28/06/2005
Lautrec (1998)
Bien sûr il plane sur le film de Roger Planchon une ombre terrible, une ombre inévitable
Celle du Van Gogh de Maurice Pialat réalisé en 1991 chef d’œuvre incontesté qui offrit a jacques Dutronc son plus grand rôle au cinéma
Bien sur la façon d’aborder le cinéma n’est pas la même chez Pialat maître absolu et grand réalisateur et Roger Planchon grand metteur en scène de théâtre, mais réalisateur de télévision et de cinéma plus ou moins inspiré (Louis enfant roi –Dandin)
Pour en terminer avec cette comparaison inévitable la différence principale entre les deux films réside dans le choix de présenter le peintre .la ou Pialat s’attardait sur les derniers mois de la vie de Vincent Van Gogh ; Planchon lui décide de nous raconter l’itinéraire d’Henri de Toulouse-Lautrec depuis sa naissance dans une riche famille bourgeoise d’Albi a sa mort dans la souffrance a Paris 37 ans plus tard
Alors bien sur on survole ce qui fut la vie agité et torturé du plus petit des grands génies de la peinture
Régis Boyer(la lectrice-1988-louis enfant roi1992) a qui la lourde tache incombe d’incarner Lautrec s’en sort très bien tandis qu’autour de lui les seconds rôles sont interprétés par : Claude Rich (le père de Lautrec) toujours excellent, Elsa Zylberstein magnifique dans le rôle intense de Suzanne Valadon ; Jean-Marie Bigeard assez étonnant dans la peau du célèbre Aristide Bruant et Anémone qui semble décalée et ne parvient jamais pas a faire exister son personnage (celui de la mère de l’artiste)
On croise dans le film de Planchon les artistes représentatifs de cette grande époque culturelle (Renoir, Degas, van Gogh) ainsi que tout les personnages hauts en couleur du Montmartre du début du siècle dernier Bruant , la Goulue , Nini pattes en l’air ; la môme crevette ,Valentin le désossé ) héros du pavé parisien tous immortalisés sur les affiches du génial Lautrec
Au bout du compte on regarde ce film comme on feuillette un livre d’histoire de l’art pour se rafraîchir la mémoire et y découvrir l’homme derrière l’artiste, petit bonhomme malade et torturé par son handicap congénital , brûlant sa vie par les deux bouts , naviguant sans cesse des beaux salons de l’aristocratie toulousaine aux bas fonds parisiens toujours avec la même élégance et irradiant de son talent les brèves années de sa vie chaotique
13:05 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
23/06/2005
The 13th floor elevators ou la météorite psychédélique
L’histoire brève et chaotique des 13 th Floor Elevators est l’exemple type de ces épopées psychédéliques qui virent à la débandade des idées utopiques noyées dans un torrent de boue et ruinées par les drogues qui les ont inspirées
Musicalement le groupe est pourtant assez moyen, leur musique se présente comme un mélange pêle-mêle de folk, de rock et de rythm & blues.
Des membres originaux : l’un a été assassiné, le second est devenu scientologue, le troisième junkie et le leader Roky Erickson a lentement continué sa dégringolade sur les pentes de la folie et de la schizophrénie.
Accro a la méthadone dès 1967, Roky transporte son groupe de San Francisco à Austin ou très vite il se fait repérer puis coffrer par les autorités locales où on lui propose de choisir entre prison et hôpital psychiatrique. Il préfère la seconde option et le voilà enfermé. Il s’échappe, on le rattrape pour finalement l’interner à la clinique psychiatrique de Shoal Creek où il passera 3 longues années soumis à un traitement à la Thorazine et aux électrochocs
Libéré, il flirte à nouveau avec la méthadone et l’héroïne mais réussit à enregistrer pour un budget de 100 dollars grâce à Doug Sham (leader du groupe Sir douglas quintet) un 4 titres dont le single red temple prayer sortira en 1976, sous un obscur petit label .
