31/03/2007
Slow train coming ou l'album de la convertion de Bob Dylan
Avril 1979 Bob Dylan s’apprête a faire un changement radical qui va bouleverser sa vie personnelle et artistique .
Le chanteur culte de toute une génération, celui qui par ses textes et ses mélodies aura définitivement bouleversé la musique de son époque va soudain se convertir au christianisme.
D’origine Juive né Robert Zimmermann cette conversion va lui apparaître comme une évidence au vu d’une inspiration divine.
en effet lors d’un concert a San Diego un spectateur lui lance une petite croix en argent le chanteur la ramasse et la conserve, puis quelques jours plus tard alors qu’il se trouve en Arizona , Dylan examine cette croix lorsqu’il ressentit une ‘ présence ‘ .Troublé par cette sensation intérieure il s’inscrit dans une école d’enseignement biblique californienne encouragé par sa nouvelle compagne Mary Alice Artes et décide bientôt de se convertir a la religion catholique
L’album qui suivit cette crise mystique fût ‘slow train coming ‘ paru en Août 1979 dont les chansons composées entre Avril 1979 et mai 1979 s’inspirent presque toutes (a l’exception de Do right to me, baby écartée de l’album précédent 'street legal’) de la bible et de l’ancien testament .
A la guitare on trouve sur ce disque Mark Knopfler le guitariste de Dire straits un groupe qui est en train de conquerir le monde et c’est d’ailleurs en allant les voir sur scène a Los Angeles que Dylan eut l’idée de demander au musicien de participer a son album .
Nous sommes alors en plein période post –punk ,la vague disco déferle et le reggae commence son invasion planétaire aussi rien d’étonnant a ce que l’un des plus gros succès de ‘ slow train coming ‘ soit Man gave names to all the animals un titre au rythme chaloupé très inspiré du reggae et qui mènera Dylan jusque sur les dance –floors.
Ce titre s’inspirant clairement de la genèse 2 :20 "Et l’homme donna des noms a tout le ;bétail ,aux oiseaux du ciel et a tout les animaux des champs "Mais cette chanson même si elle rencontre un grand succès n’est pas la meilleure de ce disque du Dylan nouveau et Il faut plutôt a mon sens retenir ‘Gotta serve somebody"
You might be a rock'n roll adict prancing on a stage you might have drugs at your comand , women in a cage But youre gonna serve somebody yes You're gonna have to serve somebody, Well, it may be the devil or it may be the Lord But you're gonna have to serve somebody."
"Vous pouvez être un fou du rock'n'roll qui se déhanche sur scène, Vous pouvez avoir des drogues quand vous le voulez, des femmes en cage Mais vous devrez servir quelqu'un, oui Vous devrez servir quelqu'un, Ca pourra être le diable ou ça pourra être le Seigneur Mais vous devrez servir quelqu'un."
Cette chanson superbe est assurément le chef d’œuvre de l’album et Dylan recevra d’ailleurs un grammy award (son premier) pour ce titre dans lequel le Zim fraîchement converti propose de choisir entre le diable et le seigneur.
De même dans " precious Angel " le texte est explicite
"Sister, let me tell you about a vision I saw.
You were drawing water for your husband, you were suffering under the law.
You were telling him about Buddha, you were telling him about Mohammed in the same breath.
You never mentioned one time the Man who came and died a criminal's death"
"Ma sœur, laisse moi te raconter une vision que j'ai eue.
Tu puisais de l'eau pour ton mari, tu souffrais sous le joug de la loi.
Tu lui parlais de Bouddha, tu lui parlais également de Mahomet dans le même souffle
Tu n'as jamais une seule fois mentionné l'Homme qui est venu et mourut comme un criminel"
Même chose pour I believe in you ou il décline cette fois le thème cher a son cœur celui du vagabond solitaire mais ici l’homme n’est plus seul car il croit en Dieu
"I believe in you even through the tears and the laughter,
I believe in you even though we be apart.
I believe in you even on the morning after"
"Je crois en toi même au milieu des larmes et des rires
Je crois en toi même si nous sommes séparés.
Je crois en toi même le jour d'après."
