18/11/2011
Remember The Stray cats
En effectuant quelques recherches , je pourrais sans grande difficulté retrouver l’année 1978 ou 79 ,peut être étais-ce en 1980 mais ,ce n’est pas très important , ce qui est sûr c’est que nous étions au début de l’été et que le service militaire a mon grand désarroi m’appelait du coté de Bordeaux .
De Cette région de France je ne savais rien mis a part qu’on y trouvait une équipe de football de D1 et qu’on y fabriquait des vins rouges fameux.
Le mouvement ‘punk’ avait mis quelque temps a arriver jusqu'à moi comme il avait mis du temps deja a parvenir aux oreilles de la majorité de jeunes français Alors moi, pensez vous ? petit provincial découvrant a cette époque les discothèques et sortant a peine de la fièvre disco comment aurais je pu me douter alors que et dont la chambre résonnait encore des hits de ‘Saturday night fever’.
Je me souviens de ma stupeur face aux représentants en chair et en os de ce qu’on nommerait plus tard ‘le rock de la 3ème génération’. les voilà donc les Punks !!!! Voilà donc a quoi ils ressemblent me dis-je en arrivant a la sinistre caserne de Hourtin un "no man’s land " perdu au bout de la Gironde et de nulle part.
Tout comme moi ils débarquaient appelés eux aussi sous le drapeau tricolore mais a la différence essentielle qu’ils repartaient presque aussitôt , par dizaines je les voyaient grimper dans les autocars qui les ramènerait dans leur monde qui n’était pas (et ne serait jamais d’ailleurs) le mien.
Déjà mort-né et totalement has-been a Londres puis bientôt a Paris je recevais pourtant ce jour-là le Punk en pleine figure , de plein fouet
Autour de moi Il restait cependant quelques spécimens n’ayant pu réussir le tour de passe-passe consistant a se faire réformer ce fût tant mieux pour moi car ces quelques individus allaient influencer et changer ma vision musicale a tout jamais.
Pour être tout a fait honnête je n’occupais d’abord mes heures qu’a réfléchir au meilleur moyen possible de repartir a mon tour (j’y parviendrai au bout de 3 semaines) et ces jours d'attente durant je découvris en bloc Pistols Clash , Stranglers , Buzzcocks , Damned et autres Jam mais aussi des formations plus obscures ‘’du vrai punk’ clamaient une poignée d’initiés et me voilà rembobinant les cassettes de Cockney reject , 999, Sham 69 mais dans cette guerre musicale pas toujours fratricide que se livraient les deux camps un groupe , un seul semblait faire l’unanimité ,un groupe de kids de 19 ans a peine au nom fleurant bon les années 50 Les Stray cats et sur les lecteurs de cassettes (pas encore de baladeurs ni encore moins de compact-disc ) de tout ces 'vrais’ et ‘faux’ punks tournait en boucle le premier album des Stray Cats et leur hymne décapant Runaway boys.
C’était pas du ‘punk’ et tout les punks le savait alors on cherchait a comprendre et un soir d’ennui dans la chambre enfumée le nom a surgi de nulle part : le Rockabilly.
Pour moi ce nom évoquait en premier lieu tout ce que les punks (et les autres) exécrait , les fifties ;les groupes a costards ;les coiffures soignées ,bref l’horreur représentée par le rock dansé par nos parents les soirs de noces ou dans les bals de villages.
Dans le spleen des années 80 naissantes on se gargarisait volontiers de ‘no future’ et on était forcément d’accord avec Kent, chanteur de Starshooter qui claironnait « on en a marre des Beatles et de leur musique de merde tout juste bonne a faire a faire danser les minets ! » et la mort d’Elvis Presley arrivait a point nommée pour enterrer avec lui le rock n’ roll tout entier en terre de Graceland.
Les Cats jouait et jouait fort , du Rock’n roll , du vrai de vrai, il y avait même derrière leur leader Brian Setzer et son teint blafard une contrebasse, difficile de s’éloigner davantage des acharnés de la guitare qu’ils sachent jouer ou pas et pourtant pas un seul ‘punk ‘authentique ou pas' n’aurait craché sur eux.
Ils n’était que 3 mais Dieu quelle énergie ! Brian Setzer ,Slim Jim Phantom et Lee Rocker venus tout droit des États- Unis déferlent vite sur Londres puis sur Paris et leur premier album reste a ce jour encore une pure merveille de rock brut et urbain.
Comme les Dolls et les Pistols quelques années auparavant ils resteront le groupe d’un album tandis que le ‘punk’ sera pour toujours un phénomène de société éphémère mais dont on on mesure encore aujourd’hui l’importance pourtant insoupçonnée a l’époque.
A la fin de l’été je rentrais chez moi débarrassé enfin des obligations militaires, mes vinyles de disco et de Funky :Earth Wind and Fire , Commodores , Cerrone et autres….m’attendait ,pour mes parents a leur grande stupeur de ce retour prématuré forcément synonyme de problèmes physiques ou psychologiques s’ajouta l’incompréhension de cette musique qui rapidement résonna dans ma chambre .
Bien entendu dans les mois qui suivirent pas un jour sans écouter ‘can’t hurry love ‘, ‘stray cat strut’ ‘runaway boys ou rock this town et rapidement les Cats devinrent les héros de mes 20 ans et aujourd'hui encore tout les batteurs du monde ne peuvent me faire oublier Slim Jim le batteur fou qui osait grimper sur les fûts alors vrai ou faux punks ? au final quelle importance aujourd’hui puisque les Stray cats jouait de la musique , de celle qui vous colle au mur une musique puissante , entière et donc forcément authentique.
Malheureusement la jeunesse qui va découvrir a l'aube des années 80 le post-punk puis la new et la cold Wave va rapidement délaisser les Stray Cats, un 2éme album déjà et les voilà largués mais la légende est en marche et les Stray Cats vont devenir culte
The Stray cats - rumble in brighton
16:14 Publié dans Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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