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17/08/2006

L'islam (partie 1)

A l’aube du VII siècle, la péninsule arabe était une terre déchirée par les combats que se livraient les bédouins nomades, une terre sur laquelle s’exerçait  les pressions de l’empire Byzantin chrétien  et celle de l’empire Perse zoroastrien. Tout allait changer grâce a un marchand de La Mecque nommé Muhammad (le glorifié) francisé en Mahomet. Mahomet reçut des révélations divines consignées dans le Coran (qu’ran), mot arabe signifiant récitation .Ces révélations constituent le fondement de l’Islam qui régit tous les aspects de la vie de ses adeptes depuis l’alimentation à l’habillement en passant par l’éducation et l’économie.

Trente ans après la fondation de l’islam, les musulmans (ceux qui se soumettent a Allah, le seul Dieu) quittèrent leur terre natale pour établir un puissant  empire islamique estimé a ce jour a environ 865 millions d’individus répartis dans le monde et majoritaires en Afrique du Nord, Orient, Asie centrale et Indonésie., le succès remporté par la religion islamique déclencha des conflits avec le christianisme tout d’abord au sein de l’empire byzantin puis au moyen-age avec les croisés  venus d’Europe de l’ouest pour délivrer la terre sainte et le tombeau du Christ. Aujourd’hui la religion islamique, plus vigoureuse que jamais défie les traditions démocratiques et capitalistes de l’Occident ainsi que le libéralisme de ses valeurs sociales. L’occident sembla prendre conscience de la puissance que pouvait représenter l’Islam après la seconde guerre mondiale quand le coup d’état de Nasser (1952) fît de lui le maître incontesté de l’Egypte. Il s’opposa ensuite à la France et la Grande-Bretagne en 1956 en nationalisant le canal de Suez. 17 ans plus tard, le monde prît conscience de la puissance grandissante  de l’islam avec la flambée des prix du pétrole (1973) décidée par l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole) l’espoir que les musulmans pouvaient former  une coalition arabe unie autour de l’or noir s’évanouit avec l’échec des négociations de Camp David  en 1978 entre  Israël et Egypte les ennemis de toujours.

 

La soumission a Dieu : En 1979 l’Islam militant connût une nouvelle impulsion lorsque le Chah d’Iran fût destitué et remplacé par un premier ministre islamiste sous les ordres de l’Ayatollah Khomeiny, les années de pouvoir de Khomeiny (1979-1989) instituèrent une idéologie axée sur la foi islamique proscrivant les influences diverses de l’Occident considéré comme athée voire satanique,les mouvements musulmans connurent alors un essor sans précédent et on assista a l’éclosion du Hezbollah principal groupe terroriste et responsable des prises d’otages d’occidentaux au Liban durant les années 80.

Le Credo musulman ne s’embarrasse pas de dogmes complexes et se résume a cette seule profession de foi : Il n’y a de Dieu qu’ Allah  et Mahomet est son prophète. Les musulmans croient ainsi aux prophètes de l’ancien testament et a ceux du nouveau Jean le Baptiste et Jésus qu’ils honorent comme des messagers de Dieu .Ils ne considèrent pas cependant que Jésus est le fils de Dieu . Les musulmans croient par ailleurs à l’existence des anges qui restent inférieurs aux prophètes mais supérieurs a l’humanité. Ces anges ont la mission de garder la porte de l’enfer et d’enregistrer les pensées et les actes de chaque individu durant sa vie sur Terre. Il existe des anges déchus dont le chef de file est Satan (shaitan ou Iblis). L’islam considère que Dieu est le créateur  de toute chose et que les hommes ne sont pas libres et seront jugés en fonction de leurs péchés.

Les croyants musulmans ont 5 grandes obligations a remplir, ce sont les 5 piliers de l’Islam

 .La première est la profession de foi (Shahadà) qui doit être récitée quotidiennement. ,la seconde est la prière rituelle (çalàt) qu’il faut répéter 5 fois par jour (aube, midi, milieu d’après-midi, coucher du soleil et nuit) en se tournant vers La Mecque. la troisième est le jeûne (siyam) qui renforce l’identité religieuse et culturelle de l’Islam, ce dernier  a lieu durant la période du Ramadan La quatrième obligation consiste a verser aux pauvres une aumône(zakàt) ; purification par le don transformé en impôt légal. La dernière est le pèlerinage a la Mecque (hadjdj) que tous les musulmans doivent accomplir au moins une fois dans leur vie.