Enfin dans When you gonna wake up le refrain qui donne son titre a la chanson est tiré mot pour mot de la bible révélation 3 :2 ,
"There 's a man up on a cross and he's been crucufied
do you have any idéa why or for who he died ?"
"Il y a un homme en haut d'une croix et Il a été crucifié."
"As tu la moindre idée de pour quoi et pour qui Il est mort? ".
Il est clair au vu des textes de ‘slow train coming ‘ que Dylan s’improvise dorénavant comme un prophète des temps modernes qui veut mettre en garde la société contre ses travers et ses écarts de conduite.
C’est cette ferveur chrétienne qui ne le quittera plus et le conduira a demander a être reçu par Sa sainteté Jean Paul II bien des années plus tard affirmant alors aux yeux du monde une profonde et réelle conviction religieuse que les fans anglophiles auront perçue depuis longtemps dans les textes de nombreuses de ses chansons en général et bien evidemment dans ce 'slow train coming' qui s'impose comme un magnifique et bouleversant album de transition tant musical que personnelle.
Bob Dylan - Man gaves names to all the animals
06:30 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bob dylan, slow train coming, christianisme
28/03/2007
Egéries Sixties ( Fabrice Gaignault -Fayard-2006)
Début des années 1960. Des filles se rencontrent à Paris dans l'agence de mannequins de Catherine Harlé : Nico, Anita Pallenberg, Amanda Lear, . Libres, extravagantes, gonflées , elles font les beaux jours et les belles nuits de la Rive gauche et croisent d'autres beautés.
Plus qu'une bande, ces femmes libérées incarnent un état d'esprit, un look , un mode de vie une allure , et vont influencer profondément leurs amants, des figures du cinéma ou du rock : Brian Jones, Philippe Garrel ,Keith Richards, David Bowie, parmi tant d'autres.
Peindre l'existence de ces véritables stars, c'est remonter le fil qui relie la mode de Carnaby Street à celle du boulevard saint-Germain. C'est s'inviter à des parties hallucinantes, des deux côtés du Channel mais C'est aussi entrevoir, à travers ces égéries touche-à-tout le souffle de liberté et de créativité des sixties dont tout les artistes se revendiquent aujourd'hui encore .
C'est ressusciter le temps de la lecture de ce livre passionnant les figures légendaires de Donald Cammell, dont l'appartement de Montparnasse fut le haut lieu de l'axe Paris-Londres, et de Talitha Getty, dont le palais de Marrakech fut le théâtre d'orgies mémorables ou encore d'Andy Warhol dont la Factory new yorkaise fut un vivier de l'expérimentation musicale et artistique .
Suivre la destinée de ces femmes exceptionnelles, c'est surtout dessiner une certaine idée des années 1960 avec tempêtes sexuelles, riffs de guitares , provocations vestimentaires et déferlements de poudre ".
Lire ce livre formidable c'est aussi mesurer le fossé qui sépare notre société actuelle de ces années qui bien que décadentes n'en restent pas moins marquées d'une soif de liberté et de rencontres fascinantes .
Cette génération qui baignée par un Mai 68 dont elle ne semble pourtant avoir cure applique au quotidien le mode de vie d'un titre emblématique du célèbre film de Godard " Vivre pour vivre " . Dans ce monde interlope ou on croise aussi bien des artistes cultes (Dali , Warhol , Dylan , Gainsbourg ,Polanski , Beatles et Stones , Brando , Hendrix , ) que des anges maudits (Pardo -Clementi ,) on y parle surtout de ces filles étonnantes en osmose avec leur temps , De Zouzou a Marianne Faithfull , de Birkin a Valerie Lagrange ,de Caroline de Bendern a Talulah Getty d'Eddie Sedgwick a Tina Aumont , de Nico a Marianne Faithfull , d'Amanda Lear a Anita Pallenberg d'Anna Karina a Deborah Dixonelles accompagnées d' autres beautés inconnues ou célèbres , egéries de l'ombre ou de la lumiére ,toutes sont des femmes incontournables qui ont marquées chacune a leur façon leur époque.
Ce livre formidable témoignage d'une époque révolue qui a laissée tant de traçes indélébiles est signé Fabrice Gaignault rédacteur en chef culturel du journal Marie -Claire .
