Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/12/2005

La guerre des Rose (Danny De Vito -1990)

 Archétype même du film familial ‘La guerre des Rose’nous raconte les mésaventures d’un couple de ‘quadras’ californiens et les péripéties rocambolesques autour de leur divorce tumultueux.Michael  Douglas toujours aussi insupportable dans le cabotinage intégral se révèle une fois de plus assez navrant tandis que Kathleen Turner s’en tire plutôt mieux.

Le film n'est qu'une succession inégale de gags  invraisemblables et les comédiens se démènent comme ils peuvent pour nous faire croire a leur rocambolesque histoire de divorce tumultueux (le mot est faible)

Cette réalisation  de Danny de Vito (par ailleurs comédien dans le film puisqu’il interprète l’avocat  et ami des ‘Rose’) reste donc un spectacle assez moyen malgré quelques séquences comiques réussies.

17:35 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

Conte d'été (eric Rohmer 1996)

Le cinéma d’ Eric Rohmer  est toujours léger, délicat ; subtil mais il est aussi parfois agaçant et même si le style académique de ce genre de cinéma authentique possède, il est vrai un charme certain  reconnaissons qu’il peut également nous insupporter.
Les comédiens sont souvent monocordes et les émotions semblent aseptisées et contenues, toutefois Eric Rohmer  âgé de bientôt 80 ans lors de la réalisation de conte d'été  réussit a nous livrer une vision du monde  décalée et en même temps très  proche du quotidien.
Son cinéma est ancré dans une vraie réalité sociale mais le sujet de conte d’été et les préocuppations secondaires des héros peuvent nous paraître souvent désuètes et dérisoires.

17:30 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

Nell (Michael Apted -1994)

Visiblement Michael Apted a vu L’enfant sauvage de François Truffaut, film quasi-expérimental réalisé en 1969, et visiblement le metteur en scène n’a pas été inspiré par le très beau film du réalisateur français.

Il conviendra donc d’ajouter Nell a sa filmographie déjà plus que moyenne et de classer son dernier film dans la catégorie très encombrée des films inutiles et ratés .

Pauvre Jodie Foster qui après le planétaire succès du Silence des agneaux  se fourvoie dans ce  mélodrame lourd et pataud ou elle frise souvent le ridicule

Nell est donc un film plus que dispensable car en toute objectivité il n’y a pas grand chose a sauver dans ce film consternant

02:35 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

28/12/2005

The Snapper (stephen Frears - 1992)

 

The Snapper  c'est le surnom irlandais   donné au gosse , au marmot , au mioche , au moutard ..... c'est donc  l'enfance  et l'adolescence qui sont la toile de fond  de ce  film réalisé par l'un des cinéastes les plus intérésants de ces quinze dernières années .

Excellente surprise donc  !  que ce petit film semi-indépendant certes Stephen Frears n’est pas le premier venu et on lui doit déjà des films importants et réussis (les liaisons dangereuses/ Prick up your ears/My beautiful laundrette) mais il est vrai que la sortie de the snapper fût plutôt confidentielle et ce film reste confidentiel dans la carrière du metteur en scène

Tout aussi à l’aise dans les films à gros budgets que pour proposer un cinéma intimiste et personnel ; on retrouve avec the snapper l’ambiance des premières réalisations de Stephen Frears.

Le film se révèle une critique sociale de premier ordre ou on bascule du rire à l’émotion d’une scène a l’autre et on  s’attache a cette famille irlandaise dont les difficiles rapports père - mère  - enfants constituent le fil conducteur de l’histoire.

Frearsévite habilement les clichés habituels sur les drames de l'Irlande déchirée et de la condition sociale des ouvriers irlandais pourtant son film  n'est  jamais larmoyant ni mélodramatique ,au contraire c'est son réalisme  poignant  baigné de pudeur et d'humour qui font de 'the Snapper ' un excellent  film .

