30/11/2016
Blanc pour toujours
Il n’est plus nécessaire de prouver que le célèbre Double blanc des Beatles sorti en 1968 est un album essentiel de la musique.
Ce disque qui a déjà une place tout a fait a part dans la discographie du groupe de par la qualité des textes et des arrangements musicaux est aussi unique par la révolution artistique de sa pochette.
A cette époque Richard Hamilton est considéré comme le pionnier du pop-art en Grande-Bretagne et c’est a lui que Paul Mc Cartney demande de réaliser la pochette du nouvel album des Beatles.
Hamilton suggère l’idée d’une pochette a tirage limitée ainsi que l’idée d’une pochette entièrement blanche avec éventuellement la marque d’une tasse de café. Il propose également d’appeler cet album The Beatles, nom qui bizarrement n’avait jamais été utilisé.
L’ouverture de la pochette se fera par le haut et la pochette intérieure contenant le disque sera noire et non pas blanche (deux concepts tout aussi nouveaux).Pour l’impression du nom The Beatles) l’idée retenue sera un titrage en relief a la manière du braille.
Hormis la disparition de la marque de la tasse a café ce projet aboutira (au grand désespoir de la maison de disque E.M.I qui n’était pas du tout d’accord), et c'est donc ainsi que le 9ème album du groupe sera livré a un public qui va decouvrir stupéfait cette pochette d’un blanc immaculé.
On a cru que ce projet annoncé a tort comme un suicide commercial était l’œuvre de Yoko Ono de plus en plus présente dans la vie interne du groupe mais en définitive il convient d’attribuer a Paul Mc Cartney(et bien entendu a Richard Hamilton) la conception de cette célébrissime pochette de disque baptisée pour toujours Double Blanc.
Seuls quelques milliers d exemplaires furent numérotés , les 100 premiers furent réservés aux Beatles, a leur entourage et au personnel du studio Abbey Road.
John Lennon furieux d’avoir été tenu a l’écart de l’ensemble du projet obtint l’exemplaire N° 00001 , si vous tombez dessus par hasard en chinant aux puces de Clignancourt vous êtes richissime .On a le droit de rêver ,non ?.
Ecoutez happiness is a warm gun
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17/11/2016
La poursuite impitoyable (Arthur Penn 1966)
'La poursuite impitoyable ' réalisé en 1966 par le grand Arthur Penn (little big man , le gaucher , Bonnie and Clyde) est Un film magistral et flamboyant
Difficile a classer , on est ici a la fois devant un western , une critique sociale , un drame cynique sur l 'Amérique de Lyndon Johnson
la distribution est de premier ordre (Robert Redford , Marlon Brando , Robert Duvall , Jane Fonda ;Angie Dickinson ) mais c'est évidemment la prestation animale de Marlon Brando qui focalise l'attention , le rôle attribué a Redford étant de toute évidence sous exploité.
Dans ce film de haines et de passions , Arthur Penn dresse un portrait au vitriol d'une Amérique profonde , cruelle et raciste dénonçant au passage les dérives du pouvoir de l 'argent et de la corruption
La scène d'anthologie du lynchage de Brando par les citoyens enragés et la scène finale admirable dans le cimetière de voiture constituent a elles seules des raisons évidentes de visionner ce grand film malade dont la bande son signé John Barry est également de toute beauté
John Barry - and you'v got one ( The Chase original soundtrack )
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13/11/2016
Huit femmes ( Francois Ozon 2002)
Tout comme Erick Zonca ,autre réalisateur français de cette nouvelle génération talentueuse François Ozon nous avait livré des courts-métrages très prometteurs.
Son passage est par conséquent une totale réussite et il nous régale avec Ce truculent Huit femmes
On pourrait situer l'intrigue a mi chemin entre Agatha Christie ,le Cluedo , les comédies policières kitsch des années 50 et le théatre de boulevard
le sujet reste pourtant d’une simplicité enfantine a savoir l 'assassinat d'un homme dans une grande maison en pleine campagne ,isolé par une tempête de neige l’assassin ne peut qu’être l’une des huit femmes qui l’entoure car chacune d’elles possède une bonne raison de commettre ce crime .
