30/04/2007
Scoop (Woody Allen 2006)
Disons le tout de suite le second film d'affilée tourné par Maître Woody a Londres est bien inférieur au précédent (Match point) .
Cela dit avec Match Point , Woody Allen avait mis la barre trés haut et il faut en tenir compte pour juger objectivement Scoop.
Le film est une comédie policière légère sur fond de meurtres en série et d'ambiance de cabaret .On retrouve d'ailleurs l'atmosphère d'un autre de ses films 'moyens' le sortilège du scorpion de jade ' réalisé en 2001. L'intrigue est d'une grande simplicité et même si Woody Allen nous régale encore de séquences typiques de son humour décapant et de son génie des répliques qui font mouche , on est bien loin des grandes 'cuvées ' du style 'Broadway danny Rose" (1984) ou encore Meurtre mystérieux a Manhattan ' (1993).
Reste Scarlett Johanson nouvelle muse Allénienne qui nous régale et nous irradie de sa fraîcheur et de sa bonne humeur ,elle est le nerf central de cette comédie policière qui sans sa présence n'aurait certainement pas la meme dimension .
Woody Allen quant a lui ; s'est réservé un personnage fidèle a sa collection de doux dingues il est ici le grand magicien Strombini , faux mage , peureux et craintif qui tente d'aider du mieux qu'il peut la jeune et jolie journaliste intrépide .
15:35 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : scoop, woody allen
22/04/2007
Marie - Antoinette (Sofia Coppola 2006)
Le talent est-il héréditaire? On est en droit de se poser la question avec "Marie-Antoinette le troisième long-métrage de Sofia Coppola , fille de Francis Ford Coppolal'un des plus grands metteurs en scène de toute l'histoire du cinéma .
Après nous avoir ébloui avec son premier film 'Virgin Suicides' en 2000 puis récidivé en 2004 avec "Lost in translation" formidable "petit" film encensé partout dans le monde ,voici que la talentueuse réalisatrice réussit encore une fois son coup avec Marie Antoinette .
En évitant soigneusement la reconstitution historique Sofia Coppola choisit plutôt de tracer le portrait d'une jeune souveraine légère , gaie , un peu désabusée et frivole et qui derrière les apparences cache une grande tristesse et une profonde mélancolie . Le film est un émerveillement de couleurs , et certaines séquences sont un enchantement (les scènes du bal masqué , celle du mariage , celle de l'arrivée de Marie Antoinette en terre de France) Sofia Coppola et son équipe ayant obtenu l'autorisation de filmer au château de versailles les décors sont forcement grandioses , les costumes sont également un régal pour les yeux .
Le choix musical peut paraître surprenant (mélange de musique classique baroque et de titres du répertoire new wave) pourtant rapidement la musique colle parfaitement aux images ,j'en veux pour preuve l'incroyable séquence ou la cour royale s'encanaille au cours d'une soirée un peu décadente rythmée par le 'hong kong garden' de Siouxie and the banshees et que Sofia Coppola filme comme un pogo digne des années punk .
kristen Dunst révélée en 2000 par Virgin suicides apporte toute sa grâce et sa fraîcheur au personnage de marie Antoinette ;autour d'elle c'est surtout les personnages féminins qui sont mis en avant ,la comtesse Du Barry (vénéneuse Asia Argento) maria teresa la mère de Marie Antoinette ( étonnante Marianne faithfull) ou encore la duchesse de Polignac (pétillante Rose byrne) toutes sont formidables ;les personnages masculins sont par contre plus en retrait a l'image de Jason Schwartzmann qui campe un Louis XVI un peu falot.
Volontairement le film occulte toute la partie tragique de la fin de règne du couple royal et seules quelques séquences du soulèvement du peuple et sa marche vers versailles nous sont montrées , le film s'achévant (un peu brusquement ) alors que la reine prend la fuite. C'est donc bien un formidable portrait de femme que nous propose Sofia Coppola avec ce Marie Antoinette décalé ,et presque rock'n roll.
16:55 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marie antoinette, sofia coppola
18/04/2007
La vie revée des anges (Erick Zonca 1998)
Des premieres réalisations d’une telle audace,d’une telle maîtrise sont rares dans le paysage cinématographique français même si le réalisateur Erick Zonca nous avait livré quelques courts-métrages d’une grande qualité ;il faut admettre que son premier ‘long’ est une totale réussite
Les comédiennes Natacha Régnier et Elodie Bouchez sont éblouissantes et on comprend le jury du Festival de Cannes qui leur a décernées le double prix d’interprétation .
La caméra de Zonca suit , sans voyeurisme et avec beaucoup de réalisme et de pudeur le quotidien des deux jeunes filles et nous montre avec cruauté mais beaucoup de justesse l’univers des ‘petits boulots’ , de la ‘galère’ et la survie sociale de Marie et Isa , la première rebelle farouche et révoltée , la seconde généreuse et d’un optimisme désarmant.
