29/04/2008
Exposition Keith Haring -Musée d'art contemporain de Lyon
Inspiré par le graffiti, , soucieux de toucher un large public, Haring commence à dessiner à la craie blanche sur des panneaux publicitaires noirs du métro de New York laissant des traces de son passage un peu partout dans new yorket ,notamment dans l'east village Il va exécuer plusieurs milliers de ces dessins, aux lignes énergiques et rythmées inventant un style identifiable au premier coup d'oeil , répétition infinie de formes synthétiques soulignées de noir avec des couleurs vives On y retrouve bébés , humains , dauphins, crocodiles , postes de télévision, personnages de cartoons et de dessins animés ,chiens qui jappent, serpents qui dansent , silhouettes androgynes, soucoupes volantes, pyramides, . Pour que ses creations soient accessibles a tous Haring ouvre en 1986, dans le quartier de SoHo, a New York (sur Lafayette street ) son Pop Shop, une boutique hallucinante ( malheureusement fermée depuis peu ) où se vendent des objets, vêtements, posters, badges . bijoux illustrés par lui, comme autant d'œuvres , une démarche très controversée dans les milieux artistiques mais néanmoins soutenue par ses proches ( Andy Warhol. Madonna, Grace Jones, Timothy Leary, jean michel Basquiat .)
En 1988, il apprend qu'il est infecté par le virus du sida. Il s'engage dès lors fortement dans la lutte contre cette maladie, mettant tout son art et sa notoriété au service de cette cause et de sa visibilité. Il crée à cet effet la Keith Haring Foundationen 1989 , une association chargée de venir en aide aux enfants et de soutenir les organisations qui luttent contre le sida.L 'artiste donnera beaucoup de son temps aux hôpitaux , maternités et centres pour mineurs en décorant notamment gratuitement Les locaux de divers établissements a travers le monde (Pise , Paris , Monaco ,New york ,Washington , Chicago)
Condamné par la terrible maladie Haring va durant les derniers trimestres de sa vie peindre des tableaux plus difficiles ,plus engagés a l'image de l'étonnant tableau intitulé AIDS (voir ci contre) une oeuvre dérangeante que l'on peut voir dans cette rétrospective.
Rarement un artiste aura légué une oeuvre aussi énergique et foisonnante. Au terme d'une carrière éclair (seulement dix ans), Keith Haring est entré au panthéon des maîtres, tels Picasso et Warhol, artistes dont le style est immédiatement reconnaissable . Objectif atteint pour le créateur new-yorkais qui s'était donné pour mission de rendre l'art accessible à tous en donnant vie au langage des signes .n'en déplaise aux institutions qui n'ont jamais vraiment reconnu son talent de son vivant mais qui l'encense aujourd'hui et même si avant son décès la cote de keith Haring commençait a frémir et a grimper inexorablement elle atteint aujourd'hui des sommets (les plus belles oeuvres sur bâches se négociant autour de 2 millions d'euros et certaines pièces atteignent la barre des 3 millions)
Cette rétrospective lyonnaise ravira a la fois les inconditionnels de cet artiste (dont je fais partie) et permettra aussi a tous ceux qui ne le connaissent pas encore , de découvrir un artiste attachant , un véritable génie visuel , un électron libre du monde artistique disparu trop jeune et qui séduira par l'incroyable sentiment de gaité et de liberté procuré par la vision de ses toiles . Témoin visionnaire et incontestable de son époque Keith haring laisse une oeuvre colossale (dont une toute petite partie seulement (250 tableaux et sculptures) nous est présentée dans cette rétrospective néanmoins passionnante.
site officiel de Keith Haring
11:28 Publié dans arts, Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : keith haring
18/04/2008
Astral Weeks (Van Morrison 1969)
En 1969 Van Morrison avait déjà gagné ses galons de chanteur rock au sein du groupe Them que le hit planétaire G.L.O.R.I.A (repris notamment par Patti Smith et par les Doors) avait installé parmi les groupes les plus intéressants de la scène britanniques faisant d’eux les rivaux des Kinks ou des Animals.
Van Morrison s’échappe une première fois en solo avec un titre éblouissant ‘brown eyed girl composé avec d’autres a new York en 1967 pour un album inachevé. Quelques trimestres plus tard il s'installe à Londres et renoue avec ses origines irlandaises dans ses nouvelles compositions. Entouré de musiciens inspirés il va alors enregistrer en 2 jours astral weeks‘ le chef d’œuvre définitif de sa carrière qui va devenir l’un des disques les plus intenses et les plus stupéfiants de toute l’histoire de la musique.
Suicidaire commercialement parlant puisqu’il ne comporte que 8 titres dont 5 font plus de 6 minutes ce bijou se vendra très peu mais va récolter des critiques dithyrambiques partout dans le monde . Disque hors des modes et hors du temps, disque de troubadour génial et habité astral weeks auréolé d’un culte quasi mystique exprime les tourments intérieurs d’un compositeur qui semble avoir été touché par une grâce absolue. La voix en apesanteur de van Morrison enchaîne les chansons sur ce disque nostalgique qui n’engendre jamais la tristesse mais plutôt une douce mélancolie.
on peut dire sans hésiter que ce disque rivalise avec des albums de la dimension émotionnelle du 'blonde on blonde' de Bob Dylan ou du Five leaves left de Nick drake 'ou encore du 'rock bottom de robert Wyatt
Certains titres frisent la perfection dans l’interprétation et l’orchestration notamment Cyprus avenue, madame George ou encore the way young lover do un titre que reprendra de fort brillante manière le surdoué Jeff Buckley sur Grace son célèbre premier album.