14:40 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

Plein soleil (rené Clement -1959)

 

 

 

 

 

 

Tourné en pleine révolution ‘nouvelle vague’ dont René Clément ne fera pas partie ,Plein soleil est un polar noir admirablement adapté d’un roman de Patricia Highsmith.  Interprété avec efficacité par Alain Delon et Maurice Ronet alors débutants.
Il raconte le mécanisme diabolique d’un meurtrier qui assassine puis endosse l’identité de ses victimes.
Le scénario fait froid dans le dos et Delon en play-boy carnassier et arriviste est remarquable trouvant là l’un des rôles les plus marquants de sa prolifique et inégale carrière.
Réalisé avec rigueur mais sans véritable génie, Plein soleil s’impose comme l’un des meilleurs films noirs français de l’histoire du cinéma .Les deux remakes américains "calme blanc"" et "le talentueux Mr Ripley "vne seront jamais du niveau cette première adaptation.

11:55 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

27/12/2005

Etat des lieux (jean -François Richet-1994)

Beaucoup plus underground mais surtout  moins médiatisé que La haine de Mathieu Kassovitz, Etat des lieux  première réalisation de Jean-françois Richet traite du même délicat sujet : la banlieue.,un sujet qui  malheureusement fait toujours l'actualité comme le prouve les évènements de cet automne 2005

Le film de Richet échappe au côté branché qui caractérisait et pouvait agacer chez Kassovitz ; pourtant avec infiniment moins de moyens il parvient à un résultat plus authentique  et d’un réalisme nettement  plus évident.
Ce film est aussi un incroyable pari puisque le réalisateur et son complice (Patrick Dell ’isola étonnant premier rôle) ont monté et conclu leur projet de long-métrage grâce a une somme gagnée au casino.
Avec 100.000 francs (et quelques partenaires financiers courageux) ils ont bricolés ce petit film chaotique pas vraiment abouti mais d’une transparente sincérité
Etat des lieux constitue sans aucun doute l’une des meilleures surprises du jeune cinéma d’auteur de ces quinze dernières années.

17:35 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

24/12/2005

The Truman -show (Peter weir -1998)

 Un film moyen dans son ensemble malgré un scénario étonnant et très certainement inspiré par la série culte le Prisonnier.
Même si le rôle est délicat, jamais Jim Carrey ne parvient à être tout a fait convaincant.
The truman-showaurait pu être infiniment plus intéressant mais Peter Weir a  volontairement entraîné son sujet vers un onirisme plutôt déplaisant.

On retiendra surtout l’originalité et la qualité du scénario de Andrew Nichols qui avait su dès 1998  anticiper sur l'importance d'une  télé-réalité  devenue  aujourd'hui un véritable phénomène de société .

Malheureusement le  réalisateur n’a pas su tirer le meilleur avantage de ce sujet pourtant propice a une critique  et a une analyse intéréssante , au bout du compte  the Truman -show  est un film moyen dans la filmographie inégale de  Peter Weir dont la meilleure réalisation  reste  le magnifique 'cercle des poètes disparus  réalisé en 1989.

05:20 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

23/12/2005

Dark city (Alex Proyas - 1999)

 Alex Proyas est l’auteur du premier volet de  the crow inspiré de la célèbre bande dessinée américaine ,devenu depuis film culte des ‘nineties’(notamment a cause de la présence de Brandon Lee , fils de l’icône du kung-fu et décédé dans de mystérieuses circonstances durant le tournage).

Il nous livre avec  Dark city un film honnête a  mi-chemin entre polar futuriste et science-fiction et dont la beauté visuelle nous rappelle l’univers de Enki Bilal mais aussi celui de  blade runner  avec une petite touche de ‘Gotham city ‘.

Le scénario est original et passionnant et on passe un agréable moment avec ce film qui saura trouver ses amateurs a la fois tant chez les teenagers dingues de S.F  que chez les adeptes de polars modernes.

16:05 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

22/12/2005

Nos funérailles (Abel Ferrara -1997)

C’est sans doute le plus abouti et le plus réussi des films du turbulent et imprévisible Abel Ferrara.

Le scénario et les acteurs sont excellents (Chris Penn, Benicio Del toro, Vincent Gallo, mais surtout Christopher Walken  immense dans le rôle d’un chef de famille mafieuse.

Comme toujours chez  Ferrara ; le thème de la rédemption et de l’équilibre délicat entre le bien et le mal est omniprésent.

