10/03/2007
Polnareff -Retour gagnant
D'abord une clameur et une ovation a la hauteur de l'attente et de l'importance de l'évenement puis une ombre derrière la scène et soudain les premiers accords de "la poupée qui fait non " répétés plusieurs fois puis le rideau qui se léve et le voici ENFIN ! Polnareff en chair et en os devant son public qui l'attend depuis 34 ans.
J'attendais et redoutais a la fois ces retrouvailles avec le plus talentueux de nos exilés ,des retrouvailles encore inespérées voici un an encore et il ne m’a fallu que quelques secondes pour être rassuré sur la voix , presque inchangée toujours parfaitement dosée, avec cette curieuse impression d'incroyable facilité.
Michel Polnareff se balade dans l'interprétation des tubes de sa carrière avec des moments d'émotion pure ("l'homme qui pleurait des larmes de verre"- redécouverte par un public médusé -" Marilou" - "Lettre a France" - avec aussi des classiques absolus revisités "Le bal des lazes" presque heavy metal -" je suis un homme" qui ouvre magnifiquement le concert "la Mouche ""Tout ,tout pour ma chérie " formidablement remis au goût du jour et aussi des surprises "y'a qu'un ch'veu sur la tête a Mathieu" ré orchestrée "western" qui enflamme Bercy ,un palais omnisport de Bercy transformé le temps d'un "On ira tous au paradis" en immense karaoké géant ou le public communie avec l’artiste et lui prouve toute sa fidélité et son respect .
Pas une seconde on ne peut supposer que Polnareff est parti si longtemps tant l'osmose avec son public est palpable. Un mot sur la scène carrément grandiose avec des jeux de lumiére de toute beauté qui s'harmonisent avec les titres des chansons.
Autour de Michel Polnareff des musiciens américains ultra professionnels (peut-être un poil trop rock par moments) et des choristes de grande classe, la classe au final c'est le mot définitif pour résumer tout ce que nous avons eu la chance d'admirer ce 7 Mars a Bercy pour le cinquième concert parisien (sur 10) de Polnareff . Un grand moment, un immense souvenir déjà.
17:55 Publié dans Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polnareff, bercy
07/02/2007
Polnareff ,un retour trés attendu
Tout a débuté un soir comme un autre au journal télévisé de 20H sur TF1- présenté par Claire Chazal en Duplex de Los Angeles un homme aux cheveux longs se présente ce soir la 'De dos a la caméra A la demande de la présentatrice il se retourne et nous apparaît , visage lisse ; grosses lunettes a montures blanches , tignasse blonde tirée en arrière , musclé , bodybuildé l'image d'un esprit sain dans un corps sain.
On le reconnait pourtant immédiatement car c'est bel et bien lui ! Cet homme c'est Michel Polnareff notre exilé californien depuis tant et tant d'années artiste mythique mais capricieux qui aura cependant réussi a toujours rester présent dans le coeur des français.
'Que ceux qui ne m'aiment pas , que ceux qui n'aiment pas mes chansons ne viennent pas a Bercy du 2 au 11 Mars 2007 parce que j'y serai '
C'est donc ainsi par cette pirouette verbale cocasse que Michel Polnareff nous annonce officiellement son retour a la scène.
Absent depuis....33 ans il vient lui même suite a des rumeurs de plus en plus persistantes d'officialiser ce retour tant espéré et tant attendu par ses admirateurs
. Si le public a répondu en masse a cette annonce officielle d’une série de concert a Paris (40.000 tickets vendus en une seule journée et deux dates rajoutées a la hâte pour faire face a la demande on est en droit de se demander : Qu’attendre d’un retour de Michel Polnareff ?
Michel Polnareff tel un highlander de la musique moderne est resté incroyablement jeune il a pourtant 62 ans
Il est loin le troubadour bohème qui grattait sa guitare sur les marches du sacré cœur avant d’être repéré par et d’être engagé par la maison de disques AZ qui va lui offrir l’opportunité d’enregistrer a Londres le désormais mythique ‘la poupée qui fait non ‘ qui propulse instantanément son auteur dans les hautes sphères du succès.
