31/01/2009
Picasso et les maîtres
"Quand j'avais leur âge je dessinais comme Raphael mais il m'a fallu toute une vie pour apprendre a dessiner comme un enfant "
J'ai choisi de mettre cette phrase attribuée a Pablo Picasso en introduction de ce 'post' consacré a ma visite de l'exposition Picasso et les Maîtres organisée aux galeries nationales du palais du 8 Octobre 2008 au 2 Février 2009
Que dire sinon que cette expo restera gravée dans ma mémoire ,dejà en partie par l'aspect inhabituel de l'heure ou j'ai eu la chance d'admirer toutes ces toiles fabuleuses (pour fêter le dernier week end de l'expo le grand palais est resté ouvert non stop du vendredi matin au lundi soir 24h sur 24 et je m'y suis rendu dans la nuit glaciale de Vendredi 30 janvier aux alentours de 4h du matin
Évènement culturel et artistique incontestable de l'hiver 2008-2009 cette exposition commune au Musée du Louvre , au Grand palais et au musée d'Orsay l'exposition Picasso et les maitres s'inscrit deja coup sûr comme un succès historique
Compter les références et autres reprises de tableaux de grands maîtres relèverait, chez Picasso, de l'entreprise titanesque. En réalité, l'histoire de l'art est au coeur de chacun de ses tableaux. Lui-même rappelle qu'il a toujours peint avec ses maîtres derrière lui. El Greco, Velazquez, Goya, Zurbaran, José de Ribera du côté espagnol, Gauguin, Cézanne, Ingres, Courbet Manet, du côté français, les traces et références directes aux postures, rapports de couleurs ou constructions des grandes figures de la peinture sont légion dans son oeuvre
Voici donc quelques exemples des tableaux mis en parallèle lors de cette sublime exposition
Gustave Courbet -les demoiselles des bords de seine (1857)
Pablo Picasso - les demoiselles des bords de seine (1950)
Vincent Van Gogh - l'arlesienne (1888)
Pablo Picasso - portrait de Lee Miller en arlesienne (1937)
Le Nain -la famille heureuse ou retour de baptême (1642)
Pablo Picasso - retour de bapteme (1917)
Nicolas Poussin -l'enlèvement des sabines (1637- 38)
Pablo Picasso -l'enlevement des sabines (1962)
Jean Renoir - baigneuse assisse dans un payasage dite Eurydice (1895 -1900)
Pablo Picasso - grande baigneuse (1921)
Edgar Degas -l'absinthe (1876)
Pablo Picasso buveuse d'absinthe (1901)
Pour conclure ce 'post ' consacré a cette inoubliable balade en compagnie de Picasso et des "maîtres"qui l'ont inspiré je vous offre cette merveilleuse réponse de Pablo Picasso lui même a une question sur son influence permanente et son amour pour le travail des autres artistes
"c'est deja difficile quand on est tout seul !Quelle idée on a de faire entrer un autre peintre dans son atelier!...."
07:36 Publié dans arts, Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : picasso
29/01/2009
Fear of a black planet (Public Enemy 1990)
Public Enemy - 911 is a joke
Sur scène les New Yorkais de Public Enemy se produisait avec un service d'ordre auto proclamé ' sécurité du premier monde ' armés de pistolets mitrailleurs Uzis , leur slogan se définissait en ces termes brûlants ' l'apocalypse a deja eu lieu mais vous ne vous en êtes pas rendus compte' Tout un programme
Sens certain de la provocation et de la mise en scène ou motivation réelle d'activisme politique issue de l'héritage des 'blackpanthers ' et du 'black po ' il est incontestable en tout cas que le groupe propose un électro choc musical et revendique clairement l'affirmation du peuple noir et de ses droits , voire de sa supériorité
le titre de cet album en dit deja assez long sur la menace annoncée par Chuck D , Flavor Flav , Professor Griff , et Terminator X ' "Fear of a black planet (la peur d'une planete noire)
"Utilisons au mieux le rap notre CNN noir a nous " ironise le leader Chuck D et le moins que le moins puisse dire c'est qu'il parviennent parfaitement avec 'fear of a black planet" cette bombe incendiaire , disque phare du rap , troisième disque du groupe et énorme succès commercial du début des années 1990.
Si l'album précédent ' It takes a nation of million to hold us back' (il faut une nation de millions de personnes pour nous retenir) avait mis tout le monde en garde cet album lui passe a la vitesse supérieure et enfonçe le clou avec une fureur inouie .Chuck D s'auto proclamant 'rebel without a pause ' (rebelle a plein temps) en clin d'oeil a James Dean l'icone des fifties 'et 'rebel without a cause ' (rebelle sans raison)
L'hymne définitif du rap se trouve peut être même sur ce disque avec 'fight the power ' ,plus qu'une chanson ce titre enragé est un brulôt politique d'une violence ahurissante qui dépasse le cadre même de la musique , titre emblématique du mouvement il est au rap ce que 'get up stand up ' est au reggae a savoir son manifeste universel
13:47 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : public enemy
28/01/2009
24 Mai 1966 Le caprice parisien de Dylan
Nous sommes le 24 Mai 1966 et Bob Dylan est a Paris , a l'Olympia plus précisément , il n'a que 25 ans mais dejà ses premiers albums ont déclenché partout un cataclysme musical et culturel sans précédent .
