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17/08/2006

L'islam (partie 2)

L’islam s’implanta en Inde dès la période Omeyyade (661-750) en partie grâce aux marchands  venus du proche - Orient qui s’installèrent a Gujarat et a Bombay , l’arrivée de la religion islamique se fît tantôt pacifiquement tantôt par la force militaire, notamment sous la dynastie des Ghaznavides. Du XIII  au XVI  siècle l’Inde du Nord fût dominée par les dynasties turco-afghanes implantées a Delhi et la dernière d’entre elles,  les Lodis (1451-1526) fût balayée par l’armée de Zahid-Al Din Babur (1483-1530) un prince turc de Kaboul (actuelle capitale de l’Afghanistan).Ce fût lui qui fonda la dynastie des Mogholes (nom dérivé de mongol). L’ère Moghol donna lieu a un foisonnement culturel et architectural avec notamment l’édification du fort rouge a Delhi et surtout du Taj mahal medium_Taj_20Mahal.jpgmausolée de marbre blanc que le Chah Jahan (1628-1658) fît construire  pour sa femme, ce fût également une période de libération des mœurs avec la totale liberté des cultes et les mariages fréquents entre musulmans et hindous symbolisée par la tolérance du 3ème des grands Moghols Akbar (1556-1605) qui épousa une princesse hindoue et se dota d’une armée multi religieuse dont les princes chevaliers guerriers étaient appelés Rajputs. A l’instar de son prédécesseur Aurangzeb (1658-1707), fils du Chah Jahan  se signala par un net retour a une stricte orthodoxie religieuse et sa politique d’intolérance aboutit a la destruction de nombreux temples hindous et a une imposition des adeptes de cette religion, les troubles sociaux qui en résultèrent furent la cause du déclin du pouvoir Moghol dans les années 1700.

Les Ottomans  Durant 450 ans (de 1453 à 1924) les turcs ottomans régnèrent sur l’un des plus grands empires de l’histoire Sous le règne de Soliman (1520-1566) les Ottomans contrôlaient la majeure partie du proche Orient, de l’Asie occidentale, de l’Afrique du Nord , des Balkans et de la Hongrie. Cette domination fût caractérisée par une grande richesse artistique  (mosquées, aqueducs, écoles, hôpitaux) et symbolisée par la grandeur  de la ville de Constantinople (ancienne  Byzance et capitale de l’empire Byzantin dont les Ottomans s’emparèrent en 1453 et qu’ils rebaptisèrent  Istanbul. Le nom des Ottomans provient de Osman (othman)  fils de leur fondateur Ertugrul, chef turc du XIII  siècle. La prise de Constantinople ouvrit la voie a l’expansion du pouvoir ottoman sur terre et sur mer. Sous le règne de Bayazid II (1481-1512) cette expansion faiblit quelque peu  et on vit apparaître la montée de la dynastie Safavide en Perse, cependant  la victoire des Ottomans sur les Mamelouks en Irak, en Syrie et en Egypte  amena le Chérif (prince musulman descendant de Mahomet) de La Mecque a reconnaître la suprématie des ottomans et confia a leur sultan la protection des lieux saints. A Bayazid II  succéda Selim  Ier mais l’heure de gloire de l’empire Ottoman fut le règne de Soliman le Magnifique dont la flotte domina toute la Méditerranée et dont l’empire gagna la Serbie, la Hongrie, l’Iran et l’Irak. Soliman marqua son règne par une politique voué a l’application de la Shari’a (la loi sacrée islamique) mais aussi par des décisions importantes comme l’introduction du Coran en tant que  fondement de l’éducation ainsi que le recours massif a l’ écriture arabe et la construction de splendides mosquées.

A la mort de Soliman en 1566 l’empire Ottoman entama un lent déclin népotisme et corruption minèrent son administration ainsi que sa principale force de frappe les Janissaires aussi peu a peu l’empire s’éteignit pour finalement disparaître après la première guerre mondiale .

