18/12/2004
Le Velvet Underground ,ma tour de babel
voir The Velvet underground : sunday Morning (1967) |
22:20 Publié dans Culture, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
Le roi lézard fait ce qu'il veut
Nous sommes en Décembre 1968 ; le 13 pour être tout a fait précis et la scène se déroule dans une salle de concert de Los Angeles : Le Forum .
C’est le grand retour pour Jim Morrison et les Doors dans leur ville depuis leur mémorable concert de l’Hollywood Bowl le 5 Juillet .
Le groupe est en train d’enregistrer les premières chansons de leur prochain album mais depuis quelques mois Jim Morrison est devenu incontrôlable déjà miné par l’alcool et une ahurissante quantité de drogues diverses et ses proches savent qu’a chaque représentation il faut s’attendre au pire ou espérer le meilleur.
Les conflits au sein du groupe sont un problème quotidien mais n’y accorde aucune espèce d’importance il est seul , tout seul sur sa planète et sa lente spirale narcotique et alcoolique l’emporte chaque jour davantage plus loin des autres mais cependant ce 13 décembre il va se passer quelque chose d’unique et d’inouï . Le concert très médiatisé (flashs TV , affiches placardées dans tout L.A ) est archi- complet et l’attente est immense.
Le public ignora toute la première partie bavardant pendant qu’un musicien invité par Ray Manzanek tentait de jouer son répertoire folk . Il siffla copieusement Jerry Lee Lewis n’accordant aucun respect pour le killer du rock’n roll .Tout le monde réclamait les Doorsmais surtout on attendait Morrison le sulfureux ; celui qui déclenchait des émeutes , le roi lézard qui faisait souffler un vent de folie , défonçé au point de basculer hors de la scène ,oubliant les paroles et poussant des hurlements a la place , planant si haut qu’on s’attendait a le voir s’écrouler pour ne plus se relever .Du spectacle ,du jamais vu ; un truc dingue !
Dès son entrée sur la scène du Forum le public en choeur réclama en hurlant ‘ Light my fire’ ; on jeta des bouteilles vides et des pétards allumés sur Jim le manquant de peu Morrison s’avança au bord de la fosse puis la musique cessa brusquement « Hé Mec ! » dit-il à la foule a travers les 32 amplis « Arrête de foutre ta merde et ferme ta gueule ! ».Murmures et rires étouffés dans l’assistance
« Qu’est ce t’attends Mec ? .Pourquoi t’es là ce soir ? ». Pas de réponse
« On peut jouer toute la nuit mais ce n’est pas vraiment ce que tu veut non, ? ,tu veux autre chose ,quelque chose de plus ; plus grandiose que ce que tu as jamais vu ;n’est ce pas ? » La foule hurla .
« Eh bien va te faire foutre ! Nous on est venu pour jouer de la musique » et aussitôt le groupe se mit a entamer la célébration du lézard. L’introduction sinistre et lente pourrait inciter les détracteurs a s’exprimer mais personne ne dit rien .Les musiciens entamèrent la chanson devant un public attentif et en firent une exécution parfaite ou chaque mot souligné devint comme imprégné d’une passion nouvelle . Jim ne dansa pas , il ne cria pas , la chanson dura quarante minutes et quand elle prit fin le public resta immobile , pas d’ovation , presque pas d’applaudissements . les Doors ne saluèrent pas et ne firent aucun signe d’adieu , ils quittèrent la scène et regagnèrent leur loge.
La foule restait assise immobile , abasourdie et assommée . Les lumières se rallumèrent et le public abasourdi se dispersa dans la nuit noire et froide de Los Angeles.