Régulièrement cité dans les listes des albums essentiels de l’histoire de la musique Astral weeks est un diamant à huit plages, un véritable trésor dont on se délecte a chaque écoute il est pour beaucoup le disque idéal et parfait celui qu’on écoute seul presque religieusement au milieu de la nuit et qui vous illumine de toute sa beauté intérieure
Van Morrison - beside you
14:05 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : van morrison, astral weeks
10/04/2008
Babel (Alejandro gonzalez Inarritu -2006)
Alessandro gonzalez Inarittu est a mon avis l'un des réalisateurs les plus intéressants parmi toute la vague des metteurs en scène émergants depuis de nombreuses années. Ses précédents films ' amours chiennes (2000)' et " 21 grammes " (2004) restent deux incontestables réussites et s'inscrivent dans une trilogie que vient compléter Babel (2006)
Fidèle aux deux films pré-cités Babel est également un film a tiroirs , une fois encore plusieurs histoires s'emmêlent reliées par un fil conducteur (ici une arme a feu) on se balade du Japon au Maroc en passant par le Mexique et les États -unis .Magnifiquement filmé (beauté des visages et des paysages) Babel est un film fascinant de bout en bout et profondément humain.
Les séquences du désert marocain sont absolument sublimes et sont a mon avis la plus grosse réussite du film et en contrepartie la partie japonaise étant la plus faiblarde .Coté comédiens Brad Pitt est assez étonnant , toujours en retenue son personnage et le couple qu'il forme avec Cate Blanchett est passionnant . Gael garcia Bernal (déjà présent dans 'amours chiennes ') est une fois de plus formidable dans le rôle intense de Santiago
Le film s'oriente autour d'expériences diverses d'incommunicabilité et de solitude , perdus dans le désert, en divers endroits du monde, et étrangers à eux-mêmes les personnages de Babel experimentent tour a tour la peur , le doute et la confusion mais découvrent aussi la valeur de l'amour et du lien qui peut parfois unir les hommes entre eux .
Grand film sur la fragilité et sur la cruauté des hommes Babel est une oeuvre intelligente et ambitieuse qui réussit a la fois a nous interpeller , a nous émouvoir et a nous émerveiller.
16:17 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alejandro gonzalez inarittu, babel, brad pitt
09/04/2008
Des jeunes gens modernes - Post punk ,Cold wave et Culture Novo en France (1978- 1983) -Galerie du jour - Agnes B
Elli & Jacno -Main dans la main
Le titre ' Des Jeunes Gens Modernes " fait référence a un article paru dans le journal "actuel" en 1980 .
Dans ce numéro historique du cultissime magazine (avec le groupe Marquis de Sade en couverture ) on y parlait d'une tendance musicale et culturelle nouvelle tantôt appellée 'post wave" ou ' cold wave' mais également 'novo-disco ' ou encore ' post -punk'
.Derrière cette étiquette nouvelle on retrouvait toute une scène française émergente de la déferlante 'punk' et qui enterre l'héritage du 'no future ' .
Des formations et des artistes comme Taxi girl , Marie et les garçons , Alain Kan Marquis de Sade, Suicide Roméo, Mathématiques Modernes, Electric callas surgissent de l'underground d'autres plus formatées et conventionnelles comme Lio , Elli & Jacno , ou encore Etienne Daho profitent de cette vague nouvelle , tous vont tenter de proposer un nouveau visage artistique et musical auprès d'une génération qui vient de subir coup sur coup deux phénomènes radicalement opposés a savoir le Punk et le Disco .
Même si le désespoir et la noirceur ne sont jamais loin c'est le temps de la reconstruction apres celui du 'destroy préconisé par le raz de marée punk et celui des paillettes et de l'insouciance des dance floors de la vague disco.
La dynamique de ce souffle nouveau va être relayée par les journalistes influents de l'époque (Alain Pacadis - Yves Adrien )et les égéries qui la représentent ( Elli , Edwige ) et par l'émergence des labels indépendants (new rose -garage records - celluloïde)
ce sont ces labels qui font tenter de faire de ces groupes nouveaux des acteurs essentiels de la culture musicale française . Il n'y aura évidemment pas de place pour tout le monde et seuls quelques uns vont véritablement réussir a exploser (les Rita Mitsouko -Taxi Girl -Elli Medeiros Etienne Daho)
Période culte , période clé du rock français j'ai eu la chance d'être le témoin de cette époque musicale aux inspirations multiples et variées ( Burroughs , la science- fiction, l'électronique , l'expressionnisme allemand ; la robotique) c'est donc avec émotion que je décidai de visiter l'exposition des jeunes gens modernes'' proposée par la Galerie du jour -Agnès B .
Mais c'est une grande déception pour ne pas dire une grande frustration qui m'attendait car cette exposition sous le masque d'un minimalisme un peu facile est en realité 'un foutage de gueule '
Quelques clichés photographiques alignés sur trois murs blancs (minuscules clichés de quelques centimetres a peine plus grands que des diapositives ) , quelques pochettes de disques , une petite dizaine d'ouvrages , quatre ou cinq badges , une video fourre-tout qui tourne en boucle et puis..... rien le vide absolu et au final pas grand chose a voir (on a fait le tour en 5 minutes chrono) . Même l'illustration musicale est en décalage avec le sujet de l'exposition c'est dire ,pourtant il y avait tant de choses a montrer et a développer autour de ce sujet que l'on repart forcément déçu par une exposition aussi inutile que prometteuse
Seule la superbe affiche inspirée du constructivisme soviétique est une réussite pour le reste "C'est circulez y'a rien (ou pas grand chose ) a voir.
Marie et les garçons - re bop
01:26 Publié dans arts, Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : post punk, cold wave, novo disco, agnes b