Les Janissaires : Au cœur même de l’armée Ottomane se dressait  la redoutable infanterie des Janissaires (du turc Yenicheri qui signifie  nouvelle troupe).medium_history70janissaires.5.jpg Il s’agissait de jeunes conscrits issus de la population non musulmane convertis à l’Islam puis entraînés en armée de métier. Véritables corps d’élite les Janissaires bénéficiaient de privilèges mais la corruption et l’indiscipline affectèrent rapidement leur efficacité et les sultans décidèrent de s’en débarrasser en créant une armée parallèle composée d’engagés issus d’écoles militaires et navales dirigée  par des officiers français.  Les Janissaires se mutinèrent en 1807 et réaffirmèrent leurs statuts de puissance militaire, puis en 1826 le sultan Mahmut II encercla la caserne des Janissaires et les fit exterminer. Ce massacre resta dans l’histoire sous le nom d’incident propice jeta les bases de la modernisation de  l’armée turque. du XX siècle les musulmans chinois n’ont eût  de cesse que  de proclamer le désir de conserver leur identité.  Alors que l’empire Ottoman atteignait son apogée on vit deux autres puissantes dynasties musulmanes s’imposer. Les Moghols en Inde et les Safavides (1501-1732) en Perse,ces deux premières dynasties étaient sunnites tandis que les Safavides étaient chiites et  puisaient leurs origines dans une confrérie soufi d’Azerbaïdjan, en Asie Centrale fondée par le Cheikh Ishtar Safi  Al Din (1252-1334). Le premier chef Safavide fût Ismaël (1501(1524) qui conquit la majeure partie de l’Iran et imposa la branche chiite connue sous le nom de Chiisme Duodécimain.

Les Chiites duodécimains reconnaissent 12 imams  comme descendants d’Ali, cousin et gendre du prophète Mahomet. Ils soutiennent que le prophète désigna Ali comme son successeur et que les quatre premiers califes usurpèrent sa place. Le caractère distinctif de cette branche du chiisme islamique réside dans le fait que les chiites duodécimains croient au retour de l’Imam caché, en effet, en 874 le dernier des 12 imams ilmam Al Mahdi disparut sans laisser de trace or les chiites pensent qu’il est toujours en vie et qu’il réapparaîtra un jour quelque part. Voilà  pourquoi de nombreux musulmans iraniens furent persuadés qu’il était revenu en la  personne de l’Ayatollah Khomeiny en 1979.

medium_Khomeiny3.2.jpg La décision d’imposer le chiisme duodécimain déchaîna la colère des Ottomans  sunnites qui déclenchèrent des hostilités contre ce royaume déclaré hérétique mais en dépit de grosses pertes, les Safavides connurent de nombreux succès politiques et militaires. Les religieux chiites en profitèrent pour tenter de faire disparaître le sunnisme et le soufisme mais sans réel succès et le déclin de la dynastie Safavide devînt inévitable à la mort Du Chah Abbas I er (1588-1629) et se disloqua lorsque Mir Way, gouverneur d’Afghanistan  proclama son indépendance Cette décision fût suivie de l’invasion de la Perse par le fils de Mir Way  Mahmud en 1722 et  provoqua la destruction de nombreuses villes et la ruine de l’économie pour aboutir a un retour au tribalisme entraînant  a la fin du règne Safavide.

L’Extrême-Orient  Les premiers musulmans à s’implanter en Chine furent des marchands Arabes et Persans qui formèrent une grande communauté avant de s’intégrer peu a peu dans la société. Avec l’arrivée au pouvoir de la dynastie Ming très conservatrice, la Chine se ferma au monde extérieur, coupés de leurs racines les musulmans apprirent la langue arabe et ne pouvant plus compter que sur eux-mêmes  ils s’imprégnèrent donc de culture chinoise, apprenant la langue et adoptant des noms locaux mais également les vêtements  ou encore la cuisine

Les insurrections éclatèrent sous la houlette des  Naqshabandiyya, une confrérie soufi d’Asie centrale et, avant d’être matés ces révoltes provoquèrent de violents troubles au Nord-Ouest et au Sud-Est de la Chine. Depuis lors et tout au long islamique nous permettent de supposer que son apparition remonte au XI siècle par le biais des marchands en provenance de l’Inde alors le célèbre voyageur Marco Polo (1254-1324) visite la région en 1292 la seule ville musulmane était Ferlec (Perlak) . Peu à peu l’Indonésie continua a s’islamiser, les musulmans représentant  bientôt 90% de la population  devenant ainsi la plus grande nation  musulmane du monde. La particularité de l’Indonésie réside dans le fait que la loi islamique s’applique uniquement à la vie familiale,  les mosquées ne fonctionnant que comme un centre de hautes études islamiques. Dans ce pays de plus de 130 millions d’habitants l’islam tient  donc une place bien a part.