18:45 Publié dans Culture, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
Référendum les inrockuptibles 1975-2000
Référendum musical 1975-2000
Les inrockuptibles (22 Decembre 1999)
a la fin du dernier millénaire le magazine ‘les inrockuptibles’ a demandé a ses lecteurs (dont je fais partie) d’établir une liste de 25 albums couvrant les 25 dernières années.Le résultat est le suivant :
.1 Grace (jeff Buckley 1994)
.2 The queen is dead (the Smiths 1986)
.3 O.K Computer (Radiohead 1997)
.4 Dummy (Portishead 1994)
.5 Doolitle (The Pixies )
.6 Blue lines (Massive attack 1991)
.7 Nevermind (Nirvana 1991)
.8 Closer (Joy division 1980)
.9 Automatic for the people (R.E.M 1992)
.10 London calling (the Clash 1979)
.11 Homogénic (Bjork 1997)
.12 Loveless (my bloody valentine 1991)
.13 Mezzanine (Massive attack 1998)
.14 The bends (Radiohead 1995)
.15 Maxinquaye (Tricky 1994)
.16 The stones roses (the stones roses 1989)
.17 Fantaisie militaire (Alain Bashung 1998)
.18 To bring you my love (P.J Harvey 1995)
.19 Début (Bjork 1993)
.20 Dry (P.J Harvey 1992)
.21 Day dream nation (Sonic youth 1988)
.22 Odelay (Beck 1996)
.23 Vauxhall & I (Morrissey 1994)
.24 First (Tindersticks 1993)
.25 If you’re feeling sinister (Belle & Sebastian 1995)
La redaction du journal n’a pas établi sa liste ;il aurait été intéressant de pouvoir la comparer a celle de leurs lecteurs .
Personnellement après de cruels dilemmes ma liste personnelle est la suivante :
.1 The queen is dead (The smiths 1986)
.2 L’homme a tête de chou (serge Gainsbourg 1977)
.3 Horses (Patti Smith 1975)
.4 Never mind the bollocks (the Sex pistols 1977)
.5 The modern lovers (the Modern lovers 1976)
.6 Suicide (Suicide 1977)
.7 Marquee moon (Télévision 1977)
.8 Broken english (marianne Faithfull 1979)
.9 Play loud (the B 52’s 1979)
.10 Remain in light ( the Talking heads 1981)
.11 Play blessures (Alain Bashung 1982)
.12 Y’a une route (Gérard Manset 1975)
.13 Blue lines (Massive attack 1991)
.14 Unplugged on MTV (Nirvana 1994)
.15 Crazy rythms (the Feelies 1980)
.16 Maxinquaye (Tricky 1994)
.17 Automatic for the people (R.E.M 1992)
.18 Protection (Massive attack 1994)
.19 London Calling (the Clash 1979)
.20 The man-machine (Kraftwerk 1978)
.21 blood on the tracks ( bob dylan 1975)
.22 The idiot (Iggy pop 1977)
.23 OK Computer (radiohead- 1997)
.24 Dummy(Portishead 1994)
.25 If you’re feeling sinister (Belle & Sebastian 1996)
16:45 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : referendum les inrockuptibles
Batman et Robin (1995)
Nullité intégrale!
Bien sûr, Tim Burton avait plaçé la barre très haut en réalisant de forte brillante manière les deux premiers volets des aventures de la célèbre chauve-souris et le pari était risqué pour Joel Schumacher.
Le résultat est totalement raté malgré un casting intéressant (georges Clooney, Uma Thurman, Arnold Szwarzenegger.
Mikael keaton qui interprétait le rôle de Batman dans les opus 1 et 2 a du flair ;il n’a pas accepté de participer a ce désastreux Batman & Robin, il ne doit certainement pas le regretter.
12:35 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
Ca tourne a Manhattan (1996)
Second film de Tom Di Cillo (après Johnny Suede) Ca tourne a Manhattan est un véritable bijou de cinéma indépendant. Animé d’un amour sincère et profond du cinéma et des comédiens Di Cillo nous propose de suivre le tournage d’un film fictif.