15:05 Publié dans arts, Culture, Livre, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fabrice gaignault, sixties, égéries
La triste fin du CBGB
Dimanche 15 Octobre 2006 fût un jour bien triste pour tous les aficionados de rock
le CBGB le club mythique du 315 Bowery a new -York a définitivement fermé ses portes.
On savait le club au bord de la fermeture harcelé par des promoteurs immobiliers sans scrupules mais on aurait pu penser que la municipalité déciderait de classer le CBGB monument historique et de préserver cet endroit unique considéré par beaucoup comme le saint des saints en matière de club de rock.
Sale, délabré, ce haut lieu de la musique et de la contre culture américaine fascinait pourtant depuis sa création en 1973 tout ceux qui aimaient les atmosphères de musique live authentiques et conviviales le CBGB était un endroit qui ne ressemblait a aucun autre, y pénétrer se révélait une expérience inoubliable avec cette curieuse impression que les fantômes de tous les groupes passés sur la petite scène du club hantaient encore les lieux.
Lorsque un soir de Mars 2005 après tant d’années à l’ imaginer je passai a mon tour la porte du CBGB ce fût un choc tout était comme je me l’imaginais, stickers, affiches, graffitis partout, chaises, banquettes et plafonds défoncés, le bar sombre et kitsch ; et cette scène sur laquelle tant de mes artistes favoris avaient joués des Talkings heads aux New york Dolls en passant par Suicide et les Ramones bien sûr , Blondie et Patti Smith (présentes toutes deux pour le dernier concert du 15 octobre) sans oublier Télévision ou encore Richard Hell la liste est longue.
C’est donc bel et bien terminé, le fondateur de ce lieu historique Hilly Kristal n’aura pu sauver son club malgré les associations qui ont tout tentés.
Avec la disparition du CBGB c’est une partie de la mémoire vivante de la musique rock qui s’éteint et c’est bien regrettable ;je pense a tous les fous de rock qui comme moi ont réves de ce lieu mythique avec l’espoir d’y mettre un jour les pieds juste histoire de dire j’’y suis allé , " j’ai pissé dans le même urinoir que Joey Ramone ou Richard Hell"
A l’inverse de moi ils ne concrétiseront pas leur rêve et j’en suis désolé pour eux . Si je lève les yeux de mon clavier je peux apercevoir l’affiche que j’ai ramené de ma soirée au CBGB ce soir la , un obscur petit groupe The Nerve Agents était au programme ,un groupe de rock comme le club en aura programmé des milliers et qui n’avait qu’une idée en tête s’éclater et jouer leur musique live,je me souviens aussi que dans le décor décadent et unique du CBGB le temps ce soir la semblait s’être arrêté.
Cette fermeture désolante me rappelle un autre endroit mythique qui pourrit lentement dans une honteuse indifférence, rue du Faubourg Montmartre a Paris Le Palace haut lieu des nuits parisiennes crève lentement attendant un projet, une idée qui lui redonnerait vie mais c’est certainement trop demander aux pouvoirs publics que de s’y intéresser.
Voir la vidéo de la fermeture officielle du CBGB http://www.youtube.com/watch?v=Pba2ooXLlx8
01:10 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cbgb, new york
13/03/2007
Le Nombre 23 (Joel Schumacher 2007)
J'avais oublié, j'avais malheureusement oublié l'affligeante filmographie de Joël Schumacher (mis a part 'Phone games en 2003) j'avais oublié le dispensable et nauséabond 'Chute libre' (1993) ou les deux catastrophiques suites données aux épisodes 'Batman" oublié aussi le pitoyable 'droit de tuer '(1996)'ou bien encore le douteux "8 millimètres" (1999).
Fidèle donc a lui même le réalisateur livre ici un film totalement raté et d'une rare bêtise.
Le Nombre 23 censé traiter de l'obsession et de la paranoïa nous entraîne plutôt dans le n'importe quoi .
Le film démarre lentement et s'enlise rapidement avant de sombrer très vite.
Pour le spectateur piégé il ne reste plus qu’à tenter de s'accrocher à un scénario aussi invraisemblable que ridicule dans cette histoire rocambolesque ou malgré tout le talent d'un Jim Carrey on s'ennuie ferme.