C’est à cette époque que leur ancien leader refait timidement surface. Les 13 th Floor Elevators deviennent brutalement une référence musicale en partie grâce à Tom Verlaine et Richard Hell, les deux têtes pensantes du groupe Télévision qui délirent sur le groupe et reprennent sur scène Fire engine une vieille chanson des Elévators
Puis viennent successivement Père Ubu et Patti Smith qui citent le groupe comme l’une de leur principale source d’inspiration. On assiste alors à la réapparition dans les bacs des 4 albums du groupe, épuisés depuis bien longtemps. Ils deviennent des albums-références.
Les 13 th Floor Elévators et leur leader Roky Erickson -sorte de croisement musical entre Syd Barrett et Iggy Pop- quittent alors l’anonymat pour entrer dans le cercle très fermé et très prisé des groupes cultes
13:55 Publié dans Culture, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
22/06/2005
Le fil 2005
C’est le gros coup de cœur de cette année 2005
Surgie de nulle part une jeune chanteuse nous livre son second album baptisé le fil et réalisé avec un concept totalement inouï puisqu’ enregistré avec une seule note (la note Si) fil conducteur permanent de cet album lumineux et intelligent
Chanteuse sur 4 titres du groupe Nouvelle vaguequi nous livra un très bel album de reprises voici quelques mois Camille réussit a nous étonner et a forcer notre admiration car ce qu’elle propose ne ressemble a rien de connu chez nous
Expérimental ; minimaliste ,avant-garde, vous pourrez adapter le qualifitatif que vous souhaitez pour définir ce disque magique
Petite sœur (artistiquement parlant) de Dominique.A ou fille spirituelle de la grande Brigitte Fontaine on peut situer Camillequelque part entre la new-yorkaise Laurie Anderson, l’islandaise Bjork et notre Emilie Simon (autre révélation française de ces derniers semestres) Camille s’impose comme une artiste a part dans notre monde musical stéréotypé et insipide
Les titres principaux (la jeune fille aux cheveux blancs –ta douleur - vous – pour que l’amour me quitte – au port) sont reliés tout au long de l’album par une délicieuse comptine entêtante.
Le fil devrait de part sa qualité et son originalité faire de Camille une artiste reconnue, une chose est sure cet album pas tout a fait comme les autres va squatter ma platine pour un bon bout de temps
Camille - 'pour que l'amour me quitte'
15:10 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
The Modern Lovers (the modern lovers 1976)
Formé en 1972 par Jonathan richman fan inconditionnel du velvet underground (on raconte qu'il dormait par terre dans les studios quand Lou Reed et sa bande enregistrait les albums de légende que l'on connaît) the Modern Lovers est un groupe historique et cet album baptisé simplement the modern lovers est l'une pierre angulaire de la musique pop rock de la fin des glorieuses seventies
Enregistré sur la cote ouest pour échapper a la tentaculaire New York et produit par l’inévitable John cale le groupe est composé de musiciens qui deviendront tous membres a part entière de groupes importants
On retrouvera en effet Jerry Harrison (claviers) chez les Talkings Heads, David Robinson (batterie) chez les Carset , Ernie Brooks (basse) avec Elliot Murphy, tous sont profondément marqués par l’explosion culturelle du velvet underground et cela s’entend
C’est véritablement un disque étourdissent totalement irrésistible qui contient l’un des plus grands hymnes du rock le célébrissime ‘roadrunner’ auxquels tous les apprentis guitaristes vont s’essayer
Les autres titres proposés sont de pures merveilles du ‘ I’m straight ’ a ‘ astral plane’ très marqué Doors de ‘Pablo Picasso’ (que reprendront entre autres John Cale et David Bowie) a’ someone I care about’ou la voix de trainante de Richman explose tous les morceaux sont ici exceptionnels
Malheureusement le même Richman qu’on aurait pu penser combler d’avoir su insuffler une telle énergie et d’avoir livré un tel album va être mal inspiré puisqu’il va rejeter cet album et dissoudre le groupe pour continuer avec beaucoup moins de brio
Disque unique –disque mythique –disque charnière appelez le comme vous voulez mais une chose est sure c’est un disque indispensable et complètement représentatif d’une époque, ce disque qui a failli ne jamais voir le jour (3 ans entre les premières répétitions et sa sortie en 75 sur le marché ) est un chef d'oeuvre de bout en bout .