Le sujet du film dans le film maintes fois traité est ici servi par un scénario d’une grande originalité .Le réalisateur brouille les cartes et nous mène par le bout du nez .Divisé en trois parties distinctes ça tourne a Manhattan ravira les amateurs de cinéma indépendant mais pourra sans peine plaire a un public beaucoup plus large.
On retrouvera avec plaisir Steve Buscemi qui nous prouve encore qu’il fait partie des acteurs les plus captivants de sa génération.
Autour de lui les seconds rôles tous parfaits donnent une grande authenticité a ce petit film pas vraiment comme les autres, jubilatoire et constamment étonnant.
12:30 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
Les 400 coups (1959)
Quel immense bonheur et quel premier film magistral. Je suis certain que le regard des cinéastes du monde entier ne sera a jamais transformé par ce grand film. On assiste avec les 400 coups à la naissance d’un comédien surdoué Jean-pierre Léaud ; 14 ans, petit mec incroyable d’authenticité et de vérité de bout en bout de ce film qu’il porte sur ses épaules d’adolescent débrouillard. Je n’oublierai pas de sitôt le jeune Antoine Doinel (alter ego a peine déguisé de François Truffaut) marchant dans les rues de la capitale avec cette impression, cette intense sensation que le monde lui appartient. Les 400 coups sont à ranger au panthéon des films sur l’enfance, au panthéon des films tout court.
12:23 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
Seven (1995)
Lorsqu’on découvre Seven à l’occassion de sa sortie en 1995 la vague des films de tueurs en série n’a pas encore déferlée sur l’industrie cinématographique et la présence dans toutes les mémoires du Silence des Agneaux (Jonathan demme 1991) reste le baromètre de référence absolue du genre.
Revoir le film aujourd’hui permet de se rendre compte de sa modernité et de sa grande particularité dans la façon d’amener et de faire progresser l’intrigue en jouant avec les nerfs (et l’estomac) du spectateur. Il apparaît clair que le film de David fincher est devenu a son tour LA référence .Le scénario reste parmi l’un des plus inventifs de l’histoire du Thriller et la mise en scène est de tout premier ordre. L’univers glauque de la ville (jamais citée) ou se déroule les meurtres de John Doe est superbement restituée dans un climat urbain et lourd renforcée par une pluie incessante (on pense a l’atmosphère de Blade Runner ).
Le film s’attache essentiellement aux rapports entre le tueur et les deux policiers lancés a sa recherche et le tandem pourtant usité du duo entre l’inspecteur proche de la retraite et le jeune flic aux dents longues fonctionne a merveille.
Les comédiens sont formidables Morgan Freeman tout en sobriété et en retenue et Brad Pitt qui verra sa carrière et sa popularité exploser grâce a ce rôle de l’inspecteur Mills. L’interprétation époustouflant et quasi-mystique de Kevin Spacey apporte ce sentiment de malaise qui rend le film si particulier et le soin apporté aux décors ; a la figuration (tous les flics sont de véritables policiers professionnels) font de Seven l’une des plus belles réussites du cinéma américain des années 90 .
N’oublions pas de mentionner le merveilleux générique, véritable chef-d’œuvre du genre qui installe dès les premières minutes le spectateur dans ce climat oppressant qui ne le quittera plus jusqu’à l’incroyable dénouement final.
09:55 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
Suicide :suicide (1977)
A l'instar du Métal Machine Music de Lou Reed, le premier album de Suicide est pratiquement impossible à écouter dans son intégralité. En effet, personne, raisonnablement équilibré et normal, ne peut vraiment en rentrant du boulot ou le dimanche matin au réveil, poser cet ovni discographique sur sa platine et vaquer à ses occupations.
