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18/08/2006

Le christianisme (partie 1)

medium_jesus.gifIl  y a un peu plus de 2000 ans, en Judée, une province perdue au sein de l’empire romain, un prêcheur  et guérisseur juif itinérant Jésus de Nazareth  énonça une somme de vérités spirituelles  dont l’influence allait devenir considérable

Considéré par ses disciples comme le Christ (le mot provient du grec Chrestos est la traduction de l’hébreu Messiah, le Messie). Après la mort de Jésus ses fidèles, les Chrétiens proclamèrent  sa résurrection et  son futur retour sur la terre pour y instaurer le royaume de Dieu. Ils grandirent  rapidement en nombre et la religion qu’ils professaient fût officiellement adoptée par l’empire romain au IV siècle.

Les rapports entre l’église et l’état changent souvent au gré des événements, ainsi dans la très sainte Russie ébranlée par la révolution de 1917 l’église orthodoxe fût considérée comme alliée au régime tsariste (accréditée par les relations entre Nicolas II et le moine Raspoutine) et les dirigeants communistes Lénine  puis Staline se montrèrent hostiles envers l’église qu’ils définissait comme l’opium du peuple. Persécutée, harcelée l’église orthodoxe survit cependant  au régime soviétique et devînt un symbole de résistance spirituelle  au matérialisme pernicieux du parti communiste et attira de plus en plus de jeunes en rébellion contre le système.

Aux Etats-Unis le christianisme fait partie de manière différente de la culture générale du pays. Les chrétiens  utilisent  les médias pour diffuser leurs messages et la télévision joue un rôle essentiel à la propagation du culte. Les sectes souvent fondamentalistes utilisent aussi ce support pour prêcher et possèdent leurs propres relais d’émissions présentés par des télévangélistes. En Afrique sous l’impulsion de leaders charismatiques comme Simon Kimbangu (ex .Congo belge) ou William Harris en Côte d’Ivoire, les églises indépendantes se sont multipliées  multiplièrent et ont envahies  le continent Africain.

En Amérique latine, l’église catholique romaine domine depuis le XVI  siècle, époque ou les missionnaires  débarquèrent  avec les Conquistadors, pour évangéliser les autochtones. On voit pourtant depuis de nombreuses années des sectes fondamentalistes s’établir avec succès (les assemblées de Dieu) et les zones urbaines défavorisées sont maintenant à grande majorité protestante. D’une église chrétienne a une autre, d ‘un continent a un autre ; les doctrines chrétiennes varient mais les églises s’accordent sur le Corpus du Nouveau Testament formée par les Evangiles et les Epîtres de Paul.

La plupart des églises chrétiennes réservent une place importante au Baptême, rite initiatique qui tire son origine de deux récits bibliques le Baptême donné a jésus dans le Jourdain par Jean-baptiste et la traversée de la mer Rouge par Moise et les hébreux.

Le baptême est associé à l’absolution des pêchés qui déparent les hommes de Dieu. Et c’est par l’eau du baptême que les hommes font leur entrée dans le monde des croyants. La pratique du Culte de la célébration de la sainte Cène  se retrouve dans toutes les églises chrétiennes exceptées chez les Quakers). Il s’agit de la représentation du dernier repas que jésus prit avec ses disciples juste avant son arrestation et sa condamnation a mort. C’est au cours de ce repas que Jésus institua l’Eucharistie ,le sacrement chrétien de communion ,en invitant les siens a répéter son geste en mémoire de lui . Pendant qu’ils mangeaient Jésus prit du pain, le rompît et dit  en le donnant a ses disciples Prenez et mangez car ceci est mon corps’ Il prit ensuite une coupe de vin et dit en leur offrant Prenez et buvez car ceci est mon sang’, le sang de la nouvelle alliance  répandu pour la multitude en rémission des pêchés’.