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Le Ramadan : (neuvième  mois lunaire), tous les musulmans adultes et bonne santé a l’exception des femmes enceintes jeûnent de l’aube au coucher du soleil pendant un mois, il est recommandé de lire le coran tous les jours. La 26ème nuit du Ramadan (lailat ul-Qadr) est particulièrement importante car elle marque l’anniversaire de la révélation du coran à Mahomet. La  fin de cette période d’abstinence est célébrée par une grande fête.

 

La mort,  jugement et récompense : Les musulmans qui sont sur le point de mourir récitent la Shahadà, après leur mort le corps est emporté dans une morgue musulmane ou il est lavé et enveloppé dans des pièces de tissu (3 épaisseurs pour les hommes, 5 pour les femmes) puis on l’enterre le plus vite possible. La crémation est rigoureusement interdite, le rite funéraire consiste à jeter de la terre sur le cercueil  tandis que les personnes présentes récitent un extrait spécifique du Coran.

Pour les Musulmans, Dieu seul sait quand aura lieu la résurrection des morts, ce jour-là l’ange Izra soufflera dans sa trompette et tous les morts se lèveront de leur tombe (saufs les martyrs qui gagnent directement leur demeure éternelle), s’ils font partie des justes et des pardonnés les anges placeront dans leur main droite le livre contenant le verdict de leur jugement et ils pourront alors entrer au paradis ou les attendent toutes les formes de félicité matérielle et spirituelle, s’ils sont damnés le même livre sera placé dans leur main gauche  et ils seront condamnés aux tourments de l’enfer .

 Après le jugement La Mort, elle même sera convoqué par Dieu qui la  tuera, ainsi la certitude  de ne plus la rencontrer est source de joie pour ceux qui sont au paradis mais source d’horreur pour ceux qui sont en enfer.

 Le Coran : Le livre sacré de l’islam est le Coran (qu’ran) un mot qui signifie récitation. Le Coran est indiscutablement l’un des plus grands ouvrages spirituels du monde  Pour les musulmans le Coran livre les messages de Dieu a l’humanité  et constitue le pont culminantde toutes les écritures sacrées qui l’ont précédé.

Les révélations divines faîtes a Mahomet furent transcrites mais la rédaction n’était pas terminée lorsque Mahomet mourut en 632 Selon la tradition c’et son beau-père Abu Bakr qui commença a collationner les révélations afin de les transcrire, cette tâche sainte fût continuée sous le califat d’Omar (634-644) et comme il existait plusieurs versions divergentes ce fût au calife Othman que revînt  le redoutable honneur d’établir lesquelles étaient les bonnes versions. Des copies de cette version autorisée furent réalisés et envoyés a Médine,  à Bagdad,  a  Kufa

La Mosquée : Les musulmans se réunissent pour honorer Dieu dans une mosquée (en arabe : Masjid, qui signifie lieu de prosternation). La prosternation est le signe de cette soumission à Dieu qui constitue l’essence même de l’Islam. Les mosquées ont une forme et une taille variables, la  première bâtie à Médine par Mahomet et ses compagnons n’était qu’une construction rudimentaire faite de troncs d’arbres avec un  toit en branches de palmiers.Toutes possèdent des caractéristiques fondamentales, notamment un hall entouré d’une enceinte, une niche intérieure (mihràb) d’où sera  prononcé le sermon et d’un minaret extérieur (sauf en Indonésie).

 L’absence de statues et d’art figuratif à l’intérieur est due a la conception musulmane héritée du judaisme (l’unicité du créateur ne devant  pas être imité par les hommes), lorsqu’un élément décoratif est destiné a exprimer un message il prend la forme d’inscriptions calligraphiques qui reproduisent des versets du Coran. Mahomet le dernier envoyé de Dieu : Le prophète de l’Islam Muhammad  Ibn  Abdullah  (Mahomet pour l’Occident) naquit a  La Mecque vers 570 de notre ère (dans le clan  Hachémite de la tribu des  Quraychites). Orphelin de père peu avant sa  naissance, il perdit sa mère alors qu’il avait six  ans et fût élevé par son oncle Abu Talib, chef du clan Hachémite.