C'est pourtant l'un des disques fondateurs de tout ce qui va suivre à partir de 1977, car tous les mouvements musicaux vont puiser dans cet album fondamental, de la techno à la cold-wave et du hip-hop à la musique industrielle
minimaliste, jusqu'à l'abstraction. Ce disque va être un flop total lors de sa sortie, même le mouvement punk va le rejetter; et c'est dans une incomprehension générale que cet album va se forger une réputation d'album-maudit
Aujourd'hui reference force est de reconnaitre que ce disque tout autant insuppportable que génial reste d'un avant-gardiste extrême
Son écoute relève plus de l'agression que du plaisir des oreilles, le bruit et les larsens d'Alan Véga et Martin Rev décapent votre cerveau et vos neurones.
Ecouter les 10' 24 de "Frankie Teardops" ou les 2' 32 apocalyptiques de "Ghost Rider" nous rappelle le choc de la première écoute du "Sister Ray" du Velvet Underground.
On est en terre inconnue où le bidouillage et la distorsion deviennent forme artistique.
C'est un album déstabilisant et unique
il est donc indispensable
ecoutez 'ghost rider '
09:15 | Lien permanent | Commentaires (1)
Is this it ( The Strokes - 2001)
Alors voilà que c'est le tour des Strokes d'incarner le renouveau du rock'n roll, il y a quelques mois encore c'etait les Black Rebel Motorcycle Club qui avaient cette lourde tâche et bientôt on cherchera du coté des White Stripes ou des libertines sans oublier The Kills, The Vines; les Yeahs Yeahs Yeahs, l'histoire ne les retiendra pas tous.
Concernant The Strokes, ils sont l'image même du groupe américain élevé au son CBGB (Velvet , Television ), et ils appliquent avec talent les recettes-clés du succès- chansons speedées, tempo irrésistible et accrocheur; look fin 70's soigné, chanteur charismatique, le tout agrémenté de prestations live plus que correctes.
Au bout du compte, Is This It est un album urbain très rock, illustré par une pochette admirable (qui a connu quelques soucis avec la censure américaine), contenant quelques hits imparables ("The Modern Age", "Hard To Explain", Barely Legal) et qui sans changer le cours de l'histoire du rock moderne saura trouver une place de choix dans le coeur des amateurs de rock sincère et authentique
04:15 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
Chambre 1742 - hotel Queen Elizabeth -Montreal 1969
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02:30 Publié dans Culture, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
La mort solitaire de Janis Joplin
Dans les années 70 l’héroïne est beaucoup plus populaire que sa petite sœur : la cocaïne.
Dans les cas de décès par overdose le médecin légiste conclut souvent à une surdose ; voire a l’utilisation d’une poudre de mauvaise qualité.
La mort de Janis Joplin survenue le 4 octobre 1970 à l’hôtel Landmark de Los Angeles reste cependant assez troublante.
La police locale dépêchée sur les lieux a inspectée avec minutie la chambre de la chanteuse sans y trouver la moindre trace de drogue, certes on retrouve une seringue vide près de l’armoire mais pas le moindre petit gramme d’héroïne mais quand W.Noguchi, médecin légiste arrive dans la chambre 301 ; il trouve immédiatement un petit sachet rouge contenant cinq grammes d’héroïne.
Après enquête et analyse du corps la conclusion ne surprend personne : Janis s’est effectivement shootée a l’héroïne, toutefois elle ne s’est pas injectée une dose supérieure qu’a l’accoutumée et selon l’étude de ses veines l’ex chanteuse du Big brother se serait piquée déjà une bonne centaine de fois alors pourquoi ce 4 Octobre 1970 ce geste lui sera t’il fatal ?.
La réponse viendra de l’analyse du petit sachet rouge trouvé par Noguchi dans la chambre d’hôtel.
Il convient de savoir qu’une dose classique contient environ 3% d’héroïne pure ; le reste se compose (selon le dealer) de lactose, de quinine, de cocaïne, de P.C.P (appellé également Angel dust ) et de talc , cette substance étant très dangereuse car comme tous les dérivés de l’amiante, le talc reste collé aux poumons.
Le sachet trouvé ce jour-là chambre 301 s’avère être, après étude scientifique une véritable bombe car son analyse fait apparaître 35% d’héroïne pure soit dix fois la dose que Janis avait pour habitude de s’injecter.