Les séquences flash-back sont d'une laideur épouvantable, les comédiens autour de Jim Carrey sont approximatifs et l'ensemble est d'une lourdeur de plomb .
Le Nombre 23 qui essaie désespérément de lorgner du coté de films comme "Mémento" "La Septième porte "ou encore " Angel Heart " n'arrive jamais a intéresser le spectateur qui attend dans un demi coma cinématographique une fin qui le sortira d'une torpeur profonde.
01:10 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le nombre 23, jim carrey, joel schumacher
10/03/2007
Polnareff -Retour gagnant
D'abord une clameur et une ovation a la hauteur de l'attente et de l'importance de l'évenement puis une ombre derrière la scène et soudain les premiers accords de "la poupée qui fait non " répétés plusieurs fois puis le rideau qui se léve et le voici ENFIN ! Polnareff en chair et en os devant son public qui l'attend depuis 34 ans.
J'attendais et redoutais a la fois ces retrouvailles avec le plus talentueux de nos exilés ,des retrouvailles encore inespérées voici un an encore et il ne m’a fallu que quelques secondes pour être rassuré sur la voix , presque inchangée toujours parfaitement dosée, avec cette curieuse impression d'incroyable facilité.
Michel Polnareff se balade dans l'interprétation des tubes de sa carrière avec des moments d'émotion pure ("l'homme qui pleurait des larmes de verre"- redécouverte par un public médusé -" Marilou" - "Lettre a France" - avec aussi des classiques absolus revisités "Le bal des lazes" presque heavy metal -" je suis un homme" qui ouvre magnifiquement le concert "la Mouche ""Tout ,tout pour ma chérie " formidablement remis au goût du jour et aussi des surprises "y'a qu'un ch'veu sur la tête a Mathieu" ré orchestrée "western" qui enflamme Bercy ,un palais omnisport de Bercy transformé le temps d'un "On ira tous au paradis" en immense karaoké géant ou le public communie avec l’artiste et lui prouve toute sa fidélité et son respect .
Pas une seconde on ne peut supposer que Polnareff est parti si longtemps tant l'osmose avec son public est palpable. Un mot sur la scène carrément grandiose avec des jeux de lumiére de toute beauté qui s'harmonisent avec les titres des chansons.
Autour de Michel Polnareff des musiciens américains ultra professionnels (peut-être un poil trop rock par moments) et des choristes de grande classe, la classe au final c'est le mot définitif pour résumer tout ce que nous avons eu la chance d'admirer ce 7 Mars a Bercy pour le cinquième concert parisien (sur 10) de Polnareff . Un grand moment, un immense souvenir déjà.
17:55 Publié dans Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polnareff, bercy
08/03/2007
La Môme (Olivier Dahan - 2007)
Evidemment s'attaquer a un tel projet se révèle extrêmement courageux et plutôt culotté .
On aurait pu craindre au vu du projet téméraire qu'Olivier Dahan ne serait pas a la hauteur de ses ambitions .
En effet ce n'est pas avec "le petit Poucet " (2001) et encore moins davantage avec la suite inutile et grotesque des "rivieres pourpres " (2005) que Dahan pouvait inspirer confiance dans la réalisation d'un grand film . Pourtant Dahan semble avoir tellement mis de conviction dans son incroyable projet qu'il a réussit a nous bluffer et a faire de ' la môme ' un grand film chargé d'émotion et teinté d'humour , un film assez exceptionnel sur le destin non moins exceptionnel celui d'une petite chanteuse misérable des rues devenue un mythe planétaire absolu.
Pour incarner la Môme il semblerait que Dahan ait pensé immediatement a Marion Cotillard comédienne que l'on a pu voir chez Tim Burton (big fish ) ou chez Jean pierre Jeunet (un long dimanche de fiançailles) deux excellents films mais aussi dans des long-métrages beaucoup plus dispensables (la saga des 'Taxi' ou encore 'jeux d'enfants' de Yann samuel )
Quoiqu'il en soit ce choix est une bénédiction car l'actrice est tout simplement prodigieuse et obtient la , trés certainement le rôle de sa vie.