Le crescendo apocalyptique de la destinée fatale du clan de la famille Tempio fait froid dans le dos, de plus le réalisateur se démarque de la plupart des films de gangsters contemporains en situant son action dans les années trente et il fait régner tout au long du déroulement de son film un  climat de mort a la fois pesant et fascinant.

Nos funérailles n'est jamais morbide mais plutôt réaliste , Ferrara très inspiré réussit avec une économie de scènes -chocs  (ce qui devient plutôt rare dans le cinéma contemporain) a faire de ce film l'un des plus remarquables sur le thème de la mafia et passe du statut de cinéaste provocateur et sulfureux a celui de grand metteur en scène urbain.
Depuis the King of New york sorti confidentiellement(et déjà avec Christopher Walken) on savait Abel Ferrara a l’aise dans ce genre cinématographique aussi ce film très réussi et très maîtrisé ne fait donc que confirmer l’éclat et l’évidence de son talent  .

17:45 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

21/12/2005

OK Computer -Radiohead (1997)

 

Radiohead - No surprises

 


podcast




Après Pablo Honey premier album  passé plutôt inaperçu et repêché par un hit planétaire  tardif (Creep) puis un second album (The Bends) truffé de hits mais sans véritable cohésion d'ensemble ) OK Computer  troisième album  de la bande de Thom Yorke est sans conteste un album charnière  qui  va  totalement changer la donne et installer la bande d'Oxford parmi l'élite de la scène rock.
C'est aussi un disque charnière pour le rock tout court  comme l'ont étés par le passé des trésors du calibre de the velvet underground & nico, the White album , let it bleed  ou encore Electric ladyland
Ok computer
   qui  va faire l'unanimité tant sur les campus  qu'auprès de la scène rock alternative est une pure merveille dont les titres ( Paranoid Android  - no surprises  -Karma police ) pour n'en citer que trois comptent parmi les plus belles compositions de ces dix dernières années mais c'est aussi  , chose rare  un disque qui se bonifie écoute après écoute et qui arrive a surprendre encore par  sa qualité  et son  intensité.

C'est   aussi  avec O.K Computer  que  Radiohead   va entrer définitivement  dans la cour des grands grâce  a un  son novateur , une production (Nigel  Godrich ) parfaite  mais aussi  des  textes intelligents , des  arrangements somptueux  et la voix irréelle  et habitée de Thom Yorke  qui plâne très haut  sur cet album magique et envoûtant.
Etiquetté  dans la  catégorie des groupes dits 'intelligents'  (c'est sous cette même étiquette qu'on classait jadis le Velvet , Pink floyd  ou Soft machine ) Radiohead va  pourtant  s'envoler  vers les cimes d'un succès et réussir l'incroyable pari de devenir  un groupe  a la fois culte  et populaire  qui va enchanter public  et critiques  car impossible de faire la fine bouche devant ce disque  intemporel ,élu  en 2005 meilleur album de tout les temps par 400.000 sondés pour Channel 4dans le cadre de son programme '100 greatest albums' (devant The joshua tree (1987)de U2  et Nevermind (1991) de Nirvana.
 OK computer est une étoile qui illumine le monde du rock , un astre lumineux  qui guide depuis  8 ans déjà   tous les jeunes  groupes qui  rêvent de livrer a la face de ce monde  leur  témoignage musical  et qui ont trouvés là  plus qu'un  modèle ,une référence absolue.

01:55 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)

18/12/2005

Tombe les filles et tais-toi (Herbert Ross 1972)

 

Oubliez tout de suite la traduction française  ridicule du titre digne de l'âge d'or des films de bidasses  et autres Charlots ,le titre américain d'origine (play  it again Sam) fait référence a la célèbre réplique d'Ingrid Bergman a Humphrey Bogart  dans le mythique  Casablanca  LE chef d'oeuvre de Michael Curtiz.

Ecrit par Woody Allen d'après sa pièce 'une aspirine pour Deux 'et interprété par ce dernier  c'est toutefois  Herbert Ross qui dirige la mis en scène de cette comédie .