Les qurayshites avait la  responsabilité de  la Kaaba, un temple de La Mecque déjà vénéré dans l’Arabie pré musulmane. Selon la tradition le jeune Mahomet ne reçut aucune instruction, il  ne savait ni lire ni écrire  mais réussit dans le commerce et épousa a 25 ans  une riche veuve  Khadidja. Le succès de ses affaires ne l’empêchait pas de se retirer pour méditer dans  une grotte du mont Hira près de la Mecque et c’est au cours d’une de ces retraites solitaires en 610 qu’il reçut la vision d’un être majestueux (reconnu plus tard comme étant l’ange Gabriel ), il entendit une voix lui disant  Prêche la parole , et comme il demandait quelle parole, la voix lui répondit  Prêche au nom du créateur  qui a fait  l’homme a partir  d’un caillot de sang ,et Mahomet qui ne savait pas lire déchiffra le parchemin que lui tendit Les Mecquois se montrèrent incrédules et hostiles a sa prédication quand il fustigeait  leurs mœurs dépravés, leur orgueil, leur culte de l’argent  aussi en 622  il émigra en compagnie de ses premiers disciples a Yathrib que l’on appellera plus tard Médine  a 350 Kms de La Mecque.

Rapidement il agrandit le cercle de ses partisans tant par la diplomatie que par les armes remportant une éclatante victoire sur les Mecquois a Badr en 624.  Il anéantit la communauté juive de Médine en 627 car elle avait apporté son soutient au mecquois Abu  Sufyan qui tentait de prendre le contrôle de la ville.

En 630 Mahomet, a la tête de 10.000 hommes entra a La Mecque  renversa les idoles païennes et supprima toute opposition puis de retour a Médine promulgua une constitution régissant les relations entre les communautés musulmanes de toute  la région. Son contrôle s’étendit bientôt a la majeure partie de l’Arabie et il mourût a Médine en Juin 632 sans avoir désigné de successeur, une lutte acharnée pour le pouvoir allait s’engager. Les Sunnites et les Chiites : Le monde musulman est divisé 2 groupes Les Sunnites  et les  Chiites.

Les Sunnites suivent la sunna (l’ensemble des paroles et des actes du prophète et de sa tradition, ils sont considérés comme des  musulmans orthodoxes  et  représentent la majorité (90%) des musulmans a travers le monde. Les Chiites (partisans d’Ali) sont des sectaires qui rompirent avec le courant islamique peu après sa fondation, ils soutiennent que seuls les descendants d’Ali gendre de Mahomet peuvent devenir des imams (chefs religieux  de la communauté musulmane).

Les ruptures entre sunnites et chiites eurent lieu en 632 peu après la mort du prophète. La tribu Quraychite imposa l’un des siens Abu Bakr, beau-père de Mahomet comme successeur de la communauté, il régna comme calife (successeur) de 632 à 634 profitant de court règne pour étendre le territoire  de l’Islam a la Syrie byzantine.

Le successeur désigné  fût Omar qui régna de 634 a 644 poursuivant l’expansion islamique au delà des frontières de l’Arabie  jusqu’en Egypte et en Iran. Il fût assassiné par un esclave perse et c’est Othman qui lui succéda, très controversé il se rendit impopulaire par des détournements de fonds et fût accusé de népotisme mais promulgua le texte officiel du Coran et fût assassiné chez lui à Médine par des membres irakiens et égyptiens des garnisons basés en ville .C’est ce meurtre qui allait être a l’origine du schisme entre sunnisme et chiisme. Ali le gendre et cousin de Mahomet succéda à Othman comme calife de 656 à 651 mais dût faire face a une opposition déterminée qui l’accusait d’être le commanditeur de l’assassinat de son prédécesseur. Il établit le califat a Kufa en Irak ou il fut en butte  aux attaques du gouverneur de Syrie Moawiya qu’il vainquit a la bataille de Siffin en 657, toutefois ses partisans commençaient a l’abandonner pour former la plus fondamentalistes des sectes musulmanes connue sous le nom de Kharidjite dont  l’un des membres  assassina Ali en 661. Moawiya devînt a son tour calife  de 661 a 680 et établit la dynastie des Omeyyades  mais les musulmans restés fidèles a Ali ne désarmèrent pas pour autant sous la double impulsion de ses fils Hassan et Hosayn. Moawiya désigna Yazid 1er comme successeur et celui ci dû affronter Hosayn a la bataille de Karbala en 680, ce fut un désastre pour les descendants d’Ali, Hosayn mort  ses partisans déclarèrent que seuls les descendants d’Ali étaient dignes d’hériter du califat et de recevoir le Nur (la lumière divine) le mouvement chiite littéralement le parti d’Ali était né.