L’Expansion en Afrique sub-saharienne : Cent quarante millions de musulmans vivent en Afrique sub-saharienne, le tiers d’entre eux est implanté au Nigeria,  on retrouve une majorité de musulmans dans les colonies françaises d’Afrique occidentale (Mauritanie Mali, Niger, Sénégal) tandis que d’importantes populations musulmanes vivent  au Soudan, en Ethiopie et en Tanzanie et a l’Est  Djibouti et la Somalie sont exclusivement musulmans.

Les contacts de l’Afrique sub-saharienne avec l’Islam datent de 12 siècles quand les navigateurs marchands venus du Sud de l’Arabie et du Golfe persique commencèrent à faire du commerce le long des côtes orientales du continent africain. La percée dans les terres vers la Nubie au Nord du Soudan intervient au moment ou la dynastie des Mamelouks prit le pouvoir en Egypte (1250).A partir de cette date les mariages entre arabes mamelouks et princesses nubiennes  amenèrent le pouvoir a Dong ola la capitale du royaume nubien  au début du XIV siècle.

La fondation deux siècles plus tard de l’état de Fundji avec pour capitale Sennar  situé sur le Nil  favorisa l’expansion de l’Islam au Soudan jusqu'à la moitié du XVIII  siècle et ne cessa de décroître lorsque  les Ottomans prirent le contrôle de la région (1821-1885). A l’Ouest  la route partant de Tripoli (actuelle Libye) et traversant le Sahara jusqu'au lac Tchad favorisa l’expansion de l’Islam par les marchands de Sel,  d’or et d’esclaves et les populations se convertirent à l’Islam impressionnés par l’instruction des marchands qui savaient lire et compter , bientôt les souverains d’Afrique occidentale accomplirent le pèlerinage de La Mecque emmenés par le souverain du Mali  Mansa Musa  qui amena avec lui des milliers de fidèles et beaucoup d’or . Le royaume musulman du  Mali fût reconnu dès le XIV ème siècle comme un centre islamique important par des villes pourtant lointaines comme Le Caire , La Mecque ou Damas. Le califat Sokoto : Fondé en 1809 à Hausa land, au nord du Nigeria, le califat Sokoto ainsi nommé en raison de sa ville-siège fût l’un des états musulmans  les plus vastes et les plus islamisés de toute l’Afrique.

Son fondateur  fût l’érudit mystique  Ousman Dan Fodio (1752-1817). En 1804  Dan Fodio lança un djihad contre les souverains musulmans qui mêlaient pratiques islamiques et cultes africains (vénérations des esprits, des arbres, etc.), de plus dénonçait également leur incapacité a maintenir un véritable état islamique. La guerre sainte voulue par Dan Fodio se déroula sur les territoires du nord du  Nigeria et une partie-est du Tchad. En 1808 le djihad prenait fin avec la victoire qu établit le gouvernement a Sokoto avec a sa tête un calife et un premier ministre appelé Vizir, la Sari’a c’est a dire la loi islamique fû instaurée ; la langue arabe se répandit ce qui contribua a lutter contre l’analphabétisation. A la mort de Dan  Fodio en 1817,  son fils Mohammed Bello lui succéda  jusqu’au début du XX siècle et jusqu'à  la conquête du Nigeria par les Britanniques  auxquels ils opposèrent une vive résistance.

