27/01/2008
Celebrity (Woody Allen 1999)
Celebrity est un film a la fois formidable et agaçant. Formidable car Woody Allen , comme a son habitude filme sublimement sa ville de New York (noir et blanc lumineux) , les dialogues sont drôles ;les répliques font mouche et les comédiens sont excellents ,(mention spéciale a Judy Davis a Leonardo di Caprio qui joue une star de cinéma décadente , et a Wynoma Rider qui est absolument craquante .
Agaçant car si les acteurs cités précédemment sont épatants les choses se gâtent avec Mélanie Griffith peu a l'aise en bimbo , avec Joe Mantegna un peu terne et surtout avec Kenneth Brannagh dont la tâche est lourde, car cela ne fait aucun doute , le personnage de Lee Simons est un masque , une façade transparente derrière laquelle se cache Woody Allen lui même .
Ce double jeu évident est quelque peu frustrant non pas que Brannagh soit mauvais acteur ! c'est juste que le fantôme de Woody plane tellement au dessus de son personnage qu'il en étouffe le pauvre Brannagh .
Mis a part le choix curieux du réalisateur de ne pas interpréter ce rôle ,tout le reste est ici savoureux ,Celebrity se pose en auto critique cinglante et aiguisée d'un milieu que Woody ne connait que trop bien . En caricaturant les travers de ce monde déconnecté de toute réalité Woody Allen flingue tous azimuts le star-system et tire a boulets rouges sur une micro société dont son film nous montre les cotés pervers ,parfois attrayants souvent ridicules.
Celebrity est un film d'une irrésistible drôlerie ,comme d'habitude chez Woody Allen les comédiens s'en donnent a coeur joie et certaines scènes sont absolument hilarantes , tout particulièrement celles avec judy Davis absolument géniale dans tous les registres et qui illumine ce film de son talent .
22:55 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : celebrity, woody allen, leonardo di caprio, judy davis
1+1= 1
Le Lennon chevelu, barbu en costard blanc, baskets et lunettes rondes maigre comme un clou m’a toujours fasciné.
Sur ce cliché il est avec Yoko que tout le monde (ou presque ) détestait car , cordialement accusée et rendue responsable de la séparation de la bande des quatre de Liverpool. (Rien que ça!)
Pourtant Yoko Ono surgie tout droit de l’underground new-yorkais n’en avait rien a battre des Beatles mais une chose est certaine elle aimait John et John l’aimait.
Il suffit juste de les regarder ensemble dans les documents filmés de l’époque, (le live a Toronto en 69, le Bed-in de Montréal, les séances d’enregistrements a new york) pour constater que leur amour fusionnel traverse l'écran et ne fait aucun doute
Quel couple magnifique il formait tout les deux ,un couple attachant hors des modes , hors du temps et des convenances; il fallait oser la pochette unfinished music N°1 – two virgins à poil tous les deux recto et verso s’il vous plaît, oui ! il fallait oser les braillements et cris gutturaux de ce premier album commun que la censure obligea à sortir dans une enveloppe de papier kraft un objet sonore qui se démarque de tout ce qu'avait bien pu proposer Lennon depuis le debut des sixties.
Avec Yoko a ses cotés on a bien compris que Lennon a lé désir de couper le cordon avec les trois autres , une page est désormais tourné et certaines paroles de chansons l'illustre sans ambiguité aucune.
‘I don’t believe in the Beatles ‘
‘I don’t believe in Kennedy’
‘I don’t believe in Buddha’
‘I don’t believe in Jesus’
‘I just believe in me ‘
‘Yoko and me ‘
1+1 = 1
Mais doucement et sûrement alors que déjà arrive le second album unfinished music N° 2-life with the lions un disque pourtant tout aussi inaudible que le premier, tout doucement l’héroïne mange le couple de l’intérieur et commençe a dicter sa triste loi
1+1=1
Ca y est John et Yoko se marient a Gibraltar, nous sommes en mars et paraît le troisième album the wedding album’ avec photo du gâteau de mariage a l’intérieur.
le couple est sur un nuage même si musicalement on attend toujours un album enfin reconnu car il faut bien avouer que" the wedding album "est plutôt moyen.