La portée de cette institution et son déroulement diffère légèrement d’une église à l’autre  et passe du partage du pain et du vin  à la présence réelle de Jésus dans ces aliments ou dans l’Hostie (du latin Hostia, victime). A cause du texte peu explicite des Evangiles (ou a cause d’interprétations  politiques différentes) les cultes varient allant du plus hiérarchique (églises dites historiques catholique romaine  ou orthodoxe grecque) au plus simple (églises fondées d’après la Réforme   Presbytérienne, Luthérienne ou Méthodiste). Beaucoup de chrétiens voient dans leur fidélité au message des Evangiles une invitation à un engagement politique et les formes idéologiques vont de l’association conservatrice Opus Dei  de l’église catholique romaine aux positions marxiste Sandiniste du Nicaragua.

La conception chrétienne traditionnelle

Elle est résumée dans l’Evangile selon St Jean 3 / 16 ‘ Dieu nous adonné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle  .Les chrétiens croient  donc en l’immortalité de l’âme humaine et au jugement Dernier et seuls ceux qui proclament le salut par la foi en Jésus-Christ dont la mort efface les pêchés pourront entrer au Paradis  tandis que ceux qui l’auront rejeté iront en Enfer. Autour du noyau de  la croyance traditionnelle s’étendent le principal terrain de désaccord qui oppose l’universalisme (tous les hommes seront sauvés) et le particularisme (le salut pour les uns, l’enfer pour les autres).

Jésus,  le messie

Jésus de Nazareth naquît à Bethléem, un hameau de Judée en 6 avant notre ère  (et non en l’an 0 comme l’avait mal calculé Denys le petit). Les récits évangéliques diffèrent sur les détails  relatifs a la Nativité mais les  2 Evangiles s’accordent sur la tradition la plus importante, celle qui fait de la Mère de jésus (Myriam /marie) une vierge élue. Jésus commença son ministère du culte assez tard (30 ans) ou l’on peut distinguer deux tendances distinctes dans sa prédication, d’abord l’appel au repentir et surtout l’annonce du royaume de Dieu. il n’hésita à braver les conventions sociales et religieuses de son temps et il a dû affronter les foudres des minorités judaïques lui reprochant son attitude libertaire, aussi il rassembla autour de lui un groupe de douze hommes issus de milieu simple et qui eurent pour nom les disciples. Ses adversaires les plus farouches  se recrutaient dans le parti des grands prêtres  qui scandalisés par ses discours craignaient une répression de la part de Rome.

La Judée n’avait pas bonne réputation et Rome attendait que son gouverneur Ponce Pilate réprime toutes formes de soulèvements.La  résistance à l’occupant s’organisait autour d’une secte secrète, les Zélotes composée d’ultranationalistes qui souhaitaient ardemment la libération de la Judée qui a cette époque était un véritable baril de poudre prêt a exploser, divisée par les questions religieuses, aigrie par l’occupation romaine et ayant vue déjà apparaître bon nombre de prophètes porteurs de messages; aussi  aux yeux des chefs religieux Jésus apparût comme un vulgaire prophète parmi tant d’autres. La question de la conscience messianique de Jésus est très débattue, en proclamant être le fils de Dieu il aurait aliéné les juifs bien-pensants c’est la raison pour laquelle  Jésus affirme plutôt être le fils de l’homme. Il est significatif que ce soit le 4ème évangile qui affirme le plus ouvertement la divinité de Jésus (l’Evangile selon St Jean est d’ailleurs souvent considéré comme un traité de théologie autant  qu’un témoignage historique). La libération que propose le Christianisme est une libération de tout ce qui nous dénature, nous détruit et une délivrance de la mort elle-même. Trop subtil  ou menaçant pour certains religieux de l’époque Jésus fût trahi par l’un de ses douze disciples puis  livré à ses ennemis. Sa condamnation  a mort  fût  ratifié par le procurateur romain, il fût  conduit devant Ponce Pilate qui  pourtant conscient de son innocence  se résolut a le condamner au pire des châtiments institués par la justice romaine, La Crucifixion.