Pour terminer cet épisode navrant de l’histoire de la pop-music il faut remarquer qu’un tel drame ne serait sûrement pas arrivé si Janis avait été mieux entourée ,en effet, les relations entre la big-mama du rock et son groupe The Fult Tilt Boogie-band se limitait a des rapports professionnels et il est certain que si elle avait été en compagnie de son précédent groupe the Big Holdind Compagny jamais ces musiciens plus proches d 'elle ne l’aurait laissée seule pour se shooter et surtout ils ne l’aurait sûrement pas laissée overdoser sans appeler les secours mais ce jour la les jeunes canadiens du Boogie-band ne se sont rendus compte de rien et ont prévenu les secours plus d’une heure après le coma de leur chanteuse.
L’album Pearl qu’elle était en train d’enregistrer et qui n’était pas terminé sera aussitôt lancé bien qu’ inachevé sur le marché afin profiter de l’impact de cette mort tragique et médiatique , il deviendra rapidement N° 1 des Charts.
Cet album testament contient l’une des plus belles chansons de Janis Joplin me and bobby Mc Gee' une reprise de Kris Kristofersson ,belle a pleurer que la grande Janis immortalise ici pour l’éternité.
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Volte-face (1997)
Un grand ; un très grand film d’action pure.
John Woo dynamite la mise en scène et nous livre un véritable polar moderne .Nicolas Cage, souvent irrégulier est ici, excellent et John Travolta trouve son meilleur rôle depuis Pulp fiction.
Le scénario est d’une originalité rare dans un genre ou se multiplient les films de médiocre qualité .Avec Volte-face, John Woo entre de plain-pied dans le système des grosses productions Hollywoodiennes et son film restera comme l’un des meilleurs polars de ces dernières années
01:50 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : volte face, john woo
Docteur jerry et mister love (1963)
Il est des films que l’on peut voir a 10 ans ,15 ans ,30 ans et plus, et toujours savourer le même plaisir mais toutefois il s’agît rarement de comédies pures centrées sur un artiste. The nutty professor (bizarrement traduit en français Docteur Jerry & mister Love) fait pourtant partie de cette catégorie de film intemporel et universel qui traverse allégrement les générations. Le génie burlesque et comique de Jerry Lewis est le fil conducteur des mésaventures rocambolesques du professeur Kelp et de son double ‘Mister Love’, le premier étant aussi intelligent et laid que le second est beau gosse mais insupportablement prétentieux.
La référence au thème éternel du docteur Jekyll et Mister Hyde traitée ici sur le mode de la comédie est irrésistible de drôlerie et de loufoquerie. Ce grand succès du show man américain alors au sommet de son talent et de sa gloire demeure une éternelle thérapie a la morosité quotidienne .A voir et a revoir sans modération de 7 a 77ans.
01:40 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
17/12/2004
White light ,white Heat (The Velvet Underground 1968)
Dans le panier des albums empoisonnés, celui-ci est certainement le plus toxique, le plus vénéneux, le plus dangereux mais aussi le plus fascinant.
Noir dehors (pochette noire, énigmatique), et encore plus noir dedans, il nous restitue un univers sonique terrifiant, à la frontière du malaise et de la folie. Et si la belle Nico apportait sa douceur sucrée sur certains titres du premier album, point ici de balade à la "Sunday Morning", mais bienvenue dans le royaume déjanté de John Cale et Lou Reed.
6 titres pour un album de légende à ne pas mettre entre toutes les oreilles avec, pour donner le ton cet hymne velvetien, "White Light/White Heat" qui en 2'46 repousse encore plus loin les limites du rock.
"The Gift" et "Lady's Dodiva Operation" sont deux magnifiques chansons torturées et malades ou la voix de John Cale fait des miracles.
