05/11/2017
Kid A - Radiohead : (2000)
En 1997 OK Computer hissait Thom Yorke et Radiohead sur le toit du monde et l’accueil réservé a ce disque monumental fut a la hauteur du contenu.
Trois années ont passées et Radiohead est partout, chouchou des campus universitaires, présent dans tout les baladeurs des lycéens et sur toutes les play-lists des radios rock le groupe ne compte plus les couvertures de magazines musicaux .
Désormais sur orbite, il est a l'évidence au dessus du lot et il est devenu en cette fin de siècle LE groupe de référence.
C’est dans ce climat euphorique que le groupe va frapper un grand coup et prendre a contre-pied a la fois public et critiques c’est peu dire pourtant que la suite d’OK Computer ' était attendue comme le messie musical aussi quand le nouvel album baptisé Kid A débarque, tout ceux qui n’attendait qu’une continuité ;un OK Computer BIS vont devoir se faire une raison la page rock a forte influence floydienne est désormais tournée place a l’an 2000 ;place au Radiohead nouveau , place aux machines et a l’électronique.
C’est un peu comme si le passage au nouveau millénaire avait poussé Radiohead a regarder vers une autre rive, a faire table rase du passé musical et disons le tout net au risque de froisser les inconditionnels de Yorke ce disque est surtout et avant tout celui de Johnny Greenwood le génial guitariste ( qui ne l’oublions pas avait composé la totalité des titres d’OK Computer ) ici c’est lui le maître a bord, et c’est Thom Yorke le leader qui se met au diapason des mélodies électro composées par Greenwood car c’est bien l’électronique l’ossature de ce grand disque malade ,pour la peine Greenwood exhume même un vieil instrument des années 20 appelé les ondes Martenot ,du nom de son inventeur ,en plus de ce clavier préhistorique il utilise aussi le vocoder qui va déstructurer la voix de Yorke jusqu'a la rendre méconnaisable ainsi que des synthétiseurs rythmiques qui vont donner a Kid A une ambiance inspirée d’Aphex Twin ou d’Autechre ,deux défricheurs de sons que Greenwood affectionne particulièrement.
Radiohead franchit donc le millénaire avec un disque bric a brac inattendu et complètement fascinant dont certains titres s’envolent haut ; très haut
Que ce soit le savant mélange électro - guitares acoustiques d’Everything in it's right place ,la basse monstrueuse colonne vertébrale de the National Anthemtitre inouïe qui flirte du coté du free-jazz ,la lente et obsédante montée en puissance du frénétique Idiothèque ; l’acoustique épurée de How to disappear completly ou les 7 minutes du final somptueux de Motion picture soundtrack tout ici est hypnotisant , tout ici est bluffant.
C’est indiscutablement le travail d’un groupe qui ne fait QUE ce qu’il a envie de faire qui n’obéit a aucunes règle, a aucune contrainte commerciale et rien non rien ici ne rappelle OK Computer et c’est la aussi l’un des principal attrait de ce disque totalement en harmonie avec son temps .
Soulignons enfin qu’a l’heure ou les artistes multiplient les protections anti-copies Radiohead mis a disposition légalement et gratuitement l’intégralité de Kid A sur Internet plusieurs semaines avant sa sortie officielle prouvant encore leur désir de privilégier l’artistique au commercial. Malgré ce qui aurait pu s’avérer être un suicide commercial Kid A remporta néanmoins un énorme succès et fut classé album de l’année pour Rock & Folk , new Musical Express ; Mojo , Q et Spin magazine.
Radiohead - Everything in it's right place
17:35 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : radiohead, kid a