Crucifixion et  Réssurection

Le cas de Jésus, fondateur d’une religion  et pourtant exécuté comme un vulgaire criminel est absolument unique,  sa mort  sur la croix et sa résurrection d’entre les morts au 3ème jour constituent  les fondements mêmes du Christianisme.Selon les évangiles les événements  précédents la mort de Jésus  commencèrent par sa condamnation pour blasphème (la sentence habituelle était la lapidation),  mais les autorités juives se référèrent au verdict du procurateur romain craignant que le peuple n’empêche cette exécution.

Pilate convaincu du caractère apolitique et inoffensif de jésus tenta de trouver un compromis proposant de libérer Jésus selon une coutume  qui voulait que l’on libère un prisonnier le jour de la fête de  la Pâque mais ses  démarches n’aboutirent pas et Jésus condamné ne se défendît pas durant son procès.A ses yeux, sa mort dans la  souffrance étant inévitable et nécessaire puisque porteuse du salut des hommes.La mort de Jésus se déroula selon les pratiques  romaines en vigueur et il du subir la flagellation qui précédait la mise en croix et puisqu’il se proclamait roi des juifs, on lui fit porter par dérision un manteau de pourpre, un sceptre et on le coiffa d’une couronne d’épines .Pour l’humilier encore davantage, on grava sur sa croix l’abréviation latine INRI (jésus /Nazareth/Roi/juifs).Crucifié entre deux criminels  il mourût sans colère et en silence Sa mère et quelques femmes étaient présentes en compagnie d’un seul de ses disciples , Jean  ,les autres ayant fuis de peur d’être arrêtés ou ne supportant de vivre l’agonie de leur maître exécuté.

La résurrection, selon les Ecritures eût lieu le 3ème jour après la crucifixion, il mourût le vendredi et ressuscita le dimanche.Joseph d’ Arimathie  enveloppa le corps dans un linceul blanc et le déposa au tombeau.Le détail de la découverte de la résurrection du Christ diffère selon les évangiles, pour Jean, le Christ apparût d’abord a Marie de Magdala (Marie-madeleine) alors que selon Luc c’est un groupe de femmes (accompagnées de Marie de Magdala) qui rencontrèrent deux hommes vêtus  d’habits resplendissants qui leur dirent ‘ pourquoi cherchez vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est point ici, il est  ressuscité.Mathieu et Marc décrivent la rencontre des femmes avec un homme en blanc que Mathieu décrit comme un ange (du grec Angelos, messager) qui les envoie prévenir les disciples que Jésus est en Galilée.C’est les paroles de l’ange ‘ il n’est point ici ; il est ressuscité ’  » qui deviendront l’acclamation triomphante des Chrétiens pour les siècles à venir pour célébrer la résurrection de Jésus.

Mourir pour la vie éternelle :

Jésus n’est pas le premier martyr (du grec Marturos, témoin) chrétien a périr pour avoir témoigné sa foi, avant lui Etienne accusé de blasphème mourût lapidé par les juifs.Le jour de l’exécution le jeune homme gardant les manteaux des bourreaux n’était autre que  Saul,  le futur St Paul.Ce fût le début d’une longue vague de martyrs et Néron après l’incendie de Rome dont il rendît les chrétiens responsables en 64  ouvrit Le temps des  persécutions jusqu'à ce que l’empereur Constantin  fasse du christianisme la religion d’état en 313.

La Mission de Saint-Paul

L’événement qui devait changer les premiers chrétiens en missionnaires d’une nouvelle église (du grec Ecclésia, assemblée) fût le miracle de la Pentecôte. Réunis dans une salle les disciples sentirent venir du ciel un souffle semblable a celui d’un vent, des langues de feux se posèrent sur chacun d’entre eux,  ils furent tous emplis du Saint-Esprit et se mirent a parler en plusieurs langues. Ce miracle spectaculaire aboutit immédiatement à des multiples  conversions qui transformèrent le christianisme et permirent de le détacher définitivement du judaïsme ancestral.