Au-delà de la trame policière c’est la réaction en chaîne provoquée par ce drame qui va entraîner disputes, réglements de comptes, révélations, compromis , aveux et mensonges.
Interprété pour notre plus grand bonheur avec punch et énergie par huit comédiennes toutes formidables réunissant trois générations (mention spéciale a Isabelle Huppert et Virginie Ledoyen vraiment épatantes) le film est un bijou non seulement de suspense teinté d’humour noir mais également de tendresse.
Les couleurs sont magnifiques et les intermèdes musicaux (chacune des actrices chante une chanson du patrimoine musical francais au cours du film) apportent une touche vraiment particulière et jubilatoire .
Une grande réussite !
16:47 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
12/11/2016
R.I.P Leonard Cohen ( 1934-2016)
Leonard Cohen - ain't no cure for love
Leonard Cohen - Who by fire
le chemin pour arriver jusqu'a lui n'aura pas été facile et j 'en aurai mis du temps
Leonard Cohen est un cadeau du ciel qui se mérite , qui s'apprécie et j 'ai longtemps cru que sa poesie, la beauté de ses mélodies n'étaient pas pour moi pensant bêtement que mon anglais approximatif serait pénalisant pour percevoir l 'émotion et l'intensité de sa musique , de ses textes
je me trompais , bien évidemment je me trompais et lourdement
A propos de sursaut tardif Leonard Cohen lui aussi a pris son temps , il est Venu assez tard a la musique et n'oublions pas qu'il fut d'abord un poète , un peintre et un écrivain ( 'beautiful losers ' est par ailleurs un ouvrage essentiel)
il a déjà 33 ans lorsqu'il publie son premier disque 'songs of léonard Cohen ' en 1967
Suivront deux autres albums que l 'on peut considérer comme majeurs et essentiels ( "songs from a room -(1969) 'songs from love and hate " (1971) suivis d'une longue discographie avec des points culminants " various positions ' (1984) ' I ' m your man ' (1988) et pas mal de titres extraordinaires disséminées sur ces albums et Sur quantités d'autres
A l heure de départ pour l 'au dela de cet immense auteur compositeur comment ne pas se souvenir de "Suzanne " ' sisters of Mercy " ' so long marianne " 'Hallelujah ' ' a bird on a wire ' " famous blue raincoat ' "the future " ?
Léonard Cohen incarnation vivante d'une forme de sagesse aura vécut plusieurs vies, plusieurs passions , de Confession juive il se convertit au bouddhisme en 1994 et mettra sa carrière musicale entre parenthèses pendant une décennie complète vivant dans un monastère le 'Mount Baldy Zen Center près de Los Angeles ou il sera ordonné moine bouddhiste en 1996
Revenu au début des années 2000 avec des albums profonds ou sa voix grave et intense éblouit et fascine il devient a l 'image d'un Neil Young ou d'un Bob Dylan un mythe vivant qui inspire admiration et vocations multiples
Très affecté par le décès en juillet 2016 de sa muse de toujours Marianne Ihlen (il se sont rencontrés en 1960 sur l ile grecque d'Hydra ou le chanteur possédait une maison) il écrira pour elle une lettre d'adieu bouleversante ou il évoque clairement sa propre mort
"Nous sommes arrivés au point où nous sommes si vieux, nos corps tombent en lambeaux, et je pense que je te rejoindrai bientôt. Sache que je suis si près derrière toi, que si tu tends la main tu peux atteindre la mienne. Et tu sais que j’ai toujours aimé ta beauté et ta sagesse et je n’ai pas besoin d’en dire plus parce que tu sais tout cela. Je veux seulement te souhaiter un très beau voyage. Au revoir ma vieille amie. Mon amour éternel. Rendez-vous au bout du chemin"
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10/11/2016
Seconds thoughest in the infants (Underworld 1996)
Sorti en 1996 " second thoughest in the infants est le second album d' Underworld après Dubnobasswithmyheadman paru trois ans auparavant .