Le climat s'adoucit une poignée de secondes, le temps de laisser défiler "Here She Comes Now", chanson entêtante et mystérieuse puis surgit "I Heard Her Call My Name", expérience bruitiste qui fait de la distorsion une oeuvre d'art musicale.
Enfin en piste 6, "Sister Ray" achève tout le monde et donne le coup de grâce. 17'37 de folie pure et de chaos sonore total, la plus underground des chansons de ce quatuor mythique sur le plus velvetien des albums est une ode à la déglingue, aux drogues dures et a la défonce ("Sister Ray" serait, parait-il, le nom donné par Lou a sa seringue).
Au-delà de la violence de cet album, demeure cette curieuse impression de spontanéité dans son élaboration
White Light/White Heat se pose en éclaireur de toute une génération de musiciens qui chercheront comme le Velvet Underground à faire de la musique sans retenue avec une liberté extrême, hors des sentiers battus et si loin loin des preoccupations consensuelles des classements des charts et des prestations télévisées.
Pour tous ceux qui se reconnaissent dans cette approche de faire de la musique ou d'en ecouter ce disque reste la référence absolue, le phare qui éclaire leurs nuits noires et désenchantées
Ecoutez 'here she comes now
04:10 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
16/12/2004
Le déclic de la gainsbourg-mania
Nous sommes a Strasbourg en 1979 plus de vingt après Le poinçonneur des Lilas dix ans après je t’aime moi, non plus, la nouvelle bombe Gainsbourg explose, rien de moins que l’hymne national adaptée version reggae ;
Chuchotée en talk - over par la voix tabagique de Gainsbourg et accompagnée par des chœurs féminins lançant le refrain "aux armes et cætera".
C’est immédiatement le scandale .La presse se déchaîne, le public est choqué, on crie au racisme.
Le point culminant de cette affaire se déroulera a Strasbourg, les parachutistes ont envahis la salle de concert et menacent d’expulser le chanteur .C’est peut-être ce jour-là que Gainsbourg déclenche la Gainsbourg-mania qui ne cessera de prendre de l’ampleur jusqu'à sa mort.
A Strasbourg Serge ne craint pas le face à face; il se présente seul sur le devant de la scène, il y a de l’électricité dans l’air.
Le poing levé; il entonne a capella le premier couplet de la Marseillaise.
Comme un seul homme les paras se lèvent et se mettent au garde a vous devant le chanteur, le public médusé ne se rend pas compte qu’il assiste a un moment historique dans l’histoire de la chanson française. C’est un retournement total de situation de la part du public puis des médias.
L’album titré Aux armes et cætera devient très vite un immense succès et après 22 ans de carrière il devient le premier disque d’or de Gainsbourg. Il sera même par la suite disque de platine.
Cette année 1980 va sceller définitivement l’assisse absolue de son auteur dans tous les domaines artistiques et si Gainsbourg se reconnaît dans la jeunesse, celle ci a trouvé son mentor La Gainsbourg-Mania peut maintenant éclater.
Pour enfoncer davantage le clou et renforcer la polemique Serge Gainsbourg va quelque temps plus tard acquérir lors d'une vente aux enchères le manuscrit original de 'la marseillaise '
Ecoutez Serge Gainsbourg a Strasbourg'
16:00 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
Requiem for a dream
Le corps de Marion (jennifer Connelly) recroquevillé dans une baignoire le visage enfoui sous l’eau et soudain un hurlement bestial comme celui d’un animal blessé a mort ,on entend a peine mais grâce aux bulles a la surface de l’eau on devine la puissance de ce cri de désespoir. Cette scène illustre a elle seule le sentiment général de malaise a la vision du film de Darren Aronofski .
Le sujet sulfureux (mais toujours accrocheur) de la drogue et de sa dépendance ; maintes fois traité avec plus ou moins de bonheur (Panique a needle park ,trainspotting , More….) est ici abordé avec un ton nouveau et un regard qui évite la complaisance et le sentimentalisme .