Paul de Tarse devait jouer un rôle majeur dans ce changement,  juif de la Diaspora marqué par l’hellénisme, citoyen romain et Pharisien opposé aux chrétiens il marchait sur la route de Damas quand  le Christ lui apparût, de ce jour il proclama partout que Jésus était le fils de Dieu  et qu’il avait été choisi pour porter ce message devant les nations, les rois et les enfants d’Israël.Cette conversion changea véritablement l’histoire du christianisme. La conviction de Paul, selon laquelle l’évangile chrétien s’adressait a toutes les nations dressa contre lui les judéo-chrétiens  qui soutenaient que les croyants mâles non juifs  devaient d’abord devenir juifs en étant circoncis avant de pouvoir rallier ce qu’ils appelaient la secte chrétienne du judaïsme. Paul, de son côté avait la vision d’une communauté nouvelle, non plus dominée par la loi de Moise mais axée sur l’Eucharistie léguée par Jésus à ses disciples et il chercha  a matérialiser cette vision a travers 4 voyages successifs (46-48), (49-52), (53-57) et (59-62) ou malgré le rejet   des communautés juives, il réussit a fonder de nombreuses églises chrétiennes.Utilisant  la langue grecque (plutôt que l’hébreu ou l’araméen) pour répandre son message, Paul peut,  sans aucun doute être considéré non seulement comme un   grand évangélisateur mais surtout comme  le second fondateur du christianisme .

L’élaboration du Nouveau Testament

Afin d’accomplir son dessein missionnaire l’église chrétienne eût rapidement besoin d’un texte pour propager le récit fidèle de la vie, de la mort, de la résurrection et des discours de Jésus.Les touts premiers écrits sont dus a St Paul vers 50, dans ses épîtres il s’intéresse moins a la biographie de Jésus (qu’il n’avait pas connu de son vivant) mais plutôt a la signification de son message.Le premier véritable évangile date de 65 et nous le devons a St Marc (65), les autres évangélistes seront par la suite Mathieu 70-80) ; Luc (80-85) et Jean (110).

Les autres écrits essentiels sont les Epîtres.

Le premier épître de Jacques (46), les épîtres de Paul (47-62), le premier épître de Pierre (64).

Par la suite , vers 88, apparût l’épître de Paul aux hébreux  sermon sans doute  composé pour célébrer la Pentecôte et dont la paternité de Paul sera remise en question par Origène (185-254), le plus grand des exégètes et par Luther qui l’attribue a Apollos d’Alexandrie .Les autres épîtres furent ceux de Jude (90-100), les 3 épîtres de Jean (90-100), les épîtres de Paul à Timothée et Tite (120) (dont la paternité de Paul fût également mise en doute),et enfin le deuxième épître de Pierre (140).Les évangélistes sont représentés traditionnellement sous quatre formes symboliques, Un lion, un homme, un bœuf et un aigle Le Nouveau Testament est composé de 27 textes, outre l’autorité de la tradition orale et l’attribution d’un texte a un disciple ou a un apôtre, une préoccupation majeure guida l’élaboration du canon néo-testamentaire, maintenir l’authenticité du message du Christ  face a l’essor des interprétations hérétiques.

Les auteurs du Nouveau Testament insistent sur la venue imminente du Christ dans son immense splendeur pour établir le royaume de Dieu et les premiers chrétiens s’attendaient à une Parousie (arrivée) proche et glorieuse du Christ. L’échec du soulèvement des juifs contre Rome, la chute de Jérusalem devant les légions de Titus en 70 ainsi que  la destruction du temple affectèrent les communautés juives et judéo- chrétiennes et ébranlèrent leur foi en la venue d’un nouveau Messie et le dernier livre du nouveau Testament  L’apocalypse (révélation) enjoint l’église a persévérer dans sa foi. Ces nombreux  événements poussèrent les  chrétiens à reporter leurs espoirs dans le retour tant attendu du Christ Roi.