Dylan a aussi défrayé la chronique en passant de la guitare folk traditionnelle a la guitare électrique . Comme a son habitude il va proposer au public présent ce soir la un concert divisé en deux parties bien distinctes , une première partie 'folk' ou seul sur scène il va interpréter les incontournables protest-songs déjà légendaires ainsi que les titres inspirés du répertoire de cette Amérique profonde qui a fait de lui l'icône de toute une génération puis une seconde partie ou il va débouler avec une horde de 'freaks déchainés et défoncés pour un déluge de métal et de feu.
Dylan est alors miné par les drogues ,les rumeurs les plus folles courent a son sujet ,on raconte qu'il ne dort jamais , qu'il avale des quantités ahurissantes d'hallucinogènes ,on le dit défoncé a la benzédrine ,au L.S.D , a l'héroïne bref , ils sont nombreux ceux qui lui prédisent un bien sombre avenir et rares sont ceux qui parmi le public de l'Olympia de ce mois de Mai 1966 pourrait imaginer un seul instant que l'homme serait encore sur les routes un demi siècle plus tard .
La première partie du concert est terminée , durant ce set acoustique Dylan a de nombreuses reprises a apostrophé son public , l'ambiance est tendue ,les sifflets et les murmures de mécontentement , d'incompréhension explosent regulièrement dans la salle ,Dylan n'en a cure et rétorque même " j 'ai autant envie que vous de rentrer chez moi "
Quelque part dans la foule une jeune fille assiste médusée a ce concert ,elle a quittée le plateau du film ' Grand prix ' ou elle tourne sous la direction de John Frankenheimer en compagnie de Yves Montand, ce n'est pourtant pas une comédienne mais une jeune chanteuse de la génération yé-yé , elle ne connaît pas Dylan personnellement bien sûr mais il fait partie de ses idoles .
Curieusement Bob Dylan de son côté l'a dejà remarqué notamment dans les pages des magazines ou sa beauté éclate depuis quelques mois , instantanément il est tombé sous son charme
nous sommes en 1966 et cette beauté époustouflante fait tourner toutes les têtes des hommes qui la croise , elle a 22 ans , elle s'appelle Francoise Hardy.
Dylan a disparu de la scène depuis une demie heure déjà ,on s'impatiente dans la salle lorsque un inconnu se penche a l'oreille de Francoise Hardy et lui chuchote "Mr Dylan ne reviendra sur scène que si vous m'accompagniez dans les loges immédiatement pour le rencontrer "
Elle se lève surprise et avec un brin d'angoisse suit l'inconnu qui la conduit dans les loges de l'Olympia ou elle y découvre un Dylan hilare apparemment très content que son 'caprice ' ait été exaucé ,
Il lui propose avant de repartir sur scène de le rejoindre pour la 'party' qui aura lieu a l'hôtel Georges V après le concert ,il lui précise aussi qu'elle vienne avec toute sa bande de copains présents dans la salle ,la jeune françoise accepte et puis de toutes manières "" comment refuser a Dylan ?"
La jeune chanteuse est non seulement surprise du comportement de Dylan mais elle est surtout stupéfaite de l'état de délabrement physique de l'artiste ,on est loin de l'image du troubadour véhiculé par les pochettes de ses premiers albums elle dira plus tard avoir l'impression de rencontrer un "zombie" , un être malade dont la vie ne tient qu'a un fil "
Après ce concert houleux elle rejoindra le Georges V accompagnée de Johnny Hallyday , Zouzou égerie et chanteuse des sixties et Hugues Auffray ( qui a déjà beaucoup oeuvré a faire connaître Dylan en France).
Sur place la 'party' bat son plein mais de Dylan point , il reste deséspérement enfermé dans sa chambre isolé de tous ,isolé du monde apparemment peu enclin a prendre part aux festivités.