Le groupe de Karl Hyde et Rick Smith semble avoir trouvé sa vitesse de croisière depuis l'arrivée de Darren Emerson le jeune prodige DJ élevé au rythme de la trance et de la techno.
Si le premier album du trio fut un vrai succès ce deuxième opus sera celui de la confirmation de l'explosion d' Underworld sur la scène eléctro mondiale.
Bien accueilli par le public second thoughest in the infants se vendra mieux que le premier album notamment grâce à la sortie dans le même temps du single Born Slippy, apparaissant sur la bande originale du film Trainspotting.
Ce virage musical est assez inouï car Underworld avait déjà enregistré a la fin des années 80 deux albums a tendance pop fadasse ,albums totalement passés inaperçus le groupe de Karl Hyde n'ayant pas encore reçu de plein fouet la vague electro qui va débouler et voir apparaître toute une pléiade de formations acceuillis par un très large public (Orbital - the Orb - The Chemical brothers -Leftfield Future sound of london - )
C'est donc après deux albums sans grand intérêt que le groupe ressuscite pour devenir l'un des fers de lance de la musique electro-dance au milieu des années 90.
Ce disque contrairement a pas mal d'albums issus de cette vague musicale n'a pas trop vieilli et reste aujourd'hui encore une référence car il symbolise une certaine forme de liberté" artistique et synthétise parfaitement l'osmose entre la pop et la musique électronique
On trouvera ici 8 titres avec quelques merveilles absolues - juanita-kiteless - to dream of love une trance époustouflante de plus de 16 minutes le fabuleux 'confusion the waitress''ou encore bandstyle stappys curry ' un bijou tout en apesanteur , signalons également 'pearls girls' un titre qui annonce (et qui ressemble) a la bombe a venir a savoir le single 'born slippy ' ou enfin 'rowla' une machine de guerre electro qui lorgne du coté de Carl Cox
Enfin si sur certaines édition de 'seconds thoughest in the enfants ne figure pas le tube 'born slippy' il convient de savoir que certaines éditions associent au CD un 2 titres sur lequel on retrouve le désormais tube mythique du groupe britannique accompagné de 'Rez ' un autre monument , une longue transe hypnotique de près de 10 minutes
Underworld - rowla
19:00 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : underworld
Le diable s'habille en Prada ( David Frankel 2006)
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Dora Bruder ( Patrick Modiano)
Certains petits livres ( Dora bruder fait 140 pages a peine) peuvent etre révélateurs de messages et permettent parfois de procurer des émotions et des interrogations dignes de certaines grandes œuvres romanesques ou historiques.
Dora Bruder fait incontestablement partie de cette catégorie
Modiano tombe a la fin des années 80 sur une annonce parue dans Paris-Soir au 31 décembre 1941: «On recherche une jeune fille, Dora Bruder, 15 ans, 1,55 m, visage ovale, yeux gris-marron, manteau sport gris, pull-over bordeaux, jupe et chapeau bleu marine, chaussures sport marron. Adresser toutes indications à M. et Mme Bruder, 41, boulevard Ornano, Paris.»
Patrick Modiano retrouvera le nom de Dora Bruder dans le Mémorial de la déportation des juifs de France, publié par Serge Klarsfeld quelques années auparavant en 1978.
Cette destinée tragique va le hanter et il va tacher avec ce livre de retracer le parcours de la jeune disparue
A mi chemin entre enquête et biographie ce roman qui se dévore en quelques heures a peine nous passionne et nous émeut et fait de chaque lecteur le témoin des recherches d'un Modiano romancier détective dans les bas fonds du Paris sous l'occupation
Qui était Dora Bruder?
A quelle école allait-elle? Qui étaient ses parents ? ses amis ?
Pourquoi a-t-elle fui le domicile familial?