Il y aura forcement pour elle un avant et un après "La Môme." Son interprétation de Piaf est littéralement époustouflante dans chaque séquence du film , son travail de mimétisme et de play-back sur le jeu de scene et dans l'interprétation des chansons apporte une émotion et une intensité qui lui permet non pas de jouer mais de devenir véritablement la môme Piaf .
La distribution autour d'elle est d'une très grande qualité Gerard Depardieu (formidable en Louis Leplée le découvreur d'Edith) - Pascal Gregorry le manager fidèle Louis Barrier - Jean paul Rouve et Clotilde Coureau (les parents d'Edith) - Sylvie testud (Momone l'amie de toujours) ou encore Jean pierre Martins (musicien du groupe de rock Silmaris) qui campe un Marcel Cerdan plus vrai que nature).
Rajoutons les deux jeunes comediennes bouleversantes (Manon Chevalier et Pauline Burlet ) qui incarnent Edith enfant , un travail de maquillage phénoménal , une reconstitution soignée du Paris des années 30 , un montage en flash-back trés intelligent et evidemment un choix de chansons qui font partie de notre mémoire collective . Déja favori dans toutes les categories pour les prochains césars La Môme aura d'ici la été vu par des milliers de spectacteurs qui sortiront pour la plupart de leur scéance émus et enthousiastes .
A l'évidence le film de Dahan s'impose comme la belle surprise de ce début d'année 2007.
17:10 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la mome, edith piaf, marion cotillard
04/03/2007
Le monde selon Garp (Georges Roy Hill -1982)
j'avais conservé un souvenir mémorable du formidable roman de John Irving publié en 1978 et il est évident que les formidables destins croisés de la mére et du fils (Jenny Fields et Garp) faisait un sujet forcement intéréssant a adapter au grand écran. Si les comédiens sont formidables (Robin Williams trouve la un de ses meilleurs rôles et on découvre Glen Close dans l'un de ses premiers film important)
Cette adaptation manque toutefois un peu de rythme et cela est sans doute du a un réalisateur un peu frileux ,un peu trop académique . Non pas que Georges Roy Hill soit un metteur en scène de second ordre mais disons plutôt que sa réalisation reste plutôt plate et convenue.
Heureusement le scénario truffé d'idées et de personnages truculents parvient a faire du "Monde selon garp un film passionnant; de plus le film aborde avec justesse des thémes délicats ( l'absence du père - l' ambition de devenir écrivain , le féminisme , la fidélité )
Il convient aussi de mentionner l'incroyable prestation livré par John Lightow dans la peau d'un transsexuel ex -champion de football ,le comédien est tout simplement exceptionnel et bouleversant.
Si cette adaptation ne restitue pas toujours la magie du roman le film reste profondémént humain et poétique , c'est un film qui donne envie d'aimer la vie et qui donne envie d'aimer les gens. Une film qui fait du bien , une franche réussite.
19:45 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le monde selon garp, georges roy hill, john irving, robin williams, glen close
01/03/2007
Andy Warhol (1928-1987)
Il y a vingt ans tout juste que Andy Warhol est mort (le 22 février 1987) , adulé , glorifié , starifié mais aussi raillé de son vivant l'homme occupe désormais une place de choix parmi les artistes incontournables de notre siècle. Icône mondaine, dandy chic et pop star visionnaire Andy Warhol reste pourtant un personnage énigmatique totalement hors normes. J'ai eu envie a l'occasion du vingtième anniversaire de sa mort de lui rendre un petit hommage personnel.
