04/11/2006
La mauvaise education (Pedro Almodovar 2005)
Il n’est jamais très évident de chroniquer avec objectivité l’œuvre d’un artiste que l’on aime tout particulièrement, on est forcement plus exigeant et la moindre déception prend alors des proportions plus importantes que la moyenne. C’est dans mon cas toute la difficulté pour Truffaut, Bertrand Blier, Scorsese, Woody Allen et bien sûr pour Pedro Almodovar dont je suis un fan de la première heure, celle de la période de la Movida madrilène et des films trash et déjantés (Pepi, Luci, Bom et les autres filles du quartier (1980) qu’est ce que j’ai fait pour mériter çà ? (1984). J’avais depuis maintes fois l’occasion de m’enthousiasmer a juste titre pour les films réalisés par le plus célèbre des réalisateurs espagnols (Femmes au bord de la crise de nerfs (1988) – Attache moi (1990) talons aiguilles (1991) tout sur ma mère (1999) tant de films formidables, tant de personnages (souvent féminins) croustillants alors j’attendais beaucoup de cette mauvaise éducation précédée des critiques dithyrambiques des médias et il m’en coûte d’avouer une certaine déception , certes c’est un bon film et Almodovar qui a mis beaucoup de lui-même dans ce scénario filme toujours fougue et passion ses acteurs et certaines séquences sont carrément sublimes (le ballet de gymnastique , la séquence cabaret et l’interprétation merveilleuse du quizas quizas quizas par Sara Montiel) ,les acteurs sont épatants et le beau et ténébreux Gaël Garcia Bernal dans le triple rôle (Juan – Angel - Zahara) se révèle étonnant dans un jeu tout en retenue et en pudeur . Mais il me faut bien convenir que la toile de fond trash –traversti –junkie propre au cinéma du grand Pedro commence un peu a se répéter, sa dénonciation de l’église (d’une certaine église) reste maladroite et approximative et c’est regrettable qu’a la passionnante histoire du transfert d’identité Juan –Angel Almodovar préfère s’égarer sur des chemins de traverse qui plombent quelque peu l’histoire. Même’ si ‘la mauvaise éducation ’ est un film à voir ce n’est pas celui que je conseillerai a quelqu’un qui voudrait découvrir l’univers particulier d’Almodovar, quant a moi , je souhaiterai davantage le voir se tourner vers des sujets nouveaux et pourquoi pas vers des adaptations même si son expérience de l’adaptation du roman de Ruth Rendell ‘en chair et en os (1997) se révéla plutôt manqué. Je reste donc sur une impression mi figue mi-raisin et ne partage pas l’enthousiasme démesuré qui entoura ce film a sa sortie ‘la mala éducacion ‘ est un bon Almodovar mais pas le meilleur de sa filmographie , loin de là.
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12:54 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
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