Aujourd’hui encore le califat bien qu’ayant perdu prestige et pouvoir  conserve une grande influence sur la population musulmane du Nigeria. Crise et réforme : Peu 0 peu au long du XVIII ème et du XIX ème siècle l’empire Ottoman tomba aux mains de l’Europe. Le corps des Janissaires devînt incontrôlable et les sultans ne virent plus en eux qu’une force subversive et dangereuse a l’instar des Soufis dont le mysticisme leur paraissait devenir une  réelle menace. En 1826 le sultan Mahmut II élimina définitivement les Janissaires et se défit des alliés soufis de la confrérie des Bektashiyyas et la flotte ottomane fut mise en déroute à Navarin  au sud ouest de la Grèce.

La France et la Grande-Bretagne se partagèrent les territoires Ottomans en Afrique du Nord et en Moyen-orient .La France prit le contrôle de l’Algérie (1847) de la Tunisie (1881) tandis que les britanniques occupa l’Egypte en 1882 puis le Soudan (1892). Le symbole de la coalition européenne en Afrique reste la construction du Canal de Suez conçu par Ferdinand De Lesseps  et financé par la France et la Grande – Bretagne prouvant que des puissances coloniales rivales étaient capables de coopérer ,cette inauguration eût lieu en 1869 . La Russie devint aussi une puissance impérialiste contrôlant des territoires musulmans d’Asie centrale qui s’étendirent de l’Azerbaidjian (1828) a la région de Boukhara (1868). Les Hollandais, quant à eux s’emparaient de l’Indonésie. Le colonialisme suscita diverses réactions au sein des populations de ces territoires et si certains prirent les armes, beaucoup n’offrirent qu’une résistance passive. Beaucoup de penseurs progressistes tentèrent de réconcilier l’islam avec le monde moderne, en Turquie le comité d’intellectuels connu sous le nom de jeunes turcs qui arriva au pouvoir en 1908 décida de séparer politique et religion et commencèrent a laïciser le pays et a moderniser le système éducatif. En Egypte les réformes furent inspirées par Muhammad Abdhuh (1849-1905) directeur de l’université du Caire et qui pensait qu’enseignements et pensées occidentales étaient compatibles avec l’islam, sa prise de position favorisa la séparation de l’église et de l’état au Moyen-Orient  et en Indonésie.

Cette tendance vers le modernisme et le fondamentalisme domine aujourd’hui le monde musulman.   Le Mahdi du Soudan : Dès les premiers siècles de son existence l’Islam Chiite affirma q’un Mahdi (celui qui est guidé par Dieu) apparaîtrait sur Terre pour apporter bonheur bien et justice pour  consacrer le triomphe du pur islam. La venue de cet envoyé coïnciderait avec le jugement dernier et beaucoup de leaders politiques se déclarèrent être ce Mahdi mais le plus célèbre fût Muhammad Ahmad Ibn Abd Allah (1844-1885) surnommé le Mahdi du Soudan .

Certains signes distinctifs particuliers semblaient conforter cette prétention (notamment un grain de beauté sur la joue droite)  et son prestige grandissant Muhammad affirma son autorité sur tout les musulmans  lançant un Djihad contre les turcs et les Egyptiens, sa prise de pouvoir au Soudan en 1883 alarma la Grande Bretagne et La bataille du Soudan qui eût lieu en 1869  fût sanglante et la reconquête du pays  se paya au prix de pertes considérables  dont le général Charles Gordon qui fût tué en 1885 en défendant Khartoum  contre les Mahdistes . Ce fût également l’année de la mort du Mhadi et l’état qu’il avait crée tomba aux mains du général Kitchener en 1898, cependant  la déroute des mahdistes jeta les bases du mouvement nationaliste Soudanais.  La tombe du mahdi à Khartoum devînt un lieu de pèlerinage pour tous les disciples soudanais connus sous le nom de secte des  An Sars