Pour l’anecdote il faut souligner la présence a la guitare sur ce single historique de Jimmy Page bientôt canonisé guitar héro des seventies avec Led zeppelin
Polnareff fait de la Pop music et il ne sont pas bien nombreux dans ces années soixante ou la plupart des artistes se contentent de copier les modèles américains (avec plus ou moins de réussite), il a un regard nouveau sur la conception et l’élaboration de son art, il s’attache a la production ; au travail en studio et son perfectionnisme frôle l’obsession.
De l’autre côté de l’Atlantique on a déjà tendu l’oreille sur les chansons de ce chanteur français qui ne jure que par les Byrds ou les Zombies .
Le leader des beatniks Scott Mc kenzie immortel auteur de l’hymne hippie ‘San fransisco‘ (repris par notre Hallyday national) reprend ‘la poupée qui fait non ‘ et Sandie Shaw la petite chanteuse de ‘Puppet on a string’ reprend ‘love me please love me‘ une autre composition magique de Polnareff figurant sur son magnifique premier album.
Dans une France qui s’apprête a vivre une des grandes pages de son histoire avec les évènements de mai 68 , Polnareff livre encore des titres sublimes (Ame câline – le roi des fourmis ou encore le bal des laze et son influence Procol harum) Il ne semble pourtant pas encore se rendre compte de son poids dans l’industrie musicale puisque il écrit en même temps des titres plus que léger comme ‘y’a qu’un cheveu sur la tête a Mathieu comptine qui fera les beaux jours des feux de camps de tout les scouts de France et de Navarre.
A l'aube des années 70 La France découvre un Polnareff nouveau avec perruque frisée ,caché en permanence derrière de grosses lunettes blanches ;on le dit paranoiaque , homosexuel , marginal , obsédé ; Il collabore avec Jean Claude Vannier l’arrangeur du célèbre Melody Nelson de Serge Gainsbourg et les titres se suivent avec toujours la marque du talent ( dans la maison vide – je suis un homme- dans la maison vide , tout les bateaux, tout les oiseaux qui cachera en face B un titre pop de tout premier ordre ‘tout tout pour ma chérie ‘ .
Polnareff sans bien savoir pourquoi devient a cette époque un artiste fétiche de la jeunesse japonaise qui adore sa musique et ses textes Gérard Oury alors réalisateur incontournable du cinéma français lui demande en 1971 de composer la musique de ‘la folie des grandeurs puis un autre album suivra qui contiendra des chansons passées depuis a la postérité (Holidays – on ira tous au paradis – la mouche).Nous sommes en 1972 et bientôt éclate la fameuse affaire de l'affiche du concert de l'olympia ou le chanteur pose nu de dos, les fesses a l’air .
Tollé général et scandale énorme et 60.000 Frs d’amende a la clé , une fortune pour l’époque. Mais les ennuis ; les gros ennuis arrivent quelques mois plus tard, escroqué par son agent il doit 6 millions de Francs au fisc.
Le chanteur se réfugie aux Etats-Unis a New York d’abord , puis a Los Angeles, une nouvelle vie commence le mythe Polnareff est en route.
Pourtant le premier album réalisé aux états unis est un flop total ‘fame a la mode ‘ sorti en 1975 et chanté entièrement en anglais passe presque inaperçu , on dit Polnareff fini. Nous sommes en pleine vague disco et Polnareff va composer le thème de Lipstick réalisé par Lamont Johnson et si le film ne passe pas a la postérité, l’instrumental créé par Polnareff va toutefois faire danser dans toutes les discothèques de la planète
Malgré la distance , malgré les ennuis judiciaires des chansons continuent de traverser l’atlantique, Polnareff lui est interdit de séjour en France , bientôt arrive sur les ondes I love you because balade romantique de toute beauté, et surtout lettre a France qui va devenir l’une des plus grandes chansons de son répertoire paru sur un album en demi teinte au titre en clin d’œil coucou me revoilou! (1978).