On y trouve néammoins  la mouture de tout les personnages  des films que  Woody Allen réalisera au cours des années a venir  avec le succès que l'on connaît.Le duo Woody Allen -Diane Keaton (qui se rencontrent ici pour la première fois) fonctionne a merveille et il atteindra son apogée quelques années plus tard avec Annie Hall.l'originalité réside dans les interventions de Bogart "him-self " (interprété par un sosie étonnant) dans les scènes de doutes du personnage principal torturé et angoissé  joué bien évidemment par Woody Allen.la séquence ou le destin du héros finit par rejoindre celui de Bogart dans Casablanca est d'une grande tendresse  et d'une originalité totalement nouvelle  et même si le film s'essoufle un peu dans la dernière demie-heure il reste d'une grande eficacité comique. Notons que Woody Allen utilisera a nouveau l'idée de l'intervention  réelle d'un  personnage  fictif de cinéma dans l'un de ses plus grands succès de sa prolifique carrière :" la rose pourpre du caire"

 

 

19:00 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

Mr Vertigo -(Paul Auster 1994)

 

j'avais douze ans la première fois que j'ai marché sur l'eau , c'est 'homme aux habits noirs  qui m'avait appris a le faire et je ne prétendai pas avoir pigé le truc du jour au lendemain;

Quand Maître Yéhudin m'avait découvert ,petit orphelin mendiant dans les rues de st-Louis ,je n'avais que neuf ans  et avant de me laisser m'exhiber en public il avait travaillé avec moi sans relâche pendant trois ans.

C'était en 1927 l'année de Babe Ruth et de Charles  Lindbergh ,l'année même ou la nuit  a commençée a envahir le monde pour toujours ,j'ai continué  jusqu'a la veille de la grande crise et ce que j'ai accompli est plus grand que tout ce dont auraient pu rêver ces deux cracks.

J'ai fait ce qu'aucun américain n'avait fait avant moi , ce que personne n'a fait depuis.

Mr Vertigo -Paul Auster (extrait)

15:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

16/12/2005

L'insoutenable légéreté de l'être (Milan Kundera -1984)

 

L'idée qu'il ne pouvait absolument rien faire le plongeait dans un état de stupeur mais en même temps le tranquillisait .Personne ne l'obligeait a prendre une décision ;il n'avait pas besoin de contempler le mur  de l'immeuble d'en face et de se demander s'il voulait ou ne voulait pas vivre avec elle , Tereza avait  elle même décidé de tout.

Il alla déjeuner au restaurant ,il se sentit triste mais ,  pendant le repas son désespoir initial parût se lasser comme s'il avait perdu de sa vigueur  et qu'il n'en restât que la mélancolie. Il jetait un regard en arrière  sur les années passées avec elle et se disait que leur histoire  ne pouvait pas mieux se terminer  ,l'eût -on inventée ,on n'aurait pu la conclure autrement .

Un jour Tereza était venue chez lui sans prévenir  puis un jour elle était repartie de la même manière ,elle était arrivée avec une lourde valise  ,avec une lourde valise elle était repartie .

il paya , sortit du restaurant  et alla faire un tour dans les rues plein d'une mélancolie de plus en plus délicieuse ;il avait derrière lui sept ans de vie avec Tereza et voilà qu'il constatait que ces années étaient plus belles dans le souvenir qu'a l'instant ou il les avaient vécues

L'amour entre lui et Tereza était certainement beau mais aussi fatiguant ; il fallait toujours trouver , cacher quelque chose  , dissimuler ,feindre ,réparer ;lui remonter le moral ;la consoler ;lui prouver continuellement qu'il l'aimait  subir les reproches de sa jalousie , de sa souffrance et de ses rêves , se sentir capable , se justifier , s'excuser  ,maintenant cette fatigue avait disparue et il ne restait que la beauté.

La soirée du samedi commencait  et  pour la première fois il se promenait seul  et aspirait le parfum de sa liberté ,l'aventure guettait a chaque coin de rue et l'avenir redevenait un mystère.