L’islam  et le nationalisme : La seconde moitié du XIX siècle avait vu la lente et inexorable chute de l’empire Ottoman .La France et la Grande-Bretagne  s’emparèrent de vastes territoires ; les Balkans connurent l’indépendance ou la colonisation par l’empire Austro-Hongrois. La défaite de l’Allemagne au cours de la première guerre mondiale consacre la dissolution de son allié, l’empire Ottoman (traité de Sèvres en 1920) et une résolution de la Société des nations-unies place ses vestiges du  Moyen-Orient  sous contrôle des Français et des Britanniques. La Grande-Bretagne qui gouvernait déjà les territoires musulmans à l ‘Est et au Sud de l’Arabie ; l’Iran, l’Afghanistan, l’Inde (y compris les actuels Pakistan et Bangladesh), l’Egypte ,les états Malais  et le Soudan se vit confier l’Irak ,la Palestine et la Transjordanie. La France, quant a elle ajouta la Syrie et le Liban a ses territoires musulmans au Nord et a l’ouest de l’Afrique. 1922 mit un point final au long règne ottoman  en Turquie quand le dernier leader turc Mustafa Kemal (1881-1938) déposa le dernier sultan pour créer un nouvel état turc .Le califat ottoman avait vécu il serait remplacé en 1924 par une république constitutionnelle basée sur une loi laïque et non plus islamique. En dépit de leur indéniable domination l’emprise des puissances coloniales européennes n’était pas totale et les premiers mouvements nationalistes apparurent avant la première guerre mondiale. En 1921 L’Afghanistan renversa le pouvoir britannique puis ce fut au tour de l’Iran en 1925 .L’Arabie Saoudite  sous haute protection britannique depuis 1915 devînt en 1932 un royaume indépendant  grâce a l’impulsion d’Ibn Saud (1880-1953).C’est la même année que l’Irak obtint aussi  son indépendance. La seconde guerre mondiale prouva les limites du colonialisme. La majeure partie de la Palestine devint en 1948 l’état d’Israël contraignant les arabes palestiniens a  chercher refuge en Jordanie, en Syrie et au Liban   L’Indonésie se libéra du joug hollandais en 1949 ; la Malaisie fit de même en 1957, en 1962 l’Algérie arracha à la France son indépendance. En de nombreux pays le néo-colonialisme succéda au colonialisme  et on vit les états colonialistes accroître leurs intérêts économiques dans leurs anciens  territoires, tout particulièrement ceux qui étaient riches  en pétrole. (Arabie Saoudite ; Iran ; Etats du golfe).Après leur indépendance de nombreux pays musulmans instaurèrent des gouvernements inspirés des démocraties occidentales mais la plupart devinrent la proie soit d’un parti unique soit. d’une dictature militaire

Cette volonté de modernisation aboutit a un rejet des valeurs religieuses et on vit bientôt l’émergence de groupes fondamentalistes et radicaux, notamment en Egypte avec les Frères musulmans dirigés par Hasan Al- Banna . Nasser et la crise de Suez : Gamal Abdel Nasser (1918-1970), homme d’état et militaire Egyptien fût l’inspirateur des mouvements nationalistes aussi bien dans le monde arabe que dans le tiers-monde. Il reçut le soutien des musulmans toutes tendances confondues (y compris celui des Frères Musulmans) Cette confrérie, le trahit cependant en 1954 et tenta de l’assassiner Nasser réagit interdisant le mouvement et faisant exécuter son leader Hadaibi en 1889  ainsi que les membres les plus influents. Nasser connut ensuite sa première crise internationale avec l’affaire du canal de Suez  lorsqu’il nationalisa le canal qui représentait un site stratégique et économique  et dont la France et la Grande – Bretagne détenait la moitié des parts. L’intervention militaire qui s’ensuivit fût appuyée par Israël  alors que les Etats-Unis et l’U.R.S.S manifestèrent leur désapprobation .les Nations-Unies firent stopper les hostilités et pour avoir oser s’opposer  a l’Occident le Rais (chef) Nasser devînt un héros populaire et s’imposa comme le chef de file spirituel et politique de tout le monde arabe.