Aronofski ne juge pas ; il nous montre des personnages qui décrochent de la réalité petit a petit et s’enfoncent lentement dans la terrible spirale narcotique .En opposant en parallèle deux générations d’individus il épingle au passage la société de consommation moderne et audiovisuelle .D’abord ‘accro ’ a la Télé ou son rêve ultime est de participer a son émission favorite (Ellen Burstyn éblouissante et bouleversante) veut perdre les kilos l’empêchant de revêtir la robe rouge portée aux heures de sa jeunesse ;les amphétamines et les coupe faims vont avoir raison de sa santé mentale .
Le parcours de son fils (Jared Leto qui avec ce rôle nous fait oublier le calamiteux et ridicule American Psycho) est quant a lui sans surprise et malgré l’amour de Marion qui sombrera avec lui c’est l’héroïne qui aura sa peau même s’il croit et fait croire autour de lui qu’il contrôle la situation
Film-choc de ce début de siècle Requiem for a dream , au delà de la polémique pro ou anti- drogue ne se contente pas de frapper a la porte du cercle très fermé des films cultes ,Il l’a défonce a coups de pieds et a coups de tête .
Aronofski prouve aussi avec ce deuxième long-métrage qu’il est possible d’adapter un auteur réputé inadaptable,Requiem for a Dream , roman d’ Hubert Selby Jr (bêtement traduit en France Retour a Brooklyn) faisant partie de ce comité d’ écrivains dont les livres sont jugés impossibles a transposer a l’écran (Burroughs ,Bukowski ; Bret Easton Ellis , Dantec….).
Résolument nouveau dans son utilisation de la musique ,des sons ,des images et des effets visuels Requiem for a dream est un film qui hante et reste présent dans les mémoire bien après sa projection .
Peut importe de savoir si Aronofski est ou n’est pas le nouveau David Lynch (comparaison inévitable) l’essentiel reste la puissance indéniable de son film .Pour ma part Je considère que ce film pourrait bien être l’Orange Mécanique des années 2000
15:45 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
The velvet Underground : The Velvet Underground & Nico (1967)
Chroniquer le premier album du Velvet Underground c'est un peu comme s'attaquer à une montagne, car l'importance de ce disque dans le rock contemporain est impossible à mesurer.
The Velvet Underground And Nico fait partie des albums repères dans l'histoire, et on peut affirmer qu'il l y a un avant-Velvet et un après-Velvet; comme il y a un avant et un après Sgt. Pepper's des Beatles ou encore un avant et un apres Blonde On Blonde de Bob Dylan.
Autour de Lou Reed et John Cale, veritables fondateurs du groupe, on trouve en invitée surprise a la demande du mentor Andy Warhol (sans qui le Velvet n'aurait jamais enregistré), Christa Pfaggen alias Nico qui apporte sa grâce intemporelle et sa voix unique sur les chansons les plus célèbres de cet album historique ("Femme Fatale", "All Tomorrow's Parties", la chanson préférée de Warhol, "Venus In Furs", "Sunday Morning", "I'll Be Your Mirror").
Les autres titres font déjà partie de la légende du Velvet: "I'm Waiting For The Man" et "Heroin" deux chansons de dope illustres, et deux OVNIs musicaux baptisés "European Son" et "The Black Angel's Death Song".
L'influence du Velvet Underground n'est à ce jour pas mesurable tant leur premier album a suscité des vocations et sert aujourd'hui encore de repères pour le rock urbain.
De son vivant, le Velvet ne rencontra que mépris et indifference, mais avec le recul on peut affirmer que le Velvet Underground, mieux que tout autre groupe au monde, a su représenter la quintessence du rock contemporain.
Jamais un disque ne saura mieux cristalliser l'évidence du rock'n roll , jamais un disque n'aura cette aura sulfureuse et ce goût d'interdit comme si avec cet album le rock entrait de plein pied dans l'âge adulte pour atteindre une nouvelle dimension artistique universelle
ecoutez Sunday morning
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