Hosayn  le martyr  Né a Médine en 626 et 2ème fils d’Ali il fut le fondateur du mouvement chiite, martyr de sa cause le 10 Octobre 680 en mourant a la tête de son armée lors de la bataille de Karbala  en Irak. Pour les chiites  Hosayn  incarne tous ceux qui sont injustement persécutés par les barbares et les orgueilleux car s’estimant lésés dans leur quête de la justice et de la vérité les chiites puisent une grande force dans la célébration de la passion d’Hosayn  pour trouver inspiration et renouveau.

Le tombeau d’Hosayn  qui se trouve à Karbala  revêt une importance capitale aux yeux des musulmans chiites, en effet  après La Mecque,  il est le lieu de pèlerinage le plus sacré de l’Islam.

Les Omeyyades Les califes de la lignée des Omeyyades (661-750) régnèrent pendant une époque dynamique de l’histoire musulmane, ils étendirent leur empire  a l’Espagne  et a l’Inde. Il favorisèrent le renouveau artistique  comme le témoigne, entre autre le dôme du rocher a Jérusalem l’un des plus magnifiques lieu saint de l’Islam De 634 à 650  avant l’établissement de la dynastie  les forces Omeyyades avaient pris le contrôle de la Palestine, la Syrie, L’Irak,  la Libye, la Perse et l’Egypte  grâce a l’extrême habileté du calife  Moawiya. Les conquêtes permirent ensuite l’annexion du Maroc et de L’Espagne  entre 690 et 720  et les troupes musulmanes avancèrent à travers les territoires  de l’Asie centrale jusqu'à l’Inde  et aux frontières de la Chine. Un siècle s’était écoulé depuis la mort de Mahomet et l’Islam s’était répandu dans le monde comme une traînée de poudre, son expansion allait être stoppée par l’empereur byzantin qui lui barra l’accès a l’Europe orientale et Constantinople bien qu’assiégée a maintes reprises n’allait pas céder avant 1453, tombant aux mains des turcs ottomans.Les troupes musulmanes renforcées peu a peu par des Perses, des Turcs et des berbères convertis à l’Islam furent également repoussées par Charles Martel a Poitiers en 732 qui stoppa net leur avancée vers l’Occident. Cependant, malgré leur détermination à rester au pouvoir les Omeyyades ne réussirent pas a vaincre l’opposition des chiites qui refusaient de reconnaître leur légitimité. Les Omeyyades étaient soucieux de parvenir a créer une cohésion et n’obligèrent pas juifs et chrétiens de pratiquer leurs religions sur leurs territoires  a condition de s’acquitter de la Djizya ou capitation et malgré les troubles religieux, politiques et sociaux les Omeyyades s’attachèrent a promouvoir les arts en général mais aussi  l’architecture et la poésie.    L’œuvre architecturale la plus significative reste le Dôme du Rocher bâti en 691 à Jérusalem. qui  abrite un morceau de rocher vénéré comme étant l’emplacement ou Mahomet entama son ascension vers le ciel Le dôme du rocher : C’est l’endroit même ou se dresse encore un fragment du mont Moriah, on appelle ce lieu sacré  le nombril du monde c’est la pierre qu’Allah choisit dans le jardin du paradis pour fonder l’univers.

 Les âmes de tous les prophètes se situent dans un puits creusé sous le roc  et les arches entre la mosquée El Aqsa et le dôme symbolisent les balances qui serviront a peser les âmes au moment de l’événement final.

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C’est ici que s’est déroulé le sacrifice du prophète Ibrahim que les juifs et les chrétiens appellent Abraham  grand prophète et le père de tous les croyants. L’histoire d’Ibrahim  Ibrahim avait une vieille épouse Sara qui ne pouvait avoir d’enfant, elle poussa son époux a concevoir un fils avec la jeune Agar. Puis Sara eût un fils à son tour, Ibrahim avait donc 2 fils, celui de sa femme Sara s’appelait Isaac et celui de sa bien-aimée Agar s’appelait Ismael.  Sara, jalouse demanda le renvoi  d’Agar qu’Ibrahim accompagna dans le désert avec  Ismaël.