The Modern Lovers - I' m straight
09:50 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
19/06/2005
Rencontre avec une legende vivante
pour un fan de rock comme moi pouvoir passer un peu de temps (3 heures environ) avec l'une des 5 ou 6 plus grandes rock -stars vivantes restera un moment inoubliable
hier soir avant de donner un concert évènement a Bercy lundi 20 juin 2005 le 'Boss' était pour moi tout seul et fidèle a son image j'ai rencontré un type épatant d'une grande disponibilité et d'une infinie gentillesse -terriblement rock'n roll ,toujours aussi engagé dans les luttes contre la pauvreté et les injustices de notre société
discuter , dialoguer , rire et partager de tels moments avec un artiste comme Bruce Springsteen est pour moi un immense privilège
grand moment d'émotion et de fierté mélangées pour moi ,fan des premières heures qui écoutait deja "Nebraska "ou "born to run" depuis tant d'années
photo du mois donc ! que dis-je photo du mois ,photo de l'année !
11:05 Publié dans Culture, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
17/06/2005
Memoire éffacée (joseph Reuben 2004 )
C’est un sujet digne de la série "X Files" jugez-en par vous-même
une américaine moyenne (Julianne Moore) n’arrive pas a oublier le souvenir de son garçon de 10 ans tué dans une catastrophe arienne avec 11 autres personnes
Suivie par un thérapeute (Gary Sinise) elle essaie avec difficulté d’exorciser sa douleur lorsque elle se rend compte que personne autour d’elle ne semble se rappeler l’existence de l’enfant, persuadée de sombrer dans la folie elle finit par accepter l’évidence avouée par son médecin et confortée par son mari a savoir que l’enfant n’a existé que dans son imagination et qu’elle est victime d’une névrose profonde.
L’histoire bascule lorsque elle rencontre un père qui vit un cauchemar identique et dont le fils d’après ses souvenirs aurait disparu dans la même tragédie aérienne
A partir de la les deux parents solidaires s’unissent pour essayer de comprendre cette incroyable énigme
Quelle est la force secrète capable d’effacer les mémoires collectives ?
Qui sont ces agents mystérieux aux pouvoirs paranormaux qui tentent de les arrêter ?
C’est aussi a partir de la que le film dérape complètement le paranormal est un sujet qui peut expliquer ou suggérer pas mal de choses encore faut –il une certaine cohérence dans son utilisation
Un peu tout et n’importe quoi donc pour tenter de faire exister le sujet et au bout du compte un film raté malgré un sujet intéressant et une excellente première demie heure
Julianne Moore, formidable comédienne (magnolia - the hours - boogie nights) s’égare (comme elle l’avait fait pour le ridicule Hannibal) et ne parvient pas a sauver ce film pourtant plein de promesses
Quant a la fin qu’on espere cohérente elle est a l’image du développement de l’histoire, embrouillée et confuse
Un film a ….Effacer de nos mémoires
16:00 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
15/06/2005
Riens du tout (cédric Klapish 1992)
Le premier long-métrage de Cédric Klapish lorgne d'une maniere evidente du coté de l’humour du maître Jacques Tati mais le jeune réalisateur avec une sujet simple mais pourtant ambitieux ne fait en réalité que proposer une galerie de personnages improbables sans profondeur et d’une grande platitude et jamais il ne parvient pas a créer une cohésion entre eux
L’histoire a pour toile de fond les coulisses d’une grande société de magasins à l’image des galeries Lafayette ou la Samaritaine qui , menacée de fermeture définitive dispose d’un an pour redresser la barre et engage pour cela un nouveau directeur (Fabrice Luchini) qui va tenter de relancer un esprit d’équipe et d’entreprise auprès des nombreux employés
Nous sommes donc face a une suite de saynètes légères sans grand intérêt avec personnages stéréotypés et convenus et tout les clichés classiques de la vie en entreprise à l’aube des années 90
On regrettera que beaucoup d’excellents comédiens soient si mal employés (Daroussin – Karine Viard -) et on constatera que Luchini ne semble pas très à l’aise avec un rôle qui sur le papier semblait pourtant écrit pour lui.