Il revenait a la vie de célibataire , cette vie a laquelle il était certain autrefois d'être destiné car c'était la seule ou il pouvait être  tel qu'il était vraiment . Il avait vécu enchaîné a Tereza pendant sept ans et elle avait suivi du regard chacun de ses pas , a présent ses pas étaient soudain devenus plus légers ,il planait presque , il se trouvait dans l'espace magique de Parménide , il savourait la douce  légéreté de l'être mais dès qu'il se retrouverait avec une autre il savait d'avance que le souvenir de Tereza lui causerait une insoutenable douleur .

 

Milan Kundera -l'insoutenable légéreté de l'être (Extrait )

05:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

10/12/2005

Les mouches : Jean-paul Sartre (1947)

 

 

 

 

 

Bzz Bzz Bzz Bzz !

nous nous poserons sur ton coeur pourri comme des mouches sur une tartine ,coeur pourri , coeur saigneux , coeur délectable, nous butinerons comme des abeilles le pus et la sanie de ton coeur , nous en ferons du miel tu verras! du bon miel vert .

Quel  amour  nous comblerait autant que la haine? Bzz Bzz Bzz Bzz ! nous serons les yeux fixes des maisons ;le grondement du molosse qui découvrira les dents sur ton passage ,le bourdonnement qui volera dans le ciel au desssus de ta tête,les bruits de la fôret ,les sifflements  ,les craquements ,les chuintements ,les hululements.

nous serons la nuit ;l'épaisse nuit de ton âme Bzz Bzz Bzz Bzz ! nous sommes les suçeuses de pus ,les mouches!

Nous partagerons tout avec toi , nous irons chercher  la nourriture dans ta bouche  et le rayon de lumière  au fond de tes yeux , nous  t'escorterons jusqu'a la tombe et nous ne céderont la place qu'aux vers.

jean -paul Sartre- les mouches (extrait )

16:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

09/12/2005

Le pélerin de Compostelle -Paolo Coelho 1987)

Lorsque tu voyages tu fais une expérience très pratique de l'acte de renaissance .

Tu te trouves devant des situations complètement nouvelles ,le jour passe plus lentement et la plupart du temps tu ne comprends pas la langue que parlent les gens exactement comme un enfant qui vient de sortir du ventre de sa mère.

Dans ces conditions tu te mets a accorder beaucoup plus d'importance a ce qui t'entoure parce que ta survie en dépend ;tu deviens plus accessible aux gens car ils pourront t'aider dans des situations difficiles et tu reçois alors la moindre faveur des dieux comme une grande allégresse un peu comme s'il s'agissait d'un épisode dont on doit se souvenir toute sa vie  restante. En même temps comme tout est nouveau tu ne distingues plus dans les choses que la beauté et tu es alors plus heureux de vivre

Paolo Coehlo :le pèlerin de Compostelle (extrait)

16:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paolo coelho

La plus petite tempête de neige jamais recensée - extrait du receuil de nouvelles Tokyo-Montana express - Richard Brautigan 1980)

 

brautigan

 

il y a une heure de ça dans le jardin derrière chez moi s'est produite la plus petite tempête de neige jamais recensée ,  elle a due faire dans les deux flocons ,moi j'ai attendu qu'il en tombe d'autres mais ça n'a pas été plus loin , deux petits flocons voilà ce qu'a été ma tempête.

Ils sont tombés du ciel avec tout le poignant dérisoire d'un film de Laurel et Hardy qu'ils  leur ressemblaient bien  un peu un peu comme si nos deux compères s'étaient transformés en flocons de neige pour jouer a la plus petite tempête de neige jamais recensée dans l'histoire du monde.

Avec leur tartes a la crème sur la gueule mes deux flocons ont parus mettre un temps fou a tomber du ciel ;ils ont faits des efforts désespérément comiques pour tenter de garder leur dignité dans  un monde qui voulait la leur enlever parce que   lui ,ce monde il avait l'habitude de tempêtes beaucoup plus vastes ,genre soixante centimètres par terre et plus  et que; là  deux flocons il y a de quoi froncer le sourcil.