Engagés dans la dénonciation et la condamnation de la guerre du Viêt-Nam John et Yoko vont enregistrer un 45 t qui va devenir l’hymne absolu de la contestation Ce sera "Give peace a chance" une curiosité bricolée dans une chambre d’hôtel de Toronto et créditée sous le nom du Plastic Ono band.
Quelques jours plus tard John annonce officiellement qu’il quitte les Beatles, définitivement, ironie suprême car a la même période The Balad of John and Yoko devient le 17ème N° 1 des Beatles dans les Charts (pochette du single avec les 4 et Yoko)
Puis viendront ‘Cold Turkey ‘ (écrite par John pour le groupe mais refusé par Paul) ‘ Instant karma , Jealous Guy , Power to the People et le premier album du Plastic Ono band sobrement appelé John Lennon & the plastic Ono band puis le monde découvrira un titre qui va devenir mythique Imagine qui sera LA chanson qui fera entrer Lennon au panthéon des grands compositeurs modernes
Imagine LA chanson ultime sur la paix
you may say I’m a dreamer
But I’m not the only one
I hope someday you’ll join us
and the world will be as one
Ensuite arrivera l’album sous-estimé Rock’n roll composé de reprises des standards de rock qu’adorait John (avec au passage une pochette sublime ou l'on voit John adossé au mur de briques , un perfecto de cuir noir sur le dos)
De 75 a 80 John Lennon se retire de la vie publique entretenant un mystère autour de lui , son retour en 80 crée l’événement avec l’album Double Fantasy et les singles Just like starting over et Woman
John et Yoko bonheur retrouvé 1+1 = toujours 1
Le costard blanc, maigre comme un clou , lunettes rondes et baskets plates je me souviens de John et de sa silhouette longiligne dans le film-hommage Imagine et je le revois marcher autour du lac tenant Yoko d’une main et Sean, leur fils né en 1977 de l’autre.
1+1= 3
8 Decembre 1980 j 'ai 19 ans et le monde entier va encaisser le choc , le Dakota hôtel , David Chapman, l’autographe et l’attrape cœur de JD Salinger sous le bras du tueur et au bout du compte la mort a deux pas de central park
En nous quittant, en me quittant j’eu l’impression de perdre comme un grand frère lointain mais pourtant si proche de moi.
John est mort et cette fois c’est terriblement vrai, pas de farce médiatique à la Paul is dead et de mystères a découvrir ou de vérités masquéés (pochette d’Abbey road).
Dans les radios du monde entier on entendra les jours suivants les aveux de l’amour éternel de Yoko
Please let me explain
I never mean to cause you sorrow or pain
So let me tell you for again and again
I love you now and forever
1 – 1 = 2
John Lennon - woman
19:20 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yoko ono, john lennon
Histoire d'une photo Joan et Bob (28 aout 1963)
Bob Dylan -the times they are A changin'
Sur la photo ci dessus Joan Baez et Bob Dylan ont tout les deux 22 ans .
Cette photo fut prise lors d'une journée historique pour les Etats-Unis d'Amérique le 28 aout 1963 a Washington , a savoir la fameuse marche des droits civiques organisée par le syndicaliste noir Philip Randolph qui rassembla 250.000 citoyens américains .Cette journée qui entra dans l'histoire a jamais fut celle du célèbre discours de Martin Luther King ' I have a dream' prononcée sur les marches du Lincoln mémorial .La date qui n 'a pas été choisie au hasard honore les cents ans de l'abolition de l'esclavage par Abraham Lincoln En cette fin du mois d'août 63 Le pasteur a encore quelques années a vivre et J.F.Kennedy quelques semaines a peine , l' heure est encore aux messages d'espoir et de paix mais l'assassinat du président le 22 Novembre de cette même année 1963 va créer un electro- choc et précipiter l'Amérique dans la confusion. A l'heure de cette photo Dylan est encore un 'pied tendre' dans le monde de la musique et même si il a déjà composé quelques chefs 'd'oeuvre qui vont s'imposer comme des standards il n'a pas encore acquis la dimension qui va pourtant devenir la sienne assez rapidement . Son deuxième album ' the Freewheeling' Bob Dylan ' est sorti a la fin du mois de mai et l'onde de choc que va provoquer cet enregistrement ne s'est pas encore tout a fait ressentir.