Comment a-t-elle survécu pendant sa longue escapade?
Comment a-t-elle été arrêtée et emmenée à Drancy?
C'est aussi la quête encore et toujours pour Modiano de la vérité sur un passé de notre histoire qui habite beaucoup de ses œuvres et autour de thèmes qui lui sont chers ( l'identité, l 'héritage du père, l 'obsession de comprendre l 'horreur du nazisme et de la déportation, le poids des secrets)
Pour Modiano c'est clair il y a du Dora Bruder dans chaque victime de la barbarie nazie mais aussi dans chaque survivant de l ' holocauste et évidemment il y a du Dora Bruder en lui
En filagramme de ce jeu de piste formidable et bouleversant Modiano fait des incursions dans son propre passé revenant sur son propre parcours , sa propre histoire.
Ce livre pourtant peuplé d'ombres et de fantômes n 'est pourtant pas un livre austère mais plutôt un livre de mémoire et de réflexions ( et sans doute d'exorcisme pour son auteur)
A l'image du Journal d' Anne Frank il nous dresse le portrait terrible et définitive d'une vie volée
Ce sont des personnes qui laissent peu de traces derrière elles. Presque des anonymes. Elles ne se détachent pas de certaines rues de Paris, de certains paysages de banlieue, où j'ai découvert, par hasard, qu'elles avaient habité. Ce que l'on sait d'elles se résume souvent à une simple adresse. Et cette précision topographique contraste avec ce que l'on ignorera pour toujours de leur vie - ce blanc, ce bloc d'inconnu et de silence
( Patrick Modiano - Dora bruder extrait)
inauguration de la promenade Dora Bruder a Paris en 2015
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04/11/2016
1 aout 1971 Le premier concert de charité de l'histoire
C'est au guitariste des Beatles que l'on doit le premier concert de charité a grande échelle , bien avant le 'Live Aid 'et autre 'we are the world '
Georges Harrison le plus réservé des quatre de Liverpool qui vient de livrer un triple album magistral (all things must pass) a décroché du milieu pop-rock de la scène internationale depuis sa découverte de l'Inde et des philosophies orientales.On entend d'ailleurs depuis quelque temps sur toutes les radios le single My sweet lord énorme tube signé Harrison(qui s'averera pourtant n'être qu'un plagiat d'une chanson des Chiffons 'he's so fine lesquels Chiffons intenteront un procès qu'il gagneront)
Transformé par sa conversion au bouddhisme et par sa rencontre avec le Maharashi ,Harrison se sent très impliqué par le drame politique et social de la guerre civile qui a éclaté au Pakistan en Mars 1971.
La création de l'état du Bangladesh va provoquer un exode massif qui en plus du conflit lui-même va entraîner des pertes humaines considérables.
Cette situation de chaos va se transformer en véritable catastrophe humanitaire lorsque le pays déjà meurtri va subir des inondations teribles des deux principaux fleuves indiens :le Gange et le Brahmapoutre.
Harrisson a sut retenir la leçon de son ami Lennon qui a sût se servir des médias dans sa dénonciation de la guerre du vietnam deux ans auparavant et il décide d'organiser un grand concert de charité.
Ni Paul Mc Cartney , ni John Lennon ne répondront présent ,le premier pour des raisons de conflits personnels avec les autres membres des Beatles ,le second parce qu'on lui demande gentiment de venir sans Yoko Ono cordialement détestée par Harrison et les autres ex-Beatles ainsi que par une grande partie des fans du groupe persuadé que la mystérieuse et fantasque Yoko est la seule responsable de la séparation du groupe
Seul Ringo Starr sera présent , bien content de retrouver son vieux copain Harrison sur une scène (pourtant ce dernier , conscient des limites scéniques du batteur des ex-Beatles lui fera un affront en lui associant un second batteur en la personne de Jim Kletner.