En 1981 paraîtra "Bulles" un album qui va se vendre par milliers d’exemplaires et qui tranche définitivement avec le Polnareff mélodique notamment par l’utilisation massive de synthés (phénomène très en vogue a l’aube des années 80) ce disque est un véritable succès pour la maison de disque AZ qui vient de re-signer le chanteur a qui elle avait donné sa chance 15 ans plus tôt et Bulles 'va permettre a Polnareff de reconquérir le public français a qui il offre un inoubliable concert pour le réveillon 1981 sur TF1.
Les problèmes juridiques semblent résolus et on pense alors que le chanteur va revenir dans une France qui ne l’a pas oublié mais malgré de fréquents voyages pas de déménagements en vue pour notre exilé californien
L’album suivant sorti en 1985 sera Incognito disque résolument électronique en osmose avec les technologies du moment mais qui ne rencontrera pas le même succès que ‘Bulles ; il contient la chanson ‘la belle veut sa revanche ‘ écrite pour le film de Gérard Oury ‘la vengeance du serpent a plumes ‘ disque court (8 titres), peu inspiré il reste l’un des disques les plus dispensables dans la discographie de Polnareff .
Apres un silence de 3 ans un titre ‘good bye marilou envahit les ondes, sans aucune promo la chanson devient un tube énorme on y retrouve un Polnareff mélodieux et inspiré pourtant le chanteur est dans une période difficile de sa vie il a quitté les Etats-Unis et s'installe dans une petite commune de Seine & marne fontenay trevisy ou il se fond dans la population locale ,on le voit souvent au café du coin ou il a élu domicile ou dans une chambre d'hôte ou on peut le surprendre servant lui même a boire aux clients .
il prend le temps et réfléchit , déambule en survêtement et pour être tout a fait honnête se néglige un peu caché derrière une barbe d'ermite il se veut méconnaissable
Il attend surtout le feu vert pour enregistrer son nouvel album et bientôt il quitte son petit coin secret et emménage dans un palace parisien le Royal Monceau a Paris , il boit beaucoup et sombre dans une terrible dépression il vit reclus , entouré de gadgets électroniques comme un ermite a la fois en contact et totalement coupé du monde il restera 800 nuits dans la chambre 128 de ce palace ou il va enregistrer l’album Kama sutra(1990) le disque aux tendances erotico -porno n’est pas très bon mais il pourtant rencontrer pourtant un grand succès et forge la légende de son auteur
Polnareff décide de se faire opérer de la terrible myopie qui le rend quasiment aveugle et profite de ce long retour en France pour le faire en octobre 1994, l’opération sera une réussite et le chanteur retrouve une vue presque normale.
Mais l’Amérique lui manque et il repart et s’installe a Los Angeles au peninsula hotel ou il recrée un univers identique a celui du royal Monceau.
C’est la qu’il va préparer son retour à la scène et il va se produire le 27 septembre 1995 au mythique Roxy sur Sunset Boulevard profitant de l’occasion pour enregistrer un live mémorable.
Depuis c’est le silence total ,Polnareff brouille les pistes , il apparait sur quelques rares photos avec un look totalement look extravagant , donne une interview exclusive et hallucinante au magazine 'les inrockuptibles ' en 1997 , écrit ses mémoires avec l'aide de Philippe Manoeuvre ,on raconte qu'il s'est forgé un corps d'athlète par une pratique intense de la culture physique mais il garde le contact avec ses fans sur son site Internet particulièrement élaboré.
Son retour aujourd'hui est un pari immense qui répond a une attente constante du public pour qui Polnareff reste un artiste incontournable et hors du commun. Avec ce come-back inespéré en Mars prochain Polnareff brisera lui même le mythe qu'il a entretenu tout au long de ses années d'exil et la série de concerts annoncée a Bercy constitue a l'évidence l'évènement musical de l'année 2007.Il n'est plus reparu sur une scène française depuis 1972 ,son public concentré sur trois générations sera au rendez vous et lui fera confiance pour nous étonner comme il a toujours su le faire , c'est la raison pour laquelle nous l'attendons avec impatience.
01:40 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polnareff, bercy