Toutes deux verront leur vie bouleversées , l’une par une rencontre amoureuse dévastatrice avec un homme qui pourtant représente tout ce qu’elle déteste , l’autre par la découverte du journal intime d’une jeune fille plongée dans un coma profond. On pense parfois a Sandrine Bonnaire dont les personnages de Mona (Sans toit,ni loi)et celui de Suzanne ( a nos amours) pourraient être la grande ou la petite sœur d’Isa et Marie.
La vie rêvée des anges (quel beau titre !) est un film remarquable et Erick Zonca s'impose des sa première réalisation un metteur en scène de grand talent
18:30 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la vie revée des anges, erick zonca
12/04/2007
Funeral ( Arcade fire - 2004)
j'avoue m'être beaucoup méfié , méfié de la hype et d'une certaine aura un peu prétentieuse autour de Funeral alors clairement mes premières écoutes furent quelque peu faussées.
C'est pourquoi il m'a fallu du temps pour mesurer combien ce disque était exceptionnel , différent , hors courant .totalement réjouissant et novateur
Un disque pareil s'aborde avec délicatesse on essaie de comprendre d'abord ce qu'il a de plus sinon le talent , le culot puis on plonge dedans sans retenue et écoute après écoute l'évidence nous apparaît Ce disque est un des chef d'œuvre des années 2000 indiscutablement .
Il faut donc oublier l'evervescence autour du groupe ,oublier les innombrables couvertures de magazines , les critiques dithyrambiques , et ouvrir grand ses oreilles et avouer qu'elles (nos oreilles) n'ont pas étés a pareille fête depuis bien longtemps.
Funeral est un disque vraiment magique par ses orchestrations inattendues , l'utilisation de certains instruments (accordéon , banjo) ou la structure de certains titres. Ici on ne se contente pas de l'habituel refrain -couplet , non la chanson évolue et prend de l'altitude au fur et a mesure que le morceau avance a l'image de l'envoûtant 'une année sans lumière' qui soudain décolle dans une furia pogo hallucinée et frénétique ou encore du final énorme de 'Neighborhood 2 # Laika #' . la voix de Regine Chassagne qui rappelle parfois celle de Bjork dont l'ombre plane sur ce disque inouï fait des miracles .
A propos d'ombres planantes on ne pourra qu'évidemment pas ignorer celles ( totalement revendiquées par le groupe ) des Talking heads ou encore de David Bowie fan inconditionnel de la première heure .
Bref , Un grand , un très grand disque qui vient tutoyer les monuments que sont OK Computer , Astral Weeks ou Remain in light . et si il me faut faire une critique ,une seule petite critique elle sera pour la pochette orangeâtre immonde qui cache ce diamant qui méritait un bien plus joli écrin.
Ce disque exceptionnel et fascinant d'un groupe qui a pris tout le monde a contre-pied est devenu très vite une référence . Construit autour de l'ossature du couple Win Butler -Regine Chassagne Arcade Fire contrairement a la majorité des groupes qui ont explosés ces dernières années ne se revendiquent pas de Radiohead ou des Pixies mais plutôt de Neil Young , de Bowie ou encore de Bob Dylan.
la consécration d'Arcade Fire ne fait que Confirmer l'évidence d'un riche terreau musical émergeant de la scène canadienne depuis quelques années (Godspeed you black emperor - A Silver Mountain Zion) et dont désormais Arcade Fire se pose de manière indiscutable en chef de file devenant par ailleurs le temps de ce premier album somptueux l'objet d'un véritable culte
Arcade fire 'une année sans lumière"
17:25 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the arcade fire, funeral
10/04/2007
Transformer ( Lou Reed 1972)
Dès la photo de la pochette, dès le titre de l'album, le ton est donné. "Transformer" est et restera pour toujours l'album définitif des déviances et des perversions, un cocktail de sexe, de poudre, de sang et de sperme. Lou Reed, aidé dans cette entreprise par David Bowie plus visionnaire que jamais, nous offre avec ce chef-d'oeuvre une galerie de portraits désespérés, du mal de vivre urbain , personnages rescapés du pavé new-yorkais et zombies plus morts que vifs. Lou Reed nous offre un album qui bien qu'étant devenu aujourd'hui un classique absolu, n'a rencontré à l'époque qu'un mince succés, le leader du Velvet ayant déjà pour beaucoup un pied dans la tombe . l'essentiel des titres parmi les onze proposés dans cet album essentiel, sont devenus des chansons cultes ("Satellite Of Love", "Perfect Day", "Vicious"... ), Lou Reed va obtenir avec "Transformer", son seul et unique véritable 'hit', le célébrissime "Take a Walk On The Wild Side" chanson universellement connue,( davantage encore que son créateur lui-même), et qui dresse une croustillante galerie de portraits des personnages-clés de la Factory warholienne.
Lou Reed - Andy's chest
17:30 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : transformer, lou reed ;andy warhol, david bowie