Quelques scènes assez drôles ne parviennent toutefois pas a sauver ce film de l’ennui, heureusement Cédric Klapish qui démarrait sa carrière cinématographique ne répétera pas les mêmes erreurs dans ses longs métrages suivants (chacun cherche son chat – un air de famille – l’auberge espagnole) qui s’avéreront de bien meilleure facture
16:08 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
07/06/2005
The hours (stephen daldry 2002)
A Londres au cours des années 20 Virginia Woolf romancière tourmentée et dépressive écrit un roman " Mrs Dalloway " puis se suicide en se noyant dans la rivière qui borde sa maison
30 ans plus tard c'est le même livre qui roman accompagne le quotidien de Laura mère de famille new yorkaise
De nos jours et toujours a new york c'est encore mrs Dalloway qui illumine la vie de clarissa femme moderne ,cultivée mais terriblement seule qui se consacre aux soins et a la carrière artistique de richard écrivain et poète homosexuel atteint su sida et condamnée par la médecine
on pourrait craindre que stephen Daldry qui adapte ici un roman de david Hare nous livre un film académique au vue du sujet traité or il n'en est rien
l'itinéraire de ces 3 femmes que tout oppose mais qui pourtant se ressemblent nous est racontée avec passion et pudeur sans voyeurisme aucun .
nicole Kidman dans l'interprétation difficile de virginia Woolf est époustouflante tandis que Meryl Streep retrouve ici un rôle a la hauteur de son immense talent
quant a julianne Moore dont on sait déjà depuis quelques films qu'elle est l'une des valeurs les plus sures du cinéma mondial elle obtient là son plus beau rôle depuis le 'Magnolia'de P.T Anderson
le film fait bien entendu la part belle aux personnages féminins mais il convient de mentionner le rôle étourdissant de Ed Harris qui interprète richard l'écrivain tourmenté il compose avec ce personnage l'un des plus beaux second rôle masculin qu'il m'est était donné de voir depuis longtemps
les oscars et golden globes ne se sont pas trompés en récompensant ce film magnifique qui malgré son contenu austère (le mal de vivre,la dépression , la difficulté a trouver sa place dans la société, la maladie,le dévouement ;le besoin de liberté) n'en demeure pas moins un hymne a la vie et au courage
De plus la chute finale Inattendue qui permet au destin des héroïnes de se rejoindre est bouleversante in et conclut le film de fort belle manière
15:30 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
En avoir ou pas (laetitia masson 1995)
En avoir ou pas, de l’argent, du travail, de l’espoir, de l’amour, Laetitia Masson nous propose d’y réfléchir au travers de ce film attachant et sincère.
Cette première réalisation incarne bien le renouveau du jeune cinéma français, c’est également l’occasion d’assister a la naissance d’une belle et grande actrice Sandrine Kiberlain qui illumine ce film de sa grâce et de son talent.
Face a elle Rodschy Zem confirme encore qu’il est bien plus qu’un second rôle et Arnaud Giovannetti pour ses débuts à l’écran (ou presque) est remarquable. L’histoire est simple, les comédiens sont bons et la critique sociale que nous présente la réalisatrice se révèle juste et réaliste. Avec son film au si joli titre Laetitia Masson entre de plain pied dans le paysage cinématographique français nous l’accueillons avec bonheur
15:15 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)