Les juifs se disent enfants d’Isaac et les musulmans enfants d’Ismael .Voilà pourquoi Ibrahim est le père des religions le patriarche des patriarches. Son tombeau ainsi que celui de son épouse Sara se trouve dans un lieu baptisé le tombeau des patriarches à Hébron (c’est ici qu’eût lieu le massacre des fidèles par un fanatique juif il y a quelques années). Le tombeau des patriarches était le seul endroit au monde ou juifs et musulmans pouvaient prier ensemble. Le tombeau d’Abraham est le point de rencontre des deux religions car Dieu voulut mettre Abraham à l’épreuve et lui ordonna de sacrifier son fils légitime    Isaac,  Abraham emmena son fils sur la montagne pour lui trancher la gorge et lorsqu ‘il leva son couteau un ange arrêta son bras et Abraham aperçut un bélier dont les cornes étaient emmêlées dans un buisson, à la place de son fils il sacrifia donc  l’animal puis  Dieu lui dit : Je sais que tu ne m’as pas refusé ton fils aussi tes descendants seront aussi nombreux que les étoiles dans le ciel et les grains de sable du désert.

Les Abbasides  Avec la complicité des chiites la dynastie des Abbasides porta un coup décisif qui devait aboutir à l’extermination des Omeyyades. En 750, les Abbasides ainsi nommés car ils  affirmait descendre directement d’ Al -Abbas oncle de Mahomet, assassinèrent le dernier des Omeyyades Marwan II réfugié en Egypte (les derniers partisans Omeyyades purent s’enfuir en Espagne et parmi eux Abd Ar Ahman qui s’empara de la ville de Cordoue. Le règne des Abbasides dura un demi-millénaire et leur  plus important  titre de gloire fût d’unir  la culture arabo-islamique avec le génie de la civilisation perse, le siège du califat fut déplacé de Damas a Bagdad et les Abbasides choisirent de régner en désignant des gouverneurs de province choisis au sein des territoires annexés.

Ces  ramifications eurent un impact considérable sur la culture et la vie islamique, elles  entraînèrent la constitution d’une armée multi raciale dont le seul critère d’appartenance était la religion. Les Abbasides s’élevèrent contre  le mode de vie relâché  qui avait marqué la dynastie des Omeyyades, ils mirent l’accent sur l’autorité spirituelle du calife  présenté comme le commandeur des croyants. Cette prestigieuse période est immortalisée sous le règne du  calife Haroun Al- Rashid (786 – 809) par le célèbre ouvrage  Les Mille et une nuits.

Cependant les califes tour a tour furent destitués par des coups d’état fomentés souvent par les  troupes turques dont le nombre avait progressé depuis le début du IXème siècle mais les Abbasides réussirent a se maintenir jusqu’en 1258  laissant les militaires diriger la dynastie. A Bagdad, on assista au renversement du gouvernement en place par  une dynastie musulmane incarnée par la lignée chiite des Buyides (945-1055) renversés a leur tour par une dynastie turque connue sous le nom de Seldjoukide qui régna 150 ans . Les royaumes indépendants  Si le règne des Abbassides se prolongea jusqu’en 1528 ; leur pouvoir avait pris fin dès la fin du X  siècle. Pendant cette période complexe qui dura 300 ans un certain nombre de royaumes musulmans indépendants  prirent le pouvoir  en divers endroits de l’empire. La plupart étaient chiites et parmi eux s’illustrèrent les sectes Imâmites connues sous le nom de Chiisme Duodécimain (qui reconnaissent 12 imams) et celle des Septimaniens (qui n’en reconnaissent que 7). L’un des mouvements d’opposition les plus farouches auxquels fût confronté les Abbasides provint de la lignée des Fatimides (909-1171) qui tirait son nom de Fatima,  la fille  du prophète dont ils se proclamaient descendants.