Et puis ils ont faits un joli atterrissage sur des restes de tempêtes précédentes  car cet hiver nous en avons déjà eu une douzaine ;après ça il y a  eu un moment d'attente et j'en ai profité pour lever les yeux au ciel histoire de voir si ça allait continuer puis j'ai compris que deux flocons coté tempête c'était aussi complet que Laurel et Hardy alors je suis sorti et j'ai essayé de les retrouver  et tout en les cherchant je m'inventais des manières de les installer dans le congélateur afin qu'ils se sentent  bien ,qu'on puisse leur donner toute l'attention ,toute l'admiration qu'ils mettaient tant de grâce a mériter.

Sauf que vous  , vous avez déjà essayer de retrouver deux flocons de neige dans  un  paysage d'hiver que la neige recouvre depuis des mois ?

Je me suis propulsé dans la direction de leur point de chute  et me voila a  chercher deux flocons de neige dans  un univers ou il y en avait des milliers sans parler de la crainte de leur marcher dessus.

j'ai mis assez de temps a comprendre tout ce que ma tentative avait de désespérée et de constater que la plus petite tempête de neige jamais recensée était perdue a jamais, qu'il n'y avait aucun moyen de la distinguer de tout le reste.

Il me plaît néanmoins de songer qu'unique en son genre le courage de cette tempête a deux flocons survit dieu sait comment dans  un monde ou semblable qualité n'est pas toujours appréciée alors je suis rentré a la maison laissant mes deux Laurel et Hardy se perdre  dans la neige

 

Richard Brautigan (la plus petite tempête de neige jamais  recensée  -

extrait du recueil de nouvelles Tokyo-Montana  express )

16:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brautigan

01/12/2005

Match point (Woody Allen 2005)

Des qu'il rentre dans la pièce ou Nola Rice (scarlett Johanson belle et sexy a couper le souffle ) joue au ping-pong  on devine instantanément  que la vie de Chris Wilton (Jonathan Rys- Meyer) va basculer .
Chris est marié a Chloé (Emily Mortimer) la fille (très) riche d'un magnat britannique des affaires qu'il a rencontré par Tom  le frère de cette dernière (Matthew Goode) alors qu'il n'était qu'un simple professeur de tennis.
Depuis , bien sur  la situation a bien changée et parachuté dans les sphères financières par son beau-père  , Chris est devenu un homme d'affaire avisé qui mène la grande vie avec ce qu'elle comporte de loisirs et de mondanités.
Nola Rice fiancée de son beau -frère n'est qu'une aspirante comédienne américaine exilée a Londres et qui n'arrive pas a percer malgré un physique de rêve .
Foudroyé  instantanément par l’amour Chris devra gérer une situation de plus en plus délicate les amants vont s'aimer , se perdre pour , plusieurs années après se retrouver Nola Rice désormais est célibataire  et elle veut croire a cette histoire d'amour inaboutie  et  absolue et tandis que Chris s'enfonce davantage dans la spirale infernale des mensonges et des non-dits la situation tourne vite a la catastrophe prévisible.
Nola enceinte exige que Chris quitte Chloé pour vivre avec elle sa passion mais pour cela Chris doit renoncer a tout ce qu'il a réussit a construire  et renoncer  a un confort social et financier. Chris déboussolé  hésite ,ment ,trahit et va alors déraper totalement
 Le film remarquablement mis en scène par un Woody Allen plus jeune que jamais et pour une fois loin de ses terres new-yorkaises bascule alors de la comédie de mœurs classique  au film noir car Chris Wilton n'a plus qu'une solution irrémédiable et terrible , le crime passionnel qu'il va accomplir froidement en le déguisant en crime crapuleux.
Basé sur le thème de la chance , de l'amour et de ses compromis Match point est un film vraiment  remarquable au scénario parfait notamment par son  dénouement surprenant.
Nettement supérieur a ses dernières réalisations Match point est un Woody Allen grand cru qui a su pour ce nouveau film prendre des risques avec des acteurs nouveaux ,s'écartant d'ailleurs lui même de la distribution (ça ne lui a pourtant pas souvent réussi car les meilleurs Woody Allen restent ceux dans lequel le réalisateur se met en scène lui même ).
On s'aperçoit aussi  qu'il filme tout aussi magnifiquement Londres que son cher New York et il nous prouve encore  par sa direction d’acteur  et son savoir-faire son immense génie

 

17:40 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)