L’Europe et la chrétienté

Durant 250 ans le Christianisme fût une secte méprisée et persécutée mais la conversion au catholicisme de l’empereur romain Constantin bouleversa les données. Les chrétiens obtenaient la protection de l’état et une certaine  respectabilité et l’église, de son côté apportait à l’état une légitimité politique et spirituelle.L’une des querelles  les plus âpres fût lancée par Arius (250 –336) et concernait  le statut de Jésus, pour lui seul le Père était Dieu, le fils étant subordonné a Dieu et par conséquent inférieur, il soutenait cette thèse en précisant que Jésus avait souffert sur la croix alors que Dieu est au-dessus de toute souffrance. Ses adeptes voyaient en l’Arianisme  un retour au monothéisme de la religion judaïque. Pour les chrétiens une telle représentation relevait de l’hérésie et les conflits qui en résultèrent tournèrent en guerre occasionnant plus  de 10.000 chrétiens, Constantin voulait faire table rase de toutes les divinités et il convoqua en 325 le premier concile œcuménique qui excommunia Arius, toutefois il fallut attendre 381 pour que l’arianisme perde son pouvoir d’attraction. A cette même époque l’évêque de Carthage Donat , dénonçait la collusion entre église et état  estimant le pouvoir spirituel souillé par le pouvoir temporel .

L’église chrétienne allait trouver un ardent défenseur en la personne de Saint Augustin (354-430) qui rappela l’indépendance de l’église par rapport au système politique et ces  dissensions creusèrent un fossé entre l’Occident et l’Orient  affaiblissant l’empire. En 410 Rome tomba aux mains des Wisigoths d’Alaric et les chrétiens pensèrent alors qu’était venue l’heure de l’Apocalypse ; mais quelques années plus tard, en 496, la conversion au catholicisme du roi des francs Clovis fût un rayon de lumière inespérée pour l’église chrétienne.L’évangélisation se poursuivait et le pape Grégoire Le grand  envoya en mission le bénédictin Augustin accompagné de 40 moines dans le but d’évangéliser les Anglo-Saxons.Augustin traversa la manche et devînt le premier évêque de Canterbury mais c’est seulement au couronnement de Charlemagne (petit-fils de Charles Martel) en 800 comme empereur d’Occident que l’église pût enfin,  donner libre cours a son universalisation.

La Trinité : une doctrine controversée

Aucune doctrine n’a provoqué autant de débats que celle de la Trinité  le Père, le Fils et le Saint-esprit, tous trois réunis en un seul et même Dieu. La question qui se pose est la suivante : Comment la foi monothéiste peut-elle être préservée si jésus est le fils de Dieu ? On vit des hérésies nier la divinité de Jésus (les Ebionites), puis le concile de 325 s’attaqua au problème et affirma que jésus le fils était consubstantiel au père.Ce terme philosophique absent de la Bible ne fit pas l’unanimité et le concile de l’an  451 proposa un compromis fondé sur la notion une personne /deux  natures sans convaincre davantage. Durant deux siècles la bataille ferait rage entre l’Orthodoxie (deux natures non séparées mais distinctes) le Monophysisme (deux natures non séparées mais indistinctes) et le Nestorianisme (deux natures totalement séparées).C’est avec Saint-Antoine qu’apparût le Monachisme (vie monastique) quand des ermites chrétiens se réunirent dans le désert d’Egypte  afin de suivre l’exemple de Jésus et de parfaire leur vie spirituelle.Le mouvement et son épanouissement sont en partie dues a Benoît de Nursie (480-547) qui dans son monastère italien composa une règle de vie équilibrée entre prières, études et travaux manuels, ce mode d’existence a la rude discipline (vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance totale a l’abbé) allait former l’ossature du courant monastique en Europe et dès 800  toutes les fondations religieuses adoptèrent la Règle de St Benoît.