Révolution et Réforme : Tout au long du XX ème les pays islamiques durent faire face a un délicat problème, devaient-ils imposer un mode de vie rigoureusement islamique à leur peuple ou bien devaient-ils composer avec le monde occidental ? Grande était la tentation de suivre les idéaux démocratiques et de libéralisme  laïque et Cette question suscita des réponses diverses , certains pays comme l’Iran ou la Libye ont adoptés une attitude clairement anti-occidentale tandis que d’autres comme la Tunisie et la Turquie séparèrent la politique et la religion pour s’ouvrir  a la culture occidentale , d’autres encore comme l’Arabie Saoudite et les états du golfe ont préservés les institutions islamiques  tout en composant avec les pays occidentaux . Pendant les années 80 certains signes laissèrent présager un rapprochement entre l’islam et les pays occidentaux. Le traité de paix entre Israël et l’Egypte en  1981 fût une grande victoire  symbolique après les guerres israélo-arabes de 1967 et 1973. La résistance acharnée de l’Afghanistan à l’invasion soviétique en 1978 obtint l’approbation de l’Occident qui les approvisionna en armes. En contrepartie des rapports modérés de nombreuses nations musulmanes ; la prise du pouvoir en 1979 en Iran de l’Ayatollah Khomeiny pour qui l’Occident représentait le mal en  tant que puissance décadente suscita un choc terrible a travers le monde qui découvrit un régime islamique fondamentaliste qui n’hésita pas a jeter l’anathème contre ceux  qui tentèrent de soutenir le pouvoir du Chah destitué (Muhammad  Reza ) En 1991 les gouvernements musulmans et occidentaux s’allièrent pour lutter contre l’invasion du Koweït par L’Irak. Les limites de la puissance militaire de l’Occident furent clairement démontrées lors de la prise d’otages en 1979 des membres de l’ambassade américaine a Téhéran (Iran) .Cette  prise d’otage qui dura un an engendra une série de prises d’otages au Liban  par des militants soutenus par le régime iranien. En 1981 l’escalade de l’intolérance et de l’extrémisme culmine avec l’assassinat du président égyptien Anouar  Al Sadate (1918-1981);éliminé par le Djihad islamique

medium_sadate.2.gif.Ce meurtre fait suite aux accords de Camp David co-signés en Septembre 1978 par Sadate et Begin  établissant la paix entre Israël et l’Egypte au détriment des Palestiniens en particulier et de la cause musulmane en général. La montée des fondamentalistes  et des radicaux n’a pas été sans répercussions pour les musulmans du monde Occidental .Depuis 1960 la population musulmane vivant en Europe s’est accrue avec l’arrivée massive d’émigrés d’Afrique du Nord vers la France  d’Inde et du Pakistan vers la Grande-Bretagne ou de Turquie vers l’Allemagne  . Bien que fidèle a l’Islam et appliquant le Coran beaucoup de musulmans pratiquent en Europe un islam épuré du bagage culturel appliquant une religion islamique que l’on peut qualifier d’Occidentale. Cependant la majeure partie du monde musulman continu de souhaiter une politique  relativement anti-occidentale comme ce fur le cas en Algérie  avec la percée inquiétante du F.I.S ou en Afghanistan ou les Mujahedin combattirent l’armée rouge soviétique de 1978 à 1992. Au niveau culturel cet intégrisme galopant fut marqué en 1989 par la sentence de mort (fatwa) prononcée par le régime de l’Ayatollah Khomeiny contre le romancier britannique Salman Rushdie  dont le livre  les Versets Sataniques fût déclaré  blasphématoire.

 La situation est différente dans les pays du golfe ou la colossale richesse apportée par l’or noir  a suscité des changements politiques, économiques  et éducatifs  considérables permettant a l’Arabie Saoudite (1er producteur de pétrole) d’avoir une influence grandissante sur la scène internationale même si les pays islamistes radicaux lui reprochèrent souvent ses timides prises de position en faveur de la communauté musulmane  au profit des grandes puissances internationales.