Le monde est un supermarché ou tout est a vendre les objets, la peinture ; l'art et même la vie privée, c'est en appliquant ce concept révolutionnaire qu' Andy Warhol va devenir l'artiste absolu des temps nouveaux. Dans une société ou triomphe marchandises et publicité il va appliquer a la peinture les techniques de la reproduction et devenir ainsi LE peintre emblématique du mouvement pop art et l'un des artistes les plus célèbres de tout les temps. Artiste universel, artiste industriel, symbole de la réussite du rêve américain, tout en lui est singulier tout en lui est passionnant . Né Andrew Warhola le 28 septembre 1928 a Forest city en Pennsylvanie de parents tchèques émigrés le jeune Andy va des son jeune âge se démarquer de la plupart des enfants de son âge. Souvent alité car de santé précaire le jeune garçon va se passionner pour le monde des stars. Hollywoodle fascine et il s'invente au fond de son lit un monde imaginaire de paillettes et de strass. Le dessin va prendre une place prépondérante dans sa vie, il collectionne, colle, découpe, dessine et fait déjà preuve de prédispositions exceptionnelles.Toute sa vie il conservera et classera des quantités inouies de documents ,papiers ,photos , petits objets de toute nature ( qu'il archivera a partir de 1974 un jour dans des boites numérotés qu'il va baptiser "Time Capsules) " . Il a tout juste 21 ans lorsqu'il s'installe a New -York ou il travaille comme illustrateur pour magazines de mode et semble avoir une prédilection pour les chaussures et durant une dizaine d'années le jeune homme va devenir l'un des plus brillants illustrateurs new yorkais ,il a déjà changé "Andrew "en "Andy" et supprimé le A de son nom de famille et semble promis a une belle carrière dans le milieu de la mode. iI reste cependant très attaché a sa mère qui l'a rejoint des 1952 et qui habitera avec lui a toutes les adresses successives au cours des années. C'es également a cette periode qu'il adopte le port de la perruque grise et longue qui va devenir une partie de son identité au fil des ans ,il travaille toujours dans la mode mais parallèlement crée des modèles de papiers peints et de papiers d'emballage. Les premiers tableauxsont peints vers 1959 inspirés des personnages de bande dessinées (Popeye - Superman ) ;il se passionne pour le travail de jasper Johns de Roy Lichtenstein et de Robert Rauschenberg trois artistes de l'avant garde américaine et décide de peindre lui aussi d'après l'iconographie publicitaire et c'est l'apparition de la bouteille de Coca-cola et de la boite de soupe Campbell's. 1962 C'est l'explosion d'un nouveau courant dans la peinture moderne ,les galeries exposent des artistes qui ont pour nom Rosenquist , Oldenburg ,Lichtensteinet Warhol va s’en inspirer pour créer les séries des « Do it yourself « ( a faire soi même) des Timbres poste , des timbres épargne , des bouteilles de coca , des dollars ,des boites de soupes ;il travaille désormais d'après photo et adopte le procédé de l'écran de sérigraphie obtenu par clichage photographique C’est l’époque de la première série des Marylin . Il expose à la galerie Stableet participe à l'exposition « the New realists » a la galerie Sydney Kanis. Cette exposition va confirmer l'importance des nouvelles tendances qui s'opposent a l'expressionnisme abstrait . En 1963 Warhol expose en compagnie de Johns ,Rauschenberg , Lichtenstein au Solomon .Guggenheim Museum, c'est également une periode ou la mort semble prendre une place particulière dans son oeuvre.(séries des accidents , des suicides , des émeutes raciales , des armes a feux , des chaises electriques) Il rencontre un jeune etudiant poéte du nom de Gerard Malanga qui devient son assistant ensemble il vont travailler énormement stimulés par l'absortion d'amphetamines et multipliant notamment les séries inspirées des effigies de stars (Marlon Brando - Liz Taylor - Elvis Presley) .Bientôt Warholachete une caméra et passe a la réalisation avec un film totallement d'avant garde "Sleep" ou on voit en temps réel un comedien (John Giorno) en train de dormir le film dure plus de 8 h , comme en peinture Warhol s'attaquant au cinéma ne fait rien comme les autres et crée l'evenement et la polémique. Il fait la rencontre de Jonas Mekas Cinéaste visionnaire et directeur de la film maker ccoperative qui va devenir un solide appui pour Warhol dans le monde du cinéma. Toujours en 1963 Warhol s'installe dans un grand loft qu'il baptise la " Factory "et qui va devenir le centre nevralgique de toute la culture pop new yorkaise. Il entrepend la serie des "jackie Kennedy" et participe a l'exposition universelle de New-York avec "Most wanted men"une fameuse serie de panneaux représentant des photographies agrandies d'hommes recherchés par la police puis en Avril il presente a la Stable gallery les célebres "Brillo boxes"d'apres copies conformes de cartons d'emballage empilées comme dans un entrepot .cette exposition souléve scandales et polémiques mais Warhol devient un artiste incontournable .Il récidive au cinéma et tourne "Empire "un long plan sequence de 7 h représentant" l'Empire state building " et "Couch" un film ou l'on voit des personnages faire l'amour sur un divan . Parrallelement il expose a la celebre galerie Léo Castelli . En 1965 il fait jouer Mario Montez et Edie Sedgwickdans ses films , grace a lui ils vont devenir deux stars absolues du cinéma underground .Il réalise également la serie "Flowers" pour la galerie Ileana Sonnabend puis il rencontre Paul Morrisey qui va devenir son bras droit cinématographique . En octobre l'exposition présenté a Philadelphie par Warhol tourne a l'émeute ,la foule venu en masse voir le couple Warhol -Sedgwick se bouscule comme dans un concert de rock et des incidents se produisent. "Nous n'étions pas a l'exposition , Nous etions L'exposition " commentera l'artiste ravi .