Aujourd’hui seuls les jésuites  peuvent rivaliser en  popularité avec l’ordre des Bénédictins (qui donnera également l’ordre des trappistes et des Cisterciens).La règle de Saint benoît ne s’appliquant pas seulement aux moines mais aussi aux moniales, les Bénédictins faisant remonter leur ordre a la sœur jumelle de St Benoît, Sainte Scholastique.

Le   schisme

En 1504 la chrétienté fût ébranlée par une division qui perdure encore et qui marqua les débuts bien distincts de l’église catholique romaine et de l’église  l’orthodoxe grecque. Cette division d’une ampleur considérable naquît de différences de traditions culturelles, politiques et spirituelles entre une moitié occidentale de la chrétienté et une autre moitié orientale. Avec Constantinople pour centre en Asie mineure et en Grèce  le christianisme présenta très tôt des divergences subtiles mais significatives avec son alter ego romain. La tradition biblique qui consistait a représenter les personnages bibliques sous une forme stylisée évolua peu a peu et les icônes devinrent un moyen de recevoir la grâce de Dieu et d’augmenter la force des prières, de là a considérer que les icônes possédaient un pouvoir spirituel il n’y eût qu’un pas que les occidentaux refusèrent de franchir. La querelle au sujet des icônes fit trembler l’église dès 726 et ce jusqu’en 843 quand  l’ordre donné par Léon III de détruire toutes  les icônes entraîna la persécution de ceux qui leur rendaient un culte. Il faut rappeler que la discorde devenait également  politique car elle  remettait en question toute la suprématie de Rome dont     l’église  ne parvenait pas à s’unir avec son homologue byzantine. Le Patriarche de Constantinople Michel Cérulaire (1000-1059) proscrit les rites latins dans les régions placées sous son contrôle.

Le cardinal Humbert (1000-1061) sous les ordres du pape Léon IX contre-attaqua accusant l’église byzantine d’hérésie. A la suite de ces désaccords les normands envahirent le Sud de l’Italie,  le Pape rassembla une armée et marcha contre eux mais il fût vaincu et capturé. L’empereur byzantin Constantin IX organisa sa cour et tenta de trouver une issue pacifique mais sans succès, Les délégués du pape déposèrent une bulle d’excommunication contre Cérulaire et ses alliés sur l’autel de la basilique St Sophie auquel le patriarche de Constantinople répliqua en leur lançant des anathèmes.Les deux églises renoncèrent a trouver un terrain d’entente et chacune d’entre elles demeura sur ses positions et même si leurs mutuelles excommunications ne seraient levés qu’en 1965 le Schisme resterait effectif.

Les croisades :

Entre la fin du XI et la fin du XIII siècle, l’Europe chrétienne mena toute une série de campagnes militaires. Le but de ces expéditions placées sous le signe de la Croix (d’ou leurs noms de croisades) était double, en premier lieu reprendre aux musulmans la terre sainte et le tombeau du Christ (sous contrôle islamique depuis 638) et défendre la chrétienté d’Orient en installant sur place une population suffisante pour maintenir une enclave chrétienne au cœur de l’Islam.Le pape Urbain II décida de la 1ère croisade en 1095 suite au contrôle total de Jérusalem depuis 1079 par les Seldjoukides.  Le saint-siège justifiait ces croisades en prétendant que la récupération du Tombeau du Christ et de la Terre sainte de Jérusalem  valait tout les sacrifices (on promettait la rémission de tout les pêchés a ceux qui donnerait leur vie a cette noble cause) mais en mettant en avant  la soif d’aventures emplie d’une noblesse chevaleresque sans oublier  l’appât du gain car par-delà  de la quête religieuse la conquête de terres et de domaines restait attrayante. Cette 1ère croisade prêchée par Pierre l’Ermite et emmenée par Godefroi de Bouillon  bouta les Seldjoukides hors d’Asie mineure  occidentale et conquit Jérusalem en 1099, cette  victoire apporta richesse et gloire a la papauté.