Harrison demande également a Eric Clapton de participer a ce concert ,ce dernier traverse une période très difficile en plus d 'être miné par l 'héroïne il est très amoureux d'une certaine Patti Boyd ,laquelle n'est autre dans la vie civile que Madame Harrison , pourtant Clapton viendra accompagné de son bassiste de "feu " Derek & the dominos Carl Radle (lequel ne va tarder a mourir d'une overdose ).
L'autre grande star qui va s'associer a eux sera , contre toute attente Bob Dylan , qui va pour l'occasion quitter sa retraite de Woodstock (rappelons qu'il avait refusé de participer au fameux concert organisé pourtant pres de chez lui)
Autour de ces artistes internationaux on retrouvera Ravi Shankar qui sera le relais entre tous ces musiciens anglo-saxons et la culture musicale indienne mais aussi Léon Russell ,Billy Preston ainsi que l'ensemble du groupe Badfinger .
Souvent dans l'ombre de Paul et John ce concert pour le Bangladesh va permettre a Harrison d'être pour la première fois sur le devant de la scène et celui ci va tout mettre en oeuvre pour faire de ce concert un succès historique livrant de très belles interprétations pleines d'intensité de ses plus grands succès (Something - when my guitar genly weeps- here comes the sun - my sweet lord) aidé par le jeu de guitare aiguisé du maître Eric Clapton
Quant a Dylan il va également livrer une prestation de tout premier ordre avec notamment des versions hallucinées de 'blowin ' in the wind ' et 'just like a woman '
19:41 Publié dans Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
American Gothic ( David Ackles 1972)
Décédé en 1999 d'un cancer d'un poumon David Ackles fait partie de ces artistes dont la confidentialité et la statut d'artiste atypique ont préservé d'une notoriété (une notoriété par ailleurs non souhaité par le chanteur qui a toujours souhaité garder une indépendance totale)
Originaire de l 'Illinois David Ackles va laisser derrière lui peu d'albums (4) stoppant sa carrière des 1973 pour se consacrer a l 'élevage de chevaux
Outre un excellent second album 'subway to the country' en 1970' il va laisser au monde de la musique un disque extraordinaire enregistré en 1972 ' American gothic ' produit par Bernie Taupin le parolier et complice d' Elton John qui depuis toujours affiche une admiration sans bornes pour Ackles
Un disque composé de 11 titres dont une pièce maitresse 'Montana song ' titre de 10 minutes qui clôt et qui sublime ce disque méconnu dont la découverte devrait enchanter tous ceux qui aiment les belles voix et les beaux albums
un disque et une voix rare quelque part Entre Neil Young et Tim Buckley
David Ackles - american gothic
19:22 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
11 decembre 1970 the end ou le début de la fin
Décembre 1970 les Doors ont derrière eux 6 albums et la critique n’a pas épargnée leur dernier disque : L.A Woman. pourtant excellent
Depuis de nombreux mois Morrison fait la pluie et le beau temps au sein de la formation ; les tensions et les désaccords sont permanents entre les membres du célèbre groupe.
N’en déplaise à Manzareck, Krieger et Densmore Les Doors c’est d’abord et surtout Jim et le 'roi lézard ' ne le sait que trop alors Il fait ce qu’il veut, quand il veut et dicte sa loi aux autres musiciens qui doivent s’accommoder de sa personnalité hors normes et instable.
Jim Morrison est un roi mais ce roi là s’enfonce lentement et inexorablement dans le gouffre de l'alcool et des drogues qui certes semblent inévitables dans le milieu du rock et de l’époque (on sort à peine du Flower-Power ) mais qui atteignent chez lui des proportions suicidaires.
Jim est un Addict qui consomme tout ce qui peut l’entraîner loin de la réalité et rapidement cette dépendance qui le consume fait de lui un élément difficilement contrôlable pour les médias mais aussi pour ses proches et pour son public .
Dangereux pour lui même, mais aussi pour les autres l’avenir du groupe est plus qu’incertain et malgré la fidélité du public et les bonnes ventes des albums les concerts se suivent et ne ressemblent pas.