Nous sommes en 1966 et Warholva rencontrer un groupe obscur des bas fonds new yorkais 'The velvet underground " mené par Lou Reed et John Cale . il va produire le groupe dans des différents lieux nocturnes de New york ou il fait conjuguer musique du velvetavec projections de ses films et effets de lumiére psychédéliques . Le groupe va devenir la coqueluche branché de new -york ,Warholleur associant une chanteuse -mannequin qui va devenir celebre sous le nom de Nico c'est lui qui permettra au Velvet underground d'enregistrer son mythique premier album "the velvet underground & Nico " appelé la plupart du temps l'album 'a la banane'Warhol dessinant pour l'occasion rien de moins que l'une des plus celebres pochettes de l'histoire de la musique Il organise aussi sa seconde exposition chez Castelliet propose la serie des "Vaches" présentée dans un décor de nuages argentés flottants.Concernant le cinéma il tourne ce qui sera son seul film accessible a tout public "Chelsea girls" qui met en scene les plus celebres travestis de la nuit new yorkaise qui on le sait exercent depuis longtemps sur Andy Warhol une véritable fascination . Les films suivants (" my hustler " - "bike boy " -" nude restaurant " reflétent quant a eux l'influence évidente de Morrissey. Iles tcontacté par des universités pour donner des conférences mais il se lasse trés vite et envoie des amis acteurs grimés en Andy warhol a sa place ; la supercherie dera découverte au bout de plusieurs mois et déclenchera un scandale . Warhol va tourner fin 67 un autre film qui sera matiére a polémique " Lonesome cow boys " parodie de western ou les cow boys sont tous gays et se draguent les uns les autres en parlant de choregraphie ,c'est a cette époque que la "Factory" déménage au 33 Union square. 1968 c'est Stockholm qui sera la première ville européenne a acceuillir une exposition warhol ;l'artiste y montre ses peintures les plus connus (fleurs , chaises electriques ,cartons de Brillo , series des "Marylin ") et dix de ses films. le 23 juin survient un drame assez inexplicable une jeune artiste Valerie Solanas membre du SCUM(society for cuting up men) penetre a la factory et tire a bout portant sur l'artiste .Warhol reste entre la vie et la mort plusieurs jours . gueri il aimera a exhiber ses cicatrices tel que l'immortalisera le photographe Richard Avedon En 1969 Il commence a publier 'Interview ' un mensuel consacré aux stars du cinéma ;les couvertures de ce magazine sont restées célebres ,il produit également "Flesh " le film de Morrissey . Le Whitney museum of american art lui consacre une grande rétrospective en 1971 puis c''st au tour de Paris de l'acceuillir au musée Galliera ou il montre sa série de toiles sur "Mao ".Il decide de travailler sur commandes et multiplie les portraits pour des gens fortunés (industreils , hommes politiques , stars du show -bizz ) et il travaille donc pour Gerald Ford , Willy Brandt ,ou encore Jimmy Carter .Il semble s'éloigner du milieu underground et evolue parmi la jet-set internationale ,son style semble changer et les monochromes lisses des années 60 s'aggrémentent dorénavant d'effets de matiére au pinceau un peu a la maniere d'un expressionniste . 