La seconde  croisade (1147-1149) échoua devant Damas et c’est La reconquête de Jérusalem par Saladin qui  déclencha la 3èmecroisade (1189-1192),Saint-jean d’Acre fut reprise cette croisade s’acheva par une trêve fragile entre Saladin et Richard cœur de Lion .La 4ème  croisade (1202-1204) visait l’Egypte mais la cité des Doges, Venise qui finançait cette guerre décida de la détourner vers Constantinople ou les croisés français  fondèrent l’empire latin de Constantinople qui allait durer 60 ans.

Même si on a surtout retenu l’esprit chevaleresque des croisades successives il ne faut pas négliger tous les humbles soldats pèlerins enrôlés  de force  par le pape  et les féodaux dont ils dépendaient et qui affamés, mal armés et épuisés se firent décimer dans ce que l’on appela la croisade des pauvres. Beaucoup devaient mourir de dysenterie, de la peste ou du choléra avant même de croiser le fer avec un musulman.Ce fut le cas du roi de France Louis IX (Saint-louis)  qui contracta la peste et mourût aux portes de Tunis .

Le Moyen-Âge La période qui s’étend du début du XII siècle a la fin du XV fût cruciale pour l’église, ce fût l’âge des cathédrales illustré a merveille par le chef-d’œuvre gothique de Chartres. De Charlemagne jusqu'à la fin du XV siècle les chefs de l’église avaient acceptés d’être des vassaux de l’empereur mais sous le pontificat de Grégoire VII (1073-1085) la reprise en main de l’église par le saint-siège  fit éclater un conflit. Pour sauvegarder l’indépendance de l’église et son pouvoir de nomination des évêques et des abbés le pape demanda la déposition de l’empereur Henri IV et l’excommunia, ce dernier obtint son pardon en restant trois jours pieds nus dans la neige devant la forteresse de Grégoire  VII (Janvier  1077) mais sept ans plus tard c’est a au tour d’Henri IV de faire déposer et excommunier le pape qui quitta Rome et céda sa place a l’anti-pape  Clément III. En 1122 le concordat de Worms mit fin a la lutte pour la suprématie par un compromis spécifiant que,   ni l’empereur ni le pape ne nommeraient les évêques et les abbés qui seraient choisis par les  religieux des évêchés concernés. L’empire perdait ainsi sa prérogative de choisir ses vassaux ecclésiastiques et l’autorité pontificale poursuivait la réforme Grégorienne. De 1378 à  1417 la division régna  au sein même de la papauté il y eût  2 papes rivaux, l’un a Rome,  l’autre en Avignon et malgré le concile de Constance qui mit fin au grand schisme d’Occident le saint-siège ne retrouva pas toute son autorité. A la Renaissance les espoirs d’unité furent anéantis par deux familles italiennes aspirant au trône pontifical, les Médicis et les Borgia

La carence  spirituelle de l’église était galopante  et bien que cette période du moyen âge ait vue l’éclosion de la vie monastique, cette floraison était sujet a bon nombre de scandales  en raison du laxisme et  de la liberté  sexuelle qui régnaient dans bon nombre de monastères , paradoxalement on assista a une exceptionnelle éclosion d’érudits et de mystiques célèbres, citons Catherine De Sienne (morte en 1380) et surtout Thomas d’Aquin (1225-1274), le plus important théologien du moyen âge qui s’illustra en appliquant la théorie d’Aristote a la théologie chrétienne. Disciple philosophique d’Albert de Cologne dit ‘le grand’ (1206-1280) Thomas d’Aquin  affirmait que raison et foi ne s’excluaient pas  l’une l’autre, canonisé 50 ans a peine après sa mort Saint Thomas d’Aquin sera proclamé docteur de l’église  et patron de l’enseignement catholique  le thomisme devenant la philosophie officielle du catholicisme.

