu la lumière salvatrice peut la transmettre a son tour en levant la paume de la main gauche, ainsi il manifeste son pouvoir de guérison et de purification spirituelle. Cette secte voit dans les esprits la cause première des maladies et admet la réincarnation,elle regroupe environ  500.000 membres et leur siège est situé a Takayama .

Seicho No Ie (maison du développement) : fondée par Masaharu Taniguchi,ancien  membre d’Oomoto, le seicho No Ie a pour culte le grand dieu de la maison du développement .le culte s’inspire du christianisme et en particulier des évangiles selon St Jean .ce mouvement est surtout axée sur la guérison qui considère que la maladie est une duperie de l’esprit et peut-être combattue par la puissance thérapeutique des mots. Jadis mouvement ultra-nationaliste fidèle au culte impérial le seicho No Ie a revu sa position et ne considère plus l’empereur comme un dieu vivant. Seisho No Ie regroupe  trois millions de membres et les temples principaux sont à Nagasaki et Uji.  

 Konkokyo : (lumière d’or) Etabli en 1859 par Bunjiro Kawate (1814-1883) qui avait reçu des révélations divines dont l’une d’elles lui dévoila que la prospérité du genre humain était le principal souci du père de l’univers qui se doit d’accorder l’abondance. Le Konkokyo (comme le Tenryko)diverge de l’orthodoxie shintoïste en précisant qu’il existe un médiateur entre dieu et les hommes et Kawate prétendait être ce médiateur .Depuis un demi-siècle les médiateurs du Konkokyo ont toujours étés des descendants de Kawate ,le fondateur.Estimée a 500.000 la communauté de la lumière d’or a son temple principal dans la ville d’Asaguchi

 Oomoto Crée par une femme Nao Deguchi (1836-1918) qui fonda ce mouvement Elle fût membre du Konkokyo et  possédée par la divinité elle écrivit l’ofudesaki, sainte écriture de la secte. Sous la direction de son fils adoptif Onisharo Deguchi (1871-1948) L’Oomoto se développa et s’organisa autour du second texte sacré de la secte : le Rekai monogatori   

 Le corps de dieu est la nature-  L’énergie divine est la source du mouvement de l’univers  L’âme du vrai dieu anime tout ce qui vit et de  ce dernier principe découle la croyance que chaque être vivant est divin    En dépit de la relative faiblesse de sa communauté (150.000 membres env.) L’Oomoto a un fort impact sur la société nipponne et fût une source d’inspiration pour le Seicho No Ie et le Seikai Kyusei Kyo ,les deux principaux temples sont situés a Ayabe et a Kameoka.

Seikai Kyusei Kyo (religion pour le salut du monde), fondé en 1934 par un ancien membre d’Oomoto : Mokichi Okada est aussi un mouvement axé sur la guérison qui ramène la maladie a ce qu’elle appelle un phénomène de nuages spirituels et prescrit le traitement par le recours des plantes .le grand rite de guérison est le Johrei au cours duquel un membre portant une amulette (ohihari) lève la paume de la main vers le patient pour le guérir par la lumière divine. Cette secte s’est également implantée dans les pays anglophones sous le nom de Church of world Messianity (église de la messianité mondiale) ; elle est en plein essor tant en occident que dans le tiers-monde ainsi qu’au Brésil et en Thaïlande. Au Japon les temples principaux sont situés à Hakore et Atami

 

 pour visionner de merveilleuses photos de temples japonais

http://kyoto.japon.free.fr/K_Temples.html

 

 

 

Écrire un commentaire