Joan Baez de son coté est déjà une icône folk propulsée par les ventes (plus d'un million d'exemplaires) de son premier album éponyme "Joan baez"(1960) , un disque de chansons traditionnelles enregistré alors qu'elle n'a que 19 ans. Il se sont déjà rencontrés très rapidement en 1962 au célèbre Gerdes club de New-York mais il se sont a peine parlés tant le fossé de la notoriété est important entre cette artiste qui explose et le jeune génie qui va bientôt éblouir la planète. La véritable rencontre n'aura pas lieu a new York mais a Boston au club 47 le 21 avril 1963, ce soir la Dylan joue de l'harmonica et accompagne Ramblin ' jack Elliott , Baez qui a chanté a Boston la veille entre dans la salle,l'histoire est en marche
Comme souvent après le concert , les musiciens se retrouvent , ce soir cela se passe chez la propriétaire du club Dylan bien évidemment est présent Joan aussi ,mais Dylan ne semble pas intéréssé par la jeune chanteuse dont le coté sérieux l'impressionne très certainement il en profite plutôt pour essayer de lui proposer une de ses compositions , la chanson 'with god on our side' un portrait caustique de l'Amérique qui semble être écrit sur mesure pour Baez ,elle qui ne s'est pas encore lancée dans ce que l'on va appeler bientôt le 'protest-song' . En découvrant les paroles de cette chanson qui s'inscrit parfaitement dans le contexte de son époque , Baez prend instantanément conscience du talent évident du jeune artiste qui l'aborde fièrement. Dylanlui chante une seconde chanson le sublime ' masters of war' " puis il frappe un coup , un grand coup il lui propose l'exclusivité d'entendre 'The times they are a changin" une composition inédite ,une chanson que personne a ce jour n'a encore entendue. C est un titre que Dylan a choisi pour ouvrir son troisième album a paraître prochainement et dire que la chanson est historique serait un mot bien faible car cette chanson va s'installer pour toujours dans la mémoire collective .
Trois semaines plus tard Dylan doit se rendre au festival de Montereysur la cote Ouest une region ou Dylan est (encore) quasiment inconnu et ou il ne suscite a peine que de la grande curiosité, dans le journal local on le présente comme le james Dean du folk . A l'affiche du festival ce 17 mai 1963 il y a parmi les têtes d'affiches le groupe Peter Paul & Mary une formation qui a permis a Dylan de se faire vraiment connaître quand le trio a repris 'Blowin in the wind' l'une des plus grandes chansons du répertoire dylanien
Quand Dylan monte sur scène il semble ne susciter auprès du public qu'un intérêt limité il chante 'masters of war ' dans une indifférence presque totale alors Joan Baez excédée par le mépris affiché par la foule monte sur la scène a son tour et s'adresse a l'auditoire en prononçant un seul mot "Écoutez ! " . La réaction est immédiate car si le public ne connaît pas Dylan en revanche il connaît parfaitement Joan ; alors le silence se fait et les deux artistes chantent ensemble "with God on our side ' . Ce jour la 20.000 personnes retiendront le nom de Bob Dylan et c'est a Joan Baez que Dylan le devra .
Le lendemain ils passent la journée ensemble et repartent toujours ensemble dans la Jaguar de Joan pour Carmel et c'est pendant ce week end improvisé que Dylan va montrer a Joan les mécanismes de sa musique et de ses textes ,pour Joan Baez ce sera une révélation , elle écrira a sa soeur Mimi ' j'ai découvert un génie!"