Le moyen âge fût aussi la grande période des pèlerinages, on vantait l’énergie spirituelle des lieux saints et le pouvoir de guérison des reliques (fragments d’histoire sacrée concrétisant la présence du divin sur Terre) a l’image de Jérusalem qui abritait le St Sépulcre et de Rome qui détenait les os  de St Pierre et de St Paul ,un morceau de la croix et le berceau de Jésus. Ces centres de pèlerinages prétendaient posséder chacun leurs propres trésors sacrés, le voile sacrée de la vierge  Marie  a Chartres, la couronne d’épines a Paris , le Saint suaire a Turin, la main de St jacques a Constantinople, les ossements des rois mages a Cologne ou encore ceux de Marie-Madeleine a Vézelay.

Les nouveaux ordres Monastiques

On distingue en premier lieux les Cisterciens issus de l’abbaye bénédictine de Cîteaux et qui eurent pour fondateur Saint-bernard De Clairvaux (1090-1153) Il suivait strictement la règle de St Benoît et s’étendit dans toute l’Europe .C’est de cet ordre que naîtront  les Trappistes. Les Augustins appartiennent a un ordre issu de l’Italie du Nord et du Sud de la France, son unification eût lieu sous le règne d’Alexandre IV en 1256 et suivait  les enseignements de la règle de St Augustin. Les Dominicains appartiennent a l’ordre de St Dominique (1170-1221) et sont voués a la prédication et leur mission principale  est de convertir les incroyants et les hérétiques. Les Franciscains, les moines et les  prêcheurs  avaient fait vœu de pauvreté  et menaient une vie ascétique  tournée vers la prière, plus tard on les autorisa a posséder des biens mais beaucoup continuèrent a poursuivre les enseignements de leur fondateur Saint François d’Assises (11182-1226).Claire d’Assise fonda avec lui l’ordre des Clarisses.

La Réforme

Pendant le XVI siècle l’Europe fût la proie de toute une série de mouvements contestataires défiant l’église catholique romaine déjà fragilisée par les bouleversements de la Renaissance, on englobe ces courants sous le nom de Réforme.

Le visage du Christianisme allait totalement changer avec l’instauration de ces relations nouvelles  entre Dieu et les  Hommes .Nous  assistons alors a la naissance de nouvelles églises appelées Protestantes en raison de la protestation qu’elle élevaient contre l’église catholique. Le mouvement de protestation le plus important vit le jour avec Martin Luther (1483-1546) un moine Allemand augustin et  professeur d’études bibliques a l’université de  Wittenberg.

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Luther dénonçait en premier lieu le laxisme et le trafic des indulgences qui, selon lui, mettaient en péril le salut de l’homme et de sa spiritualité. Les croyants du moyen âge craignaient par dessus tout le châtiment qu’ils auraient a subir  au Purgatoire et Luther trouva dans les épîtres de Paul une thèse qui le confortait Le salut est donné par la pure grâce de Dieu en toute gratuité  mais malgré ses attaques virulentes contre la papauté Luther restait un traditionaliste qui ne souhaitait pas voir ses idées récupérées par d’autres réformateurs. La doctrine de la Réforme s’enracina peu à peu sous une forme Anglaise, l’Anglicanisme qui devînt religion d’état sous Edouard V en 1547. Après un retour au catholicisme  sous le règne court de Marie Tudor (1553-1558) le protestantisme anglais s’établit avec l’accession au trône d’Elizabeth 1ER en 1558.D’autres réformateurs issus de la pensée luthérienne s’illustrèrent dans ce siècle tourmenté pour l’église traditionnelle a commencer par le français Jean Calvin (1509-1564)

medium_calvin2.jpgqui organisa la branche réformée du protestantisme décrite dans son ‘institution de la religion chrétienne ’ écrit en 1536, il tenta de faire de Genève une cité église et d’encourager un état politique juste ou vertus religieuses et civiques se complétaient  mais il eût le tort de cautionner la chasse aux hérétiques.

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