1976 Warhol réalise les series "Skull" (crâne) que beaucoup consideront comme une veritable oeuvre de dimension politique (Warhol peignant un crane nous rappelant l'égalité du genre humain quant l'enveloppe a disparue) , "Hammer & Sickle" (faucille et marteau) ainsi que la serie des portraits des grands champions du monde sportif (Muhammad Ali - Pelé). Nouvelle polemique en 1978 avec la serie des "oxydations" oeuvres realisées avec de la peinture de cuivre sur laquelle l'auteur et ses assistants on turinés provoquant des réactions chimiques a la surface de la toile ,il subit tres certainement l'influence d'un autre artiste qui s'impose comme l'un des plus grands peintres de l'art contemporains 'jackson Pollock créateur des fameux 'Drippings ' noirs et blancs. A cette même période Warhol éxécute la série des "Shadows " qui donne a voir des ombres non identifiables puis enchaine avec la série "Retro - Versions" ou l'artiste reprend certains de ses thémes fétiches (Marylin -boites Campbell's -Chaises electriques) et les associe sur une meme toile. Au début des années 80 il publie POPism -the Warhol 60'stémoignage sur le phénomene pop a New-York ,il rencontre un artiste marginal , un peintre issu du milieu underground jean michel Basquiat et se lie d'amitié avec lui ,il réaliseront ensemble des peintures collectives que l'on découvrira lors de l'exposition Warhol -Basquiat Painting a la gaelrie Tony Schafrazi . Il s'intéréssera aussi de pres a la carriére d'un jeune taggeur qui va devenir un des plus grands artistes pop de la fin du siécle Keith Haring . Malade depuis son operation lié a la tentative d'assassinat ,il commence a souffrir enormement et réalise néammoins ses derniers autoportraits en 1986 . Il meurt a new york en 1987 des suites d'une operation de la vesicule billiaire.
Selection d'oeuvres d'Andy Warhol
Superman (1960)
Flowers (1968)
Mao (1973)
electric chair (1968)
Dollar (1962)
Marylin(1964)
Brillo boxes (1964)
pochette "the velvet underground & nico (1967)
Pochette "Love you live (The rolling stones 1973)
Cow (1966)
Jackies (1964)
Skull (1976)
Guns (1981)
Shoes (1955)
Elvis Presley (1963)
Pochette Sticky fingers (the rolling stones 1971)
Autoportrait (1966)
Autoportrait (1985)
Coca-Cola (1962)
Campbell soup (1962)
autoportrait (1986)
Suicide (1963)
Andy Warhol en quelques photos
Avec The velvet Underground (de gauche a droite Nico -Warhol - Moe Tucker - Lou Reed -Sterling Morisson -John Cale )
Andy Warhol et Jean Michel Basquiat Devant une toile commune
Andy Warhol par Richard Avedon
Exposition " The times capsules "A partir de 1974, Andy Warhol scelle et entreposant mensuellement les rebuts de sa vie quotidienne : documents divers,photos , courier , dessins , vêtements, etc. Près de 600 boîtes s’accumulent jusqu’à sa mort. Contrairement à la « Time Capsule» historique qui découle d’un choix d’éléments représentatifs, Warhol laisse en partie le hasard décider du contenu mis de côté. . Il est alors perçu par la critique comme l’emblème de l’artiste Pop dépourvu d’identité et assujetti aux demandes du marché de l’art. Rétrospectivement, les « Capsules» semblent se saisir de cette matière subjective que refoulent les œuvres. Outre quelques énoncés dans son journal, Warhol parle peu de ce corpus qui sera donc ignoré jusqu’à sa mort. Dans les années 1990, la fondation Warhol entreprend d’en dresser l’inventaire. Depuis, plusieurs chercheurs exploitent ce matériau désormais indexé aux divers catalogues raisonnés de l’artiste.
Warhol ,avec Gerard Malanga et Bob Dylan a la Factory
Andy Warhol et Edie Sedgwick
Andy Warhol et Keith Haring
02:40 Publié dans arts, cinéma, Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andy warhol, pop art