Les religions et sectes dérivées de l’Islam : Ahmadiyya : Mouvement de réforme et de modernisation lancé en 1889  à Qadi ad, en Inde par Ghulam Ahmad,  qui se présenta comme le Mahdi et l’envoyé d’Allah mais aussi comme le Messie des Chrétiens et l’incarnation de Krishna Ses partisans les Ahmadis avaient une conception nouvelle de la mort et de la résurrection  de jésus, selon eux il n’était pas mort sur la croix mais revenu sur Terre pour s’installer au Cachemire ou il vécut jusqu'à l’âge de 120 ans. Le mouvement éclata en 2 factions  partagés sur l’interprétation du statut d’Ahmad, les Qadianis qui le tiennent pour un prophète et les Lahoris ne voyant en lui qu’un réformateur, les premiers s’établirent a Rabwah et les seconds a Lahore (Pakistan), on trouve toutefois des communautés Ahmadis en Asie ,en Afrique de l’Ouest ainsi qu’en Occident. Le bahaisme : Fondé par Baha Ullah (1817-1892) en Iran, dans la seconde moitié du XIX ème siècle ; le Bahaïsme plonge ses racines dans le Babisme secte musulmane iranienne se proclamant seule détentrice de la vérité. Le Bahaïsme met en  avant l’unité de toutes les religions ; la paix dans le monde, le travail missionnaire, l’égalité des sexes et la monogamie. Ce mouvement n’a pas de doctrines, ni de sacerdoces, d’écritures ou de rites officiels.  Né Mirza Ali baha Ullah  était disciple de Mirza Ali Muhammad dit le Bab ou porte (vers l’imam caché). Ce dernier annonçait la venue imminente de l’élu .Quand le bab fût exécuté pour avoir tenté de renverser le pouvoir en Iran Baha Ullah se présenta comme le l’élu et dernier des prophètes après Krishna, Bouddha, Moise, Jésus  et Mahomet. Il transforma ce qui était une branche extrémiste du chiisme en un mouvement au syncrétisme religieux puisqu’il cherchait a rassembler toutes les fois,a sa mort son fils Abdul Baha (1844-1920) prît la tête du mouvement qui s’étendit au-delà du Moyen-Orient .Opprimés dans leur pays d’origine les fidèles  se retrouvèrent  en Afrique ,en Amérique du Nord ainsi qu’en Europe.

Hezbollah ou mouvement Amal : Le Hezbollah ou parti de Dieu qui  s’illustra dans les prises d’otages au Liban naquît en 1982 dans ce même pays par la volonté de Chaykh Muhammad Husain Fadlallah connut comme Al-Qaid (le juriste juste) Jusqu’au triomphe de la révolution islamique en Iran (1979) et l’invasion israélienne du Sud Liban (1982).  Le Hezbollah était resté à l’état de projet dans l’esprit de Fadlallah, cependant  en 1983 ce dernier devint la figure de proue politique et religieuse des militants chiites avant d’être élu Ayatollah (haute dignité de l’islam chiite) deux plus tard. L’organisation du Hezbollah consiste en  12 membres composés de religieux musulmans  et de militaires. Le nom de code du Hezbollah lorsqu’il organisait des opérations terroristes était Djihad islamique.

Quelques membres du Hezbollah considèrent le mouvement Amal islamique (la branche armée des oppressés) comme faisant partie de leur fraternité. La formation du groupe Amal (acronyme pour groupes arabes de résistance libanaise) fondé par l’imam Musa Al-Sadr en 1975 avait marqué le début de la montée du chiisme militant au Liban mais il souffrit d’un manque cruel de cohésion et de nombreuses rivalités internes. Ikhwan (confrérie musulmane) : L’activisme islamique en Egypte a pour racines la confrérie musulmane Ikhwan fondée en 1928 par Hasan Al-Bana afin de purifier la société musulmane en rejetant la sécularisation occidentale pour appliquer la Hadith (tradition musulmane) telle quelle est signifiée dans le Coran. Dans sa phase la plus militante (1945-1954) la confrérie se distinguait par l’élimination physique de tous ses opposants politiques et fût impliquée dans la tentative d’assassinat du président Nasser (1954). A la suite de cette attentat raté, le président égyptien décréta la confrérie hors-la loi et fit arrêter puis exécuter ses principaux dirigeants. La confrérie refît surface en 1967 après la défaite de l’Egypte contre Israël et s’éleva en 1978 contre les accords de Camp David et les accords de paix avec Israël du président Sadate mais ne fût pas impliqué dans son assassinat. Officiellement illégale depuis 1990 la confrérie n’en continue pas moins de profiter de la  protection du gouvernement.

 

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