Ce n'est qu'au bout de 2 heures que la porte s'ouvre ,Dylan entre parmi les invités prend Françoise par la main et l'emmène dans sa chambre refermant la porte derrière lui
C'est la , devant une Françoise Hardy terrorisée ,que Dylan comme un gamin lui propose d'écouter quelques titres de son nouvel album sorti 8 jours auparavant aux États-Unis , le titre de ce nouvel album c'est 'Blonde on blonde "précise t'il 'qu'en pensez vous? lui demande t'il ? puis il pose le disque sur la platine et lui donne la primeur de découvrir deux titres qui vont devenir bientôt mythiques et légendaires de la discographie de Dylan (et de la musique pop tout court )
I Want you " 'et 'Just like a Woman'
Cette histoire racontée souvent par l'intéréssée elle même fait partie de la légende des 'sixties ' , certains prétendent pourtant que ce n'est pas Francoise Hardy que Dylan a attiré dans sa chambre mais plutôt Zouzou la belle icône des années soixante , actrice underground et twisteuse des années soixante mais aussi petite amie de Brian Jones allez donc savoir?
00:57 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dylan, francoise hardy
18/01/2009
Jean Michel Basquiat Un genie absolu et insolent
Jean Michel Basquiat artiste décédé a l'âge de 28 ans en août 1988 est devenu très vite une icône absolue de l'art contemporain,son destin fulgurant est a la fois bouleversant et fascinant légendaire.Il fût notamment le premier artiste de couleur a faire la couverture du prestigieux N-Y Times magazine
On aime a l'imaginer issu d'un ghetto noir et pauvre notamment en raison de ses débuts de taggeur et d'artiste des rues du pavé new yorkais mais il n'en est rien .
Basquiat est un fils de petits bourgeois d'origine haïtienne par son père et porto ricaine par sa mère .c'est d'ailleurs sa mère qui l'initie très tôt a l'art en l'emmenant notamment avec elle au musée de Brooklyn
Son enfance est marquée par un drame qui va changer sa vie , fauché par une voiture alors qu'il joue au foot avec ses camarades il reste cloué au lit des mois durant souffrant de fractures et lésions multiples . Sa mère lui offre alors un manuel d'anatomie dont il va inlassablement recopier les croquis . Cette influence sera déterminante pour toute sa carrière. A l'image d'une période artistique bouillonnante et en pleine explosion a New York Basquiatva débuter par l'art de la rue ; il va arpenter le pavé new yorkais et recouvrir les murs ,les palissades ,les façades de dessins accompagnés de slogans signant SAMO un pseudonyme pour le moins désabusé (condensé de" Same old shit ".)
ce nouveau langage pictural qui mélange graffitis, tags , collages , art africain ,bande dessinée va très vite éveiller la curiosité des milieux artistiques et c'est l'exposition 'New York -New Wave " ou il rencontre AndyWarhol, keith Haring et Robert Mapplethorpe qui va être le tremplin de sa carrière. Annina Nosei une galeriste importante du milieu artistique de la ville le remarque et met un atelier a sa disposition , c'est elle qui organisera bientôt sa première exposition.
Presque immédiatement Basquiat devient la coqueluche de l'avant garde, ses tableaux sont stupéfiants et d'une inventivité et d'un modernisme inouïs. Le jeune peintre nonchalant et décontracté peint a l'instinct presque de manière naturelle et ne semble pas avoir conscience réellement de l'engouement qu'il suscite ; il sort la nuit , fait la fête , se drogue beaucoup dépense tout son argent . Si certains critiques font la fine bouche face a ses tableaux , ne voyant la que des dessins d'un artiste trop cher payé , d'autres par contre repèrent déjà le génie .Il devient le protégé de Warhol; pape mondain de ce New York ahurissant des années 80 , un Warhol qui déclarera " c'est le genre de gosse dont le talent me rend absolument fou "
Les deux artistes associeront même leur talent pour quelques oeuvres communes mais c'est surtout la complicité d'avec Warhol qui donnera a Basquiat une grande confiance , a partir de 1984 il révéle clairement son intérêt pour l'identité noire et pour son histoire au travers de tableaux inspirés et sublimes
De 1986 à 1988, année de sa mort. Basquiat peint en utilisant des techniques, des styles et des éléments jusque là jamais utilisés dans son oeuvre , l'influence de l'héroïne, dont il dépend, est très palpable. En février 1987, la mort de Warhol (qui ne s'est jamais véritablement remis des suites de sa tentative d'assassinat par valerie Solanas ) vient bouleverser le coeur et l'âme de Basquiat , déjà en un très mauvais état suite à ses abus fréquents .
Le jeune homme n'est désormais plus le même Son sentiment d'être incompris s'ancre d'avantage dans sa vie quotidienne et il entre dans une phase d'auto destruction qui le conduit a une mort tragique
Il est devenu au fil des ans et a l'image de Keith Haring un autre surdoué de cette génération ,l'un des artistes contemporains les plus côtés sur le marché de l'art, ses oeuvres atteignent désormais des sommets vertigineux dans les ventes aux enchères partout aux quatre coins du monde.
une sélection perso de quelques tableaux de Basquiat
Toxic (1984)
Untitled( skull) -1981
Early moses (1983)
All colored cast (1982)
Arborigenal (1984)
02:11 Publié dans arts, Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : basquiat