Les Fatimides instaurèrent un califat d’abord en Tunisie, puis en Egypte,   fondèrent la ville du Caire et étendirent leur domination sur les deux villes saintes de l’Islam : La Mecque et Médine. En 1094 la lutte pour le califat  opposa les deux frères Al-mustali et Al-Nizar  le premier l’emporta et s’installa au pouvoir 77 ans avant d’être évincé par le célèbre Saladin (qui joua un rôle important durant les croisades) et qui fonda la dynastie des Ayyubides (1171-1250) Entre-temps les fidèles d’Al Nizar constituèrent une secte du nom d’Assassins (dérivé du mot Haschisch qu’ils avaient l’habitude de fumer  afin d’atteindre l’extase  avant d’aller combattre et afin d’être prêts a se sacrifier pour la mission qui leur avait été confiée). Depuis leurs collines fortifiées en Syrie les Assassins agissaient indépendamment, ils combattirent les croisés qui firent connaître leur nom partout en Europe, ils furent finalement exterminés par l’invasion mongole  au XIII siècle. Un  peu partout naquirent  puis disparurent des dynasties  au long de cette période trouble, les chiites Camarthians (894-1100), les Ghaznavides (977-1186) qui répandirent l’Islam  au Khurasan, en Afghanistan et en Inde du Nord.

Au Maghreb les Almoravides (1056-1147) austère dynastie berbère fondèrent Marrakech  puis s’étendirent sur tout le Maroc pour traverser le détroit de Gibraltar en 1805 et imposer leur souveraineté en Andalousie ou, Séville, Saragosse puis Valence  tombèrent entre leurs mains.  La dynastie affaiblie succomba en 1147 face aux attaques cumulées des chrétiens d’Espagne et des musulmans Almohades qu’ils avaient détrônés au Maroc. Le Soufisme  La tradition mystique de l’Islam est connue sous le nom de Soufisme (du mot  suf, le vêtement blanc que portaient les premiers soufis). Comme les mystiques des autres religions les soufis recherchent l’union avec Dieu,  un but qu’ils atteindront  avec le renoncement au monde, la pauvreté, la méditation et l’abstinence.

Les deux temps forts du soufisme sont son développement initial du VII au X  siècle puis celui de son organisation en confréries du XI  au XIII siècle. Les premiers soufis furent influencés par les moines chrétiens en Syrie mais également par les zoroastriens de Perse ainsi que par la philosophie hindouiste Vedanta. Durant cette période le chef des soufis fut Hassan Al-Basri (642-728), père du mysticisme musulman, l’esprit du soufisme de cette époque ne consistait uniquement qu ‘en une totale soumission a Dieu comme un esclave se soumettant  a son maître. Pendant la seconde grande période du soufisme on vit apparaître plusieurs confréries de soufis, ce fût l’époque des grands penseurs musulmans dont le chef de file était muhammad Al-Ghazali qui tenta de concilier théologie et soufisme. Le grand sujet de préoccupation des soufis fût  de découvrir la nature du vrai moi, tendance illustrée dans le Maenavi l’œuvre magistrale de Djalal Al Din Rumi (1207-1273), immense poème de  6 livres considéré comme le Coran de la littérature perse, son thème dominant étant  l’exploration  des relations entre le moi et le Dieu unique.

Les derviches tourneurs  Bien que l’Islam orthodoxe voie d’un mauvais œil les accompagnements musicaux lors des cérémonies religieuses les Soufis ont crée des pratiques qui leur sont propres (dhikr). Le poète mystique Djalal Al -Din Rumi (voir plus haut) fonde la confrérie des derviches tourneurs, cette danse sacrée prend la forme d’un tourbillon  provoquant un état de transe  propice à la communion avec le cosmos et le créateur transcendant.

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La rupture avec la chrétienté  Au début du XI ème siècle le califat Abbaside de Bagdad dont le rôle est essentiellement religieux mais politiquement impuissant reçoit le renfort inattendu des Seldjoukides qui les libèrent de la tutelle des Buyides.  Les Seldjoukides n’imposent pas une autorité absolue mais préfèrent défendre l’Islam contre les infidèles par le Djihad .  Les Seldjoukides apportent deux nouveautés, l’association des turcs, des perses et des arabes et l’établissement d’une alliance entre marchands et propriétaires terriens, aussi le commerce se développa rapidement tout le long des routes maritimes de la mer Méditerranée à la mer Noire ainsi que dans l’océan Indien. Ce succès des Seldjoukides se solda par une rupture nette avec l’Europe chrétienne quand l’empereur Byzantin demanda de l’aide au pape, les croisades commencées en 1096  se poursuivirent durant deux siècles et les musulmans subirent de nombreuses défaites et durent  céder des  territoires. Avec la menace Mongole la puissance Seldjoukide déclina encore  et l’Islam connût une période difficile notamment en Espagne avec la Reconquista (la reconquête chrétienne), les armées chrétiennes mirent a profit ce déclin pour soumettre les royaumes musulmans a l’exception de Grenade qui résista jusqu’au XV ème siècle. Le mariage en 1469 entre Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille unifia définitivement l’Espagne et permît à l’armée chrétienne espagnole  après la reconquête de Grenade de chasser les derniers maures.

