30/08/2016
New York ( Lou Reed 1989)
En Octobre prochain Lou Reed nous aura quitté depuis 3 ans
j 'ai beau y penser et me retourner ca dans tous les sens je n 'arrive toujours pas a m ' y faire
Lou Reed est mort et Lou Reed a l'image d'Alain Bashung me manque voila c'est ainsi et je n 'y peut rien.
a l'écoute récente (et soutenue) de ' New York ' son album de 1989 une évidence m'est clairement apparue
Cet Album attachant est certainement (deja en 89 )son testament musical
le Lou donné pour fini et lessivé ne vient-il pas de traverser les années 80 dans une période de désert artistique complet?
en effet difficile d 'imaginer a l'écoute du (très) moyen 'new sensations (1984) et surtout du calamiteux ' Mistrial ' (1986) que le new yorkais offrirait au rock cet album de retour en grâce.
car c 'est effectivement avec un disque phénoménal que l'ange noir du rock revient et frappe un grand coup
Disque rock , disque testament et bien sur disque hommage a New York ... mais pas seulement car
s'entourant solidement de Mike Rathke a la guitare ( en n'oubliant pas de préciser sur les notes de pochettes que Rathke est a droite sur les enceintes et lui se situant a gauche ...... faut quand même pas déconner.....) de Rob Wasserman a la basse et de fred Mahler a la batterie il surprend tout le monde , public et critiques confondus avec cet album qui le replace parmi les grands auteurs compositeurs de son époque
Coté musiciens additionnels il offre une place a la batterie a Maureen Tucker ( qui officiait comme chacun sait derrière les futs du velvet underground) sur deux titres
Quant a l 'album et a son contenu on est sous le choc de sa cohésion ,de sa puissance retenue et de la variété des thèmes abordés
Lou Reed a toujours écrit d es textes aiguisés plein d'une poésie sombre , cette fois il enfonce encore le clou et offre pour cette rédemption musicale avec des chansons incroyables , livrant un portrait en plusieurs tableaux de la société américaine il dénonce ses injustices ,ses rêves brisés, sa corruption , sa déliquescence, ses anachronismes.
Si tout l 'album brille par son évidente cohérence et par sa grande maturité intellectuelle des titres cependant se démarquent
Romeo had Juliette qui frappe fort d'entrée , un texte magnifiquement ecrit et qui compare la décadence de Manhattan a la chute de l 'empire romain
'I 'll take Manhattan in a garbage with latin written on it
that says it's hard to give a shit these days"
je mettrai Manhattan dans un sac poubelle avec ces mots ecrits en latin '
difficile d'en a voir quelque chose a foutre aujourd'hui'
'Halloween parade " terrible carnaval et galerie incroyable de personnages marginaux fidèles a l'univers et l 'artiste ou l'ombre du sida et de ses ravages sinistrement
dirty boulevard ' critique non dissimulée de l' administration Reagan et de la politique libérale qui ruinent une partie de la population et qui entraine des écarts de niveaux de vie
movie stars arrive by limousine
but the lights are out in the mean streets '
les vedettes arrivent en limousine
mais les ruelles mal famées sont plongées dans le noir
the beginning of great adventure et son intro jazzy ou il aborde la paternité
it could be fun to have a kid that I could kick around
a little me to fill up with my thoughts
a little me or he or she to fill up with my dreams
a way of sayin' 'life is not a loss'
ce serait marrant d'avoir un gosse a qui donner des coups de pied au cul
un moi miniature a remplir de mes pensées
un petit moi, un petit gars, une petite nana q qui refiler mes rêves
histoire de dire que la vie n 'est pas du gâchis
busload of faith ou le terrible constat de l ingratitude du monde moderne
'you can't depend on a wiseman
you can't find them because they're not there
you can depend on cruelty
crudity of thought and sound
you can depend on the worst always happening
you need a busload of faith to get by
on ne peut pas compter sur les sages
on n'en trouve pas , ca n 'existe pas
on ne peut compter que sur la cruauté ,les mots et les pensées vulgaires
on peut compter sur le pire
il faut un océan de foi pour s'en sortir
"dime store misery" une des pièces incontournables de ce disque admirable ou il evoque la perte de Warhol mais également la rédemption (sa rédemption ?)
' I was sitting ,drumming , thinking thumping, pondering
the mysteries of life
outside the city shrieking screaming whispering
the mysteries of life
ther's a funeral tomorrow a st Patrick's
the bell wiill ring for you
what must you have been thinking
when you realized the time had come for you,?
j 'étais assis , songeur , énervé , furieux
je méditais sur les mystères de la vie
dehors la ville hurlait , criait, murmurait
les mystères de la vie
il y a une cérémonie demain a st Patrick
les cloches sonneront pour toi
a quoi pensait tu
quand tu a vu que pour toi le moment était venu?
au crépuscule des années 80 donc Lou Reed signait un retour inespéré avec ce disque important et personnel et soudain je me rappelle le concert auquel j'ai assisté a l Olympia ou surprenant son public il annonçait qu'il interpréterait l'album 'New York ' en entier dans l'ordre chronologique des chansons
je n'avais pas conscience d'assister alors a l 'un des événements les plus importants de ma vie d 'auditeur , j en mesure la portée aujourd'hui qu'il n'est plus la
car c'est terrible
Lou Reed n 'est plus
et il me manque encore.