L'histoire d'amour est née (elle durera deux ans) et si elle leur appartient nous garderons quant a nous les fruits de cette collaboration artistique entre deux jeunes gens faits pour se rencontrer pour partager et pour échanger . Entre celle que le magazine 'Time' va surnommer 'la vierge Marie ' du folk et Dylan qui va changer la face du monde de la musique moderne une page d'histoire est écrite a tout jamais dans une époque ou l'on croyait encore que les chansons pouvaient changer le monde.
19:15 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bob dylan, joan baez
23/01/2008
Ombres et brouillard ( Woody Allen -1992)
-
Réalisé entre 'Alice " et " Maris et femmes " "Ombres et brouillard "est un film totalement différent du style de cinéma proposé habituellement par Woody Allen.
-
ici pas d'ambiance urbaine survolté l'action se situe dans un improbable pays de l'est , le personnage principal Kleimann ( Woody Allen carrément génial !!!!) est réveillé en pleine nuit par une inquiétante milice qui lui ordonne de participer a une traque pour mettre fin aux agissements d'un cruel étrangleur.
-
le pauvre Kleinman terrorisé se lance dans une nuit épaisse et glauque pour une mission dont il ignore tout , est il chasseur ? est il gibier? nul ne le sait ,Une chose est sure la nuit devient de plus en plus noire ,le brouillard de plus en plus épais .
-
Si l'ombre de Kafka( kleinman se posant en référence évidente a Joseph K le héros de Kafka) plane sur ce film on peut également y déceler un hommage a peine masqué au cinéma expressionniste allemand , on pensera volontiers a Lang (M le Maudit) ou a Murnau (Nosferatu) . Dans sa lugubre déambulation Kleinman va croiser des personnages atypiques et cocasses , une avaleuse de sabre romantique (Mia Farrow comme toujours impeccable chez Allen) , une trapéziste nymphomane (Madonna), un clown Un peu paumé et lourdaud (John malkovitch ) , des prostituées libérées ( Jodie Foster , Kathy Bates , Lily Tomlin) un médecin légiste un peu cinglé (Donald Pleasence) , un riche étudiant (Johns Cusack) Un vieux magicien (Kenneth Mars).Tous ces personnages vont donner au film une ambiance et un climat indéfinissable et unique.
-
Woody Allen qui certes n'a pas choisi la facilité a tourné ce film déroutant dans un noir et blanc crépusculaire et granuleux et a illustré son film par la musique de Kurt Weill . même si a l'évidence "ombres et brouillard" en laissera plus d'un perplexe il faut faire l'effort de pénétrer cet univers étrange ou se mêle adroitement l'absurde et l'angoisse ,la poésie et 'l' humour noir. Les comédiens sont tous excellents ( Woody Allen en couard pleurnichard nous rapelle ici qu'il est un acteur inoui ) et Les répliques drôles (qui n'arrivent jamais la ou on les attend ) font mouches . De plus la dimension quasi surnaturelle de ce film permet même a son auteur de nous proposer une fin adroite en véritable tour de passe - passe . si 'Ombres et brouillard" est un film a part dans la longue filmographie de Woody Allen il constitue en ce qui me concerne une excellente surprise.
00:50 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ombres et brouillard, woody allen
21/01/2008
Odette Toulemonde (Eric Emmanuel Schmitt-2007)
Pour faire un parallèle qui me semble significatif je serai tenté de dire que Odette toulemonde est au cinéma ce que l'eau de cologne est au parfum .
Encore une fois preuve est faite que les bons sentiments ne suffisent pas a faire un bon film. quel dommage de voir deux comédiens que l'on aime dans un film aussi naïf et aussi mal mis en scène .
Odette Toulemonde n'est qu'une suite de clichés et de lieux communs .
Le scénario et les dialogues frisent souvent la bêtise et le message que le film veut faire passer est d'une lourdeur de plomb. Quant aux caissières , secrétaires et autres coiffeuses elles seront très certainement ravies de savoir qu'elles sont incapables de lire de la vraie littérature . Un film tres "cucul la praline " a éviter absolument
23:10 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : odette toulemonde