Après la chute du dernier bastion musulman en 1492 (année où Christophe Colomb découvre le nouveau-monde), les musulmans quittent le territoire ibérique et ceux qui décident de rester (appelés mudejars par les espagnols) seront victimes de discriminations puis chassés par un édit en 1614. C’est la  fin de l’islamisme espagnol dont le rôle artistique et culturel avait été très important pour la civilisation occidentale Le génie maure s’exprimant  notamment avec le palais de l’Alhambra de Grenade,

medium_alhambra1_vue_pano_albaicin_f.2.jpgvéritable chef-d’œuvre architectural alors qu’en littérature on retiendra les œuvres essentielles d’Ibn khaldun (1332-1406) ainsi que les théories des  penseurs et philosophes  Ibn Sina (980-1037) et Ibn Rushd (1126-1198) plus connus en Occident sous les noms d’Avicenne et d’Averroès. L’Islam en Asie centrale  Au XIII et XIX siècles, l’empire islamique subit en Orient  les attaques  violentes des Mongols, peuple nomade originaire des steppes de Sibérie emmenés par un chef célèbre et impitoyable Gengis Khan(1162-1227). Des descendants de ce grand conquérant naquit la dynastie Il-khanide (1256-1353) qui contrôla les territoires de Perse, d’Irak et d’Anatolie (l’actuelle Turquie)

La fin du règne des Seldjoukides affectèrent l’équilibre du monde musulman et rendit vulnérable la partie orientale de l’empire, la Syrie tomba en 1243 puis Bagdad fut aux mains d’Hulagu Khan, le petit-fils de Gengis en 1258 mais en 1260 l’avancée mongole était stoppée par les Mamelouks de Syrie lors de la bataille d’Ain  Jalut  a 80kms de jérusalem. C’est l’arrière petit-fils d’Hulagu Mamuk Ghazan (1295-1304) qui fût le premier des ilkhanide a se convertir a l’Islam. Tous les Khans mongols n’étaient cependant pas d’accord avec une telle  conversion et beaucoup s’y opposèrent farouchement notamment les descendants de Chagahai (1227-1241) l’un des quatre fils de Gengis Khan.

L’orthodoxie sunnite fût défendue contre les mongols par les Turcomans conduits par Timur Lang (1336-1405) dont le nom sera francisé en Tamerlan, ce dernier allait bâtir un  immense empire dont la capitale serait Samarkand puis agrandir ses territoires de la Russie du Nord-est  et de la Mongolie englobant la Perse, l’Inde et la Mésopotamie. Tamerlan puis ses successeurs les Timurides furent de grands amateurs d’art qui promurent surtout  l’architecture mais également la peinture et la littérature. Plusieurs siècles plus tard l’Islam est toujours présent en Asie centrale ayant  survécu a de  multiples persécutions  notamment durant le régime communiste et depuis les années 90, les états musulmans sont devenus indépendants a la suite de l’explosion de l’Union Soviétique donnant naissance au  Kazakhstan, au Tadjikistan a l’Ouzbékistan  au  Kirghizistan a  l’Azerbaïdjan et au  Turkménistan.

L’Islam en Inde 

L’Inde  fût, au cours du premier millénaire dominée par deux grands courants religieux l’Hindouisme et le Bouddhisme, par la suite une succession de dynasties musulmanes dont les Ghaznavides (977-1168), le sultanat de Delhi (1206-1398) et les grands Moghols (1526-1857) étendirent leur domination et contrôlèrent de larges territoires du continent indi continent indien diffusant culture et religion musulmanes.

L’islam conservera son influence après l’ère mongole et durant la domination britannique et ceci jusqu’en 1947, date de son indépendance et de la création du nouvel état musulman  le Pakistan.

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