Lien vers le post hommage a Lou Reed du 28.10.2013
Lou Reed - the beginning of great adventure
Lou Reed - busload of faith
00:42 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
24/08/2016
Jagged little pill ( Alanis Morissette .1995)
Attention disque poids lourd
Jagged little pill'
33 millions de copies vendues , 6 Grammy Awards en 1996 le tout pour un premier album international et a 21 ans (excusez du peu.)
chapeau bas Miss Morissette!
Un album et des vidéos clips multi diffusées via MTV , le support de musiciens de talent (Fléa et Dave Navarro tous deux débauchés des Red Hot Chili Peppers) et une batterie de tubes en puissance pour la jolie canadienne dont la maison de disque misait sur 250.000 copies
il existe donc encore des contes de fées ou ( des phénomènes inexpliqués) car évidemment l 'album est bon , les thèmes abordés ( l'introspection ,la rupture, le couple ,....) sont éternellement d'actualité mais le succès colossal laisse perplexe et rêveur car il s 'agit ici tout simplement du premier album (international) le plus vendu de tout les temps.
Autour des thèmes pré-cités Alanis Morissette enchaine les titres (et les succès ) et sa voix fait des merveilles ("head over feet ", "ironic", "you oughta know ", 'you learn ' "hand in my pocket ",) et au final la planète toute entière chavire et succombe au charme de la belle brune qui ne renouvellera plus jamais un tel exploit et tentera même de ressortir cet album miraculeux en version 'unplugged ' quelques années plus tard en 2005.
Alanis Morissette - head over feet
Alanis Morissette - hand in my Pocket
10:16 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
21/08/2016
Que le spectacle commence ( Bob Fosse 1979)
Musical, oui, déroutant évidemment , et c'est bien ce qui peut poser problème pour totalement entrer dans le scenario orchestré ( de main de maitre) par le génial Bob Fosse encore auréolé du triomphe de 'Cabaret 'et de sa pluie d'oscars en 1972
Ici le message est clairement autobiographique puisque le héros, un chorégraphe célèbre (Roy Scheider qui s'est carrément fait la tête de Bob Fosse...), est en train de mourir.
Face a la mort et pour la representer Bob Fosse choisit Jessica Lange , ange mystérieux tout de blanc vétu et c'est devant elle et au travers de scenes paralleles au scénario que Joe Giddeon notre choregraphe fait le bilan de sa vie.
Il a trompé les femmes , il s 'est montré mauvais pere, mauvais mari , il a souvent été injuste et cruel , il s'est beaucoup trompé lui-même, il a couru, hurlé , pesté jusqu'à l'épuisement mais au final qu'en restera t'il ? Oui clairement ! cette question existentielle qui ronge le heros est bien le veritable sujet du film de Bob Fosse.
le film qui aurait tres bien s'apeller '' que le spectacle s'achève "est une Critique acerbe non déguisée du show-biz à l'américaine et un portrait fascinant d'un personnage hors du commun mais en définitive simple mortel
Bob Fosse nous propose dans son film des séquences aussi étincelantes que morbides comme celle , où Joe Gideon, dans le coma, contemple son double en train de tourner des séquences oniriques avec les trois amours de sa vie : sa femme, sa maîtresse et sa fille. car ne nous y trompons pas..... le vrai et seul personnage du film n' est en réalité que LA MORT elle même.
La séquence finale sur fond d'un vieux standards ("bye bye love" des Everly Brothers) reste un modèle du genre
Le film qui a remporté la Palme d'or à Cannes en 1980 reste a ce jour un temoignage sans concession du milieu artistique du monde du spectacle.
Bourreau de travail jusqu'à l'épuisement Bob Fosse son metteur en scènes réalisera encore un film en 1980 (Star 80) puis va mourir d'une crise cardiaque en 1987
14:24 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
15/08/2016
Autour de Maupassant
A l 'occasion d'une promenade ensoleillée au cimetière Montparnasse et au détour de la tome de Guy De Maupassant me reviennent les quelques réflexions de l 'auteur de "Bel -Ami" ou du" Horla "
Condamné par une syphilis contractée en 1877 a l'âge de 27 ans l'écrivain posera un regard lucide et cynique sur cette maladie qui ruinera les dernières années de sa vie .
Apres une tentative de suicide désespérée en 1892 il finira par mourir a l'été 1893 a l 'âge de 42 ans
A propos du mal qui le ronge il confiera a son ami , le romancier Ivan Tourgueniev cette analyse terrible
"J'ai la vérole ! enfin la vraie, pas la misérable chaude-pisse, pas l'ecclésiastique christalline, pas les bourgeoises crêtes de coq, les légumineux choux-fleurs, non, non, la grande vérole, celle dont est mort François Ier. Et j'en suis fier, malheur, et je méprise par-dessus tout les bourgeois. Alléluia, j'ai la vérole, par conséquent, je n'ai plus peur de l'attraper ."
18:50 Publié dans arts, Culture, Livre | Lien permanent | Commentaires (0)