20/06/2016
Histoire d'une photo (Isaac Hayes - Los Angeles 10 Avril 1972)
Sur cette photo on voit un colosse noir qui tient dans ses mains une précieuse statuette que vous identifierez vite comme un Oscar
Nous sommes en avril 1972 et pour la première fois (enfin!!!!) un artiste black remporte l 'oscar de la meilleure musique de film
Issac Hayes surnommé 'the black Moses ' (le Moise noir) entre a jamais d ans l 'histoire avec une B.O qui va enflammer la planète
si le film Shaft (bêtement sous titré en France 'les nuits rouges de Harlem) va devenir le symbole du cinéma "Blaxploitation " (des films réalisés par des blacks avec des blacks et POUR le public black) la musique qui l'accompagne va quant a elle entrer au panthéon des musiques de film
Non content de décrocher la statuette tant convoitée la musique de Shaft rafle au passage deux "grammys awards" et un "golden globe" (Merci d'être passé !!!!)
L'artiste originaire du Texas a déjà composé des chansons devenues des standards de la musique 'soul' ( Hold on I'm coming ' pour les Four tops ou 'soul man ' pour Sam & Dave ) c 'était lui déjà
Avant la volcan en fusion de 'Shaft Isaac Hayes a successivement sorti quatre albums dont deux au minimum sont des chefs d'œuvres
'Hot buttered soul ' (1969) suivi de ' the Isaac Hayes movement ' (1970) puis 'to be continued '(1970) et 'black Moses ' (1971) vont mettre le musicien sur orbite
Sa maison de disque ( 'Stax ' ) en a fait son artiste numéro 1 et le style musical proposé par Hayes a mi chemin du jazz et du funk va rencontrer un public considérable.
L'écoute de la musique proposé par cet artiste hors du commun relève de l 'expérience sensorielle et laisse une impression de suspension dans le temps
lascifs , détachés , auréolés d'un climat moite et suave les albums de l 'artistes comportent des titres qui parfois s'étirent paresseusement sur près de 15 a 20 minutes
Isaac Hayes reprenant souvent a son compte des standards de tout horizons pour les rendre méconnaissables et leur apporter la plupart du temps une sensualité luxuriante
'Il s'attaque aussi bien a Glen Campbell ('by the time I get to Phoenix ') qu'a Dionne Warwick ("walk on by") en passant par les Beatles (" Something ")- Les jacksons Five ( "never can say goodbye ') , Dusty Springfield ( the look of love ') ou Burt Bacharach ("I Just Don't Know What to Do with Myself") plus de trente avant que les White Stripes ne ressuscitent ce titre
Sa discographie couvrira la période 1967-1995 avec 20 albums solos , deux albums en duos le premier en 1977 avec Dionne Warwick ( " a man and a woman ' ) et le second deux ans plus tard avec Millie Jackson ('royal rappin's ) et trois B.O de films de série B l'incontournable Shaft en 1971 'ainsi que touch guy et 'truck turner ' en 1973
La télé et le cinéma auront aussi une place de choix pour Isaac Hayes on le retrouvera acteur dans bon nombre de séries TV ('Rick hunter ' 'deux flics a Miami ' 'agence tous risques ' 'le prince de bel -air ' tandis qu'au grand écran il interprètera plusieurs rôles secondaires dont on retiendra essentiellement son personnage du "duc "dans le mythique Film de John Carpenter New York 1997
Isaac Hayes sera aussi la voix du chef Cuisinier salace de South Park durant les 9 premeires saisons du délirant dessin animé
Les années 1990 seront cependant moins prolifiques Isaac Hayes convertit a la scientologie se faisant plus discret laissant des courants musicaux nouveaux "se nourrir de sa musique
Samplé par a peu près toute la scène rap et hip hop ( Dr Dre , Public enemy , Wu tang clan , Big notorious, Gangstarr, Portishead , Tricky , 2 Pac , Eric B et Rakim , Jay Z,) Isaac Hayes continue ainsi a distance d'occuper la scène musicale.
Un remake inutile et très moyen de Shaft sera réalisé en 2000 mais l 'histoire ne retiendra bien entendu que l'original de 1971 et cette bande son lourde et funky totalement inoubliable et dont l 'écoute plus de quarante cinq après sa création reste un pur bonheur
Isaac Hayes - I Never can say goodbye
Isaac Hayes -the look of love
Isaac Hayes - thème from Shaft
21:25 Publié dans Culture, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
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