Tout dépend uniquement de l’état physique et psychologique de Jim. Le groupe a traversé des périodes délicates (interdictions de jouer ; procès ; concerts stoppés par les forces de l’ordres.)
Depuis l’été 1970, malgré l’enregistrement chaotique de "L.A Woman "chaque concert relève de l’inconnu mais le 11 Décembre à Dallas c’est un triomphe Jim est en forme les musiciens sont soudés les uns aux autres et ils donnent Riders on the storm en avant-première devant un public ravi.
Le lendemain à La Nouvelle Orléans c’est la tragédie totale. Jim perd complètement pied, on voit son esprit abandonner son corps, à la dérive. Pendu au pied du micro, vidé de toute énergie, il est incapable de continuer. Après quelques chansons, il s’empare du pied du micro qui le soutient et cogne la scène à grands coups brisant les planches puis il se retourne tombe assis sur la batterie et ne bouge plus.
Jamais plus les Doors ne jouèrent en public tous les quatre.
Moins de six mois plus tard, Jim venait mourir à Paris
18:32 Publié dans Culture, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
Jimi Hendrix "Nous aurons le pouvoir dans 1000 ans ' Entretien 1970"
Mort le 18 septembre 1970 Jimi Hendrix avait donné une célèbre interview dans un pub de Londres quelques mois avant sa mort.
Jimi aimait a répéter
‘« je ne suis pas un politicien mais je lutte avec ma musique ma guitare est une arme pour changer les esprits, nous vivons une sorte de renaissance, une renaissance menacée par la violence, la répression, la bombe H, la guitare est l’arme du moment, l’arme de l’homme libre ; ma musique est une façon de dresser des barricades. »
Jimi Hendrix
"Have you ever been " (extrait de l'album Electric Ladyland -1968)
Et la drogue ?
Ce n’est pas un but en soi mais plutôt un moyen d’aller vers l’inconnu et pour trouver des sons nouveaux j’entends parfois ces sons et lorsque je casse guitares et amplis sur scène ce n’est par goût de la violence mais par désespoir car je n’arrive pas a reproduire cette musique qui est dans ma tête
J’utilise la drogue pour faire un trou dans le mur et tous les moyens sont bons pour trouver l’homme de demain la génération de demain n’aura peut être plus besoin de drogue et c’est tant mieux car je ne souhaite ces voyages a personne
Vous parlez d’expériences dangereuses ?
Je suis l’un de ceux qui vont a l’avant-garde pour explorer le danger, une sorte de boy-scout je sais les périls que je cours, je sais aussi que je peux mourir demain pendant ma mission
Pourquoi cette violence dans votre musique ?
Quand on est frustré on joue fort, trop fort si l’on joue normalement les gens n’écoutent ni les paroles ni la musique et la musique pop doit rendre la conscience aux gens, pas les transformer elle a un public qui ne prêterait pas attention a des chansons ordinaires il faut heurter et bouleverser l’ordre établi mais la violence ne suffit pas je travaille avec des non-violents d’autres font des barricades
Ma violence sur scène veut servir l’amour quand des hommes rentrent chez eux au sortir de mes concerts ils n’ont pas besoin de battre leur femme ils font l’amour.
Pensez vous que la jeunesse va créer un monde nouveau ?
Etre jeune c’est être mécontent le monde de la musique pop ne cherche pas le pouvoir politique mais le vrai pouvoir celui du cœur et de l’esprit, de la prise de conscience de l’homme de toutes races, et couleurs mêlées.
Ce sont des jeunes qui les premiers ont droit a la parole ils sont purs et indiquent un chemin, nos disques et nos groupes ne représentent que des véhicules. Il faut aller du négatif au positif,nous parlons de l’homme de demain aujourd’hui nous ne sommes que des gitans l’avenir ? Qui le sait ?Nous aurons un jour le pouvoir cela prendra peut être 1000 ans je m’en fiche j’ai le temps
11:17 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)